Points de cours Flashcards

1
Q

Quels sont les effets des inégalités sur la croissance ?

A

Effets positifs :
- stimulent l’épargne et l’investissement, pouvant être favorables à la C si la richesse accumulée est investie dans des secteurs dégageant des gains de Pté (Kaldor, 1957, théorie du ruissellement)
- incitent à l’innovation par l’entrepreunariat
- si les inégalités de salaire proviennent des inégalités de rendement de l’éducation, les individus peuvent être encouragés à accroitre leur niveau de compétence, ce qui augmente le capital humain et peut augmenter le niveau de vie pour tout le monde (Deaton, 2013)

Effets négatifs :
-freinent conso
- nuisent à l’investissement en générant de l’instabilité politique et sociale et de la criminalité qui menacent les droits de propriété (Perotti, 1996)
- en diminuant la cohésion sociale, pèsent sur le financement des biens publics (Putnam, 2000)
- l’inégalité de revenus entraine inégalités des chances : l’impossibilité d’accès au marché du crédit empêche les plus pauvres d’investir en K physique ou éducation, les enfermant dans des trappes à pauvreté
- Alesina et Rodrik, 1994 : plus la répartition primaire des revenus est inégalitaire, plus l’électeur médian vote en faveur d’une fiscalité redistributive jusqu’au point où elle devient un frein à l’accumulation de K et donc à la C

Empiriquement
o Deininger et Squire, 1996 : ce sont surtout les inégalités de patrimoine qui ont un effet négatif sur la C dans les pays au PIB/tête faible ou au contraire élevé
o FMI, 2014 : les inégalités nuisent à la C et les politiques de redistribution n’ont pas d’effet négatif sur la C

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2
Q

Que peut-on attendre des exonérations de CS ?

A

Objectif : baisser le coût du T => déplacer la courbe de demande vers la droite pour “enrichir le contenu en emploi de la C” (L’Horty et al., 2012)

Effet : son impact sur l’emploi est d’autant plus fort que l’O et D est plus élastique pour le T peu qualifié que pour le qualifié
=> expliqué par le fait que le T qualifié et le K sont complémentaires, mais qu’ensemble ils sont substituables au T peu qualifié (Hamermesch, 2014)

Risques et effets pervers :

  1. Augmentation du salaire plutôt que de l’emploi.
    => Cahuc et Carcillo, 2014 : une diminution de 1% des CS se traduit par une hausse des salaires de 0,75% et une hausse de l’emploi de 0,25%, ce qui n’est pas l’effet voulu. Toutefois, une baisse de 1% du cout du travail ciblé sur les salaires sous 1,6 Smic accroit l’emploi de 2% au bout d’un an
  2. Trappes à bas salaires (Malinvaud, 1998)
    => Dress, 2024 : pour augmenter de 100€ un salarié au SMIC, l’employeur doit débourser 442€ (coin socialo-fiscal)
  3. Entreprises zombies (Carbonnier, Palier et Zemmour, 2014) : risque du maintien en vie d’entreprises peu performantes et faisant peu d’efforts de Pté et d’innovation
  4. Risque d’enfermer l’économie dans une spécialité moyenne/bas de gamme, en concurrence avec les PED

Evaluations

  • Rapport Ferraci-Guedj, 2023 : 2/3 des 80Md€ d’exos ont des effets positifs sur l’emploi. Toutefois, elles ne profitent pas assez aux secteurs exposés à la concurrence internationale, et sont très peu efficaces > 2,5 SMIC. Toutefois, ils n’observent pas d’effet empiriques de trappe à bas salaire car il n’y a pas de pic dans la distribution des salaires autour de 2,5 SMIC.
  • Rappot Bosio-Wasmer, 2024 : impact significatif sur l’emploi, bien adapté dans la période où le chômage de masse touchait en priorité la population moins qualifiée. Les risques de trappes à bas salaires sont difficilement prouvables mais il n’est pas possible de rejeter leur existence.
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3
Q

Quels sont les externalités positives pour l’économie d’une base industrielle forte ?

A
  1. facteur d’innovation et de Pté (80% de la R&D et gains de Pté plus importants que dans les services)
  2. multiplie la VA avec des effets d’entrainement dans le reste de l’économie (1 emploi industriel crée 3 emplois hors industrie)
  3. diminution des inégalités en créant des emplois de meilleurs qualités (Rodrik, 2011)
  4. si le secteur est exportateur, augmentation de la balance commerciale (important pour FR qui importe produits énergétiques)
  5. incidence positive sur les territoires - clusters, technopoles (Krugman 1991)
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4
Q

Quelles sont les causes économiques de désindustrialisation ?

A

Demmou, 2010

  1. Ce n’est pas un phénomène spécifique à la FR. Avec -5p dans la VA entre 1995 et 2019, la FR est dans le milieu de tableau et l’Allemagne est une exception.
  2. Comme l’industrie connait des gains de Pté plus rapide que les autres secteurs, ses prix relatifs diminuent. Si ce n’est pas compensé par une hausse de la consommation, sa part dans la VA diminue aussi mécaniquement.
  3. Les entreprises industrielles externalisent de manière croissante leur consommation de services.
  4. La préférence des consommateurs, des entreprises et des investisseurs évolue vers moins de biens et plus de services.
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5
Q

Banque de France, Kalantzis et al., Les causes de la désindustrialisation en France, 2017

A

Le commerce international n’a joué qu’un rôle secondaire (13%), la perte de la compétitivité prix s’expliquant essentiellement par

  1. une hausse du coût du travail indirect contenu dans les consommation intermédiaires de l’industrie (forte hausse dans les secteurs abrités de la concu internationale, peu compétitifs, CAE 2019)
  2. l’importance de la fiscalité sur la P, qui désavantage les entreprises industrielles fortement capitalistiques
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6
Q

Harberger, 1954

A

dans une situation de monopole, le producteur unique est price-maker et peut fixer un prix supérieur à son coût marginal (rente de monopole), se traduisant par une perte sèche sur le marché en réduisant la production et en augmentant les prix

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7
Q

Effet de laurier des monopoles

A

Leur position dominante assurée ne les incite pas à :
- baisser leurs coûts (innefficience productive, Leibenstein, 1966)
- innover (innefficience dynamique, Arrow, 1962)

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8
Q

La réglementation excessive peut conduire à une baisse de l’intensité concurrentielle et une hausse des prix qui a des conséquences sur la PGF, l’emploi et les inégalités

A
  1. Baisse de la PGF
  • Aghion et al., 2005 : relation en U inversé entre concu et innovation
    § a quantité des brevets déposés est à son maximum dans les secteurs où l’intensité concurrentielle est « moyenne », car les bénéficies liés à l’innovations sont très faibles dans les marchés très concurrentiels où l’innovation sera rapidement répliquée
    § invite à mener analyse approfondie de chaque secteur, car moins de concurrence crée des rentes, notamment si les gouvernements sont capturés par des intérêts privés
    § MAIS Phillippon, 2019 : le progrès technologiques récents n’ont pas d’effets sur la baisse des prix car la rente d’innovation est captée par les firmes proches de la frontière technologique
  • Les barrières à l’entrée empêchent l’arrivée de nouveaux entrants et donc le processus de destruction créatrice
  1. Diminution de l’emploi
  • Des prix plus élevés sur le marché affaiblissent la demande globale
  • Cette et al., 2018 : les rentes sont partagées avec les travailleurs sous forme de salaire d’équilibre concurrentiel, constituant une utilisation faible et inefficiente de la main d’œuvre
  1. Augmentation des inégalités
    - Azar et al., 2017 : La hausse du pouvoir de marché des entreprises diminue le pouvoir de négociation des salariés
    - Les rentes captées par les salariés créent des inégalités avec les autres salariés
    - La hausse des profits accroit les revenus du K au détriment des consommateurs (transfert des consommateurs vers le K)
    - Empiriquement, la présence de rentes augmente inégalités au profit des 10% des ménages les plus riches (Ennis et al., 2019)
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9
Q

La concurrence permet des gains d’allocation et des gains de stabilisation

A

Gains d’allocation :

  • Gains de Pté : Le renforcement de la contestatbilité des marchés incite les entreprises à innover, y compris pour les entreprises en amont qui ne peuvent pas s’accaparer la rente (théorie des marchés contestables, Baumol, Panzar et Willig, 1982). MAIS la plus forte intensité concurrentielle diminue les marges des entreprises, ce qui limite leur capacité d’autofinancement.
    => Empiriquement, plus un secteur est concurrentiel, plus la productivité y est élevée, augmentant le PIB/hab (OCDE, 2017)
    => Les mouvements de dérégulation sont empiriquement suivis de gains de Pté positives pour la croissance (Nicoletti & Scarpetta, 2005).
  • Gains de PA : la concurrence réduit les rentes de producteurs et fait pression sur les prix => baisse de 12%/an sur 2011-2016 après l’arrivée de Free sur le marché des telecoms
  • Gains en emploi :
    => A CT, les effets dans le secteur concerné sont ambigus (transfert d’emploi intrasectoriel)
    · Effet négatif : les entreprises les moins performantes disparaissent et les entreprises en place voient leur activité se réduire
    · Effet positif : l’arrivée de nouveaux entrants crée de l’emploi
    => A LT, effet plus favorable sur l’emploi (transfert intersectoriel)
    · L’augmentation du PA du fait de la baisse des prix augmente la demande globale, stimulant l’investissement et l’emploi
  • Gains redistributifs : la présence de rentes augmente inégalités au profit des 10% des ménages les plus riches (Ennis et al., 2019)

Gains de stabilisation : la concu sur le marché des B et S diminue la rigidité des prix, rendant l’ajustement aux chocs macro moins coûteux (Stiglitz et Mankiw)

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10
Q

Arrow, Théorie du bien-être, 1951

A

l’Etat doit intervenir en cas de défaillance de marché

  • en situation de monopole ou de forte concentration (transports, communications, énergie), l’intervention de l’Etat est nécessaire pour assurer accès aux produits à des prix raisonnables sur l’ensemble des territoires (Ramsey et Boiteux, 1956)
  • en présence d’externalités, l’Etat peut intervenir pour assurer niveau de P optimal en termes de bien-être social (Pigou, 1920)
  • en présence d’asymétries d’info provoquant aléa moral et sélections adverses (Akerlof, 1971), Etat peut intervenir pour que le prix reflète correctement qualité du produit à exigences en termes de qualifications pro, standardisation par autorisations d’exercice et labels (name and shame), règlementation des prix
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11
Q

Comment l’Etat peut-il empêcher un acteur en situation de monopole de capter une rente sur les consommateurs ?

A
  1. Assurer directement l’exploitation de cette activité.
  2. Réglementer le prix du monopole pour contrôler la rentabilité de l’investissement.
  • Un prix plafond peut être fixé de sorte à ce qu’il soit inférieur à celui qu’aurait choisi le monopole pour maximiser son profit.
    ==> D’après la règle de Ramsey-Boiteux (1956), ce prix dépend de l’élasticité de la demande : plus la demande est élastique, plus le prix doit être faible est proche du cout marginal.
    => les consommateurs élastiques au prix vont payer moins chers (vente à perte) et seront subventionnés par les consommateurs inélastiques au prix qui paieront plus chers pour compenser
  • Un contrat incitatif avec un budget selon une logique de prix plafonné (price cap) pour réguler les situations de monopole par les prix (Laffont et Tirole, 1993). Incite à réduire coûts pour augmenter les profits.
  • Une tarification au coût moyen ou au cout marginal, avec une subvention pour compenser les pertes (Dupuy, 1849).
    ==> ce système n’incite pas l’entreprise à réduire ses coûts car elle sait que cela se transformera en baisse du prix
    ==> effet Averch-Johnson (1962) : lorsque l’Etat garantit un taux de rendement au moins égal à celui du marché, l’entreprise est incitée à substitution du K au T pour augmenter ses profits, ce qui donne une combinaison productive qui n’est plus optimale
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12
Q

Quelles sont les situations qui favorisent la concentration des marchés ?

A
  1. Les situations de concurrence monopolistique : produits similaires mais non substituables, incitant à la différenciation pour se positionner en leader
  2. La présence de coûts fixes importants (Bighelli, 2020) : Dans une économie mondialisée caractérisée par un environnement compétitif “winner takes all”, la concentration peut permettre de maximiser l’utilité notamment via les économies d’échelle.
  3. Les effets de réseau (l’utilité du produit augmente avec son nombre d’utilisateurs)
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13
Q

Quelles stratégies peuvent développer les entreprises pour échapper à la concurrence ?

A
  1. Prix prédateurs : prix de vente inférieurs au cout unitaire de P (interdit depuis 1993)
  2. Cartel : concertation entre concurrents pour réduire la P, fixer les prix, se répartir les segments
    ==> Stiegler, 1964 : cette situation n’est pas durable car chaque firme a individuellement intérêt à tricher dans le cartel (situation de dilemme du prisonnier)
  3. Stratégies de M&A :
    - Fusions horizontales (entreprises concurrentes) : faire des économies d’échelle ou réduire l’intensité concurrentielle
    - Fusion verticale (intégration en amont/aval) : mieux coordonner les différents stades de P, réduction de la concurrence en restreignant l’accès aux fournisseurs / distributeurs
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14
Q

Quelles sont les causes et les conséquences de la baisse de la part du travail dans la VA des pays développés et PED ?

A

Causes : L’évolution du partage de la VA dépend du degré d’élasticité de substitution entre capital et travail

  • si > 1, capital peut facilement se substituer au travail => une hausse des salaires de 1% entraine une baisse de la qté de travail > 1% => part du revenu rémunérant le travail diminue
  • si = 1, hausse du revenu de 1% entraine baisse de la qté de travail de 1% => pas de changement de répartition
  • si proche de 0, facteurs complémentaires => hausse des salaires de 1% augmente part du revenu rémunérant le travail

Conséquences
1. hausse des inégalités, car la propriété du K est particulièrement concentrée (Milanovic, 2015)
2. la faible propension à consommer des plus riches contribue à la stagnation séculaire en freinant la conso et boostant l’épargne (Summers, 2015)

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15
Q

Piketty, Le capital au 21e siècle, 2013

A

il existe un effet multiplicateur entre inégalités de revenu et du patrimoine car taux d’épargne et rendement du capital différent selon déciles de richesse

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16
Q

Insee, Revenu et Patrimoine des ménages, 2021

A

la part des PO est élevée en France, sans pour autant directement contribuer à réduire les inégalités : les 5% les + pauvres paient 55% d’impôts en moyenne, à peu près la même part que les 5% les + riches

C’est surtout après les prestations sociales, autres transferts en nature et services publics que l’écart interdécile passe de 18 à 3

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17
Q

4 principes sur la fiscalité

A
  1. le cout éco de l’impôt doit être mis en balance avec l’utilité des dépenses pub
  2. celui qui supporte le coût de l’impôt n’est pas toujours celui qui en est juridiquement redevable (incidence fiscale)
  3. les agents éco les moins affectés sont ceux dont l’élasticité prix est la plus forte (mobilité du patrimoine, consommation non-essentielle)
  4. le coût éco de l’impot est d’autant plus fort que les élasticités sont fortes, générant une évaporation de la base fiscale
    ==> sous certaines conditions, le coût éco est proportionnel au carré du t% d’imposition, ce qui explique la préférence des économistes pour impot à t% faible sur une assiette larges
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18
Q

Impact de +1% de PO (Mésange Trésor)

A

diminution du PIB de LT de 1p, mais on ne récupère que 0,3p de recettes publiques

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19
Q

Thiebout, 1956

A

la concu fiscale peut, sous certaines conditions strictes (parfaite mobilité du capital), conduire à une convergence du degré d’efficience des PP. Dans les faits, cela aboutit plutôt à privilégier le dumping fiscal comment instrument pour attirer les investissements

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20
Q

Oates, 1991

A

avec des hypothèses plus réalistes, la concurrence fiscale se révèle plutôt dommageable, en transférant la charge fiscale vers les assiettes les moins mobiles (consommation, immobilier, travail peu qualifié), posant des problèmes de perte de capacité productive, hausse des inégalités et moindre rendement budgétaire

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21
Q

CAE, Renforcer l’harmonie fiscale en Europe, 2014

A

En Europe, la concurrence fiscale se joue surtout sur le taux d’IS. Pour les autres impôts il n’y a pas de consensus

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22
Q

Quels sont les effets du CC sur l’économie ?

A

Sur l’offre :
- Diminution de la disponibilité de certaines ressources naturelles
- Destruction du stock de capital liés aux dommages
- La hausse des températures peut avoir un impact sur la santé et la capacité des personnes à travailler par températures plus élevées => diminution de la Pté et Qté de MO dispo
- Impact du climat sur les transports diminue le commerce international

Sur la demande :
- Les entreprises anticipent un ralentissement de la croissance économique => diminution des I
- Les ménages deviennent plus pessimistes quant à leurs revenus futurs => hausse de l’épargne et diminution de la consommation

Rapport Stern 2007 : alors que le coût de l’action est e 1% du PIB, le coût de l’inaction peut atteindre 20% du PIB en 2050

DG Trésor, Impact économique du changement climatique, 2020 : la transmission à la population des coûts du changement climatique s’effectuerait via le canal de la santé (dégradation du capital humain), par celui de la productivité (moindre efficacité des infrastructures), mais aussi du commerce international (augmentation de son coût), voire de l’instabilité politique.

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23
Q

Quels sont les effets de la TE sur l’économie ?

A

Sur l’offre :
- Réaffectation de l’emploi et des innovations des industries intensives en carbone déclinantes vers les secteurs émergents => I pour substituer du capital vert au brun sans gains de Pté = choc d’offre négatif (coup d’opportunité)

Sur la demande :
- Les politiques d’atténuation et d’adaptation nécessiteront des investissements importants
- Cette hausse devrait avoir un impact négatif sur la consommation des ménages

DG Trésor, Croissance et décarbonation de l’économie, 2022 : il existe deux interprétations du concept de croissance verte.

  1. La première, d’inspiration keynésienne, postule que les investissements verts soutiennent l’activité à CT.
  2. L’autre approche soutient que la transition est bénéfique à LT, notamment au regard du coût de l’inaction, mais que celle-ci s’accompagne de coûts à CT qui diminuent les perspectives de croissance (la sortie des énergies fossiles peut être perçue comme un choc d’offre négatif).

FR Strat-IGF, Enjeux macroéconomiques et budgétaires de la neutralité carbone, 2022 : de scénarios de transition affichent un « double dividende » en PIB et en réduction des émissions à CT. Toutefois, le consensus tend à se former en faveur d’une transition coûteuse à court et moyen terme

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24
Q

Quelles sont les théories classiques faisant le lien entre l’économie et les ressources naturelles ?

A

Malthus, Essai, 1798 : il considère la terre comme une valeur finie, qu’il faut protéger des excès démographiques.

Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1821 : il perçoit les perspectives de rendements décroissants du capital naturel, qui risquent de plonger l’économie vers un état stationnaire.

Say, Cours économie politique pratique, 1828 : les ressources naturelles sortent par définition du champ de la science économique chargée d’analyser la répartition des ressources rares (« ne pouvant être multipliés ni épuisés, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques »).

Jevons, Sur la question du charbon, 1865 : à mesure que les améliorations technologiques augmentent l’efficacité avec laquelle une ressource est employée, la consommation totale de cette ressource peut augmenter au lieu de diminuer

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25
Q

Schnabel, A new age of energy inflation, 2022

A

Structurellement, il existe trois risques inflationnistes liés au réchauffement climatique :
1. Climateflation : l’inflation provoquée par la hausse des évènements naturels graves
2. Fossilflation : l’inflation liée au recours continu aux énergies fossiles et à la réduction des investissements dans ce domaine
3. Greenflation : l’inflation sur les minerais utiles pour la transition énergétique. Cette dernière relève d’un choc de demande et serait particulièrement ciblée par la BCE

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26
Q

3 approches de l’action climatique

A

Pigou, The economics of welfare, 1920 : il faut fixer le taux de taxe au niveau permettant l’indemnisation du dommage marginal subi. L’objectif est de faire supporter au pollueur la différence entre le coût social et le coût privé de son activité. L’entreprise choisit de manière autonome de polluer et de payer le coût correspondant de dépollution à la collectivité, où d’internaliser l’externalité, c’est-à-dire d’investir pour prévenir elle-même la pollution.

Pearce, The role of carbon taxes in adjusting to global warming, 1991 : il fut le premier à montrer que la fiscalité écologique pouvait procurer simultanément deux avantages à la collectivité :

premièrement, réduire la pollution et les dommages qui en découlent ; deuxièmement, fournir les recettes permettant de réduire d’autres impôts ayant un effet distordant, formant ainsi un double dividende. D’un point de vue théorique, le second dividende ne devrait être que transitoire, le comportement nuisible de l’agent disparaissant sous l’incitation de la taxe.

Coase, The problem of social cost, 1960 : la mauvaise définition des droits de propriété initiaux serait à l’origine d’inefficacités (le coût de transaction) auxquelles les sociétés ont tenté de remédier par un coûteux travail réglementaire. Il condamne l’intervention étatique « à la Pigou » qui modifie la répartition des revenus et des comportements. Pour lui, il suffirait d’attribuer aux agents du marché des droits de propriété sur les biens communs (des permis négociables), qui seraient ensuite échangeables sur le marché.

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27
Q

Cout du carbone idéal

A

Rapport Stern-Stiglitz, 2017 : le plein effet d’incitation des mécanismes serait atteint pour des prix du carbone entre 50 et 100€ en 2030

Rapport Quinet II (France Stratégie), 2019 : afin de respecter les objectifs SNBC de la France il faudra une valeur tutélaire carbone d’environ 250€/tCO2 en 2030 et jusqu’à 775€ en 2050.

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28
Q

BDF, Transition verte et finances publiques, 2024

A

Si les politiques de tarification du carbone génèrent des revenus pour le gouvernement, soutenir la transition par des mesures de dépenses publiques entraîne des coûts budgétaires importants qui peuvent rendre la dette publique insoutenable. L’augmentation de la dette publique entraîne à son tour une plus grande probabilité de défaillance et une augmentation de la prime de risque souverain. Cela peut encore augmenter le coût du financement de la transition verte, surtout si cela se répercute sur les conditions de financement du secteur privé. Il est donc nécessaire d’adopter une approche équilibrée qui protège les finances publiques.

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29
Q

Qu’est ce que l’incidence fiscale et quelles sont ses implications économiques?

A

def : Effet de la charge d’un impôt sur une personne, ou une catégorie de personnes, qui supporte finalement cette charge à la place du contribuable légalement chargé de l’acquitter

il ne faut pas raisonner en équilibre partiel (sur un seul marché) mais en équilibre général, car les consommateurs déterminent leur panier de consommation globalement
==> la fiscalité sur un marché particulier altère les comportements sur les autres marchés en modifiant les prix relatifs (effets de substitution) et le PA (effet de revenu)

Une taxe sur le K augmente son prix relatif par rapport au T, ce qui peut induire des effets de substitution favorables à l’emploi. MAIS des effets de LT peut être une perte pour les revenus du T, et donc avoir un effet opposé à celui anticipé
==> Arulampalam, 2012 : 54% des hausses d’IS se sont traduites par des moindres hausse de salaire

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30
Q

Dans quelles conditions la concurrence fiscale peut ne pas mener à une course au moins-disant fiscal ?

A

Krugman 1991, Baldwin 2003 : Des écarts de fiscalité peuvent persister s’ils correspondent à des avantages géographiques

Certains pays bénéficient de rentes d’agglomération leur permettant de maintenir des taux d’imposition plus élevés sans souffrir d’un délocalisation

Ces rentes sont liées aux économies d’échelle qui :

  1. incitent les entreprises à concentrer leurs activités en un petit nombre de lieux, pourvu que les coûts de transports entre les lieux de P et les marchés ne soient pas trop élevés (arbitrage proximité/concentration)
  2. créent les ressources nécessaires à la P de biens publics (infrastructures, éducation), qui, à leur tous, attireront de nouvelles entreprises

Empiriquement, le choix de localisation dépendent plus de l’ampleur de la demande locale que de la pression fiscale

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31
Q

Quelles caractéristiques du marché du T ont un impact direct sur la distribution des salaires ?

A
  1. L’existence de contraintes réglementaire sur la fixation des salaires (ex : SMIC)
  2. Les modes de négociation des salaires entre syndicats et entreprises : la puissance des syndicats et le degré de centralisation des négociations jouent bcp
  3. L’asymétrie d’information entre employeurs et employés peut conduire à fixer le salaire à un niveau ne correspondant pas à la Pté du T
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32
Q

Flux de création et destruction d’emplois

A

Cahuc et Zylberberg, 2004 : le fonctionnement de l’économie entraine en permanence des créations et destructions d’emploi
=> environ 10 000 emplois sont créés et 10 000 emplois sont détruits chaque jour

Davis et Haltiwanger (1992, 1998) : Partout, et quelle que soit la conjoncture, le taux de création nette d’emploi (taux de croissance de l’emploi) est d’un ordre de grandeur inférieur au taux de création d’emploi de destruction d’emplois

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33
Q

Courbe de Beveridge : définition et applications pour la France

A

Mesure l’efficacité de la capacité d’appariement d’un marché du T en observant la relation entre le taux de chômage et le taux d’emploi vacant

Elle est
- décroissante : plus il y a d’offres d’emploi, plus faible est le taux de chômage ; inversement, quand le taux de chômage baisse, le taux d’emplois vacants augmente
- convexe : la probabilité de trouver un emploi n’augmente pas à concurrence du nombre d’offres emploi

DG Trésor, Assurance-chômage contra-cyclique : pourquoi ?, 2023 :

la courbe de Beveridge en France se déforme et connait une pentification lorsque le taux de chômage passe au-dessous de 7,5%, i.e. la hausse des offres d’emploi ne s’accompagne pas d’une diminution du chômage
=> cette pentification devrait intervenir à un niveau beaucoup plus faible (3-4% en Allemagne, UK ou US), ce qui traduit une inefficacité du marché du travail spécifique en France

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34
Q

Faut-il contraindre les chômeurs à rapidement retrouver un emploi ?

A

Il existe un arbitrage à faire entre vitesse et qualité de l’appareillement

  • Un appariement rapide (et un t% de chômage faible) peut s’accompagner d’une mauvaise association entre les caractéristiques des demandeurs d’emploi et les postes à pourvoir, ce qui peut dégrader la Pté et la satisfaction des travailleurs

Diamond, 1981 : son modèle d’appareillement montre que l’assurance chômage favorise la qualité des emplois (et donc la Pté) en laissant aux chômeurs un temps raisonnable pour trouver un nouvel emploi en adéquation avec leur profil

  • En revanche, un appareillement plus long peut
  1. favoriser l’apparition de phénomènes d’hystérèse (Blanchard et Summers, 1986)
  2. représente une charge supplémentaire pour les finances publiques (plus longue durée de versement des indemnités de retour à l’emploi).
  3. Les employeurs pourraient tirer profit de cette précipitation en proposant des salaires plus faibles
  • Empiriquement, l’allongement de la durée d’indemnisation a des effets quasi nuls sur la qualité de l’emploi (Le Barbanchon et al., 2016 et 2019)

Un bon système d’assurance chômage doit trouver un bon équilibre sur la durée d’indemnisation et “activer les dépenses”, i.e. remplacer des dépenses passives d’indemnisation par des dispositifs mettant l’accent sur la recherche d’emploi et l’incitation à la recherche d’emploi

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35
Q

Effort budgétaire pour l’emploi

A

Très important en France (2,6 pp), 2 fois plus élevé que dans le reste de l’OCDE

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36
Q

Comment s’expliquent les rigidités du salaire réel?

A
  1. L’existence de contrats implicites (Azariadis, 1975) : les salariés ont une aversion au risque, ils préfèrent avoir une salaire invariant, quitte à ce que leur rémunération soit plus faible qu’escompté en haut de crise. L’entreprise joue donc le rôle d’assurance contre les variations excessive de revenus
  2. Le modèle insider/outsider (Lindbeck et Snower, 1989) : les salariés en poste ont une rente de situation par rapport aux chômeurs en raison des couts de rotation, ce qui leur permet d’empêcher l’ajustement des salaires réels lors des négo salariales
  3. Le salaire d’efficience (Yellen, 1984) : les employeurs versent un salaire supérieur à la Pté marginale du travail pour inciter à l’effort et à la fidélité
    ==> MAIS tous suivent la même stratégie, les salaires se retrouvent à un niveau trop élevé / Pté (Shapiro et Stiglitz, 1984)
37
Q

Effets d’hystérèse : définition, causes et conséquences

A

Blanchard et Summers, 1986 : transformation d’un chômage conjoncturel en chômage structurel, alors que la cause du choc a disparu

Jump & Stockhammer, 2018 : en Europe, une hausse de 1 point du taux de chômage conjoncturel entraîne une hausse de 0,8 point du NAIRU un an plus tard, c’est à dire que 80% du chômage conjoncturel devient permanent en l’espace d’une année

Cause :

  • perte de K physique : après les faillites et le recul des I, le moindre K diminue la Pté du T
  • perte de K humain : perte de compétence et de motivation des chômeurs de longue durée les rend moins employables aux yeux des recruteurs

Conséquence :

  • une fois que le chômage s’est accru, il ne peut revenir à sa valeur d’équilibre de LT (NAIRU de LT) qu’au prix d’une hausse de l’inflation
  • implique une responsabilité de la PB et la PM pour lutter contre le chômage
38
Q

Comment l’accompagnement du SPE peut jouer sur le retour à l’emploi ?

A
  1. Un accroissement de l’effort de recherche par l’augmentation du nombre d’offres consultées, de CV envoyés et d’entretiens réalisés et l’augmentation de la rentabilité de cet effort.
  2. Un ajustement du salaire de réserve à travers une meilleure connaissance de l’état du marché du travail et une plus grande objectivation de la situation de la personne.
  3. Un meilleur appariement entre employeurs et employés grâce à une meilleure orientation des recherches permettant plusieurs effets.
    · Une productivité accrue.
    · Une réduction des frictions sur le marché du travail.
    · Un impact positif sur le niveau d’emploi.
39
Q

Quel est l’effet négatif de l’assurance chômage ?

A

Elle crée un aléa moral

Le Barbanchon, 2012 : la durée d’indemnisation accroitrait la durée du chômage de 20 à 30% lorsque la durée d’indemnisation est doublée, sans avoir d’effet sur l’emploi en raison d’effets d’hystérèses

Marinescu et Skandalis, 2021 : les efforts de recherche augmentent de 50% l’année précédant la fin des indemnités

40
Q

Pourquoi la branche ne constitue pas le lieu optimal pour la négociation salariale ?

A

CAE, Dynamique des salaires en temps de crise, 2013 : les conventions collectives, négociées par des insiders, freinent l’ajustement des salaires réels en cas de crise, provoquant du chômage conjoncturel
=> phénomène particulièrement marqué en France

41
Q

CAE, Que faut-t-il attendre des mécanismes de partage de la valeur, 2023

A

Pour la participation obligatoire, on n’observe pas d’effet de substitution (moindre hausse des salaires pour compenser partage des profits), ne diminue pas l’investissement, mais n’améliore pas non plus la productivité des entreprises.

Par contre, les autres mécanismes (intéressement, PPV) semblent conduire à d’importants effets de substitution, impactant également les finances publiques car ces mécanismes bénéficient d’avantages fiscaux (coût budgétaire de 30c / € effectivement redistribué des profits vers salaires).

42
Q

Quel est l’état de la productivité en France aujourd’hui ?

A

Conseil national de la productivité, 4e rapport, 2023 : La productivité du travail est en baisse de 8,5% depuis 2019. Ses principales causes sont :
1. une forte hausse du nombre d’entrée en apprentissage (donc pas une diminution du potentiel de croissance)
2. par qq effets de rétention de main d’œuvre après le covid
3. un effet « artificiel » de transfert de bénéfice par les multinationales.

Banque de France, Baisse de la productivité du travail dans l’industrie en France en 2023, 2024 :
- spécifiquement sur l’industrie, les raisons les plus citées dans la baisse de la productivité sont
1. la hausse du coût des MP et de l’énergie
2. les problèmes de recrutement: le manque de compétence ou de qualification du personnel recruté

  • Les principaux leviers d’amélioration de la productivité sont une meilleure adéquation de leur main-d’œuvre et l’investissement dans des équipements plus performants (efficacité énergétique). Mais certaines s’estiment freinées par le manque de capacité financière, de compétences en interne ou encore l’incertitude réglementaire pour passer à la mise en œuvre.
43
Q

Quels sont les effets de la protection de l’emploi ?

A

. Effets allocatifs ambigus :

  • Des emplois stables favorisent l’acquisition de capital humain spécifique, même s’ils réduisent la capacité des entreprises à ajuster leur Pté par la modification de leurs effectifs
  • MAIS pour les nouvelles entreprises/start-ups, les restrictions aux licenciements élèvent le coût anticipé de l’échec (Scarpetta et Tressel, 2004)
    => peuvent inciter à l’innovation au sein des entreprises existantes plutôt que par des mécanismes schumpéteriens de destruction créatrice
  1. Effets distributifs : pour les salariés qui en bénéficient (CDI), elle diminue le risque de perte d’emploi, qui se concentre alors sur ceux qui n’en bénéficient pas
44
Q

Quel est le lien entre développement économique et développement financier ?

A

Levine, 2005 : le développement d’un système financier profond est bénéfique à la croissance future du PIB/hab
1. permet mise en commun de l’épargne => facilite la diversification et la gestion des risques
2. améliore l’allocation du K grâce à la P d’infos sur les opportunités d’I et la solvabilité des emprunteurs
3. augmente Pté des entreprises par la mep d’une gouvernance adaptée et l’accompagnement des entreprises dans l’activité et le développement

Aghion, 2005 : tempère le propos en concluant que l’expansion de la finance pourrait soutenir la croissance aux premières étapes du dev eco, mais pas dans les éco avancées

Zingales, 2005 : le développement financier engendre des rentes importantes que les économistes ont tendance à sous-estimer

Toutefois, un secteur financier surdimensionné peut être le signe de conditions de crédit trop souples, d’un effet de levier excessif et d’investissements dans des actifs non productifs surévalués, ce qui implique une moindre productivité aujourd’hui et demain.
==> Easterly, 2000 : la volatilité du macroéco augmente lorsque le crédit dépasse 100% du PIB
==> Arcand, 2012 : l’effet marginal du secteur financier devient négatif au-delà de 100% du PIB, un niveau atteint au début des années 1990

45
Q

Qu’est ce que la théorie des marchés efficients ?

A

Eugène Fama, 1970 : un marché est dit efficient lorsque le prix des actifs reflète toutes les informations pertinentes sur le cash flow futur.

Il y a 3 formes d’efficience :

  • Faible : seul l’historique des prix est connu et la variation du prix entre aujourd’hui et demain ne reflète que des informations nouvelles, indépendantes de celles qui sont connues aujourd’hui
    ==> on ne peut pas réaliser de profit en prévoyant les prix futurs à partir des prix passés, car le prix des actions suivrait une marché aléatoire et sans mémoire
  • Semi-forte : toutes les informations publiques sont connues et facilement accessibles par les investisseurs
  • Forte : toutes les informations, y compris privées, sont connues de tous les intervenants
    ==> aucune stratégie d’investissement, quelles que soient les informations sur lesquelles elle repose, ne peut battre le marché

Robert Schiller, 2000 : rejette l’hypothèse des marchés efficients par une analyse empirique montrant que les prix des actions sont trop volatils pour résulter d’un comportement rationnel et qu’ils reviennent vers leur moyenne, ce qui les rend partiellement prévisibles (hypothèse incompatible avec celle du marché efficient).
==> Par ailleurs, si aucune stratégie d’investissement ne peut battre le marché, il est curieux de voir largement prospérer l’industrie de la gestion d’actifs, nourrie en permanence de recherche économique et d’analyse technique.

46
Q

Comment le risque de panique bancaire peut être atténué ?

A
  1. Les banques peuvent inciter les déposants à investir dans un plan d’épargne à plus LT en demandant des taux d’intérêts supérieurs aux placements de CT
  2. Les pouvoirs publics peuvent :
  • obliger les banques à assurer les dépôts à hauteur d’un montant fixe par compte bancaire, mutualisée dans un système de garantie des dépôts indemnisant les déposants en cas de défaut.
  • obliger les banques à détenir des coussins de liquidité suffisants sous forme d’investissements dans des actifs financiers sûrs, comme des obligations d’Etat à CT.
  • fournir une assurance en liquidité (prêts garantis d’Etat, prêteur en dernier ressort)
    ==> effets pervers : génère de l’aléa moral et peut créer des créances improductives
47
Q

Comment fonctionne la procyclicité des chocs ?

A

théorie de l’accélérateur financier

Bernanke et Gertler, 1998 : il existe une forme de procyclicité à la propagation des chocs. Une révision à la baisse des bénéfices futurs d’une entreprise diminue la valeur de leur action, donc la valeur des actifs qu’elles peuvent apporter en garantie d’un crédit. Cela contraint l’offre de crédit des banques, donc la capacité d’investissement des entreprises, ce qui réduit le PIB futur et valide l’anticipation initiale.

48
Q

Qu’est ce que le paradoxe de la tranquilité ?

A

Minsky, 1986 : le « paradoxe de la tranquillité » désigne le phénomène par lequel la fragilité financière est endogène à toute phase de stabilité et de prospérité

Nassim Taleb, 2007 : la survenue d’évènements à faible probabilité d’occurrence (appelés cygnes noirs) est considérée avec une probabilité négligeable alors que ces événements sont réguliers

49
Q

Faut-il renforcer la concurrence dans le secteur bancaire ?

A

D’une part, la finance prélève des rentes excessives sur l’économie (Zingales, 2005) et tend à se considérer too big to fail

Pour autant, il est souhaitable que les banques aient un pouvoir de marché.

  • Les économies d’échelle permettent aux banques d’exploiter les avantages de la diversification es risques et de la mutualisation de la liquidité, qui leur donnent un avantage par rapport au financement désintermédié.
  • La stabfi repose sur les CP des banques, et la meilleure manière pour les banques de les constituer et de mettre en réserves ses bénéfices. Des marges trop faibles pour les banques représentant un risque pour le K des banques, donc pour la stabfi lorsque les K extérieurs sont rares.
  • Comme dans toute industrie présentant des coûts fixes élevés, les banques doivent faire des profits suffisants pour réaliser les investissements technologiques nécessaires à leur modernisation.
50
Q

Paradoxe de Lucas (1990), causes et conséquences

A

Alors que les capitaux devraient aller vers les pays du Sud, où les rendements du capital sont censés être supérieurs car moins bien dotés, ce n’est pas ce qui est observé.

Causes :
- comportements d’investissements liés à la forte hausse de la Pté aux US pendant les 1990
- évolution des profils de conso et d’épargne des ménages
=> accumulation d’épargne en Chine, augmentation de la conso aux US (donc baisse épargne)
- choix politiques des pays émergents d’accumuler des réserves pour se protéger contre attaques spéculatives et lutter contre appréciation de leur t% de change
=> réserves déclarées en $ au FMI X 5 de 1999 à 2008
- développement financier asymétrique des pays => croissance éco = demande accrue d’actifs stables à OR incapacité à créer localement une offre suffisante d’actifs surs et liquides, donc report vers les bons du Trésor américains

Ce phénomène explique les “déséquilibres globaux” depuis la fin des 1990’ : les larges déficits courants des US sont couverts par larges excédents du Japon, puis de la Chine, puis des pays exportateurs de pétrole

51
Q

Quelles sont les différences entre le FEER, le NATREX et le BEER ?

A

Wiliamson, 1983 : le taux de change d’équilibre fondamental (FEER) est le taux de change
1. effectif (moyenne pondérée des taux des partenaires de la zone monétaire)
2. réel (corrigé des différences de PA entre devises)
3. assurant à MT qu’une économie réalise simultanément son équilibre interne (PIB effectif = PIB potentiel) et son équilibre externe (atteindre un solde de la balance courante “soutenable”)

Jérome Stein, 1994 : le taux de change réel fondamental (NATREX) est une version dynamique du FEER, fondé non pas sur des valeurs ad hoc de flux de K soutenables, mais sur une modélisation des cibles de balance courante faisant intervenir leurs déterminants fondamentaux (Pté, conso pub et privée en %PIB).

  • Par ex : une hausse de la demande publique entraine une baisse du niveau fondamental d’épargne, et le Natrex s’apprécie de façon à réduire l’excès de demande.
  • A plus LT, l’accumulation de déficits de compte courant nécessitera une dépréciation du t% de change pour que la dette se stabilise.

Clark et MacDonald, 1998 : le taux de change d’équilibre comportemental (BEER) est le taux de change effectif réel permettant l’équilibre des comptes courants à LT. Il est calculé à partir des relations économétriques de LT entre le taux de change réel et ses déterminants macroéco (position extérieure nette, termes de l’échange et différentiel de Pté).

52
Q

Impact de +10% de la valeur de l’euro (Mésange Trésor)

A

Diminution du PIB de 0,5% après 1 an et 1% après 2 ans
==> inverse en cas de dépréciation

53
Q

Quels sont les impacts d’une dépréciation?

A

Condition de Marshall-Lerner (condition des élasticités critiques) : effet positif uniquement si les élasticités-prix des X et M sont assez importantes pour que les effets volume l’emportent sur l’effet valeur

  1. Diminue immédiate du PA des ménages en raison de l’augmentation du prix des biens importés sur lesquels les ménages peuvent difficilement réduire leur conso à CT (essence). Leur dep les emmène à couper dans dépenses de services locaux => loisirs, services à la personne
  2. Relance des X grâce à l’amélioration de la compétitivité prix, qui n’arrive que dans un second temps en raison des asymétries d’info et des contrats de LT

==> courbe en J

  1. Revalorise actifs et dettes en monnaie étrangère par rapport à actifs et dettes en monnaie locale
    ==> la France a + d’actifs que de dettes en monnaie étrangère => appréciation du $/€ de 10% entrainerait un gain en capital d’environ 1,5% du PIB
54
Q

Qu’est ce que l’effet Balassa-Samuelson?

A

Résumé : le rattrapage de Pté du secteur exposé du pays pauvre génère une appréciation des taux de change dans ce pays

les prix dans les secteurs non-exposés à la concurrence sont beaucoup plus bas dans les pays pauvres que les pays riches, alors que le prix des produits industriels échangeables sont similaires ==> cette différence s’explique par l’écart de Pté

  1. Dans les secteurs abrités de la concurrence internationale, la Pté est similaire entre les pays (le coiffeur a un nombre e clients similaires peu importe le pays) alors que dans les secteurs exposés, la Pté est plus forte dans les pays développés du fait du PT.
  2. Dès lors, les salaires doivent être moindre dans les PED pour que les prix puissent être identiques conformément à la loi du prix unique. MAIS les travailleurs sont mobiles d’un secteur à l’autre, alors les faibles rémunérations du secteur exposé se répercutent dans le secteur abrité.
    ==> In fine, les salaires versés par les secteurs abrités sont plus faibles dans le PED que dans les pays avancés, alors que la Pté est comparable : le prix des biens non-échangeables est plus faible.
  3. A mesure que la Pté dans le secteur exposé converge vers le niveau des pays avancés, les salaires augmentent sans que les coûts salariaux unitaires n’augmentent. MAIS les travailleurs sont mobiles entre secteurs et cette hausse se répercute abrité alors que celui-ci n’a pas de gain de Pté : le coût salarial unitaire augmente donc dans ce secteur.
  4. L’indice des prix agrégé, qui dépend du secteur exposé (dont les prix sont stables) et du secteur abrité (dont les prix augmentent) augmente alors au cours du temps par rapport à celui des pays développés
    ==> APPRECIATION DU TAUX DE CHANGE

Conséquences de l’effet : Il implique des taux d’inflation différents dans les différents pays de la ZE tant que les PIB/hab n’auront pas convergé, ce qui représente une difficulté pour la BCE

55
Q

Pourquoi ne faut-il pas être obsédé par la compétitivité ?

A

Krugman 1994 dénonce la “dangereuse obsession de la Pté”, trop souvent réduite à la capacité à maintenir ou accroitre ses parts de marché à l’X

MAIS :
1. Le solde du commerce extérieur ne coïncide pas forcément avec l’élévation du bien-être des habitants
2. Le commerce international n’est pas un jeu à somme nulle : un pays réellement compétitif est une source de demande pour le reste du monde
3. Certains marchés mondiaux peuvent être imparfaits, dominés par un certain nombre de firmes qui dégagent des rentes => il faut soutenir les entreprises pour contester ces monopoles

56
Q

Comment expliquer la diminution de la compétitivité de l’économie française ?

A

Rapport Gallois, 2012 : l’économie française est prise en étau (notamment dans l’industrie du milieu de gamme) entre les pays du Sud qui possèdent une meilleure compétitivité prix du fait des faibles salaires, et d’autres pays comme l’Allemagne, qui possèdent une meilleure compétitivité hors prix

CAE, A la recherche des parts de marché perdues, 2015 : Alors que certains répètent que le chômage et la faible compétitivité des entreprises françaises sont dues au coût du travail, les raisons sont plutôt à chercher dans le positionnement en milieu de gamme : nous sommes trop chers pour ce que nous produisons.

Trésor Eco, janvier 2014 : l’évolution des performances à l’exportation des pays développés s’explique majoritairement par des facteurs hors-prix, mais une dégradation de la compétitivité coût peut peser sur cette dernière en grevant les marges des entreprises

France Stratégie, Compétitivité : que reste-t-il à faire ?, 2016 : la France apparaît en retrait dans la compétitivité hors prix imputable à un déficit de compétence, une déficience de management et une trop faible diffusion du numérique dans son industrie.

Un mauvais positionnement en compétitivité hors prix implique non seulement une moindre capacité à capter la demande étrangère, mais également une plus grande sensibilité des exportations à leurs prix et aux variations du change.

57
Q

Quels sont les désavantages à la détention de la dette publique par les résidents?

A
  1. La forte détention domestique peut signifier une épargne privée abondante non allouée au fonctionnement de l’économie réelle avec une moindre consommation, voire un effet d’éviction au détriment des investissements du secteur privé.
  2. De plus, une forte concentration géographique peut renforcer les liens entre risques bancaires/souverains.
58
Q

Sur le plan théorique, quelles sont les manières de réduire l’endettement ?

A
  1. Modifier dep et recettes pub pour dégager excédents primaires récurrents
  2. Réduire la valeur réelle de la dette par l’inflation
  3. Réduire la valeur réelle de la dette par la croissance du PIB
  4. Pénaliser les détenteurs de dette en maintenant les t% à des nivaux artificiellement bas (répression financière)
  5. Monétiser sa dette
  6. Faire défaut sur ses engagements
59
Q

Quels sont les éléments pouvant affecter l’efficacité de la politique budgétaire ?

A
  1. Son délai de réponse à la dégradation conjoncturelle
  2. Ses effets d’éviction : relance budgétaire provoque une hausse du taux d’intérêt qui diminue l’impact sur l’activité économique en
  • déprimant la demande privée
  • attirant les capitaux étrangers, appréciant le change et diminuant les exportations, puis le revenu (Mundel-Fleming, 1962)
  1. Les comportements néoricardiens : suite à une relance, les agents anticipent une hausse future d’impôts et épargnent le montant, nuisant à l’efficacité de la relance (Barro, 1989)
  2. La propension à consommer et à importer de l’économie
60
Q

De quoi dépend le multiplicateur keynesien ?

A
  1. Des caractéristiques de l’économie (Batini et al., 2014)
  • Il dépend négativement du degré d’ouverture d’une économie (moindre demande intérieure), de la taille du gouvernement (pression fiscale), du niveau de la dette publique (influence les comportements ricardiens), de la flexibilité du taux de change (modèle de Mundell-Fleming 1962).
  • Il dépend positivement de la rigidité du marché du T
  1. De la politique monétaire : Pour une expansion budgétaire temporaire de 2 ans, le multiplicateur est significativement plus élevé lorsque la PM est totalement accommodante (pas de changement de t% directeur nominal) que lorsqu’elle répond de façon endogène à l’action budgétaire (Coenen et al., 2012).
  2. De l’instrument budgétaire mobilisé :

Le multiplicateur de CT est + élevé pour les dépenses en B&S que pour les transferts aux ménages ou les réductions d’impôts

Les consolidations budgétaires fondées sur la baisse des dépenses tendent à avoir des effets négatifs sur le PIB moins marqués, voire inexistants, tandis que celles fondées sur des hausses d’impôts ont un impact fortement négatif (Alesina et al. 2017).

Blanchard et Perroti (2002) : il faut entamer son ajustement budgétaire par une augmentation des recettes, puis par une diminution des dépenses

61
Q

Pourquoi coordonner les politiques budgétaires ?

A
  1. Interdépendance croissance des économies nationales des EM

In’t Veld, 2013 : le caractère simultané des consolidations budgétaires renforce leur effet récessif en bas de cycle, lorsque la politique monétaire est contrainte
=> effet de débordement sur la demande : baisse des importations = dégradation de l’activité chez les partenaires commerciaux

  1. Risque de mener des politiques divergentes face à une PM unique

La participation de la PM donne lieu à des externalités spécifiques de PB :

  • Une politique expansionniste dans un EM crée une externalité positive de demande
    => MAIS si la BC réagit en augmentant le t% d’intérêt, il y a aussi une externalité négative
  • Benassy-Quéré, 2012 :
    => en temps normal, les externalités + et - tendent à s’annuler, de telle sorte que l’effet net est ambigu et dépend de pays considérés
    => mais en temps de crise, les externalités deviennent non ambiguës, notamment lorsque le taux d’intérêt nominal est à 0 => dans ce cas, les PB nationales doivent renforcer les effets de la PM pour stabiliser la zone dans son ensemble
  1. D’après la théorie des jeux, les externalités de la PB d’un Etat sur ses voisins créent une situation sous-optimale de dilemme du prisonnier, car la stabilité financière est un bien public
62
Q

Quels sont les impacts de l’inflation sur la croissance ?

A

Barro, 1996 : un supplément d’inflation (par rapport aux anticipations) de 10p diminue la croissance de 0,3 à 0,4p, ce qui s’explique par différents facteurs

  1. Les coûts de menus (Mankiw, 1985)
  2. Le coût d’usure des semelles (inconfort généré par les efforts à mener pour ne pas détenir d’actifs liquides)
  3. Taxe d’inflation (ajustement en retard des barèmes fiscaux)
  4. Les asymétries d’information (Akerloff et Yelen, 1986)
    - L’incertitude liée à la forte variabilité des prix est de nature à réduire l’investissement et donc la croissance à LT.
    - Le risque de mauvaise allocation des ressources sur les marchés engendrés par une confusion des agents du fait des variations de prix.

L’action de la BCE pour contenir l’inflation impacte également la C : une hausse de 1p de t% réduit l’inflation de 0,3p et l’activité de 1p

63
Q

Quels sont les risques posés par l’absence d’inflation ?

A
  1. Quand le taux nominal et la cible d’inflation sont proches de zéro, les marges de manœuvre de la politique monétaire sont réduites et l’économie risque de tomber dans une trappe à liquidité.
  2. Une faible inflation pose également problème en raison e la rigidité des prix et des salaires nominaux à la baisse, car l’inflation permet d’ajuster plus facilement les salaires réels.
  3. Le caractère auto-entretenu de la déflation est lié au rôle joué par les anticipations.
  • Une anticipation de baisse du prix amène les agents à reporter leur demande, ce qui approfondit le phénomène et ancre les anticipations.
  • Fisher, 1933 : le phénomène de déflation par la dette désigne l’augmentation de la valeur réelle des dettes (corrigée de l’inflation) lorsque les recettes et les prix des actifs chutent, affectant les emprunteurs en augmentant leur contrainte de remboursement. Les agents répondent en multipliant les ventes en urgence, ce qui contribue à renforcer la tendance déflationniste et créer des effets négatifs sur la consommation, l’investissement et les dépenses publiques.
64
Q

Pourquoi est-il important de maintenir de bonnes conditions de financement en temps de crise ?

A

Bernanke et Gertler, 1995 : leur théorie de l’accélérateur financier explique que même en l’absence de fluctuations économiques initiales, les cycles économiques peuvent être impactés par la fluctuation des marchés financiers

La baisse du prix des actifs se traduit par une baisse de l’offre de crédit (car les banques doivent maintenir leurs ratios de solvabilité), ce peut réduit les capacités des entreprises à investir, diminuant la P et l’emploi.

65
Q

Comment expliquer les écarts de croissance entre pays et régions ?

A

Krugman, 1991 : le modèle de l’économie géographique l’explique par les externalités de production et de demande

  1. Les entreprises se regroupent en fonction de données
    - géo : accès aux voies de communication, aux ressources naturelles, à l’eau potable
    - culturelles : langue, système politique
    - industrielles : proximité des fournisseurs, accès au consommateur, externalité de savoir faire
  2. L’hypothèse de concurrence monopolistique, comme celle d’externalités, permet d’introduire des rendements croissants, donc la notion d’une masse critique d’activités :
  • La différenciation des produits donne un rôle important à la taille de marché
  • En raison des coûts de transports, les entreprises doivent arbitrer entre
    => concentrer leurs activités en un seul lieu pour exploiter les économies d’échelles
    => diversifier leurs implantations pour réduire les coûts de transports
    => BDF, 2017 : le développement du TGV en France a un impact sur le taux de marge des entreprises de l’ordre de 0,9 à 1,9 point de pourcentage, a minima, en fonction des secteurs d’activité en raison des réorganisations productives qu’il permet.
  • L’équilibre est discontinu : une petite modification de l’environnement des entreprises peut conduire à une délocalisation brutale des activités
66
Q

De quoi dépend la dynamique de localisation des entreprises ?

A

Selon le modèle « cœur / périphérie » (Krugman, 1991) : La dynamique de localisation dépend d’effets d’agglomération et des forces de dispersion

  • Effets d’agglomération
    => Effet de taille du marché : les entreprises ont tendance à s’implanter sur le marché le plus grand et à exporter vers le marché le plus petit (économisant ainsi des coûts de transport)
    => Effet de coût de la vie, reflétant l’impact de la localisation des entreprises sur le coût local de la vie :la concentration des activités dans une région augmente le pouvoir d’achat dans cette région, car les consommateurs importent moins (économisant ainsi des coûts de transport)

-Effets de dispersion
=> Effet pro-concurrentiel : les entreprises tendent à s’implanter dans les régions où il y a peu de concurrents
=> Effet de congestion : à l’inverse, leur implantation dans une région déjà dense fait monter les salaires localement, ce qui limite le gain d’agglomération

  • Baldwin, 2003 : cet équilibre entre ces forces déterminant la répartition des activités dépend surtout des coûts de transport. Une baisse des coûts de transports (ou une libéralisation des échanges) réduit à la fois les forces d’agglo et de dispersion, mais davantage les secondes que les premières
67
Q

Quels sont les déterminants de la croissance à C, M et LT?

A
  1. A CT, les gouv peuvent stimuler l’offre de T avec des politiques favorisant la participation de la popu active
    o Réglementations : âge de départ à la retraite
    o Politiques en faveur de la petite enfance
    o Incitations fiscales et sociales
  2. A MT, les gouv peuvent stimuler l’accumulation du K par des incitations fiscales et un marché fi plus efficace, impactant la C via trois canaux (Pagano, 1993)

o L’abaissement du coût du K
- Politique monétaire affecte t% d’intérêts de court et LT
- Diminution de la fiscalité et des réglementations sur les services financiers
· les avantages fiscaux temporaires ne modifient pas durablement le comportement des entreprises (juste des effets de calendrier accélérant les I)
· les traits permanents de la fiscalité (régime d’amortissement, assiette, t% d’IS) jouent toutefois un rôle important
- Concurrence accrue pour rendre le processus d’intermédiation plus efficace et abaisser son coût
- Prêts garantis / bonifiés

o La stimulation de l’épargne : un système financier solide inspire confiance aux épargnants et permet une hausse du t% d’épargne et donc du PIB/hab

o Une meilleure allocation de l’épargne dispo

A LT, le stock de K est endogène et seules comptent :
o la PGF : institutions, I pub (éduc, recherche, infra), régulation des marchés
o l’offre de T : démographie (immigration, fertilité), structure du marché du T (règles de départ à la retraite et d’indemnisation du chômage)

68
Q

Qu’est-ce que la théorie des marchés contestables ?

A

Baumol, Panzar et Willig, 1982 : il n’y a pas besoin d’avoir des concurrents sur un marché pour que l’entreprise en place se comporte comme s’ils étaient déjà là (comme dans une situation de CPP) : il suffit que la menace soit potentielle (et donc le marché « contestable ») pour que les producteurs soient contraints de fixer un prix suffisamment bas et une qualité suffisamment forte pour dissuader leur entrée

69
Q

Qu’est ce qui stimule la PGF à LT?

A
  1. Les externalités. Romer (1986).
    o En présence d’effet externes, le rendement social du K est supérieur à son rendement privé. Le rendement du K peut être décroissant au niveau de l’entreprise, mais constant au niveau de l’économie.
    o Trois types d’externalités:
    § externalités de réseau
    § externalité de géographie
    § learning-by-doing (Arrow, 1962)
  2. Les dépenses publiques (Barro & Sala-i-Martin, 1995).
    o Les DP (infrastructures, services publics, etc.) sont un facteur de P supplémentaire à même de bloquer la baisse des rendements marginaux du K privé. Elles jouent ainsi un rôle de facteur de C à LT par effet d’offre et non de demande.
    o MAIS l’externalité n’est pas gratuite : elle est financée par l’impôt (qui réduit la rentabilité des I et freine l’accumulation du K privé par effet d’éviction). Il y a donc un arbitrage sur le poids optimal des DP.▪
  3. La destruction créatrice (Schumpeter, 1942).
    o Renouvellement des activités économiques (disparition et créations d’industries) est un facteur d’innovation et de C (réallocations qu’il faut favoriser et accompagner plutôt que de protéger les industries vieillissantes).
    o L’innovation est encouragée quand elle n’est pas facilement réplicable (brevets) et que la concurrence est faible (car il y a une forte rente d’innovation).
  4. L’innovation par la diversité (Dixit, Stiglitz, 1977).
    o Elargissement de la gamme de produits satisfaisant la préférence pour la diversité du consommateur.
  5. Les institutions (North, 1993).
    o Coase : mauvaises instit augmente les coûts de transaction.
    o Aghion et al. (2003) introduisent la notion de distance à la frontière technologique : lorsqu’on en est loin, il suffit d’imiter et de créer des institutions propices à la croissance pour augmenter la PGF ; si on en est plus proche il faut encourager l’innovation et mettre en place les institutions spécifiques (protect° propriété intellectuelle, incitation aux investissements risqués, etc.)
70
Q

CAE, 2022, Cap sur le capital humain pour renouer avec la croissance de la productivité RECOS

A
  • Mettre en place une stratégie pour un Choc PISA pour améliorer le niveau en maths et en soft skills primaire/collège/lycée
  • Créer une stratégie nationale d’innovation par tous avec 100M€/an pour sensibiliser les jeunes aux carrière de l’innovation et de la science
  • Abaisser le plafond des dépenses éligibles du CIR à 20M€ et augmenter le taux de subvention de 30 à 42%
71
Q

Pourquoi le chômage affecte la croissance ?

A

Bénassy-Quéré, Que chacun cherche sa croissance potentielle, 2022 : La contribution du facteur travail demeure affecté par les hauts niveaux de chômage qui dégradent le potentiel de l’économie.

· D’une part, le chômage réduit le nombre d’heures travaillées, diminuant la contribution directe du travail à la croissance potentielle.
· D’autre part, le chômage génère des effets d’hystérèse, i.e. la dégradation du capital humain lié au chômage affectant les compétences voir la santé des agents.

72
Q

Quelles sont les faiblesses de la France qui limitent son PIB potentiel ?

A
  1. Faible stock de K (déficit d’I productif, CAE Artus et al., Redresser la C de la FR, 2014)
  • La FR se distingue par un faible I en bien d’équipements sophistiqués (faible robotisation)
  • MAIS elle investit bcp dans les logiciels (à fort t% de dépréciation) => elle consacre ainsi beaucoup de ressources à renouveler ses capacités existantes plutôt que d’investir dans des nouvelles capacités
  1. Faible stock de T (nombre d’heures travaillées)
  • Faible taux d’activité : forte non-participation au marché du T des jeunes et des séniors
  • Fort taux de chômage structurel (estimé à 8% par la Commission)
  • Faible durée du T : baisse importante depuis les années 2000 avec les 35h
73
Q

La courbe de Phillips est-elle morte ?

A

Certains disent que la courbe de Phillips est morte car l’inflation est de plus en plus faible et de moins en moins volatile, malgré les amples fluctuations de l’activité.

Les BC l’auraient tué par leur crédibilité. En étant exclusivement concentrées sur leur mandat de lutte contre l’inflation, elles ont tellement bien réussi à stabiliser les anticipations et l’inflation que celles-ci seraient devenues insensibles au cycle.

MAIS il existe d’autres suspects.

Ratner et Sims, 2022 : la désinflation et l’applatissement de la courbe de Phillips tiennent surtout à l’érosion du pouvoir de négociation des travailleurs à partir des 1980, sous l’effet de l’adoption de politiques de flexibilisation du marché du travail et de l’érosion du syndicalisme qui a réduit la part des rentes de monopole appropriées par les travailleur
=> en tant que néokeynesiens, ils pensent que l’inflation constitue essentiellement un phéonomène distributionnel => la courbe de Phillips serait d’autant plus plate que le pouvoir de négociation des syndicats est faible

74
Q

Comment expliquer que malgré la fin de la pandémie et une forte période d’inflation, l’épargne des ménages soit toujours aussi élevée ?

A

Il existe un écart entre l’inflation mesurée et celle ressentie par les ménages (mesurée dans les enquêtes).

RESF 2025 : alors que l’écart est en moyenne d’environ 6p, il est supérieur à 10p depuis 2022, avec un pic à 17p fin 2023

Bénassy-Quéré et al., 2024 : cet écart s’explique par le fait que les ménages remarquent davantage le prix des produits qu’ils achètent fréquemment (alimentaire, carburants) et les produits qui connaissent des hausses de prix par rapport à ceux dont les prix sont stables ou en baisse ou dont la qualité s’améliore à prix équivalents

75
Q

Puisque la monnaie est censée être neutre à LT, comment se fait-il qu’il soit possible d’agir sur l’activité à CT par la PM ?

A

A cause des rigidités nominales (Keynes, 1936), à CT, les valeurs nominales influent sur les valeurs réelles

  1. Information imparfaite (Lucas, 1972, Phelps, 1970) : les producteurs ne se rendent pas compte que l’inflation est une dynamique générale, et ne veulent pas augmenter leurs prix en pensant que leur concurrence ne va pas le faire
  2. Contrats emboités (Fischer, 1977, Taylor, 1980) : sticky wages (salaires réagissant peu ou pas aux chocs d’offre et de
    demande) du fait de la fixation dans le temps des contrats et des négociations salariales qui s’échelonnent dans le temps
  3. Coûts de menu (Mankiw, 1985) : les entreprises n’ajustent pas systématiquement leurs prix (1 à 2 fois par an) du fait du coût d’ajustement des prix
76
Q

Comment la BC peut-elle agir sur les prix ?

A
  1. Canal du taux d’i: Une expansion monétaire conduit à une baisse du t% d’i et donc à une relance de l’I et de la conso, qui se traduit à CT par un effet multiplicateur sur la demande de B et S (modèle ISLM)
  2. Canal du prix des actifs :
  • ménages : une baisse du taux d’i conduit à une hausse du prix des actifs (actions, obligations, biens immobiliers) détenus par les ménages, créant un effet de richesse qui stimule la conso et augmente la demande de B et S
  • entreprises : une hausse du prix des actions augmente la profitabilité de l’investissement mesuré par le q de Tobin (= rapport entre valeur boursière des entreprises et coût du
    renouvellement du capital physique). Une hausse de q implique que le prix du nouvel équipement chute par rapport à son coût de financement
  1. Canal de la prise de risque : une baisse des taux d’intérêts incite les investisseurs à prendre davantage de risques pour obtenir des rendements plus élevés (Rajan, 2005)
  2. Canal du crédit : en situation d’asymétrie d’info, une hausse des taux conduit à un rationnement du crédit (Stiglitz, Weiss, 1971 : phénomène d’anti-sélection car plus les banques augmentent leur taux plus elle découragent les bons projets et sélectionnent les mauvais) qui réduit l’investissement
  3. Canal externe : une baisse des taux d’intérêt implique une baisse du rendement des actifs locaux par rapport aux actifs étrangers, ce qui en l’absence de contrôles de K conduit à une dépréciation de la monnaie locale et progressivement une augmentation des X nettes (modèle de Mundell-Fleming)
77
Q

Comment fonctionne l’arbitrage entre chômage et inflation ?

A

Courbe de Phillips (1958) : montre la relation empirique qui existe entre les deux variables, expliquées par le fait qu’un taux de chômage faible augmente le pouvoir de négociation des travailleurs qui demandent une hausse des salaires, poussant les prix à la hausse

Friedman (1968) et Phelps (1967) : courbe de Phillips augmentée : les anticipation ont un rôle central, car les négociations salariales portent sur le salaire réel anticipé

CRITIQUE de François Geerlof (La courbe de Phillips n’est pas ce que vous croyez, 2021) : cette relation n’existe qu’en taux de change fixes, la vraie relation se fait entre taux de chômage et taux de change réel
=> dès lors, l’arbitrage n’est pas entre inflation et chômage, mais entre moins de chômage et plus de compétitivité

78
Q

Pourquoi la crédibilité de la BC est essentielle pour maitriser l’inflation ?

A

A cause du biais inflationnistes des agents (Barro, Gordon, 1983), qui se fonde sur la Courbe de Phillips augmentée des anticipations (Phelps 1967, Friedman 1968)

Les BC annoncent une ciblent d’inflation, puis les agents fixent leurs anticipations, puis la BC décide sa PM
=> la BC est tentée de mener une PM plus expansive après que les agents aient fixé leurs anticipations pour élever l’activité au-dessus de son niveau d’équilibre
=> MAIS les agents pressentent que la BC déviera de son annonce et anticipent un t% d’inflation > à celui visé par la BC, qui se répercute dans les négo salariales => biais inflationniste

Pour éviter que ce biais apparaisse, la BC doit être crédible :

  • préferer des règles de conduites à une politique discrétionnaire
    => mandat clair et définition d’une cible explicite d’inflation
    => Ligne de conduite s’imposant aux autorités monétaires : règle de Taylor => calcul d’un taux d’intérêt à court terme « optimal » qui est fonction de la cible d’inflation et de l’évolution de l’écart de P
  • nommer un BC conservateur (Rogoff, 1985)
  • réduire les effets d’agence en liant l’intéressement du BC à l’atteinte de sa cible d’inflation (Walsh, 1995)
79
Q

Paradoxe de Feldstein Horioka

A

1980

En situation de parfaite mobilité des K, il ne devrait pas exister de lien fort entre les taux d’épargne et d’investissement domestiques
=> l’allocation de l’épargne dans chaque pays devrait être fonction des opportunités d’I international et réciproquement, l’I domestique devrait pouvoir être financé par des fonds émanant de l’étranger

SAUF que c’est pas ce qui est observé empiriquement, les 2 sont quasiment parfaitement corrélés positivement, ce qui révèle un biais national
=> entre un I plus rémunérateur hors de son pays, et un I moins rémunérateur dans son pays, l’investisseur moyen choisit un investissement moins rentable situé dans son pays.

80
Q

modèle HOS et theorème de Stopler-Samuelson

A

Théorie classique du Commerce International
Modèle HOS (2x2x2)

Dotations relatives en facteurs de production
=> Chaque pays a une production orientée vers le bien qui utilise de manière intensive le facteur donc il est le plus doté, et il tend à l’exporter
=> les deux pays gagnent à l’ouverture commerciale (et d’autant plus que leurs dotations en fdp dont différentes)

Theorème de Stopler-samuelson :
L’ouverture commerciale fait converger les rémunérations relatives des facteur de P
=> à l’intérieur de chaque pays, la rému relative du facteur de P le plus abondant progresse

Donc théoriquement, du travail non qualifié dans pays en dvp et du qualifié dans les pays dvp
=> baisse des ineg dans les PED et hausse dans les pays dev.

CCL : le LE est optimal mais appelle à la redistribution à l’intérieur des pays

Limites empiriques :

  • commerce ENTRE pays dvp très supérieur à celui entre pays dvp et PED alors que dotations factorielles proches (≈paradoxe de Lucas)
  • importance du commerce intra-branche (variétés similaires d’un même produit)
81
Q

De quoi dépend la soutenabilité de la dette ?

A

Du taux de C, de l’i, du stock de dette de l’Etat et du déficit primaire

82
Q

Quelle orientation de l’éco française par rapport au cycle depuis 1980 ?

A

France Stratégie (2016) : depuis 1980, orientations acyclique et procyclique majoritaires (resp. 36% et 46% du temps). Contracyclique seulement 18% du temps. Cela est lié notamment à l’utilisation spontanée des hausses de recettes en dépenses plutôt qu’en réduction des déficits.

83
Q

Qu’est-ce qu’une situation de trappe à liquidité ?

A

Krugman, 2010 : Situation dans laquelle la transmission de la politique monétaire par le canal du taux d’intérêt ne permet pas de relancer la croissance, les agents préférant détenir de la monnaie plutôt que d’acheter des obligations, anticipant la remontée des taux. Il faut donc un stimulus budgétaire

84
Q

Quels sont les risques portés par un endettement élevé ?

A
  1. Réduction de la capacité de résilience en cas de chocs économiques et moindre capacité de relance
  2. Volatilité des taux d’intérêt et donc difficultés de financement.
  3. Risque d’autant plus important en cas d’interpénétration dette publique/banques

MAIS difficulté à fixer un niveau de dette publique porteur de risques spécifiques (cf Reinhart et Rogoff, 2010)

85
Q

Pourquoi la productivité du travail baisse depuis la crise sanitaire ?

A

DARES, 2023 : 1/5 c’est en raison de la hausse du nombre d’alternants (popu moins Ptive mais dont la Pté s’accroit par la suite)

D’autres effets :

  • régularisation du travail dissimulé
  • rétention de main d’oeuvre dans certaines branches où l’activité baisse du fait de difficultés d’approvisionnement mais où les perspectives restent bonnes
  • hausse des arrêts maladie
86
Q

Quels sont les facteurs qui nuiraient à la croissance de LT?

A

Gordon, US economic growth since 1870 : one big wave ?, 2012 : Le PT ne permet plus de soutenir les gains de Pté nécessaires à la croissance.

D’autres facteurs “les 6 vents contraires”

  1. vieillissement de la population
  2. hausse des inégalités
  3. faiblesse du système éducatif
  4. pression à la baisse sur les salaires liée à la mondialisation
  5. effet d’éviction lié à l’endettement public élevé
  6. réchauffement climatique
87
Q

Quelles sont les conséquences de réformes structurelles ?

A

Bassini et Cingano, 2018

l’étude montre, à partir de données OCDE sur 30 ans, que les réformes structurelles ont bien des coûts transitoires conséquents (jusqu’à une baisse du niveau de l’emploi de 2% en dessous de son niveau avant réforme, à horizon 3 ans, pour une réforme sur les industries de réseaux) qui sont mitigés lorsque l’écart de production est positif. L’étude conclut également qu’un pays au niveau de régulation élevé gagnerait à séquencer les réformes par celles sur les marchés des biens puis celles de l’emploi en raison de l’effet procyclique de ces dernières

88
Q

Quels sont les effets du salaire minimum sur l’emploi ?

A

Mincer, 1974 : il existe une ambivalence des effets du salaire minimum entre

  1. un effet d’attraction (le salaire minimum engendre la hausse de l’offre de travail puisque le travail peu qualifié devient plus rémunérateur)
  2. un effet de découragement (si le taux de chômage des personnes peu qualifiées augmente, cela peut les amener à se retirer du marché du travail).

Kramarz & Philippon, 2001 : ils montrent qu’une hausse du SMIC de 1% engendre une hausse de 1,5% de la probabilité de perte d’emploi des salariés payés au SMIC.

Cahuc & Carcillo, 2016 : ils avancent par ailleurs qu’une hausse du SMIC à hauteur de 1% « détruit ou empêche la création de 30000 à 40000 emplois ».

89
Q

Qu’est ce que le NAIRU ?

A

NAIRU : taux de chômage pour lequel l’inflation reste constante
- gains de Pté baisse NAIRU (hausse de PA sans pression inflationniste)
- sensibilité du salaire réel au chômage baissent NAIRU
- dynamique “autonome” du salaire réel (gains de PA attendus par les salairés) augmente NAIRU

NAIRU qui augmente = il est plus difficile de baisser le chômage sans créer de l’inflation
NAIRU qui baisse = marges de manœuvres accrues pour soutenir l’emploi sans risquer de pressions inflationnistes