Physiologie de la douleur Flashcards
Qu’est-ce que l’hyperalgie ?
Stimulus nociceptif donné provoque davantage de douleur que normalement.
Qu’est-ce que l’allodynie ?
Douleur provoquée par une stimulation normalement non douloureuse.
Expliquez le processus de sensibilisation centrale spinale.
En résumé, la sensibilisation spinale (centrale) créée par une stimulation excessive des fibres de type C provoquera à long terme :
1) Un abaissement du seuil douloureux, par augmentation de sensibilité
2) Une hypersensibilité au glutamate des neurones de projection entrainant hyperalgésie et allodynie.
3) Décharges douloureuses spontanées sans stimulations nociceptives.
Expliquez la théorie du portillon.
Le contrôle spinal (1) agit sur les afférences, c’est-à-dire l’information ascendante. La stimulation des grosses fibres Aα (proprioceptives) et Aβ (sensitives) ferme la porte au signal douloureux transmis par les petites fibres C. Effet alors inhibiteur. Mais la porte peut être aussi ouverte si la sommation des influx douloureux surpasse celle des afférences inhibitrices. Il y aura donc transmission du signal douloureux; nous sentirons alors la douleur.
Expliquez le CIDN.
Le contrôle inhibiteur diffus induit par une stimulation nociceptive (CIDN) est activé au niveau supra spinal (SGPA, NRM) par une stimulation douloureuse de forte intensité. Ces zones contiennent des neurones inhibiteurs descendants vers la moelle. Ces structures contiennent des neurotransmetteurs, entre autres de la sérotonine (et noradrénaline). La libération de la sérotonine au niveau de l’interneurone inhibiteur entrainera à son tour la libération d’enképhaline (opiacé endogène – endorphine) et de GABA par ce neurone inhibiteur au niveau du neurone de projection. Le résultat de ces inhibitions est que l’intensité de l’influx nociceptif est diminuée voire complètement bloquée et ne se rend plus au cortex, d’où l’analgésie qui en résulte.
Expliquez le phénomène de contre-irritation et donnez un exemple.
le contrôle supra-spinal peut être stimulé par une douleur intense, autre que la douleur originale, appliquée n’importe où sur le corps : c’est le principe de la contre-irritation. Ce contrôle fonctionnerait en isolant et en amplifiant la douleur provoquée et en masquant la douleur initiale. On pourra se servir des principes de contre-irritation dans le but de soulager la douleur chez nos patients. On provoque alors une douleur plus intense que la douleur initiale, mais de courte durée afin de provoquer le CIDN et ainsi réduire la douleur d’origine.
EXEMPLE: massage à la glace
Quels sont les impacts des centres supérieurs dans la perception et le contrôle de la douleur ?
La perception de la douleur est modulée par des facteurs d’ordre psychologiques tels que: la culture, la connaissance des conséquences d’une blessure ou d’une chirurgie, un état dépressif ou euphorique.
Elle peut aussi être influencée par la distraction quand l’attention est reportée sur autre chose que la douleur ressentie. C’est entre autres le rôle que l’on donne aux techniques de respiration enseignées pour faciliter l’accouchement, puisque la femme focalise davantage sur la respiration que sur la douleur présente.
Les émotions qui induisent un niveau modéré d’alerte cognitive, comme la colère, la frustration, facilitent la douleur. Au contraire, celles à haut niveau d’alerte, comme la peur, diminuent la douleur et fait alors appel à l’instinct de survie.
Qu’est-ce que l’effet placebo ?
Le seul fait de croire qu’un traitement sera bénéfique entraînera des modifications organiques réelles et un soulagement.
Qu’est-ce que la kinésiophobie?
Peur excessive, irrationnelle et handicapante du mouvement reliées à la douleur entraînant souvent un évitement des activités.
Quelles sont les caractéristiques de la douleur chronique ? (7)
- Plus de 3 à 6 mois
- Cause « inconnue », l’agent agresseur qui a causé la douleur d’origine est éliminé depuis longtemps, parfois douleur spontanée issue de la sensibilisation centrale
- Persistance de douleur malgré l’absence de réaction inflammatoire active et après un processus de guérison complété.
- Composante motivo-affective importante
- Traitement actif +++ (activation), psychothérapie
- Médication analgésique +/- efficace
- Antidépresseur à faible dose
Expliquez 3 phénomènes pouvant mener à la douleur chronique. (6 possibilités)
- Phénomène de sensibilisation périphérique et inflammation neurogène
- Phénomène de sensibilisation spinale centrale à la moelle épinière. Le neurone de projection devient irritable provoquant de l’allodynie et de l’hyperalgie
- Possibilité que certains interneurones inhibiteurs gabaergiques deviennent facilitateurs au niveau de la moelle épinière
- Perte d’efficacité de la sérotonine et de l’apport des endorphines et incapacité au CIDN de diminuer la douleur. Le manque d’efficacité de la sérotonine réduit la libération des enképhalines et endorphines au niveau de la moelle
- la présence de kinésiophobie, de pensée catastrophique ou la présence d’émotion associée à la douleur comme la peur, la colère, l’anticipation, la dépression, l’anxiété, le rejet social, les gains secondaires qui amplifieront la douleur
- Atteinte de la neuromatrice (SDRC, douleur fantôme).
De quelles façons l’activité aérobie (ex: marche) peut-elle aider à contrôler et diminuer la douleur chronique?
- Effets sur les neurotransmetteurs : augmentation de sécrétion de sérotonine (impact sur la dépression et sur le contrôle inhibiteur descendant). La production de sérotonine induite par l’exercice entraînera conséquemment une augmentation de la production d’enképhalines qui diminuera la douleur.
- Effets sur le contrôle du poids : l’excès de poids et l’inactivité physique pourraient donc jouer un rôle dans l’augmentation du risque de douleurs chroniques.
- Effets sur la kinésiophobie et la pensée catastrophique : par l’exercice (activation) on démontre au sujet qu’il peut faire une activité sans en augmenter la douleur. De plus, l’activité physique démontre au sujet qu’il n’est pas aussi atteint qu’il ne le croit, facilite la prise de confiance en ses propres moyens, facilite la prise en charge de sa propre condition, ce qui a tendance à réduire l’anxiété.