Partie II: Accompagnements Psychothérapeutiques Des Patients Atteints De Maladies Somatiques Flashcards
Sur quels référentiels théoriques s’appuient les propositions d’accompagnement psychologiques des patients atteints de maladies somatiques?
- l’approche psychosomatique dont le référentiel est la théorie psychanalytique avec parfois l’apport des neurosciences.
- l’approche de la psychologie de la santé, dont le référentiel théoriques est cognitivo-comportementaliste et médical.
À quoi s’intéresse l’approche psychosomatique?
De manière large aux relations corps-psyché.
Sur quoi s’interroge l’approche psychosomatique?
_ Sur l’étiologie des affections somatiques et sur le sens à trouver à celles-ci dans l’histoire de la personne
- elle cherche à identifier les facteurs psychologiques qui peuvent participer à l’évolution d’une maladie somatique.
Un des objectifs majeurs de la psychosomatique
Rétablir la dimension psychologique, humaine, face au modèle bio-médical et aux processus de déshumanisations liés à la maladie physique et donc de rappeler que le malade demeure avant tout un sujet.
La psychosomatique
Étude théorique et clinique , des composantes psychiques influençant les maladies considérées jusqu’alors comme organiques.
Terme employé pour la première fois par Heinroth au début du XIX ème siècle pour désigner l’influence des passions sur certaines maladies.
Mais l’idée d’une influence de l’esprit sur le corps remonte aux prémices de l’histoire de la médecine.
Grâce à quels courants la psychosomatique prend elle son essor?
- Grâce à la psychanalyse
- et aux théories comportementales étayées sur celles du stress.
Que désigne la notion de stress pour H. Selye (1936)
Cela désigne l’état réactionnel d’un organisme soumis à l’action d’un excitant.
Cet état est considéré comme un «syndrome d’adaptation», un ajustement à la situation stressante qui comporte 3 phases.*
Quelles sont les 3 phases de l’état réactionnel de stress?
- Réaction d’alarme : l’organisme surpris par l’agression se retrouve en état de choc.
- Premieres reactions défensives
- La phase de résistance: l’organisme s’adapte et accroît ses défenses contre l’agression.
A quelle notion se réfèrent les conceptions comportementales de la psychosomatique?
À la notion de stress.
Deux grands courants directement inspirés par la psychanalyse parmi lesquels les fondateurs de la psychosomatique
- L’Ecole américaine*
- l’Ecole de Paris*
L’école américaine
Années 40, donne ses fondements à la médecine psychosomatique.
De nombreuses recherches* portent sur les rapports entre psychisme et corps dans le cadre e certaines affections somatiques.
Idée principale de cette médecine: la vie émotionnelle participe à la gènèse des maladies somatiques.
Recherche de F.Dunbar (Ecole Américaine)
Il forme l’hypothèse d’une corrélation entre un profil psychologique particulier et la survenue fréquente d’accidents, amenant l’idée d’une «personnalité à hauts risques» (que l’on retrouve dans les hypothèses de la psychologie de la santé..)
Recherche de F. Alexander (Ecole Américaine)
S’oppose à l’hypothèse des profils de personnalité, en postulant l’existence d’un corpus de «maladies psychosomatiques», c’est à dire des maladies qui comprennent une dimension de psychogenèse.
Il opposera les troubles liés à un blocage de l’expression des pulsions aggressives à ceux qui sont liés à l’inassouvissement des besoins d’étayage*.
Troubles liés à un blocage de l’expression des pulsions aggressives:
- Troubles cardiaques
- hypertension
- migraine
- arthrite…
Troubles liés à l’inassouvissement des besoins d’étayage:
- Asthme
- Ulcère gastrique
- diarrhée
- constipation
- fatigue
- colite…
Maladies psychosomatiques
Asthme, ulcère gatroduadénal, eczéma, hypertension artérielle, rectocolite hémorragique, hyperthjyroïdie, polyarthrite rhumathoïde…
L’Ecole de Paris autour de P.Marty
Années 50, identifie un fonctionnement spécifique du sujet l’exposant au risque de décompensation psychosomatique.
Qu’est ce qui forme le corpus théorique du modèle psychosomatique?
Les concepts élaborés par P. Marty, basé sur le référentiel de la théorie psychanalytique.
La psychanalyse fournit de nombreux apports quant aux effets de la maladie somatique, en particulier de la douleur, sur le psychisme.
Que cherche à rendre compte le modèle psychosomatique?
Il cherche à rendre compte de interactions entre:
- le fonctionnement psychique, l’histoire du sujet et ses événements de vie, et
- l’apparition des maladies somatiques.
Limites des conceptions étiologiques du modèle psychosomatique
Elles n’ont pas reçu de confirmation scientifique rigoureuse concernant le lien entre la psychogenèse et l’étiologie de la maladie somatique.
Somatisation pour P. Marty
Processus qui concerne l’ensemble de la population. Mais celles ci, selon le fonctionnement mental de la personne n’auront pas les mêmes conséquences.
Qu’implique le point de vue économique de la métapsychologie freudienne auquel se réfère la pensée de P. Marty?
De ce point de vue, les processus psychiques consistent en la circulation et la répartition d’une énergie quantifiable et susceptible d’augmentation et de diminution.
Qu’est ce qui selon Marty «constitue La Défense majeure qui s’oppose aux désorganisations somatiques»?
«Le fonctionnement sans faille d’une organisation mentale solide.»
Points de fixation
Désignent le mode d’attachement de la libido à l’organisation d’un des stades d’évolution psycho-sexuelle, selon la théorie freudienne:
Fixation orale, fixation sadique-anale, fixation phallique.
Que se passe t il quand l’organisation mentale comporte de nombreux points d fixation?
La régression qu’entraînent les traumatismes désorganisateurs s’arrête à ces points de fixation, ce qui préserve l’intégrité psychosomatique des effets de cette régression, qui sans quoi pourrait atteindre le niveau somatique.
Quels facteurs peuvent favoriser ou empêcher la constitution des points de fixation?
- les facteurs constitutionnels*
- Les facteurs environnementaux au sens large*
- Les événements de vie*
Facteurs constitutionnels
- Génétiques
- Antécédents familliaux…
Facteurs environnementaux
En particulier les relations affectives précoces avec la mère
Milieu social
Culturel
Géographique…
Les événements de vie
En particulier les traumatismes tels que la séparation, le défilé, accident, licenciement… l’effet du traumatisme= la désorganisation.
Comment va se former l’organisation psychosomatique d’un individu au cours de son développement?
Par interactions entre les facteurs environnementaux, constitutionnels et événements de vie, dans le contexte de l’intrication (maintien de l’équilibre) et de la désintoxication (désorganisation) des pulsions de vie et des pulsions de mort.
En quoi peut on dire que la maladie met l’individu en rapport avec le jeu des pulsions de mort*?
Parce que la maladie est liée à une désorganisation qui est un phénomène contre-évolutif.
Pulsions de mort
Forces contre-évolutives tout comme la désorganisation est un phénomène contre-évolutif.
Que fait apparaître l’absence de points de fixation?
Cela expose le sujet à un risque de décompensation psychosomatique (i.e, l’apparition d’un symptôme somatique v.s psychique).
Selon P. Marty, dans sa configuration lacunaire, par quels facteurs l’organisation psychosomatique est elle marquée?
- Une pensée de type opératoire
- une dépression dite essentielle.
Quelles sont les caractrèristiques spécifiques du fonctionnement mental des sujets présentant un risque psychosomatique élevé?
Ces caractéristiques sont définies par les principaux concepts de P. MArty.
Pensée opératoire
Se signale sur le plan de la sémiologie par le discours opératoire,où la personne n’a pas accès à la métaphore, qui permet d’amener dans la verbalisation toute la richesse sensible et sensorielle de l’imagination et de la mémoire.
La pensée apparait donc sans lien avec une activité fantasmatique.
Elle semble adhérer aux faits et à ce qui se déroule dans l’actuel, au fil des problèmes concrets du présents.
Impression pour l’interlocuteur: une «relation blanche», rien de personnel ne permettant le contact et l’échange avec l’autre.
Patients qui , lorsqu’ils sont atteints d’une maladie somatique, décrivent leurs symptômes sans recourir aux représentations.
Cette pensée signal à la fois:
- une insuffisance de la mentalisation (i.e une faible capacité d’élaboration psychique)
- une difficulté, voire impossibilité à identifier ses émotions et à les mettre en mots (cf alexithymie proposée par Sifneos 1970).
Dépression essentielle
Elle représente une composante existentielle de l’individu, une toile de fond qui sus-tend tout le vécu.
Constituerait une composante, en sous-bassement de la pensée opératoire.
Fait suite à des traumatismes désorganisateurs et se manifeste par un abaissement du tonus des pulsions de vie== existence de la personne a un tour mécanique, dévitalisé, où domine la fatigue physique et un sentiment de lassitude.
Le sujet pas en mesure d’identifier sa souffrance psychique ne se plaint pas.
P.Marty considère la dépression essentielle comme un des principaux facteurs de désorganisation/décompensation/dépression somatique.
Qu‘est ce que l’apparente normalité des patients qui présentent des névroses dites «mal mentalisées» (organisations limites) masquerait?
Un mode de fonctionnement lacunaire, mal adapté, rigide qui non seulement laisserait ces patients démunis, mal outillés sur le plan des défenses, devant les conflits internes et externes, mais de plus présenteraient comme compensation des attitudes (recours au passage à l’acte, certains traits de caractère) qui majoreraient leurs difficultés à se protéger, à s’adapter.
Quels sont les 2 types pathologiques à risque élevé de somatisation que distingue P. Marty?
- La névrose de caractère*
- La névrose de comportement*
La Névrose de caractère
Les sujets utilisent prioritairement le caractère dans leur rapport au monde, pour faire oeuvre de régulation homéostasique, i.e «encaisser les coups» du terrain.
Ils sont de ce fait plus fragiles que les autres en cas de perte objectale. Mal équipés pour opérer un travail de deuil*, la somatisation peut dès lors apparaître.
Les sujets n’ont pas pu constituer au cours de leur développement de points de fixation solides, le Moi est faible, le Surmoi prend les caractéristiques d’un Moi Idéal.
Névrose de comportement d’après P. Marty
Les sujets utilisent prioritairement la voie comportementale dans leur rapport au monde pour faire oeuvre de régulation homéostasique, i.e «encaisser les coups» du terrain.
Ils sont de ce fait plus fragiles que les autres en cas de perte objectale. Mal équipés pour opérer un travail de deuil*, la somatisation peut dès lors apparaître.
Au premier plan on trouve le recours à l’activité, au comportment vs. la parole.
Le dedans n’est pas constitué ou peu investi au profit du dehors, ils s’appuient donc sur des objets externes vs. un objet interne pour assurer leur sentiment de sécurité.
Et se trouvent donc dépourvus en cas de perte d’étayage(= soutien,aide), si cet objet vient à manquer.
Ce qui les expose à des risques élevés de désorganisations somatiques.
Pour quoi, les travaux de P. Marty et de son Ecole fournissent un cadre de référence théorique?
Pour aborder les phénomènes de somatisation ainsi que ce sui distingue la somatisation de la maladie somatique.
Ce modèle conserve toutefois certaines zones d’ombre.
Concept de «travail de la maladie» par J-L. Pedinielli
Il s’appuie sur les phases du travail de deuil décrites par E. Kubler-Ross.
Le «travail de la maladie» postule que les personnes atteintes d’une maladie somatique ont a charge d’effectuer des opérations de mentalisation à la mesure de la désorganisation qu’occasionne cette maladie dans l’homéostasie de leur unité psychosomatique, afin de s’approprier leur maladie et de pouvoir continuer à investir.
Sur quoi J.-L Pedinielli s’est il basé pour dégager son concept de «travail de la maladie»? Qu’est cet que cela implique?
Il s’est basé sur l’observation et l’investigation clinique des personnes atteintes d’insuffisance respiratoire chronique et de leurs traitements.
Qui implique une série de remaniement psychologiques liés à l’effet des transformation physiques, au poids des symptômes spécifiques, à la «condition de malade», à l’impact des rapports avec l’institution médicale.