Partie I : vécus liés aux maladies somatiques Flashcards
continuum normal pathologique
la santé, qu’elle soit mentale ou physique n’est jamais que relative et alterne entre des moments de relatif équilibre et des moments de relatif déséquilibre.
Le normal et le pathologique sont en lien de continuité, jusqu’à un point de rupture partiel.
décompensation
signifie que jusqu’alors, des mécanismes de compensation étaient à l’oeuvre et étaient suffisants à maintenir une certaine forme d’équilibre; à présent, tel n’est plus le cas.
mécanismes de défense psychique
concept issu de la théorie psychanalytique.
Ils sont inconscients.
C’est le Moi qui a la charge de leur mise en place.
Angoisses spécifiques accompagnant les décompensations
- Manifestent le fait que la souffrance ne peut pas être évitée, parce que les mécanismes de défense sont en échec dans leur rôle d’évitement de la souffrance psychique.
- Elles deviennent en quelque sorte les gardiennes de la santé mentale en ce qu’elles servent de signal d’alarme à la personne qui les ressent, la poussant à s’interroger sur soi et sur les causes de son ressenti et, le cas échéant à venir consulter pour se faire aider par un professionnele de l’accompagnement psychologique.
Santé OMS, 1986)
“ressource de la vie quotidienne et non un but de la vie (…), c’est ce qui permet à un groupe ou un individu d’une part de réaliser ses ambitions et de réaliser ses besoins, et d’autre part d’évoluer avec le milieu ou de s’adapter à celui ci.”
Angoisse bis
Peut constituer le symptome principal d’un trouble psychique (ex trouble anxieux généralisé).
Peut être toxique par son débordement et n’est pas toujours une alliée vigilante de l’état de santé mentale du patient.
De quoi dépend la façon dont une personne va faire face à l’annonce d’un diagnostic d’une maladie? Et que représente cette annonce?
- de son histoire
- de ses ressources
Il s’agit d’un choc traumatique.
Conséquences deans les relations que le malade entretient avec son entourage.
- Dans le contexte quotidien, choses que les personnes qu’il va côtoyer vont renvoyer au malade.
- Dans la sphère professionnelle: le fait d’être malade peut occasionner une perte tant financière que narcissique, modif du statut social, sentiment de dévalorisation, voire de stigmatisation ou de spoliation.
- Dans le système familial où peuvent se rejouer des conflits anciens et se redistribuer les positions des différents membres.
Différents cas de figure de l’inquietude de l’entourage face à la maladie.
- Attitude de surprotection de la famille*.
- Un refus de la maladie par la famille*.
- La dépression de la famille et la culpabilité du malade.*
- La communication paradoxale*
Attitude de surprotection de la famille*.
Par une présence trop affirmée entraîne un vécu de gène et d’intrusion. Attitude un peu “étouffante” comporte des aspects rassurants. Toutefois elle représente à la fois le signal d’alarme (il y a un danger, des risques) et l’annonce d’une possible sécurité
Refus de la maladie par la famille
Défaut d’attention et refus de reconnaissance familiale de l’existence de la maladie qui causent une souffrance au malade . Vécu du patient : incompréhension qui peut aller d’une perception de défaillance du cercle familial entrainant un isolement et une solitude, au sentiment de rejet, d’abandon, voire au ressenti d’une violence mortifère.
La dépression de la famille et la culpabilité du malade.*
Le patient se sent coupable de la tristesse et de l’anxiété dans laquelle se retrouve la famille, tristesse, épuisement et anxiété qui seraient dus aux efforts et à l’inquietude qu’il impose à son entourage.
Cette dépression de l’entourage perçue par le patient peut représenter une manifestation du lien, voire le resserrement du lien entre le sujet et sa famille. Il peut aussi être l’expression, s’il s’agit d’un effondrement du groupe familial (inerte, épuisé, refermé sur lui même) d’une sidération correspondant à l’impuissance à surmonter les effets de la réalisation d’un danger.
communication paradoxale
Dans les processus de communication, plusieurs brouillages sont à l’oeuvre. La maladie brouille la communication par le désordre qu’elle provoque.
Elle entraîne un phénomène de distorsion, des fail”les, et des décalages dans la communication, que l’on peu représenter comme un ensemble de contradictions dans les relations entre le malade et sa famille qui s’apparente à un trouble dissociatif lié au traumatisme.
“tâches témoin”
ce que le patient arrivait et arrive toujours à faire, prennent une place organisatrice dans la résistance à la perte de maîtrise.
“moments forts”
constituent une sorte de promesse de plaisir permettant de mieux tolérer les moments durs.
Inscrits dans le temps, ont le pouvoir de conjure la souffrance: soit en fixant un objectif à un horizon proche; soit en instaurant une habitude qui fonctionne comme un rituel et qui laisse penser qu’elle reviendra quoi qu’il arrive.
le passé
- surinvesti représentant à la fois une forme de refuge et une douleur nostalgique
- scruté, interrogé, comme un gardien de la continuité e l’existence et du sentiment de sa propre identité.
- Tendance à y chercher les origines possibles de la maladie.
Potentiel de résilience
capacité à maintenir la possibilité de profiter de tout ce qui peut apporter de la joie, du bonheur et du plaisir.
Ruptures occasionnées par la maladie
- sur le plan du temps rupture dans l’histoire du sujet.
- sur le plan de l’espace psychologique du sujet, rupture due à la réduction de la capacité d.exploration de l.espace (matériel, physique ou culturel).
- sur le plan du rapport à soi et aux autres, la maladie porte atteinte à l’image de soi dans le regard des’ autres, elle pousse le sujet au renoncement de ce qu.il est/était pour lui-même et pour les autres.
- sur le plan corporel, rupture de l’espace intime et dans le rapport au corps.
Ce qui fait rupture
Ce qui peut entamer le sentiment de continuité qui est garant du sens de notre existence, de notre sentiment d’identité et de notre bien-être psychologique.
Selon la conception psychanalytique représentation de l’univers médical
Il dépend des imagos parentales, que le patient va projeter sur cet univers, pris comme un support.
Il est possible dans le cadre d’un travail psychothérapeutique à visée d’élaboration psychique, de favoriser les liens d’association entre le type d’attitude que la patient va adopter vis à vis de l’univers de soin et sa relation à ses parents.
Principales attitudes défensives vis à vis du parcours de soin
- rationalisation*
- versant revendicatif/persécutif*
- versant passif/ régressif voir mortifère*
Attitude de rationalisation
Le sujet fait montre de sa tolérance à la frustration, d’où une représentation d’un passage obligé et développe dans ses allées et venues liées aux examens, contrôles…. une sorte d’attitude scolaire compliante.
Ressources suffisantes sur lesquelles elle puisse compter nécessaires.
La personne s’en remet à une version surmoïque de la figure parentale (paternelle) projetée sur l’univers médical.
Attitude revendicative persécutive
Le sujet se plaint de tous les aléas, manquements, maltraitantes, manques d’attention, incompétence, rencontrés sur son parcours de soins, soit en relatant son vécu en s’en plaignant à ses proches, soit en adressant son agressivité directement au personnel soignant.
La personne utilise ses pulsions agressives en les projetant à l’extérieur de soi au lieu de les garder à l’intérieur de soi, le conflit interpersonnel (VS le conflit interne) représentant à la fois une manifestation de la pulsion de vie et une actualisation de la problématique œdipienne.
Attitude passive/régressive
Voire mortifère, le patient subit tout le déroulement du protocole, dans un mutisme et un retrait apathique.
La personne s’abandonne/ se fait ensevelir par le mouvement dépressif lié à la perte d’objet maternel protecteur.
Le personnage du médecin
Figure centrale sur laquelle se trouvent projetées toutes les attentes, espérantes et anxieuses, désirantes et rejetantes, tant actuelles qu’anciennes.
Le moindre de ses comportements, gestes, toutes ses expressions verbales, infra-verbales, sont perçus, décodés et peuvent donner matière à des interprétations, se trouver investis de sens.
===> parfois un pouvoir divinatoire comparable à celui d’un oracle, qui aurait pouvoir de vie et de mort parce qu’il saurait interpréter des signes scellant le destin des patients.
Attentes à l’endroit du médecin
De prendre le relai des parents, liée à la tendance à projeter sur le médecin les imagos parentales.
Que nécessite la capacité à prendre en charge la responsabilité de sa propre santé?
Variable car nécessite à la fois:
- une bonne écoute des signes du corps;
- une régularité
- une anticipation préventive;
- du recul
- du détachement.
Attitudes fortement répandues dans la société occidentale qui ne permettent pas une bonne prise en charge de sa propre santé:
- L’attitude hypocondriaque*
- l’attitude «après moi le déluge»*
Attitude hypocondriaque
Signes du corps écoutés mais sur-interprétés.
Investigation fantasmatique terrorisée de tous les risques possibles.
Attitude que le patient donne a percevoir au médecin, pourrait représenter la mère inquiète, insécurisante, qui ne permet pas à ses enfants de prendre leurs propres repères dans le monde et avec leur propre corps , tout étant considéré comme dangereux.
Attitude «après moi le déluge»
Attitude ou les signes du corps ne sont pas écoutés, mot d’ordre:» il ne faut pas trop s’écouter».
Ne s’inquiéter de rien, faire comme ci, «voir la vie du bon coté», ne voir le médecin que lorsque c’est inévitable.
Attitude= -évitement
- déclaration d’indépendance voire de rébellion.
Permet un hédonisme certain reposant sur l’affirmation: «personne n’a le droit de m’interdire de faire ce qui me plait (boire, fumer…)
Médecin représente le parent autoritaire, castrateur, le «père fouettard».
Effet blouse blanche
Il a été démontré que la tension du patient peut monter à la seule vue d’une blouse blanche.
Pourquoi les patients opèrent ils un transfert sur le médecin?
Un lien de dépendance s’installe, d’ordre vital parfois, qui y prète au plus haut point.
De quoi relève le maniement du transfert et du contre-transfert?
Il relève d’une formation de psychologue clinicien à la théorie psychanalytique, beaucoup via l’expérience de la cure didactique, il s’appuie sur la prise en compte de l’implicite sous-jacent aux situations.
Quelle fonction ont les représentations de la maladie?
De remplir le vide de sens qui marque la rencontre avec l’inconnu de la maladie.
Étapes après l’annonce de la maldie.
- sidération de l’annonce
- s’ensuit un sentiment d’injustice
- qui peut s’accompagner d’une révolte qui peut être salutaire
- ou d’une amertume pouvant entraîner le malade sur une pente dépressive.
Questions qui peuvent s’imposer au malade afin de trouver des éléments de réponses qui s’imposent à lui:
- qu’est ce que c’est que cette maladie?
- qu’est ce qui m’arrive?
- comment vais je faire?
- pourquoi moi?
- quelle en est la cause?
- comment avoir le dessus?
Théories personnelles de la maladie
Une grande part du travail de représentation lié à la maladie vise à trouver une théorie explicative permettant d’attribuer une cause à la maladie, différente de celle avancée par la médecine.
En quoi les théories personnelles de la maladie sont elle en charge?
De l’appropriation, de l’intégration du vécu traumatique dans le cours du vécu de la personne.
Elles sont des constructions subjectives visant à donner une raison, une origine, un sens à la maladie qu’elles tentent de rendre plus intelligibles.
Visent avant tout à donner une explication à la survenue de la maladie.
Explications principales à la survenue de la maladie
- Théories étiologiques externes*
- Théories étiologiques internes*
Théories étiologiques externes
Le sujet est victime d’un agent extgérieur qui. Sème le désordre à l’intérieur, la cause est localisée à l’extérieur du corps.
Théories qui mettent en cause soit des phénomènes naturels (contagion, pollution, nourriture…), soit des réalités sociales (chômage, conflits, …)
Théories étiologiques internes
Le patient localise l’origine de la maladie à l’intérieur du corps.
- Transmission génétique (hérédité et causalité familiale de la maladie, notion de ATCD familiaux)
- d’une défaillance ou d’un dysfonctionnement physique
- des maladies infantiles ( la maladie prend source dans l’infantile, quelque chose a atteint le sujet alors qu’il était faible, sans défenses)
- de phénomènes émotionnels (idée de saturation, «a force d’années d’angoisse, de culpabilité», se rapproche de la théorie d’une «psychogenèse» de la maladie somatique)
- évoquont les théories du plaisir puni, dans lesquelles le patient se retrouve coupable d’être malade.
A quoi correspondent les verbalisations employées par les malades pour décrire et faire comprendre leurs symptômes sous une forme figurative, avec une richesse des images ?
Ils correspondent à la nécessité de s’approprier ces expériences désagréables en leur donnant des significations.
Que permettent les verbalisations employées par les malades pour décrire et faire comprendre leurs symptômes?
Ces tentatives d’intégrer le symptôme dans une métaphore n’ont pas d’impact direct sur la maladie, mais elles permettent au sujet d’élaborer sa maladie, ce qui est de bon pronostic.
Comment le malade représente la maladie si il situe l’agression comme venant de l’extérieur?
Il tente de se protéger d’une attaque, il décrit avec des images cet agresseur et lui donner une identité.
Comment le malade représente la maladie si il situe l’agression comme venant de l’intérieur corporelle
à l’intérieur se trouve un corps étranger, qui par exemple fait obstacle.
Vocabulaire employé se réfère souvent à des représentations machiniques ‘«tuyauterie, cœur «pompe…) , mécanique ( les «pannes»), ou animalières (se sentir comme un gibier traqué, pris au piège…)
Comment la maladie fait elle réapparaître l’intériorité corporelle?
Par le biais de sensations qui font effraction dans le «silence des organes» et provoque la représentation de parties du corps.
Qu’est ce qui vient nourrir les énoncés descriptifs du symptôme?
- Les expériences personnelles passées
- Toute la richesse du monde imaginaire.
Que peut produire l’évocation des scènes passées?
Peut faire contact entre le passé et le présent, et surtout entre le symptôme et l’histoire du sujet, ce qui ouvre la possibilité d’un travail d’élaboration psychique.
Quel est le rôle du psychologue dans la notion de continuité et de rupture de continuité liée au vécu de la maladie?
Il est de favoriser l’élaboration d’une mise en perspective, d’un récit qui a pour effet de majorer le potentiel de résilience du patient atteint d’une maladie somatique, car il oppose une résistance au chaos de l’absurde qui laisse le patient impuissant et seul face à l’inconnu, à l’angoisse et à la douleur.
Continuum normal pathologique
Fait consensus pour les psychologues et les médecins.
La santé (mentale ou physique), n’est jamais que relative et alterne entre des moments de relatifs équilibre et des moments de relatif déséquilibre, le normal et le pathologique étant en lien de continuité, jusqu’à un point de rupture partiel.(cf homéostasie Canguilhem).
Qu’est ce qui signale l’atteinte du seuil d’anormalité dans le continuum normal pathologique?
- Le phénomène de décompensation
- un «excès de normalité».