Néoconceptuel Flashcards
Quelle différence entre les artistes conceptuels de la fin des années 1960 et les artistes dits néoconceptuels qui émergent dans les années 1980 ?
La « dématérialisation de l’objet d’art », opérée par les artistes conceptuels à la fin des années 1960, offrait au public des propositions linguistiques qui s’inscrivaient très sobrement sur différents supports traditionnels ou directement sur les murs. Pour les artistes dits néoconceptuels, qui émergent dans les années 1980 à l’heure du postmodernisme et du retour en force de la peinture, le contenu du message nécessite souvent une écriture plastique particulière, faisant appel aux technologies et aux innovations développées dans le domaine du marketing et de la communication.
Philippe Cazal
- Quels sont les codes visuels qu’il utilise ?
- Quel genre de photographies réalise-t-il ?
- A quoi fait référence le slogan de ces photos ?
- Dans quelle logique s’inscrit ce travail ?
- Ainsi, les codes visuels qu’utilise l’« artiste-dandy » Philippe Cazal, qui ne signe plus ses œuvres que d’un logo dessiné par l’agence de graphisme Minium, sont ceux du luxe, de la mode et de la publicité.
- A partir de 1985, dans ses photographies en cibachrome à l’esthétique glacée et au clair-obscur affirmé, “l’artiste dans son milieu” est en représentation un verre de champagne ou une cigarette à la main et souvent accompagné de mannequins.
- Au sein de ce dispositif prend place un texte typographié en blanc, sorte de maxime ou de slogan autobiographique se référant à la starisation de l’artiste et du milieu artistique.
- Ce travail s’inscrit dans la logique que Cazal a développée dans les quatre numéros de Public, sa revue néoconceptuelle éditée entre 1984 et 1989, qui offrait ses colonnes à des critiques d’art mais aussi à la publicité pour des créateurs de mode.
IFP (Information, Fiction, Publicité)
- 3 artistes
- A quoi se veut-elle ouverte ?
- Un sujet récurrent dans le corpus de ces artistes
- Les membres du groupe IFP développent une stratégie proche de celle de Cazal.
- Ce label, qui évoque davantage un nom de société plutôt qu’un collectif d’artistes, est une « personne morale » composée de Dominique Pasqualini, Jean-François Brun et Philippe Thomas.
- Agence d’art, elle se veut ouverte à toutes les disciplines qui englobent l’ensemble du « champ des médias : c’est-à-dire les sons, images et écritures qui constituent et encombrent le monde contemporain. Le monde du spectacle. »
- Ainsi la lumière, diffusée notamment par des caissons lumineux initialement utilisés à des fins publicitaires, est un sujet récurrent dans le corpus de ces artistes.
Quel artiste ouvre une agence d’art ? Et quelle est sa spécificité ?
En 1987, Philippe Thomas ouvre une agence d’art intitulée « Les readymade appartiennent à tout le monde », en référence à Marcel Duchamp, et initie une réflexion autour de la place de l’artiste, de sa signature et du collectionneur : il réalise l’œuvre mais ne la signe plus.
Il délègue cette tâche au collectionneur, qui, de la sorte, « entre dans l’histoire de l’art » et figure sur le cartel.
- Sur quel modèle se calque leur modèle artistique ? Et quelle esthétique développent-ils ?
- Au profit de quoi reprennent-ils le flot d’images déversé par les médias ?
- Calquant le modèle artistique sur celui de la société de consommation, ces artistes développent une œuvre dans laquelle l’esthétique « pub » et la communication sont bien présentes.
- Le flot d’images déversé par les médias est repris et détourné au profit d’un discours sur l’histoire de l’art, la condition de l’artiste ou l’univers artificiel de la publicité.
Tania Mouraud
- Proche de quelle démarche ?
- Que s’approprie-t-elle ?
- Que prend-elle en compte et dans quel but ?
- Proche de la démarche américaine qui mêle l’art et l’économie politique à de multiples revendications identitaires ou sociales.
- Elle s’approprie des citations ou des slogans politiques tels que “I have a dream” ou “Black Power” et propose un discours critique de la société.
- Elle prend en compte l’impact visuel et formel des mots employés ainsi que l’espace d’exposition dans lequel ils sont présentés afin de jouer avec la perception du spectateur et d’exprimer ses préoccupations sociologiques, qui portent essentiellement sur le féminisme, le racisme et la société de consommation.
- 3 artistes américaines
- Où interviennent-elles et de quoi se servent-elles ?
- A quoi sert l’utilisation du verbe ?
- Barbara Kruger; Jenny Holzer; Sherrie Levine
- Intervenant dans le domaine public, elles se servent des images de la société pour les détourner.
- Vocabulaire plastique à part entière, le verbe s’inscrit alors directement dans la rue, proposant au spectateur un discours contestataire et subversif.
Barbara Kruger
- Sous quelle forme apparaissent ses premières oeuvres ?
- Qu’ajoute-t-elle à ses premiers textes ?
- Que développe-t-elle ?
- Ses premières œuvres apparaissent sous la forme de tracts placardés.
- Des photographies découpées sont ajoutées à ses premiers textes de façon à obtenir un impact visuel immédiat.
- L’artiste, qui a travaillé dans la mise en pages de magazine pour la publicité, développe à travers une image froide et anonyme traitée en noir et blanc une œuvre qui dénonce le sexisme, l’homophobie et le racisme.
Jenny Holzer
- Une série
- Où se répandent-ils ?
- Datés de 1977 et classés par ordre alphabétique, les premiers Truisms de Jenny Holzer se présentent sous la forme d’énoncés qui lui permettent d’exprimer ses pensées sur des événements privés ou publics, allant de déclarations subversives comme « Il est antisocial de passer trop de temps à s’améliorer » à des propos plus anodins : « Il n’est pas bon de vivre à crédit ».
- Ils se répandent d’abord sur les murs avant de venir s’inscrire sur des panneaux électriques dans les musées, les galeries et les bâtiments publics.
Peter Downsbrough
- Une oeuvre
- Oeuvre politique
- En Août 1980, alors que le congrès du Parti Démocrate se tient à New York, l’artiste loue un panneau lumineux à Time Square pour y faire défiler un film en couleur représentant des dés qui roulent, accompagnés d’une interrogation apparaissant sous la forme d’une double affirmation : « The dice are loaded / The dice are not loaded ».
Krzysztof Wodiczko
- Exemple oeuvre
- A quoi invitent ses nombreuses interventions ?
- Artiste d’origine polonaise installé aux États-Unis, il projette des images au contenu fort troublant sur des façades de bâtiments publics, transformant ces architectures en art politique comme lorsqu’il fait apparaître une croix gammée sur l’ambassade d’Afrique du Sud à Londres.
- Ses nombreuses interventions invitent le public de la rue à une prise de conscience, à regarder les différents drames qui déchirent la société
- Quelles réflexions et avec quels outils ?
- Problème : quel travers ?
- Qu’ils proposent une réflexion sur la starisation du milieu culturel, sur « la société du spectacle », ou qu’ils dénoncent les inégalités sociales ou raciales, les artistes néoconceptuels utilisent les moyens de la communication de masse qu’offre la société de consommation et qui prennent place dans l’espace public.
- Mais, parallèlement, ces techniques subordonnées aux injonctions médiatiques de la publicité ne résiste pas à une certaine esthétisation de l’œuvre.