Module 9: Perspective des parcours de vie Flashcards
Comment fonctionne les études longitudinales?
On examine les différences intra et inter-individuelles au sein d’une cohorte sélectionnée, criminelle ou non.
On mesure à travers X années les différents facteurs de risque de l’adoption de comportements criminels, comment la personne change à travers le temps.
Constater des changements ou non.
Décrivez les travaux de David P. Farrington et ses nombreux constats (10)
Il s’est intéressé à la courbe âge-crime, à laquelle on a constaté que les comportements varient dans le temps chez les mêmes personnes et l’âge serait autant un facteur de risque que de protection.
10 constats peuvent être tirés d’une synthèse faite sur les différents travaux longitudinaux sur la courbe âge-crime:
1) Comportement criminel atteint un sommet entre 15-19 ans (le plus haut nombre de personnes commettant le plus de crimes sont dans ces tranches d’âge).
2) L’activation a lieu généralement entre 8-14 ans et l’abandon entre 20-29 ans (activation: comportements + problématiques que criminels VS abandon: maturité, responsabilités, …).
3) Plus les comportements criminels sont précoces, plus ils sont persistants/fréquents (un enfant en bas âge avec des comportements problématiques sera plus à risque d’avoir des comportements criminels récurrents précoces).
4) Il existe une continuité entre les comportements antisociaux durant l’enfance et les comportements criminels durant l’adolescence (lien antisocialité-criminalité).
5) Quelques personnes sont responsable de la majorité des crimes à l’âge adulte (5/50).
6) La spécialisation est très rare à l’adolescence, mais plus fréquente à l’âge adulte (vol, trafic, bagarres… VS fraude, pédophilie, drug dealer, …).
7) Les comportements criminels font partie d’un problème plus large qui n’est pas limité à ces derniers (plusieurs facteurs influence l’adoption de comportements criminels, plus qu’une simple implication).
8) Durant l’adolescence, les comportements criminels sont souvent commis en groupe, mais ceci est beaucoup moins observable à l’âge adulte (influence des pairs, encouragement social, …).
9) Les motivations sont nombreuses et varient durant l’adolescence (utilitaire, sensations, pression…), alors qu’à l’âge adulte elles sont principalement utilitaires (motivation pour l’argent à l’âge adulte).
10) La nature des comportements criminels change avec le temps et l’âge (diversification) (les voies de fait deviennent avec le tps moins accessibles et on tente de compenser en se diversifiant).
Au final, Farrington en conclura qu’il existe une séquence relativement prévisible de stades, laquelle?
Activation: âge de début
précoce -> ++ propension
normale -> ça PEUT faire parti du développement de la personne (adolescence).
tardif -> ça arrive une fois et c’est fini; “one shot deal”.
Escalade: niveau de persistence
faible -> - -/abandon plus rapide
moyenne -> escalade normale; ça se fait à l’adolescence et ça se termine à l’âge adulte.
élevé -> ++ persistance
Abandon: âge de fin
rapide -> “one-time thing”
normal -> finit après l’adolescence
lent -> c’est les criminels “de carrière”.
DONC, les comportements criminels sont normaux!
Que signifie la notion de “perspective des parcours de vie”?
Ça signifie que oui, il y a des différences inter (propension selon l’environnement) qui sont stables dans le temps, mais il y a aussi des différences intra (propension chez une même personne à travers le temps) qui elles vont varier avec le temps, dont l’âge qui change à travers les années chez TOUT le monde.
Comment est né la “perspective du parcours de vie”?
Le psychologue Elder aura été chercher des cohortes de jeunes ayant vécus durant la période de la Grande-Dépression.
Ces cohortes seront issues de divers milieux et seront suivis à un jeune âge et sur plusieurs années de leur vie, à partir de cet évènement ayant bouleversé les USA et en partie le Canada.
Il ensuite mesurera plusieurs aspects de leur vie ainsi que les expériences/évènements de vie marquants qui pourraient avoir une influence sur la trajectoire de vie de chacun.
Qu’en conclut Elder suite à cette étude longitudinale?
Lorsque l’enfant fait partie d’une famille “soutenante”, même en vivant une période comme celle de la Grande-Dépression, il va avoir une vie plus facile, avec moins d’embuche.
De plus, plus l’enfant est jeune durant cette période, plus il sera adapté et pourra mieux gérer la vie. À 13 ans, le vécu durant la GD est différent qu’à 3-4 ans.
Finalement, on remarque que toutes les cohortes auront développé une perspective particulière de la vie; soutenir la famille, le travail en priorité, pouvoir nourrir les enfants…
Au final, le degré d’influence dépend du “timing” dans le développement. Plus on est jeune, moins l’évènement aura une influence sur soi pour le futur et le moment de l’évènement marquant durant notre vie aura une influence sur nos comportements.
Quels sont les 2 principaux postulats suite aux travaux de Elder, qui résonneront en criminologie?
Pour comprendre et expliquer les comportements criminels…
(1) Il faut s’intéresser à l’ensemble de la vie
Postulat #1: Pluri-détermination des comportements criminels
-> Plusieurs facteurs cause la criminalité, plus que biologique ou psychologique.
(2) Il faut situer la personne dans son contexte développemental et social.
Postulat #2:
Dynamisme des comportements criminels
Les notions de temps et de timing des évènements sont primordiales
Comportements criminels varie en fonction de l’âge (temps) et du contexte (timing).
La notion de tps est primordial :
ex -> décès parental à 1 an, 15 ans ou 45 ans ; la perception de cet évènement n’est pas le même
ex 2 -> perte d’emploi, séparation conjugale, … sont des facteurs qui influence la criminalité, et selon le moment de ta vie aussi.
Quels sont les intérêts principaux de cette perspective?
La personne avec une bonne relation avec l’évènement VS en mauvaise relation va influencer les facteurs de risques/de protection.
Le timing dans ta vie aussi va influencer la propension.
Les perceptions vont aussi changer avec le tps, enfant on peut se dire débarrasser d’une personne et à l’âge adulte avoir un impact différent sur soi.
Des évènements, certains facteurs seront dits de risque ou de protection; la majorité des gens vont les reconnaitre, selon la signification donnée de l’évènement marquant.
Qu’est-ce que la théorie interactive de la délinquance, dehornberry?
Les facteurs de risque (et leurs sources) von varier selon le développement:
Petite enfance = famille
- Mauvaises habiletés parentales
-> Leur quotidien c’est la famille, et les mauvais apprentissages fait par la famille vont augmenter le risque de mauvais comportements.
Enfance = école
- Échec scolaire et faible sentiment d’appartenance
-> La perception négative de l’école va influencer nos valeurs apprises.
Adolescence = pairs
- Association à des pairs délinquants
-> Durant l’adolescence, nous sommes très influençable, surtout par les pairs à l’école, ou les amis avec lesquels on se lie.
Âge adulte = institutions conventionnelles et normatives
- Faible lien et attachement aux institutions conventionnelles
-> Les institutions vont avoir une structure qui va encadrer les adultes; le lien d’attachement va influencer o peut devenir un facteur de risque.
Que veut-on dire par “composante interactive”?
Les évènements vont interagir entre eux.
Un abus à l’enfance, à un âge X, va influencer le risque de commission d’un crime à un âge X + 1, à l’adolescence ou à l’âge adulte par exemple. Mais toujours selon un timing de vie.
Un décès parental, si avant cet évènement la relation était mauvaise, la perception du décès va influencer nos comportements.
Que peut-on conclure de cette théorie?
- Les évènements de vie influencent comportements et pensées:
- Certains influencent davantage (qualité relation)
- L’importance diffèrent selon l’âge et le contexte (un rejet dans le bar à 18 ans aura pas la même influence qu’à 55 ans ; l’expérience individuelle est prise en compte malgré les grandes tendances).
- Les comportements criminels = propension et interaction de celle-ci avec le contexte.
- Propension: évènements lointains qui augmentent le risque
- Contextuelle: évènements récents susceptibles de déclencher le comportement
Sur quel intérêt se penche les recherches sur la perspective développementale?
Elles se concentre sur les comportements criminels, plus précisément la séquence, la fréquence, l’intensité, la diversité, la persistance, la durée, …
On va aller baser les recherches sur l’abandon (prédiction).
Sur quel intérêt se penche les recherches sur les carrières criminelles?
Elles se concentre sur les évènements lointains (enfance).
On va se baser sur l’activation et l’escalade (prévention).
Parmi les 2 champs d’intérêt, sur lequel se base la conception de l’abandon du crime? Expliquez brièvement ce concept.
Celle des évènements lointains.
On veut comprendre comme l’abandon se manifeste à travers le temps.
Si on met de côté la notion de crime, on remarque que la maturité et les capacités physiques/cognitives changent/diminuent avec le temps.
On se demandera comment les personnes arrêtent graduellement à partir de 20-30 ans en plus de se demander pourquoi elle abandon obligatoirement après un certain temps.
Comment conceptualiser l’abandon du crime, avec Cusson et Pinsonneault?
2 grands concepts:
1- Le désistement comme un évènement:
- L’abandon/désistement s’impose
- Ça a lieu de façon abrupte, rapide/un seul évènement mène à cette fin abrupte.
- L’évènement est marquant, soudain (mort d’un ami complice de crime).
- Lors du traitement, la seule solution c’est d’arrêter le crime; pour que ce traitement soit un succès, il faut arrêter mais les rechutes sont rarement impossible.
-C’est relativement un cheminement irréaliste car les crimes sont plus souvent intermittents.
2- Le désistement comme un processus:
- Le désistement frôle graduellement les idées; commettre des crimes peut faire partit du processus, d’un progrès car de moins en moins récurrents.
- Ce processus est une accumulation d’expériences négatives (graduelle); plusieurs facteurs s’accumuleront avec le temps et le choix d’arrêter sera un choix de plus en plus proche.
- C’est cependant un processus qui implique des erreurs, des rechutes, des récidives.
- Lors du traitement, on remarquera un ralentissement de la fréquence, de l’intensité et de la gravité, et qui sera notre indicateur de réussite.
- C’est un cheminement plus réaliste, mais relativement méconnu.