Module 2B: Mesures de fréquence Flashcards
Rapport: Définir, types
- Quand on fait une comparaison entre le nombre de cas avérés et la populationconcernée, on établit un rapport.
- Le rapport est une expression générale de la relation entre deux quantités qui peuvent indifféremment appartenir ou non au mêmeensemble.
- Un rapport peut se présenter sous la forme
- d’une proportion,
- d’un taux,
- d’un ratio
- ou d’un indice.
- Exemple: À Sainte-Cunégonde, le rapport entre le nombre de personnes atteintes de lagrippe et la population des personnes âgées est de 8/16 ou 0,5 (50 %), alors qu’àArnoldvénituk, ce rapport est de 10/524 ou 0,019 (1,9 %).
Proportion: Définir
- Une proportion est un rapport dans lequel les deux entités proviennent du même ensemble et où le numérateur est inclus dans le dénominateur.
- Le rapport des personnes âgées grippées à l’ensemble des personnes âgées du village est donc une proportion.
- La valeur d’une proportion se trouve toujours comprise entre 0 et 1, c’est-à-dire entre 0 % et 100 %.
- Ainsi, si aucune personne âgée n’avait la grippe à Arnoldvénituk, la proportion des personnes âgées grippées serait de 0/524, soit 0 ou0 %.
- Par contre, si toutes les personnes âgées étaient atteintes de la grippe, la proportion serait de 524/524, soit 1 ou 100 %.
Taux: Définir
- Le taux est un rapport qui mesure la vitesse ou la force (intensité) de survenue d’un événement.
- Le taux est une mesure instantanée de densité.
- Le numérateur d’un taux, comme celui d’une proportion, dénombre les événements qui sont survenus : la différence entre les deux réside dans le dénominateur.
- Le dénominateur de la proportion inclut des personnes ou des entités, tandis que dans le cas du taux, il s’agit du cumul du temps d’observation de chaque personne ou entité analysée qui est à risque de présenter le phénomène étudié.
- Dans ce cas, le dénominateur sera exprimé en unités de temps (jours, mois, années, etc.).
- Si les phénomènes observés sont des personnes, on parlera de « personnes-temps » ; si ce sont des distances, on parlera de « distances-temps » (« km-h » ou « m-sec », par exemple).
Exemple de taux: Personnes obèses et boissons gazeuses
- Lisa s’inquiète du phénomène d’obésité qui devient de plus en plus important chez ses patients. Elle aimerait bien savoir si la consommation de boissons gazeuses est susceptible de faire partie des sources du problème. Pour étudier la question, elle demande à un agent de recherche d’aller passer la journée au restaurant d’à côté et d’observer les clients. Elle lui confie la tâche de calculer le nombre de cannettes de boissons gazeuses consommées par chaque client ainsi que le temps que chacun passe dans le restaurant (le temps pendant lequel il est à risque de consommer). Elle lui demande aussi de classer les clients dans les catégories « obèses » et « non-obèses » selon une règle simple. Elle obtient ainsi pour chaque groupe la vitesse moyenne de consommation de boissons gazeuses, que nous appellerons « taux de consommation ».
- Pour obtenir le dénominateur, l’agent de recherche cumule le temps d’observation que chacun des clients passe sous suivi. Dans la journée, 50 personnes obèses sont venues au restaurant : certaines y ont passé moins de 30 minutes et d’autres plus de 2 heures. Le cumul de l’ensemble des temps de suivi a permis d’estimer la durée d’observation totale à 70 heures. Certaines personnes ont bu plus de trois can- nettes de boissons gazeuses, alors que d’autres n’en ont pris aucune. Le total des consommations pour le groupe s’est élevé à 40. Chez les 450 personnes non obèses qui ont été observées, on a enregistré 200 consommations de boissons gazeuses, pour une durée d’observation totale de 600 heures.
- On est donc en mesure d’estimer le taux de consommation de boissons gazeuses dans les deux groupes :
- Obèses : 40 boissons gazeuses/70 personnes-heures ou 0,57 boisson gazeuse/personne-heure.
- Non-obèses : 200 boissons gazeuses/600 personnes-heures ou 0,33 boisson gazeuse/personne-heure.
- Lisa arrive donc à la conclusion que les personnes obèses consomment plus de bois- sons gazeuses que les personnes non obèses si, bien sûr, son observation est représentative de ce qui se passe dans le reste de la population !
Taux: Exemple - Maladies opportunistes et SIDA
- Jean, un clinicien, comptabilise l’apparition des maladies opportunistes chez cinq de ses patients pour qui il a posé un diagnostic de sida, afin d’évaluer le taux d’incidence des infections opportunistes chez ces derniers.
- Son observation a donné lieu au diagramme de la figure 3.1, dans lequel la longueur de chaque ligne horizontale est proportionnelle à la durée d’observation de chaque personne (la durée dépend du moment où le patient a commencé à participer à l’étude ainsi que de celui où il a cessé d’y participer, soit en raison de son décès ou d’un arrêt de suivi). Les patients n’ont donc pas commencé à prendre part à l’étude au même moment, pas plus qu’ils n’ont cessé d’y participer au même moment. Par ailleurs, Jean arrête de comptabiliser le temps pour les patients qui ont été soignés à l’extérieur durant un certain temps, comme c’est le cas pour le patient numéro cinq. Les étoiles représentent la survenue d’infections.
- Pour calculer le taux d’incidence, il faut rapporter le nombre total d’événements survenus (infections opportunistes) sur la durée de suivi de l’ensemble des patients étudiés. Au total, chez ses 5 patients, Jean a observé 11 infections opportunistes pendant une durée d’observation de 19 mois (la somme des durées pendant lesquelles chaque patient a participé à l’étude). Cela donne un taux de 11 infections pour 19 personnes mois, soit 0,58 mois–1 .
Ratio: Définir
- Un ratio est un rapport dans lequel le numérateur et le dénominateur proviennentdu même ensemble, mais où le numérateur n’est pas compris dans le dénomi-nateur.
- On note que le ratio peut prendre n’importe quelle valeur et n’a pasd’unité.
- Par exemple, si, des 324 personnes sur qui portait l’étude menée dans leBronx, 288 étaient des hommes, le ratio hommes/femmes était donc de 288/36 oude 8/1
Indice: Définir
- Un indice est un rapport utilisé lorsque le numérateur n’est pas compris dans le dénominateur et que l’un et l’autre renvoient à deux événements distincts. L’indice s’avère utile lorsque le dénominateur n’est pas bien connu : on utilise alors un dénominateur qui se rapproche de la réalité pour obtenir une mesure.
- La fréquence relative des décès maternels dus à une cause puerpérale devrait comporter au dénominateur le nombre total d’accouchements. Ce nombre est généralement mal connu. On peut alors utiliser le nombre de naissances vivantes, qui est généralement disponible. La mortalité maternelle s’exprime donc comme suit: (voir image)
Prévalence: Définir + formule
- Les cas prévalents constituent le nombre existant de malades dans une population à un point fixe du temps. La prévalence (P)* d’une maladie est la proportion des personnes affectées par cette maladie à un moment donné dans la population. Elle s’exprime de la manière suivante : P = m/N
- où m est le nombre de personnes malades
- et N, le nombre de personnes dans la population.
Prévalence: Pertinence, autre nom
- La prévalence indique simplement l’ampleur d’un problème à un moment précis.
- Elle peut être obtenue en menant une enquête ponctuelle puisque c’est une mesure qui correspond à une photographie instantanée d’une situation dans une population.
- Certains auteurs parleront alors de prévalence instantanée.
- Comme le mentionne Ancelle, cette notion d’instantanéité doit être prise au sens large.
- La collecte d’information pour mesurer la prévalence s’échelonne nécessairement sur une certaine période de temps qui est généralement négligeable par rapport à la durée de la maladie d’intérêt.
- Fletcher et ses collaborateurs feront la distinction entre la prévalence instantanée et la prévalence de période qui se rapporte aux cas présents à n’importe quel moment d’une période de temps spécifique.
Prévalence: Exemple VIH
- À l’établissement collégial que fréquente Mirabelle, l’équipe de santé a obtenu le consentement de 300 étudiants choisis au hasard pour le dépistage du VIH. Au sein de cette population, deux personnes étaient séropositives. Le nombre de cas prévalents dans cette population au moment de l’enquête était donc de 2, et la prévalence, de 2/300 (2 sur 300) ou 0,7 %
Prévalence: Autres termes utilisées pour la désigner
Certains auteurs utilisent également les termes proportion de prévalence, taux de prévalence (le terme taux ne devrait pas être utilisé, car la prévalence n’est pas un taux, mais une proportion) ou prévalence relative pour désigner la proportion des personnes affectées par une maladie à un moment précis.
Taux d’incidence: Définir, formule
- Le taux d’incidence (I), aussi nommé densité d’incidence, est une mesure de la vitesse, de la force ou de l’intensité de propagation d’une maladie dans une population.
- Il s’exprime de la façon suivante : I = n/T
- où le numérateur (n), à savoir les événements comptabilisés, représente le nombre de nouveaux cas survenus depuis le début de l’étude jusqu’à sa fin. Au dénominateur, on trouve le cumul du temps écoulé entre le début et la fin de l’observation de chaque personne participant à l’étude et susceptible (à risque) de contracter la maladie étudiée (T) : il s’agit en fait du cumul du temps d’attente observé avant la survenue de chaque nouveau cas ou avant la fin de la période d’observation. L’observation prend fin quand la personne tombe malade ou quand l’étude se termine.
Taux d’incidence: Exemple - Produits radioactifs et développement d’un cancer
- Lisa a deux patients qui ont été exposés à des produits radioactifs dans le cadre de leur travail ; elle décide de les suivre pour estimer la densité d’incidence du cancer chez ces derniers.
- Le premier patient a été exposé aux produits toxiques le 1er juillet 2012 et a été suivi jusqu’au 31 décembre 2016 (durée d’observation de 4,5 années).
- Il n’a pas été atteint d’un cancer.
- Par contre, l’autre patient a été exposé aux produits le 30 avril 2013 et a commencé à souffrir d’un cancer le 30 avril 2014 (durée d’observation d’un an).
- Le taux d’incidence du cancer est alors de 1 personne/(4,5 + 1 personne-année), soit 1/5,5 année ou 0,18 année–1 .
- Le nombre que l’on trouve au dénominateur est une somme de temps calculée à partir de la participation de chaque personne à l’étude.
- On désigne ce nombre sous le nom de « personnes-temps ».
- Il est à noter qu’ici, on n’étudie pas un phénomène récurrent.
- Lorsque la personne est atteinte du cancer, elle cesse de contribuer au cumul des personnes-temps puisqu’elle n’est plus à risque (elle a déjà la maladie).
Incidence cumulée: Définir, formule
- L’incidence cumulée (IC) est une proportion. Il s’agit d’une probabilité ou d’un risque de survenue d’un événement.
- Elle s’exprime de la façon suivante : IC = n/R
- où n est le nombre de nouveaux cas apparus pendant la période d’observation, et où R représente le nombre de personnes susceptibles de devenir des cas, en observation au début de l’étude. Cela est possible quand toutes les personnes en observation sont suivies pendant la période complète de l’étude. En pratique, il arrive souvent que l’on perde de vue certaines personnes. Le calcul du risque devient alors un peu plus compliqué. Même si la notion de temps n’est pas prise en considération dans le calcul de la proportion, il faut préciser le temps de suivi. Par exemple, si l’on prend 12 heures pour dénombrer les cas de gastroentérite à la suite d’un repas de noces, on aura moins de malades que si l’on prend 2 jours. Ainsi, au résultat du calcul de l’incidence cumulée il faut toujours associer le temps de suivi.
Incidence cumulée: Exemple - VPH
- Simone, une jeune épidémiologiste, s’est intéressée à l’infection par le virus du papillome humain (VPH) chez les jeunes femmes. Il y a quelques années, elle a recruté 120 étudiantes universitaires qu’elle a suivies pendant 2 ans, et 40 d’entre elles ont contracté une infection par le VPH. Au début de l’étude, les jeunes femmes n’étaient pas infectées (si une personne avait été infectée au départ, elle n’aurait pas été à risque de contracter la maladie). L’incidence cumulée était donc de 40/120 ou de 33 % pour 2 ans. Ainsi, la probabilité de contracter une infection par le VPH a été estimée à 33 % sur 2 ans. Si la durée de suivi avait été de trois ans, l’incidence cumulée aurait été plus élevée, d’où l’importance de mentionner la période de suivi lorsque l’on reporte une incidence cumulée, même si la proportion en soi n’a pas d’unité.