Le Développement Psychologique De 0 à 3 ans Flashcards
Les méthodes d’étude du développement précoce
- Observation longitudinale (Taine, Piaget, Darwin) ou études transversales
- Observation en situation de test (Piaget)
- Tests de développement (QD) : Brunet-Lézine
- Vidéo : macro et microanalyse
- Expérimentation : préférence visuelle, succion non nutritive, suivi du regard du bébé, violation des attentes
- Imagerie fonctionnelle : IRM fonctionnelle
- Études du développement des prématurés, des effets des troubles génétiques
Le développement précoce : caractéristiques
- Long : intérêt : étendue, souplesse
- Sensibilité : +++ à la qualité des soins parentaux (carences, violences)
- Résilience : le développement a tendance à s’autocorriger. La résilience définit la capacité à maintenir son développement malgré des conditions difficiles
- L’accumulation des facteurs de risques limite la résilience. C’est un facteur majeur de la psychopathologie
- La psychopathologie est le résultat d’une cascade d’adaptation et de maladaptations, c’est un processus séquentiel
- La psychopathologie doit être analysée sous l’angle du développement
- A l’inverse, la pathologie éclaire le développement normal : exemple : la prématurité
Le développement psychologique commence avant la naissance
- Sensorialité : tous les systèmes sont mâtures avant la naissance, dans l’ordre :
- Toucher
- Équilibre
- Olfaction-gustation
- Audition
- Vision, qui est la dernière à être fonctionnelle
- Influences prénatales : génétiques, mais aussi toxiques : tabac, alcool (SAF) et psychologiques : dépression prénatale, anxiété peuvent avoir des effets sur le développement
SAF
- Dysmorphie faciale
- Troubles des apprentissages
- Retard mental
- Trouble attentionnel
Les grands repères du développement
- Sourire social à 2 mois : l’échange face à face lance l’interaction parent-enfant; importance de la répétition, de l’imitation réciproque, du plaisir mutuel comme moteurs de l’interaction précoce
- 6 mois : le bébé explore les objets, son corps
- Focalisation de l’attachement à 6-7 mois : préférence vis à vis de la mère ou de la figure d’attachement principale
- 9-12 mois : début de la marche : interactions et vocalisations intenses, interactions à distance, capable de s’éloigner, référence sociale
- A partir de 12 mois : comportement de base de sécurité
- 14 mois : la coopération : gratuite, spécifique de l’humain, avant le langage
- 15-18 mois : l’attention conjointe doit apparaître
- Apparition et explosion du langage : 18 mois-2 ans
- Différences des sexes : reconnue dès 20-24 mois
- Jeu symbolique : le “faire semblant” apparaît à 20-24 mois
- Les “deux ans terribles” : l’enfant est auto centré, “moi d’abord”, impatient, dans l’exclusivité et la rivalité, l’ambivalence : c’est l’Oedipe
- Le “je” à 3 ans : sens de l’identité
- La capacité de théorie de l’esprit : lire les intentions de l’autre, début de décentration, capacité croissante à penser la pensée de l’autre à partir de 3/4 ans
Le développement psychologique du bébé
- Un développement extraordinaire, en vitesse et en ampleur, en moins de 3 ans
- Un programme de maturation développementale, à base génétique, spécifique de l’espèce, résultat de l’évolution, avec d’emblée des capacités d’apprentissage et de relations sociales
- La qualité et l’étendue du développement social et cognitif dépend étroitement de la qualité des relations parents-enfants
- Le bébé est très sensible à la violation de ses besoins d’attention et de sécurité : effets graves de la carence, des séparations, de la violence dans le couple parental
Liste des signaux d’alarmes dans la petite enfance
- Pas de sourire intentionnel à 3 mois
- Retrait relationnel durable (plus de 2 semaines)
- Trop sage, dort trop
- Pas de babil
- Pas d’angoisse de l’étranger à 7 mois
- Absence de curiosité
- Porte les choses constamment à la bouche
- Manque d’imitation ; manque d’initiative dans la relation
- Difficultés dans les transitions entre les états (régulation des émotions)
- Difficulté à se calmer seul
- Colères intenses et répétées
- Pas de pointage à 18 mois
- Pas de faire semblant à 18 mois, absence de développement du langage (première phrase, lexique)
- Toute interruption du développement du langage et de la communication
- Sociabilité indiscriminée
La spirale transactionnelle et le développement de la psychopathologie précoce
• pas de lien causal direct et simple mais une succession d’interactions entre les facteurs maternels et les facteurs liés au bébé, par une interaction GXE
Le développement psychologique : des capacités croissantes
- La capacité à contrôler ses émotions
- Le développement de l’attachement
- La capacité à inhiber une réponse impulsive
- La capacité de maintien d’attention
- La capacité à rentrer en contact avec l’autre et d’empathie : intersubjectivité et mentalisation
Développement émotionnel-introduction
- Dès la naissance, les affects de base sont présents : colère, peur, joie
- Les cris du bébé sont des signaux d’appels avec le rôle d’amener les parents près du bébé et d’activer leurs comportements d’aide
- Très puissant signal ! Stressant pour le parent
- Risque : bébé secoué
- Régulation du comportement de cri par l’interaction parent enfant : interprétation des signaux; réponse adéquate, diminution des cris au dessus de 4 mois
Interactions parents enfant et développement émotionnel et cognitif
- Dès les premières semaines : danse de l’interaction, sur la base de l’imitation réciproque
- Le bébé initie l’échange, et se dégage et recommence
- Ceci suppose que le parent soit présent, sensible et réponde efficacement; c’est le plaisir de cet échange qui stimule le développement
- La réparation des erreurs (Tronick) est plus importante que de ne pas en faire : 50% des interactions banales sont «ratées», mais les parents s’en aperçoivent et “réparent”, sans trop récidiver
- L’expérience du «visage immobile» chez le bébé de 2-4 mois : protestation, figement, détournement du regard : preuve de la grande sensibilité du jeune enfant aux ratés de l’interaction
- Le bébé est extrêmement sensible aux violations durables et répétées de l’interaction
Le développement émotionnel
- Pas d’autisme initial, mais au contraire des capacités d’échange social d’emblée : imitation néonatale
- Importance de la synchronisation des interactions parent/enfant précoces, dans la première année de la vie
- Avec la réparation, normales dans 50% des interactions (Tronick)
- Le parentage normal, c’est de vérifier son hypothèse (“il a mal, faim, peur”), d’agir en conséquences, et de ne pas trop répéter les erreurs
- L’attitude des parents façonne le développement émotionnel et celui de la personnalité, dans une interaction avec le tempérament du bébé
- L’adéquation parent/enfant, la spirale interactive expliquent le développement des troubles de la relation, puis de la psychopathologie de l’enfant
L’oedipe de Freud : l’ambivalence est au cœur du désir humain
- Le jeune enfant a un désir pour le parent de l’autre sexe et se sent en rivalité avec le parent de même sexe
- Est ce bien vrai en pratique ?
- Pas vraiment, la sensualité du jeune enfant est une réalité, mais elle s’exerce vis-à-vis des deux parents
- Le jeune enfant a bien vers deux ans un état amoureux vis-à-vis du parent de sexe opposé («je veux me marier avec toi, plus tard» et c’est le plus tard qui est ici important) ; il est très curieux des relations intimes entre les parents.
- Mais le voeu agressif, comme les relations trop sexualisées appartiennent plus au trouble qu’au développement normal
- Elles sont le fait des enfants à l’attachement insécure, élevés dans une trop grande absence de l’un des parents ou dans une trop grande proximité physique ou psychologique
Sexualité infantile et attachement : la vision de Bowlby
- Bowlby propose que l’attachement soit inné, et sans médiation de la sexualité infantile, sans lien avec la gratification ni avec la réduction de la tension
- En avançant que la sexualité adulte soit construite par l’intégration de composantes instinctuelles, qui sont dans la petite enfance déconnectées et indépendantes l’une de l’autre, mais qui viennent à l’âge adulte former une organisation ferme dirigée vers un but sexuel attaché à un objet externe, Bowlby reprend le schéma freudien d’évolution de la sexualité infantile dans une intégration de ses composantes chez l’adulte.
Parallèlement, pour Bowlby la sexualité infantile, ce sont ces fragments de comportements sexuels, encore non fonctionnels, et qui s’expriment souvent vis-à-vis des parents
• Dans cette perspective la résolution de la crise œdipienne d’exclusivité, de sensualité et d’ambivalence des deux à trois ans se situe raisonnablement vers 4 ou 5 ans, au moment où la mentalisation, la théorie de l’esprit, le développement du langage oral et celui de la cognition sont considérablement avancés
Ce qu’il faut retenir (développement émotionnel)
- 1er point : l’Œdipe freudien est une hypothèse, tout comme les stades oraux, anaux, phalliques, ou comme la prééminence de la recherche de plaisir
- 2e point : l’Œdipe comme crise d’exclusivité et de contrôle : plutôt 2/3 ans que 4/5 : crise d’exclusivité. La sortie de l’Œdipe assure un choix d’objet libre et l’absence de troubles sexuels
- 3e point : l’Œdipe “classique” avec fixation et régression est plutôt lié à l’insécurité