L3 : Psychologie sociale Flashcards

1
Q

Selon Doury (2000), qu’elles sont les fonctions de la communication ?

A

La fonction cognitive, la communication va permettre de se créer des opinions et d’élargir l’étendu de sa propre position.

La fonction identitaire, la communication va permettre à l’individu de se faire une identité sur laquelle va se coller la position qu’il défend.

La fonction relationnelle, la communication va permettre de créer un lien avec son interlocuteur.

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2
Q

Expliquer le modèle techniciste de la communication.

A

Ce modèle concerne la communication des machines mais set de cadre d’interprétation de la communication humaine.

(1) La source d’information énonce un message, (2) que l’émetteur va coder et transformer en signal. (3) Lequel va être acheminé par le canalqui peut-être bruité. (4) Puis décodé par le récepteur qui reconstitue à partir du signal un message, (5) et le transmet au destinataire.

Ce modèle comporte certaines limites tel que le fait qu’il ne suffit pas que le canal fonctionne bien pour que le contact passe. Ex : une émotion.
Mais ce modèle peut-être amélioré par l’approche cybernétique avec une boucle de rétroaction (=adaptation du discours en fonction de la personne)

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3
Q

Quels sont les travaux qui ont été fait sur la rumeur ?

A

Allport et Postman vont réalisé une étude en 1990 portant sur les rumeurs sur l’ampleur des pertes subies à Pearl Harbor.

A l’intérieur d’un groupe, la propagation des rumeurs concernant un objet déterminé est en rapport direct avec l’importance et la nature ambigüe de ce sujet pour la vie de chacun des membres du groupe.
Elles ont pour double fonction d’expliquer et de soulager les tensions émotionnelles éprouvées par l’individu (donne du sens).

La rumeur se distord avec 3 processus :
* Réduction : elle devient plus courte, concise, facile à comprendre et à raconter
* Accentuation : reproduction sélective d’un nombre limité de détails
* Assimilation : processus par lesquels certains détails sont éliminés et d’autres grossis
Tout ça donne lieu à un processus de structuration subjective avec un effort de transformation du stimulus en une structure simple et significative, adaptée aux intérêts et à l’expérience de l’individu, ça dépend du temps, du nombre et des personnes concernées.

Les fonctions sociales de la rumeur sont de donner du sens et d’offrir une explication, rationaliser les croyances sociales, accentuer la cohésion sociale en renforçant la similitude entre interlocuteurs, jouer un rôle d’information contestataire, mets celui qui transmet au centre de l’attention, apaiser des tensions internes.
La rumeur est un bon vecteur de lien social.

Les fakes, théories du complots et bad-buzz sont des styles de rumeurs.

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4
Q

Quels sont les travaux qui ont été fait sur les réseaux de communications ?

A

La structure de communication (SC) est une organisation des échanges réalisés dans le groupe (qui parle à qui).
Le réseau de communication (RC) est l’ensemble des possibilités matérielles de communication existant à l’intérieur d’un groupe donné. Il en existe 5 types différents : Réseau en chaine, Réseau en cercle, Réseau en étoile, Réseau en Y et Réseau complet.

Le groupe est d’autant plus efficace qu’il est placé dans un réseau centralisé. Plus le réseau est centralisé moins la satisfaction est élevée (sauf pour le leader qui est au centre).
Les réseau de communications centralisés sont pertinents pour les tâches simples alors que les réseaux de communications homogènes le sont pour les tâches complexes.

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5
Q

Qu’est-ce que la communication persuasive ?

A

Les 3 éléments du système de consommation sont : la source, le message et le destinataire.

Pour être persuasive, la source doit être crédible, attractive ou capable de distribuer des récompenses. La proximité (ressemblance) peut également jouer un rôle positif. Même en l’absence d’une argumentation logique, un message peut-être accepté du fait de sa source.
La crédibilité de la source dépend de la compétence et de la confiance. Ces déterminants sont : inférences causales, sympathie, attractivité physique ou similarité, défend une opinion contraire à son intérêt propre ou contraire à l’opinion générale.

Les caractéristiques du message sont les suivantes :
* Théorie de l’inoculation : comme pour un vaccin, il est possible de stimuler les défenses attitudinales en lui inoculant une forme atténuée des arguments contre-attitudinaux qu’il est possible de rencontrer dans le futur
* Autre stratégie de soutien : fournir des arguments qui résistent à une contrepropagande
* Appel à la peur (Janis) : un appel à la peur modéré conduit le sujet à chercher à contrôler le danger. Si le message fait trop peur, le sujet évite la peur et aura tendance à rejeter la source. Un fort appel à la peur conduit le sujet à contrôler la peur plutôt que le danger.

Le récepteur a différentes caractéristiques. La compréhension du message favorise le changement d’attitude. Il existe une corrélation entre la mémorisation du message et le changement d’attitude. La persuasion dépend des réponses cognitives générées par le message. C’est le fait qu’une information soit répétée dans le temps qui va favoriser la persuasion. L’étude sur le tabac va monter que le sentiment de liberté renforce la persuasion.

La communication engageante est une forme de communication persuasive.

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6
Q

Qu’est-ce que la communication engageante ?

A

L’information et l’argumentation servent au fil du temps, à modifier les savoirs, les attitudes et à provoquer des prises de consciences. La solution qui est proposée pour la communication engageante est de combiner les apports en matière de persuasion et d’engagement.

La communication engageant est le fait de faire précéder la diffusion d’un message persuasif de la réalisation d’un acte préparatoire (engageant). L’engagement correspond dans une situation donnée aux conditions dans lesquelles la réalisation d’un acte ne peut être imputable qu’à celui qui l’a réalisé.

L’engagement nécessite de :
1. Obtenir un acte dans un contexte de liberté
2. Que l’acte soit public
3. Qu’il soit explicite
4. Qu’il soit irrévocable
5. Qu’il soit répété dans le temps
6. Qu’il ait des conséquences pour celui ou celle qui l’émet
7. Qu’il soit coûteux/difficile
8. Qu’il soit explicable uniquement à partir du choix de la personne.

Il existe plusieurs controverses à propos de l’usage de la technique d’engagement. Il y a trois points de vus qui divergent :
* un relativement positif qui le perçois comme introduisant des conduites douces tout en exerçant le libre arbitre des cibles au changement.
* perçue comme une technique de changement douce qui diffuse une image peu enviable des étudiants, dégradante
* douteuse car peut amener des dérives et ne s’appuie pas sur la raison des participants.
Il convient donc de se méfier de ce type de méthode.

A partir de ces différentes perspectives théoriques, un modèle intégratif a été conçu, le modèle AEA : Apprentissage, Expérience, Action (Abdellaoui & al., 2008).

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7
Q

Qu’est-ce que le modèle AEA ?

A

Les dispositifs de communication visant à accompagner les changements de comportements doivent adopter une approche globale, sans se limiter au simple traitement cognitif des informations et campagnes de sensibilisation, ms en considérant également l’intérêt de mobiliser les dimensions émotionnelles et affectives.

Pour initier un changement, le modèle AEA propose les 3 axes de pratiques suivants :
1. Apprentissage : il permet à l’individu de s’approprier de la connaissance (de soi, d’autrui et du contexte), du savoir-faire et du savoir-être par rapport à un but
2. Expérience : elle permet à l’individu de prendre conscience de ce qu’implique le changement, grâce à l’expérimentation concrète de la situation
3. Action : elle permet à l’individu de s’engager dans le temps, travers la réalisation d’une action concrète, qui induit un changement de comportement et une intériorisation des valeurs associées au nouveau comportement

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8
Q

Qu’est-ce que la communication sociale ?

A

C’est un ensemble d’actes communicatifs dont l’objet est de modifier certaines représentations ou comportements.

Quels sont les objectifs ?
1. Transmettre des valeurs pour créer et renforcer plus de liens de solidarité
2. Pouvoir informer sur des problèmes de caractère social pour ensuite faire prendre conscience (ex. politique/élection)
3. Redonner une voix et des pouvoirs aux personnes (ex. ONG)
4. Changer des idées ou des attitudes qui pourraient être mauvaises pour les personnes aussi bien au niveau individuel que collectif (ex. campagne de prévention)

L’opinion – (concept proposé par Tarde). Traitement collectif par procuration (par ex. lire le journal n’a d’intérêt que si c’est le journal du jour. S’il date d’un mois on est seul à lire, n ne partage rien, cela perd son intérêt). « L’opinion est au public ce que l’âme est au cours ». Comment se crée l’opinion ?
C’est ici que le schéma techniciste intervient : les journaux, la presses, la propagande d’état diffusent des informations qui sont intégrées puis auxquelles chacun réagit.
Si le public et la presse se ressemblent c’est parce qu’elles obéissent aux mêmes règles cognitives et matérielles.

Trois dimensions expliquent la diversité individuelle vis-à-vis de chaque objet de notre univers social :
* Identification : toute information est associée à une catégorie de personne (tout le monde, la plupart, un grand nombre de personnes – cela assure la répartition des thèmes au sein de la société (cela me concerne ou pas) et permet de construire une pensée dialectique (en général, en particulier)).
* Valorisation : il existe différents niveaux d’importance qui sont associés à chaque thème (de l’indifférence à la passion)
* Possibilité d’action perçue : on croit en une possibilité d’agir plus ou moins grand vis-à-vis de chaque thème.

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9
Q

Comment se diffuse un message ?

A

Quatre phases décrivent le processus de pénétration d’un message :
1. Exposition – Plusieurs individus sont exposés en même temps à une information (on parle d’un public)
2. Réception – Le message se caractérise par un contenu et une forme
3. Traitement - il y a un travail cognitif d’interprétation, de classification, d’intégration, et de rétention. Ce travail cognitif est déterminé par les caractéristiques individuelles (histoire, aptitude, etc.) et sociales (groupe et classe sociale) (ex. Facebook fabrique l’opinion)
4. Interaction – cette activité est relayée par des interactions (famille, amis, connaissances, voisins, collègues de travail). Certaines personnes vectrices dans leur groupe primaire sont qualifiées de « guide d’opinion ». Ces guides sont efficaces car elle procède de façon inopinée, qu’ils entretiennent des interactions directes, qu’ils favorisent l’identification et ont un capital de sympathie (ex. les médecins). On constate également une rétroaction qui favorise ajustement (cf. port du masque).

Le message se diffuse par :
- Appropriation – pour avoir un impact le message doit être adapté, particularisé à chaque interlocuteur. Il doit être attribué soit à une source connue, valorisée et crédible (intra-groupe) soit à une source anonyme (on dit, il parait). A ce niveau, la source prédomine sur le contenu du message pour déterminer son acceptation. Enfin, l’appropriation dépend de la capacité du public de discuter, fournir des exemples, commenter le message (cela permet la compréhension dans l’univers de la préoccupation d’intérêt de chacun)
- Assimilation – trois personnes décrivent l’assimilation : ce qui est conservé, ce qui a disparu, ce qui a été ajouté. Quelques exemples de mécanismes (simplification, traduction dans un vocabulaire spécifique, interprétation, etc. (cf. rumeur)

Selon Rouquette, les guides d’opinion sont les éléments centraux de la propagation. Ce sont des personnes :
- Du groupe d’appartenance, sans statut particulier (très connectés aux réseaux)
- Qui ont pour fonction de « traduire » le message par : transformation : réduction, accentuation, assimilation (cf. rumeur) ; traduction langagière (utilisation du lexique commun) ; personnalisation du message : c’est important, cela s’adresse à vous, et vous u pouvez quelque chose.
Il faut tenir compte également de la construction de l’opinion : silence, censure, propagande.

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10
Q

Quels sont les grands systèmes de communication de masse ?

A
  • La diffusion – vise à transmettre et répandre le plus largement possible un contenu général. Elle suit un principe de vulgarisation et d’indifférenciation (ne s’adresse pas à un groupe particulier)
  • La propagation – elle s’adresse à un groupe particulier (saillance de l’identité, langage connu) et est sous-tendu par des objectifs et valeurs spécifiques, une hiérarchie et une histoire propre. Elle vise à harmoniser les positions au sein du groupe, et éviter les crises de conscience ou des oppositions. Sa finalité est l’intégration d’une information nouvelle, dérangeante ou déconcertante dans un système de raisonnement ou de jugemnt déjà existant (régulation de l’orthodoxie). Certains mécanismes de rationalisation sont mis en œuvre (« il ne faut pas confondre », « nous n’avons rien à en dire… cela ne nous concerne pas », « il n’y a rien de nouveau sous le soleil »)
  • La propagande – elle est moyen de destruction du système de valeur et d’action de l’adversaire quand celui-ci ne peut être détruit. Elle a pour principes de construire l’identité de soi et de l’autre (« notre cause est juste » et « leur cause est mauvaise ») selon une logique de différentiation sociale. Elle s’appuie sur les stéréotypes, les simplifications de façon à clarifier l’action, lui fournir de guide.

Rainaudi propose une typologie plus étendue de la propagande : l’action psychologique {opération prévues pour acheminer des informations choisies et des indicateurs vers les audiences étrangères afin d’influencer leurs émotions, leurs mobiles, leur raisonnement objectif et finalement les comportements des gouvernements, organisations, groupes et individus étrangers}
Trois grandes catégories :
1. Propagande – diffusion d’idées, des valeurs, des normes ou d’affects dans une large population
• Noire : consiste à faire faussement attribuer à autrui un message qui va le dessiner
• Blanche : est signée par la véritable source
• Grise/Glauque : message sans source, message déformé
2. Mystification – modification de la perception de la réalité (ex. publicité mensongère, rumeur) (ex. le nucléaire est peu émissif en gaz à effet de serre)
3. Retournement – vise à obtenir un changement radical, le plus souvent chez un individu ou un petit groupe (ex. influence sociale/privation sensorielle/lavage de cerveau, inoculation)

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11
Q

Quel est le constat sur le modèle techniciste ?

A

La communication a été le plus souvent appréhendé comme un moyen d’action : l’efficacité des groupes (réseaux), les conduites d’ostracisme (rumeur), le moyen d’accompagner de façon efficace (attitude de communication) ou les prises de décisions (persuasion, propagande).
Le modèle cybernétique est causaliste alors que les transactions entre locuteurs sont simultanées (on influence la réponse de l’autre « pendant » qu’il communique).

Les travaux qui en découlent suivent une logique :
- Fonctionnaliste : les processus de communication sont fondamentalement des outils sociaux
- Déterministes : les structures de communication déterminent le sens
- Béhavioriste : les effets de communication suivent un schéma S-R
Quelques constats :
- E est une abstraction et/ou une mécanique, il n’a pas le statut psychosocial
- R est une machine à réagir sous réserve d’être bien stimulé
- M est une transparence codée assurant la réversibilité des opérations de codage

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12
Q

Qu’est-ce que le modèle psycholinguistique de Jacobson ?

A

La complexification des modèles techniques de communication conduit à s’interroger sur les fonctions de la communication, ceci afin de comprendre les lacunes en matière de communication.
Il nous arrive de vouloir dire quelque chose à quelqu’un, qui ne le comprendra pas de la même manière, et inversement. Cela peut être dû au code, au décodage, au bruit, au contexte…

Dans son modèle Jakobson reprend ces notions et distingue 6 fonctions de la communication :
1/ Fonction expressive (émetteur) – Elle est centrée sur le destinateur, sur l’émetteur et lui permet d’exprimer son attitude, son émotion, et son affectivité par rapport à ce dont il parle. {Problème d’attention vis-à-vis de l’attitude qui accompagne message}
2/ Fonction poétique (message) – Elle se rapporte à la forme du message dans la mesure où elle a une valeur expressive propre {problème de niveau de langage, de niveau de sens, second degré, humour par exemple et/ou ponctuation, les silences, les effets de rythme, la forme du propos qui donne un supplément de sens par rapport à la forme que prend le message}
3/ Fonction conative (destinataire) – Elle incite le destinataire à agir dans le sens souhaité par l’émetteur. Elle renvoie à la fonction intentionnelle du langage {problème de l’interrelation entre la fonction référentielle et la fonction conative, cf. Austin/Bourdieu}
4/ Fonction métalinguistique (code) – Elle intervient lorsque les partenaires vérifient qu’ils utilisent bien le même code {problème de grammaire ou de langue}
5/ Fonction référentielle (contexte) – Elle oriente le message en fonction du contexte qui influence ce message. Elle informe sur l’état du monde dont on parle {problème de cadre de référence non partagé (culture, stéréotype)}
6/ Fonction phatique (contact) – Elle permet de provoquer et de maintenir le contact entre les partenaires {problème de canal (écrit pour aveugle, vision pour sourd, confiance pour établir un lien psychosocial), le allo ? au téléphone pour être certain d’établir le lien}

L’intérêt de ce modèle est pragmatique, il permet de poser les bonnes questions quand un problème de communication se fait jour. Plusieurs critères peuvent servir à établir la hiérarchie fonctionnelle. Par exemple, Arcand et Bourbeau (1995) utilisent un critère intentionnel : « la fonction dominante est celle qui répond à la question : “Dans quelle intention ce message a-t-il été transmis ?” et […] les fonctions secondaires sont là pour l’appuyer.

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13
Q

Quelles sont les attitudes facilitant la communication ?

A

Travaux de Porter :
- Attitude d’interprétation : c’est l’attitude qui consiste à formuler, à verbaliser à l’autre les raisons cachées qui sous-tendent ce qu’il vient de dire ou de faire
- Attitude d’évaluation : C’est l’attitude qui consiste à formuler un jugement positif ou négatif par rapport à ce que l’autre exprime ou à ce que l’autre fait
- Attitude de conseil : consiste à proposer à l’autre, compte tenu de ce qu’il a exprimé, des solutions ou des éléments de solutions. C’est une attitude qui manifeste un intérêt envers autrui
- Attitude de questionnement : consiste, pour permettre à l’autre de s’exprimer, à lui poser des questions
- Attitude de compréhension : consiste à manifester à l’autre que l’on s’intéresse à ce qu’il dit et qu’on l’écoute pour essayer de le comprendre et non pas de le juger

On qualifie d’écoute active une communication basée sur la non-évaluation, non-interprétation, non-conseil, non-questionnement systématique et de compréhension.

Ces principes sont proches de ceux de l’approche non directive (entrée sur le client) de Carl Rogers (le climat relationnel est le principe thérapeutique en lui-même : il aide le client à se questionner, s’accepter et se remettre en cause). Quatre grands principes :
1/ L’acceptation inconditionnelle de l’autre – refus de tout jugement acceptation de son silence, de la façon dont il exprime son vécu
2/ La neutralité bienveillante – engagement positif sans jugement (intérêt désintéressé)
3/ L’authenticité – disponibilité, expression des sentiments propres de part et d’autre
4/ L’empathie – disponibilité pour l’autre (essayer de ressentir ce que l’autre ressent pour accéder aux significations profondes). Repose sur la réceptivité et la capacité à communiquer, la compréhension de l’autre.

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14
Q

Qu’est-ce que le langage silencieux ?

A

Dans toute communication la distance qui s’opère entre l’émetteur et le récepteur n’est jamais fortuite.
Dans les faits, elle est déterminée par un ensemble de facteurs : les intentions des interlocuteurs, leur état émotionnel, leur statut respectif, les enjeux de la relation, le contexte matériel, institutionnel et enfin un élément déterminant qui est la culture.

L’anthropologue Edward T. Hall a étudié la façon dont l’homme structure inconsciemment l’espace. Ceci aussi bien dans le cadre des comportements quotidiens, que dans l’organisation des habitations et des cités. Il a mis en évidence ce qu’il a nommé la proxémie.
Hall est parti des observations de la science du comportement animal, l’éthologie. Il s’est appuyé sur les trois notions suivantes :
- Le territoire : C’est un espace délimité et réservé à un individu, un couple, ou un groupe. Aucun étranger ne peut accéder sans entraîner des conduites défensives de la part du chef ? Le territoire détermine les rapports sociaux. Ceux-ci sont différents selon que la rencontre s’opère sur le territoire, ou en terrain neutre.
Cette notion de territoire s’observe dans les conduites de l’homme : la chambre à coucher, la maison, la voiture, le quartier, le pays..
- La hiérarchie : C’est l’organisation de l’espace est soumise à une hiérarchie qui distribue à chaque membre un statut défini. Un supérieur peut facilement pénétrer dans le territoire d’un subordonnée. Par contre, ce dernier devra attendre l’autorisation d’entrer ou de s’approcher. La hiérarchie est entretenue par un certain nombre de conduites ritualisées. Nous ne pouvons observer des conduites analogues chez l’homme, au travers des langages vestimentaires, corporels et des positions respectives dans l’espace…
- la distance : 4 types différents de distances ; distance de fuite (en terrain neutre c’est celle qui ne peut être dépassé sans entraîner la fuite. Elle est caractéristique de chaque espèce, avec des variations tributaires de l’âge, de l’histoire (un animal apprivoisé a une distance de fuite réduite, voire nulle).), distance critique (c’est la distance limite qui provoque l’attaque si elle est franchie. A ce seuil l’animal ne se sent plus la possibilité de fuir. Les dompteurs sont particulièrement attentifs à cette distance, dans leurs rituels de dressage des animaux sauvages), distance personnelle (c’est celle qui est habituellement respectée par les individus entre eux. On peut observer des variations en fonction du statut. Un dominant bénéficiera d’une distance personnelle plus importante que le dominé.) et la distance sociale (c’est l’éloignement qu’un individu se permet de prendre par rapport à son groupe, à son espèce. Elle peut varier en fonction de l’âge, de la santé, du statut..).

Le langage silencieux prend aussi en compte les différentes formes de bulles humaines.

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15
Q

Quelles sont les quatre formes de bulles humaines ?

A

L’observation des comportements humains a conduit Hall a décrire quatre distances typiques, qui correspondant à quatre « bulles » invisibles, avec lesquelles nous évoluons. Celles-ci conditionnent nos comportements et notre communication.

La bulle intime
C’est la distance qui s’étend jusqu’à 45 centimètres. Dans cette sphère, les contacts physiques, les odeurs, l’haleine, la chaleur corporelle, les sons et rythmes de la respiration, deviennent facilement perceptibles. Les contacts physiques et les étreintes deviennent possibles. Cette sphère n’est accessible que par des personnes qui nous sont intimes. Dans des contextes particuliers où cette distance ne peut être respectée (ascenseurs, transports en commun bondés…) apparaissent des rituels de défenses : attitudes d’indifférence, détournement des regards, contractions du corps..). L’intrusion dans notre bulle intime peut entraîner une réaction de recul, d’agressivité, de peur, de fuite…

La bulle personnelle
Elle varie de 45 à 125 centimètres. Dans cette sphère, les expressions et les détails du visage sont bien perceptibles. La chaleur et les odeurs le sont moins ou pas du tout. Le contact corporel est possible mais délimité par la longueur des membres supérieurs.

La bulle sociale
Elle s’étend de1,25 à 3,6 mètres. Elle caractérise les rapports formels et professionnels. La voix doit être plus forte. Le regard joue un rôle important dans les échanges. La communication demande plus d’attention. Les contacts corporels ne sont plus possibles.

La bulle publique
Au-delà de 3,6 mètres. Les détails de la voix, du visage et du corps sont moins perceptibles. La communication nécessite des gestes plus ample et le langage verbal évolue vers la déclamation.

Ces distances ou « bulles », sont soumises à différentes influences culturelles, sociales, individuelles. Ainsi, les arabes et les latinos américains, dans leur façon de communiquer ont une proximité physique beaucoup plus importante que les européens et les américains du nord, qui eux sont plus distants. Les éléments culturels jouent donc un rôle important dans la communication. Leur méconnaissance est à l’origine de nombreux malentendus, d’incompréhensions et de tensions dans les rapports humains. La communication humaine est donc soumise à des codes socioculturels. Les « rites » d’interaction ont pour but de rassurer les interlocuteurs et de permettre la forme de communication qu’autorise leur culture.

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16
Q

Quels sont les deux types culturels de rapport au temps ?

A

Dans un système « monochrone », courant en Europe du Nord ou en Amérique du Nord, la conception du temps est linéaire ou séquentielle. Les individus monochrones considèrent celui-ci comme une entité unique et tangible, qu’il est possible de planifier, contrôler, gaspiller et gagner, raison pour laquelle un manque de ponctualité peut-être un facteur d’irritation. La vie professionnelle et sociale est dominé par un horaire ou un programme.

Dans une culture « polychrone », que l’on retrouve dans les sociétés méditerranéennes ou dans le monde arabe, les individus sont engagés dans plusieurs événements, situations ou relations à la fois, et le temps est rarement perçu comme « perdu ». « Les rendez-vous ne sont pas pris au sérieux, et par conséquent, souvent négligés ou annulés », observe Hall.

17
Q

Quels sont les travaux de Rodolphe Ghiglione (1986) sur le modèle du contrat de communication ?

A

Définition – Communiquer c’est co-construire une réalité à l’aide des systèmes de signes en acceptant un certain nombre de principes permettant l’échange et un certain nombre de règle le gérant.

Par le jeu des validations interlocutoires il s’agit de passer d’une situation potentiellement communicante à un contrat de communication qu’il faudra faire respecter. Trois buts d’une structure de communication :
- Construire un univers de référence (univers de référence)
- Construire un univers de relations aux autres et au monde (univers de référence)
- Se situer dans ces jeux de communication (relation interpersonnelle)

Quatre principes :
1/ Principe de pertinence : ce principe permet aux intralocuteurs de se reconnaitre comme interlocuteurs potentiels. Il faut reconnaitre à l’autre la compétence à communiquer avec soi et il faut un enjeu commun sans quoi il n’y a pas de communication
2/ Principe de réciprocité : ne fois cette reconnaissance effective on accorde à l’autre le statut d’interlocuteur. Il s’agit de reconnaitre à l’autre une place sociale à laquelle ont attachés des savoirs, des compétences, un statut particulier dans la communication.
3/ Principe de contractualisation : quel type d’échange doit-il se produire, selon quelles règles ?
4/ Principes d’influence : Il y a toujours tentative d’imposer un monde possible qui permet de maitriser les enjeux. Communiquer c’est co-construire un monde avec l’autre mais pur soi.

Il découle de cette analyse que toute communication obéit à l’un des deux principes suivants :
- La coopération (s’ajuster à l’autre, tenir compte de l’autre)
- La compétition (gain lié à l’enjeu : imposer le sens, imposer/proposer son propre monde)

18
Q

Expliquer ces quelques notions :
Intralocuteurs
Pragmatique de la communication

A

Intralocuteurs : avant même de communiquer réellement, on communique déjà. On s’adapte à l’interlocuteur avant de lui adresser le message. Et ce, en fonction de ce que l’on croit connaitre de lui. S’il a une blouse blanche on lui adressera un message plus intellectuel. Si l’on est en Angleterre on lui parlera d’abord en anglais… Mais ensuite, avant même d’adresser le message, on peut être sensible à un premier feedback. (ex. comment communique-t-on avec un enfant, un handicapé).

On parle de « pragmatique de la communication », c’est l’enjeu de la rencontre qui définit la nature de la relation, et qui se construit au travers de la communication, et évolue avec elle. {Cause nécessaire qui permet d’instaurer un espace d’interlocution}.
Dans toute communication il a un enjeu (un gain)

19
Q

Qu’est-ce que le modèle du contrat de communication ?

A

Une fois que les intralocuteurs sont réunis autour d’un enjeu clair, les interlocuteurs vont bâtir une stratégie cognitivo discursive visant à con-construire un monde possible (sens).
Il y a un contrat car pour communiquer il faut se mettre d’accord sur qui l’on est et pourquoi on communique (il peut y avoir rupture).
Qui dit Quoi et Comment ! Une fois d’accord sur la réponse à ces trois questions il est possible de communiquer pour autant que les réponses ne changent plus !

Synthèse – communiquer ne dépend pas que de nous. Le mot communiquer vient du latin communicare, qui veut dire mettre en commun ; Pour le dire autrement, lorsque nous communiquons nous dépendons de notre interlocuteur, de ce qu’il est, ses actions et réactions, qui auront un impact sur ce que nous nous disons et la manière dont nous le disons. Communiquer dépend aussi du cadre immédiat dans lequel nous communiquons, ce que nous sommes, notre statut, notre place dans l’interaction, les règles que nous avons établies pour nous adresser les uns aux autres ; mais communiquer dépend aussi du cadre élargi, en relation directe avec notre appartenance sociale et culturelle.

Ainsi communiquer, c’est s’engager dans une dynamique langagière, mais aussi intonative, gestuelle ou spatiale, qui suppose une adaptation réciproque.
Communiquer c’est s’ajuster à l’autre, mais c’est aussi et surtout, parce que toute communication est aussi sociale, tenter d’agir sur lui en l’engageant à produire un comportement.
Communiquer c’est aussi transformer les rapports entre soi et autrui en négociant son rôle, sa place et son statut dans l’interaction sociale. Plus largement encore, communiquer c’est tenter d’influencer l’autre, c’est augmenter, chercher à le persuader pour le faire changer ses modes de représentation, ses attitudes, et de manière plus générale son point de vue. Il s’agit ainsi de lui faire admettre comme vrai ce qui est en réalité une projection de nos propres univers de croyances.

Communiquer suppose aussi un cadre communicatif immédiat : c’est-à-dire non seulement des sujets sociaux, qui ont un statut social et qui jouent un rôle spécifique dans l’interaction, mais également un cadre qui fixe les principes et les règles ; ce qui peut se dire ou au contraire ce qu’il est interdit d’aborder.

Voici pourquoi, les individus établissent un contrat de communication qui fixe les règles du jeu, autrement dit qui délimite à la fois ce qu’ils acceptent ou refusent que leur interlocuteur leur dise, mais également ce qu’ils admettent pouvoir lui dire ou as. Cependant, là aussi le contrat de communication n’est pas simplement élaboré en commun, autrement di, il est négocié : il ne résulte pas simplement de la relation que les interlocuteurs ont bâtie, il dépend aussi de la relation que chacun cherche à imposer à l’autre. Il suit ainsi un circuit de validation, entre proposition et validation totale ou partielle, ou simplement non-validation. Ce n’est qu’une fois le contrat de communication validé que les individus vont pouvoir communiquer.

-> La TCC met en avant également la difficulté à contractualiser la communication

20
Q

Expliquer la place du modèle du contrat de communication dans l’impossibilité à communiquer ?

A

Zarka, J., 2000. Conseil et limites

  • La finalité du conseil est de répondre à la demande qui lui est dressée. L’une de ses fonctions est donc de la repérer et, si elle n’est pas claire, de l’élucider.
  • Cela suppose qu’un motif explicite ne soit pas toujours en parfaite concordance avec une demande sous-jacente, et c’est dans ce rapport/motif/demande que se joue la délimitation de l’espace du conseil où l’intervention pourra se réaliser.
  • Quant à l’appel, il correspond à une attente vague – infinie parce qu’indéfinie – qui ne s’explicite pas verbalement
21
Q

Qu’est-ce que le motif dans le modèle du contrat de communication ?

A

Ce terme désigne couramment la ou les raisons pour laquelle ou pour lesquelles on vient consulter.
Le motif peut être très précis et bien localisé (s’informer par exemple) ou plus large (incertitude quant à son orientation, difficulté de vie). Il se présente comme la cause de la démarche. Cependant, une démarche est rarement univoque, elle obéit le plus souvent à plusieurs motifs, les uns explicites et d’autres moins visibles. Un motif peut être dominant ou en cacher un ou des autres.
Ici il faut préciser l’enjeu du contrat de communication pour atteindre le second versant, la demande.

22
Q

Qu’est-ce que la demande dans le modèle du contrat de communication ?

A

Elle renvoie aux modalités de la démarche. Ce serait le « comment du pourquoi »
Le « comment » on vient à la consultation correspond à des attentes plus ou moins précises, plus ou moins intenses, à des motivations plus ou moins fortes, plus ou moins ambiguës, plus ou moins conscientes.
Elle gouverne l’implication du sujet dans son problème et sa participation, sa coopération pour le résoudre

23
Q

Qu’est-ce que l’appel dans le modèle du contrat de communication ?

A

L’appel est une modalité d’expression non verbalisée et non verbalisable qui se profère faute de pouvoir se structurer, cerner sa propre démarche.
Bien davantage qu’une demande élaborée, un appel indifférencié sollicite directement l’implication et l’investissement de l’interlocuteur en même temps qu’un élan irraisonné et l’illusion de pouvoir y répondre.

24
Q

Qu’est-ce qu’y est le lien entre Motif/Demande/Appel dans le modèle du contrat de communication ?

A

C’est dans ce rapport motif/demande que se joue la délimitation de l’espace du conseil où l’intervention pourra se réaliser. Bref, dès lorsqu’il existe un appel il faut dégager un but au conseil en mettant en cohérence le motif et la demande. Si l’on traite uniquement le motif et qu’il est dissocié de la demande, on prend le risque d’un dialogue de sourd ou d’une rupture rapide de la communication. Il faut parfois faire émerger une demande pour communiquer ?
L’appel est question de temporalité…

25
Q

Comment analyse-t-on la communication ?

A

Un chat/le chat (déterminant défini/indéfini) : le défini semble plus exister que l’indéfini qui apparait abstrait.
Déterminant défini : le, la, les
Déterminant indéfini : aucun, certain, chaque, différents, divers, maint, nul, plusieurs, quelque, tel, tout

Au-delà de l’analyse des processus de communication, on a cherché à qualifier comment se construisit le réel à partir de la forme des communications (psycholinguistique : analyse des intentions de communications (cf. enjeu).
C’est l’objectif de l’analyse propositionnelle de discours :
- Découper en proposition le langage
- Définir les noyaux organisateurs du discours (de quoi on parle)
- A partir des éléments langagiers (connecteurs, verbes, pronoms, adjectifs, etc.) analyser le rapport à ce qui est dit (et donc au réel que l’on tente de construire)

Les stratégies discursives peuvent s’actualiser selon quatre logiques distinctes :
- Se prévaloir des faits, faire appel au monde factuel (visée référentielle)
- Mettre l’accent sur la logique du monde et de ses événements ou bien sur la logique de sa propre démarche de pensée (visée logifiante)
- Faire jouer ou faire état d’émotions, de sentiments (visée d’expression de la subjectivité)
- Gérer l’interlocution et négocier la référence. (visée de gestion de l’interlocution)

Les quatre logiques s’appuient sur des catégories de mots distincts :
- Visée référentielle : les référents-noyaux, verbes factifs et statifs, modalisateurs et connecteurs de temps et de lieu (ici et maintenant) et les adjectifs objectifs
- Visée logifiante : connecteurs de cause/conséquence, addition, condition
- Visée d’expression de la subjectivité : modalisation de doute, de certitude, d’intensité. Temps verbal (conditionnel, subjonctif), verbe déclaratif (penser, croire, estimer) et adjectifs subjectifs
- Visée de gestion de l’interlocution : connecteurs de disjonction et d’opposition (oui mais, non mais)

Il y a une question sur le contrat de communication à l’examen (statif : il y a certitude, vous pouvez réviser)
J’essayerai de poser une question sur le contrat de communication à l’examen (factif : il y a volonté de ma part mais encore incertitude, vous devrez me redemander)
Je crois que je pourrais poser une question sur le contrat de communication à l’examen (déclaratif : c’est de l’ordre du virtuel, j’essaye de jouer avec vos nerfs)

Dans les trois cas, je parle d’un évènement anticipé donc mieux probable et jamais certain : pour autant la forme du langage traduit ma pensée, mes intentions et le fait que la réalité dont je parle risque de se produire (l’enjeu de la communication). On peut aussi considérer que grâce à la forme de mon message je peux camoufler ma pensée et exprimer des intentions fausses !

26
Q

Quelles sont les méta-catégories de noms ?

A

Les verbes :
- Factifs expriment des actions (« travailler », « marcher »,…)
- Statifs expriment des états ou des notions de possession (« être », « rester »,…)
- Déclaratifs expriment une déclaration sur un état, un être, un objet, (« dire », « croire »,…)
- Performatifs expriment un acte par et dans le langage (« promettre », « exiger »,…).

Les connecteurs (conjonctions de coordination et de subordination, locutions conjonctives) relient des parties de discours par des notions de :
- Condition (« si », « dans l’hypothèse où », « au cas où »,…)
- Cause (« parce que », « puisque », « car », « donc »,…)
- But (« pour que », « afin de »,…)
- Addition (« et, « ensuite », « puis »,…)
- Disjonction (« ou…ou », « soit…soit »,…)
- Opposition (« mais », « cependant », « toutefois »,…)
- Comparaison (« comme », « tel que », « ainsi que »,…)
- Temps (« quand », « lorsque », « avant que »,…)
- Lieu (« où », « jusqu’où »,…)

Les modalisations (adverbes ou locutions adverbiales) permettent à celui qui parle de s’impliquer dans ce qu’il dit, ou de situer ce qu’il dit dans le temps et dans l’espace, par des notions de :
- Temps (« maintenant », « hier », « demain »,…)
- Lieu (« là-bas », « en haut », « ici »,…)
- Manière (« directement », « ensemble »,…)
- Affirmation (« tout à fait », « certainement »,…)
- Doute (« peut-être », « probablement »,…)
- Négation (« ne…pas », « ne…guère », « ne…jamais »,…)
- Intensité (« très », « beaucoup », « fortement »,…)

Les pronoms personnels sont affichés en genre (« je », « tu », « il »,…) et en nombre (« ils », « elles »,…)
Les adjectifs qualitatifs :
- Objectifs permettent de caractériser des êtres ou des objets, indépendamment du point de vu du locuteur (par exemple les adjectifs de couleur)
- Subjectifs indiquent une appréciation sur quelque chose ou quelqu’un, ils permettent d’exprimer le point de vue du locuteur (« intéressant », « gentil », « agréable »,…)

27
Q

Qu’est-ce que l’analyse cognitivo-discursive ?

A

Les programmes cognitivo-discursif constituent des indicateurs d’attitude vis-à-vis de l’objet du discours.
Programme 1 : l’objet se présente comme un savoir. On présente la réalité à l’exclusion de toute autre
Programme 2 : tentative de construction qui n’est ni une présentation ni une imposition
Programme 3 : l’objet se présente comme une croyance. On présente un univers possible dans un ensemble d’univers alternatifs qui peuvent coexister sans s’exclure

Temps 1 : on mesurait l’attitude à l’aide d’échelle en 9 points vis-à-vis de la réforme du service national (remplacement par un regroupement de 5 jours). Puis présentation d’un texte avec des arguments allant dans les deux sens (renforcement du lien entre le jeune et la nation ; égalité fille/garçon ; perte moyen de défense ; perte économique pour villes de garnison ; absence de moyen de coup d’état/FN)
Temps 2 : une semaine après, tache de rappel du texte
On invoque le niveau d’attitude (extrême versus modéré)

Les résultats mettent en évidence que le texte est mieux mémorisé et compris par les participants modérés que par les participants extrêmes. Précisément il y a occultation des arguments auxquels on est opposé pour les participants à l’attitude extrême et génération de nouvelles informations congruentes mais inexactes. Les participants médians expriment un discours de type 3 (réalité comme univers possible) alors que les participants extrêmes ont un discours de type 1 (réalité à affirmer). Une attitude extrême conduit donc au déni et à l’étayage.

28
Q

Qu’est-ce qu’un discours interne ?

A

Traduisent une attention sur soi (conscience de soi) (Gomes et al, 1986)
Donnent accès aux perceptions signifiantes/représentations ayant un impact sur les actions immédiates ou différées (Auzoult, 2015)
A la force de l’attitude (Ghiglione, 1988) : programme réalité à affirmer, programme réalité construire, programme réalité comme univers possible
Aux processus et aux raisonnements (cf. chgt. Attitude)
- Analogique (C est à D ce que A est à B) (Piperini, 2012)
- Conditionnels (Si A alors B) (Kardes & al, 2001)
- Inférences (A(ou B) est positif, neutre, négatif) (Thompson, Evans & Handley, 2005)

29
Q

Quels sont les résultats des études sur les attitudes/discours ?

A

Contrôle « indiquez ce que vous pensez de ces informations
Discours argumentatif et marqué par l’opposition. Critiques des arguments avec expression de la subjectivité (émotions, sentiments). On observe une forte prise en charge énonciative à travers les trois marques pronominales « je », « nous » et « on » ainsi que par l’usage de modalisateurs d’’intensité. Globalement, il apparaît que les sujets argumentent et critiquent le point de vue défendu par le plaidoyer à savoir que les insectes peuvent être considérés comme une nourriture nouvelle et usuelle. (programme de type 1)

Dissonance : « indiquez les arguments valides […] acceptés par la plupart des gens »..
Si l’on prends les deux types de discours qui forment une unité du point de vue de la procédure de dissonance, le discours intérieur fait état d’un dialogue adressé à autrui pour lequel l’attitude est négociée et sa force diminuée. (programme cognitivo-discursif 2)

Engagement : « indiquez de nouveaux arguments justifiant de manger des insectes »
Le discours traduit la conflictualité (opacité énonciative, mod. de doute et négation) (prog 3 : attitude médiane). Bien qu’ils soient peu fréquents, les modalisateurs de négation et de doute traduisent une pensée concessive (ce n’est pas si répugnant, cela n’est pas mauvais, le fait de manger des insectes n’est pas inconnu, ce n’est peut-être pas mauvais) accompagnée de restrictifs (certes les insectes sont peut-être riches en nutriments mais qui nous dit que dans quelques années, ils ne seront pas modifiés génétiquement).

30
Q

Qu’est-ce que constructionisme social ?

A

Nous construisons le monde selon différents points de vue. Ex : infirmière arrêtée par la police
Principe de constructionisme social : tout ce que nous considérons comme réel est construit socialement. Ou plus directement, rien n’est réel avant que les hommes ne s’accordent à dire qu’il en est ainsi.
Nous construisons la réalité. Ex : discours de Cahuzac et Bill Clinton.

31
Q

Expliquer l’analyse théorique du constructionisme social.

A

Le langage est le principal système symbolique à partir duquel les gens construisent leur réalité sociale. Les gens utilisant le langage délibérément et stratégiquement pour atteindre des résultats et des objectifs. Le langage est une pratique discursive, discursive dans le sens où il crée de la signification et pratique dans le sens où il est un comportement

La psychologie rhétorique interprète les processus de pensée comme étant essentiellement dialogiques. L’opinion inclut au moins implicitement un débat entre deux points de vue, intersubjectifs ou intrasubjectifs (Mc Vittre & McKinlay, 2012)
La créativité qui peut être observée dans les interactions quotidiennes est mieux expliquée si l’on considère les gens comme étant plutôt influencés par des processus continus de formulation et reformulation d’idées que se comportant en réponse à des états mentaux intérieurs (p.436)

Toute question induit deux façons de répondre. Ces deux aspects permettant de donner sens l’un à l’autre et de comprendre comment s’élabore une position à un moment et dans un contexte donné.
Tout énoncé (logos) prend sens et doit être compris en relation avec son énoncé contraire (anti-logos), que ce soit lorsque l’on envisage un dialogue interne (délibération) ou un plaidoyer (dialogue avec autrui). Si je vous dis : « je suis contre l’avortement du fait de mon éducation » - univers Catholique/féminisme.

Billing envisage deux processus complémentaires comme étant à la base de l’appréhension du réel :
- La catégorisation : sert à l’identification d’un stimulus comme membre d’une même catégorie
- La particularisation : le sujet fait abstraction de la catégorie en lui opposant un contre-exemple particulier qui dévie de la règle. Cf. Clinton avoir une liaison en général vs le jour de l’audition

Dans cette perspective, l’attitude n’est pas un schéma interne mais une position dans une controverse. Exprimer une attitude vient à se positionner au sein d’un débat mettant en jeu des opinions contradictoires. Une attitude est davantage une justification pour agir qu’un déterminant des conduites. Le dialogue interne entre logos et anti-logos permet selon Doury (2003) :
- Elaborer des opinions et d’élargir l’étendue de sa propre position (fonction cognitive)
- Elaborer un lien de connivence ou d’antagonisme avec son interlocuteur (fonction relationnelle)
- Elaborer une identité sur laquelle s’ancre la position défendue (fonction identitaire)

32
Q

Quelle est la dimension performative du langage ?

A

Le langage a été envisagé comme un moyen de décrire le réel (jugement en termes de vrai/faux). Or, il est des situations où l’on peut accomplir des actes par la parole : Je promets que, je vous marie, je vous baptise.
Ceci conduit Austin (1970) a distingué les énoncés constatifs (l’affirmation classique conçue comme une description vraie ou fausse des faits) et les énoncés performatifs (ceux qui nous permettent de faire quelque chose par la parole elle-même). Il qualifie ces énoncés « d’acte de discours » et la capacité de tout énoncé à produire des actes de valeur d’illocution.

On distingue par la suite trois éléments dans tout discours :
- Acte locutoire : une phrase locutoire est l’acte de dire quelque chose. On lui attribue généralement un sens et on la met en relation avec un référent. Exemple : il a dit que. S’il y a un acte, c’est seulement l’acte de dire, et rien d’autre.
- Acte illocutoire : est effectué en disant quelque chose. Exemple : il a soutenu que. Inventer, commander, avertir ou entreprendre sont des actes illocutoires.
- Acte perlocutoire : il arrive qu’en disant quelque chose, on produise sur les pesées ou les actes d’autres personnes de véritables conséquences. Exemple : il m’a convaincu que (ou encore persuadé, empêché). (A la suite de cela, j’ai changé, je ne suis plus le même).
Tout discours à un contenu et des conséquences.

La question de la convention : Boudieu (1982) – tout acte de parole et plus généralement toute action est une conjoncture, une rencontre de séries causales indépendantes : d’un côté les dispositions socialement façonnées (habitus linguistique) et de l’autre les structures du marché linguistique qui s’imposent comme un système de sanctions et de censures spécifiques. La langue fait l’objet d’une distribution de richesses (entendre de compétences linguistiques) inégales et en relation avec la structure sociale de la classe.
Chacun ne dispose pas du même capital :
- La langue des gens cultivés, de ceux qui ont pu capitaliser par leurs études, dans leur contexte familial, amical, professionnel, un capital en mots, l’aptitude à savoir s’exprimer « comme il faut » (classe dominante, école, administration, politique) : ils détiennent la dimension illocutoire du langage
- La langue de ceux qui sont en marge du fonctionnement social (illettrés, exclus, sortie prématurée du système scolaire, etc.). Leur langage est au mieux locutoire.
La performativité du langage (Cf. Austin « Quand dire c’est faire ») dépend du statut de celui qui parle. La valeur performative d’un message ne tient pas aux mots qu’il emploie, ni à l’intention personnelles du locuteur, mais au fait qu’il représente, par délégation, le pouvoir de l’institution.
Le pouvoir s’exprime dans le langage :
- Qui s’occupe la conversation ?
- Qui respecte les tours de parole ?
- Qui contrôle le contenu de la discussion ?
- Les personnes ayant peu de pouvoir utilisent des modalisateurs (peut-être, hésitations, tonalité faible en fin de phrase) et posent beaucoup de question (n’est-ce pas ?)
Les cultures rebellent créent leurs propres répertoires linguistiques et leurs codes linguistiques pour former une barrière symbolique qui échappe au pouvoir dominant et créer un contre-pouvoir (Autre exemple : féminisation du langage)