Introduction Flashcards
Pour quel usage premier, l’homme a t-il mis au point les outils géographiques ?
Le premier usage pour lequel l’homme conçut et perfectionna les outils géographiques, en particulier cartographiques, fut la navigation.
Est-il possible de naviguer sans cartes ? Pourquoi faut-il des projections cartographiques précises ?
Il n’est pas impossible de naviguer sans carte : en s’aidant des étoiles, les Vikings explorèrent l’Atlantique Nord et les Austronésiens, munis de baguettes de bois et de coquillages, colonisèrent les océans Indien et Pacifique plusieurs millénaires avant Magellan. Mais pour répéter les voyages, préciser les lieux où « atterrir » (le terme fut nautique avant d’être aérien, comme d’ailleurs une grande part du vocabulaire aérospatial), il fallait des projections cartographiques précises.
A l’origine, quelle était la valeur des cartes ? De quoi témoignaient-elles ?
Les cartes étaient des « représentations » du monde avant d’être des « projections ». Elles témoignaient de l’idée que l’on se faisait du monde et non d’une réalité reproduite selon des règles mathématiques rigoureuses.
Quel type de modèle était décliné par les mappemondes médiévales ?
Les mappemondes médiévales déclinaient un modèle mental plutôt que physique : celui du « T dans l’O » représentant les terres émergées partagées en trois sous-éléments correspondant à l’Asie, l’Europe et l’Afrique, séparées par des fleuves et encerclées par un océan circulaire infranchissable.
Pendant longtemps, pourquoi les marins ont-ils refusé d’utiliser la géographie ? Comment les voyages étaient-ils réalisés ?
Longtemps, la géographie se résuma à une compilation de récits de voyages, dans lesquels l’imagination suppléait parfois la connaissance directe. Les marins jugeaient ces récits peu utiles, sauf s’ils comportaient des précisions sur des repères remarquables (les « amers ») ou des indications sur les vents ou les courants dominants ; aussi s’en remettaient-ils le plus souvent à leur propre expérience.
Quel est le rôle des récits de voyages dans les progrès de la navigation au Moyen Âge et au début des Temps modernes ?
Ce sont les récits de voyages - celui de Marco Polo à la fin du XIIIe siècle, Le Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville au XIVe siècle, l’Imago mundi de Pierre d’Ailly (un des livres de référence de Christophe Colomb) publié au début du XVe siècle, au moment où l’on réédite la Géographie de Ptolémée - qui ont alimenté la curiosité et les spéculations des érudits et des aventuriers européens à la fin du Moyen Âge, période où la navigation réalisa des progrès.
Comment géographie et navigation sont-ils liés ?
Les progrès de la géographie et de la navigation sont indissociables. L’introduction de la boussole en Méditerranée (XIIe siècle) puis la redécouverte de l’astrolabe ont permis une navigation plus sûre et des relevés plus précis, débouchant sur les premières cartes utilisables pendant les voyages en mer : Atlas catalan, cartes majorquines, portulans portugais, le XIVe siècle a vu s’épanouir une production comportant assez de détails pratiques (sur les lieux de mouillage, les caps ou les alignements en entrée ou sortie de port, l’orientation des vents ou des courants) pour permettre de s’aventurer vers des rivages inconnus.
En quelle année a été réalisé le premier globe terrestre ? Quel personnage en est l’auteur ?
Le premier globe terrestre parvenu jusqu’à nous a été réalisé l’année même où C. Colomb atteignait les Antilles (1492). Auparavant, l’auteur de ce globe, Martin Behaïm de Nuremberg, alors au service du Portugal, avait établi les premières tables astronomiques pour permettre aux navigateurs de repérer aisément leur latitude en fonction de la hauteur du soleil.
Pourquoi peut-on dire que la navigation est un pont entre La Renaissance et Les Lumières ?
La navigation est un pont entre la redécouverte des savoirs de l’Antiquité, qui amorce la « Renaissance », et l’approfondissement des savoirs qui caractérise la « révolution des Lumières » à partir des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle permet à la fois d’accéder à de nouvelles connaissances et de vérifier les hypothèses, de les confronter à la réalité du terrain, et pas seulement en matière de géographie - il en va ainsi du mythe du « bon sauvage », généré par les premières rencontres avec les Polynésiens, mais pas toujours vérifié par les navigateurs sous d’autres latitudes !
A quelle date, les cartes commencent-elles à devenir familières ?
Dès la fin du XVIe siècle, les cartes commencent à prendre un aspect familier avec la mappemonde (représentation du monde à plat, à ne pas confondre avec les globes) de Mercator, publiée en 1569.
Pourquoi les arguments utilisés contre la carte de Mercator dans les années 70 sont-ils inappropriés ?
La technique utilisée par Mercator, une projection cylindrique tangente à l’équateur, a été violemment critiquée dans les années 1970, mais souvent avec des arguments inappropriés ou en oubliant deux considérations :
1 - Toutes les cartes sont fausses, puisqu’elles représentent en plan (une feuille de papier) un volume (une quasi-sphère), induisant nécessairement des déformations.
2 - Comme toute projection conforme, les cartes de Mercator sont très utiles pour les marins (il intitule d’ailleurs son ouvrage Carte du monde à l’usage des navigateurs) : comme les coordonnées terrestres s’y coupent à angle droit, elles permettent de tracer et de calculer une route maritime, et donc de suivre un cap.
Combien existe-t-il de familles de projections ?
Il existe deux familles de projections : les projections conformes (qui conservent les angles, donc la forme des contours) et les projections équivalentes (qui conservent les surfaces relatives).
A quelle famille de projection appartient la carte de Mercator ?
La projection de Mercator appartient à la famille des projections conformes, et déforme donc les surfaces, d’autant plus fortement qu’on s’éloigne du point de tangence, soit l’équateur. Ainsi, le Groenland apparaît plus grand que l’Inde, qui est pourtant une fois et demie plus étendue.
Au XXIe siècle, comment navigation et monde de la recherche continuent-ils de s’influencer mutuellement ?
La navigation continue de profiter des évolutions technologiques : la conquête spatiale, les innovations énergétiques, les transformations des matériaux intéressent le monde maritime. En retour, la mer continue d’irriguer la recherche et fournit un champ d’exploration (le milieu maritime et surtout sous-marin est sans doute un des plus méconnus en ce début de IIIe millénaire) et d’expérimentation.
Quel célèbre historien français a prononcé ces paroles : « Les espaces maritimes sont le commencement de toute géographie » ?
En 1861, Jules Michelet publiait La Mer. Pour l’historien français, les espaces maritimes sont toujours « le commencement de toute géographie ».