1. L'océan mondial et ses subdivisions Flashcards
Quel élément naturel constitue la composante essentielle de la Terre ?
L’eau constitue la composante essentielle de la Terre, si l’on considère notamment que les océans occupent plus de 70% de la surface terrestre et alimentent le cycle qui permet de renouveler l’approvisionnement des continents en eau douce (97,5 % des eaux de surface sont salées).
Pourquoi la Terre est-elle surnommée « planète bleue » ?
Le surnom de « planète bleue », donné à la Terre depuis les images prises à partir de l’espace, souligne son originalité dans le système solaire, due à son atmosphère particulière et à la présence d’eau sous forme liquide, regroupée en un gigantesque océan.
Quelle est l’origine des subdivisions océaniques ? Pourquoi cette subdivision est-elle étrange ?
L’Océan est un. Ce sont les sociétés historiques qui l’ont subdivisé parce que, pendant des millénaires, elles n’en ont connu que des morceaux, des bribes. D’une certaine façon, les sociétés médiévales étaient dans le vrai avec leur « mer océane » encerclant les terres émergées comme une frontière.
Quelle document officiel utilise la notion de continuité pour définir la mer ?
La convention des Nations unies de 1982 utilise la continuité comme facteur de définition des mers : « étendues d’eau salée en communication libre et naturelle ».
Quelle est la définition proposée par la convention des Nations unies de 1982 pour définir les mers ?
Pour la convention des Nations unies de 1982, les mers sont des « étendues d’eau salée en communication libre et naturelle ».
Quel est le plan de la première leçon ?
I. Les caractères propres de l’Océan : les « quatre I ».
II. Les subdivisions océaniques académiques.
III. Les mers imbriquées dans les terres.
Quel est le plan de la première partie ?
I. Les caractères propres de l’Océan : les « quatre I ».
A) Immensité
1. Immensité absolue - 2. Immensité relative - 3. Une immensité contrée par l’homme ?
B) Inertie
1. Inertie naturelle - 2. Inertie temporelle
C) Impermanence
1. Un milieu en évolution permanente - 2. Un contrôle difficile par l’homme
D) Isotropie
1. L’agressivité du milieu - 2. Des eaux en mouvement
Quelle est la superficie de l’Océan mondial ? Quels sont ces quatre grands caractères ?
Communiquant entre eux, largement ou par des passages limités, les espaces maritimes forment une nappe d’eau de plus de 360 millions de km² sans discontinuité. Ce milieu se distingue nettement des espaces terrestres par des caractères qui lui donnent son unité : immensité, inertie, impermanence et isotropie.
Pourquoi peut-on dire que l’immensité océanique est absolue ?
L’immensité océanique est absolue car l’étendue des océans est considérable :
- la largeur de l’océan Pacifique en son centre est comparable à celle de l’Eurasie (environ 10 000 km entre Lisbonne et Vladivostok, comme entre Shanghai et San Francisco) ;
- la largeur de l’océan Atlantique s’apparente à l’extension du continent américain (5 000 km entre le Portugal et les États-Unis, comme entre la côte brésilienne et celle de l’Equateur) ;
- la largeur de l’océan Indien est proche de celle de l’Afrique (6 500 km de Dakar à Djibouti pour 6 800 km de Djibouti à Singapour).
Pourquoi peut-on dire que l’immensité océanique est surtout relative ?
L’immensité de l’océan est aussi, voire surtout, relative. Les déplacements en mer sont lents (un navire va ordinairement moins vite qu’un cycliste du Tour de France) et leur vitesse a peu augmenté depuis un siècle. Ainsi, les caravelles de C. Colomb arrivaient à filer 10-12 nœuds lorsque les conditions étaient favorables, c’est-à-dire qu’elles pouvaient espérer franchir 450 à 500 km par jour; la vitesse maximale des navires de commerce actuels représente à peine le double et les soucis d’économie d’énergie conduisent à des vitesses de croisière supérieures d’à peine 50% aux performances des navires d’il y a cinq siècles (les pétroliers ou porte-conteneurs géants transitent généralement à des vitesses de 15-18 nœuds). Par comparaison, la vitesse des trains a été multipliée par 10 en moins de deux siècles et celle des déplacements terrestres approximativement par 20 entre un trajet à pied ou à cheval et son équivalent actuel en automobile. Quant aux avions commerciaux, ils franchissent en une heure la distance que Colomb mettait deux jours à parcourir.
Quelle est l’unité de mesure de la vitesse en mer ?
En mer les vitesses s’évaluent en nœuds: 1 nœud = 1 mille (nautique) par heure, soit 1,85 km/h. Le nœud incluant déjà la référence au temps, il est absurde de parler de « nœuds à l’heure ».
Existent-ils des navires filant à plus de 17 nœuds ?
Les navires de guerre filent couramment 25-30 nœuds et il existe déjà des « NGV » (Navires à grande vitesse) capables d’une vitesse moyenne de plus de 40 nœuds (soit près de 80 km/h) ! Mais les seules applications envisagées pour ces NGV sont les transports combinés (passagers et véhicules) ou des navires militaires, donc des unités assez petites par rapport aux navires marchands.
Malgré l’immensité océanique, comment les transports maritimes sont-ils devenus le premier vecteur du commerce mondial ?
Les transports maritimes semblent peu contribuer au « rétrécissement du monde », facteur clé de la mondialisation. Pourtant, par l’accroissement du tonnage des navires, l’accélération de la manutention des marchandises et par la continuité de ses déplacements, le transport maritime a pleinement joué son rôle dans les gains de productivité et conservé, voire renforcé, sa place de premier vecteur du commerce mondial.
Qu’est-ce que l’inertie ? Quelle est la différence majeure entre l’inertie terrestre et l’inertie maritime ?
L’inertie est la résistance d’un corps à tout changement de vitesse. A terre, l’état normal d’un solide est l’immobilité et la force d’inertie doit être vaincue pour le mettre en mouvement. En mer, rien ne peut être immobile étant donné que l’environnement est lui-même en perpétuelle agitation (houle, marées, courants, vents) ; l’inertie est alors, inversement, la conservation du mouvement et la difficulté, voire l’impossibilité, d’immobiliser un corps même très pesant comme un navire. Ainsi, les plus grands navires (porte-conteneurs ou pétroliers par exemple) ont besoin de plusieurs kilomètres pour atteindre une immobilité relative.
Pourquoi l’immobilité est crainte en mer ?
L’immobilité n’est pas souhaitable pour les navires car, à toute petite vitesse, le navire devient le jouet des courants et des vents (un grand navire a une prise au vent considérable qui le fait bouger malgré sa masse d’autant plus facilement qu’il repose sur un fluide) et perd toute capacité de manœuvrer, ce qui impose l’utilisation des remorqueurs au port.
Quels sont les deux mouvements principaux responsables de l’inertie maritime ?
Les deux mouvements principaux, ininterrompus à la surface des eaux, responsables de l’inertie, sont la houle et les marées.
Qu’est-ce que la houle ? Comment est-elle évaluée ?
La houle est le mouvement de surface de la mer, qui se traduit par un déplacement à la fois horizontal phénomène des vagues) et vertical (creusement de la surface). La houle résulte de l’action des vents et des mouvements de fond des eaux marines ; elle est beaucoup plus importante en haute mer, à grande profondeur, que près des côtes. L’état de la mer est codifié par l’échelle de Douglas, largement empirique, qui comporte 10 degrés (de 0 à 9) selon l’importance des creux (différence de hauteur entre la crête de 2 vagues et l’intervalle bas entre elles).
Que sont les marées ?
Les marées sont dues à l’attraction conjointe du Soleil et de la Lune sur les masses liquides. Leur amplitude dépend de la position relative des deux astres (les « grandes marées », ou marées de vive eau, surviennent quand Lune et Soleil sont alignés sur un même axe par rapport à la Terre) et des caractéristiques des côtes et des fonds. Les mers fermées ou quasi fermées (mer Morte, Caspienne, Méditerranée…) ne connaissent pas de marées, ou très faibles (quelques centimètres de marnage : écart entre la hauteur d’eau de la basse mer et celle de la haute mer). Les océans ont en revanche des amplitudes très fortes, jusqu’à 15 voire 16 m dans l’Atlantique Nord. Une onde de marée (montée ou descente) a une durée variable selon le lieu et le type de marée ; les plus fréquentes durent de 4 à 10 heures, et sont séparées par une « étale » d’environ une heure, où le niveau reste stable avant l’inversion de l’onde. Un même lieu connait donc 1 ou 2 pleines et basses mers par jour, selon un cycle régulier.
Pourquoi peut-on dire que l’inertie océanique est aussi temporelle ?
L’inertie liée à l’océan est aussi temporelle : les distances, la faible vitesse relative induisent des délais plus importants pour déplacer personnes, marchandises, armées. La construction d’un navire prend plusieurs mois, voire plusieurs années lorsqu’il s’agit d’un navire complexe. Au temps de construction proprement dit (sept à huit ans pour un porte-avions, par exemple) s’ajoute, en amont, la période d’étude et de conception. La durée de vie d’un bâtiment est de l’ordre de 25 à 40 ans selon sa destination, ce qui oblige à intégrer des innovations ou de nouvelles normes (de sécurité, par exemple) au long de sa vie active. Construire une flotte prend donc du temps, surtout qu’au matériel s’ajoute la nécessité d’aguerrir les équipages et l’encadrement.
Pourquoi l’océan est-il le milieu par excellence de l’impermanence ?
Le milieu maritime est en évolution permanente : les marées font varier les hauteurs d’eau, les courants et les vents modifient les trajectoires, la nature et la profondeur des fonds peuvent changer relativement vite, et plus encore les conditions atmosphériques, rendant la navigation agréable ou très dangereuse.
Pourquoi l’impermanence de l’océan rend son occupation impossible ?
A la différence de la terre, l’occupation des espaces maritimes est impossible car on ne peut les contrôler à partir de points d’appui, de garnisons fixes, protégées dans des fortins ou des châteaux. Le contrôle des océans suppose de pouvoir entretenir une permanence à la mer, c’est-à-dire des forces navales capables de rester en croisière des semaines, voire des mois. La géopolitique marine est aussi différente, car caractérisée par la discontinuité : les notions de front, de ligne de défense, sont largement inopérantes. Le territoire maritime n’est pas prédéfini par des frontières, mais délimité par la position de ses unités.
Pour contrer l’impermanence océanique, quels sont les éléments déployés par la géopolitique ?
L’impermanence océanique explique l’importance des bases navales et des ports en « eaux profondes » (c’est-à-dire offrant des fonds suffisants pour les plus grands navires) le long des routes maritimes principales. Dans le courant du XXe siècle et particulièrement depuis la Seconde Guerre mondiale, le contrôle des océans a cependant lui aussi été bouleversé par les possibilités de l’observation aérienne, puis spatiale.
Proposez une définition du mot isotropie ! Quels sont les deux caractères communs du milieu océanique ?
L’isotropie est un mot savant qui veut dire identité du milieu ; autrement dit, l’ensemble des espaces maritimes constitue un milieu homogène. Le caractère aqueux et la salinité sont ses critères de définition essentiels car ils expliquent l’agressivité du milieu maritime, la force de corrosion de l’eau, solvant puissant, étant renforcée par le caractère alcalin apporté par le sel. La puissance d’érosion mécanique (choc des vagues) est ainsi complétée par l’action chimique qui s’applique à tous les corps en contact avec l’eau y compris à une certaine distance de la mer (pouvoir des embruns).
Pourquoi dit-on que l’isotropie océanique est relative ?
Néanmoins l’isotropie est relative. Ainsi, mers et océans sont tous salés, mais pas dans les mêmes proportions - on trouve aux deux extrêmes la Baltique (6 g/l) et la mer Morte (330 g/l, environ dix fois la moyenne des océans), où les touristes adorent se « poser » sans pouvoir s’enfoncer tant la densité de l’eau est forte. La salinité dépend de plusieurs facteurs, dont la température de l’eau, mais aussi l’évaporation, variable selon la température de l’air et l’ensoleillement.
Enfin, si nous considérons l’océan en trois dimensions, donc en incluant la profondeur, les changements sont encore plus importants : les rayons solaires étant très vite absorbés, la température diminue dans les couches profondes, qui sont de plus très sombres à partir de 200 m (où seuls les rayons bleus continuent de passer), et totalement obscures à partir de 1 000 m. Surtout, la pression augmente fortement : tous les 10 mètres de profondeur s’ajoute une atmosphère, soit l’équivalent de la pression à la surface de la terre.