III/ Analyse psychopathologique Flashcards

1
Q

En quoi consiste l’analyse psychopathologique ?

A

L’analyse psychopathologique consiste à comprendre les processus mentaux sous-jacents aux symptômes et/ou à la souffrance en tant qu’ils reflètent un fonctionnement psychique dépendant de la structure de la personnalité et de l’histoire du sujet. (Plagnol, 2006)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Expliquer le point de vue dynamique.

A

Le point de vue dynamique repose sur le postulat d’un rapport conflictuel, au sein du fonctionnement psychique, entre des forces ayant des exigences contraires. On parle de conflit entre le désir et la défense, entre le ça et le surmoi, entre la réalité interne et la réalité externe…
Dans un premier temps, Freud a attribué l’origine de ce conflit à l’opposition entre pulsions d’auto- conservation et pulsions sexuelles et dans un second à l’opposition entre pulsions de vie (Eros) et pulsions de mort (Thanatos).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

3 niveaux de l’appareil psychique selon Freud.

A

topique, dynamique et économique.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Expliquer le point de vue économique.

A

Le point de vue économique est le prolongement logique du point de vue dynamique en ce qu’il met l’accent sur l’aspect quantitatif du rapport de forces. En effet, une énergie de nature sexuelle : la libido circule au sein de l’appareil psychique. Cette énergie, qui peut diminuer ou augmenter, est celle-là même qui permet l’investissement et le désinvestissement de différents objets psychiques: soi et autrui.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Expliquer le point de vue topique.

A

Le point de vue topique : l’appareil psychique est divisé en plusieurs systèmes et instances dotés de fonctions et disposés dans un certain ordre les uns par rapport aux autres. Freud a décrit une première topique en 1900: conscient/préconscient/inconscient puis une seconde en 1923: Moi/ça/surmoi (auxquels se sont ajoutés le moi idéal et l’idéal du moi). La seconde topique n’a pas annulé la première.
Un conflit psychique va donner lieu à une défense par refoulement et les éléments du conflit deviendront donc inconscients. Certains éléments partiels reviendront cependant à la conscience (retour du refoulé) sous formes de symptômes comportant toujours du sens ou de manifestations psychiques : lapsus, actes manqués…

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Définir : structure.

A

La structure d’un sujet reflète les éléments de base de son fonctionnement psychique, ceux-là mêmes qui déterminent son rapport à lui-même et au monde et donc ses réactions aux événements vitaux qu’il rencontre.
Une structure se caractérise par sa fixité, sa stabilité et sa cohésion interne. Selon Bergeret, elle est définitive une fois l’adolescence passée.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Donner les structures selon Bergeret.

A

Selon Bergeret (1974), il existe deux structures : névrotique et psychotique et l’organisation limite qui n’est pas considérée comme une structure de par sa labilité dans la mesure où elle oscille entre les deux structures et peut les recouper partiellement.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Définir le terme d’instance introduit par Freud.

A

Désigne les différentes parties ou structures de l’appareil psychique.
Chacune de ces instances joue un rôle spécifique et plus ou moins prépondérant dans les structures névrotique, psychotique et l’organisation limite.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Expliquer le ça.

A

Le ça est le réservoir pulsionnel de la personnalité. Ses contenus, l’expression psychique des pulsions, sont inconscients, en partie héréditaires, innés, en partie refoulés et acquis. Le ça entre en conflit avec le Moi et le Surmoi.
Le ça est régi par le principe de plaisir (recherche de la satisfaction immédiate et évitement du déplaisir) et lié aux processus primaires qui tendent vers une réalisation immédiate.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Expliquer le Moi.

A

Instance relativement autonome qui se pose en médiateur entre les revendications pulsionnelles et les exigences de la réalité et du Surmoi. Il constitue le pôle défensif de la personnalité puisqu’il mobilise des mécanismes de défense (en grande partie inconscients) en réaction à un affect déplaisant. Il a également une fonction princeps : celle de lier les processus psychiques (Laplanche et Pontalis, 1967).
C’est donc l’instance qui assure l’unité, la cohésion et l’intégrité de la personnalité. A partir des pulsions, il va générer un désir qu’il va s’efforcer de concilier avec la Loi et la réalité puisque seule instance à être en contact avec le système de perception du monde extérieur, il est l’ambassadeur de la réalité. Il est donc soumis au principe de réalité: capacité à moduler, différer la satisfaction pulsionnelle en fonction d’exigences en lien avec le monde extérieur.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Expliquer le Surmoi.

A

Il se constitue par intériorisation des exigences et des interdits parentaux. Il incarne la Loi et a par conséquent une fonction critique, de censure, d’auto-observation et de conscience morale, mais aussi d’idéal (Laplanche et Pontalis, 1967).
Malgré ses aspects positifs (il permet de respecter les exigences morales, sociales) il joue un rôle princeps dans certaines pathologies quand il se révèle excessivement contraignant (ex: névrose obsessionnelle). Certains auteurs comme M. Klein postulent l’existence d’un surmoi archaïque antérieur au surmoi oedipien.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Définir une pulsion.

A

La pulsion est un processus dynamique consistant dans une poussée (charge énergétique, facteur de motricité) qui fait tendre l’organisme vers un but. La pulsion prend sa source dans une excitation corporelle et son but est de supprimer un état de tension. Elle y parvient dans l’objet ou grâce à lui (Laplanche et Pontalis, 1967).

La pulsion se définit par:
- sa motion : sa force,
- sa source : elle est interne (somatique) et se situe soit dans la zone où survient
une excitation (zone érogène, organe sexuel) soit dans un espace indirectement lié à la zone excitée (activités musculaire, intellectuelle, processus affectifs.),
- son but : la satisfaction totale ou partielle c’est-à-dire la disparition de la tension liée à l’excitation,
- son objet : c’est-à-dire ce par quoi la pulsion peut être satisfaite : une partie du corps propre ou un objet extérieur (une personne, une activité).
- ses représentants : la pulsion est exprimée au niveau psychique par : les représentations qui correspondent à une image visuelle, une trace sensorielle conservée en mémoire à laquelle est attachée une expérience agréable et les affects c’est-à-dire des émotions (joie, peur…)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Définir Œdipe direct et Œdipe inversé.

A

Le complexe d’œdipe s’étend entre 3 et 6 ans. L’objet de la pulsion est alors total et sexué. L’enjeu est d’obtenir une relation exclusive avec l’objet d’amour nécessitant la disparition du parent rival. Ce stade se spécifie donc par un double mouvement :
Oedipe direct (courant hétérosexuel)
- un désir incestueux pour le parent du sexe opposé
- un désir de mort pour le parent/rival du même sexe.
Oedipe inversé (courant homosexuel)
- un désir incestueux pour le parent du même sexe
- un désir de mort pour le parent du sexe opposé.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Quelles sont les modalités du conflit œdipien selon le sexe de l’enfant ?

A

Chez le garçon, le premier objet d’amour est la mère. Mais la perception d’une absence de pénis chez celle-ci et le constat de l’existence de son propre pénis et de celui de son père génèrent une angoisse de castration, c’est-à-dire la crainte qu’en représailles de son désir d’amour exclusif pour sa mère, son père ne le castre. Cette angoisse de castration va inciter l’enfant à renoncer à ce désir d’amour exclusif et à s’identifier à son père ce qui lui ouvrira la possibilité de trouver d’autres objets d’amour.
Chez la fille, le premier objet d’amour est également la mère, mais la perception de l’absence de pénis chez cette dernière va entraîner un glissement de l’investissement amoureux vers le père (détenteur du pénis). Elle désire alors que le père lui donne un équivalent symbolique du pénis: un enfant. D’où les désirs incestueux envers le père et l’agressivité dirigée contre la mère qui ne lui a pas donné de pénis. Toutefois, l’enfant ne peut pas désinvestir totalement sa mère en tant qu’objet d’amour et ses sentiments agressifs envers elle génèrent une culpabilité importante.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Comment se passe la résolution de l’Oedipe ?

A

La résolution de l’Oedipe s’exprime par l’identification au parent du même sexe après renonciation aux désirs incestueux. Chez le garçon l’angoisse de castration permet donc potentiellement la résolution de l’Oedipe alors que chez la fille le complexe de castration marque l’entrée dans l’Oedipe, de ce fait plus difficilement résolutoire. Si les sentiments hostiles à l’égard de la mère sont trop forts, l’identification devient, en effet, problématique. (Bioy, Fouques, 2008).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Définir l’Idéal du Moi.

A

Résulte de la convergence du narcissisme (idéalisation du Moi et des identifications aux parents et aux idéaux collectifs). Il constitue un modèle plus ou moins prescriptif auquel le sujet cherche à se conformer (Laplanche et Pontalis, 1967).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Définir le narcissisme.

A

Exprime l’amour porté à l’image de soi-même.
Pour Freud, le narcissisme était d’abord qualifié comme un stade évolutif situé entre l’auto-érotisme et l’amour objectal. Ensuite il a représenté une forme d’identification à l’objet participant à la formation du Moi, ce qui déboucha sur la distinction entre narcissisme primaire et secondaire.
Le narcissisme primaire désigne l’état précoce où l’infans se prend lui-même comme objet d’amour, avant d’investir sa libido sur des objets extérieurs.
Le narcissisme secondaire, construit sur la base du narcissisme primaire, définit quant à lui, “ le retournement sur le Moi de la libido, retirée de ses investissements objectaux ”. Le narcissisme secondaire permet donc une répartition des investissements libidinaux tant sur le Moi que sur les objets extérieurs ainsi que la constitution d’une formation narcissique pérenne : l’Idéal du Moi.
Au delà du fonctionnement normal, le concept de narcissisme a permis à Freud d’aborder les problématiques de la psychose. Il est actuellement essentiel à la compréhension de toutes les pathologies du narcissisme dont les états-limites.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
18
Q

Définir le Moi Idéal.

A

Est défini comme un idéal de toute puissance narcissique forgé sur le modèle du narcissisme infantile. Selon certains auteurs, ce serait une instance génétiquement antérieure au Surmoi (Laplanche et Pontalis, 1967).
Il correspond au vécu de toute puissance du nourrisson et s’efface normalement au profit du Moi et du Surmoi quand ces derniers sont bien constitués.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
19
Q

Définir le conflit intrapsychique.

A

C’est un conflit interne entre: -désirs/interdits ou devoirs
-entre les pulsions (deux désirs contraires)
-entre les instances
Le conflit oedipien recouvre non seulement la confrontation entre des désirs contraires mais également celle entre ces désirs et l’interdit.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
20
Q

Définir le conflit intersubjectif.

A

C’est le conflit :
-entre enfant et adulte
-entre deux adultes
La psychanalyse oppose et articule les plans intrapsychique et intersubjectif.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
21
Q

Dans la structure névrotique, le conflit oppose…

A

Oppose le Moi aidé du Surmoi et de l’Idéal du Moi au ça. Ce conflit se déroule à l’intérieur d’un Moi intègre, non clivé, non déformé. Ce Moi, suffisamment fort, joue donc son rôle de médiateur entre les pulsions et les exigences du Surmoi et de la réalité. En obéissant au principe de réalité, il prend en compte les interdits, la temporisation de la satisfaction et le détournement vers des buts secondaires (ex : sublimation). Ceci aboutit à des formations de compromis comme les rêves, les fantasmes et les symptômes. Le Surmoi est plus ou moins imposant, l’Idéal du Moi peu prescriptif et le Moi Idéal peu exprimé.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
22
Q

Dans la structure psychotique, le conflit oppose…

A

Oppose le ça et la réalité via un Moi extrêmement fragile car poreux et morcelé. Le Surmoi qui n’a pas pu se former puisque l’Œdipe n’a pas été atteint est totalement hors jeu; mais un Surmoi archaïque sadique en tient parfois lieu. Celui-ci attaque alors davantage le Moi qu’il ne l’aide et le fragilise encore plus face aux pulsions qui finiront par l’inonder. La vie psychique est régie par le principe de plaisir. L’Idéal du Moi est absent, effacé par un Moi Idéal à l’expression plus ou moins bruyante.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
23
Q

Dans l’organisation limite, le conflit oppose…

A

Oppose le ça et la réalité via le Moi à l’Idéal du Moi. Ici, le Moi se caractérise par son aspect lacunaire, narcissiquement incomplet. Il se déforme pour ne pas se déchirer. Le champ relationnel se partage entre un secteur adaptatif et un secteur anaclitique. L’Idéal du Moi est archaîque et domine ce Moi fragile. Il ne tient pas véritablement compte de la réalité et reste sous la prédominance du principe de plaisir. Le Surmoi n’est pas suffisamment internalisé et ne peut seconder efficacement le Moi. Le Moi Idéal tout puissant vient renforcer l’Idéal du Moi, lequel s’allie parfois au ça pour étouffer le Moi. Mais les exigences de l’Idéal du Moi s’opposent le plus souvent aux pulsions et plus encore à la réalité.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
24
Q

Définition mécanismes de défense selon Freud.

A

Ce sont tous les procédés dont se sert le moi dans les conflits susceptibles d’aboutir à une névrose.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
25
Q

10 mécanismes de défense selon Freud.

A

Le refoulement, la régression, la sublimation, la formation réactionnelle, la projection, le retournement contre soi, la transformation en son contraire, l’introjection (ou identification), l’annulation rétroactive et l’isolation.

26
Q

Définition de la défense selon Sillamy.

A

« la défense est un mécanisme psychologique inconscient utilisé par l’individu pour diminuer l’angoisse née des conflits intérieurs entre les exigences instinctuelles et les lois morales et sociales ».

27
Q

Synthèse d’Ionescu sur la définition des mécanismes de défense.

A

« les mécanismes de défense sont des processus psychiques inconscients visant à réduire ou à annuler les effets désagréables des dangers réels ou imaginaires, en remaniant les réalités interne et/ou externe et dont les manifestations -comportements, idées ou affects- peuvent être inconscients ou conscients. »

28
Q

Selon Anna Freud, le moi se défend contre deux éléments.

A
  • les pulsions qui, en tentant de pénétrer dans le conscient pour s’y satisfaire entrent en conflit avec le moi.
  • les affects liés à ces pulsions qui peuvent être agréables ou déplaisants.
29
Q

Selon Anna Freud, quand le moi se défend contre les pulsions, ce peut être pour 3 raisons.

A
  • parce qu’il craint le surmoi qui s’oppose à ce que les pulsions puissent devenir conscientes et obtenir satisfaction,
  • par peur réelle (c’est le cas d’un enfant qui considère la pulsion comme dangereuse à l’aune des interdits parentaux qui portent sur sa satisfaction),
  • par crainte que l’intensité des pulsions ne devienne excessive et que celles-ci ne le débordent. Lorsqu’il se défend contre les affects, c’est parce que ces derniers sont déplaisants.
30
Q

Quand est-ce qu’une défense est réussie selon Anna Freud ?

A

Une défense réussie :
- ne peut l’être que du point de vue du moi et non de celui du monde extérieur
- a pu satisfaire aux exigences : d’empêcher la pulsion interdite d’entrer dans la conscience, d’écarter l’angoisse associée à la pulsion et d’échapper à toute forme de déplaisir.
Une défense réussie est toujours quelque chose de dangereux car elle restreint excessivement le domaine de la conscience ou de la compétence du moi, ou elle falsifie la réalité.

31
Q

En quoi les mécanismes de défense ne sont pas pathologiques ?

A

Selon Bergeret : « un sujet n’est jamais malade parce qu’il a des défenses mais parce que les défenses qu’il utilise habituellement peuvent être caractérisées comme inefficaces, trop rigides, mal adaptées aux réalités internes ou externes, ou exclusivement d’un même type . »

32
Q

Définition annulation.

A

Mécanisme psychologique par lequel le sujet s’efforce de faire en sorte que des pensées, des paroles, des actes passés ne soient pas advenus ; il utilise pour cela une pensée ou un comportement ayant une signification opposée. Il s’agit là d’une compulsion d’allure “ magique ”, particulièrement caractéristique de la névrose obsessionnelle ”. (Laplanche, Pontalis, 1967).
Ex : un homme qui refoule son homosexualité ressent de l’excitation à la vue d’une publicité montrant un homme torse nu, il ressent le besoin zapper et de trouver trois publicités montrant des femmes dévêtues et de s’exclamer, chaque fois, trois fois « elle est bonne ».

33
Q

Définition clivage d’objet.

A

« Action de séparation, de division (…) de l’objet sous l’influence d’une menace, de façon à faire coexister les deux parties ainsi séparées qui se méconnaissent sans formation de compromis possible. » (Ionescu et al. 1997)
Le sujet peut cliver l’objet mais aussi cliver le monde en bons et mauvais objets.
Ex : un sujet conçoit sa mère dans le même temps toute bonne ou toute mauvaise ou toujours bonne et son père toujours mauvais. Il est dans l’incapacité de reconnaître qualités et défauts à l’objet.

34
Q

Définition clivage du moi.

A

Coexistence, au sein du moi, de deux attitudes psychiques à l’endroit de la réalité extérieure en tant que celle-ci vient contrarier une exigence pulsionnelle : l’une tient compte de la réalité, l’autre dénie la réalité en cause et met à sa place une production du désir. Ces deux attitudes persistent côte à côte sans s’influencer réciproquement.” (Laplanche, Pontalis, 1967)
Ex : un sujet en deuil parle de la mort de son proche mais continue de mettre son couvert tous les jours aux repas.

35
Q

Définition condensation.

A

Un des modes essentiels du fonctionnement des processus inconscients : une représentation unique représente à elle seule plusieurs chaînes associatives, à l’intersection desquelles elle se trouve. Du point de vue économique, elle est alors investie des énergies qui, attachées à ces différentes chaînes, s’additionnent sur elle. On voit la condensation à l’œuvre dans le symptôme, et d’une façon générale, dans les diverses formations de l’inconscient. C’est dans le rêve qu’elle a été le mieux mise en évidence ”. (Laplanche, Pontalis, 1967). En d’autres termes, une seule image ou représentation en contient plusieurs et devient une sorte d’image ou représentation « plurielle » surinvestie.
Ex : Dans un rêve, un personnage grimaçant vêtu d’une robe, d’un tablier à carreaux, portant une casquette et des charentaises mais également affublé d’une moustache et fumant la pipe, figure à la fois la grand-mère maternelle et le grand-père paternel du rêveur qui reconnaît les attributs de ses deux grands- parents, tous deux vécus comme maltraitants.

36
Q

Définition dénégation.

A

Procédé par lequel le sujet, tout en formulant un de ses désirs, pensées, sentiments, jusqu’ici refoulés, continue à s’en défendre en niant qu’il lui appartienne ”. (Laplanche, Pontalis, 1967). ou “Refus de reconnaître comme siens, immédiatement après les avoir formulés, une pensée, un désir, un sentiment qui sont source de conflit.” (Ionescu et al., 2005)
Ex : « Ma mère m’a encore fait une réflexion désagréable, je ne lui en veux pas du tout, mais je me demande pourquoi elle s’acharne sur moi comme cela ». Le sujet exprime en le niant le fait qu’il en veut à sa mère.

37
Q

Définition déni primaire.

A

« Action de refuser la réalité d’une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. » (Ionescu et al. 1997)
“ terme employé par Freud dans un sens spécifique : mode de défense consistant en un refus par le sujet de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante, essentiellement celle de l’absence de pénis chez la femme ”. (Laplanche, Pontalis, 1967).
Le déni du sexe de la femme en tant que dépourvu de pénis est le mécanisme de la perversion. Cependant, toute réalité traumatisante peut être déniée, communément : la mort d’un proche, l’annonce d’une maladie grave etc. Dans ces cas, le déni est fonctionnel à condition qu’il cède la place assez rapidement à la reconnaissance de la réalité.

38
Q

Définition déplacement.

A

« Processus par lequel l’investissement libidinal est transféré d’une représentation mentale à une autre image plus neutre, reliée à la première par une chaîne associative symbolique. » (Lévy-Soussan, 1994)
Ex : l’angoisse de castration va être déplacée sur la représentation des couteaux et va engendrer la phobie des couteaux.

39
Q

Définition double retournement.

A

“ Mécanisme où une pulsion conflictuelle est, non seulement refoulée, mais aussi remplacée par la pulsion opposée ”. (Ionescu, 1997).
Ex : Un enfant notoirement jaloux de son cadet refoule la pulsion de le pincer et lui caresse le bras.

40
Q

Définition forclusion.

A

Ce serait, selon Lacan, le mécanisme spécifique à l’origine du fait psychotique. Elle recouvrerait le rejet primordial d’un signifiant fondamental comme le phallus, ou le nom du père, hors de l’univers symbolique du sujet. Contrairement au refoulement, avec lequel le matériel est enfoui dans l’inconscient et peut revenir (retour du refoulé) sous forme de symptômes, de rêves, de fantasmes au travers de différents mécanismes (déplacement, condensation, conversion, etc.) ; dans le cas de la forclusion, les signifiants forclos non intégrés à l’inconscient du sujet ne peuvent faire retour de l’intérieur, mais au sein du réel, par les phénomènes hallucinatoires.
Ex: l’hallucination de « l’homme aux loups » (in « 5 psychanalyses » de Freud, 1935) qui « voit » son doigt coupé ne tenant plus que par un lambeau de chair, pour constater ensuite que son doigt est indemne. Cette hallucination est l’expression d’un signifiant forclos : la castration, revenu dans le réel (c’est-à- dire la réalité psychique du sujet et non la réalité quotidienne.)

41
Q

Définition formations réactionnelles.

A

“ Transformation du caractère permettant une économie du refoulement, puisqu’à des tendances inacceptables, sont substituées des tendances opposées, qui deviennent permanentes ”. (Ionescu, 1997).
Ex : un sujet fixé au stade anal (stade correspondant à l’acquisition de la propreté) qui a transformé sa propension à l’avarice (correspondant au désir de retenir ses selles) en grande générosité.

42
Q

Définition idéalisation.

A

« Processus psychique par lequel les qualités et la valeur de l’objet sont portées à la perfection. L’identification à l’objet idéalisé contribue à la formation et à l’enrichissement des instances dites idéales de la personne (moi idéal, idéal du moi).” (Laplanche, Pontalis, 1967).

43
Q

Définition identification.

A

« Processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme, totalement ou partiellement, sur le modèle de celui-ci. La personnalité se constitue et se différencie par une série d’identifications ». (Laplanche, Pontalis, 1967).

44
Q

Définition identification projective.

A

« Mécanisme consistant en un fantasme dans lequel le sujet imagine s’introduire partiellement ou en totalité à l’intérieur de l’autre, tentant ainsi de se débarrasser de sentiments, de pulsions ressenties comme indésirables, et cherchant de cette façon à nuire, à posséder et à contrôler cette autre personne. » (Ionescu et al. 2005, p.19)
Ex : un patient état-limite dit à son analyste en arrivant « vous n’avez pas l’air bien, je vous sens très fatigué, vous travaillez sans doute trop, vous devriez vous reposer. J’imagine que vous préfèreriez être chez vous plutôt que de me recevoir et d’écouter mes problèmes. » Ce patient en se figurant qu’il sait ce que ressent son analyste, cherche à le faire croire à son thérapeute dans le dessein de projeter sa propre ambivalence (son désir de ne pas être là) sur cet analyste et ce faisant de la maîtriser et également d’attaquer le narcissisme de ce dernier pour renflouer le sien.

45
Q

Définition intellectualisation.

A

« Recours à l’abstraction et à la généralisation face à une situation conflictuelle qui angoisserait trop le sujet s’il reconnaissait y être personnellement impliqué. » (Ionescu et al. 1997).
Ex: « J’ai des problèmes avec ma mère, mais qui n’en a pas ! Il n’y a pas de famille parfaite. Toutes les personnes que je connais sont en conflit avec leur mère. D’ailleurs, j’ai lu dans un livre de psychologie, je ne me souviens plus du nom de l’auteur, que c’était parfaitement normal. Il y a toute une théorie là- dessus, mais vous devez la connaître mieux que moi.»

46
Q

Définition isolation.

A

Mécanisme de défense, surtout typique de la névrose obsessionnelle, et qui consiste à isoler une pensée ou un comportement, de telle sorte que leurs connections avec d’autres pensées ou avec le reste de l’existence du sujet se trouvent rompues. Parmi les procédés d’isolation, citons les pauses dans le cours de la pensée, des formules, des rituels, et d’une façon générale, toutes les mesures permettant d’établir un hiatus dans la succession temporelle des pensées ou des actes ”. (Laplanche, Pontalis, 1967). »
Ex : un sujet traumatisé cligne des yeux systématiquement à chaque fois qu’il prononce le nom de son agresseur pour chasser immédiatement les affects que ce nom réactive en lui.

47
Q

Définition projection.

A

Opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des “ objets ”, qu’il méconnaît ou refuse en lui. Il s’agit là d’une défense d’origine très archaïque et qu’on retrouve à l’œuvre particulièrement dans la paranoïa, mais aussi dans des modes de pensée “ normaux ”, comme la superstition. (Laplanche, Pontalis, 1967). ou “Opération par laquelle le sujet expulse dans le monde extérieur des pensées, affects, désirs qu’il méconnaît ou refuse en lui et qu’il attribue à d’autres, personnes ou choses de son environnement.” (Ionescu et al., 2005)
Ex : une femme érotomane désire son médecin mais dénie son désir et déclare que ce médecin (à qui elle est en réalité indifférente) est amoureux d’elle. Elle interprètera chacun des gestes du médecin en fonction de la projection première. « Il m’aime, la preuve, il me sourit quand il vient me chercher dans la salle d’attente ».

48
Q

Définition rationalisation.

A

« Justification logique, mais artificielle, qui camoufle, à l’insu de celui qui l’utilise, les vrais motifs (irrationnels et inconscients) de certains de ses jugements, de ses conduites, de ses sentiments, car ces motifs véritables ne pourraient être reconnus sans anxiété. » (Ionescu et al. 1997)
Ex: un patient obsessionnel qui déclare à propos de ses vérifications compulsives: « Ma femme me reproche de vérifier cinq fois si j’ai bien fermé la porte du jardin à chaque fois que je sors, mais il y a eu plusieurs cambriolages dans le quartier et l’on n’est jamais trop prudent. »

49
Q

Définition refoulement.

A

“ Opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations (pensées, images, souvenirs) liées à une pulsion. Le refoulement se produit dans les cas où la satisfaction d’une pulsion – susceptible de procurer par elle-même du plaisir, risquerait de provoquer du déplaisir à l’égard d’autres exigences (…) L’opération de refoulement (…) se retrouve au moins comme un temps dans de nombreux processus défensifs complexes ”. (Laplanche, Pontalis, 1967). ou “Rejet dans l’inconscient de représentations conflictuelles qui demeurent actives, tout en étant inaccessibles à la prise de conscience. Le retour du refoulé, dont les conséquences peuvent être anodines ou pathologiques, intervienne cas d’échec ou d’insuffisance du refoulement.” (Ionescu et al., 2005)

50
Q

Définition sublimation.

A

Processus postulé par Freud pour rendre compte d’activités humaines apparemment sans rapport avec la sexualité, mais qui trouveraient leur ressort dans la force de la pulsion sexuelle. La pulsion est dite sublimée dans la mesure où elle est dérivée vers un nouveau but non sexuel et où elle vise des objets socialement valorisés (création artistique, activité intellectuelle, etc.) (Laplanche et Pontalis, 1967).

51
Q

Mécanismes de défense de la structure névrotique ?

A

La structure névrotique met essentiellement en jeu le refoulement et ses déclinaisons : annulation, isolation, etc.

52
Q

Mécanismes de défense de la structure psychotique ?

A

La structure psychotique utilise essentiellement le déni, le clivage du moi, la forclusion et la projection.

53
Q

Mécanismes de défense de l’organisation limite ?

A

L’organisation limite recoure préférentiellement à l’idéalisation, au clivage d’objet, à l’identification projective et au déni. Le refoulement est peu utilisé.

54
Q

Que désigne la relation d’objet selon Laplanche et Pontalis ?

A

La relation d’objet “ désigne le mode de relation du sujet avec son monde, relation qui est le résultat complexe et total d’une certaine organisation de la personnalité, d’une appréhension plus ou moins fantasmatique des objets et de tels types privilégiés de défense. On parlera des relations d’objet d’un sujet donné, mais aussi de type de relations d’objets se référant soit à des moments évolutifs (ex. : relation d’objet orale), soit à la psychopathologie (ex. : relation d’objet mélancolique) ”.

55
Q

Comment est qualifiée la relation d’objet dans la structure psychotique ?

A

Dans la structure psychotique, la relation d’objet est fusionnelle. Le sujet se confond avec l’objet. Il aspire à cette fusion avec lui dans le même temps qu’il la redoute. Cette fusion est donc à la fois désirée parce qu’elle permettrait fantasmatiquement de vivre une unité narcissique (sur le modèle de l’unité bouche du bébé/sein de sa mère) qui renvoie au stade oral, à la fusion mère/ enfant et au narcissisme primaire c’est-à-dire à la période où le nourrisson “pense” ne faire qu’un avec sa mère; et crainte parce que le sujet pourrait s’y perdre (d’où ses angoisses de morcellement).

56
Q

Comment est qualifiée la relation d’objet dans la structure névrotique ?

A

Dans la structure névrotique, la relation d’objet est génitale et se maintient à bonne distance. Le sujet a conscience de l’altérité de l’objet et la respecte. Il conçoit Autrui comme ayant ses désirs propres potentiellement distincts des siens.

57
Q

Comment est qualifiée la relation d’objet dans l’organisation-limite ?

A

Dans l’organisation limite, la relation d’objet est anaclitique et vise à consolider le narcissisme du sujet. Le sujet a conscience que l’objet est distinct de lui- même, mais il a tendance à nier ses besoins, ses désirs et son narcissisme au profit des siens. Il s’appuie donc constamment et sans culpabilité sur l’objet qui lui sert de prothèse narcissique.

58
Q

Quelle est la différence entre l’angoisse (automatique) et l’angoisse structurale ?

A

L’angoisse (automatique) : « Réaction du sujet – chaque fois qu’il se trouve dans une situation traumatique, c’est-à-dire soumis à un afflux d’excitation, d’origine externe ou interne, qu’il est incapable de maîtriser. Elle résulte d’une tension libidinale accumulée et non déchargée, et reste le produit de la détresse psychique du nourrisson. »
Alors que l’angoisse structurale représente un type particulier d’angoisse associée à la structure (psychotique, névrotique, organisation-limite).

59
Q

Type d’angoisse dans la structure psychotique ?

A

Il s’agit d’une angoisse de mort ou de morcellement extrêmement archaïque et violente. Elle peut s’expérimenter sous la forme d’angoisses d’anéantissement, de perte d’identité, de transformation corporelle, de persécution etc.

60
Q

Type d’angoisse dans la structure névrotique ?

A

Il s’agit d’une angoisse de castration (ou de culpabilité) qui peut se vivre comme une angoisse d’échec, de perte etc.

61
Q

Type d’angoisse dans l’organisation-limite ?

A

Dans l’organisation limite, il s’agit d’une angoisse d’abandon ou de l’éloignement ou de la perte de l’objet qui traduit une incapacité à mentaliser et s’accompagne généralement d’un besoin de décharge. Cette angoisse est constante, labile et polymorphe, et s’associe à des mécanismes de défense et à des symptômes variés qui ne parviennent cependant pas à la limiter.

62
Q

Indicateur de la nature l’angoisse structurale ?

A

Ce n’est pas essentiellement le contenu qui est indicateur de la nature de l’angoisse structurale mais le processus qui lie autrui, le lien entretenu avec lui et la menace qu’il représente.