III/ Analyse psychopathologique Flashcards
En quoi consiste l’analyse psychopathologique ?
L’analyse psychopathologique consiste à comprendre les processus mentaux sous-jacents aux symptômes et/ou à la souffrance en tant qu’ils reflètent un fonctionnement psychique dépendant de la structure de la personnalité et de l’histoire du sujet. (Plagnol, 2006)
Expliquer le point de vue dynamique.
Le point de vue dynamique repose sur le postulat d’un rapport conflictuel, au sein du fonctionnement psychique, entre des forces ayant des exigences contraires. On parle de conflit entre le désir et la défense, entre le ça et le surmoi, entre la réalité interne et la réalité externe…
Dans un premier temps, Freud a attribué l’origine de ce conflit à l’opposition entre pulsions d’auto- conservation et pulsions sexuelles et dans un second à l’opposition entre pulsions de vie (Eros) et pulsions de mort (Thanatos).
3 niveaux de l’appareil psychique selon Freud.
topique, dynamique et économique.
Expliquer le point de vue économique.
Le point de vue économique est le prolongement logique du point de vue dynamique en ce qu’il met l’accent sur l’aspect quantitatif du rapport de forces. En effet, une énergie de nature sexuelle : la libido circule au sein de l’appareil psychique. Cette énergie, qui peut diminuer ou augmenter, est celle-là même qui permet l’investissement et le désinvestissement de différents objets psychiques: soi et autrui.
Expliquer le point de vue topique.
Le point de vue topique : l’appareil psychique est divisé en plusieurs systèmes et instances dotés de fonctions et disposés dans un certain ordre les uns par rapport aux autres. Freud a décrit une première topique en 1900: conscient/préconscient/inconscient puis une seconde en 1923: Moi/ça/surmoi (auxquels se sont ajoutés le moi idéal et l’idéal du moi). La seconde topique n’a pas annulé la première.
Un conflit psychique va donner lieu à une défense par refoulement et les éléments du conflit deviendront donc inconscients. Certains éléments partiels reviendront cependant à la conscience (retour du refoulé) sous formes de symptômes comportant toujours du sens ou de manifestations psychiques : lapsus, actes manqués…
Définir : structure.
La structure d’un sujet reflète les éléments de base de son fonctionnement psychique, ceux-là mêmes qui déterminent son rapport à lui-même et au monde et donc ses réactions aux événements vitaux qu’il rencontre.
Une structure se caractérise par sa fixité, sa stabilité et sa cohésion interne. Selon Bergeret, elle est définitive une fois l’adolescence passée.
Donner les structures selon Bergeret.
Selon Bergeret (1974), il existe deux structures : névrotique et psychotique et l’organisation limite qui n’est pas considérée comme une structure de par sa labilité dans la mesure où elle oscille entre les deux structures et peut les recouper partiellement.
Définir le terme d’instance introduit par Freud.
Désigne les différentes parties ou structures de l’appareil psychique.
Chacune de ces instances joue un rôle spécifique et plus ou moins prépondérant dans les structures névrotique, psychotique et l’organisation limite.
Expliquer le ça.
Le ça est le réservoir pulsionnel de la personnalité. Ses contenus, l’expression psychique des pulsions, sont inconscients, en partie héréditaires, innés, en partie refoulés et acquis. Le ça entre en conflit avec le Moi et le Surmoi.
Le ça est régi par le principe de plaisir (recherche de la satisfaction immédiate et évitement du déplaisir) et lié aux processus primaires qui tendent vers une réalisation immédiate.
Expliquer le Moi.
Instance relativement autonome qui se pose en médiateur entre les revendications pulsionnelles et les exigences de la réalité et du Surmoi. Il constitue le pôle défensif de la personnalité puisqu’il mobilise des mécanismes de défense (en grande partie inconscients) en réaction à un affect déplaisant. Il a également une fonction princeps : celle de lier les processus psychiques (Laplanche et Pontalis, 1967).
C’est donc l’instance qui assure l’unité, la cohésion et l’intégrité de la personnalité. A partir des pulsions, il va générer un désir qu’il va s’efforcer de concilier avec la Loi et la réalité puisque seule instance à être en contact avec le système de perception du monde extérieur, il est l’ambassadeur de la réalité. Il est donc soumis au principe de réalité: capacité à moduler, différer la satisfaction pulsionnelle en fonction d’exigences en lien avec le monde extérieur.
Expliquer le Surmoi.
Il se constitue par intériorisation des exigences et des interdits parentaux. Il incarne la Loi et a par conséquent une fonction critique, de censure, d’auto-observation et de conscience morale, mais aussi d’idéal (Laplanche et Pontalis, 1967).
Malgré ses aspects positifs (il permet de respecter les exigences morales, sociales) il joue un rôle princeps dans certaines pathologies quand il se révèle excessivement contraignant (ex: névrose obsessionnelle). Certains auteurs comme M. Klein postulent l’existence d’un surmoi archaïque antérieur au surmoi oedipien.
Définir une pulsion.
La pulsion est un processus dynamique consistant dans une poussée (charge énergétique, facteur de motricité) qui fait tendre l’organisme vers un but. La pulsion prend sa source dans une excitation corporelle et son but est de supprimer un état de tension. Elle y parvient dans l’objet ou grâce à lui (Laplanche et Pontalis, 1967).
La pulsion se définit par:
- sa motion : sa force,
- sa source : elle est interne (somatique) et se situe soit dans la zone où survient
une excitation (zone érogène, organe sexuel) soit dans un espace indirectement lié à la zone excitée (activités musculaire, intellectuelle, processus affectifs.),
- son but : la satisfaction totale ou partielle c’est-à-dire la disparition de la tension liée à l’excitation,
- son objet : c’est-à-dire ce par quoi la pulsion peut être satisfaite : une partie du corps propre ou un objet extérieur (une personne, une activité).
- ses représentants : la pulsion est exprimée au niveau psychique par : les représentations qui correspondent à une image visuelle, une trace sensorielle conservée en mémoire à laquelle est attachée une expérience agréable et les affects c’est-à-dire des émotions (joie, peur…)
Définir Œdipe direct et Œdipe inversé.
Le complexe d’œdipe s’étend entre 3 et 6 ans. L’objet de la pulsion est alors total et sexué. L’enjeu est d’obtenir une relation exclusive avec l’objet d’amour nécessitant la disparition du parent rival. Ce stade se spécifie donc par un double mouvement :
Oedipe direct (courant hétérosexuel)
- un désir incestueux pour le parent du sexe opposé
- un désir de mort pour le parent/rival du même sexe.
Oedipe inversé (courant homosexuel)
- un désir incestueux pour le parent du même sexe
- un désir de mort pour le parent du sexe opposé.
Quelles sont les modalités du conflit œdipien selon le sexe de l’enfant ?
Chez le garçon, le premier objet d’amour est la mère. Mais la perception d’une absence de pénis chez celle-ci et le constat de l’existence de son propre pénis et de celui de son père génèrent une angoisse de castration, c’est-à-dire la crainte qu’en représailles de son désir d’amour exclusif pour sa mère, son père ne le castre. Cette angoisse de castration va inciter l’enfant à renoncer à ce désir d’amour exclusif et à s’identifier à son père ce qui lui ouvrira la possibilité de trouver d’autres objets d’amour.
Chez la fille, le premier objet d’amour est également la mère, mais la perception de l’absence de pénis chez cette dernière va entraîner un glissement de l’investissement amoureux vers le père (détenteur du pénis). Elle désire alors que le père lui donne un équivalent symbolique du pénis: un enfant. D’où les désirs incestueux envers le père et l’agressivité dirigée contre la mère qui ne lui a pas donné de pénis. Toutefois, l’enfant ne peut pas désinvestir totalement sa mère en tant qu’objet d’amour et ses sentiments agressifs envers elle génèrent une culpabilité importante.
Comment se passe la résolution de l’Oedipe ?
La résolution de l’Oedipe s’exprime par l’identification au parent du même sexe après renonciation aux désirs incestueux. Chez le garçon l’angoisse de castration permet donc potentiellement la résolution de l’Oedipe alors que chez la fille le complexe de castration marque l’entrée dans l’Oedipe, de ce fait plus difficilement résolutoire. Si les sentiments hostiles à l’égard de la mère sont trop forts, l’identification devient, en effet, problématique. (Bioy, Fouques, 2008).
Définir l’Idéal du Moi.
Résulte de la convergence du narcissisme (idéalisation du Moi et des identifications aux parents et aux idéaux collectifs). Il constitue un modèle plus ou moins prescriptif auquel le sujet cherche à se conformer (Laplanche et Pontalis, 1967).
Définir le narcissisme.
Exprime l’amour porté à l’image de soi-même.
Pour Freud, le narcissisme était d’abord qualifié comme un stade évolutif situé entre l’auto-érotisme et l’amour objectal. Ensuite il a représenté une forme d’identification à l’objet participant à la formation du Moi, ce qui déboucha sur la distinction entre narcissisme primaire et secondaire.
Le narcissisme primaire désigne l’état précoce où l’infans se prend lui-même comme objet d’amour, avant d’investir sa libido sur des objets extérieurs.
Le narcissisme secondaire, construit sur la base du narcissisme primaire, définit quant à lui, “ le retournement sur le Moi de la libido, retirée de ses investissements objectaux ”. Le narcissisme secondaire permet donc une répartition des investissements libidinaux tant sur le Moi que sur les objets extérieurs ainsi que la constitution d’une formation narcissique pérenne : l’Idéal du Moi.
Au delà du fonctionnement normal, le concept de narcissisme a permis à Freud d’aborder les problématiques de la psychose. Il est actuellement essentiel à la compréhension de toutes les pathologies du narcissisme dont les états-limites.
Définir le Moi Idéal.
Est défini comme un idéal de toute puissance narcissique forgé sur le modèle du narcissisme infantile. Selon certains auteurs, ce serait une instance génétiquement antérieure au Surmoi (Laplanche et Pontalis, 1967).
Il correspond au vécu de toute puissance du nourrisson et s’efface normalement au profit du Moi et du Surmoi quand ces derniers sont bien constitués.
Définir le conflit intrapsychique.
C’est un conflit interne entre: -désirs/interdits ou devoirs
-entre les pulsions (deux désirs contraires)
-entre les instances
Le conflit oedipien recouvre non seulement la confrontation entre des désirs contraires mais également celle entre ces désirs et l’interdit.
Définir le conflit intersubjectif.
C’est le conflit :
-entre enfant et adulte
-entre deux adultes
La psychanalyse oppose et articule les plans intrapsychique et intersubjectif.
Dans la structure névrotique, le conflit oppose…
Oppose le Moi aidé du Surmoi et de l’Idéal du Moi au ça. Ce conflit se déroule à l’intérieur d’un Moi intègre, non clivé, non déformé. Ce Moi, suffisamment fort, joue donc son rôle de médiateur entre les pulsions et les exigences du Surmoi et de la réalité. En obéissant au principe de réalité, il prend en compte les interdits, la temporisation de la satisfaction et le détournement vers des buts secondaires (ex : sublimation). Ceci aboutit à des formations de compromis comme les rêves, les fantasmes et les symptômes. Le Surmoi est plus ou moins imposant, l’Idéal du Moi peu prescriptif et le Moi Idéal peu exprimé.
Dans la structure psychotique, le conflit oppose…
Oppose le ça et la réalité via un Moi extrêmement fragile car poreux et morcelé. Le Surmoi qui n’a pas pu se former puisque l’Œdipe n’a pas été atteint est totalement hors jeu; mais un Surmoi archaïque sadique en tient parfois lieu. Celui-ci attaque alors davantage le Moi qu’il ne l’aide et le fragilise encore plus face aux pulsions qui finiront par l’inonder. La vie psychique est régie par le principe de plaisir. L’Idéal du Moi est absent, effacé par un Moi Idéal à l’expression plus ou moins bruyante.
Dans l’organisation limite, le conflit oppose…
Oppose le ça et la réalité via le Moi à l’Idéal du Moi. Ici, le Moi se caractérise par son aspect lacunaire, narcissiquement incomplet. Il se déforme pour ne pas se déchirer. Le champ relationnel se partage entre un secteur adaptatif et un secteur anaclitique. L’Idéal du Moi est archaîque et domine ce Moi fragile. Il ne tient pas véritablement compte de la réalité et reste sous la prédominance du principe de plaisir. Le Surmoi n’est pas suffisamment internalisé et ne peut seconder efficacement le Moi. Le Moi Idéal tout puissant vient renforcer l’Idéal du Moi, lequel s’allie parfois au ça pour étouffer le Moi. Mais les exigences de l’Idéal du Moi s’opposent le plus souvent aux pulsions et plus encore à la réalité.
Définition mécanismes de défense selon Freud.
Ce sont tous les procédés dont se sert le moi dans les conflits susceptibles d’aboutir à une névrose.