Historique de la délinquance sexuelle Flashcards
(40 cards)
Important à retenir…
Il y a […] entre les perceptions sociales de la délinquance sexuelle comme problème, et ce que nous pouvons percevoir sur des bases scientifiques, objectives, mesurable, empirique.
un écart
Est-ce la science qui change le phénomène de la délinquance sexuelle ?
Ce n’est pas la science, mais d’autres constructions sociales qui à changer le phénomène.
Ce n’est pas la science qui contribue à définir les problèmes sociaux, surtout en ce qui concerne la délinquance sexuelle.
Construction sociolégale
La construction sociale d’un problème représente un ensemble de facteurs… quels-sont ces facteurs ?
- Nature du problème (un mot clé)
- Acteurs différents qui contribuent à définir le “problème” (ces acteurs là ne sont pas des chercheurs en délinquance sexuelle)
- Définition du “problème”
- Susciter des réactions sociale
- Pression sur le gouvernement/institutions
- Réactions officielles et formelles
Qui est Edwin H. SUTHERLAND? Et qu’est-ce qu’il fait?
C’est un sociologue et criminologue américain.
Il pose un regard critique par rapport à la construction sociale de la délinquance sexuelle.
C’est le 1er à décrire le processus de construction du problème de la délinquance sexuelle (vers 1940-1950).
Le processus est encore observé aujourd’hui.
Edwin H. Sutherland
Comment les médias contribuent au développement de la construction de la délinquance sexuelle ? (8 étapes)
- Couverture médiatique importante et continue D’UN CAS.
- Un cas “extrême” qui frappe l’imaginaire…
- Pour que le cas soit extrême, il se doit d’avoir une perception d’une “épidémie”, d’une vague… mais est-ce le cas ?
- Peur, insicurité, colère, frustration, etc. (pas suffisamment de sécurité publique)
- Sentiment d’urgence… Il faut agir, il faut agir vite et fort! (pour enrailler cette hausse ou cette vague de crimes à caractères sexuelle)
- Le gouvernement forme une comité d’experts ou de “sages” (l’expérience nous démontre que ce comité a très peu d’expertise pour formuler des pistes de solutions, très peu de données, très peu de connaissances et d’informations).
- Propose des recommandations afin de contrer un fléau (La recherche commence souvent 30 ans plus tard après avoir proposer les recommandations. Dit que les options proposés n’ont eu aucun impact sur la délinquance sexuelle, aucun impact préventif).
- Mise en place de publicité afin de rassurer la population.
Depuis 1940, on constate au Canada la présence de constructions sociales distinctes du phénomène de la délinquance sexuelle. Quels sont ces modèles ?
- Modèle médical/clinique (prédominant de 1940-1970)
- Modèle juridique/féministe (1970-1990)
- Modèle de protection communautaire (1990-2010)
- Modèle de justice sociale (2010-)
Modèle médical/clinique
Quel est le contexte social pour le modèle médical/clinique (1940-1970) ?
Il y a un fond de tension (seconde guerre mondiale et guerre froide)
- Hommes absents (déployés en Europe); femmes seules avec les enfants
- Vagues d’immigration/apparition de “quartier d’immigrants” (milieu urbain)
- Sentiment d’insécurité à la hausse
- “Impression” d’une vague de crimes sexuels
Modèle médical/clinique (1940-1970)
Qu’est-ce qui fait qu’il y a une perception d’une “vague” de crime sexuels, indiquant que les crimes sexuels sont à la hausse ?
- Déviation des normes de conduite de l’époque (sexualité = fonder une famille)
- … comportements sexuels hors mariage entre un homme et une femme (ex: homosexualité, adultère, relation sexuelle avant le mariage, etc)
- Viol, commis par un inconnu
- Abus sexuels de jeunes enfants
Modèle médical/clinique (1940-1970)
Aux États-Unis, il y a naissance du FBI. Quel est un de ses premiers mandats?
Un de leur premier mandat était de combattre les crimes sexuels.
Modèle médical/clinique (1940-1970)
À partir des années 1940, les experts consultés sont essentiellement les […].
Les psychiatres.
Modèle médical/clinique (1940-1970)
Quelles sont les caractéristiques de l’époque où les experts consultés sont essentiellement des psychiatres ?
- La psychiatrie demeure une jeune discipline à l’époque…
- La littérature scientifique est quasi-inexistante…
- Le courant psychiatrique dominant prône la réhabilitation
- À l’époque, la psychiatrie n’utilise pas la médication, mais la psychanalyse.
- La délinquance sexuelle est donc le résultat d’un trauma
- La prison n’est pas une solution (il faut traiter sous l’angle de la thérapie)
Modèle médical/clinique (1940-1970)
Les experts de l’époque vont contribuer à définir les termes en posant un regard psychiatrique sur les individus ayant commis un délit sexuel. Quels sont les conclusions ?
- Les délinquants sexuels représentent un “groupe distinct” (cette perception là, elle ne repose pas sur des observations scientifiques et empiriques. Aujourd’hui, on a assez de données pour dire que c’est faux ce constat-là)
- Comportements irrationnels, inexplicables, bizarres, atypiques
- Prison et dissuasion ne sont pas des “réponses adaptés”
- Besoin d’un environnement “thérapeuthique”
Modèle clinique/médical (1940-1970)
Le gouvernement canadien met en place en 1948 la première loi sur les “délinquants sexuels”. Quelle est cette loi ? Et en quoi elle consiste ?
La loi sur les psychotpathes sexuels.
Le gouvernement canadien suit l’exemple américain.
Permet aux juges d’envoyer, pour une période d’une durée indéterminée, des individus désignés comme “psychopathes sexuels”
La durée de la peine est en fonction de la réhabilitation du patient et du processus de guérison…
Modèle médical/clinique (1940-1970)
La loi sur les psychopathes sexuels pose des enjeux et beaucoup de difficultés aux professionnels des services correctionnels. Pourquoi ?
- Loi maladroite imposée aux psychiatres
- Ce que les législateur à fait, c’est créer un terme : psychopathes sexuels. Mais demande aux psychiatres de définir, trouver des solutions, de les trouver. (La loi met en place ou invente un terme légal. Avant, aucune sciences démontrait la psychopathie sexuelles)
- Il n’y a pas d’expertise/programmes spécialisés
- Les psychiatres ont du se positionner sur ce qu’est un psychopathe sexuel
- Le terme de “psychopathe sexuel” n’est pas une “entité clinique” (cette loi à forcer la main pour développer les sciences, les recherches)
- Potentiel de réhabilitation et non dangerosité… (ce ne sont pas tout les délinquants sexuels qui sont ouverts et motivés à changer, qui reconnaissent le problème, etc. Les psychiatres sont amener à évaluer le potentiel de réhabilitation. Regarder la réceptivité. Est-ce que cette personne sera réceptive à notre thérapie. Cela fait que les psychiatres se concentre sur des individus qui représentent un faible risque de récidive)
- Psychopathes sexuels : récidive moindre
- Haute récidive = on ne les considère pas, car ils ne seront pas réceptif à la thérapie.
- Unité psychiatrique “en prison” ; pas vraiment un milieu thérapeutique.
Modèle médical/clinique (1940-1970)
Qu’est-ce qui remet en question la psychiatrie et les institutions de l’époque vers les années 1970 ?
Un mouvement social important (qui mènera au nouveau modèle).
La psychiatrie “en générale” est remise en question.
* L’incapacité des psychiatres à évaluer la dangerosité
* L’absence d’un impact réel de la thérapie au niveau de la récidive
Quel modèle fait suite au modèle médical/clinique vers les années 1970 ?
Le modèle juridique/féministe
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
La construction sociale de la délinquance sexuelle prédominante est remise en question sur plusieurs points… Quels sont-ils ?
- Le délinquant sexuel n’est pas “malade”…
- Un choix rationnel “sans réelle conséquence/punition”
- Plus répandu que ce que suggère les statistiques officielles… (les statistiques officielles de la délinquance sexuelles ne valent rie, car certains crimes ne sont pas considérer crime)
- Certains viols ne sont pas reconnus comme des crimes au sens de la loi.
- Reflet d’une société patriarcale… qui encourage, facilite et tolère le viol de femmes.
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Comment le modèle juridique prend forme avec la montée du féminisme dans les années 70 ?
- Attention est portée vers les victimes (femmes)
- Critique le système judiciaire
- Le viol est trop souvent perçu à la Cour comme un “désaccord entre deux adultes” (je pensais qu’elle était consentante… c’est un malentendu… elle ment…)
- L’appareil judiciaire ne prend pas au sérieux des actes de “violence” envers les femmes.
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Qui publie le livre “Against our will”, un texte d’opinion sur le viol ?
Susan BROWNMILLER (1972)
Modèle juridique/féministe (1970-1990) - Susan BROWNMILLER
Le livre “Against our will” symbolise assez bien le climat de l’époque en affirmant dans un long essai que :
- TOUS les hommes sont des agresseurs sexuels
- TOUS les hommes (policiers, juges, avocats, membre du jury, etc) participent à une conspiration patriarcale, maintenant les femmes dans un rôle inférieur.
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Comment les experts de l’époque proposent de revoir la réponse sociolégale à certains comportements ?
- Cesser de voir le viol comme le symptôme d’une maladie mentale
- Agir sur le comportement et non la “pathologie”.
- Modifier les fausses croyances de la population face aux victimes de viol.
- Plus de places et de considérations pour les victimes
- Attention aux conséquences négatives de l’appareil judiciaire pour les victimes.
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Comment l’image du délinquant sexuel passe de celle d’un individu pervers bizarrre et déviant à celle de Monsieur tout-le-monde ?
- L’homme adulte est misogyne, violent, colérique, consommateur de matériel pornographique…
- Utilisation volontaire de la violence dans un contexte sexuel pour dominer, ventiler sa colère et contrôler autrui (sa propriété)
- Pas un inconnu mais bien une connaissance passagère, un père de famille, un conjoint/partenaire…
- Il faut s’attaquer aux biais et attitudes négatives envers les femmes mis de l’avant par la pornographie…
- L’image de la femme objet.
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Le gouvernement adopte une série de lois/mesures en continuité avec cette construction du problème… Comment fait-il ?
- En 1982, entrée en vigueur du projet de loi (Loi C-127) - Canada/Québec
- Change les perceptions - crime violent et non “sexuel”
- Remplace le terme de viol par celui d’agression sexuelle
- Trois niveaux de violence (1, 2 et 3)
- “L”immunité” du mari est éliminé
- Limite l’admissibilité d’information sur les habitudes sexuelles de la plaigante à la Cour
- Pénétration vaginale/ et preuve de celle-ci ne sont plus des pré-requis…
Modèle juridique/féministe (1970-1990)
Comment d’autres mesures viendront s’ajouter en visant l’expérience de la victime au sein de l’appareil judiciaire ?
Il s’attaquent au phénomène de la “seconde victimisation”
- Améliorer l’expérience de la victime afin de favoriser le dévoilement
- CALACS - centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (vers milieu 1970)
- Loi c-15 (1988) - victimes peuvent témoigner à distance ou derrière un panneaul la Cour peut maintenant accepter les témoignages préenregistrer