Généralités sur le cytomégalovirus (CMV) Flashcards
Généralités sur le CMV :
Le CMV est un virus enveloppé à ADN (linéaire bicaténaire encapsulé dans une capside), ubiquitaire de la famille de béta-herpesvirinae. Il peut entrer dans un état de latence et se réactiver souvent à l’occasion de déficits immunitaires.
Chez quels individus l’infecton au cytomégalovirus (CMV) est-elle grave
- Les immunodéprimés - Les femmes enceintes - Le foetus - Les nouveaux nés
Décrire la physiopathologie (le cycle biologique) des virus de la famille des Herpesviridae :
- Cycle lytique ou phase de réplication productive qui aboutit à la multiplication des virus dans les cellules infectées et la lyse de la cellule. Ce cycle est très caractéristique pour les virus herpès à cause de leur grand génome. Cela se passe en 3 phases : phase très précoce avec synthèse des protéines activatrices, phase précoce pour les enzymes de réplication propres au génome viral notamment DNA polymérase et Thymidine Kinase et phase tardive avec constitution des protéines de structure qui forment la capside et l’enveloppe.
- Latence : dans certaines cellules spécifiques à chacun des virus herpès on a la persistance du génome viral dans le noyau sous formes de mini-chromosomes (épisome + protéines chromatine) ne s’intégrant pas (contrairement aux rétrovirus), l’expression virale est restreinte ou abolie. La réponse immunitaire a un rôle majeur dans cet état de latence. Pendant cette phase, on n’est pas contagieux, car il n’y a pas de charge virale.
- Réactivation : sous l’action de certaines stimulations, de déficits de l’immunité ou d’état de stress (physique ou psychologique) on a une reprise de la réplication lytique et productive (« réveil du génome »)
Caractéristiques des cellules infectées au CMV :
Les cellules infectées sont décrites comme étant nettement plus grandes : cytomégalie et présentant des inclusions nucléaires et cytoplasmiques dit en « œil de hibou ».
Réservoire du CMV :
Homme uniquement (il existe des CMV animaux mais ces derniers ne peuvent pas infecter l’homme et inversement les CMV humains ne peuvent pas infecter les animaux)
Sites d’excrétion du CMV :
Sites d’excrétion : Salive, pharynx, larmes // Urines, sperme, sécrétions génitales cervicales, sang, lait maternel. C’est l’excrétion urinaire qui est la plus importante // Sang, lait maternel // Les petits enfants excrètent des quantités massives de virus, cela peut être une source importante d’infection des femmes s’occupant d’enfants.
Modes de contamination du CMV :
Contamination par contact direct : Aéro-pharyngée (salive) ou sexuelle // Materno-fœtale (barrière placentaire), materno-néo-natale (accouchement, allaitement, maternage) // Iatrogène (transfusion, greffe (rénale ++)).
Physiopathogénie du CMV :
- Entrée : Muqueuses : digestive (++), respiratoire, tractus uro-génital // Exceptionnellement par voie directe : voie sanguine, transplantation, trans-placentaire.
- Dissémination: virémie (transport des virions phagocytés par les polynucléaires & transfert aux monocytes, l’infection devenant latente jusqu’à la différenciation en macrophages)
- Organes cibles : Tissus glandulaires, rein, glandes salivaires, poumon (pneumonies), foie (hépatite à CMV), pancréas, tractus digestif (gastrites, colites)…
- Latence : Après une phase de réplication transitoire (de 15 jours à 3 semaines) il y a un contrôle par la réponse immunitaire de l’hôte de la réplication et se met en place l’état de latence : persistance dans les monocytes mais aussi dans les précurseurs médullaires (et peut-être dans les cellules endothéliales ?)
- Réactivation : à la suite d’un stimulus tel que déficit de l’immunité cellulaire ou stimulation allogénique (greffe).
Caractéristiques de la primo-infectio au CMV chez le sujet immunocompétent :
La primo-infection est dure à détecter et se caractérise par :
- une période d’incubation de 3 à 6 semaines (difficile de déterminer quand la primo-infection a eu lieu) ;
- asymptomatique dans 95 % des cas (on ne sait même pas qu’on a été infecté) ;
- si symptomatique, manifestations banales : syndrome mononucléosique : fièvre prolongée, adénopathies, splénomégalie, hépatomégalie, rash cutané, pharyngite, malaise, arthralgies, cytolyse hépatique (élévation des transaminases), mononucléose (lymphocytes atypiques) et thrombopénie.
De manière générale, il y a un syndrome grippal avec une fièvre prolongée et la triade : mononucléose, cytolyse hépatique, thrombopénie. Chez le sujet jeune immunocompétent, ces éléments doivent éveiller l’attention sur une possible primo-infection au CMV, voire à EBV.
- Rares complications : Pneumopathies, ulcérations digestives // Syndrome de Guillain-Barré (polyradiculonévrite aiguë) :10 à 15% des étiologies de GB sont liés à CMV (mais ces formes sont moins graves, meilleur pronostic car plus sensitives que motrices)
- Sur le plan biologique on peut avoir des anomalies immunologiques avec des auto-anticorps, ce qui perturbe les réponses immunes (grand pourvoyeur de désordre immunologique)
- Excrétion virale (urine, sperme) peut se prolonger pendant des mois voire des années