Foire aux questions Flashcards
Est-il mieux d’avoir recours à une méthode de mesure des volumes pulmonaires par pléthysmographie ou par dilution à l’hélium, chez un patient soupçonné de MPOC?
pléthysmographie
Question:
005 - À propos de la tumeur de Pancoast, de quelle type histologique est-elle?
Réponse:
Le plus souvent de type épidermoïde ou adénocarcinome.
Question:
006 - À quel moment de la journée, est-ce que le débit expiratoire de pointe (DEP) est + élevé et qu’est-ce qui explique ce phénomène?
Réponse:
Le DEP est généralement plus bas à 4:00 AM et le plus élevé vers 4:00 PM.
Pourquoi ? La plupart des personnes ( mêmes les personnes normales, sans asthme ) présentent une variation circadienne du calibre de leurs voies respiratoires inférieures, ce calibre étant plus réduit dans la nuit. Plusieurs mécanismes semblent pouvoir contribuer à ce phénomène, notamment l’augmentation nocturne du tonus vagal ( avec effet de bronchoconstriction ). Chez un individu sain, la fluctuation circadienne du DEP est toutefois minime ( aux alentours de 8 % )
Une fluctuation circadienne importante du DEP ( supérieure à 20 % ) est un des critères de mauvaise maîtrise de l’asthme.
Question:
008 - Au décours d’un incendie, existe-t-il un risque d’intoxication aux cyanures ?
Réponse:
Des cyanures peuvent être libérés dans l’atmosphère au décours d’incendies impliquant la combustion des polyurethanes ou autres matériaux plastiques. Les cyanures se lient aux cytochromes oxydases et empêchent la phosphorylation oxydative. Ils peuvent entraîner la mort. À ce que je sache, il n’est pas facile d’obtenir le dosage de cyanure dans une organisme humain. Si suspecté cliniquement, en particulier si présence d’acidose lactique sévère d’étiologie inexpliquée, on recommande l’emploi d’un antidote. Les “cyanokit” retrouvés dans les salles d’urgence sont à base d’hydroxycobalamine. Les cyanures sont liés par l’hydroxycobalamine pour former du cyanocobalamine, substance inoffensive excrétée par l’urine. Retenez que les patients intoxiqués avec du cyanure ne sont pas cyanosés ( au contraire, leur saturation veineuse en O2 est plus élevée que chez le sujet sain - faute de consommation d’oxygène au niveau cellulaire ) et qu’ils peuvent présenter une haleine d’amandes amer.
Question:
009 - Au décours d’une intoxication au CO, est-ce que l’on constate une augmentation de la ventilation minute ?
Classiquement, dans une intoxication modérée au CO, il n’y a pas d’augmentation du rythme respiratoire. La PaO2 dissoute n’est pas diminuée et le mécanisme d’hypoxémie ne peut être cité comme cause d’augmentation de la ventilation.
Toutefois, il faut réaliser que plus une intoxication au CO est sévère, plus la livraison d’O2 aux tissus sera altérée, laissant place à la glycolyse anaérobique et à la genèse d’acide lactique. L’acidose du sang peut à ce moment être considéré comme un stimulus à la ventilation.
Pour être complet, on doit également soulever le fait qu’une intoxication sévère au CO altère la fonction du SNC et des centres respiratoires s’y trouvant. Ceci peut se compliquer d’une diminution de la ventilation avec élévation de la PaCO2.
Question:
013 - Coment expliquer qu’une hyperventilation peut mener à une syncope ?
Réponse:
Une baisse de la PaCO2 par hyperventilation provoque une vasoconstriction vasculaire réflexe au niveau cérébral. Cette vasoconstriction peut diminuer le débit sanguin cérébral au point de provoquer une syncope.
En présence d’alcalose prononcée, la baisse du calcium ionisé au niveau sérique, contribue probablement à cette modification du tonus vasculaire et à la perception de symptômes d’engourdissements au bout des doigts et des lèvres.
Question:
016 - Comment explique-t-on que la PAO2 est plus élevée dans les sommets pulmonaires?
Dans les unités où le rapport V/Q est élevé, comme dans les sommets pulmonaires, on retrouve une PACO2 plus basse parce que moins de CO2 du sang artériel pulmonaire diffuse à ce niveau. Par ailleurs, le CO2 qui y diffuse est plus facilement évacué par la ventilation, proportionnellement supérieure à la perfusion, dans les sommets.
Considérant la loi de Dalton (relative aux pressions partielles des gaz), la PAO2 est PLUS élevée dans les sommets pulmonaires parce que les unités à rapport V/Q élevé offrent plus plus de place pour l’O2, la PCO2 occupant relativement moins d’espace.
Question:
017 - Comment expliquer qu’un patient en insuffisance cardiaque est plus essoufflé lorsqu’il passe de la position assise à la position couchée (orthopnée )?
Le passage de la position assise à la position couchée augmente le retour veineux des membres inférieurs et de l’abdomen vers le coeur, ce qui cause notamment une augmentation de la pression veineuse pulmonaire.
En présence d’une augmentation de la pression veineuse pulmonaire, l’extravasation de liquide au niveau de l’interstitium et éventuellement des alvéoles (via l’équation de Starling) est plus marquée, ce qui perturbe davantage les échanges gazeux, d’où accentuation de la dyspnée.
L’accroissement du volume de fluide dans l’interstitium des membranes alvéolo-capillaires active les récepteurs J siégeants à ce niveau, ce qui commande, via les centres respiratoires, une respiration rapide et superficielle.
On peut également s’interroger sur le nombre d’unités alvéolaires affectés par une même élévation de la pression veineuse pulmonaire, selon qu’un individu est debout ou couché. Selon vous, est-ce que la surface d’échange alvéolo-capillaire dans les 15 cm les plus déclives du parenchyme pulmonaire est supérieure en position de décubitus ou en position assise ?
Question:
020 - Comment se fait-il que la PaO2 reste normale (avant traitement) dans le cas d’une intoxication au monoxide de carbone (tiré du Guyton)? Est-ce parce que la PaO2 est estimée seulement à partir de la fraction dissoute?
Réponse:
La PaO2 est déterminée uniquement par la fraction dissoute de l’O2 dans le sang. Si un patient intoxiqué au CO n’est pas comateux et que sa ventilation alvéolaire n’est pas diminuée, ses échanges gazeux d’O2 et de CO2 s’effectueront normalement. L’équation des gaz alvéolaires n’est pratiquement pas modifiée par une intoxication au CO puisque le Fi en CO est TRÈS faible comparativement à la Fi en O2. Par conséquent la PaO2, qui correspond à la pression partielle de l’O2 dissout dans le plasma, ne sera pas modifiée par une intoxication au CO.
Question:
022 - Concernant l’obstruction des voies aériennes intra vs extra-thoraciques, comment est-ce possible d’avoir une obstruction fixe ? Le calibre des voies aériennes n’est-il pas constamment influencé par l’inspiration et l’expiration ?
Premièrement, il faut faire une différence entre une obstruction intra-thoracique et une obstruction extra-thoracique. Les obstructions extra-thoraciques ne sont pas soumises au jeu des pressions pleurales, mais elles demeurent soumises à la baisse de la pression à l’intérieur des voies aériennes lors de l’inspiration. Ne pas oublier qu’une portion de la trachée est extra-thoracique.
Deuxièmement, que l’obstruction soit intra ou extra-thoracique, elle peut être fixee. Par exemple, dans un processus tumoral assez extensif, il peut y avoir un effet de manchon épais autour d’une bronche empêchant la transmission des variations de pression pleurale jusqu’au niveau des parois bronchiques. Dans d’autres circonstances, comme suite au retrait d’une trachéostomie, les tissus peuvent anormalement se cicatriser au point de faire place à un magma de tissu fibreux obstruant de façon fixe le calibre de la trachée.
Question:
025 - Dans l’embolie pulmonaire, comment expliquer l’hypoxémie et les perturbations de l’équilibre acido-basique ?
Dans l’embolie pulmonaire, l’hypoxémie est principalement attribuable à des inhomogénités V/Q ( zones de bronchoconstriction avec persistance de perfusion ).
Fréquemment, au décours d’une embolie pulmonaire, nous identifions une alcalose respiratoire. Si l’individu est incapable d’augmenter sa ventilation alvéolaire ( ex.: patient curarisé sous ventilation mécanique ou patient avec MPOC sévère ) l’addition d’un espace mort au décours de phénomènes emboliques peut se traduire par une acidose respiratoire.
Finalement, si les embolies pulmonaires se compliquent d’une insuffisance cardiaque droite importante avec répercussion sur la FeVG, une hypoperfusion tissulaire peut s’en suivre. Qui dit hypoperfusion tissulaire dit métabolisme cellulaire anaérobique et acidose métabolique.
029 - Dans le codex, vous dites qu’une augmentation en FiO2 cause une augmentation du gradient alvéolo-artériel ? Pourriez-vous m’expliquer comment?
J’ai déjà fait des recherches à ce sujet, sans trouver de réponses qui me satisfassent. Mon hypothèse est que la contribution des shunts physiologiques y est pour quelquechose, mais ce n’est qu’une hypothèse!
Question:
034 - Dans un SDRA, je comprends que l’hypoxémie s’explique à la fois par un shunt, un mismatch et un problème de diffusion. Comment expliquer les variations de PCO2 d’un patient avec SDRA respirant spontanément ou via un «respirateur»? Est-ce que la meilleure diffusion du CO2 (vs O2) à travers les alvéoles fibrosées explique à elle seule l’absence d’hypercapnie?
(Éditer le: mercredi, 24 août 2011, 09:52)
En phase précoce d’un SDRA, un patient hyperventile et présente parfois de l’hypocapnie. Au fur et à mesure que son travail respiratoire augmente, en raison d’une compliance diminuée de son poumon, ses muscles respiratoires s’épuisent et il s’hypoventile. On peut alors constater de l’hypercapnie.
Sur un «respirateur» (c’est-à-dire sous support ventilatoire mécanique), ce sont les paramètres de ventilation (fréquence respiratoire et volume courant) qui régularisent l’état ventilatoire d’un patient. D’autres paramètres (comme la FiO2) visent à corriger l’hypoxémie. Il faut ajuster (prescrire) ces paramètres tous les jours pour s’assurer que les échanges gazeux soient maintenus dans les limites de la normale, le plus possible.
Question:
035 - Doit-on traiter différemment une infection des voies respiratoires survenant chez une personne avec une bronchite chronique non-obstructive comparativement à une infection survenant chez un MPOC ?
Réponse:
Le médecin fait souvent face à un patient avec des symptômes infectieux respiratoires. Il doit tenter de déterminer s’il s’agit d’une bronchite aiguë, d’une surinfection bronchique ou d’une pneumonie acquise en communauté (les anglais utilise le terme pneumonie extra-hospitalière).
La bronchite aiguë est souvent virale, mais peut se compliquer d’une infection bactérienne comme c’est le cas au niveau des voies aériennes supérieures (pharynx, sinus, oreilles). Le terme «surinfection bronchique» est généralement utilisé pour décrire une infection bronchique bactérienne compliquant une “bronchite aigüe” ou une condition respiratoire de base déjà pathologique (ex.: bronchite chronique obstructive ou non). Le terme «exacerbation aiguë de bronchite chronique» est privilégié par certains.
La pneumonie est généralement associée à des symptômes systémiques et des signes auscultatoires particuliers. Il faut retenir:
1) Les pathogènes les plus souvent en cause dans les «surinfections bronchiques» ou “ exacerbations aiguës de bronchite chronique” sont: H. influenzae, S.pneumoniae et M.catharralis. Plus la MPOC est sévère et/ou associée à d’autres variables ( comme la prise de stéroïdes ou le recours fréquent à des antibitiques ), plus il y a de risque de retrouver au niveau de l’arbre bronchique des souches microbiennes inhibant les bêta-lactamases ou résistantes aux antibiotiques communément utilisés ( ex.: K.pneumoniae, enterobactéries, pseudomonas aéroginosa et staphaureus resistant à la méthicilline). Ainsi, notre choix d’antiobiothérapie sera modulé par le niveau de sévérité clinique de la bronchite chronique ou de la MPOC et les variables ci-haut mentionnés ( cf.; les lignes directrices de la société canadienne de thoracologie pour le traitement de la MPOC - version pour les médecins de famille ).
2) Finalement, les germes «atypiques» doivent être considérés dans l’étiologie des cas de pneumonie acquise en communauté, en plus du S.pneumoniae, de l’H.influenzae, du S.aureus, et de quelques bâtonnets Gram négatif. Le recours à une classe d’antibiotique couvrant plusieurs germes communs des voies respiratoires et les germes atypiques est ainsi souvent privilégié(ex.: nouvelles macrolides).
Question:
040 - Est-ce que l’administration d’un supplément d’O2 chez un MPOC avec hypercapnie peut aggraver son hypercapnie? et par quels mécanismes cela peut-il se produire si c’est le cas ?
Oui, il est très important de retenir qu’une oxygénothérapie “non-contrôlée” peut aggraver une hypercapnie chez un patient MPOC ( en particulier le patient MPOC déjà hypercapnique ).
Les mécanismes en cause sont toutefois mal élucidés. Ceux résumés aux p 235 et 236 de la 5ème édition du Weinberger sont les suivants:
1- Diminution de la ventilation-minute dûe à la perte du stimulus hypoxique au niveau des chémorécepteurs périphériques ( Jadis, on croyait que c’était la principale explication du phénomène d’hypercapnie suite à l’administration d’O2. De nos jours, on lui attribue beaucoup moins d’importance )
2- Accentuation des inhomogénéités V/Q secondaire à la perte de la vasoconstriction hypoxique réflexe sous l’effet d’administration d’un surplus d’O2. Dans les unités où il y a perte de la vasoconstriction réflexe, les rapports V/Q diminuent MAIS globalement, dans les poumons, on constate une augmentation de l’espace mort physiologique dûe à la redistribution de la circulation pulmonaire avec diminution relative de l’apport sanguin dans les zones mieux ventilées. Qui dit augmentation de l’espace mort physiologique dit diminution de la ventilation alvéolaire « efficace ». Chez un individu repoussé aux confins de sa ventilation, en raison d’une MPOC sévère, l’augmentation de l’espace mort physiologique se traduira par une augmentation de la PaCO2.
3- L’effet Haldane se traduit par la perte d’affinité de l’Hb pour le CO2 plus le milieu ambiant est riche en O2. Chez l’individu sain, ce déplacement du CO2 vers le plasma n’a aucune conséquence néfaste puisque l’individu est en mesure d’adapter sa ventilation minute pour maintenir un niveau stable de PCO2 dans son sang. Toutefois, chez le patient faisant déjà face à un plafond ventilatoire ( étant incapable d’augmenter sa ventilation-minute ), ce surplus de CO2 peut contribuer à une augmentation de sa PCO2 avec aggravation de l’acidose respiratoire.