Examen mi-session Flashcards
Qu’est-ce que la démocratie représentative, et comment se différencie-t-elle des autres formes de démocratie ?
La démocratie représentative est un système dans lequel les citoyens élisent des représentants qui prennent les décisions politiques en leur nom. Ce type de démocratie permet aux gouvernants de conserver une certaine indépendance dans leurs décisions par rapport à la volonté directe des électeurs. Contrairement à la démocratie directe, où les citoyens participent directement à la prise de décision, la démocratie représentative délègue cette responsabilité à des élus. C’est le modèle le plus commun dans les sociétés modernes. (Cours 1 : la démocratie représentative et les systèmes électoraux.)
Quels sont les principaux types de systèmes électoraux ? Décris leurs principes de base.
Système électoral majoritaire : Se base sur l’idée qu’un siège par circonscription est attribué au candidat qui reçoit la majorité des voix. Exemples: scrutin uninominal à un tour (SMUT), vote bloqué, vote préférentiel.
Système électoral proportionnel : Attribue plusieurs sièges dans une circonscription proportionnellement aux votes reçus par chaque parti. Les partis ayant 30 % des voix obtiendront environ 30 % des sièges. Exemples : liste ouverte, liste fermée, vote unique transférable (VUT).
Système électoral mixte : Combine des éléments des deux précédents systèmes. Il y a à la fois des sièges attribués de manière majoritaire et d’autres de manière proportionnelle. Exemples : scrutin majoritaire mixte parallèle (SMMP), scrutin majoritaire mixte complémentaire.
Quelles sont les différences entre la représentation descriptive et la représentation substantive ?
Représentation descriptive : Fait référence au fait que les représentants ressemblent, en termes de caractéristiques démographiques (comme le genre, l’ethnicité, etc.), à la population qu’ils représentent.
Représentation substantive : Se concentre sur le fait que les représentants défendent les intérêts et les préférences de leurs électeurs, indépendamment de leur appartenance ou ressemblance démographique.
Explique l’approche sociologique du choix électoral développée par Lazarsfeld à l’École de Columbia.
L’approche sociologique développée à l’École de Columbia met l’accent sur le déterminisme social dans le choix électoral. Selon Lazarsfeld, les préférences politiques sont fortement influencées par des caractéristiques sociales comme le statut socio-économique, la religion, et l’environnement familial. Les électeurs tendent à voter selon leur milieu social. Le modèle de Columbia souligne également l’importance des relations interpersonnelles, car les individus sont influencés par leurs réseaux sociaux homogènes, ce qui renforce la stabilité des choix électoraux.
Qu’est-ce que l’identité partisane selon l’École de Michigan, et comment influence-t-elle le comportement électoral ?
L’identité partisane, selon l’École de Michigan, est une identification affective et durable à un parti politique. Cette identité sert de “filtre cognitif” à travers lequel les électeurs interprètent l’information politique. Elle influence fortement les comportements électoraux, car les individus ont tendance à percevoir et évaluer les candidats et les enjeux en fonction de leur loyauté partisane, parfois de manière biaisée. Même en l’absence de vote, l’identité partisane reste stable et affecte les perceptions politiques à long terme.
Comment le système électoral majoritaire influence-t-il le nombre de partis dans un pays ? (Référence à la loi de Duverger)
Selon la loi de Duverger, le système électoral majoritaire tend à favoriser un système bipartisan. L’effet mécanique de ce système résulte dans la répartition des sièges qui conduit à deux grands partis dominants. De plus, l’effet psychologique amène les électeurs à voter de manière stratégique pour l’un des deux partis les plus susceptibles de gagner, pour éviter que leur vote ne soit “perdu”. Cela réduit les chances de survie des petits partis dans un tel système.
Qu’est-ce que le raisonnement motivé, et comment influence-t-il l’opinion publique et les choix électoraux ?
Le raisonnement motivé est un biais cognitif où les individus interprètent l’information de manière à confirmer leurs croyances et préférences préexistantes, notamment leur identité partisane. Cela signifie que les électeurs filtrent l’information politique pour soutenir leur parti ou groupe de préférence, tout en rejetant les arguments ou les faits contraires. Ce phénomène renforce la polarisation et limite la capacité des électeurs à évaluer objectivement les candidats ou les enjeux.
Comment Zaller conceptualise-t-il l’opinion publique dans son modèle « RAS » (Receive-Accept-Sample) ?
Dans son modèle « RAS », Zaller explique que l’opinion publique est formée à partir des informations que les individus reçoivent des élites politiques ou des médias (Receive), acceptent ou rejettent en fonction de leurs prédispositions (Accept), puis utilisent pour échantillonner leurs réponses lorsqu’ils sont sondés (Sample). L’opinion n’est donc pas figée, mais résulte d’un processus dynamique qui dépend de l’exposition aux messages et des prédispositions individuelles.
Comment la théorie des clivages sociaux de Lipset et Rokkan se manifeste-t-elle dans le système partisan moderne ?
La théorie des clivages sociaux de Lipset et Rokkan soutient que les systèmes partisans reflètent des divisions sociales profondes, telles que la classe, l’ethnie, le rural/urbain, ou les questions régionales. Ces clivages structurent les choix politiques des individus et influencent la stabilité des partis politiques dans une société. Dans le contexte moderne, ces clivages continuent d’exister, mais ils peuvent évoluer, par exemple avec des divisions autour de l’identité culturelle ou de nouvelles questions sociales (comme l’immigration), modifiant ainsi le paysage partisan.
Quelle est l’importance des campagnes électorales dans le modèle de Columbia comparé au modèle de Michigan ?
Dans le modèle de Columbia, les campagnes électorales ont un effet limité. Les électeurs tendent à être influencés principalement par leurs réseaux sociaux et leur milieu socio-économique, ce qui signifie que leur choix de vote est souvent déjà déterminé avant même la campagne.
Dans le modèle de Michigan, l’identité partisane joue un rôle clé, mais les campagnes électorales peuvent tout de même influencer les électeurs à court terme, notamment par des enjeux ou des évaluations des candidats. Cependant, l’identité partisane sert toujours de filtre pour interpréter l’information.
En quoi la polarisation identitaire diffère-t-elle de la polarisation attitudinale, et comment ces concepts influencent-ils le comportement électoral ?
La polarisation identitaire se base sur des liens affectifs forts avec un groupe (par exemple, l’affiliation partisane), où les individus ressentent une aversion émotionnelle envers les membres de l’autre groupe, même sans désaccord idéologique fort. En revanche, la polarisation attitudinale se concentre sur des désaccords profonds sur les enjeux politiques ou les politiques publiques. Ces deux formes de polarisation influencent le comportement électoral en rendant plus difficile le compromis politique et en accentuant la loyauté à un groupe ou parti, même si les désaccords sur les politiques sont faibles.
Comment le concept de vote stratégique influence-t-il les systèmes électoraux proportionnels et majoritaires ?
Dans un système majoritaire, le vote stratégique est courant car les électeurs peuvent être amenés à voter pour un candidat qu’ils considèrent comme “le moins pire” pour éviter qu’un autre, plus éloigné de leurs préférences, ne gagne. Cela réduit la représentation des petits partis et favorise les grands partis. En revanche, dans un système proportionnel, les électeurs sont moins incités à voter stratégiquement, car les petits partis ont plus de chances d’obtenir des sièges, ce qui favorise une représentation plus fidèle des préférences politiques des citoyens.
Quel lien existe-t-il entre la loi de Duverger et la stabilité des systèmes partisans dans les systèmes électoraux majoritaires ?
La loi de Duverger stipule que les systèmes électoraux majoritaires tendent à favoriser un système bipartisan. Ce phénomène s’explique par deux effets : un effet mécanique, où la distribution des sièges favorise les grands partis, et un effet psychologique, où les électeurs votent stratégiquement pour les partis dominants. Ces deux effets combinés contribuent à la stabilité des systèmes partisans en réduisant la fragmentation et en consolidant la compétition autour de deux grands partis. Cette stabilité peut, toutefois, limiter l’émergence de nouveaux partis ou d’alternatives politiques.
En quoi la notion de “low-information rationality” de Popkin remet-elle en question le modèle de l’électeur pleinement rationnel ?
Le concept de low-information rationality de Samuel Popkin suggère que les électeurs, en raison du coût élevé de la recherche d’information politique, utilisent des heuristiques (raccourcis cognitifs) pour prendre des décisions. Plutôt que de collecter et analyser toute l’information disponible, ils se fient à des indices simples comme l’identité partisane, les symboles, ou les déclarations des élites. Cela remet en question le modèle classique de l’électeur rationnel qui suppose un calcul minutieux des coûts et bénéfices. La rationalité des électeurs est ainsi plus limitée mais souvent efficace dans les environnements complexes.
Comment Bourdieu critique-t-il l’idée d’opinion publique dans son texte “L’opinion publique n’existe pas” ?
Dans son essai “L’opinion publique n’existe pas”, Pierre Bourdieu critique l’idée même d’une opinion publique homogène et stable. Il soutient que les sondages et enquêtes d’opinion créent artificiellement une idée d’opinion publique en négligeant les non-réponses et en imposant des problématiques qui ne reflètent pas les préoccupations réelles des citoyens. Pour Bourdieu, l’opinion publique est une construction statistique qui masque les rapports de domination, et qui simplifie à outrance la diversité et la complexité des opinions individuelles.
Comment la compétence politique influence-t-elle le comportement électoral, et quelles sont ses dimensions principales ?
La compétence politique désigne la capacité d’un individu à comprendre et participer aux affaires politiques. Elle est souvent mesurée en fonction du niveau de connaissance politique, de la cohérence des attitudes politiques, et de la stabilité des préférences dans le temps. Une compétence politique élevée permet à l’électeur de faire des choix éclairés et cohérents avec ses valeurs et ses intérêts. À l’inverse, une compétence limitée conduit souvent à l’utilisation de raccourcis cognitifs (heuristiques), tels que l’identité partisane, pour prendre des décisions politiques.
Sources:
Cours 5 : la compétence politique
Compétence et repérage politiques en France et aux États-Unis - Tiberj, V. (Tiberj met en lumière les différences dans la manière dont les électeurs des deux pays se repèrent et prennent des décisions en fonction de leur compétence politique.)
Zaller, J. (2001). Repenser l’opinion : Extrait de The Nature and Origins of Mass Opinion
Compare les systèmes électoraux américain et canadien. Quels sont les impacts de ces systèmes sur la représentation politique et la stabilité des partis ?
Les États-Unis utilisent un système majoritaire (scrutin uninominal à un tour - SMUT) pour les élections présidentielles et législatives, ce qui favorise un système bipartisan, comme l’explique la loi de Duverger. Le Canada utilise également un système majoritaire pour les élections fédérales, mais le paysage politique y est plus fragmenté, avec plusieurs partis en compétition, même si deux partis dominent (Parti libéral et Parti conservateur). Ce système tend à sous-représenter les petits partis au niveau fédéral, ce qui pose des questions d’équité démocratique. En revanche, le Québec utilise parfois des systèmes proportionnels lors de certaines consultations ou débats politiques.
Les différences entre les élections fédérales canadiennes et les élections provinciales québécoises. Quels sont les enjeux spécifiques au Québec qui pourraient influencer le comportement électoral ?
Les élections fédérales canadiennes se déroulent selon le système majoritaire, avec des partis nationaux comme le Parti libéral, le Parti conservateur, et le Nouveau Parti démocratique. En revanche, les élections provinciales au Québec se concentrent souvent sur des enjeux identitaires et culturels propres à la province, comme le débat souverainiste-fédéraliste ou les questions liées à l’immigration et la laïcité. De plus, le Québec voit émerger des partis provinciaux comme la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Québec Solidaire, qui répondent davantage aux préoccupations régionales et à l’identité québécoise.
En quoi les systèmes électoraux proportionnels européens diffèrent-ils des systèmes majoritaires nord-américains, et comment cela influence-t-il la représentation politique ?
Les systèmes électoraux proportionnels européens, tels que ceux utilisés en Allemagne ou en Suède, attribuent les sièges de manière proportionnelle aux votes reçus par chaque parti. Cela permet une représentation plus fidèle des préférences politiques des citoyens et favorise la création de coalitions entre partis. En revanche, les systèmes majoritaires nord-américains, comme celui des États-Unis et du Canada, tendent à sur-représenter les grands partis et à sous-représenter les petits, limitant ainsi la diversité politique au sein des parlements. Cette différence crée également des gouvernements plus stables en Amérique du Nord, mais moins représentatifs.
Quelles sont les similarités et les différences entre le comportement électoral des citoyens américains et canadiens dans le cadre de la polarisation politique croissante ?
Aux États-Unis, la polarisation idéologique et identitaire est devenue un phénomène marquant, les électeurs étant de plus en plus divisés sur des lignes partisanes rigides (Républicains vs. Démocrates). Cette polarisation se manifeste non seulement dans les attitudes politiques mais aussi dans l’identification affective à un parti. Au Canada, bien que les divisions politiques existent, elles ne sont pas aussi marquées qu’aux États-Unis. Cependant, des tendances à la polarisation se développent autour de questions comme le changement climatique, les droits des Autochtones et l’immigration. Les différences régionales, notamment entre le Québec et les autres provinces, jouent également un rôle important dans le comportement électoral canadien.
Comment les concepts de polarisation et de vote stratégique s’appliquent-ils aux élections à venir (américaines et canadiennes) ? Quels sont les enjeux majeurs dans ces deux contextes ?
Aux États-Unis, la polarisation politique a accru l’importance du vote stratégique, surtout dans les États dits “battleground states” où l’issue de l’élection peut se jouer. Le vote stratégique permet aux électeurs de voter pour le candidat qu’ils considèrent comme ayant le plus de chances de gagner contre l’adversaire qu’ils souhaitent éviter. Au Canada, le vote stratégique pourrait également jouer un rôle, particulièrement en raison de la fragmentation du vote entre plusieurs partis comme le Parti libéral, le Parti conservateur, et le Nouveau Parti démocratique (NPD). Les enjeux actuels incluent la relance économique post-COVID, les changements climatiques, et les relations avec les peuples autochtones.
Comment les systèmes partisans en Amérique du Nord et en Europe réagissent-ils aux clivages sociaux et aux nouveaux mouvements politiques (ex. : populisme, environnementalisme) ?
En Amérique du Nord, les clivages sociaux traditionnels (classe, religion, et ethnoculture) demeurent importants, mais de nouveaux mouvements, tels que le populisme et l’environnementalisme, modifient la dynamique des systèmes partisans. Aux États-Unis, le populisme, incarné par des figures comme Donald Trump, a profondément transformé le Parti républicain. Au Canada, l’environnementalisme a gagné en importance, notamment avec la montée du Parti vert et la politique climatique du Parti libéral. En Europe, les systèmes proportionnels permettent une meilleure intégration de ces nouveaux mouvements dans les systèmes partisans, avec l’émergence de partis verts ou populistes qui peuvent entrer au parlement sans avoir à obtenir une majorité.
Qu’est-ce qu’un système électoral ?
Un système électoral est un ensemble de règles qui régissent la manière dont les citoyens expriment leurs opinions sur les candidats et les partis à travers le vote, et comment ces votes se traduisent en sièges dans une institution politique.
Quelle est la principale différence entre un système électoral majoritaire et un système électoral proportionnel ?
Un système électoral majoritaire attribue un siège au candidat ayant remporté la majorité des votes dans une circonscription, tandis qu’un système électoral proportionnel attribue des sièges en fonction du pourcentage de voix obtenues par les partis dans une circonscription.
Qu’est-ce que le vote stratégique ?
Le vote stratégique se produit lorsque les électeurs choisissent de voter pour un candidat qui n’est pas nécessairement leur préféré, mais qui a de meilleures chances de gagner contre un candidat qu’ils veulent absolument éviter.
Que sont les clivages sociaux selon Lipset et Rokkan ?
Les clivages sociaux, selon Lipset et Rokkan, sont des divisions profondes dans la société (par exemple, classe sociale, religion, rural/urbain) qui structurent la compétition entre partis politiques. Ces clivages sont souvent reflétés dans les systèmes partisans.
Qu’est-ce que l’identité partisane ?
L’identité partisane est une identification affective d’un individu à un parti politique particulier. C’est un lien durable qui influence la manière dont les électeurs perçoivent et interprètent l’information politique, souvent de manière biaisée.
Qu’est-ce qu’un parti attrape-tout ?
Un parti attrape-tout est un parti politique qui cherche à attirer un large éventail d’électeurs en modérant ses positions idéologiques et en visant à répondre à des préoccupations variées plutôt que de représenter un groupe spécifique ou une idéologie stricte.