Examen intra Flashcards
Selon le Petit Robert, l’évaluation est “l’action d’évaluer, de déterminer la valeur ou l’importance (d’une chose)”.
Pourquoi l’évaluation est-elle lourde de conséquence en psychoéducation ?
En psychoéducation, ceci est lourd de conséquence puisque vous portez un jugement sur une personne, ses limites et ses forces, son potentiel adaptatif, son avenir, sa famille, etc.
L’évaluation est indissociable de l’intervention. Expliquez.
L’évaluation occupe (ou devrait occuper) une place centrale en sciences sociales, incluant dans la pratique psychoéducative.
En fait, c’est un problème éthique de ne pas faire une évaluation avant d’intervenir
En clinique, beaucoup de temps est alloué à l’évaluation d’une intervention. Vrai ou faux ?
Faux.
Des sondages auprès de psychologues révèlent qu’en réalité :
- peu de temps est dévoué à l’évaluation
- peu de cliniciens évaluent systématiquement les effets de leurs thérapies/interventions
Des études ont montré que même en psychologie, où la formation à l’évaluation est obligatoire, les psychologues se servent peu des données disponibles et basent leurs pratiques sur leur «sens clinique» de ce que le client a besoin ou de ses progrès …
Pourquoi dit-on que l’évaluation est négligée en psychoéducation au Québec ?
En psychoéducation au Québec, il y a encore trop peu d’évaluation et en plus, elle est trop souvent effectuée de façon un peu négligée (instruments non validés au Québec, pas de normes québécoises, non respect du protocole d’administration, etc.)
Pourquoi le rapport d’évaluation psychoéducative est-il l’exemple parfait de l’importance de l’évaluation ? (2)
- Il reste associé à vous pour la postérité !
Un rapport d’évaluation daté et signé – qu’il s’agisse d’une œuvre géniale ou d’un travail bâclé honteux – est un acte professionnel qui vous sera attribué pour toute votre carrière - Peut avoir des implications légales
Si vous faites partie d’un ordre professionnel, vous pourriez même être poursuivi pour le contenu d’un rapport d’évaluation … et ça arrive !
L’acte d’évaluer est au cœur même de la définition de la profession. Qu’est-ce que l’évaluation selon l’OPPQ ?
«L’évaluation consiste en la description, l’analyse et l’interprétation d’une situation ou d’un phénomène en vue de fournir des données utiles à la prise de décision dans la poursuite d’un objectif ou d’un but »
L’évaluation exige que le professionnel pose un JUGEMENT sur la situation d’une personne à partir des informations dont il dispose
Quelles sont les différentes étapes de l’évaluation selon l’OPPQ ? (3)
- une étape de collecte de données visant à décrire et à comprendre la situation problématique
- une étape d’analyse des données dans le but de dresser un bilan clinique
- une étape de communication qui inclut généralement la rédaction d’un rapport et/ou un exposé dans une équipe multidisciplinaire
Les professionnels de l’intervention psychosociale adoptent de plus en plus une pratique basée sur l’évidence empirique, ou basée sur des données probantes, ou fondée sur des preuves, etc.
Pour que la pratique soit prise au sérieux, il faut donc une approche basée sur l’évidence empirique. Quels sont les problèmes que cette approche tente de résoudre ? (3)
- Problèmes dans la sélection des méthodes d’évaluation
Ex. Mesures projectives pour déterminer la garde d’un enfant ? - Problèmes dans la valeur scientifique des instruments d’évaluation employés (i.e., propriétés psychométriques)
- Problèmes dans l’interprétation des données cliniques tirées d’un instrument
Quels sont les deux principes qui sous-tendent l’évaluation basée sur l’évidence empirique ?
(1) Les théories du développement normal et de psychopathologie développementale ainsi que les recherches scientifiques doivent guider la sélection des construits à être évalués ainsi que les méthodes d’évaluation à utiliser
(2) Des instruments avec de bonnes propriétés psychométriques démontrées doivent être utilisées
Quels sont les sept grands objectifs de l’évaluation ?
- Dépister : déterminer les populations plus à risque de présenter un trouble
- Établir un diagnostic
- Établir un pronostique
- Faire une conceptualisation de cas (en psychoéducation, «évaluation fonctionnelle»)
- Évaluation des effets d’une intervention
- Évaluation de la mise en œuvre d’une intervention
- Développement de programmes d’intervention
Comment la théorie influence-t-elle l’évaluation ? (2)
- La théorie guide l’intervention
- Propose les facteurs qui devraient être changés ou modifiés, les médiateurs de l’intervention, etc. - La théorie devrait aussi guider l’évaluation
Propose les concepts qui devraient être évalués
«Les observations impliquent toujours la théorie»
Par ex., Théorie à la base de la psychoéducation (i.e., Gendreau):
- Intervention en groupe (jeunes, intervenants, processus de groupe)
- Activités de réadaptation (e.g., entrainement aux habiletés sociales, régulation de la colère, etc.)
Quels sont les grandes catégories d’instruments d’évaluation utiles en psychoéducation ? Y a-t-il beaucoup d’instruments qui y sont associés ?
- Comportements, émotions et cognitions des individus en difficulté ou à risque : il en existe plusieurs, même probablement trop
- Processus de groupe : il en existe quelques uns, mais somme toute peu
- Nature et qualité de l’intervention : il en existe très peu. Peu d’instrument pour mesurer l’intervention psychoéducative.
Selon Gendreau (2001) et Renou (2005), l’évaluation est une opération professionnelle qui accompagne le processus d’intervention tout au long de sa séquence.
Pourquoi l’évaluation doit-elle nécessairement précéder une intervention ? (2)
Sinon :
1. Comment savoir sur quoi intervenir?
- Comment savoir si les choses ont réellement changées, donc si notre intervention est efficace?
Si elle a des effets iatrogènes?
Au Québec, les instruments d’évaluation qui étaient traditionnellement utilisés en psychoéducation étaient la consultation des rapports existants et des observations directes dans le milieu et les grilles d’observation «maison» (e.g., cahier de bord, etc.)
«Vécu partagé» et discussions de cas entre intervenants, informelles ou en équipe
Les choses n’ont pas beaucoup changé au Québec pendant ~30 ans, mais on constate une grande amélioration, surtout suite au PL 21. Quelles sont ces améliorations ? (4)
- des instruments ont été développés dans le cadre de recherches évaluatives
- des exigences éthiques/déontologiques plus strictes ont vues le jour suite à la mise en place de l’OCCOPPQ, maintenant l’OPPQ. Développements législatifs (e.g., PL 21)
- Reconnaissance accrue de l’importance d’évaluer la nature et l’efficacité de nos interventions
- Tout ça a mené à des efforts de traduction et d’adaptation d’instruments en français
La question de l’évaluation des jeunes en difficulté revient régulièrement à l’ordre du jour des réflexions des gestionnaires et des praticiens à l’occasion de comités consultatifs, de tables de concertation et de colloques professionnels
Les commissions gouvernementales rappellent constamment, depuis au moins 45 ans, la nécessité de faire de l’évaluation (différentes commissions d’enquêtes).
Quel est l’état de l’évaluation dans les Centres Jeunesse ?
Les deux lois relatives à la jeunesse en difficulté (LPJ, LSJPA) sont plutôt évasives concernant l’évaluation
Les Centres jeunesse au Québec ne proposent généralement pas aux intervenants des protocoles d‘évaluation standardisés à utiliser de façon systématique
Les intervenants disposent donc seulement de leur «protocole d’évaluation personnel», qu’ils appliquent plus ou moins systématiquement
Une des raisons est qu’on manque d’instruments d’évaluation en français développés et validés selon des critères scientifiques rigoureux
Les questionnements reliés à l’évaluation et à la prédiction des comportements sont-ils nouveaux dans l’histoire ?
Fonctionnaires de l’empire chinois (1er Empire Chin) évaluaient les individus pour sélectionner les dirigeants militaires et ceux qui travailleraient pour l’empereur
Philosophes de l’Antiquité et de la Renaissance tentaient de prédire le comportement à partir du «tempérament»
De façon plus contemporaine, l’évaluation dite «standardisée» a débutée à la fin du 19e et au début du 20e siècle par l’évaluation de l’intelligence (capacités cognitives)
- Travaux de Binet pour identifier les enfants «déficients mentaux», travaux de Galton et Cattell pour évaluer différents aspects de l’intelligence, etc.
Un peu plus tard, l’évaluation de la personnalité pour les recrues et les hauts gradés des forces armées et pour les organisations de travail
Avec la montée de l’approche scientifique, les citoyens et les ordres professionnels (et, en réaction, les politiciens) s’attendent à ce que les méthodes d’intervention utilisées avec les individus en difficulté aient une certaine rigueur scientifique.
À quoi s’attendent-ils ? (3)
- Leur efficacité démontrée empiriquement
- L’absence d’effet délétères (ou iatrogènes) doit aussi être démontrée («primum non nocere»)
- Pour qu’un phénomène ou un construit soit dit «scientifique», il doit pouvoir être mis à l’épreuve par la méthode scientifique, et donc, doit être mesurable, vérifiable et reproductible
Qu’est-ce qu’un construit ?
Les construits sont des entités dont on croit à l’existence dans la nature (i.e., on croit que ça existe vraiment), mais que généralement on ne peut pas mesurer directement.
Un construit est une «entité abstraite, hypothétique, qui est inférée à partir d’un ensemble de choses directement observées (e.g., pensées, émotions, comportements)» (Raykov & Marcoulides, 2011)
C’est pour cette raison qu’on parle aussi souvent de «construit latent» ou de «trait latent»
e.g., On croit à l’existence de la dépression, mais on ne peut pas mesurer «ça» directement (c’est latent), il faut poser des questions sur l’humeur, le sommeil, l’alimentation, les pensées suicidaires, etc. (observés)
Sur quoi sont basés les construits ?
Les construits, qu’ils soient dans les sciences physiques (présumées plus «dures») ou humaines et psychologiques (présumées plus «molles»), sont souvent basés sur une théorie de ce qu’on pense de l’univers dans lequel on vit. Les construits qui sont utilisés en sciences humaines sont souvent basés sur une théorie (ex., dépression majeure ou TDAH selon le DSM, psychopathie selon Hare, etc.)
e.g., en astrophysique, où les chercheurs font des prédictions largement plus précises qu’en psychologie ou même qu’en médecine, on étudie les supernovas, les trous noirs, etc.
Quels sont les éléments nécessaires pour qu’un construit soit considéré comme scientifique ? (2)
- pouvoir les mesurer adéquatement (validité) et de façon précise (fidélité)
- pouvoir les mettre à l’épreuve empiriquement de façon répétée – implique donc une grande rigueur
Selon l’OPPQ, qu’est-ce qui doit être évalué?
«L’évaluation réservée est différentielle et multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle tient compte d’une variété de facteurs dont la mise en relation permettra d’arriver à cerner le problème de la personne.» (OPPQ, 2014)
Que doit-on évaluer en psychopathologie développementale ?
« les expert.e.s en psychopathologie développementale cherchent à faire uneÉVALUATION EXHAUSTIVE des processus biologiques, psychologiques, sociaux et culturels et tenter de COMPRENDRE COMMENT ces différents niveaux d’analyse influencent les différences individuelles, la continuité et la discontinuité des profils D’ADAPTATION ET D’INADAPTATION ainsi que les différentes TRAJECTOIRES par lesquelles les formes d’adaptation apparaissent»
Interactions entre les caractéristiques individuelles (p. ex. biologiques, psychologiques) et l’environnement (p. ex. ami.e.s, emploi)
“Un problème d’adaptation est une adaptation d’un individu face à un environnement inadéquat” Expliquez.
Des comportements inadaptés dans un milieu peuvent être parfaitement adaptés dans un autre.
Ex. les jeunes de Pinel ne savent pas des habiletés sociales de base car ils ont appris les habiletés sociales autres de leur milieu.
L’évaluation et l’intervention doivent cibler les caractéristiques ________ ET __________.
Personnelles
Environnementales
Autrement dit, l’évaluation doit se faire dans plusieurs contextes pour être sur que le comportement n’est pas du à l’environnement plutôt qu’uniquement à la personne.
Pourquoi est-il important d’évaluer les compétences, les forces et les facteurs de protection en psychopathologie développementale ?
Évaluer les compétences et les forces puisqu’elles sont souvent des leviers utiles dans un PI efficace
Plus difficile de changer un comportement «inadapté» ou un facteur de risque; plus facile de travailler avec les individus en misant entre autres sur leurs forces et leurs préférences
Un système de classification est nécessaire pour organiser les aspects centraux d’une discipline scientifique. En psychiatrie/psychologie la classification est la base pour organiser les connaissances scientifiques. Qu’est-ce qu’une classification ?
Placer des objets (ou des construits psychologiques) dans des catégories distinctes, ou sous-groupes, à partir de certaines règles
On peut classifier des items (approche dimensionnelle et modèle multivarié) ou des individus (approche catégorielle et modèle médical)
Quelle est la différence entre un corrélat, un facteur de risque statique et un facteur de risque causal ?
Corrélats : facteurs qui arrivent en général en même temps, mais dont la corrélation n’a pas été encore confirmée expérimentalement. Prédécesseur du facteur de risque.
Facteur de risque statique : permanent dans le temps. Ex. Abus à l’enfance, être un homme, etc.
Facteur de risque causal : qui est l’élément déclencheur. Peut être difficile à déterminer.
Dans l’approche dimensionnelle, on classifie des _______ pour former des _________ ou des ______________.
On cherche une __________ qui permet de classifier tous les items qui définissent le (ou les) construit d’intérêt dans des dimensions qu’on veut mutuellement exclusives (ou orthogonales) : est-ce que les items sont assez liés pour mesurer le même construit ?
Items (ou facteurs)
Dimensions
Traits latents
structure factorielle : on fait passer le questionnaire à beaucoup de gens et ont regarde si ils répondent de la même façon aux mêmes questions.
Quel est le coefficient limite pour mesurer si les items mesurent le même construit ?
Au dessus de 0,4.
Dans l’approche dimensionnelle, les traits sont _________. Expliquez.
Bipolaires : on identifie des différences entre les individus le long d’un continuum.
Il est assumé que tous les individus «possèdent»le trait, mais à divers degrés.
On identifie donc des différences quantitatives entre les personnes (aka, différences individuelles)entre un pôle positif et un pôle négatif
On doit choisir un critère pour déterminer si un niveau (score) est normal ou «anormal», à l’aide d’une norme.
Selon l’approche catégorielle, on classifie des individus pour former des _______, ou ____________ ou _________.
On ne veut pas des regroupements d’items, mais des regroupements de personnes
P. ex. les enfants qui manifestent un nombre déterminé de symptômes d’inattention et d’hyperactivité sont classifiés dans les types de TDAH (type mixte ou type inattention seulement), alors que les enfants qui n’atteignent pas le nombre de symptômes sont classifiés dans le type «sans problème»
Types
Profils latentes
Classes latentes
Quels sont les trois types de regroupements de personnes dans l’approche catégorielle ?
- Sur une base exclusivement théorique
P. ex., typologie Myers-Briggs, typologie de la violence conjugale de Johnson, théorie de la délinquance de Moffitt, typologie des habiletés parentales de Baumrind
2) À partir de recension des connaissances tirées de la littérature scientifique
P. ex., DSM-5, ICD-11
3) Sur une base empirique (typologies empiriques), basée sur la recherche.
On utilise des analyses statistiques : analyse de regroupement (“cluster analysis”) ou modélisation de distributions mixtes (“mixture modeling”).
Ex. Une typologie de l’adaptation comportementale de l’enfant basée sur l’évaluation des parents.
Dans l’approche catégorielle, on cherche une typologie (qu’on appelle parfois taxinomie) qui permet de classifier tous les individus de la population dans des _____________, mutuellement exclusives
On identifie donc des différences ________ entre les personnes
Certains types sont des individus bien adaptés (la majorité), d’autres sont des individus «inadaptés»
catégories discrètes
qualitatives
Le DSM-5 est un système de classification (ou nosologiques) des troubles mentaux (ou psychopathologies) qui est très utilisé, et utile pour la communication entre intervenants, entre les institutions, etc… mais attention à l’étiquetage!!
Quels sont les problèmes de validités des diagnostics du DSM ? (3)
1) La complexité de l’adaptation humaine fait qu’il est souvent irréaliste de dichotomiser (perd sévérité)
2) Tous les symptômes pertinents ne sont pas nécessairement présents dans la liste préétablie
3) Problèmes avec algorithmes de classification : comme les symptômes sont très différents d’un individu à l’autre ayant le même diagnostic, comment déterminer le cas le plus grave ou celui avec un pronostic négatif ?
Qu’est-ce qu’un modèle mixte ?
Un modèle qui inclus les approches dimensionnelle et catégorielle.
Selon l’OPPQ (2014), « l’évaluation réservée implique le__________ du professionnel, au même titre que le diagnostic du médecin, ainsi que la communication de ce jugement.
L’évaluation et ses conclusions ont ___________ sur le plan professionnel
Il en est tout autrement de la détection, du dépistage, de l’appréciation et de la contribution … qui ne conduisent pas à statuer sur l’existence de difficultés précises ni sur les répercussions à plus long terme de ces difficultés dans la vie de la personne
Jugement clinique
Statut d’autorité
Qu’est-ce que la détection ?
relever des indices de trouble non encore identifié ou de facteurs de risque dans le cadre d’interventions dont les buts sont divers»
Qu’est-ce que le dépistage ?
«départager les personnes qui sont probablement atteintes d’un trouble non diagnostiqué ou d’un facteur de risque d’un trouble, des personnes qui en sont probablement exemptes»
Qu’est-ce que l’appréciation ?
«prise en considération des indicateurs (symptômes, manifestations cliniques, difficultés ou autres) obtenus à l’aide d’observations cliniques, de tests ou d’instruments»
Qu’est-ce que la contribution ?
«réfère à l’aide apportée par différent.e.s intervenant.e.s à l’exécution de l’activité réservée au professionnel»
Comment compare-t-on l’évaluation et le dépistage ?
Dépistage veut prédire des problèmes pas encore présents ou pas encore cliniquement graves
Comment compare-t-on un trouble et le diagnostic ?
Trouble est la condition clinique d’un patient, le diagnostic est l’étiquette qui représente l’information à propos de cette condition
Comment compare-t-on un diagnostic et une hypothèse Clinique/Diagnostique ?
Diagnostic: Assignation formelle d’un individu dans une catégorie d’un système de classification (p. ex., DSM-5)
Hypothèse diagnostique: Hypothèse de travail clinique servant à faire une conceptualisation de cas et à guider l’intervention (peut être dérivée des mêmes critères)
Comment compare-t-on un pronostic et une hypothèse pronostique? Qu’est-ce qu’il faut connaitre pour statuer sur le pronostic ?
Pronostic: jugement porté sur l’évolution, la durée (ou la stabilité) et les conséquences futures d’un diagnostic, dans le cas où aucune intervention ne serait effectuée
À noter que pour établir un pronostic valide et fiable, il faut connaître :
- Continuité / stabilité du trouble
- Facteurs de risque, d’aggravation, de persistance et de récidive / rechute
- Facteurs de protection et de désistement
Quels sont les 4 grandes étapes du diagnostic différentiel ?
- Est-ce qu’on est vraiment en présence d’un problème, d’une psychopathologie, ou est-ce un problème contextuel ou réactionnel transitoire ?
- Considérer explicitement différentes hypothèses diagnostiques plausibles
- Décider quelle est l’hypothèse diagnostique principale à partir du cadre théorique choisi, des données cliniques recueillies et surtout, du niveau d’urgence
- Établir une hypothèse pronostique
C’est juste un cheminement mental. Il faut considérer plusieurs hypothèses avant de se prononcer
Qu’est-ce que la comorbidité ?
Terme médical qui signifie la présence de deux (ou plus) diagnostics chez un individu
Pour les tenants de l’approche dimensionnelle, on utilise plus souvent le terme co-occurrence
À noter qu’en évaluation clinique, on tente d’expliquer le pourquoi de la comorbidité autant que celui du diagnostic principal
Comment compare-t-on l’évaluation diagnostique et l’évaluation fonctionnelle ?
Évaluation diagnostique: l’objectif est explicitement de poser un diagnostic
Ne s’intéresse généralement pas aux causes et aux processus expliquant le pourquoi du problème
Les psychoéducateurs ne peuvent pas légalement poser de diagnostic, mais peuvent tout à fait collaborer à une évaluation diagnostique (p. ex. appréciation, contribution)
Évaluation fonctionnelle: L’objectif de l’évaluation est de collecter des données afin d’aider à comprendre les processus explicatifs (i.e., facteurs de risque et de protection, mécanismes de développement, trajectoire) et les fonctions d’un problème d’adaptation
En raison de son objectif, est aussi souvent appelée «analyse de résolution de problème»
Attention : faire la distinction avec «l’analyse fonctionnelle» dans le cadre d’une intervention cognitive-comportementale (cours approche C-C)
En psychoéducation, toujours garder en tête que l’objectif n’est pas «d’évaluer pour évaluer» ou pour poser un diagnostic, mais pour : (4)
- Cerner la problématique et les besoins de services de la personnes en difficulté
- Formuler un jugement clinique sur les capacités et déficits adaptatifs de la personne et de son milieu
- Élaborer, appliquer et faire le suivi d’un PI psychoéducatif
- Mettre en place des pratiques d’intervention efficaces et rigoureuses
Le modèle exhaustif d’évaluation (MCÉ) se base toujours sur le motif de référence comme point de départ.
C’est un modèle qui spécifie que conceptuellement, l’évaluation doit être : (3)
- Multidimensionnelle
Multiples dimensions de l’adaptation doivent être évaluées (exemple :
Biologie (p. ex., hormones, neurotransmetteurs, etc.)
Fonction exécutive (p. ex., attention) et réussite académique
Cognitions (p. ex., habiletés cognitives, distorsions cognitives, schémas, etc.)
Stratégies de coping, de gestion des émotions
Traits tempéramentaux ou traits de personnalité
Comportements adaptatifs (routines de base, tâches quotidiennes, etc.)
En somme, il faut une approche holistique de l’évaluation - Multi-contextuelle (ou Multiniveau)
Multiples contextes dans lesquels l’individu évolue doivent être évalués :
- Contextes proximaux
Structure familiale, pratiques parentales, relations avec les pairs, relations avec les enseignants, activités routinières, etc.
- Contextes distaux
Statut socioéconomique (SSÉ), communauté (ou quartier), culture (valeurs, croyances partagées), etc.
En somme, il faut une approche éco-systémique (ou écologique) de l’évaluation
- Dynamique (ou développementale)
Ce sont les processus de développement qui s’opérationnalisent par les interactions entre les dimensions et les contextes qui sont importantes
Ce n’est pas tant les niveaux sur les dimensions individuelles ou contextuelles qui sont importantes, mais plutôt les interactions entre tous ces éléments pour un individu particulier
Il y a plusieurs façons de conceptualiser ces interactions, ou «transactions»
Relations additives, interactives (modération) et indirectes (médiatisation) entre différents facteurs (voir figure)
L’aspect développemental est fondamental, donc en somme, il faut une approche transactionnelle de l’évaluation
Quelle est la différence entre la mutlifinalité et l’équifinalité ?
Un même facteur de risque peut mener à des profils d’inadaptation différents (multifinalité), alors que des facteurs de risque différents peuvent mener à un même profil d’inadaptation (équifinalité)
Concepts importants puisqu’ils influencent les hypothèses clinique et pronostique et, ultimement, l’intervention privilégiée
Qu’est-ce qu’un facteur de protection ?
Trajectoires développementales peuvent changer en raison de facteurs de protection
Facteurs qui réduisent les risques de développer un problème, malgré la présence de facteurs de risque (sinon on dit facteurs de promotion ou compensatoires)
Selon le MCÉ, l’évaluation doit être méthodologiquement : (2)
- Multi-informateurs
Tous les informateurs procurent une part d’information valide, mais tous sont aussi en partie influencés par des biais
Individu en difficulté, parents, enseignant, intervenant, conjoint(e), ami(e), etc. - Multi-méthodes
Échelles d’évaluation ou questionnaires, entrevue structurées ou semi-structurées, observation systématique, tâches expérimentales, etc.
Quels sont les différents types d’instruments de mesure ? (4)
- Échelles d’évaluation et questionnaires
«Rating scale» versus «checklist»
Outils les plus utilisés: faciles et rapides à employer
On peut recourir à différents informateurs
Offrent la possibilité de mesurer systématiquement le fonctionnement dans différents contextes
- Problèmes avec les échelles d’évaluation
Intentions et motivations, compréhension, style de réponse, indulgence ou sévérité, etc. - Entrevues
Structurées et semi-structurées
Structurées généralement associées à des systèmes de classification (e.g., DSM-V)
Demande un entraînement avancé, mais souvent nécessaires en clinique (semi-structurée) - Observation systématique
en milieu d’intervention ou en milieu naturel - Méthodes projectives
Postulat: réponse à des stimuli ambigus peut révéler des choses …
Cotation et interprétation hautement subjective
Qu’est-ce qu’une théorie implicite ?
Un ensemble plus ou moins cohérent de croyances a priori à propos des caractéristiques ou propriétés d’un objet, incluant les humains (Plaks, 2016)
S’appliquent à la personnalité, aux problèmes d’adaptation, aux relations et rôles sociaux, etc.
Évidemment, nos croyances a priori peuvent être justes (valides) ou erronées (biais)
Les théories implicites s’appliquent à tou.te.s et aussi aux intervenant.e.s!
Il est normal de catégoriser pour se simplifier la vie (ex. Reconnaitre qu’une table est une table meme si elle est différente)
Les clinicien.ne.s utilisent toujours une théorie implicite de la psychopathologie pour les aider à classifier (diagnostiquer) une personne et, ultimement, choisir une intervention particulière
Des études ont montré que les «symptômes centraux» de leur théorie ont subjectivement beaucoup de poids :
Plusieurs semaines après avoir rencontré une personne en entrevue, ils se rappellent davantage de ces symptômes et y donnent plus de poids dans leur diagnostic
Le diagnostic (et l’évaluation en général) est un acte de catégorisation, qui lui en est toujours influencé par la «théorisation» de l’évaluateur
Il faut être très prudent et éviter que nos évaluations ne soient que des ____________ de ce qu’on croit implicitement
Même avec des instruments dits «objectifs» et «athéoriques», notre théorie implicite va influencer l’interprétation des scores, le poids qu’on donne à certaines informations dans l’interprétation, ce qui, en retour, peut influencer nos décisions cliniques (i.e., le genre de P.I. qu’on privilégie, la façon de mesurer l’atteinte d’objectifs, etc.)
Dans un contexte moins structuré comme en entrevue, cette influence peut être encore bien plus grande …
tentatives de confirmation
Très rare que les choses sont totalement objectives. Attention quand on creuse des informations qui ne font que confirmer ce que l’on pense.
Le besoin de quantifier, de mesurer ce qu’il y autour de nous est fondamental – nous aide à comprendre et à agir sur notre monde
Comment on mesure et avec quelle précision on peut le faire obsède les scientifiques de toutes les disciplines et depuis longtemps
Pourquoi est-ce aussi important ?
Il faut avoir de bons outils pour pouvoir reproduire les résultats.
Importance de la standardisation de la mesure (i.e., tout le monde le fait de la même façon)
Quelles sont les sept unités fondamentales de mesure ?
- Temps
- Probablement la première chose qui a été mesurée (e,g., avec le soleil, les étoiles)
- Nombre 12 encore beaucoup utilisé parce que très divisible (a commencé au Moyen-Orient)
- Aujourd’hui, nous avons une horloge atomique assez précise … elle perd une seconde en 130 millions d’années - Distance
A longtemps été basée sur des parties du corps des dirigeants, des rois et reines (e.g., pieds)
Aujourd’hui on a le mètre, né de l’Académie française des sciences après la révolution - Masse
Système métrique
L’étalon international du kilogramme est gardé sous haute sécurité à Paris …
mais problème : il perd de la masse - Mole (ou quantité)
On a le litre, ml, etc. - Lumière
plusieurs façons: Longueur d’ondes (nanomètres), fréquence (Hertz), énergie (électron/volts) - Chaleur
Thermomètre (en Celsius ou Fahrenheit) - Électricité
Volt, ampère, Watts, KW, MW, etc.
Qu’est-ce que la mesure?
«La mesure, prise au sens large, consiste à associer des nombres à des objets ou à des événements selon certaines règles»
«La mesure en psychologie est une opération qui consiste à associer des nombres à des personnes de telle sorte que certains des attributs de ces personnes sont représentés fidèlement par certaines propriétés des nombres»
Quelles sont les propriétés d’une échelle de mesure nominale ?
On donne un numéro à une entité. Le numéro ne veut rien dire. ex. numéro de joueurs de hockey
Pas de magnitude (l’un n’est pas meilleur que l’autre), pas d’intervalles égaux, pas de 0 absolu.
Quelles sont les propriétés d’une échelle de mesure ordinale ?
Les numéros sont donnés dans un ordre, mais l’un n’est pas meilleur que l’autre. Ce sera la position, (ex 1e, 2e, 3e) qui est importante, même si on ne connait la distance exactes entre ces positions.
Magnitude mais pas d’intervalles égaux ni de 0 absolu.
Quelles sont les propriétés d’une échelle de mesure intervalle ?
Interval (aussi appelé relative): c’est une mesure mais le 0 n’est pas absolue (il y a toujours une certaine quantité de ce que l’on mesure). Gradation, mais l’écart entre les réponse / point de l’échelle est toujours le même (ex.: degré de colère entre 1 et 5). Opérations: addition et soustraction. Ne peut pas avoir de 0
Magnitude et intervalles égaux, mais pas de 0 absolu.
Quelles sont les propriétés d’une échelle de mesure ratio ?
Ratio (aussi appelé échelle absolue) : présence de 0 absolue. L’écart entre les réponse / point de l’échelle est toujours le même. Un plus grand nombre d’opérations est possible (ex.: 5 secondes est deux fois plus rapide que 10 secondes). L’absence totale (zéro) est concevable. Opérations: addition, soustraction, multiplication et division.
Magnitude, intervalles égaux et zéro absolu.
Pour des concepts psychosociaux, on utilise souvent le terme «instrument de mesure» plutôt que «test». Pourquoi ?
Parce qu’on évalue pas les gens pour savoir s’ils ont la bonne réponse ou pas (p. ex., test de mathématiques, test de QI)
Qu’est-ce qu’un test ? (4)
Selon Anastasi et Urbina (1997), un test est «une (1) mesure (2) standardisée et (3) objective d’un (4) échantillon de comportements»
Qu’est-ce qu’une mesure ?
Associer des nombres à des caractéristiques d’un individu (peut aussi être des caractéristiques de l’environnement)
Qu’est-ce que veut dire standardisé ?
Uniformité de la procédure d’administration de l’instrument
Principe du contrôle rigoureux de la démarche de toute observation scientifique
Administration standard d’un test : Questions (items), consignes et conditions d’administration doivent être les mêmes pour tous les répondant.e.s
ex. l’examinateur ne peut rephraser les questions, il doit uniquement la répéter pour éviter d’ajouter de la subjectivité au test.
Qu’est-ce que l’objectivité ?
Signifie que (a) les items doivent être compris de façon non-ambiguë et de la même façon par tous les évalué.e.s et (b) les résultats obtenus (scores) devraient systématiquement procurer de l’information sur le construit ciblé, indépendamment (ou en dépit) du jugement subjectif d’un évaluateur.rice
On veut un estimé du construit qu’on mesure, pas un estimé contaminé par d’autres facteurs confondants
P. ex., Un questionnaire avec des items au niveau de langage trop sophistiqué, pas compris par plusieurs évalué.e.s
Ex. attention à utiliser des items très précis/spécifique ou qui ne s’appliquent pas à la personne, comme «bouger vous bcp sur votre chaise au théâtre» à des itinérants (facteur confondant : ).
Qu’est-ce qu’un échantillon de comportements ?
Signifie qu’on ne couvre pas toutes les manifestations possibles d’un construit, on sélectionne soigneusement un échantillon restreint, mais représentatif du concept
Ce n’est pas les items spécifiques qui sont d’intérêt, mais la qualité de l’inférence qu’on peut faire avec ceux qui sont utilisés
Ce qui est important, c’est de bien sélectionner l’échantillon de comportements, pas quels items spécifiques sont utilisés
Urbina (2014) souligne qu’il est important de ne jamais oublier que les instruments d’évaluation sont des outils
Que veut-elle dire ?
Ceci veut dire qu’ils sont toujours un moyen pour atteindre une fin, mais jamais une fin en soit
Lorsque bien validés et utilisés correctement, ils peuvent être des aides très utiles pour les professionnel.le.s
Par contre, lorsqu’ils sont peu valides ou fiables et/ou mal utilisés, ils peuvent mener à des conséquences négatives
Analogie du marteau: outil très simple, peut être tellement utile qu’on peut se construire une maison avec … mais on peut aussi faire du mal avec (coup sur le doigt … ou agresser quelqu’un.e)
En évaluation psychoéducative, cela peut être un «étiquetage» dommageable pour un.e client.e !
Une des particularités de la mesure en sciences sociales est que les construits théoriques ne sont généralement pas observables directement. Comment appelle-t-on ces traits ?
Des traits latents
Lorsqu’on a recours aux traits latents, on accepte de facto deux postulats :
Postulat théorique : On postule que le construit existe (sinon quel serait l’intérêt ?)
Postulat de mesure : On postule que même si on ne peut le mesurer directement, on peut le faire indirectement avec un échantillon représentatif d’indicateurs observables, valides et fiables
Qu’est-ce que le mode et la médiane ? L’étendue ? La variance ? L’écart-type ?
Mode : score le plus fréquent obtenu
Médiane : score qui coupe la distribution en deux.
Étendue : scores min à max
Variance : coefficient de dispersion
Écart-type (ÉT) : racine carrée de la variance