Examen de mi-session Flashcards
Pourquoi étudier la déviance?
Étudier la déviance signifie aller au-delà des opinions personnelles afin d’explorer les processus socioculturels impliqués dans la définition et la gestion de la déviance
• Absence de déviance = conformité ou « normalité »
la déviance est politique, pensons à la pédophilie ou l’hypersexualisation / l’addictivité à la porno
Dans les sociétés postmodernes, les groupes se multiplient, le degré de stratification sociale sur la base de plusieurs marqueurs sociaux et identitaires va en augmentant et se complexifie. Il y aurait donc lieu de penser que la déviance irait en augmentant car les groupes (et leurs propres normes) sont multiples et peuvent entrer en conflit avec d’autres (Clinard & Meier, 2016). L’accroissement de la stratification engendre une augmentation du nombre de critères sur la base desquels nous posons des jugements sur le caractère déviant d’un acte, d’un groupe.
- la valeur que l’on donne à une action
- entrepreneurs moraux (voir le texte de Langlois, 2007) en réponse à la déviance : utiliser l’émotif plutôt que le cognitif/les faits
La déviance est un concept relatif dont la désignation d’un même acte différer comme par exemple…:
Femme ayant une sexualité avec plusieurs partenaires à l’extérieur d’un contexte relationnel
• Promiscuité sexuelle
• Comportement libéré (libérateur), agentique et décomplexé
• L’acte est exactement le même, mais l’étiquette change en fonction des normes de groupes, des valeurs, des croyances…Des arguments moraux désignent ce qu’on devrait faire ou ne pas faire
(c’est du contrôle informel; il n’y a pas de loi)
Définitions de dictionnaires de la déviance
Selon le dictionnaire Larousse* en ligne :
•Caractère de ce qui s’écarte de la norme (wtf is la norme, t’sais)
•Position d’un individu ou d’un groupe qui conteste, transgresse et qui se met à l’écart de règles et de normes en vigueur dans un système social donné
Selon le Merriam-Webster* :
•Synonymes : aberrant, anormal, irrégulier, atypique, contre nature, tortueux
•Antonymes : naturel, normal, typique
Que sont les normes sociales?
• Pour qu’il y ait norme, il doit y avoir présence d’un principe normatif que la norme instaure ; certaines exigences attendues chez les individus (faire ou ne pas faire une chose) (Brennan, Eriksson, Goodin & Southwood, 2016). Un principe normatif devient norme s’il est accepté, observé et reconnu par un groupe.
• Si le comportement est en congruence avec la norme
= conformité
(le but ultime du contrôle social c’est l’auto-contrôle)
Quelles sont les deux fonctions de la conformité?
1) Fonction informative : l’opinion des autres nous informe sur ce qu’il faut faire
2) Fonction sociale : peur du rejet et de la désapprobation pousse vers la recherche de soutien ou d’approbation de la part des autres = inclusion sociale qui peut avoir des bienfaits sur le bien-être et le niveau de satisfaction
ex. : port de la brassière
fct informative : ce n’est pas parce que je suis agentive dans ma sexualité que je ne me remets pas en doute à cause de l’opinion des autres, on ne s’en sort pas
Qu’est-ce que les normes sociales ne sont pas?
- Norme auto-imposée (je dois perdre du poids donc suivre un régime) –> mais je suis qu’à quel point elle est auto-imposée, il y a bémol (on est tjs influencé)
- Pratiques/activités sociales vides de contenu normatif (je fais du ski alpin chaque semaine avec un groupe d’amis et je me dois d’y être à chaque sortie) –> c’est plus une responsabilité, une habitude, etc.
Quelle est la fonction de la norme?
• La fonction de la norme est de nous rendre imputable face aux membres du groupe. « Les normes peuvent imprégner le comportement de significations sociales. Elles facilitent dès lors l’expression de valeurs, de significations et d’identités partagées » (Brennan, Eriksson, Goodin & Southwood, 2016, p.37, notre traduction). La norme valorise, encourage, dévalorise, décourage certaines conduites et modes de vie.
(les sous-cultures sont en réponse aux normes)
Mais comment sait-on, connait-on, apprend-t-on ce qui
constitue une norme sociale ?
• Les normes sociales peuvent être de deux types et
ces deux types peuvent être soi proscriptives (énoncer
ce que l’on ne doit pas faire) ou prescriptives (énoncer
que l’on doit/devrait faire)
Quels sont les deux types de normes?
1) Descriptives : la façon dont la majorité des gens se comporte dans une situation spécifique devient la norme
• Claire, connue, documentée
2) Injonctives : Émergent de notre perception de ce que l’on croit que les autres pensent que nous devrions faire, ressentir ou penser. Modèles de représentations qui évoquent une forme d’approbation ou de désapprobation sociale (Morris, Hong, Chiu & Liu, 2015). Pressions perçues à se conformer (Rimal & Real, 2003).
« La perception d’un comportement comme étant répandu et prévalent engendre l’idée qu’il est socialement approuvé, ce qui, à son tour, engendre des attentes selon lesquelles on devrait endosser ce comportement personnellement » (Morris, Hong, Chiu & Liu, 2015, p. 4, notre traduction).
Les normes injonctives comportent un élément d’approbation/désapprobation sociale
Un effet possible des normes injonctives: l’effet du faux-consensus
La tendance à surestimer ou tenir pour acquis que les autres se comportent comme soi
- Je pense/crois que la majorité des gens produisent de fausses déclarations d’impôts, alors pourquoi ne pas le faire ?
- Je pense/crois que la majorité des jeunes actifs sexuellement n’utilisent pas le condom, donc je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas la même chose ?
Quelles sont les deux formes de normes? Qu’est-ce qui les distingue?
• Règle primaire : nous demande de faire X ou Y, de ne pas faire X ou Y, de se retenir de faire X ou Y, on s’attend de nous que nous fassions X ou Y, que l’on se comporte de manière X ou Y
• Règle secondaire : spécifie la façon dont la conformité à la règle primaire sera établie, évaluée, jugée, traitée = lois, règlements, politiques…
1) Normes formelles
2) Normes informelles
NORMES FORMELLES
- Présence de règles secondaires : appareillage officiel et autorisé qui s’occupe de mettre la norme en
application
- On délègue la responsabilité de la sanction
- Les principes normatifs s’appliquent aux actions
- Crée une imputabilité médiée : autorité externe qui a le droit (reconnu et officiel) et la responsabilité de renforcer les normes. La sanction est écrite, tangible.
NORMES INFORMELLES
- Règle primaire seulement (attentes sociales)
- Les individus du groupe qui approuvent ou désapprouvent certains actes ou comportements. On ne délègue pas la responsabilité de la sanction à une instance extérieure, elle revient aux membres du groupe
- Les principes normatifs concernent nos attitudes et façons de penser, composante émotionnelle (stimule des émotions négatives ou positives)
- Crée une imputabilité non-médiée. Les individus sont porteurs de la tâche de nous rendre responsables. Autorité est entre les mains des citoyens, des individus. La sanction est intangible mais bien réelle (désapprobation, mépris, ridiculiser)
Quels sont les point de vue sur la déviance?
1) Le point de vue objectif
2) Le point de vue subjectif
En quoi consiste le point de vue objectif sur la déviance?
- La présence de certaines caractéristiques ou comportements font qu’une personne est déviante (jusqu’à la prédisposition, c’est très essentialiste comme pdv)
- On s’intéresse au pourquoi certaines personnes sont déviantes, pourquoi elles causent un tort, pourquoi elles transgressent les normes (il y a un jugement sur la déviance)
- Le point de vue objectif concernant la déviance fait référence aux théories positivistes (ne s’intéressent pas aux constructions sociales, aux normes)
il y a une nette distinction entre les déviants et non-déviants.
Qu’est-ce que le positivisme?
Ses prémisses de base :
•On recherche les causes de la déviance chez/dans la personne ou dans l’acte lui-même
•On souhaite agir sur les causes par plusieurs modes de contrôles sociaux (traitement, lois, médical)
•Exemple : fonctionnalisme, anomie, opportunités bloquées, opportunités différentielles, tolérance à la frustration, apprentissage social…
Liens positivisme-théories du contrôle social
- Les théoriciens du contrôle social cherchent à savoir pourquoi la majorité des gens ne dévie pas, pourquoi la majorité des personnes ne sont pas déviantes
- On présuppose que la déviance est attirante, excitante. C’est donc à cause du contrôle exercé que les gens respectent les normes
- À l’intérieur du point de vue objectif (qui utilise des théories positivistes pour expliquer et définir la déviance), on cherche chez/dans l’individu (son corps, son esprit) ce qui explique qu’il/qu’elle soit déviant (e)
- Peut aussi être déviant l’acte lui-même (une telle chose est immorale, donc déviante, une telle chose froisse les valeurs, donc déviante…)
Cesare Lombroso*
La prostituta e la donna normale (La femme criminelle et la
prostituée)
« la criminelle-née est pour ainsi dire une exception à
double titre, comme criminelle et comme femme (…)
Elle doit donc, comme double exception, être plus
monstrueuse »
*http://fr.wikipedia.org/wiki/Cesare_Lombroso
Quelles sont les trois caractéristiques principales du point de vue objectif?
1) La rareté statistique
2) Le tort causé
3) La réaction sociale
1) La rareté statistique (courbe normale de distribution)
Limites
ce qui est rare statistiquement peut être déviant
- comment on définit ce qui est rare? qui va tranche/décider? à partir de quand/de où c’est rare?
- ex. : nombre de partenaires (mais c’est quand trop?); âge de la première RS (à partir de quel moment?)
est-ce que je suis normal.e?
ce que l’on croit être rare ne l’est peut-être pas (ex. : est-ce que la scatophilie est réellement rare?
plusieurs phénomènes sont rares et ne sont pas nécessairement considérés comme déviants
2) Le tort causé
ce qui cause un tort est déviant («tort au tissu moral/social»)
LIMITE PRINCIPALE le tort n’est pas toujours clair, facilement mesurable et démontrable
ne considère pas le contexte (légitime défense)
difficilement défini (c’est quoi le tort, c’est qui/quoi la victime)
est-ce que ça crée réellement un tort? ça entre facilement dans du glissant
ex.: masturbation; prostitution
3) La réaction sociale
un évènement qui engendre une réponse négative est déviant
ex. chasse des sorcières - elles possédaient un savoir de plantes médicinales qui remettaient en question l’establishment médicale/ l’ordre social DES HOMMES
hystérie, mère célibataire, loi sur les jeunes délinquants (années 60) qui permettaient aux juges d’enfermer (psychiatrie, religion) les femmes pour leur “bien”
LIMITE : c’est les réactions de qui qui comptent?
une réaction sociale c’est arbitraire
La loi : une objectivité normative ?
Consensus? Norme juridique comme processus politique : ne signifie nullement qu’elle représente la majorité de l’opinion des citoyens
2 visions de la loi ou de la norme juridique :
1) Vision consensuelle : la loi résulte du consensus sociétal et est mise en application de manière égale pour tous
2) Vision conflictuelle : la loi est un outil créé par les classes dirigeantes et frappe plus fort les gens vulnérables
• L’objectivité de la loi est grandement critiquée
Exemple : le meurtre est mauvais en soi
Mais : que faire des crimes de guerre, légitime défense,
peine de mort ?
Dans les deux cas on enlève la vie à quelqu’un. Dans un cas l’acte est répréhensible et constitue une infraction, dans les autres cas on parle de dommage collatéraux, de réparation d’un tort.
Quel est le point de vue subjectif sur la déviance?
• Il n’existe pas de caractéristiques observables pour
identifier la déviance. Sa conceptualisation vient
d’ailleurs. On ne peut la reconnaître en soi,
quelqu’un d’autre l’a identifié pour nous
• Le point de vue subjectif concernant la déviance fait
référence aux théories interprétatives (ou
compréhensives et/ou critiques)
• Constructivisme : ce qui est considéré comme
normal ou déviant ne peut être compris que dans un
contexte spécifique dans une période donnée
Quelles sont les théories interprétatives?
Prémisses de base :
•Les codes, règles, normes et lois émergent d’un processus d’interprétation et non d’une morale absolue
•On met l’accent sur les pouvoirs impliqués dans les définitions de la déviance
•Ne s’attardent pas à expliquer et analyser la transgression d’une norme mais bien la nature et la source de cette dernière
(pour différencier objectif vs subjectif, penser à la différence entre délinquant (étiquette) et contrevenant (avoir enfreint une loi))
Visions interprétatives : exemples
• Étiquetage social : la déviance est une étiquette
apposée à quelqu’un, ce qui influence la perception
que les autres se font de cette personne et la
perception que la personne a d’elle-même
• Stigmatisation : processus d’exclusion qui fait
qu’une personne est étiquetée comme étant à part
des autres
• Théorie des sous-cultures (comment on est socialisé
à la « déviance » à travers notre appartenance à
certains groupes)
Quelles sont es conséquences de la déviance?
- Exclusion
* Récompenser la conduite exemplaire des conformistes
Selon Leman-Langlois (2007), c’est quoi un entrepreneur moral?
Lorsqu’il parle des théoriciens de la réaction sociale, il fait référence au point de vue subjectif : criminologie de gauche (le pénal, le contrôle produit stigmatisation et génère souffrance) versus criminologie de droite
(positivistes = le pénal, le contrôle est utile)
L’entrepreneur moral : « celui qui se donne la mission de transformer les règles en vigueur au sein d’un groupe social donné. Certains les transforment en insistant pour créer de nouvelles règles pour bannir, régir ou punir un acte qu’ils jugent dommageable pour le groupe ou pour certains de ses membres » (p. 143).
dommageable donc que ça cause un tort (à des valeurs, croyances)
certain.es politicien.nes peuvent prendre ce rôle ou autres personnes influentes // hypersexualisation = fait ou panique morale?
Quelles sont les différentes théories critiques (ou
théories du conflit)?
• Féminisme (patriarcat, déséquilibre entre les genres)
• Queer (sexe biologique vs sexe sociale)
• Marxisme (classes sociales, capitalisme)
• Foucault (l’auto-surveillance, hypothèse répressive, les pouvoirs qui définissent la sexualité)
• Les règles émergent du conflit et non à partir d’un
consensus
• Le pouvoir comme site principal d’analyse
En bref, quels sont les différences entre le point de vue objectif et subjectif?
Point de vue objectif
Accent = déviant, ou l’acte
en lui-même
Paradigme = Positiviste
Question = Pourquoi on est/devient déviant,
pourquoi les gens transgressent ?
Point de vue subjectif
Accent = les processus sociaux impliqués dans la création/attribution de la déviance
Paradigme = Interprétatif
Question = Qui décide de ce qui est déviant et comment, quels sont les pouvoirs en jeu ?
Éléments de définition du contrôle social.
- L’étude du contrôle social est :
- L’analyse des façons dont le social ou la société régule/gère et modèle les comportements individuels
- C’est l’étude des mécanismes et ressources utilisés par une société pour influencer le comportement des autres
- Par le contrôle on stimule des comportements et on en réprimande et sanctionne d’autres
- Ressources matérielles et non matérielles disponibles pour s’assurer que les membres d’une société adoptent des comportements en conformité avec les normes
- Il recouvre toutes manières organisées par la société comme réponse aux personnes ou comportements considérés comme problématiques, déviants, menaçants, dérangeants, indésirables.
ce n’est pas le contrôle pour le contrôle, on veut pousser/influencer vers une direction
Quels sont les niveaux de contrôle social?
- Rétroactif : comment on gère/traite/intervient auprès d’un déviant (ou d’une situation-problème au sens large)
- Préventif : à travers les agents de contrôle, on tente de prévenir l’apparition d’une situation problème
- Contrôle de soi (auto-contrôle) : lorsque la personne régule ses propres comportements. C’est le but ultime du contrôle social !
où est la ligne entre l’aide et le contrôle
Quels sont les types de réponse (au contrôle social)?
- Punition
- Traitement
- Prévention
- Surveillance
- Dissuasion (générale vs spécifique)
- Éducation
- Réhabilitation
- Justice
- Ségrégation
- Enfermement
- Sécurité publique
- Santé publique
(derrière ces concepts, il y a l’idée de pousser vers une norme)
Quelles sont les deux formes de contrôle social?
- Contrôle formel : implique l’intervention d’une tierce partie en position de pouvoir mandaté.
- Contrôle légal (juridique)
- Contrôle médical et les « logues »! (spécialistes : criminologues, sexologues, psychologues, etc.)
- Contrôle informel
- Comportements/événements/perturbations de la vie quotidienne gérés sans l’intervention d’un représentant officiel mandaté. Dans ce type de contrôle, les gens agissent en tant que citoyens. (en lien avec les normes informelles)
C’est quoi la régulation sociale?
- « Qui dit régulation dit production, renouvellement et interprétation des règles, c’est-à-dire leur actualisation ou encore l’ajustement de règles les unes par rapport aux autres » (Dressen, 2008, p. 73).
- Règles : contrainte, injonction, interdiction, guide d’action, modèle qui oriente et organise. Les règles ont un auteur et un destinataire.
- En contexte actuel, l’État intervient de moins en moins sur le mode impératif et le plus souvent sur le mode incitatif » (Dressen, 2008, p. 80). (l’État-providence est essouflé et met moins de $ dans le social)
Distinction entre contrôle social et régulation sociale
CONTRÔLE SOCIAL
- Imposition extérieure des normes (souvent du haut vers le bas)
- Répression des écarts, défense d’un ordre social
- Accent mis sur le rôle de l’État et les agents officiels de contrôle
- Pouvoir : surtout centralisé vers le haut (hiérarchie est plus claire)
RÉGULATION SOCIALE
- Processus social d’ajustement et de changement face à plusieurs normes
- Processus qui maintiennent, créent ou transforment le social
- Accent mis sur les acteurs individuels et collectifs, sur leur autonomie et leur capacité de résister et négocier
- Pouvoir : relationnel, diffus, partout, le pouvoir a un potentiel créatif et fertile
Quels sont les finalités du contrôle social?
- Influencer, pousser vers la conformité
- Encourager l’observance des règles
- Encourager l’adhésion à certains idéaux et normes de conduite
- Augmenter la probabilité qu’un geste/comportement ne se produise pas ou plus du tout
- Augmenter la probabilité qu’un geste se produise
- Augmenter les risques auxquels s’exposent ceux qui s’éloignent de la norme (autant formelle que informelle)
- Réduire la possibilité de gains/bénéfices
- Induire la culpabilité
- Diriger les actes vers l’option la moins contraignante/stigmatisante
- BUT ULTIME : INTÉRIORISATION DU CONTRÔLE
Ok, what’s the big deal avec l’entrepreneur moral?
• Tentatives d’influencer l’opinion publique en mettant de l’avant l’importance d’une menace perçue
• Tentatives de médiatiser cette menace
• S’organiser autour de la menace pour proposer des solutions (tentatives de gains de pouvoir, de notoriété, de reconnaissances)
• La menace n’a pas vraiment de base théorique ou empirique et elle découle de valeurs et d’arguments moraux
• « Personnes ou des groupes qui souhaitent que leur conception de la moralité soit renforcée par des normes juridiques » (Meier & Clinard, 2016, p. 84, notre traduction)
• « Réformateurs sociaux qui ne sont pas satisfaits avec les normes existantes parce qu’ils croient que certains comportements devraient être contrôlés ou éliminés » (Thompson & Gibbs*, 2017, p. 15, notre traduction)
- Conception claire et tranchée sur le bien et le mal
- Faire appel à des émotions fortes chez le public dans un désir de partir en croisade morale
Le contrôle social (ses façons/mécanismes) dépend des relations entre les gens.
Un peu de vocabulaire : distance relationnelle, intégration sociale, marginalité, rang, position dominante, position dépendante/subordonnée
– Distance relationnelle : degré de contact et d’intimité entre les gens, les types d’interaction, l’intensité, la nature des liens
– Intégration sociale : personne intégrée = présence de plusieurs liens/affiliations (famille, agents de socialisation, travail, éducation…) (les codes langagiers font partie de la l’intégration sociale. ex.: parler d’une nouvelle personne jeune dans la rue en disant «crevette»)
– Marginalité : personne marginalisée/ fragilisée/ désaffiliée =absence de liens, liens entre marginaux seulement
– Rang : position dun individu dans une hiérarchie quelconque
– Position dominante : personne ayant un rang supérieur dans une relation
– Position dépendante/subordonnée : personne ayant un rang inférieur dans une relation donnée
Quels sont les quatre styles de contrôles sociaux?
• Style = le type de réponse qu’une violation engendre. Un style est définit par son but poursuivi, par sa façon de définir la responsabilité, la visée de la sanction et
l’attribution de la déviance
• 4 styles principaux
1) Pénal
2) Compensatoire
3) Conciliatoire
4) Thérapeutique
Qu’est-ce qui caractérise le style pénal?
• Système légal : victime ne reçoit rien en compensation (une personne est punie)
• Style coercitif/réactif
• Plus la distance relationnelle est grande, plus le style pénal sera privilégié (ex.: s’il y a un conflit entre mère-fils, appeler la police risque de ne pas être le premier réflexe (l’affectif entre en jeu donc plus de chances qu’on tente le thérapeutique, par exemble) )
• Conflits de l’intérieur (insider) rarement gérés par le pénal
• Plus la distance entre les agents de contrôle et le délinquant est grande, plus le pénal sera privilégié (les confits sont gérés différemment, informellement)
(!!!) • Style pénal s’intensifie dans les sociétés individualistes et impersonnelles où les rapports sociaux sont inégaux (pensons à la situation des personnes itinérantes; Harper qui impose un délai minimal n’a fait qu’augmenter la population carcérale sans avoir d’incidence sur le taux de criminalité)
Qu’est-ce qui caractérise le style compensatoire?
- Victime est directement dédommagée (ne paye pas à l’État ou de manière symbolique)
- Met l’accent sur la conséquence et non sur la motivation derrière le tort causé
- Dédommagement monétaire est le plus souvent privilégié
- Style idéal lorsque la distance relationnelle est ni trop grande et ni trop petite (assez proche pour avoir certaines obligations l’un envers l’autre)
- Plus d’intimité entre les parties impliquées = peu probable que le style compensatoire soit utilisé (l’affectif est difficilement quantifiable)
- Style utilisé fréquemment lorsqu’un tort est causé par un individu de rang supérieur à un individu de rang inférieur (plus grande capacité de payer)
- Style privilégié lorsqu’une organisation a causé un tort
ex.: les recours collectifs
Qu’est-ce qui caractérise le style conciliatoire?
(un genre de médiation)
• Les 2 parties en cause travaillent ensemble dans la recherche de solution (négocier une entente satisfaisante pour les deux)
• Le but est de réparer/réconcilier les parties en conflit, retour à l’équilibre. Le but n’est pas de punir
• La responsabilité est partagée, la faute incombe aux 2
• Style plus persuasif que coercitif
(!!!) • Plus les liens entre les parties sont forts et durables (et plus la relation a de fortes chances de se poursuivre dans le futur), plus la conciliation sera privilégiée (ex.: divorce surtout avec enfants)
• Plus la distance relationnelle est grande = peu probable d’utiliser le style conciliatoire
• Style privilégié entre personnes de même rang et/ou de même degré d’intégration sociale (certaine égalité est de mise)
plus efficace lorsque dans délais assez courts
Qu’est-ce qui caractérise le style thérapeutique?
- Ce que l’on souhaite « changer » = quelque chose qui ne fonctionne pas/plus chez l’individu
- Victime ne peut assumer la responsabilité car la situation est hors de son contrôle (ne peut y avoir d’intention)
- Style volontaire de contrôle
- Plus la distance relationnelle est petite, plus le style thérapeutique sera utilisé
- En sociétés individualistes, méthode de contrôle de choix
- Style de contrôle hautement « genré » = les femmes font plus l’objet de ce style de contrôle
Qu’est-ce qui caractérise les sociétés préindustrielles/ traditionnelles?
(avant le 19e siècle, jusqu’en 1850)
- Forte solidarité et cohésion (consensus) entre les membres
- Homogénéité des pratiques, valeurs, symboles, moeurs et expériences
- Préséance du groupe au détriment de l’individu
- Conflits gérés dans la communauté
- Si déviance trop prononcée = punition sévère et extrême mais arbitraire (un peu aléatoire, pas de manière systématique)
- La punition (la réponse/le contrôle) est publique et passe par le corps (la torture, l’exécution (qui se passe en spectacle))
Qu’est-ce qui caractérise les sociétés industrielles/ modernes?
(19e siècle jusqu’en 1960)
- Industrialisation
- Distance sociale entre les membres (augmentation)
- Augmentation de l’individualisme
- Centralisation du pouvoir étatique (grands dispositifs de prise en charge) (hôpitaux, le pénal, le psychiatrique)
- Agmentation de l’identification et de la gestion de la déviance
- Au lieu de marquer le corps, on travaille sur l’esprit
- Prolifération des discours experts sur la déviance (et le traitement des déviants)
(la codification n’empêche pas que la mise en application peut rester arbitraire)
Quelle est la prémisse de base au contrôle social de la sexualité?
Ce qui est considéré comme acceptable ou déviant varie d’une période à l’autre, d’un contexte à l’autre et d’un lieu à l’autre
Quels sont les trois éléments essentiel du contrôle social de la sexualité?
1) Imposition d’une perspective, d’une orientation, d’une façon de voir et concevoir la sexualité (à quoi elle sert la sexualité? comment ma propre perception a une influence sur mes interventions)
2) Agents de contrôle porteurs de la perspective
3) Système formel de sanctions
Quels sont les trois types de perspectives de la sexualité?
selon DeLamater, 1981
1) Procréative (traditionnel/conservateur) : procréation à travers le mariage - sexe seulement en période de fécondité devrait être limité a la pénétration vaginale. procréation comme finalité à la sexualité
2) Relationnelle (modéré) : la sexualité est considérée comme un moyen d’exprimer et de renforcer un lien émotif et intime
3) Récréative (libéral) : bcp plus centré sur le corps, sur le plaisir physique, hédoniste, peu de restrictions
peut changer au cours d’une vie
Quels sont les deux modèles dans le cadre d’analyse du contrôle social de la sexualité?
1) Expansion sociale (importance de la communauté)
2) Contraction sociale (importance de l’investissement à l’intérieur de plus petits sous-groupes) comme couples (dyades); famille, etc.
Quelles sont les typologies des orientations sociétales face aux sexualités?
1) Orientation négative
- plusieurs définitions inhibitrices
- peu de définitions qui favorisent la sexualité
2) Orientation positive
- peu de définitions inhibitrices
- plusieurs définitions qui favorisent la sexualité
3) Orientation neutre
- peu de définitions inhibitrices
- peu de définitions qui favorisent la sexualité
4) Orientation ambivalente
- plusieurs définitions inhibitrices
- plusieurs définitions qui favorisent la sexualité
Qu’est-ce qui caractérise l’orientation négative?
- La sexualité est nuisible, péché, impure, immorale
- Idéologie chrétienne
- Prône la modération, la tempérance, l’abstinence
- Proscription de certaines pratiques
- Proscription de la sexualité avec plus d’un partenaire
- Visées de la sexualité = procréation
cadrer dans une structure spécifique
type de perspective : procréative