Examen 3 Questions Guide d'étude Flashcards
Quels sont les éléments retenus par Fréchette et Leblanc (1987) pour définir la délinquance juvénile?
(4)
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
-
Conduite juvénile
* Commise par un mineur aux yeux de la loi.
* Aux yeux de la loi : important, car la définition légale de ce qu’est un enfant change ! -
Conduite dérogatoire
* Va à l’encontre des prescriptions normatives écrites.
* Donc déviante (on fait référence aux normes de la société). -
Conduite incriminable
* Dont caractère illégal a été ou pourrait être validé par une arrestation et qui est passible d’une décision judiciaire.
* Donc déliquante -
Conduite sélectionnée
* n’englobe qu’un nombre limité d’actes dont le calibrage en matière de dangerosité sociale est acquis et très stable.
* c’est-à-dire qu’il est définit par le Code
Criminel de manière consensuelle et
socialement admis et acceptés par tous.
Quels sont les résultats/constats de Leblanc (2010) quant aux explications de la délinquance juvénile?
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Résultats :
Délinquance = Sous catégorie minoritaire de la déviance !
(Quand on parle de délinquance juvénile)
(Donc pas un symptôme d’une maladie OU la maladie en elle-même)
- Manifestation d’une problématique plus large, la déviance (syndrome général de la déviance)
Parce que les enfants ne peuvent pas être définis comme étant ancrés dans un style de vie déviant! ET on sait que tous les adolescents vont avoir des comportements déviants et c’est NORMAL.
- 2 catégories de comportements déviants divisées en 4 sous-catégories, PAS mutuellement exclusive.
MAIS certains adolescents vont aller plus loin, donc plus que de la simple déviance et vont commettre de la délinquance.
Constat :
Explications de la délinquance juvénile sont généralement explications de la déviance.
En résumé, Leblanc (2010) explique la délinquance juvénile en la plaçant dans un contexte plus large de déviance adolescente, reconnaissant la normalité de certains comportements déviants à cet âge et considérant la délinquance comme une forme plus poussée de cette déviance, sans la réduire à une pathologie ou à un simple syndrome de caractéristiques.
Explique le schéma du Syndrome générale de la déviance adapté de Leblanc (2010)
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Manifeste (qu’on peut voir)
➡️Clandestine (tout ce qui est caché, qu’on ne voit pas )
⬆️
Délinquance
⬆️
Déviance
⬇️
➡️Trouble de comportement (Ce qui est permis pour les adultes, mais pas chez les adolescents = troubles de comportement)
⬇️
➡️Conflit d’autorité (indiscipline scolaire, insubordination familiale)
➡️Imprudence (Véhicule moteur, Activités sexuelles, Usage de drogue, Désordre public, Jeux de hasard)
Selon Day et Wanklin (2012), quels sont les trois éléments clés d’un facteur de risque?
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
1) Le facteur de risque précède le résultat dans le temps.
2) La présence d’un facteur de risque expose une personne à un risque plus élevé de mauvaise adaptation par rapport à une personne choisie au hasard dans la population générale.
3) La relation entre un facteur de risque et un résultat est considérée comme probabiliste.
ATTENTION - ce n’est jamais automatique que la présence d’un facteur de risque VA amener de la délinquance MAIS c’est plus possible.
Aussi, plus il y a de facteurs présents PLUS il y a des chances!
Selon Day et Wanklin (2012), quels sont les 4 domaines de facteurs de risque?
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
-
Individuels
Impulsivité -
Familiaux
Mauvaise gestion familiale -
Environnementaux
École : Mauvais résultats scolaires -
Liés aux pairs
Appartenance à un gang
Quelles sont les particularités dans les facteurs de risques chez les hommes vs chez les femmes?
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Particulièrement important pour les hommes :
* Agressivité précoce.
* Fréquentation de personnes antisociales.
Particulièrement important pour les femmes :
* Mauvais traitements pendant l’enfance.
* Consommation de drogues et d’alcool.
* Conflits parentaux.
* Liens d’attachement avec l’école.
Il y a plusieurs perspectives dans l’étude de la délinquance. Nomme les trois qui font le plus consensus.
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective individuelle
Théories biologiques/école positiviste.
Perspective sociale
On cherche à expliquer la délinquance à partir du contexte de vie de l’individu.
Perspective développementale/intégrative
Cherche à expliquer de manière intégrative, en allant chercher des facteurs de risque ou des bouts d’explications dans les 2 perspectives pour avoir une meilleur explication (plus complète).
Et plusieurs niveaux d’analyse :
(3)
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
1) Le crime = Qu’est-ce qu’un crime, comment on le définit, pourquoi certains crimes sont plus souvent commis que d’autres.
2) Le criminel = plus individuel/micro : qui commet des crimes, est-ce que les crminels sont différents des non-criminels (comment et pourquoi), pourquoi les gens commettent des crimes.
3) La criminalité = souvent plus statistiques/macro : pourquoi plus de crimes commis dans x et y endroits, c’est quoi les grandes tendances de la criminalité, comment différe les différents
types de criminels (comme la délinqunance juvénile).
Expliquez ce à quoi réfère la théorie du choix rationnel (postulats, vision de l’humain/du délinquant, pratiques qui en découlent, critiques…).
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective individuelle.
Délinquance repose sur caractéristiques de certains individus qui les distinguent des non-délinquants.
Théorie :
* Tout acte/comportement se repose sur le calcul de coûts/bénéfices. Donc, choix personnel.
* Paradigme dominant en économie avant d’être réutilisé.
* Filiation avec l’utilitarisme et l’école classique.
Repose sur 3 postulats de base :
* L’être humain est individualiste.
* Les individus cherchent constamment à maximiser leurs bénéfices.
* L’être humain est fondamentalement égoïste (égoïste dans le sens philosophie : je dois assurer ma survie sur cette terre).
Vision :
- Les humains sont des acteurs rationnels, qui choisissent leurs comportements selon une analyse coûts-bénéfices.
- Décision influencée par caractéristiques du délit ET de l’individu.
Pratiques qui en découlent :
- La délinquance (ici juvénile) nécessite une réponse rapide, ferme et DISSUASIVE !
Critiques :
- Prévention situationnelle = déplacement de la criminalité (diminution du comportment, mais déplacement).
- Absence de prise en compte des déterminismes sociaux (Les jeunes sont parfois moins capable de faire un choix rationnel).
- Théorie réductrice qui décontextualise les pratiques.
Expliquez ce à quoi réfèrent la théorie de l’étiquetage (concepts, postulats, catégories/conditions importantes…).
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective sociale
Délinquance/déviance comme symptôme de
troubles/problèmes qui dépassent individu.
Concepts :
- Étiquette
- Entrepreneurs moraux
- Processus d’étiquetage
- Déviants
Postulat principal:
« la déviance serait en fait un construit social
découlant des règles formelles et informelles que
les sociétés créent elles-mêmes pour maintenir
l’ordre et établir les normes à respecter »
Implications de ce postulats :
- PAS acte de déviance réel qui fait d’un individu une personne déviante.
* Statut de personne déviante = conséquence de l’application des règles sociales et des sanctions qui y sont associées.
* Processus d’étiquetage n’est pas infaillible.
Expliquez ce à quoi réfèrent la théorie générale des tensions (concepts, postulats, catégories/conditions importantes…).
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective sociale
Postulat de base :
- Les individus peuvent ressentir des tensions face à différents évènements/conditions de vie et s’en défaire par des moyens d’adaptation illégaux/délinquants.
2 grandes catégories de tensions :
- L’incapacité des individus à atteindre leurs buts par les canaux légaux.
(Génère une frustration/tension qui mène à la criminalité. Tension qui est structurellement produite).
- Perte de stimuli positifs / Présentation de stimuli négatifs.
(Évènements ou conditions souffrants génèrent des émotions négatives qui peuvent mener à des stratégies d’adaptation délinquantes).
Les 4 conditions les plus propices à une réponse délinquante quand ces tensions surviennent :
- Tensions perçues comme étant injustes.
- Tensions qui sont de forte magnitude/très importantes.
- Tensions associées à un faible niveau de contrôle social.
- Tensions qui peuvent être diminuées/« soulagées » par un comportement délinquant.
Ce ne sont pas TOUTES les situations sources de tension qui mène directement à la délinquance ou qui la favorise…
Quels sont les trois moments clés de la théorie de l’étiquetage dans la construction sociale de la déviance?
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
1 La déviance primaire
(Le pré-étiquetage)
* Le choc de l’arrivée en centre de réadaptation.
* L’injustice du placement pour les jeunes en situation de maltraitance.
C’est le moment où les jeunes testent les règles. Certains se font prendre, d’autres non. À ce stade, leurs gestes ne mènent pas toujours à une étiquette formelle. Parfois, ils se sentent punis pour des choses hors de leur contrôle (comme les problèmes familiaux), ou vivent de l’instabilité.
2 La prise en charge
(Association et surveillance)
- L’unité d’encadrement intensif.
- Une logique judiciaire par une approche de gestion du risque.
Quand un jeune entre dans le système (ex. : centre de réadaptation), il est souvent traité comme déviant, peu importe la raison. Tous les jeunes sont surveillés et associés ensemble. Ce traitement peut renforcer leur sentiment d’injustice et commencer à leur coller l’étiquette de délinquant.
3 La déviance secondaire
(Intériorisation)
- Avec le temps, certains jeunes finissent par accepter cette étiquette.
- Ils se voient comme déviants et adoptent des comportements en conséquence.
- La surveillance et le contrôle renforcent cette image, ce qui peut mener à de vrais actes délinquants.
- Leur parcours devient souvent un cercle où l’étiquette se renforce elle-même.
Expliquez ce à quoi réfèrent la théorie générale du crime (concepts importants, postulats, origine de la délinquance, critiques…).
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective développementale/intégrative
Perspective générale :
Elle voit la délinquance comme le résultat d’un ensemble de facteurs qui commencent dès l’enfance.
Concepts importants
- Gratification immédiate : Le crime (et les autres comportements déviants) apporte une satisfaction rapide et facile.
- Faible contrôle de soi : Les personnes délinquantes ont souvent peu de contrôle sur elles-mêmes. Elles sont impulsives, désorganisées, cherchent le plaisir rapide, et préfèrent l’action à la réflexion.
Postulat de base
Le crime donne une gratification rapide. Les gens avec un faible contrôle de soi sont plus attirés par ce type de comportement.
Origine de la délinquance
Le faible contrôle de soi vient souvent d’un manque de supervision parentale dans l’enfance. Quand les parents ne fixent pas de limites ou ne surveillent pas bien, l’enfant développe moins de contrôle sur lui-même, ce qui peut mener à la délinquance.
Critiques
- Ignore les influences sociales après l’enfance, comme les amis, l’école ou le travail.
- Raisonnement circulaire : On dit qu’un jeune est délinquant parce qu’il a peu de contrôle… mais on conclut qu’il a peu de contrôle parce qu’il est délinquant.
Expliquez ce à quoi réfèrent la la théorie de la coercition différentielle (concepts importants, postulats, origine de la délinquance, critiques…).
Cours 11 - Déviance et délinquance : définitions, théories et explications.
Perspective développementale/intégrative
Intègre contrôle social, apprentissage social, tension générale, contrôle balancé et théorie générale du crime – dans perspective marxiste donc, une théorie très intégrative.
CONTRÔLE comme concept central, divisé en deux dimensions :
1. Coercition (directe [plus individuel, ex contrôle exercé par les parents] ou indirecte [plus socio, ex conditions socioéconomiques])
2. Cohérence/stabilité de la coercition (sur un continuum d’hautement erratique à extrêmement cohérent/stable)
4 types de structures de contrôle :
ont leur importance à l’enfance et à l’adolescence pour le développement de comportement délinquant.
1 Cohérent et coercitif :
- Règles strictes et constantes, peu d’affection.
- Peu de délinquance, mais possible inhibition et problèmes de confiance en soi.
2 Erratique et coercitif :
- Punitions imprévisibles et injustes.
- Favorise colère, manque de contrôle, comportements violents et chroniques.
- Très fréquent chez les jeunes de milieux précaires ou maltraités.
3 Cohérent et non-coercitif :
- Discipline juste, avec explications, sans menace.
- Favorise le contrôle de soi, le respect des règles et une bonne estime de soi.
- Environnement le plus favorable au bon développement.
4 Erratique et non-coercitif :
- Contrôle faible, négligence, peu de règles.
- Peut mener à une délinquance axée sur le plaisir (drogues, sexualité, etc.), sans forcément être violente.
Critique :
La théorie est très complète, mais peut être complexe à appliquer à cause de la diversité des éléments intégrés.
Très instable (erratique) à très cohérente (stable).
Quelles sont les tendances, en matière de protection de la jeunesse, quant à la provenance des signalements traités et quant aux signalements retenus par problématiques?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
📍 Provenance des signalements traités (2019-2020)
- La majorité des signalements venaient des employés de divers organismes.
- Ensuite venaient la police et le milieu scolaire.
- Pendant la pandémie (avril à juin 2020), il y a eu une baisse importante des signalements, en raison de la fermeture des milieux qui détectent habituellement les situations de compromission.
- Depuis 2016, il y avait une hausse constante des signalements, interrompue par la pandémie.
🚨 Signalements retenus par problématiques et selon l’âge (2019-2020)
0 à 5 ans :
- Motif principal : négligence
6 à 12 ans :
- Motif principal : abus physique
13 à 15 ans et 16 à 17 ans :
- Motif principal : troubles de comportement sérieux, en forte augmentation avec l’âge
En général (2019-2020) :
- Négligence : 30,6%
- Mauvais traitements psychologiques : 19,8%
- Risque sérieux de négligence : 19,1%
En 2023-2024, le mauvais traitement psychologique (notamment dû à l’exposition à la violence conjugale) semble être devenu la principale problématique, probablement en raison d’un changement dans la catégorisation.
📊 Nombre de signalements traités et d’enfants pris en charge (2006 à 2023)
- Parfois, plusieurs enfants sont liés à un seul signalement (ex. : une fratrie), ce qui explique pourquoi il y a plus de signalements retenus que d’enfants effectivement pris en charge.
- Certains événements médiatisés, comme la mort de la fillette de Granby, peuvent entraîner une hausse ponctuelle des signalements.
- La croissance démographique joue aussi un rôle. Par exemple :
Si le nombre de signalements reçus augmente de 2,4 %, mais que la population a augmenté de 1 %, l’augmentation réelle est d’environ 1,4 %.
- On observe une légère augmentation du nombre d’enfants pris en charge, ce qui suggère que les situations de compromission (celles nécessitant une intervention) n’augmentent pas autant que les signalements eux-mêmes.
📊 Signalements retenus par problématiques et selon l’âge – 2023-2024
Nouveau motif important : exposition à la violence conjugale
➤ Cette catégorie a été ajoutée récemment, ce qui a changé la répartition des motifs de signalement.
➤ Certains cas qui auraient auparavant été classés comme abus physique sont maintenant inclus dans cette nouvelle catégorie.
➤ Attention : les données couvrent une période incomplète, donc le portrait n’est pas totalement représentatif de l’année complète.
Différences selon l’âge :
0-12 ans :
-les principales problématiques retenues sont la négligence (5 685 cas pour les 6-12 ans, 2 599 pour les 0-5 ans) et le risque sérieux de négligence (surtout chez les 0-5 ans, avec 3 603 cas).
13-17 ans : les cas les plus fréquents sont :
- les troubles de comportement sérieux (2 083 cas pour les 16-17 ans),
- les mauvais traitements psychologiques (1 745 chez les 13-15 ans),
- et la négligence, bien que moins fréquente que chez les plus jeunes.
Le motif le plus retenu globalement reste la négligence (30,6 % des cas), suivie du mauvais traitement psychologique (19,8 %) et du risque sérieux de négligence (19,1 %).
Que peut-on comprendre des graphiques représentant le nombre de causes entendues par les tribunaux pour mineurs au Canada et au Québec de 1994 à 2018?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
Des graphiques représentant le nombre de causes entendues par les tribunaux pour mineurs au Canada et au Québec de 1994 à 2018, on peut comprendre qu’il y a une chute drastique du nombre de causes au Canada entre 1994 et 2021. Ceci montre l’Effet manifeste de la LSJPA dans le pays en général et l’importance de la déjudiciarisation qui s’observe dans les statistiques reliées aux tribunaux.
Au Québec, l’Effet de la LSJPA beaucoup moins marqué avec une Baisse légère pour 2 ans, mais remontée ensuite jusqu’en 2013, puis Chute drastique entre 2014 et 2016, se poursuit entre 2017 et aujourd’hui. Cela s’explique par le fait qu’Au Qc, on avait déjà un programme de de mesures de rechanges, donc on utilisait déjà les mesures de déjudiciarisation.
Que peut-on comprendre du graphique présentant le taux d’infractions (par 10 000 hab. de 12-17 ans) contre les personnes et contre les biens au Québec? Qu’est-ce qui explique ce constat?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
On peut comprendre qu’il y a un Renversement des tendances pour les crimes violents et les crimes contre les biens. Les Délits vs personnes sont plus fréquents que les Délits vs biens. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a Réellement plus de crimes violents commis par des mineurs au Québec, mais c’est Probablement plus effet de la LSJPA !.
Pourquoi = la LSJPA était plus punitive et sévère que la LJC et la loi limitait la possibilité de déjudiciarisation pour les crimes avec élément de violence, et plus grande déjudiciarisation pour les crimes qui ne comportent pas de violence.
Crimes avec violence font beaucoup moins l’objet de mesures extrajudiciaires. Tendance encore plus forte après 2012 et LSRC (rehaussement de la sévérité vs crimes avec violence).
Que peut-on comprendre du graphique concernant les délits commis par des adolescentes?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
On peut comprendre que, peu importe le type de délit, les chiffres sont restés assez stables dans le temps. Bien qu’il y ait eu une légère hausse jusqu’en 2013, la tendance est à une légère baisse par la suite, et cela se poursuit encore aujourd’hui.
Un constat important qui différencie la délinquance des adolescentes de celle des garçons est qu’il y a plus de crimes contre la personne chez les filles. Cette observation est le contraire de ce qui est généralement observé chez les garçons.
Cette tendance est cohérente avec les facteurs de risque spécifiques identifiés pour les adolescentes, notamment ceux liés aux relations intimes. Ces facteurs, vus dans le cours précédent, suggèrent que la délinquance chez les adolescentes est plus souvent liée aux relations interpersonnelles.
Qu’est-ce qui différencient les jeunes double-lois (suivis en vertu de la LPJ et LSJPA) des autres jeunes?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
Les jeunes double-lois (suivis en vertu de la LPJ et LSJPA) se différencient des autres jeunes par plusieurs aspects:
- Sont plus jeunes lorsqu’ils commettent leur premier délit officiel.
- Ont commis un premier délit qui est plus souvent une infraction contre la personne.
- Reconnaissent leur responsabilité ou sont déclarés coupables d’un plus grand nombre de délits.
- Sont plus nombreux à avoir commis au moins un manquement à une condition ou ordonnance.
- Ont une durée d’activité délinquante moyenne 3x plus longue.
- Une fréquence d’activité délinquante plus élevée.
RAPPEL DE LA THÉORIE DE MOFFIT ! On contaste que c’est fort probablement que ce sont ces jeunes qui représentent le noyau de délinquants ancrés qui vont poursuivre leur délinquance à l’âge adulte (5%)
Quels sont les résultats/conclusions de l’étude de Lafortune et ses collègues (2015) sur les jeunes ayant reçus des services en vertu de la LSJPA de 2005 à 2010?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
- Une majorité des jeunes contrevenants avaient déjà reçu des services de protection de la jeunesse avant leur contact avec le système de justice pour adolescents, suggérant une influence entre ces parcours.
- Ces jeunes étaient souvent suivis en protection de la jeunesse pour négligence ou troubles de comportement.
- La majorité des jeunes contrevenants étaient des garçons.
- La gravité des premiers délits tendait à diminuer, et l’âge du premier délit était en légère augmentation.
- Les infractions les plus fréquentes étaient contre la propriété, suivies par les crimes contre la personne et les manquements à des ordonnances.
- L’utilisation des mesures extrajudiciaires par les policiers, principalement l’avertissement, est restée stable.
- Certains facteurs comme le sexe, les antécédents, l’âge, le moment de la journée, le quartier et la victime influencent la décision des policiers d’appliquer ou non une mesure extrajudiciaire.
Quelles sont les différentes sources d’information? Quels sont les avantages et limites de chacune d’entre-elles?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
Les différentes sources d’informations sont:
1 Les statistiques officielles : Rapportent en détail ce qui est rapporté et connu par la police, les tribunaux, les services correctionnels, etc.. Statistiques sont produites par les institutions d’administration de la justice.
Avantages : Fournissent des données détaillées sur les cas rapportés et traités par le système judiciaire.
Limites : Les statistiques officielles sont un aperçu très partiel de la réalité. Certains délits sont plus rapportés que d’autres. La répression ne vise pas également tous les délits. Peuvent varier selon Les pratiques policières, La définition de ce qui est un crime, La manière dont sont rapportés les crimes dans les médias, Les tendances réelles de la criminalité.
2 Les données non-officielles : Rapportent des données sur la délinquance auto-rapportée et sur les expériences de victimisation dans la population. Permet de remplir les vides laissés par les statistiques officielles dans la mesure du possible.
Avantages : Mise en lumière de la présence de certains biais dans statistiques officielles (ex. biais raciaux dans pratiques policières). Permet de combler une partie (bien que surement minime) du chiffre noir.
Limites : Présentent tout de même des limites importantes (ex. désirabilité sociale). Un peu moins fiable pour certains ados délinquants (peuvent amplifier les délits) et pour les victimes (honte, moins tendance à rapporter).
3 Les médias :
Source principale d’informations et de nouvelles sur la criminalité et la protection de la jeunesse pour le public.
Avantages : Permettent de diffuser rapidement l’information.
Limites : Présentent le plus souvent les extrêmes les plus violents et engagent la dimension émotive. Insistent beaucoup plus sur dimensions émotionnelles du processus judiciaire. Ne permet PAS de comprendre les raisons derrières les sentences. Peuvent créer une distorsion.
5 facteurs qui affectent les statistiques officielles :
* Le taux de dénonciation à la police
* Les pratiques policières
(peut varier d’une municipalité à une autre, d’un centre de police à un autre, SELON la priorité de chaque chefs de polices)
* La définition de ce qui est un crime d’un pays à un autre.
* La manière dont sont rapportés les crimes dans les médias.
(Va renforcer le sentiement de peur/d’insécurité de la population DONC amène souvent la police/gouvernement à plus réagir contre un certain types de crimes).
* Les tendances réelles de la criminalité
Quels sont les résultats/conclusions de l’étude de Sprott (1996) en lien avec la distorsion créée par les médias?
Cours 12 – Grandes tendances dans la prise en charge des mineurs.
L’étude de Sprott (1996) a analysé la distorsion créée par les médias dans la perception de la délinquance juvénile en comparant des données officielles (Tribunal jeunesse et rapports Bala et Lilles) avec des articles de journaux (Globe and Mail, Toronto Sun et Toronto Star) et un questionnaire sur la perception du public.
Les résultats ont démontré une distorsion significative dans la manière dont les médias rapportent les crimes commis par les jeunes :
Nature des crimes rapportés :
- Dans les statistiques officielles, 22% des crimes étaient violents et 50% étaient des crimes contre les biens. Cependant, dans les médias analysés, 94% des crimes rapportés étaient violents, tandis que seulement 5,3% étaient des crimes contre les biens. Cette différence est frappante, notamment en ce qui concerne les meurtres, qui représentaient 70,4% des crimes rapportés dans les médias contre seulement 0,02% dans les statistiques des tribunaux jeunesses.
Contenu des articles :
- Les journaux avaient tendance à se focaliser sur les conséquences du crime plutôt que sur les raisons des décisions judiciaires (sentences). Les médias insistaient beaucoup plus sur les dimensions émotionnelles du processus judiciaire. Bien que les dispositions utilisées pour rendre des jugements soient publiques, seulement 13% des journaux nommaient une disposition utilisée (souvent le type de peine). Les faits du crime, les circonstances et les facteurs aggravants étaient plus présents dans les journaux que dans les rapports officiels.
Représentation des jeunes :
- Les caractéristiques du jeune délinquant étaient beaucoup moins abordées dans les médias, sauf dans les cas exceptionnels ou sensationnalistes (jeune avec autisme, crimes très graves, troubles de santé mentale, etc.).
Effet sur la perception du public :
- L’étude a également examiné la perception du public. Les individus qui estimaient que les peines étaient trop indulgentes référaient surtout spécifiquement aux délinquants chroniques. Ils étaient plus susceptibles de surestimer les taux de crimes violents et de dire que la criminalité violente était en augmentation. Cela suggère que la perception du public est fortement influencée par la couverture médiatique, qui met l’accent sur les crimes violents et peut donner une image déformée de la réalité de la délinquance juvénile.
- En résumé, l’étude de Sprott (1996) met en évidence comment les médias créent une distorsion en surreprésentant les crimes violents et en se concentrant sur les aspects émotionnels et les conséquences des crimes, ce qui peut influencer négativement la perception du public sur la délinquance juvénile et le système de justice pour adolescents.