Développement de la communication et du langage Flashcards
Faire un historique de l’étude du langage, jusqu’au 17ème siècle.
HÉRODOTE (500 av. J-C) → Pharaon Psammétique → question politique : déterminer la langue la plus ancienne en élevant deux enfants avec des chèvres : « bécos » (pain en phrygien) (proche du cri des chèvres) → antériorité du phrygien.
CRYSTAL (1997) : mêmes questionnements en Allemagne au XIIème siècle (Frederick II), en Angleterre au XVème (James IV), en Inde au XVIème (Akbar le Grand)
Faire un historique de l’étude du langage: XVIII-XIXème
XVIIIème et XIXème : précurseurs des études scientifiques. TIEDEMANN (1787) ; DARWIN (1877) → observent leurs enfants. ITARD (1877) → observation de Victor de l’Aveyron.
- BROCA (1861) :zones spécifiques du cerveau liées au langage articulé.
- 1870-80 : début des recherches à base expérimentale (philosophie et métaphysique : out)
- TAINE (1870) : De l’intelligence, (1876) : « acquisition du langage chez les enfants et peuples primitifs ».
- EGGER (1879) : Le dvt de l’intelligence et du langage chez l’enfant
- LA CALLE (1881) : « la glossologie, essai sur la science expérimentale du langage » → observation de la variété et valeur sémantique des premiers phonèmes (premiers mois)
- PEREZ (1882, 2nd édition) : La psychologie de l’enfant, chapitre « l’expression et le langage chez l’enfant » → description de l’évolution du langage dans un contexte de vie quotidienne.
Faire un historique de l’étude du langage: XXème
BINET (1903) : L’étude expérimentale de l’intelligence (1905 ; 1908) : L’échelle métrique de l’intelligence
« tests mentaux » (QI)→ épreuves verbales pour estimer le niveau de langage.
Observations des productions langagières journalières de jeunes enfants ; français : GRÉGOIRE (1937 ; 1947) ; français et serbe : PAVLOVITCH (1920) ; russe : GVOZDEV (1949) ; anglais : LÉOPOLD (1939 ; 1949) → 1ères infos pour déterminer les étapes de l’acquisition du langage.
Milieu XXème : psycho de l’apprentissage de tradition béhavioriste, linguistique structurale, théorie de l’information → psycholinguistique (CHOMSKY, née d’une critique de la position béhavioriste) → dominant à partir des 60s → structure du langage chez l’enfant innéiste.
PIAGET (à partir de 1923) → le dvt du langage est subordonné à celui de la pensée + activité de l’enfantessentielle dans le processus d’ontogénèse.
PIAGET ; CHOMSKY (1975) → grand débat sur l’inné et l’acquis dans le langage
La communication selon Durkheim
Interaction dans un réseau où s’échangent et se partagent des représentations collectives.
La théorie de l’information
(Shannon & Weaver, 1949) = modèle simple de
transmission de l’information : émetteur — canal – récepteur. Modèle issu des télécommunications, utilisé en psychologie pour 2 raisons :
- Analogie avec système de codage de l’information chez l’homme: Stimuli => récepteurs =>signaux nerveux=> cerveau => réponse
- Information quantifiée (importance de la redondance pour la compréhension)
Limites : ignore le caractère interactif et la dimension sociale de la communication + possible d’effectuer une chaîne probable de mots, mais plus difficile de quantifier l’information apportée par la signification des mots eux-mêmes.
L’apport de l’éthologie dans l’étude de la communication.
Etudes des systèmes de communication chez l’animal dès le début du XXème.
VON FRISCH : abeilles
LORENZ : mammifères, oiseaux et poissons → mise au point de méthodes et techniques d’observation utilisées pour l’humain.
COSNIER (1982) : étude de la communication non verbale.
Les recherches sur la communication de l’enfant (auteurs, grandes théories).
Recherches très récentes → question des processus de socialisation : intégration => acquisition de modes de pensée et de comportement.
PIAGET (1923) : communication = voie d’accès aux processus de pensée. Avant 7 ans : info elliptique; monologue autant que dialogue ; Communication = élément parmi d’autres vers la décentration cognitive.
VIGOTSKY (1925-1934 ; 1997), dvt par BRUNER (1983) : Communication = centre de la théorie, outil majeur de socialisation et d’acquisition grâce à des interlocuteurs plus experts.
Ancrage social du dvt (BERNICOT, TROGNON, GUIDETTI et MUSIOL, 2002)
. Caractéristiques communes des méthodes pour l’étude du langage et de la communication: méthode longitudinale et transversale.
Méthode longitudinale : suivi du même enfant tout au long de son dvt. Méthode lourde.
Piaget (1923) et Halliday (1975) avec leurs enfants. Brown (1973) : étude entre 16 et 44 mois du développement de trois anglais (enregistrement une fois par mois au domicile) : analyse avec des critères morphologiques, syntaxiques et lexicaux.
Méthode transversale préférée → groupes d’enfants homogènes. Ne permet pas de courbes individuelles de développement.
Les méthodes d’étude de la compréhension (adaptées aux enfants).
Stimulus oral → demande d’une réponse comportementale ou orale (chez l’enfant) → grille de dépouillement ou enregistrement. Enregistrer le délai entre stimulus et réponse → inférer les étapes cognitives.
Épreuve de compréhension → volet métalinguistique ou métapragmatique → l’enfant réfléchit à la tâche et explique sa réponse (Gombert (1990) ; Bernicot (1992))
Pourquoi utilise-ton très peu de méthodes chronométriques avec les enfants?
Temps recueillis très (trop) variables.
Méthodes d’études de la production verbale (liste, détails dans d’autres fiches) avant 3 ans.
Méthodes d’étude de la production verbale : situation naturelle ou consigne → enregistrement des productions langagières → transcription et codage.
Méthodes = f (âge) |→ petite enfance (avant 2 ans) → méthodes indirectes : habituation (paradigme de la rotation de la tête, préférence visuelle et réaction à la nouveauté, paradigme de transgression des attentes).
- A partir de 12 mois, étude des 1ères productions linguistiques.
- Questionnaire aux parents sur le langage de leur enfant (8 mois- 3 ans) = « Mac Arthur Communicative Development Inventories »
- Mean Length Utterance (MLU) (BROWN)
- CHILDES (MACWHINNEY (1991 ; 2003)
Méthodes d’étude la production verbale après 3 ans.
Tests standardisés généraux avec items verbaux (WISC, K-ABC) ou dédiés au langage (ECOSSE : épreuves de vocabulaire, compréhension et vérification devocabulaire –> mesure tous les aspects du langage)
Tâches expérimentales : simulation de situations via jouets ou ordinateur (permet l’étude de la compréhension dans des aspects structuraux comme la voix passive),compléments d’histoire (permet étude compréhension actes de langage)
Mesure de l‘activité cérébrale => déterminer décours temporel (PE) et zonescérébrales impliquées (imagerie fonctionnelle)
Le « Mac Arthur Communicative Development Inventories » (CDI) (FENSON, DALE,… (1993)
Questionnaire aux parents sur le langage de leur enfant (8 mois- 3 ans) .
Deux questionnaires standardisés →
1) évaluation des premières étapes du développement du langage (8-16 mois) ;
2) évaluation de la production des mots, de l’émergence de la grammaire (16 – 30 mois)
Adapté en 35 langues.
Le Mean Length Utterance (MLU) de Brown (1973)
étude du développement syntaxique →
nombre de morphèmes de la production → indication sur la compétence syntaxique.
Stade I = MLU [1 ; 2] || stade V = MLU [3,5 ; 4] = entre 2 et 4 ans.
Le Childes (MacWhinney, 1991, 2003)
Etude des productions naturelles chez l’enfant (et l’adulte) → système informatisé pour gérer la transcription, le codage et l’analyse de données = Child Language Data Exchange System).
Trois modules qui fournissent :
1) les instructions pour gérer la transcription des données ;
2) les instructions pour faire l’analyse automatique des transcriptions ;
3) des données en différentes langues. Accès libre aux corpora (ensemble des productions linguistiques) → partage des données entre chercheurs. CHILDES permet le calcul des longueurs moyennes des énoncés, du nombre total de mots (tokens), du nombre de mots racines (types).
Les méthodes d’études de la communication dans la paetite enfance
MARCOS (1998) → observer les signes de la communication : gestes, regard, expressions faciales, déplacements, conduites d’imitation, interaction avec l’autre, jeux avec les objets (collaboration/compétition)
Les méthodes d’études de la communication après 3 ans.
NADEL (1986) : pendant la 3ème année, le contact social avec un pair peut s’organiser et se structurer selon un mode de communication basé sur l’imitation immédiate : 16 enfants filmés, 10 jouets en deux exemplaires → le lendemain, 20 jouets en un exemplaire. Relevé : durée du port, moment de l’abandon, orientation des comportements, type d’activité, émissions vocales, émotionnelles. Imitation immédiate → mesurée par la fréquence et la durée des ports simultanés d’objets identiques.
BEAUDICHON (1982 ; 1999) sur la communication référentielle = faire communiquer des couples d’enfants pour réaliser un objet complexe → un enfant déjà formé à sa construction transmet son savoir (communication verbale) → on peut définir la précision des termes, l’adaptation du discours à l’interlocuteur.
La communication pendant la petite enfance (0-1 an)
Capacités précoces permettant l’interaction avec l’environnement (distinction voix de la mère, + réceptifs aux sons de leur langue)
- Communication mère-enfant
Dès la naissance => dvt d’un code commun prélinguistique: Enfant : cris/pleurs puis vocalisations, regard, expressions faciales,tonicité musculaire, pointage… informent la mère sur ses besoins / Mère : parler bébé (prosodie accentuée, intonation) = langage adressé à l’enfant (LAE), regard, gestes.
- Attention aux objets : > 9-12 mois : pointage pour attirer l’attention de l’adulte, volonté de manipuler les objets
- Attention conjointe
- _Situations d’échange structurées :_Format d’interaction (Bruner, 1983)
Fin 1ère année : l’enfant peut exprimer ses intentions via des gestes et des vocalisations, au sein d’échanges structurés avec partenaire adulte
L’attention conjointe.
BRUNER 1983 → focalisation de l’attention mère-enfant sur le même objet (nommer les objets facilite l’acquisition linguistique ; encore plus efficace si l’intérêt de l’enfant est premier).
Qu’est-ce qu’un format d’intéraction
Structure de base d’un
échange social prototypique = invariants des interactions (face àface, réciprocité), acquis via jeux répétitifs type routine (“coucou”)
Le développement phonologique : l’apprentissage des sons et des patterns de sons (période holophrastique)
Bébés = capacité importante de discrimination des sons, dans toutes les langues jusque 6 mois, puis disparition au profit de la langue maternelle.
Production de syllabes simples (ba, pa) 6-9 mois, puis production des premiers mots (2 syllabes simples) vers 9-11 mois
BLOOM (1973) : noms mineurs dans une 1ère phase. 16 mois → prépositions, négations, adverbes ; importance des noms de personnes : la nommer, la saluer, l’appeler, désigner ses possessions, pour nommer une de ses actions imminentes.
Période holophrastique : production de mots isolés, simplifiés, à la signification ambigüe (papa = voici papa / papa vient m’aider / le pull de papa…), interprétés comme une phrase par l’entourage grâce au contexte. (pris en comte par Vigotsky et Bruner)
Comment évolue la production des premiers mots jusqu’à la deuxième année?
Accroissement lent de la production de premiers mots puis accélération pendant la 2ème année. NELSON (1973, 1975) → croissance du vocabulaire de 18 enfants (anglophones) → 10 mots à 15 mois, 50 mots à 20 mois, 200 mots à 24 mois.
CDI → données comparables un peu plus élevées. Accélérations du développement vers 18-20 mois (prise de conscience = capacité à nommer et à catégoriser)
La grammaire -pivot (Braine, 1963)
Énoncés de 2 mots (P+O ou O+P, P=pivot / O=ouverte, ex : « encore banane ») exprimant différentes relations sémantiques (existence, attribution, localisation,…). Un sert de nom, ou de nom et de verbe.
Mots P moins nombreux que mots O.
Grammaire universelle, vite abandonnée car trop différentes des règles syntaxiques adultes.
Pendant cette période, mesure avec la MLU.
L’évolution de la structure de la phrase (2-6 ans)
Phrase = syntagme nominal (SN, 2-6 ans) + syntagme verbal (SV, 4-6 ans). Progrès quantitatifs (longueur énoncé) et qualitatifs (complexification syntaxe) Acquisition progressive (2-6 ans) différents éléments de la phrase : 1. Aspect syntaxique = ordre : combinaison de mots selon l'ordre grammaire de la langue maternelle (Sujet+Verbe+Objet en français) dès 30 mois 2. Aspects morphologiques (accords, conjugaisons entre 4-6 ans).
« Est » : avant 2 ans et demi / indicatif présent et passé indéfini : entre 2 an et demi et 4 ans / premières formes du futur vers 4 ans (futur périphrastiques, il va venir). Imparfait et conditionnel : entre 5 et 6 ans.
Jusqu’à 6 ans, les formes du verbe désignent l’aspect de l’action indépendamment de la chronologie