Cours2 Flashcards
L’«usine» à croyances?
L’esprit ou le cerveau humain : une «usine» à fabriquer (ou adopter) et défendre des croyances.
Croyance: conviction relative à un objet psychologique.
Entre croyance et connaissance : une nécessaire complémentarité.
«Besoins humains» et croyances?
(3)
Matériel: amélioration des conditions matérielles de vie
Social: facilitation de l’intégration et la socialisation (via cohérence sociale)
Psychologique: protection de l’équilibre psychologique (réduction de l’incertitude et donc de l’anxiété), de la cohérence cognitive - défense de l’estime de soi
Un exemple:
- La terre ronde et Eratosthène
À ne pas oublier: l’individu présente un rapport utilitaire (satisfaction des besoins) et non «objectif» avec l’information et le monde qui l’entoure.
Mécanismes psychologiques à l’œuvre et conséquences?
Développement et utilité des biais cognitifs et autres mécanismes psychologiques non conscients ou automatiques (ex.: dissonance cognitive)
Développement des neuromythes dont l’un des plus rependus est surement celui défendant l’objectivité de la perception humaine
Conséquences : tendances de l’esprit (cerveau) humain à la simplification et la
cristallisation des croyances
Deux exemples:
- La théorie de l’évolution (Darwin, Lamarck ou Spencer)
- La fiabilité des témoins oculaires
Ces mécanismes (simplification et cristallisation) contribuent à façonner la «grille d’analyse» utilisée par l’être humain pour se connaitre et s’évaluer, connaitre et évaluer le monde qui l’entoure (y compris autrui), et interagir avec lui.
Ces mêmes processus sont à l’œuvre dans le développement et le fonctionnement de l’identité.
Identité, une première définition?
Ensemble de croyances sur soi construites et partagées socialement qui sous-tendent le besoin humain d’être à la fois semblable et différent des autres
La théorie de l’identité sociale (Tajfel)?
Entre appartenance et identification: l’identité sociale se définit (se construit) à travers la perception (croyance!?) qu’a l’individu de son appartenance à des groupes sociaux (catégories sociales d’appartenance)
L’idée centrale de la T.I.S. implique que l’appartenance groupale (identification) représente un élément fondamental (possiblement le plus important) de l’identité de tout individu.
Dans cette perspective, l’estime de soi se renforce en comparant ses groupes d’appartenance (endogroupes) aux groupes dont on ne fait pas partie (exogroupes).
Cependant, ce processus peut favoriser des biais perceptuels et des attitudes ou des comportements discriminatoires.
Selon la T.I.S., dans ce contexte, le membre de l’endogroupe aura tendance à développer des stratégies destinées à maintenir une image positive de son endogroupe (et ainsi de lui-même), entre autres des comportements, des attitudes ou des croyances discriminatoires envers l’exogroupe pour marquer les frontières entre les deux groupes.
Toujours selon la T.I.S., pour qu’un groupe acquière une forte identité (sentiment d’appartenance), il doit exister une dynamique de discrimination envers l’exogroupe ce qui va conduire à réduire la perméabilité des frontières entre les groupes.
Défi: les frontières du groupe social doivent donc être continuellement «gérées» pour ne pas devenir figées (risque d’isolement, de repli identitaire) ni trop perméables (risque de perte d’identité collective).
La théorie de la catégorisation sociale (Turner)?
Selon G. Allport, la catégorisation (pas seulement la catégorisation sociale) constitue une tendance inévitable de l’esprit humain.
Celle-ci (la catégorisation) répondrait au besoin fondamental de tout être humain de mieux composer (en la simplifiant) avec la complexité du monde.
Dans ce contexte, l’une des caractéristiques fondamentales de la perception humaine et de sa capacité de catégorisation serait de réagir à la première information significative et de l’utiliser pour catégoriser (classer!?) les informations subséquentes.
Il apparait également que la saillance et l’importance relative de l’information disponible joue un rôle dans le processus de catégorisation.
Dans cette perspective, les groupes psychologiques évoqués par les termes « eux » (exogroupe) et « nous » (endogroupe) seraient le produit d’un des processus les plus fondamentaux de l’être humain: la catégorisation (processus inné selon cette théorie).
La théorie de la catégorisation sociale suppose alors que, par un processus de comparaison sociale, l’individu va adapter son Self de façon à tendre vers le prototype (représentation idéale) du groupe auquel il s’identifie, réduisant ainsi son incertitude face à son environnement social.
Autrement dit, les individus utiliseraient les mécanismes de la catégorisation pour se définir et définir les autres afin de maintenir leur estime d’eux-mêmes (fonction d’évaluation) et de réduire leur sentiment d’incertitude.
Les stéréotypes?
Lorsque nous catégorisons des personnes, nous ne nous limitons pas à les regrouper dans une catégorie, nous leur associons également (de manière plus ou moins non consciente ou automatique) des attributs que nous croyons être des caractéristiques des membres de cette catégories (stéréotypes).
Stéréotypisation : processus d’attribution de caractéristiques à des personnes sur la base de leur appartenance à des groupes; rend les individus plus ou moins interchangeables avec tous les membres de leur catégorie.
Homogénéisation :
- de l’exogroupe: eux sont semblables, alors que nous sommes tous différents
- de l’endogroupe: augmente la cohésion interne et la force des autostéréotypes
Selon plusieurs études, la rencontre d’un cas exceptionnel (individu qui ne cadre pas avec les stéréotypes associés à son groupe) amène la construction d’un sous-groupe exceptionnel (donc pas de modification des stéréotypes).
Le paradigme des groupes minimaux (PGM)?
La simple répartition d’individus en deux groupes sur une base arbitraire serait suffisante pour susciter le préjugé et la discrimination.
Le biais proendogroupe : tendance a favoriser les membres de son propre groupe (endogroupe) par rapport à ceux de l’exogroupe.
Les expériences associées au PGM ont permis de développer le concept de différenciation maximale (forme de favoritisme proendogroupe) qui rend compte du fait qu’un individu serait prêt à se contenter de moins de ressource pour son endogroupe afin de s’assurer que son endogroupe en ait tout de même plus que l’exogroupe (objectif principal: maximiser l’écart entre les deux groupes).
Le PGM s’inspire des théories de l’identité sociale et de la catégorisation sociale : c’est par l’intermédiaire de comparaisons sociales favorables à l’endogroupe qu’une identité sociale positive peut être établie.
Par contre, les comparaisons défavorables aux membres de l’endogroupe génèrent une identité sociale négative qui peut avoir un effet néfaste sur l’estime de soi des individus.
La théorie de l’équité?
Le sentiment d’équité refléterait nos croyances dans un monde juste et dans la justice sociale et, à ce titre, contribuerait à forger l’explication idéologique des relations intergroupes.
La perception de l’injustice sociale provoque un malaise psychologique qui nous porte à vouloir rétablir l’équité soit de manière matérielle ou psychologique (déclanchement automatique de mécanismes de réduction de la dissonance cognitive).
Selon le biais proendogroupe cependant une relation intergroupe serait perçue comme équitable et juste lorsque le rapport entre la contribution et les résultats de l’endogroupe est jugé au moins équivalent à celui de l’exogroupe.
Vers une perspective intégrative?
La TIS et la TCS sont aussi utilisées par certains chercheurs qui présentent l’identité comme un construit social négocié au cours d’interactions complexes. Cette vision insiste sur la nature potentiellement dynamique de l’identité et de l’identification.
Selon Deaux et Martin par exemple, en psychologie sociale (paradoxalement?), la TIS et la TCS mettent l’emphase sur l’influence des catégories sociales d’appartenance sur le développement identitaire et n’accorderaient pas suffisamment d’attention aux contextes relationnels à travers lesquels ces influences identitaires se négocient (se construisent).
Dans leur article, Deaux et Martin proposent d’intégrer les deux niveaux d’analyse de la réalité sociale (les catégories et les interactions) afin de mieux comprendre comment les individus adoptent et maintiennent leur identité, décident d’en changer et éventuellement d’en adopter une autre (processus partiellement non conscient).
Autrement dit, les auteures proposent une vision intégrative des processus de construction identitaire des individus qui, selon elles (les auteures), font interagir les deux niveaux de la réalité sociale: les catégories sociales d’appartenance et les réseaux (interactions) interpersonnels.
Un modèle en trois actes?
Selon ces auteures (Deaux et Martin), la construction de l’identité (développement, maintien, changement, etc.) constitue une démarche en trois temps (attention, tout cela repose sur des processus psychologiques non conscients):
Temps 1: Les catégories sociales d’appartenance initiales (ethnie, langue maternelle, genre, etc.) vont orienter les premiers réseaux interpersonnels. Ces réseaux homogènes vont offrir un support social (plus ou moins) important à leurs membres qui, en retour, vont développer un sentiment d’identification (plus ou moins) important à ces catégories.
Temps 2: Les comparaisons sociales (basées sur les catégories sociales d’appartenance) et les possibilités (ou non) de mobilité sociale vont déclencher des processus de négociation de l’identité par lesquels les individus vont rechercher à intégrer des réseaux sociaux dont ils ne font pas partie mais qui pourraient leur permettre de modifier leur identité (changer de catégorie sociale d’appartenance) et leur fournir le soutien social dont ils ont besoin.
Temps 3: Une personne qui se déplace d’un réseau social à un autre sera motiver par le degré de support que peut lui fournir son « nouveau » réseau social. Plus le support (opportunités) offert sera important, plus l’identification se renforcera (modifiant ainsi l’identité de l’individu).