cours 8 Flashcards
La violence: mise en contexte
Qu’est-ce qu’on entend par violence dans les théories?
* Littérature = « hands-on crimes » ou « agressions »
* Crimes: Voie de fait, agression sexuelle…
* Comportements: frapper, agripper, poignarder, mordre…
* Violence physique++
Mêmes théories pour la violence psychologique?
* Effet de générations?
Pourquoi s’intéresser à la violence?
- Moralement pire – Evans & Scott (1984)
- À travers les cultures?
- À travers le temps?
- Demeure fréquente (et parfois acceptée)
- Famille = punition physique, abus
- École/travail = agression sex., fusillade
- Sport = bagarre
- Guerre = meurtre, viol
Est-ce que les humains sont simplement des êtres violents?
- Tremblay (1999): paroxysme de la violence = premiers
mois de vie - Historiquement, humains jamais été aussi peu violents
- Steven Pinker (2011): déclin de la violence
humaine, animale, végétation… - « The better angels of our nature » Abraham
Lincoln - Humanité et conscience sociale
Si les humains sont de moins en moins violents, qu’est-ce qui les poussent à l’être?
- Deux expériences ont influencé la compréhension des comportements violents
- Contexte particulier: post-Deuxième Guerre mondiale
- Médiatisation = témoin d’une violence inouïe
- En marge des grands procès – Nuremberg- la communauté scientifique se
questionne - Comment des gens ordinaires commettent des crimes aussi violents?
L’expérience sociale de Milgram (1961)
- Objectif: examiner l’obéissance en contexte d’autorité
- Configuration
- Présenter aux participants comme une étude sur l’apprentissage
- Administrer chocs électriques quand «élève» donne mauvaises réponses
- Supervisés par un «scientifique»
- Insiste pour qu’ils continuent même si l’« élève » veut arrêter
- « Élève » et « scientifique » sont des acteurs
- Participants: 40 hommes (20-50 ans)* Observations
- 62% administrent charge maximale, sachant:
- Charge mortelle
- Élève voulait cesser
- Inconfort des participants
- Constats
- Participants ont tendance à obéir lorsqu’ils se
perçoivent inférieurs - Sens du devoir
- Respect de l’autorité (relation de pouvoir)
L’expérience de Stanford (1971)
- Prémisses
- Milgram a examiné l’ « exécutant »
- Exécutant = pas de pouvoir (il « subit »)
- Difficile de mettre la faute sur les exécutants (Allemands?)
- Faut-il regarder plus « haut » dans la hiérarchie du pouvoir?
- Objectif
- Examiner les effets du statut d’autorité sur les comportements
- Autorité = détient du pouvoir
- Configuration
- Simulation d’une prison
- Gardiens v. Détenus
- Immersion complète: arrestation, fouille, changement
de vêtement, # de détenu, etc. - Prévu de durer deux semaines
- Participants: une vingtaine d’étudiants* Observation: Frictions rapidement observées
- Gardiens: conséquences, humiliations, agressions
physiques/verbales (certains gardiens sont pires) - Détenus: émotions négatives, colère refoulée, ruminer
idées violentes - Constats
- Contexte d’autorité amène les gardiens à adopter des
comportements déshumanisants et violents - Tests psychologiques n’ont pas permis de prédire ça
Les expériences sociales
- Nombreuses limites
- Pas très éthique
- Environnement peu contrôlé (surtout Stanford - pas de limites)
- Mesurent-elles vraiment la violence?
- Déshumaniser, pousser, appuyer sur un bouton…?* Conclusions principales que retiendront les théoriciens
- Tout le monde peut adopter des comportements violents, ça dépend du
contexte! - Moins dans la propension criminelle
- Plus dans l’ici-et-maintenant (contexte)
Ces expériences ont servi de pierre d’assise pour les écrits subséquents - Kenneth A. Dodge (1997, 2006) = propose deux (2) types de violence
- L’une d’entre elles réitère l’importance du contexte
- La violence réactive
Les violences réactives: Fondements
- Contexte: provocation perçue
- Élément déclencheur (coups, insultes…)
- Mécanisme: réaction impulsive
- Provocation génère des émotions négatives (colère, frustration…)
- Émotions = désinhibiteur
- Conception: violence dite expressive
- Expressive = violence est une finalité
- « Acting out » = évacuer les émotions négatives
- Souvent démesurée (pour faire mal)* Observations
- Personnes au « sang chaud » (influence des études éthologique)
- Colériques: tendance à réagir fortement
- Sensibles: sentiment de persécution
- Facteurs de risque de la violence réactive (Raine et al. 2006)
- Solitude et exclusion par les pairs à l’enfance et à
l’adolescence - Effets: impulsivité , anxiété sociale, peu d’amis,
problème de langage
Théories de la frustration-agression - Dollard et al. (1930)
Interférence « Un homme se fait refuser ses avances au
bar »
Frustration
« L’homme est frustré
et se sent humilié
devant ses amis »
Agression
« L’homme agrippe la
femme à la sortie des
bars et l’agresse »
*Ce n’est pas parce qu’il y a une interférence/frustration qu’il y aura agression
* Chaque jour des personnes vivent de la frustration sans réponse violente
* Alors qu’est-ce qui influence cette escalade vers l’agression?Postulats
* Trois (3) conditions liées à l’interférence influencent le risque d’agression
1. Niveau de motivation sous-jacent au but encouru
* Déterminer à atteindre le but (enjeux = grand)
* Exemple: « respect d’amis qui pensent que je pogne »
2. Qualité de l’interférence
* Empêche complètement (ou partiellement) l’atteinte du but
* Exemple: empêche complètement
3. Nombre d’interférences
* Plus c’est récurrent, plus c’est frustrant
* Exemple: j’essaie avec d’autres femmes = même résultatPostulats
* Incapacité de manifester agression augmente la frustration
* Exemple: attend que la femme parte du bar plutôt que de la frapper devant tout
le monde; pendant ce temps il rumine
* Déplacement de la cible de l’agression
* Exemple: agresser une autre fille
Limites
* Théorie simple (simpliste?)
* Processus reliant frustration à agression ET mécanisme de déplacement = pas clair
Théories de la frustration-agression – Berkowitz (1989)
Postulats de la version revisitée
* L’idée de l’interférence qui génère une frustration = insuffisante
* « L’interférence doit générer des conséquences physiques et des émotions
négatives qui entraînent une frustration et la nécessité de blesser autrui »
* Conséquences physiques négatives = douleur
* Émotions négatives = colèreValidation
Neil Malamuth (1995)
* Vérifier empiriquement la théorie
* Configuration:
* Étude en laboratoire où les participants font du vélo stationnaire
* La proie d’insultes
* Présence d’un groupe contrôle
* Après la séance = visionnement d’images de violence envers femmes
* Mesure des réponses physiologiquesValidation
* Observations
* Hommes humiliés = plus excités par les images de violence
* Outil = pléthysmographe pénien
* Suggère un lien entre frustration par l’humiliation et « désir » d’agression
Limite
* Les actions des autres provoquent les comportements violents et agressifs
* « Il n’est pas entièrement responsable », « Il réagit »
Modèle des processus sociaux-cognitifs
Introduction
* Dodge (1986) favorise une approche cognitive
* Permet d’expliquer la transition de la frustration vers l’agression
Postulats
* Comportements violents = pensées automatiques supportant la violence
* Élément central = interprétation personnelle de la situation
* Et non les comportements des autres en soi
* Exemple: ce n’est pas le refus des avances, mais bien
l’interprétation du refus comme une tentative d’humiliationObservations
* Certaines personnes pensent que les autres ont des intentions hostiles
* « Il m’a accroché en marchant sur le trottoir pour me tester »
* « Il m’a fait trébucher au hockey pour que je me blesse »
* Les pensées automatiques = voir la violence comme stratégie de résolution de
problèmes
* Faibles habiletés de résolution de problèmes
* Négociation, compromis, discuter, écouter l’autre
conclusion
- Les théories précédentes expliquent davantage la violence réactive
- Normal, c’est le type le plus fréquent
- Elles n’expliquent pas vraiment l’agression et la violence sans provocation
- Deuxième type de violence identifié par Kenneth A. Dodge (1997, 2006)
- Les violences proactives
Les violences proactives
Fondements
- Contexte: aucune provocation, mais découle souvent d’une opportunité
- Mécanisme: acte délibéré
- Conception: violence dite instrumentale
- Instrumentale = violence est un moyen pour atteindre un but
- Exemple de moyen: frapper juste une fois, retenir/attacher les mains…
- Minimum nécessaire afin d’atteindre le but
- Exemples de but: racisme, mission, fantasme… Observations
- Personnes au « sang-froid »
- Calmes, organisés (« calculateurs »), rigides
- Facteurs de risque de la violence proactive (Raine et al. 2006)
- Environnement familial et social négatifs à l’enfance
- 7 ans: pas de motivation scolaire, relations
négatives/limitées, parents dépendants - 16 ans: peu voir pas d’émotion
Théorie de l’apprentissage de l’agression
L’expérience sociale de Bobo le clown
Albert Bandura (1961)
* Objectif: examiner l’effet sur les enfants de l’exposition à des
modèles violents
* Configuration: enfant observe un adulte frapper une poupée
* Groupe #1: interaction violente
* Groupe #2: interaction pacifique
* Groupe #3: aucune interaction
* Participants: 36 garçons et 36 filles (3 à 5 ans)* Observation:
* Modèle violent: tendance à reproduire les comportements violents
* Renforcement violence: donnait du chocolat (= répétition)
* Modèle pacifique et contrôle: tendance beaucoup moins marquée à la violence
* Constats:
* Apprentissage de la violence par l’imitation et le renforcement
* Imitation plus récurrente si:
* Figure d’autorité
* Source d’inspiration* Réflexion
* Rôle de l’exposition à la violence dans
les médias?
* Relation significative, mais faible
* La relation s’estompe avec l’ajout
de variables plus ciblées
Modèle interactionniste
Tedechi & Felson (1994)
Complémentaire aux travaux de Bandura
* Postulats
* Violence = toujours un moyen d’atteindre un but
* Trois (3) familles de buts
1. Contrainte
* Forcer autrui à faire quelque chose
2. Vengeance
* Désir de réparer une injustice subie (battre un agresseur d’enfant)
3. Pouvoir (aussi pouvoir sur sa vie)
* Rétablir sa réputation, réaffirmer son autorité* Processus
* Violence = choix rationnel qui vise à combler un besoin
* Les personnes qui adoptent des comportements violents:
* Tendance à surestimer les avantages de la violence
* Égocentriques
* Faible capacité à assouvir leur besoin