Cours 6, les représentations de la peine Flashcards
Comment pouvons-nous définir le concept de l’opinion du peuple/populaire?
Concept controversé
Les définitions varient selon les disciplines, mais incontournable en raison de son association au pouvoir (en démocratie, le pouvoir repose sur le peuple.
Quels sont les deux pôles classiques au sujet de la définition du populaire?
- Négatif: foule ignorante, émotive, intolérante (pense peu, fermeture face à la nouveauté) populasse, terme péjoratif pour le peuple
- Positif: sagesse idéalisée, « vraies » valeurs (en opposition à une élite qui ne pense pas la réalité)
Évidemment, les opinions sont davantage nuancés.
Généralement, que pense les criminologues de l’opinion populaire?
Tendance vers le négatif
cause; politiques publiques des dernières années et sondages d’opinions où on y voit un désir de sévérité.
Pas méprisant, mais en terme d’ignorance et de penchant pour la vengeance.
La sondage sur la France présenté en classe montre quelques opinions publiques. Lesquelles?
- Prison bonne à tout faire (répondre à tous les rôles qu’on lui confie)
- Prison ne fonctionne pas (mais il en faut plus)
- Instabilité/volatilité de l’opinion publique dans le temps (notamment en réponse à des faits divers, réponse émotionnelle)
Quelles sont les problématiques du sondage d’opinions publiques sur la France?
- Situation qui n’est pas propre à la France
- Mesure douteuse de l’opinion populaire (importance de la question qu’on pose, formulation)
Dire que lorsqu’il n’y a pas de faits divers «spectaculaires», l’opinion publique est celle de base, ça ne fonctionne pas.
Ce genre de sondage ne vaut à peu près rien dans la perspective scientifique. C’est en fait beaucoup plus compliqué que cela (manque de nuances)
Quel est le lien entre l’offre de politiques répressives et la demande de répression?
Calculs électoralistes alignent politiques pénales sur
perception populaire (volonté de plaire à la population)
- Place emphase sur emprisonnement/neutralisation de
cibles « à risque » (jeunes, immigrants, minorités) - pour protection de la société, volonté populaire
Par quoi est principalement provoqué la demande de répression?
Par la déformation populaire de la criminalité
Représentations médiatiques + transformations sociales (besoin de repères) =insécurité, et crime est sa matérialisation (emblème de ce qui ne va pas)
Alors que pourtant la criminalité diminue
Quel est le symbole de la demande de répression? Ce symbole est aussi celui de quelque chose d’autre…quoi?
la victime (difficile d’y résister et de ne pas adopter des politiques répressives)
- Rôle central dans justice contemporaine
- Parallèlement à développement de la victimologie (qui ne cherche pas à réprimer davantage)politisation/instrumentalisation de la victime (utilisation politique, justifie la répression)
Représente aussi les peurs de la société, tout le monde qu’il faut protéger.
Selon Erner, en quoi les victimes sont «sanctifiées» ?
On justifie tout au nom des victimes.
- Demandes et besoins sacrés (on ne peut pas discuter des demandes/besoins)
- Besoins de la victime = empathie débouchant sur justice
sévère: prendre au sérieux, c’est punir durement
Quelles sont les problèmes avec les sondages d’opinions?
Mais problème d’interprétation des sondages d’opinion:
lecture politique attestée, mais révèlent-ils réellement
opinion populaire?
► Opinions punitives dans sondages ≠ automatiquement
insécurité populaire: analyses plus poussées révèlent
situation plus complexe…
Lorsqu’on demande à la population de déterminer des peines, est-elle plus sévère ou moins sévère que les acteurs judicaires?
Dans la recherche avec mise en situation;
Peines des acteurs du système pénal plus sévères dans
majorité des cas
- Public plus sévère seulement dans questions générales
Mais l’autre recherche…
- Dans les cinq cas présentés, échantillon du public toujours
plus sévère (peines de 1,5x à 2x plus longues)
- Différence encore plus importante entre juges et public
(peines jusqu’à 2,4x plus longues)
Lorsqu’on mesure des écarts entre peines
souhaitées par public et peines prévues par la loi, quel est le résultat?
- Concordance générale entre peines désirées et prévues, résultat de la moyenne de l’ensemble (en enlevant les extrêmes)
- Tendance du public à être plus sévère pour crimes moins graves, et moins sévères pour crimes plus graves (montre une centralisation)
- Différences notables dans infractions liées aux drogues (public moins sévères)
Dans l’étude où on compare seulement les juges au public, qui est le plus sévère?
Public en moyenne plus punitif dans 3 cas sur 4, mais
résultats affectés par répondants très punitifs
- Proportion du public plus clément que juges = 50-80% des répondants
Quel est l’impact de l’unité de sanctions sur la sévérité des peines infligées?
agents de justice imposent peines plus sévères en fonction
de l’unité de temps (semaine, mois ou année)
- Appliqué à échantillon de population: unité exprimée en
années produit peines plus longues
Montre importance de la formulation des questions
La population est hétérogènes. Dans cette optique, que prouve les recherches sur les caractéristiques individuelles et la sévérité?
Recherches contradictoires et difficiles à reproduire
statut socioéconomique;
- Population masculine rurale et blanche est plus
répressive, mais vit dans milieux relativement paisibles
- Populations urbaines (notamment afro-américains)
rapportent craintes de victimisation élevée, mais moins
favorables à peines sévères
- âge; les plus jeunes et les plus âgées sont
moins sévères
- éducation; Nombre d’années d’études/diplôme élevé = moins punitifs
- connaissance; perceptions erronées du
système pénal = plus de sévérité
méconnaissance du système pénal comme facteur prédictif de la sévérité pénale
(corrélée à croyances erronées sur criminalité) - surtout quand on sous-estime la sévérité des lois