Cours 6 - Austin + Searl : la théorie des actes de langages Flashcards
Quel est le contexte d’émergence de la théorie des actes de langages?
Dans la philosophie classique, on pensait que la langue servait à dire la vérité, dire le vrai. Ça aurait été la fonction première de la langue. Les mathématiques proposeraient un format parfait de langue basée sur les propositions. Les proposition sont faites pour être vraies ou fausses.
Austin lui, croit que les propositions ont un effet plus important que de simplement donner la vérité sur une chose. Il affirme que « Dire, c’est faire ».
Quelques années plus tard, Searl popularise la théorie d’Austin. Bien qu’Austin tenait à l’importance des mots, Searl et Morgan iront jusqu’à ne pas distinguer la théorie des actes de langage à une théorie de l’action.
Qu’est-ce qu’un constatif?
Ce sont des affirmations qui sont vraies ou fausses. Ils expriment une constatation que nous faisons par rapport au monde qui nous entoure. Ils sont censés décrire un état de fait.
Qu’est-ce qu’un performatif?
Ce sont des affirmations, mais elles n’ont pas de valeur de vérité. Ils transforment le monde par leur énonciation. Ce sont des actions que nous accomplissons en parlant. Les performatifs font quelque chose.
Les performatifs, pour bien fonctionner, doivent être prononcés dans les bonnes circonstances, dans un bon contexte, au bon moment, avec les bonnes personnes.
Quel est le schéma des performatifs qui échouent?
Échecs :
=> INSUCCÈS
- Appels indus :
Procédure inexistante ou Emploi indu de la procédure
- Exécution ratée :
Défectuosité ou Accroc
=> ABUS
- Insincérité ;
- Rupture ultérieure des conventions.
Comment Austin met en parallèle les constatifs et les performatifs?
Austin remet en question la distinction entre constatifs et performatifs :
Les constatifs sont, en fait, des performatifs qui s’ignorent et les performatifs sont aussi des constatifs.
En produisant des énoncés, nous sommes, en fait, toujours en train d’agir en disant quelque chose.
Quels sont les 3 types d’actes? En quoi consistent-ils?
- Acte locutoire: l’acte qui consiste à dire quelque chose – C’est le fait de simplement prononcer les mots.
- Acte illocutoire: l’acte qui consiste à faire quelque chose en disant ce qu’on dit – c’est la visée conventionnelle.
- Acte perlocutoire: l’acte qui consiste à faire faire quelque chose à quelqu’un en disant ce qu’on dit – c’est l’effet actuel de ce qu’on a dit.
Quelle est la particularité de l’acte perlocutoire?
Il consiste en un but, ou bien il a forcément un effet, même si non voulu.
Avec l’acte perlocutoire, on peut faire ressentir quelque chose à l’auditoire, on peut leur faire faire quelque chose de concret, on peut les amener à penser quelque chose à propos d’une autre chose, on peut impressionner…
Quel est un acte de langage selon Searl?
Un acte de langage, selon Searle, est un énoncé propositionnel + une force illocutoire.
Qu’est-ce que Searl veut dire par la direction d’ajustement des mots et du monde?
Il y a plusieurs types d’ajustement des mots avec le monde.
- Les mots s’ajustent au monde : «Il a l’aire en forme»
- Le monde s’ajuste aux mots : «Je te promets de venir»
- Les deux s’ajustent à l’autre : «je déclare la séance ouverte»
- Il n’y a pas d’ajustement : «je m’excuse de t.avoir blessé tout à l’heure».
Avec la théorie d’ajustement des mots avec le monde, Searl développe 5 type d’actes de langages, quels sont-ils?
1- Assertifs: affirmer, nier, soutenir, maintenir, certifier, attester, démentir, contester, reconnaître, etc. (pour lesquels les mots s’ajustent au monde)
2- Promissifs: s’engager, promettre, menacer, jurer, garantir, accepter, consentir, parier, etc. (pour lesquels le monde s’ajustent aux mots - dont la responsabilité va au locuteur)
3- Directifs: demander, requérir, poser une question, interroger, supplier, implorer, requérir, suggérer, etc.(pour lesquels le monde s’ajustent aux mots - dont la responsabilité va à l’allocuteur)
4- Déclaratifs: déclarer, démissionner, répudier, abdiquer, renier, approuver, sanctionner, baptiser, annuler, léguer, ajourner, désavouer, etc. (pour lesquels il y a une double direction d’ajustement)
5- Expressifs: remercier, s’excuser, féliciter, complimenter, se plaindre, déplorer, se lamenter, récriminer, approuver, vanter, se vanter, désapprouver, huer, saluer. (pour lesquels il n’y a pas de direction d’ajustement)
Comment pouvons-nous observer la relation Explicite/implicite dans les actes de langage?
Un acte de langage explicite se formulerait ainsi :
« Je te promets que je viendrai. »
Un acte de langage implicite se formulerait ainsi :
« Je viendrai. »
Dans le premier, il est clair que de dire c’est faire, on affirme faire l’action. Dans l’autre, l’action n’est pas énoncée clairement, elle est implicite.
Searl affirme que les performatifs sont souvent utilisés de façon implicite.
Qu’est-ce que la force illocutoire?
Elle est apposée à un acte propositionnel (locutoire), elle l’oriente et en définit la force.
Exemple : Proposer, suggérer, demander…
« Je pense que… » VS « je t’affirme que… »
Je te promets/jure que je viendrai demain » VS « je viendrai demain ».
Elle peut se présentée de manière indirecte :
« Aurais-tu la gentillesse de te lever? »
Sur quoi reposent les actes de langage?
Le partage d’un code par un locuteur et un allocutaire.
L’exprimabilité de son intention par le locuteur en un acte illocutoire.
La sincérité du locuteur au moment de poser son acte.
Quels sont les problèmes avec la théorie de Searl?
Il a une vision codique du langage : ce qui rattache l’acte de langage à la phrase et permet d’omettre les différences dans les effets perlocutoires d’une même phrase.
Il a une vision instrumentale du langage : contrairement à ce que Searl soutient, le fait que le langage soit un code amène le fait que l’interlocuteur contribue au sens des mots, la signification ne dépend pas juste du locuteur lui-même.
Sa théorie est uniquement linguistique : elle ne porte que sur la langue.