Cours 11 - Enjeux contemporains Flashcards

1
Q

Quelle était la principale croyance dans l’évaluation traditionnelle du risque suicidaire ?

A

Qu’il est possible de prédire quelles personnes vont se suicider.

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Q

Quels outils ont été développés pour évaluer le risque suicidaire ?

A

Des échelles de risque : stratification du risque suicidaire (faible, modéré, élevé).

Allocations de ressources et services en fonction de cette stratification (associé à l’idée qu’on peut PRÉDIRE qui va se tuer…)

Bcp de ressources/recherches investies pour développer des échelles performantes…

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3
Q

Quel est le seuil de sensibilité et de spécificité acceptable selon Runeson et al. (2017) ?

A

Sensibilité 80 %, spécificité 50 %.

Sensibilité : à quel point on détecte bien QUI a le problème
Spécificité : à quel point les personnes détectées ont RÉELLEMENT le problème

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4
Q

Quelles sont les limites de la catégorisation du risque suicidaire? (6)

A
  1. Faible valeur prédictive : majorité des suicide surviennent chez des patients évalués à faible ou moyen risque.
  2. Imprévisibilité : proportion importante des personnes suicidaires prennent leur décision moins de 10 minutes avant l’acte
  3. Le risque suicidaire est dynamique : il bouge, varie et fluctue sur de courtes périodes (heures, jours).
  4. Non-divulgation des idées suicidaires : honte, stigmatisation, peur d’être un fardeau…
  5. Exposition répétée des cliniciens à la suicidalité : biais, désensibilisation et sous-estimation du risque
  6. Ressources limitées dans le système de santé : pression pour catégoriser un patient comme étant à “faible risque” pour justifier une sortie de l’hôpital
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5
Q

Quel est l’impact négatif sur la qualité des soins? (4)

A
  1. Pression sur les cliniciens
    - obligation implicite de “prédire” le suicide
    - stress et culpabilité lorsqu’un patient se suicide
  2. Approche bureaucratique :
    - cliniciens souvent contraints de remplir des grilles d’évaluation du risque pour protéger l’institution de poursuites judiciaires
    - standardisation excessive de l’évaluation
  3. Obstacle à la relation thérapeutique :
    * Évaluation rigide et formalisée du risque peut nuire à l’établissement d’une relation de confiance
  4. Possibles effets iatrogènes de l’hospitalisation :
    * Restriction des libertés peut accentuer la détresse, le désespoir, le sentiment d’impuissance
    * Honte et stigmatisation
    * Être isolé de son réseau de soutien peut accroître le sentiment d’isolement
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6
Q

Quelles sont les recommandations du NICE? (3)

A
  1. Ne pas utiliser les outils et échelles d’évaluation du risque pour :
    - prédire un suicide futur
    - décider qui doit ou non recevoir un traitement ou être autorisé à quitter les soins
  2. Centrer l’évaluation sur les besoins de la personne et sur les moyens d’assurer sa sécurité psychologique et physique, à court et à long terme.
  3. Les professionnels de la santé mentale doivent intégrer une formulation du risque suicidaire dans chaque évaluation psychosociale.
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7
Q

Qu’est-ce que la formulation du risque suicidaire ?

A

Une analyse clinique personnalisée centrée sur les besoins de la personne (= comprendre le patient, et non le classer dans une catégorie de risque)

Prendre en compte les facteurs FIXES (antécédents) et facteurs DYNAMIQUES (stress actuel, soutien disponible, changement de vie imminents)

*Faire une gestion du risque avec la personne : plan co-construit avec stratégies d’adaptation et plan de sécurité

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8
Q

Quels sont les quatre types de facteurs considérés dans la formulation ?

A
  1. Prédisposants (histoire de la personne)
  2. Modifiables (ce qui peut changer)
  3. Futurs anticipés (évènements stressant du futur)
  4. Facteurs de protection (soutien, forces et compétences)
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9
Q

Donne un exemple de facteur prédisposant.

A

Antécédents de tentative de suicide, troubles psychiatriques, traumatismes.

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10
Q

Donne un exemple de facteur modifiable.

A

État émotionnel actuel, conflits, consommation, accès à des moyens létaux.

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11
Q

Qu’est-ce qu’un facteur futur anticipé ?

A

Événements à venir susceptibles de causer du stress (deuils, sortie d’hôpital, etc.).

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12
Q

Qu’est-ce qu’un facteur de protection ?

A

Soutien social, engagement, espoir, capacité à demander de l’aide.

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13
Q

À quoi sert un plan de sécurité ?

A

Identifier les signes avant-coureurs et planifier des actions concrètes en cas de crise suicidaire.

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14
Q

Nommez les étapes du plan de sécurité.

A
  1. Reconnaître les signes avant-coureurs (changements d’humeur, pensées négatives, isolement).
  2. Mettre en place des stratégies d’adaptation (exercice, relaxation, distractions).
  3. Se reconnecter à son environnement (aller dans un lieu public, interagir avec un proche).
  4. Solliciter un soutien social (identifier des personnes de confiance à contacter en cas de crise).
  5. Demander une aide professionnelle (numéros d’urgence, ligne d’écoute, prise de rendez-vous médical).
  6. Sécuriser son environnement (retirer les objets dangereux, éviter les situations à risque).
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15
Q

Donne deux éléments typiques d’un plan de sécurité.

A

Stratégies d’adaptation et sécurisation de l’environnement.

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16
Q

Pourquoi certains cliniciens résistent-ils au changement ? (3)

A
  1. Formations anciennes : habitué à évaluer le risque de manière catégorielle
  2. Obligations administratives : renforce l’attachement aux anciennes pratiques
  3. Biais de confirmation : “faible risque” avant sortie de l’hôpital = confirmé dans la majorité des cas, parce que suicide est phénomène très rare…
17
Q

Quelles solutions pour favoriser un changement de pratique ?

A
  • Former les cliniciens à privilégier l’écoute et l’empathie
  • Remplacer outils d’évaluation rigides par des évaluations personnalisées
  • Impliquer le patient activement dans l’évaluation (la formulation du risque) et la gestion de son risque
  • Développer des stratégies de gestion du risque adaptées aux besoins de chaque patient
18
Q

Quel est le dilemme dans l’allocation des ressources en santé mentale?

A

Plus d’interventions = moins de ressources pour chaque patient (temps, énergie) = diminution de l’efficacité des interventions

*Donc, nécessite un investissement de ressources pour ne pas épuiser les intervenants et diminuer la qualité des interventions.

19
Q

Qu’est-ce qu’un homicide-suicide (HS) ?

A

Meurtre d’un ou plusieurs individus, suivi du suicide de l’auteur du meurtre.

Phénomène très rare (taux de suicide de 0.38/100 000)

20
Q

Pour qu’un homicide suivi d’un suicide soit considéré comme un HS, il faut que les 2 phénomènes soient liés :

A
  1. Intention suicidaire cause l’homicide OU l’homicide cause l’intention suicidaire
  2. Le suicide doit avoir lieu dans les 24h suivant l’homicide (mais pas de consensus dans la communauté scientifique)
21
Q

Dans quels contextes survient le plus souvent un HS ?

A

Phénomène généralement intrafamilial :

  • filicide-suicide (meurtre de ses enfants)
  • parricide-suicide (meurtre de ses parents)
  • uxoricide-suicide (meurtre d’une femme par son conjoint)

Mais, aussi extrafamilial comme : tueurs de masse, contextes professionnels ou scolaire

22
Q

Qui sont les auteurs typiques de HS ? (caractéristiques sociodémographiques des auteurs)

A

Des hommes, souvent plus âgés que les auteurs d’homicides ou de suicides.

Le risque de suicide suite à l’homicide augmente avec le niveau de proximité avec la victime (ex : pères bio + à risque que beaux-pères)

23
Q

Qui sont les victimes typiques d’un HS ?

A

Femmes et enfants, souvent en contexte de séparation ou conflit, ou relations empreintes de violences physiques et psychologiques.

24
Q

Quels troubles (mentaux ou autres) sont fréquents chez les auteurs de HS ?

A

Santé mentale : dépression, abus de substances, antécédents d’idées suicidaires ou tentatives de suicide fréquents

Troubles de la personnalité : groupe B (émotivité intense, comportements impulsifs et difficultés dans les relations interpersonnelles) = antisociale, limite, histrionique, narcissique

25
Q

Profil des auteurs d’homicide - suite

A
  • Problèmes avec la loi
  • Expériences d’adversité dans l’enfance
  • Événements de vie stressants récents (=facteur précipitant)
26
Q

Quel rôle joue l’accès aux armes à feu dans les HS ?

A

Augmente considérablement le risque.

27
Q

Quels sont les 2 motifs les plus fréquents des HS intrafamiliaux ?

A
  1. Jalousie amoureuse : personnes possessives qui sont habitées par des convictions et ruminations obsessionnelles sur l’infidélité supposée de leur partenaire (recherche de fusion dans la mort)
  2. Conviction d’épargner un être cher d’un monde perçu comme insupportable (meurtre = altruiste/obligation parentale perçue dans les cas d’enfants)
28
Q

Comment définir une tuerie de masse ?

A

Homicide de 4+ personnes en moins de 24h.

29
Q

Quel est le profil typique des tueurs de masse ?

A

Hommes (96%), jeunes (âge moyen = 26 ans), 40.5% ont tenté de se suicider après l’attaque.

  • Problèmes + isolement social = détérioration de la santé mentale
  • distorsions cognitives
  • idées suicidaires
  • dysrégulation émotionnelle (ex.: colère)
  • Perception des causes de ses problèmes:
  • Échec personnel → suicide
  • Facteurs externes → homicide/violence de masse