Concepts de base du module Flashcards
Apprentissage et développement
L’apprentissage, c’est l’appropriation des instruments psychologiques et de la culture.
Le développement, c’est l’apparition de nouvelles formes de fonctionnement psychologique ainsi que leur transformation. Le développement n’est pas subordonné au programme scolaire, il a une logique interne.
L’apprentissage anticipe, provoque, devance le développement.
Zone proximale de développement
La ZPD est la différence entre le niveau actuel de développement, déterminé par la capacité à résoudre seul un problème et le niveau potentiel de développement déterminé par le fait de pouvoir résoudre un problème guidé par un adulte ou en collaboration
avec des pairs plus experts.
Le degré de performance assistée d’un enfant comprend toutes les situations marquées d’une amélioration des activités cognitives de l’enfant générée par une interaction sociale. Le processus mis en œuvre par l’enfant est l’imitation intellectuelle. Bien que l’enfant ne puisse résoudre la tâche seul, il comprend assez pour être capable de participer aux opérations intellectuelles.
La ZPD est aussi utile dans l’évaluation du niveau d’un élève car elle est plus révélatrice du développement de l’enfant que les capacités déjà acquises par l’élève. Vygotski insistait sur le fait que le degré de performance indépendante est un indicateur important du développement, mais qu’il n’est pas suffisant pour l’expliquer à lui seul.
Fonctions psychiques élémentaires et supérieures
Les fonctions psychiques supérieures (attention sélective, mémoire volontaire, abstraction consciente…) s’opposent aux fonctions psy. élémentaires, dites réactives (en réaction à stimuli), car elles sont autoproduites par le sujet. Elles se manifestent au travers de conduites conscientes, médiatisées et intériorisées.
Le développement des fonctions psychiques élémentaires en fonctions psychiques supérieures s’opère lorsqu’il y a transfert de savoir-faire d’un plan inconscient et automatique à un plan volontaire, intentionnel et conscient.
Inter- et intrapsychique
Loi de le double formation
Tout apprentissage passe par deux étapes distinctes, de l’interpsychique (activités collectives, sociales) vers l’intrapsychique (activité individuelle, pensée intérieure). “Chaque fonction psychique supérieure apparaît deux fois au cours du développement de l’enfant : d’abord, comme activité collective, sociale et donc comme fonction interpsychique, puis comme activité individuelle, comme propriété intérieure de la pensée de l’enfant, comme fonction intrapsychique.” (Vygotski, 1985/1934)
Outils cognitifs (sémiotiques)
Si les outils matériels sont des amplificateurs des capacités physiques de l’humain, les outils sémiotiques sont eux destinés au contrôle des processus mentaux. Ce sont des constructions sociales que l’élève s’approprie pour se développer.
Les outils sémiotiques visent la maîtrise artificielle des phénomènes psychiques naturels, c’est-à-dire l’autocontrôle, l’autorégulation.
Cette maîtrise artificielle des phénomènes psychiques naturels, produites et réalisée par l’homme à l’aide d’instruments psychologiques, est l’essence du processus de développement. Tous les outils cognitifs sont des médiateurs symboliques.
En conclusion, l’appropriation des instruments psychologiques constitue le moteur du développement du psychisme.
Médiation et outils médiateurs
Media = pluriel du mot latin medium qui signifie milieu, intermédiaire. Un médiateur est donc un intermédiaire entre le savoir et l’élève. Il existe deux types majeurs de médiation : - La médiation par autrui (avec l’aide d’un expert)
- La médiation par outils sémiotiques (médiateurs symboliques)
La qualité de la médiation dépend de différents facteurs tels que l’intentionnalité, le caractère transcendant (portée qui dépasse le ici-et-maintenant), la signification de la démarche, le sentiment de compétence.
L’appropriation, la maîtrise et l’intériorisation des outils médiateurs (médiateurs symboliques) sous forme d’outils psychologiques internes sont des moteurs essentiels au développement cognitif.
AUTO- ET HÉTÉRO- RÉGULATION
L’auto-régulation est l’appropriation de l’hétéro-régulation. A partir du contrôle externe offert par les adultes, l’enfant développe un contrôle interne de ses comportements en intégrant progressivement les normes sociales et en développant des stratégies qu’il est ensuite capable de sélectionner et d’utiliser en fonctions des caractéristiques de l’environnement.
CONCEPTS SPONTANÉS VS SCIENTIFIQUES
Tout concept est une généralisation. Un concept permet de regrouper différentes entités sur la base d’une certaine similarité. La similarité peut être soit concrète (le concept de balle) soit abstraite (concept de justice)
Les concepts spontanés (ou quotidiens) sont créés à partir des expériences vécues et de façon innée.
Les concepts scientifiques se construisent principalement en condition scolaires. Ils se caractérisent par des liens avec d’autres concepts dans un système logique. Ils permettent donc un plus haut degré de généralisation que les concepts spontanés.
Cependant, l’appropriation des concepts scientifiques prend appui sur les concepts quotidiens. Les concepts quotidiens se trouvent transformés par les structures de généralisations qui découlent des concepts scientifiques.
Généralisation
Tout concept peut être désigné à l’aide d’autres concepts selon un nombre infini de procédés. Les concepts scientifiques, par leur nature, créent donc des structures de généralisation.
Une nouvelle structure de généralisation permet à la pensée de passer à un plan nouveau et plus élevé d’opérations logiques. Les anciens concepts sont alors entraînés dans ces opérations mentales d’un type supérieur au précédent et se modifient eux-mêmes dans leur structure.
Étayage
L’étayage désigne « l’ensemble des interactions d’assistance de l’adulte permettant à l’enfant d’apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu’il ne savait pas résoudre au départ ». L’adulte prend en charge les éléments de la tâche que l’enfant ne peut réaliser seul.
Activité maîtresse
Type d’interaction entre l’enfant et l’environnement social qui mène à l’atteinte de gains développementaux au cours d’une période donnée et qui le prépare pour la période suivante. En d’autres termes : l’activité maîtresse est une activité clé pour le développement de l’enfant à un âge donné.
Cognitif et conceptuel (Astolfi)
Le cognitif s’appuie sur les opérations mentales et le raisonnement, c’est-à-dire sur la logique. Les concepts sont des constructions des disciplines. Ils se matérialisent sous forme de mots afin d’étayer nos raisonnements et organiser notre pensée.
Le cognitif et les concepts interagissent. Sans base cognitive solide, les concepts disciplinaires ne peuvent se déployer et, réciproquement, la maîtrise de ceux-ci va rétroagir sur l’enrichissement des formes possibles de raisonnement.
Élémentaire et abrégé (Astolfi)
Abréger, c’est couper dans la matière. On sélectionne les informations par soustraction, en éliminant celles qui paraissent trop complexes. L’abrégé fait office de « coupe-faim. » Élémenter, c’est faire ressortir les points essentiels, les fondements. On ne définit plus par soustraction mais par distillation. L’élémentaire fait office lui de « mise en bouche »
L’amnésie du spécialiste (Astolfi)
Selon Astolfi, l’amnésie du spécialiste désigne la posture de l’expert qui a oublié les potentielles difficultés de l’apprentissage une fois qu’il l’a maîtrisé. « L’expert est amnésique à propos de sa propre histoire intellectuelle. Du coup, il peine à comprendre les difficultés de l’apprenant, qu’il traduit comme des défauts de logique, d’attention, de motivation… »
Déjà-là conceptuel (Astolfi)
« Tout apprentissage vient interférer avec un « déjà-là » conceptuel qui, même s’il est faux sur le plan scientifique, sert de système d’explication efficace et fonctionnel pour l’apprenant » (Astolfi)
L’enseignant doit prendre en compte les connaissances antérieures de l’élève dans leur possible interférence avec l’apprentissage.
C.f. Histoire du poisson et de la grenouille