CM 3 et TD 3 : Les grands modèles du fonctionnement exécutif Flashcards
Qu’est-ce que les fonctions exécutives?
Les fonctions exécutives sont un ensemble de fonctions de haut niveau nécessaire à la réalisation d’un comportement dirigé vers un but. Elles sont mises en jeu lors de tâches complexes non automatisées.
Les fonctions exécutives font partie des diverses fonctions frontales réalisés par les lobes frontaux (Luria, 1966).
Quelles sont les tâches du lobe frontal selon Luria (1966)? Quelles sont les conséquences suite à une lésion frontale?
Luria propose que les lobes frontaux soient responsables dans la planification, programmation, contrôle et régulation des actions de l’organisme, plus spécifiquement les actions complexes et non automatisées, ce qu’il appelle “les conduites orientées vers un but”. De plus, les lobes frontaux interviennent dans la résolution de problèmes.
Selon ces travaux, les lésions frontales causent des syndromes différents selon la localisation des lésions. Il a distingué deux syndromes cliniques : une caractérisée par une désorganisation de l’action (trouble exécutif) et une caractérisée par une altération des processus motivationnels et affectifs (trouble comportemental, ex. sociopathie acquise).
Explique le modèle de Shallice sur les FE
Selon ce modèle, la plupart des actions dépendent de l’activation des schémas d’action (routines). Un schéma d’action est activé sans contrôle attentionnel par des stimuli perceptifs, par des messages internes/intentions ou même par l’activation d’autres schémas associés.
Cette co-activation de plusieurs schémas induit un conflit. S’il y a un conflit, une intervention du gestionnaire de conflits est déclenchée rapidement pour sélectionner le schéma le plus pertinent par rapport au but déterminé.
Parfois les schémas d’action ne suffisent pas, par exemple lorsque la tâche exige une prise de décision ou une planification, la situation est nouvelle (car aucun schéma n’est préexistant) ou la tâche exige une réponse qui entre en concurrence avec un schéma habituellement activé (ex. dans le test de Stroop).
Shallice propose ainsi une intervention d’un niveau de contrôle supérieur, appelé le Système Attentionnel de Supervision (SAS). Le SAS permet de :
- maintenir les buts à long terme,
- contrôler l’efficacité d’une stratégie,
- corriger les erreurs
- et adapter la stratégie en cours.
Le modèle de Shallice est lié avec le modèle de Baddeley, où le SAS correspond à l’administrateur central de la MdT, car celui-ci est aussi responsable du contrôle et régulation des processus cognitif.
Le rôle des lobes frontaux correspondrait à celui attribué au SAS. En cas de lésion frontale, l’organisme serait sous utilisation exclusif du gestionnaire de conflits, indépendamment de la situation. Face à une situation, un schéma d’action sera sélectionné et déclenché même s’il n’est pas pertinent. Cela va induire par conséquent des conduites persévératives (ex. dans le WCST), de distractibilité et des conduites inappropriées (désinhibition).
Explique le modèle hiérarchique de Struss sur les FE.
Ce modèle adopte le modèle du SAS comme cadre de référence. Strutt propose que les tâches exécutives peuvent être divisées en différents processus frontaux (superviseur). Il a identifié 5 processus forntaux, dont les 2 premiers sont considérés comme des fonctions exécutives : le monitoring (processus de contrôle cde la qualité et performance de la tâche, permettant l’ajustement du comportement), le task setting (capacité d’établir une relation entre un stimulus et une réponse), l’energisation du schéma pertinent (initiation et maintien de la réponse), l’autorégulation (comportementale et émotionnelle) et la métacognition (intégration et coordination des autres fonctions).
Explique le modèle des marqueurs somatiques de Damasio sur les FE.
Damasio apporte un lien entre les FE et la motivation. Ce modèle se distingue des autres modèles, car elle accord un élément affectif sur les FE, qui seront des facteurs déterminants de la prise de décision. Selon lui, les troubles comportementaux seront la conséquence d’une perturbation de la prise de décision.
Le cortex préfrontal ventromédian permet l’association entre expérience et émotions associées à ces expériences. En d’autres termes, une émotion sera associée à la situation X. Cette même émotion serait ensuite activé dans une situation Y similaire. Ce marqueur va permettre de qualifier une comme bonne ou mauvaise et orienter les choix futurs.
Les patients atteints au niveau du cortex orbitofrontal prend plus de cartes des mauvais tas et moins de cartes des bons tas dans le Iowa Gambling Task. De plus, ils manquent de stratégies claires.
Les sujets sains prend plus de cartes des bons tas et moins de cartes des mauvais tas. On trouve chez eux un changement de stratégie assez rapide pour privilégier les bons tas.
Bechara et al. font la conclusion que les performances des patients sont comparables à leur incapacité dans la vie quotidienne à agir de manière avantageuse (ex. dans les situations sociales). Comme dans la tâche, cela nécessite un calcul des conséquences futures impossible. Les choix sont ici basés sur des approximations.
Pourquoi? Les patients ont une attirance exacerbée pour la récompense, induisant une insensibilité à la punition (et donc la récompense prévaut) et ainsi aux conséquences futures positives ou négatives. Les connaissances des conséquences futures ne serait pas “marquées” comme positives ou négatives, ne permettant pas ainsi une prise de décision adéquate.
Est-ce qu’il s’agit d’une fonction exécutive unitaire ou de fonctions exécutives multiples?
Plusieurs résultats issus d’observations cliniques en neuropsychologie indiquent l’existence de dissociations entre les performances aux différentes tâches exécutives (ex. échoie le WCST mais réussi le Tour de Londres).
Les travaux de Miyake et al. (2000) ont fourni des arguments empiriques pour expliquer comment les fonctions exécutives sont organisées entes elles. Ils focalisent sur 3 processus exécutifs : Updating (surveillance constante et retrait/ajout rapide d’informations en MdT en fonction d’entrées nouvelles), Shifting (permet le passage volontaire d’un processus cognitif à un autre) et Inhibition (empêcher la production d’une réponse dominante). Ces trois processus sont modérément corrélées entre elles, ce qui traduit une certaine unité. Pourtant, un modèle à 3 facteurs s’ajuste le mieux aux données, montrant que les 3 fonctions sont partiellement séparables.
Duncan et al. (1997) ont passé une batterie de tests exécutifs et de tests non-exécutifs aux patients. Ils ont trouvé que la corrélation entre les tâches exécutives n’est pas plus forte que la corrélation entre les tâches non-exécutives. Cela n’est pas en faveur d’un facteur exécutif global.
S’il y a une diversité des fonctions exécutives, alors il y a une nécessité de l’emploi d’une batterie de tests lors de l’évaluation neuropsychologique. Dans une vision unitaire, telle que dans le modèle du SAS, il faut proposer des tests complexes avec plusieurs objectifs.
Ainsi, il n’existe pas de réel consensus dans la modélisation cognitive des fonctions exécutives mais la diversité de fonctions exécutives est plus communément admise.
Quelles sont les différents tests exécutifs qu’on peut passer lors d’un bilan neuropsychologique?
Le Wisconsin Card Sorting évalue la déduction aux règles, mais aussi la flexibilité de passer d’une règle à une autre.
Le Stroop Test permet d’évaluer l’inhibition.
Le Trail Making Test permet d’évaluer la flexibilité mentale.
Le Tour de Londres permet d’évaluer la planification dans une situation sans routines pré-existantes. Ici, le patient doit déplacer des boules sur des piquets pour recréer un modèle.
Le test de Hayling permet d’évaluer l’initiation et l’inhibition dans une tâche de deux parties dans laquelle il faut finir une phrase de manière la plus logique dans la première et finir une phrase de manière la plus illogique dans la deuxième.