Chapitre 8: Les Préjugés Et La Discrimination Flashcards
Donner la définition et illustré les préjugés:
Le préjugé est une attitude négative, injustifiable envers un groupe et ses membres (Myers, 1993)
Sondage par la commission nationale consultative des droit de l’homme en 1999: sur 1012 personnes interrogées; 63% estiment qu’il y a trop d’arabe et 38% estiment qu’il y a trop de noir.
Type de préjugés: raciaux (blanc ou noir), ethniques (français ou magrhebins) xénophobie (français et étrangers), ethnocentrisme (endogroupe et exogrouopes).
Définir et illustrer la discrimination :
«discrimination» un comportement négatif injustifiable à l’encontre d’un groupe donné et de ses membres (Myers & Lamarche, 1992).
Exemples:
En France, à compétence équivalente, les femmes ont des salaires significativement inférieurs à ceux des hommes. En 1992, la différence de salaire homme/femme était de 26.7%. Pour un emploi équivalent, les femmes gagnent environ 10% de moins qu’un homme (données INSEE)
Aux USA, il existe une discrimination importante concernant l’application de la peine de mort. Un Noir Américain a 14 fois plus de chance d’être sanctionné par la peine de mort lorsqu’il est accusé d’avoir tué un Blanc que lorsqu’il est accusé d’avoir tué un Noir (Death Penalty Information Center, 2001; voir également Paternoster, 1983)
Les préjugés chez l’enfant: Donner une illustration
Dans le cadre des TD de psychologie deux étudiantes (Virginie Pagès et Claire Vialatte en 2004) se sont posées la question de savoir si dès l’âge de 4 ans, les enfants avaient des stéréotypes négatifs et des préjugés ethniques.
ces deux étudiantes ont réalisé une petite expérience; elles ont construit un petit théâtre dans lequel jouaient plusieurs marionnettes, dont une était de couleur blanche (Jean) et une autre était de couleur noire (Moussa). Les 22 enfants qui ont assisté à ce spectacle de marionnettes étaient âgés en moyenne de quatre ans. Dans ce spectacle, Jean et Moussa étaient les principaux acteurs. Après plusieurs événements et péripéties, voilà que le «doudou» d’une autre marionnette a disparu. “Mais qui a volé le “doudou” de Simon?” s’exclame soudain la maîtresse fictive. Les enfants munis de deux petits panneaux sur lesquels figuraient Jean et Moussa devaient désigner lequel des deux avait volé le “doudou” de Simon.
En effet, de façon très significative et ce quel que soit le lieu de scolarisation (ville vs. campagne), les enfants désignaient davantage “Moussa” (19 fois sur 22) comme étant l’auteur du vol que “Jean” (3 fois sur 22).
Donner les explications relatives aux comportements des enfants:
2.1. Les parents:
L’hypothèse classique selon laquelle les attitudes des enfants reflètent celles de leurs parents (effet de socialisation verticale) est assez controversée.
Sinclair et ses collègues (2005) ont proposé de distinguer les enfants qui s’identifient fortement à leurs parents de ceux qui s’y identifient faiblement. Seuls les premiers devraient avoir des attitudes reliées positivement à celles de leurs parents.
Chez les enfants qui s’identifient à leurs parents, on s’aperçoit qu’il existe une relation positive; plus les parents ont des préjugés, plus leurs enfants en ont.
Chez les enfants qui ne s’identifient pas à leurs parents, la relation est inverse; plus les parents ont des préjugés, moins leurs enfants en ont. Ce résultat traduit probablement un effet de rejet et du modèle parentale.
Autrement dit, il y aurait d’une part la «socialisation verticale par assimilation» (apprentissage et intériorisation des valeurs des parents) et la «socialisation par contraste» (rejet et opposition aux valeurs des parents).
2.2. Les médias
Plusieurs études illustrent l’impact des médias et en particulier des séries télévisées sur les préjugés des enfants. Par exemple, Williams et ses collègues ont montré que l’introduction pour la première fois de la télévision dans une communauté avait un impact significatif sur le niveau de sexisme des jeunes. Après une période de 2 années, les auteurs observent une augmentation de la différentiation de genre chez les jeunes filles et garçons. En 1985, après une revue des études existantes, Durkin conclue que l’effet des mass média sur les préjugés et les stéréotypes est indéniable chez les jeunes.
2.3. Le développement socio-cognitif des enfants
La théorie d’Aboud (1988) en 3 stades:
Jusqu’à 5 ans: stade d’égocentrisme, catégories grossières et rigides associées à des réponses émotionnelles du type «j’aime, j’aime pas» - préférence pour ce qui est familier
De 5 à 7 ans: jugements plus élaborés, mais focalisation sur l’appartenance stable à un groupe = ethnocentrisme
Après 7 ans: le développement cognitif permet la prise en compte des différences inter-individuelles dans un même groupe, la prise en compte des normes sociales, etc. = réduction des préjugés
2.4. Les pairs
Brièvement, Harris propose que les pairs, c’est-à-dire les ami(e )s, les copains, etc., sont une source importante d’influence sociale. C’est ce qu’on appelle la socialisation horizontale en opposition à la socialisation verticale (celle des parents). Comme les parents, les groupes de pairs véhiculent des valeurs, des normes, etc., qui sont parfois teintées de préjugés. Par conséquent, sous l’influence des pairs, les enfants peuvent être amenés à souscrire et à exprimer des préjugés. Selon Harris, la socialisation en groupe serait très puissante.
Qu’est ce que la CNCDH? Quelles études elles mettent en place?
Chaque année, la CNCDH remet un rapport sur l’intolérance et la xénophobie. Ce rapport est constituée d’une étude réalisée sur un échantillon représentatif de la population française (n = 1000). En 2000, on apprenait par exemple que plus de 60% des Français trouvaient qu’il y avait trop d’étrangers en France. Dans le monde, les étrangers sont régulièrement la cible de préjugés. En France, plusieurs études révèlent que les Maghrébins sont la principale cible de préjugés.
Les études réalisées par l’observatoire des discriminations ne sont pas davantage rassurantes. Ces études sont basées sur la méthode du «testing». Voyons-en une illustration: la discrimination à l’emploi.
Illustration: la discrimination à l’emploi lors de la sélection des CV ( AMADIEU, 2004)
Méthode du «testing» sur CV
1806 CV envoyés à 258 offres différentes
Type d’emplois: chargés de clientèle, commerciaux, technico-commerciales
Plusieurs variables manipulées parmi lesquelles:
1. L’homme, nom et prénom Français, réside à Paris, apparence standard = «le CV contrôle»
2. La femme, caractéristiques identiques à l’homme standard
3. L’homme disgracieux
4. L’homme de 50 ans
5. L’homme handicapé (handicap non précisé sur le CV)
…
Les résultats
Ce graphique révèle le nombre de réponses positives pour un entretien pour chaque CV. Par exemple, pour un même poste, une personne disgracieuse à plus de deux fois moins de chance d’être auditionnée qu’une personne plus conventionnelle.
75: l’homme 33: disgracieux et 5: handicapé
Quelles sont les causes des préjugés et de la discrimination?
- La catégorisation sociale: La répartition d’individus en deux groupes sur une base arbitraire est suffisante pour susciter le préjugés?
En 1969, Rabbie et Horwitz ont montré que la simple catégorisation arbitraire en un groupe « vert» et un groupe «bleu» suffit à déclencher des évaluations plus favorables à l’endroit de l’endogroupe qu’à l’endroit de l’exogroupe. Ce biais est appelé biais pro-endogroupe ou biais de favoristisme de l’endogroupe.
Tajfel et ses collègues (1971) ont établi qu’à la suite d’une catégorisation arbitraire, le biais pro-endogroupe ne se limite pas aux perceptions, mais se manifeste aussi dans le comportement discriminatoire des sujets. Cette perspective s’est traduit par la création d’un paradigme expérimental visant à isoler les conditions minimales de la discrimination entre les groupes: le PGM
Ce paradigme peut se résumer en 5 points.
Résumer le Le Paradigme des Groupes Minimaux (PGM) EN 5 POINTS :
1- deux groupes sont créés sur la base d’une répartition arbitraire (e.g. pile ou face);
2- aucune histoire de conflits d’intérêts ou de compétition intergroupe n’existe entre ces groupes. Les groupes ne sont formés que pour les besoins immédiats de l’expérience;
3- l’anonymat des sujets est complet, tant sur le plan individuel que sur le plan de l’appartenance de groupe, ce qui élimine les effets possibles des affinités interpersonnelles ou des conflits de personnalité préalables;
4- aucune interaction sociale n’a lieu entre les participants, ni entre les membres de l’endogroupe, ni avec les membres de l’exogroupe, ce qui élimine le développement d’incompatibilité interpersonnelle ou intergroupe;
5- il y a absence de lien instrumental entre les réponses des sujets et leur intérêt propre, les sujets ne s’allouant jamais de ressources personnellement.
Développer l’iIllustration (Tajel & al., 1971)
Les groupes sont constitués au hasard. Sur la base de fausses préférences esthétiques (jugement de peintures), les sujets sont répartis aléatoirement dans le groupe «klee» ou dans le groupe «kandinski». Les sujets ignorent que cette assignation est aléatoire.
La tâche des sujets consiste à répartir des ressources. A l’aide de plusieurs matrices, les participants doivent décider de la rémunération que recevront leurs camarades pour la participation à l’expérience. Chaque matrice porte sur des rémunérations à donner à deux autres élèves; ceux-ci pouvant appartenir à l’endogroupe ou à l’exogroupe.
En simplifiant un peu, les sujets peuvent utiliser 3 stratégies différentes:
1- Favoriser l’endogroupe au détriment de l’exogroupe (= B PRO ENDO)
2- Répartir les ressources de manière équitable (= PARITÉ)
3- Favoriser l’exogroupe au détriment de l’endogroype (= B PRO EXO)
Ce dispositif expérimental, dans lequel seule la catégorisation sociale est manipulée, a été appelé par Tajfel le Paradigme des Groupes Minimaux («le PGM»). Une situation aussi épurée serait-elle suffisante pour générer des comportements discriminatoires? Tajfel et ses collaborateurs furent très surpris des résultats. En effet, les résultats ont démontré une tendance générale à répartir les ressources de manière à favoriser son propre groupe au détriment des membres de l’autre groupe. Autrement dit, dans cette situation totalement
Cette recherche suggère que l’origine des attitudes et des comportements discriminatoires est à rechercher, au moins pour une part, dans l’opération d’un processus cognitif normal: le processus de catégorisation sociale. artificielle, le seul fait d’appartenir au groupe «X» ou au groupe «Y» conduit à des comportements discriminatoires visant à favoriser les membres de l’endogroupe au détriment des membres de l’exogroupe.