Chapitre 2 : Les relations inter-groupes Flashcards

1
Q

Définition ethnocentrisme.

A

L’ethnocentrisme se caractérise par la tendance à percevoir et évaluer les autres groupes sociaux, par rapport au point de référence qu’est son propre groupe d’appartenance. Cela nous conduirait à n’utiliser que nos propres grilles de lectures culturelles, pour appréhender les particularités des autres groupes. Il serait donc inévitable que, au-delà de l’incompréhension potentielle, ce soit la dévalorisation et le rejet qui découlent de l’ethnocentrisme.

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2
Q

Définir le stéréotype universel de Summer.

A

Le stéréotype universel reflèterait la tendance à évaluer positivement les critères de jugement quand il s’agit de son propre groupe, et négativement quand il s’agit de groupes extérieurs. Levine et Campbell établissent une liste comparative des jugements selon qu’ils concernent l’endogroupe (gras) ou l’exogroupe (italique), en voici quelques exemples :
Voir son groupe comme vertueux et supérieur.
Voir l’autre groupe comme méprisable, immoral et inférieur.

Voir son groupe comme pacifique.
Voir l’autre groupe comme agressif.

Notre groupe est honnête et digne de confiance.
L’autre groupe n’a pas le sens de l’honnêteté ni de code moral.

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3
Q

Définir la catégorisation sociale.

A

La catégorisation sociale concerne 2 choses : d’une part les processus dynamiques qui nous conduisent à ranger, classer, catégoriser des objets sociaux dans telle ou telle catégorie, d’autre part le résultat de ces processus, qui est la catégorie elle-même.

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4
Q

A quoi correspondent les produits de la catégorisation ?

A

Les produits de la catégorisation correspondent à des ensembles d’individus ou d’objets sociaux qui partagent certains traits sur lesquels ont porté les processus de catégorisation : par exemple les joueurs professionnels de football, les enseignants. Il faut noter que ces catégories sont constituées autour de critères descriptifs, mais que ces critères sont porteurs de valeur sociale (bon, mauvais…).

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5
Q

Catégoriser revient à …

A

Catégoriser revient à percevoir, puis traiter et organiser les données issues de notre environnement (par exemple une chaise) en les affectant à des catégories (meuble).

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6
Q

Quels sont les 2 processus majeurs de la catégorisation ?

A
  • la création de catégories : cela consiste à repérer des critères d’identification, puis à les assembler de manière à aboutir à la création d’une nouvelle catégorie. Par exemple, on peut imaginer que dans un passé très proche, nous avons élaboré une catégorie que l’on pourrait nommer “moyens d’accès à internet”, en regroupant les smartphones (issus d’une catégorie plus ancienne “téléphone”), les ordinateurs fixes, les ordinateurs portables, les tablettes numériques, les TV connectées.
  • l’assimilation : elle consiste à attribuer une catégorie existante à un nouvel objet (un nouveau collègue sera associé à la catégorie “collègues”), ou bien à réattribuer une nouvelle catégorie à un objet avec lequel nous avons une antériorité de relation (un collègue qui obtient une promotion et qui devient notre supérieur change de catégorie “collègue” vers “supérieur”).
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7
Q

Définition prototype.

A

Un prototype est un exemplaire représentatif de tous ceux de la catégorie. C’est l’exemplaire qui possède le plus de traits communs aux objets de cette catégorie.

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8
Q

Expliquer en quoi consiste la comparaison au prototype.

A

L’objet à catégoriser est comparé au prototype de la catégorie. S’il lui ressemble suffisamment, et s’il est assez différent d’autres prototypes de catégories proches, alors il est affecté à cette catégorie. La principale limite identifiée dans ce modèle est qu’il ne peut fonctionner que si le prototype n’est associé qu’à un nombre limité de traits. Dans le cas contraire, cette stratégie se révèlerait trop coûteuse cognitivement et donc inopérante.

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9
Q

En quoi consiste le modèle : la prise en compte de la fréquence des traits.

A

Selon ce modèle, l’élément à catégoriser n’est pas comparé au prototype. La stratégie consisterait à repérer les traits de cet élément, puis tenter de repérer la catégorie dans laquelle on retrouve, sur l’ensemble des éléments qui la composent, la plus grande partie des traits possédés par l’élément en question.

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10
Q

En quoi consiste le modèle : le calcul de la distance moyenne aux autres éléments de la catégorie.

A

Selon ce modèle, l’élément à catégoriser serait comparé à chacun des éléments présents dans la catégorie, pour déboucher sur un score moyen de distance, ou similarité. L’élément cible serait au final orienté vers la catégorie dans laquelle la distance moyenne serait la plus faible (ou la similarité la plus forte).

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11
Q

De quoi dépend l’activation des processus conduisant à la catégorisation ?

A

Leur activation dépend étroitement du contexte social dans lequel se situe l’individu.

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12
Q

Définition biais d’accentuation ?

A

Biais d’accentuation de contraste (dans le cas des différences entre groupes), et d’assimilation (dans le cas de la ressemblance entre éléments d’un même groupe). Le biais d’accentuation consiste à percevoir des éléments issus de groupes différents, comme étant beaucoup plus différents qu’ils ne le sont en réalité. Pour résumer : deux individus issus de deux groupes seront perçus comme beaucoup plus différents qu’en réalité (contraste), alors que deux individus d’un même groupe seront perçus comme étant beaucoup plus semblables qu’en réalité (assimilation).

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13
Q

Définir le biais d’homogénéité exogroupe.

A

Le biais d’homogénéité exogroupe consiste à décrire les membres de l’exogroupe comme étant beaucoup plus semblables, ou identiques, qu’ils ne le sont en réalité.

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14
Q

Définir le biais d’hétérogénéité endogroupe.

A

Le biais d’hétérogénéité endogroupe conduit à décrire les membres de l’endogroupe comme étant beaucoup plus différents les uns des autres qu’ils ne le sont en réalité.

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15
Q

Comment agit le statut social selon Lorenzi-Cioldi et Doise ?

A

“Le statut social agit sur la manière dont les individus se représentent le groupe, sur la manière dont ils se conçoivent et conçoivent autrui et sur les rapports que leur groupe entretient avec d’autres groupes”

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16
Q

Définir la hiérarchisation sociale.

A

Dans la grande majorité des cas, lorsque deux groupes sont en interaction, il y en a un qui est positionné plus haut que l’autre sur l’échelle sociale. On parle de groupes dominants et de groupes dominés. Cette hiérarchisation va avoir des conséquences majeures sur les processus perceptifs intergroupes.

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17
Q

Dans l’étude des représentations sociales des groupes, Lorenzi-Cioldi va identifier 2 grands prototypes majeurs.

A

Les groupes dits “agrégats”, situés au bas de l’échelle sociale, et les groupes dits “collections”, situés en haut de l’échelle sociale. (lorsque nous parlerons ici d’homogénéité, d’indifférenciation entre les individus, d’agrégat d’individus, ce ne sera nullement en lien avec une réalité effective, qui renverrait à des comportements et attitudes effectivement plus homogènes, mais à des perceptions sociales et des représentations portées par des individus appartenant à des groupes, à l’égard d’autres individus appartenant à d’autres groupes plus ou moins bien placés socialement qu’eux.)

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18
Q

Comment se perçoivent et sont perçus les individus dans les groupes dominants ?

A

Les individus se perçoivent, et sont perçus, comme une collection d’individualités ayant chacune leur spécificité. Cela renvoie à l’idée d’un « groupe collection ». On peut dire que l’identité apparaît comme autonome, interne et se veut indifférente à l’emprise du collectif. C’est une identité sociale personnelle.

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19
Q

Comment se perçoivent et sont perçus les individus dans les groupes dominés ?

A

Les individus se perçoivent, et sont perçus, comme un agrégat d’individualités relativement indifférenciées les unes des autres. On peut évoquer l’idée de « groupe agrégat », dans lequel l’identité apparaît comme hétéronome, externe, indifférenciée et profondément absorbée par le collectif. C’est une identité sociale collective.

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20
Q

Expliquer la différence dans l’apparition des biais perceptifs entre groupes dominants et groupes dominés.

A

Les membres des groupes dominants homogénéisent d’autant plus l’exogroupe qu’il s’agit d’un groupe dominé. Par contre, les membres de groupes dominés homogénéisent autant leurs propres groupes que l’exogroupe. Tout se passe comme si les membres des groupes dominés avaient intériorisé les perceptions que les membres des groupes dominants possèdent à leur égard.

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21
Q

Que détermine le statut social d’un groupe-cible dans l’approche cognitive ?

A

Dans l’approche cognitive, le statut social d’un groupe-cible détermine la façon dont on se représente sa variabilité en mémoire, ce qui influence son jugement d’homogénéité.
Ainsi le groupe dominé est représenté en mémoire au niveau du prototype, en focalisant la perception sur les similarités intra-groupe, alors que le groupe dominant est représenté au niveau des exemplaires, reflétant une plus grande variabilité.

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22
Q

Le statut social d’un groupe peut influencer la motivation de quoi ?

A

Le statut social d’un groupe peut influencer la motivation des individus à mieux connaître ses membres et à leur prêter plus d’attention. Ainsi les individus font plus d’erreurs lorsqu’ils doivent identifier les membres d’un groupe dominé plutôt que dominant , ils catégorisent plus vite les membres d’un groupe de bas statut que les membres d’un groupe de haut statut

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23
Q

Qu’est-ce qui est important dans l’approche identitaire ?

A

Dans l’approche identitaire, ce sont les effets du statut social du percevant dans la perception de l’homogénéité des groupes, qui sont au centre de la réflexion.

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24
Q

De quoi dépend la perception d’homogénéité dans l’approche identitaire?

A

La perception d’homogénéité peut dépendre de la différence de saillance entre l’identité personnelle et l’identité sociale. L’identité personnelle dérive de l’auto-catégorisation au niveau interpersonnel, et se réfère aux caractéristiques qui distinguent un individu des autres membres de son groupe.

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25
Q

De quoi dérive l’identité sociale ?

A

L’identité sociale dérive de l’auto-catégorisation au niveau intergroupe, et se réfère aux catégories auxquelles l’individu appartient. Plus l’individu s’identifie à son groupe, plus son identité sociale est saillante, et plus la perception d’homogénéité intra-groupe est importante.

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26
Q

Pourquoi la perception d’homogénéité intragroupe peut être stratégique (à quoi elle peut servir ?) ?

A

Elle peut servir à améliorer ou préserver une identité sociale positive.
Dans le cas des groupes asymétriques, il se peut que les membres des groupes dominés s’identifient plus fortement à leur groupe que les membres des groupes dominants, et qu’ils perçoivent ainsi plus d’homogénéité intragroupe.

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27
Q

En quoi appartenir à un groupe dominé constituerait une menace à l’identité sociale ?

A

Appartenir à un groupe dominé constituerait une menace à l’identité sociale, et percevoir plus d’homogénéité au sein du groupe d’appartenance permettrait d’augmenter le sentiment de solidarité, et d’améliorer l’image du groupe. Les membres des groupes dominants percevraient leur groupe d’appartenance comme étant moins homogène que des exogroupes afin de justifier la discrimination à l’égard de ces derniers, et de garder ainsi une identité sociale positive.

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28
Q

Que représente le paradigme des groupes minimaux ?

A

Conditions minimales (jeton rouge ou jaune) pour favoriser endo ou exo groupe. Quand on appartient à un groupe, on a tendance à favoriser ce groupe d’appartenanc

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29
Q

Choix entre 2 stratégies dans l’expérience de Tajfel : paradigme des groupes minimaux

A

Soit donner beaucoup à un camarade de leur propre groupe (partie droite) mais simultanément donner encore plus à un membre de l’exogroupe, soit donner moins au camarade de son propre groupe (partie gauche), mais simultanément donner encore moins au membre de l’exogroupe.
Les résultats obtenus dans cette configuration par Tajfel, indiquent que c’est la plupart du temps la deuxième stratégie qui est retenue. Autrement dit, plus que le gain absolu, les participants sont attachés à ce que les membres de leur groupe (endogroupe) reçoivent plus que ceux de l’exogroupe, même si cela implique de renoncer à une récompense dans l’absolu plus élevée.

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30
Q

Pourquoi les individus agissent dans l’expérience de Tajfel (Comment interpréter théoriquement ces résultats) ?

A

Tajfel s’appuie sur le concept d’identité sociale. Selon lui, l’individu tend à rechercher une identité sociale positive, ce qui sous- entend que son propre groupe soit valorisé. Dans la majorité des situations, la valorisation de son propre groupe passe par la comparaison sociale avec d’autres groupes. Ainsi, dans l’expérience, les participants tendaient à maximiser le résultat de cette comparaison sociale, en choisissant la solution qui accentuait la différence au profit de l’endogroupe.

31
Q

Définition préjugé selon Fischer.

A

“une attitude de l’individu comportant une dimension évaluative, souvent négative, à l’égard de types de personnes ou de groupes, en fonction de sa propre appartenance sociale”

32
Q

Qu’indique le préjugé ?

A

Le préjugé indique quelle est l’attitude globale de l’individu face à tel groupe social.

33
Q

Quel aspect est mis en évidence par le préjugé ?

A

Un aspect prescriptif, c’est à dire ce que cette attitude peut conduire à faire face à tel groupe social, ou bien ce que tel groupe social devrait faire ou ne pas faire.

34
Q

Par quoi se caractérisent les préjugés flagrants (dans expérience avec les immigrés de Pettigrew et Meertens) ?

A

Les préjugés flagrants se caractérisent par une mise à distance très nette des immigrés, en employant des arguments explicitement discriminatoires. Voici un exemple d’item issu de leurs travaux : “Les immigrés occupent des emplois qui devraient revenir aux citoyens de ce pays.”

35
Q

Par quoi se caractérisent les préjugés voilés (dans expérience avec les immigrés de Pettigrew et Meertens) ?

A

Les préjugés voilés se manifestent indirectement, en mobilisant des arguments de distinction morale, culturelle, mais jamais en rejetant explicitement l’exogroupe. Voici des exemples d’items de préjugés voilés : “Les immigrés apprennent à leurs enfants des valeurs différentes de celles nécessaires pour réussir dans notre société”

36
Q

Sur quoi sont basés les travaux sur le préjugé émotionnel ?

A

Les travaux sur le préjugé émotionnel sont basés sur la distinction entre émotion et sentiment.

37
Q

A quoi sont associés les sentiments ?

A

Les sentiments sont associés à la complexification des interactions sociales, et de l’apprentissage des règles et normes d’interaction. Les sentiments sont considérés comme étant spécifiques à l’humain : honte, nostalgie, remords, admiration.

38
Q

Définir le préjugé émotionnel.

A

Nous attribuons à l’exogroupe moins de sentiments, par rapport à l’endogroupe, et plus d’émotions “primaires” à l’exogroupe qu’à l’endogroupe. Pour simplifier : mon groupe est plus humain que l’exogroupe, car nous éprouvons des sentiments que les autres ressentent moins, ou ne ressentent pas, car “ils” sont “par nature” différents de nous, “moins humains”.

39
Q

Expliquer l’infra-humanisation.

A

Les travaux des ethnologues ont montré, depuis longtemps que, quelque soit la culture en question, les groupes humains distinguaient l’endogroupe de l’exogroupe sur un continuum allant de l’animalité à l’humanité. Bien évidemment, l’endogroupe est toujours le plus représentatif de l’humanité, alors que les exogroupes, notamment ceux avec lesquels il y a rivalité voire conflit, sont identifiés comme plus proche de l’animalité que de l’humanité.

40
Q

Définition stéréotype.

A

“Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais souvent aussi des comportements, d’un groupe de personnes”. (Leyens, Yzerbyt et Schadron).

41
Q

Différence entre auto-stéréotype et hétéro-stéréotype.

A

Auto-stéréotype porte sur son propre groupe et hétéro-stéréotype porte sur l’exogroupe. En règle générale, les premiers ont une connotation positive, quand les seconds sont plutôt négatifs.

42
Q

A quoi correspond un stéréotype (contenu) ?

A

Un stéréotype est une association de traits, caractéristiques, appliqués à l’ensemble des membres d’un groupe. Les études montrent depuis longtemps la puissance de stéréotypes liés, par exemple, au sexe, à la couleur de peau, au type d’emploi, à la nationalité.

43
Q

Quelles sont les 2 dimensions du SCM (le Modèle du Contenu du Stéréotype, ou Stereotype Content Model).

A

La chaleur et la compétence.

44
Q

Que décrit le SCM ?

A

Le SCM décrit comment certaines variables sociales influencent la construction du stéréotype, et comme comment le contenu du stéréotype conduit à ressentir certaines émotions à l’égard du groupe-cible.

45
Q

A quoi renvoie la dimension de chaleur dans le SCM ?

A

La chaleur renvoie à la question “Quelles sont les intentions de ce groupe ?” La chaleur est liée à la sincérité, la confiance, la convivialité.

46
Q

A quoi renvoie la dimension de compétence dans le SCM ?

A

La compétence renvoie à la question “Ce groupe a-t-il les moyens de réaliser ses intentions ?” La compétence est liée à l’efficience, la conscience, l’intelligence et l’habileté.

47
Q

Quel sont les 4 prototypes (groupes) de stéréotypes du SCM ?

A
  • 1e groupe est caractérisé par la chaleur et la compétence ; on y retrouve les classes moyennes, blanches.
  • 2e groupe est marqué par la froideur et l’incompétence ; il concerne les populations pauvres, les sans domicile fixe, les migrants.
  • 3e groupe est marqué par la chaleur et l’incompétence ; on y retrouve les handicapés, les femmes au foyer et d’autres groupes perçus comme ayant besoin d’être encadrés de façon paternaliste.
  • 4e groupe est marqué par la froideur et la compétence ; on y trouve les riches, les gens qui ont très bien réussi.
    Il est important de rappeler ici que cette typologie n’est pas basée sur les caractéristiques objectives de ces groupes, mais sur le contenu des stéréotypes dont ils sont les cibles.
48
Q

Quelle est l’hypothèse de la fonction cognitive du stéréotype ?

A

Les stéréotypes permettraient de simplifier la perception de la réalité. Ainsi un stéréotype ne serait pas nécessairement faux, ou tout du moins certains de ces composants reflèteraient une réalité objective. Mais bien sûr, cette simplification aurait comme limite de ne représenter finalement aucun des individus du groupe stéréotypé, mais plutôt un prototype caractérisé par quelques traits majeurs qui, après analyse individuelle, ne pourront que très rarement s’appliquer simultanément à chacun de ces individus.

49
Q

Quelle est la conséquence du processus de simplification induit par la fonction cognitive du stéréotype ?

A

Une conséquence de ce processus de simplification se manifesterait lors du jugement que l’on porte sur un individu du groupe-cible : on parle ici de “jugeabilité sociale.”

50
Q

Que concerne la jugeabilité sociale ?

A

La jugeabilité sociale concerne le lien entre l’individu qui porte un jugement à l’égard d’un membre d’un groupe-cible, et son propre jugement.

51
Q

Que permet la jugeabilité sociale ?

A

La jugeabilité permet de déterminer les conditions qui mènent un observateur à émettre ou non un jugement concernant une autre personne. Cette approche insiste sur la distinction qu’il convient d’opérer entre le fait de disposer d’une impression, d’un jugement d’une part et la décision d’émettre ce jugement d’autre part.

52
Q

Quelles sont les 2 conditions de la jugeabilité sociale qui doivent être remplies pour qu’un jugement soit exprimé ?

A

Il faut que le juge dispose d’une impression, d’un contenu de jugement et il est aussi nécessaire qu’il estime que cette impression peut être émise en tant que jugement valide.
Pour décider si une impression dont il dispose à l’égard d’une personne est fondée ou non, l’observateur a donc recours à une lecture largement automatique, non consciente de la situation de jugement qui le renseigne de façon indirecte sur la qualité de son jugement.

53
Q

Pour émettre un jugement, l’observateur social doit donc disposer de 2 éléments.

A

Pour émettre un jugement, l’observateur social doit donc disposer de 2 éléments : d’une part, du contenu d’un jugement (niveau informationnel) et d’autre part d’une estimation des paramètres de la situation de jugement qui lui permette de penser que les critères de « jugeabilité » y sont remplis (niveau méta-informationnel). Une telle méta-information peut être simplement constituée par la connaissance de la quantité d’information que le sujet sait avoir eue à sa disposition, ou par la nature de cette information, ou encore par sa source. Les études expérimentales ont notamment montré qu’une personne paraît plus facile à juger lorsqu’elle est présentée comme membre d’un groupe que si elle est définie comme individu. Les observateurs émettent alors des jugements plus extrêmes, et éprouvent une plus grande confiance dans ce jugement (Schadron et Yzerbyt, 1999). De même, un ensemble de personnes paraît plus « jugeable » et fait l’objet de jugements plus tranchés lorsqu’il est présenté comme un groupe homogène que lorsqu’il est présenté comme un simple agrégat d’individus hétérogènes (Morchain et Schadron, 1999).

54
Q

Expliquer la deuxième hypothèse du stéréotype qui renvoie aux relations que les groupes entretiennent entre eux.

A

Les stéréotypes seraient une illustration de l’état des relations inter-groupes : coopération, domination, compétition. Pour être plus précis, il s’agirait d’une justification, ou rationalisation, de ces relations.
Le postulat est le suivant : les groupes sociaux occupent leurs places dans la hiérarchie sociale parce que leurs caractéristiques “intrinsèques” les conduisent “naturellement” à occuper ces places, et à avoir des attitudes et des comportements en phase avec cette “nature”. De fait, les stéréotypes vont se nourrir de la nature des relations entretenues par les groupes.

55
Q

Expliquer l’expérience menée par Hurtig et Pichevin sur les relations hommes-femmes (livres).

A

L’expérience consistait à demander aux participants de choisir un livre qu’ils pourraient offrir à un ou une amie. Trois types de livres étaient à disposition : orientation “masculine” (par ex. policier), orientation “féminine” (par ex. Roman sentimental), et orientation non sexuée (par ex. Livre historique).

56
Q

Donner les résultats et interprétation de l’expérience de Hurtig et Pichevin.

A

Les résultats montrent que les participants choisissent beaucoup plus souvent des livres en lien avec le groupe d’appartenance lorsqu’il s’agit d’une amie, et moins lorsqu’il s’agit d’un ami. Pour résumer : les livres offerts sont plus variés lorsqu’il s’agit d’un ami, et plus “féminin” lorsqu’il s’agit d’une amie. Ce résultat est en phase avec le statut social des groupes en question : les hommes sont perçus comme dominants, et donc comme des groupes “collections” et donc une plus grande hétérogénéité, alors que les femmes, du fait de leur statut plus “dominés”, sont perçues comme composant des groupes plus “agrégats”, caractérisés par une plus forte homogénéité.

57
Q

Citer les 3 mécanismes majeurs dans l’élaboration du stéréotype (Salès-Wuillemin)

A
  • surgénéralisation à l’ensemble de l’exogroupe
  • biais de souvenir
  • corrélation illusoire
58
Q

Expliquer la surgénéralisation à l’ensemble de l’exogroupe.

A

Ce processus consiste à généraliser le comportement d’un individu du groupe, à l’ensemble du groupe. Ce mécanisme répond notamment à une logique d’économie cognitive.

59
Q

Expliquer le biais de souvenir.

A

Le biais de mémorisation découle du lien entre préjugé et stéréotype. Ce biais reflète la tendance que nous avons à ne garder en mémoire que les éléments qui confortent le préjugé (la valeur associée au stéréotype).

60
Q

Expliquer l’expérience sur les rumeurs de Allport et Postman en rapport avec le biais de souvenir.

A

Dans cette étude les participants sont exposés à une scène qui se déroule dans le métro. Cette scène met en présence un homme Noir face à un homme Blanc. Le sujet Noir est habillé d’un costume, et le sujet Blanc est vêtu d’un bleu de travail, et tient un rasoir à la main. Six participants sont impliqués dans l’expérience, selon le principe suivant : seul le premier participant voit la photo de la scène, et doit ensuite la décrire au second participant, qui fera ensuite de même, et ce jusqu’au sixième participant. Tous les participants sont Blancs. Lorsque les auteurs recueillent la description établie par le sixième sujet, ils constatent que les éléments objectifs de la photo initiale ont totalement été modifiés, pour devenir “conformes” au stéréotype racial : le sujet Noir est agressif, et menace le sujet Blanc avec un rasoir.

61
Q

Expliquer la corrélation illusoire.

A

La corrélation illusoire renvoie à la tendance à percevoir une corrélation entre deux classes d’événements qui en réalité ne sont pas corrélés, ou d’une façon moins importante que ce que l’on perçoit.

62
Q

Expliquer l’expérience sur les cas fictifs de patients présentés aux étudiants en psychologie en rapport avec la corrélation illusoire (Chapman et Chapman).

A

Les chercheurs ont présenté à des étudiants en psychologie des cas fictifs de patients présentant des problématiques diverses, accompagnés d’un diagnostic (problème d’impuissance, paranoïa …), et d’un dessin de bonhomme sensé avoir été fait par ces soi disant patients. Les résultats de l’étude ont mis en évidence que les participants surestimaient la fréquence des signes présents dans le dessin en fonction du diagnostic du patient.
En effet, les bonhommes présentés comme ayant été dessinés par une personne avec des problèmes sexuels étaient considérés comme ayant de plus larges épaules, et une musculature développée. A l’inverse, les bonhommes “réalisés” par des personnes souffrant de paranoïa sont jugés comme ayant de gros yeux.

63
Q

Comment un stéréotype se renforce ? (2 processus)

A

Par l’exposition et la mémorisation sélectives, et la distorsion de perception et de mémorisation.

64
Q

En quoi consiste l’exposition sélective ?

A

L’exposition sélective consiste à éviter les informations venant contredire notre équilibre cognitif (croyances, stéréotypes…).
Par exemple, au quotidien, un fumeur pourra être tenté d’éteindre la radio au moment du passage d’une annonce médicale sur les risques associés au tabac.

65
Q

Que se passe-t-il quand l’individu ne peut pas utiliser l’exposition sélective ?

A

Si l’individu ne peut pas se soustraire à l’exposition à l’information contradictoire avec le stéréotype, il va peut être pouvoir chercher à ne pas mémoriser ces informations dissonantes. C’est la mémorisation sélective.

66
Q

Expliquer la mémorisation sélective à travers l’exemple de l’Autrichien.

A

Si je possède le stéréotype du citoyen Autrichien comme étant “blanc”, “ayant un très bon niveau de vie”, “possédant une grosse voiture”, et “ayant une forte propension à l’organisation et aux respects des traditions”, et que je rencontre au cours des hasards de la vie un Autrichien blanc, ayant un très bon niveau de vie, possédant une grosse voiture, et amateur de punck-rock et militant alter-mondialiste, la mémorisation sélective pourra me conduire à évacuer de ma mémoire ces deux dernières informations, qui sont en contradiction avec le stéréotype initial. Je pourrai aussi argumenter en considérant que le sujet que j’ai rencontré est une exception à la règle.

67
Q

Expérience de Duncan sur la distorsion de perception et de mémorisation.

A

Duncan a fait visionné, à des participants Blancs, une courte vidéo dans laquelle deux hommes sont en train de discuter. Puis l’on voit que le ton de la discussion s’échauffe et que l’un des deux (“l’assaillant”) bouscule légèrement l’autre (la “victime”). La couleur de peau des deux hommes variait selon les conditions expérimentales (assaillant Noir ou Blanc, victime Noire ou Blanche). Les participants devaient ensuite évaluer les comportements des deux personnages, et tenter d’expliquer les causes de ces comportements.

68
Q

Résultats de l’expérience de Duncan sur la distorsion de perception et de mémorisation.

A

Les résultats indiquent que lorsque l’assaillant est Noir (quelque soit la couleur de la victime), les participants jugent que son comportement est beaucoup plus violent que lorsque l’assaillant est Blanc (là aussi quelque soit la couleur de la victime). Enfin, les participants attribuent beaucoup plus souvent à l’assaillant Noir une responsabilité majeure dans l’incident (de par sa personnalité…), alors que lorsque l’assaillant est Blanc, sa responsabilité est minimisée, au profit d’explications plus contextuelles, voire accidentelles.

69
Q

Sur quoi reposent les meures explicites du stéréotype ?

A

Les mesures explicites reposent sur l’expression directe du stéréotype.

70
Q

Les mesures explicites donnent lieu à 3 types de résultats.

A
  • La mesure des attitudes à l’égard d’un groupe. On mesure là le préjugé.
    Exemple : “ Les immigrés d’Afrique du Nord sont une menace pour la cohésion sociale de notre pays “. Pas du tout d’accord (1) / Plutôt pas d’accord (2) / Plutôt d’accord (3) / Tout à fait d’accord (4).
  • La mesure de l’attribution de traits à un groupe-cible. Il s’agit là de mettre en évidence le stéréotype, son contenu et sa structure. Dans ce cadre, la méthode initiée par Osgood et ses collègues, nommée “différenciateur sémantique”, est très employée.
  • La mesure des conséquences comportementales du stéréotype et du préjugé, à travers les comportements discriminatoires. On utilise ici des tâches de mise en situation dans lesquelles les participants doivent décider, par exemple, de l’attribution de ressources (emploi, promotion, prime…) ou de sanctions, à l’égard de représentants du groupe-cible.
71
Q

Particularité des mesures implicites ?

A

Les mesures implicites présentent la particularité de mobiliser des processus que l’individu ne peut pas contrôler.

72
Q

Expérience de Gilbert et Hixon sur la technique d’amorçage : complexion lexicale.

A

Dans une première partie de l’expérience, les sujets voient une vidéo dans laquelle une jeune femme « Européenne» versus « Asiatique » présente des insignes sur lesquelles figurent des mots incomplets. Les sujets ont pour consigne de compléter l’espace vide par une lettre afin de donner une signification aux mots. Par exemple, les sujet voient sur une première insigne le mot incomplet « S_Y », l’espace vide peut être soit complété par la lettre « H » donnant le mot « SHY » (timide) ou par un « K » donnant le mot « SKY » (ciel). L’hypothèse des chercheurs est que l’amorçage du stéréotype lié à la présentatrice (stéréotype des asiatiques vs. stéréotype des européennes) affectera la complétion du mot. Les résultats montrent que les sujets donnent plus souvent la signification « TIMIDE » (« SHY ») au mot incomplet « S_Y » lorsque l’insigne est tenue par une Asiatique que lorsqu’elle est tenue par une Européenne. Ainsi, les sujets ont produit des complétions stéréotypiques.

73
Q

Sur quoi repose le principe général de l’IAT ?

A

Le principe général de l’IAT repose sur le fait qu’il est plus facile de classer ensemble des items cognitifs lorsque les groupements à réaliser sont cohérents avec ceux que l’on adopte spontanément du fait de notre manière particulière d’organiser l’information. L’IAT se veut donc être une méthode de mesure indirecte de la force relative des associations entre différents concepts.

74
Q

Quelles sont les 3 phases de l’IAT à travers un exemple (Greenwald Schwarz).

A

Les sujets voient à l’écran une série de prénoms et de mots. La tâche des sujets consiste tout d’abord à catégoriser si les prénoms sont ceux d’un Noir (e.g. « JASMINE ») ou d’un Blanc (e.g. « LAUREN ») et si les mots sont ceux de la catégorie « plaisant » (e.g. « MIRACLE ») ou « déplaisant » (e.g. « BOMBE »). Dans une deuxième phase de l’expérience, lorsqu’un mot plaisant ou le prénom d’un Noir apparaît, les sujets doivent appuyer sur la touche de gauche, à l’inverse lorsqu’un mot déplaisant ou le prénom d’un Blanc apparaît, ils doivent appuyer sur la touche de droite (phase de combinaison inconsistante). Lors d’une troisième phase, les sujets doivent appuyer le plus rapidement possible sur la touche de droite, lorsqu’ils voient un mot plaisant ou le prénom d’un Blanc. A l’inverse, ils doivent appuyer sur la touche de gauche lorsqu’ils perçoivent un mot déplaisant ou le prénom d’un noir (phase de combinaison consistante).
Les auteurs montrent que les sujets (des Blancs Américains) sont plus rapides pour répondre lorsque la combinaison est consistante (i.e. prénom d’un Blanc et mots plaisants) que lorsque la combinaison est inconsistante (i.e. prénom d’un Noir et mots plaisants). Ces chercheurs suggèrent que cette différence révèlent l’existence de préjugés implicites.