Chapitre 2 : Les relations inter-groupes Flashcards
Définition ethnocentrisme.
L’ethnocentrisme se caractérise par la tendance à percevoir et évaluer les autres groupes sociaux, par rapport au point de référence qu’est son propre groupe d’appartenance. Cela nous conduirait à n’utiliser que nos propres grilles de lectures culturelles, pour appréhender les particularités des autres groupes. Il serait donc inévitable que, au-delà de l’incompréhension potentielle, ce soit la dévalorisation et le rejet qui découlent de l’ethnocentrisme.
Définir le stéréotype universel de Summer.
Le stéréotype universel reflèterait la tendance à évaluer positivement les critères de jugement quand il s’agit de son propre groupe, et négativement quand il s’agit de groupes extérieurs. Levine et Campbell établissent une liste comparative des jugements selon qu’ils concernent l’endogroupe (gras) ou l’exogroupe (italique), en voici quelques exemples :
Voir son groupe comme vertueux et supérieur.
Voir l’autre groupe comme méprisable, immoral et inférieur.
Voir son groupe comme pacifique.
Voir l’autre groupe comme agressif.
Notre groupe est honnête et digne de confiance.
L’autre groupe n’a pas le sens de l’honnêteté ni de code moral.
Définir la catégorisation sociale.
La catégorisation sociale concerne 2 choses : d’une part les processus dynamiques qui nous conduisent à ranger, classer, catégoriser des objets sociaux dans telle ou telle catégorie, d’autre part le résultat de ces processus, qui est la catégorie elle-même.
A quoi correspondent les produits de la catégorisation ?
Les produits de la catégorisation correspondent à des ensembles d’individus ou d’objets sociaux qui partagent certains traits sur lesquels ont porté les processus de catégorisation : par exemple les joueurs professionnels de football, les enseignants. Il faut noter que ces catégories sont constituées autour de critères descriptifs, mais que ces critères sont porteurs de valeur sociale (bon, mauvais…).
Catégoriser revient à …
Catégoriser revient à percevoir, puis traiter et organiser les données issues de notre environnement (par exemple une chaise) en les affectant à des catégories (meuble).
Quels sont les 2 processus majeurs de la catégorisation ?
- la création de catégories : cela consiste à repérer des critères d’identification, puis à les assembler de manière à aboutir à la création d’une nouvelle catégorie. Par exemple, on peut imaginer que dans un passé très proche, nous avons élaboré une catégorie que l’on pourrait nommer “moyens d’accès à internet”, en regroupant les smartphones (issus d’une catégorie plus ancienne “téléphone”), les ordinateurs fixes, les ordinateurs portables, les tablettes numériques, les TV connectées.
- l’assimilation : elle consiste à attribuer une catégorie existante à un nouvel objet (un nouveau collègue sera associé à la catégorie “collègues”), ou bien à réattribuer une nouvelle catégorie à un objet avec lequel nous avons une antériorité de relation (un collègue qui obtient une promotion et qui devient notre supérieur change de catégorie “collègue” vers “supérieur”).
Définition prototype.
Un prototype est un exemplaire représentatif de tous ceux de la catégorie. C’est l’exemplaire qui possède le plus de traits communs aux objets de cette catégorie.
Expliquer en quoi consiste la comparaison au prototype.
L’objet à catégoriser est comparé au prototype de la catégorie. S’il lui ressemble suffisamment, et s’il est assez différent d’autres prototypes de catégories proches, alors il est affecté à cette catégorie. La principale limite identifiée dans ce modèle est qu’il ne peut fonctionner que si le prototype n’est associé qu’à un nombre limité de traits. Dans le cas contraire, cette stratégie se révèlerait trop coûteuse cognitivement et donc inopérante.
En quoi consiste le modèle : la prise en compte de la fréquence des traits.
Selon ce modèle, l’élément à catégoriser n’est pas comparé au prototype. La stratégie consisterait à repérer les traits de cet élément, puis tenter de repérer la catégorie dans laquelle on retrouve, sur l’ensemble des éléments qui la composent, la plus grande partie des traits possédés par l’élément en question.
En quoi consiste le modèle : le calcul de la distance moyenne aux autres éléments de la catégorie.
Selon ce modèle, l’élément à catégoriser serait comparé à chacun des éléments présents dans la catégorie, pour déboucher sur un score moyen de distance, ou similarité. L’élément cible serait au final orienté vers la catégorie dans laquelle la distance moyenne serait la plus faible (ou la similarité la plus forte).
De quoi dépend l’activation des processus conduisant à la catégorisation ?
Leur activation dépend étroitement du contexte social dans lequel se situe l’individu.
Définition biais d’accentuation ?
Biais d’accentuation de contraste (dans le cas des différences entre groupes), et d’assimilation (dans le cas de la ressemblance entre éléments d’un même groupe). Le biais d’accentuation consiste à percevoir des éléments issus de groupes différents, comme étant beaucoup plus différents qu’ils ne le sont en réalité. Pour résumer : deux individus issus de deux groupes seront perçus comme beaucoup plus différents qu’en réalité (contraste), alors que deux individus d’un même groupe seront perçus comme étant beaucoup plus semblables qu’en réalité (assimilation).
Définir le biais d’homogénéité exogroupe.
Le biais d’homogénéité exogroupe consiste à décrire les membres de l’exogroupe comme étant beaucoup plus semblables, ou identiques, qu’ils ne le sont en réalité.
Définir le biais d’hétérogénéité endogroupe.
Le biais d’hétérogénéité endogroupe conduit à décrire les membres de l’endogroupe comme étant beaucoup plus différents les uns des autres qu’ils ne le sont en réalité.
Comment agit le statut social selon Lorenzi-Cioldi et Doise ?
“Le statut social agit sur la manière dont les individus se représentent le groupe, sur la manière dont ils se conçoivent et conçoivent autrui et sur les rapports que leur groupe entretient avec d’autres groupes”
Définir la hiérarchisation sociale.
Dans la grande majorité des cas, lorsque deux groupes sont en interaction, il y en a un qui est positionné plus haut que l’autre sur l’échelle sociale. On parle de groupes dominants et de groupes dominés. Cette hiérarchisation va avoir des conséquences majeures sur les processus perceptifs intergroupes.
Dans l’étude des représentations sociales des groupes, Lorenzi-Cioldi va identifier 2 grands prototypes majeurs.
Les groupes dits “agrégats”, situés au bas de l’échelle sociale, et les groupes dits “collections”, situés en haut de l’échelle sociale. (lorsque nous parlerons ici d’homogénéité, d’indifférenciation entre les individus, d’agrégat d’individus, ce ne sera nullement en lien avec une réalité effective, qui renverrait à des comportements et attitudes effectivement plus homogènes, mais à des perceptions sociales et des représentations portées par des individus appartenant à des groupes, à l’égard d’autres individus appartenant à d’autres groupes plus ou moins bien placés socialement qu’eux.)
Comment se perçoivent et sont perçus les individus dans les groupes dominants ?
Les individus se perçoivent, et sont perçus, comme une collection d’individualités ayant chacune leur spécificité. Cela renvoie à l’idée d’un « groupe collection ». On peut dire que l’identité apparaît comme autonome, interne et se veut indifférente à l’emprise du collectif. C’est une identité sociale personnelle.
Comment se perçoivent et sont perçus les individus dans les groupes dominés ?
Les individus se perçoivent, et sont perçus, comme un agrégat d’individualités relativement indifférenciées les unes des autres. On peut évoquer l’idée de « groupe agrégat », dans lequel l’identité apparaît comme hétéronome, externe, indifférenciée et profondément absorbée par le collectif. C’est une identité sociale collective.
Expliquer la différence dans l’apparition des biais perceptifs entre groupes dominants et groupes dominés.
Les membres des groupes dominants homogénéisent d’autant plus l’exogroupe qu’il s’agit d’un groupe dominé. Par contre, les membres de groupes dominés homogénéisent autant leurs propres groupes que l’exogroupe. Tout se passe comme si les membres des groupes dominés avaient intériorisé les perceptions que les membres des groupes dominants possèdent à leur égard.
Que détermine le statut social d’un groupe-cible dans l’approche cognitive ?
Dans l’approche cognitive, le statut social d’un groupe-cible détermine la façon dont on se représente sa variabilité en mémoire, ce qui influence son jugement d’homogénéité.
Ainsi le groupe dominé est représenté en mémoire au niveau du prototype, en focalisant la perception sur les similarités intra-groupe, alors que le groupe dominant est représenté au niveau des exemplaires, reflétant une plus grande variabilité.
Le statut social d’un groupe peut influencer la motivation de quoi ?
Le statut social d’un groupe peut influencer la motivation des individus à mieux connaître ses membres et à leur prêter plus d’attention. Ainsi les individus font plus d’erreurs lorsqu’ils doivent identifier les membres d’un groupe dominé plutôt que dominant , ils catégorisent plus vite les membres d’un groupe de bas statut que les membres d’un groupe de haut statut
Qu’est-ce qui est important dans l’approche identitaire ?
Dans l’approche identitaire, ce sont les effets du statut social du percevant dans la perception de l’homogénéité des groupes, qui sont au centre de la réflexion.
De quoi dépend la perception d’homogénéité dans l’approche identitaire?
La perception d’homogénéité peut dépendre de la différence de saillance entre l’identité personnelle et l’identité sociale. L’identité personnelle dérive de l’auto-catégorisation au niveau interpersonnel, et se réfère aux caractéristiques qui distinguent un individu des autres membres de son groupe.
De quoi dérive l’identité sociale ?
L’identité sociale dérive de l’auto-catégorisation au niveau intergroupe, et se réfère aux catégories auxquelles l’individu appartient. Plus l’individu s’identifie à son groupe, plus son identité sociale est saillante, et plus la perception d’homogénéité intra-groupe est importante.
Pourquoi la perception d’homogénéité intragroupe peut être stratégique (à quoi elle peut servir ?) ?
Elle peut servir à améliorer ou préserver une identité sociale positive.
Dans le cas des groupes asymétriques, il se peut que les membres des groupes dominés s’identifient plus fortement à leur groupe que les membres des groupes dominants, et qu’ils perçoivent ainsi plus d’homogénéité intragroupe.
En quoi appartenir à un groupe dominé constituerait une menace à l’identité sociale ?
Appartenir à un groupe dominé constituerait une menace à l’identité sociale, et percevoir plus d’homogénéité au sein du groupe d’appartenance permettrait d’augmenter le sentiment de solidarité, et d’améliorer l’image du groupe. Les membres des groupes dominants percevraient leur groupe d’appartenance comme étant moins homogène que des exogroupes afin de justifier la discrimination à l’égard de ces derniers, et de garder ainsi une identité sociale positive.
Que représente le paradigme des groupes minimaux ?
Conditions minimales (jeton rouge ou jaune) pour favoriser endo ou exo groupe. Quand on appartient à un groupe, on a tendance à favoriser ce groupe d’appartenanc
Choix entre 2 stratégies dans l’expérience de Tajfel : paradigme des groupes minimaux
Soit donner beaucoup à un camarade de leur propre groupe (partie droite) mais simultanément donner encore plus à un membre de l’exogroupe, soit donner moins au camarade de son propre groupe (partie gauche), mais simultanément donner encore moins au membre de l’exogroupe.
Les résultats obtenus dans cette configuration par Tajfel, indiquent que c’est la plupart du temps la deuxième stratégie qui est retenue. Autrement dit, plus que le gain absolu, les participants sont attachés à ce que les membres de leur groupe (endogroupe) reçoivent plus que ceux de l’exogroupe, même si cela implique de renoncer à une récompense dans l’absolu plus élevée.