CHAPITRE 13 Flashcards
- Quelles sont les similitudes et les différences entre les politiques monétaires et budgétaires?
Réponse : La politique monétaire est conduite par la banque centrale, tandis que la politique budgétaire passe par le pouvoir législatif et est promulguée par le pouvoir exécutif du gouvernement. La politique monétaire influe sur les agrégats monétaires (telles les réserves bancaires et la masse monétaire), l’accès au crédit et les taux d’intérêt, tandis que la politique budgétaire influe sur les dépenses publiques et sur les impôts. Bien qu’elles fonctionnent différemment et qu’elles s’appliquent dans des circonstances différentes, les deux types de politiques ont pour effet de déplacer la courbe de demande de travail.
- En quoi les politiques expansionnistes diffèrent-elles des politiques restrictives?
Réponse : Durant une récession, une politique expansionniste vise à contrer le ralentissement de l’économie en déplaçant la courbe de demande de travail vers la droite et en donnant de l’expansion à l’activité économique. Inversement, une politique restrictive déplace la courbe de travail vers la gauche et sert parfois à réduire le taux d’inflation ou à ralentir la croissance économique quand elle est trop rapide ou quand l’économie surchauffe.
- Expliquez brièvement comment la politique monétaire expansionniste déplace la courbe de demande de travail vers la droite.
Réponse : La politique monétaire expansionniste abaisse les taux d’intérêt à court terme et accroît l’accès au crédit afin de stimuler l’activité économique. La baisse des taux d’intérêt à court terme a généralement pour effet de faire baisser les taux d’intérêt réels à long terme anticipés. La baisse des taux d’intérêt réels à long terme encourage les ménages et les entreprises à accroître leurs investissements (comme la construction de nouvelles maisons et usines), parce qu’un taux d’intérêt réel plus bas implique que le coût d’un prêt a diminué. Les taux d’intérêt plus bas stimulent également les dépenses de consommation, surtout pour les biens durables, car les prêts accordés pour financer ces achats coûtent moins cher aux consommateurs. Pour satisfaire à l’augmentation de la demande d’investissement et de biens de consommation, les entreprises cherchent à embaucher plus de travailleurs, ce qui déplace la courbe de demande de travail vers la droite.
- Qu’est-ce que l’assouplissement quantitatif? Pourquoi les banques centrales entreprennent-elles des programmes d’assouplissement quantitatif?
Réponse : L’assouplissement quantitatif désigne essentiellement un changement de la part de la Banque du Canada dans sa façon de faire des opérations d’open market. Plutôt que d’acheter des bons du Trésor à court terme — ce qui est sa façon habituelle d’augmenter les réserves des institutions financières par une opération d’open market —, la Banque du Canada achète également d’autres instruments, y compris des obligations à long terme. Cela pousse à la hausse le prix des obligations à long terme et fait baisser les taux d’intérêt à long terme.
- Outre les opérations d’open market, de quels instruments dispose une banque centrale pour influer sur les taux d’intérêt dans l’économie?
Réponse : Outre les opérations d’open market, la Banque du Canada dispose de plusieurs instruments pour influer sur les taux d’intérêt.
Premièrement, elle peut modifier la quantité de réserves obligatoires. Ce pouvoir a été utilisé la dernière fois en 1990, mais la Banque du Canada peut théoriquement changer le pourcentage de réserves obligatoires (il est actuellement de 0 %). Par exemple, si elle relevait le pourcentage de réserves obligatoires, cela déplacerait la courbe de demande de réserves vers la droite.
Deuxièmement, il y a la fourchette cible du taux de financement à un jour. La Banque du Canada maintient le taux cible de financement à un jour à l’intérieur d’une « fourchette opérationnelle ». Les institutions financières peuvent emprunter de la Banque du Canada au taux le plus élevé de la fourchette (borne supérieure), soit le taux du financement à un jour plus 25 points de base. Similairement, les institutions financières ont toujours la possibilité de déposer leurs réserves à la Banque du Canada au taux de rémunération des dépôts, qui correspond au taux du financement à un jour moins 25 points de base (borne inférieure). Les banques utilisent cependant rarement cette possibilité et préfèrent normalement se prêter et s’emprunter des fonds entre elles.
- L’efficacité de la politique monétaire dépend-elle des anticipations d’inflation? Expliquez votre réponse.
Réponse : Oui, les anticipations d’inflation sont étroitement liées au taux d’intérêt réel à long terme anticipé. Le taux du financement à un jour, qui correspond au taux d’intérêt annualisé sur les prêts à un jour que les institutions financières se consentement mutuellement, est un taux d’intérêt nominal à court terme que la Banque du Canada contrôle à l’aide de sa politique monétaire. Cependant, le taux d’intérêt dont tiennent compte les consommateurs et les entreprises dans leurs décisions d’investissement, par exemple le taux d’intérêt hypothécaire, est le taux d’intérêt réel à long terme anticipé.
Taux d’intérêt réel à long terme anticipé = Taux d’intérêt nominal à long terme – Taux d’inflation à long terme anticipé
Pour abaisser le taux d’intérêt réel à long terme anticipé, la Banque du Canada doit soit réduire le taux d’intérêt nominal à long terme, soit influer (à la hausse) sur les anticipations du taux d’inflation à long terme (ou les deux). Pour ce faire, elle peut annoncer qu’elle poursuivra sa politique monétaire expansionniste — autrement dit, qu’elle gardera le taux du financement à un jour bas et augmentera la masse monétaire durant une longue période. Si la Banque du Canada promet de maintenir le taux du financement à un jour bas et que les ménages et les entreprises croient que ce taux restera bas pendant plusieurs années, ils s’attendront à ce que le taux d’intérêt nominal à long terme reste bas lui aussi. Les anticipations d’inflation seront probablement élevées si la Banque du Canada crée des anticipations inflationnistes en promettant de mettre en œuvre une politique monétaire expansionniste pendant plusieurs années. Les anticipations d’inflation élevées vont ensuite faire baisser le taux d’intérêt réel à long terme anticipé.
- Expliquez brièvement comment une augmentation de la quantité de réserves que les institutions financières détiennent à la banque centrale peut entraîner de l’inflation.
Réponse : La banque centrale achète des obligations d’État des institutions financières et augmente électroniquement la quantité des réserves détenues par ces institutions. Parce que les institutions financières ont alors une quantité plus élevée de réserves, elles peuvent octroyer plus de prêts. Ces prêts circulent dans l’économie et reviennent dans le système bancaire sous forme de dépôts. L’augmentation des dépôts bancaires permet aux institutions financières de consentir encore plus de prêts. La hausse du total des dépôts qui en résulte produit une hausse des agrégats monétaires comme la masse monétaire, M2. Si le stock de monnaie croît plus vite que le PIB réel, le niveau général des prix augmente, ce qui cause de l’inflation.
- Comment la borne inférieure du zéro qui s’applique aux taux d’intérêt intervient-elle dans le fonctionnement de la politique monétaire?
Réponse : La borne inférieure du zéro est une limite que les taux d’intérêt ne peuvent pas franchir. Lorsque la banque centrale a déjà descendu les taux d’intérêt nominaux à 0 %, elle ne peut pas les baisser davantage.
Lorsque le taux d’inflation est faible ou négatif, la borne inférieure du zéro devient problématique pour la politique monétaire. Lorsque le taux d’intérêt nominal est coincé à 0 % ou juste au-dessus et que le taux d’inflation est négatif, le taux d’intérêt réel est positif. Si le taux d’inflation continue à baisser, le taux d’intérêt réel va augmenter, ce qui réduira l’investissement et déplacera la courbe de demande de travail vers la gauche.
- Lorsque les taux d’intérêt nominaux atteignent la borne inférieure du zéro, la banque centrale peut-elle utiliser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie? Expliquez votre réponse.
Réponse : Oui, la banque centrale peut essayer d’influer sur les anticipations des taux d’intérêt nominaux futurs et du taux d’inflation futur. En promettant de garder les taux d’intérêt nominaux bas pour de nombreuses années et de maintenir l’inflation basse à long terme, la banque centrale peut influer sur le taux d’intérêt réel à long terme anticipé, même si le taux d’intérêt actuel est égal à zéro et ne peut être réduit davantage.
- Que stipule la règle de Taylor?
Réponse : La règle de Taylor montre que le taux du financement à un jour devrait être fixé comme suit :
Taux du financement à un jour = Taux cible du financement à un jour à long terme + 0,5 (taux d’inflation – taux cible d’inflation) + 0,5 (écart de production en points de pourcentage)
- Selon la règle de Taylor, quand une banque centrale devrait-elle abaisser ou relever le taux du financement à un jour?
Réponse : La règle de Taylor comporte deux parties :
* La banque centrale devrait relever le taux du financement à un jour en fonction du taux d’inflation. Un taux d’inflation plus élevé amène la banque centrale à relever le taux du financement à un jour, ce qui réduit la stimulation de l’économie. Plus précisément, selon cette formule, pour une cible d’inflation donnée, chaque augmentation de 1 point de pourcentage du taux d’inflation se traduira par une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux du financement à un jour.
* Plus l’écart de production est important, et plus la banque centrale devrait hausser le taux du financement à un jour. Un écart de production plus important amène la banque centrale à appliquer une politique monétaire plus restrictive en relevant le taux du financement à un jour. Plus précisément, selon cette formule, chaque augmentation de 1 point de pourcentage de l’écart de production se traduira par une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux du financement à un jour.
- Quelles sont les composantes automatiques et discrétionnaires de la politique budgétaire?
Réponse : La politique budgétaire a des composantes automatiques et des composantes discrétionnaires.
* Les composantes automatiques sont des mesures de politique budgétaire qui annulent automatiquement une partie des fluctuations économiques. Ces composantes ne nécessitent aucune action délibérée de la part du gouvernement. Ainsi, l’impôt sur le revenu perçu diminue automatiquement durant une récession puisque les chômeurs paient alors moins d’impôt sur leur revenu.
* Les composantes discrétionnaires sont des mesures de politique budgétaire que les décideurs adoptent délibérément en réponse aux fluctuations économiques. Dans la plupart des cas, ces nouvelles mesures consistent en un ensemble de hausses de dépenses ciblées ou de baisses d’impôts temporaires pour atténuer les difficultés économiques et stimuler l’activité économique.
- Comment une politique budgétaire expansionniste basée sur les dépenses publiques peut-elle créer un effet d’éviction?
Réponse : Le gouvernement met en œuvre une politique budgétaire expansionniste basée sur les dépenses publiques en augmentant ses dépenses ou en réduisant les impôts. Les dépenses publiques et la réduction des impôts peuvent détourner partiellement ou entièrement les dépenses des ménages et des entreprises. C’est ce qu’on appelle l’« effet d’éviction », qui se produit parce que le gouvernement emprunte sur les marchés du crédit pour financer l’augmentation de ses dépenses. Quand le gouvernement emprunte pour payer ses factures, le taux d’intérêt augmente sur le marché du crédit. Lorsque le taux d’intérêt est élevé, la consommation et l’investissement privés diminuent. L’épargne privée sera alors prêtée au gouvernement et ne servira pas à financer la consommation et l’investissement privés. Dans les faits, l’investissement privé est « évincé » par l’emprunt du gouvernement.
- Comment une baisse des impôts peut-elle entraîner une augmentation du PIB dans un rapport moindre que un pour un?
Réponse : Une politique budgétaire expansionniste peut être mise en œuvre en augmentant les dépenses publiques ou en réduisant les impôts. La diminution des impôts peut donner lieu à une augmentation du PIB dans un rapport moindre que un pour un pour les raisons suivantes.
- Les réductions d’impôts peuvent produire un effet d’éviction. Comme les consommateurs essaient de dépenser davantage, les ressources qui auraient été consacrées à l’investissement risquent d’être détournées vers la consommation. Les biens et services additionnels peuvent venir d’une augmentation des importations, ce qui réduit les exportations nettes.
- Les consommateurs peuvent en fait ne pas dépenser immédiatement une bonne partie de la baisse d’impôts et choisir plutôt d’épargner. Les consommateurs peuvent essayer d’optimiser leur bien-être en répartissant leurs dépenses additionnelles sur une plus longue période plutôt que de consommer en une seule fois la totalité de la baisse d’impôts. Ils peuvent aussi se dire que le gouvernement augmentera les impôts dans l’avenir afin de payer pour la baisse d’impôts actuelle, et décider d’épargner la baisse d’impôts actuelle pour être en mesure de payer la hausse d’impôts à venir.
- Pourquoi le Troubled Asset Relief Program (TARP) mis en œuvre aux États-Unis en 2008 est-il considéré comme un exemple de politique contracyclique qui relève à la fois de la politique monétaire et de la politique budgétaire?
Réponse : Le TARP est un exemple de programme qui combine les effets budgétaires et monétaires. Le TARP est une initiative conjointe de la Réserve fédérale et du Conseil du Trésor. La loi instituant le TARP stipulait que le président de la Réserve fédérale devait être consulté pour la mise en œuvre du TARP. Le Congrès américain a adopté la loi autorisant le Conseil du Trésor à dépenser 700 G$ US pour stabiliser le système financier. Cette somme a servi à accroître le capital dans le système bancaire. Ces injections de capitaux ont stabilisé la situation des banques qui étaient au bord de la faillite et ont empêché la contagion financière. Ainsi, la hausse des dépenses publiques relève de la politique budgétaire du TARP, tandis que le fait que les banques et le système financier ont été touchés par ce programme relève de la politique monétaire.