CHAPITRE 12 Flashcards
- Qu’entend-on par fluctuations économiques? Quelle est la différence entre une expansion économique et une récession?
Réponse : On appelle « fluctuations économiques » les changements à court terme du taux de croissance du PIB réel. Une récession est une période durant laquelle l’économie se contracte et le PIB réel baisse, tandis qu’une expansion économique désigne une période entre les récessions et se caractérise par une croissance positive du PIB. Une expansion économique commence donc à la fin d’une récession et se poursuit jusqu’au début de la récession suivante. On entend souvent dire qu’on est en récession lorsque le PIB réel diminue pendant deux trimestres consécutifs. (Le terme « dépression » décrit une récession prolongée accompagnée d’un taux de chômage de 20 %.)
- Que veut-on dire lorsqu’on affirme qu’une fluctuation économique se caractérise notamment par la covariance de plusieurs variables macroéconomiques agrégées? Nommez quatre variables auxquelles s’applique la covariance lors d’une expansion économique.
Réponse : La covariance de variables macroéconomiques agrégées implique que ces variables croissent ou se contractent ensemble durant les booms et les récessions économiques. L’emploi et le PIB varient dans le même sens que la consommation et l’investissement, tandis que le chômage varie dans le sens contraire du PIB. Ainsi, lors d’une expansion économique, la consommation, l’investissement, l’emploi et le PIB augmentent, tandis que le chômage diminue.
- Est-il exact d’affirmer que la durée d’une fluctuation économique est totalement imprévisible? Expliquez votre réponse.
Réponse : Cette affirmation est fausse. Les fluctuations économiques sont de durée très variable, ce qui rend difficile de prévoir avec précision le moment où une expansion se transformera en récession, et le moment où une récession deviendra une expansion. Des techniques statistiques sophistiquées peuvent toutefois aider les économistes à faire certaines prévisions. Ils peuvent ainsi prédire la fin d’une récession un mois ou deux avant le fait. C’est la raison pour laquelle ils parlent de « faible prévisibilité » plutôt que d’« imprévisibilité » à l’égard des fluctuations économiques.
- La Grande Dépression présentait-elle les trois caractéristiques des fluctuations économiques? Expliquez votre réponse.
Réponse : Oui, la Grande Dépression présentait les trois caractéristiques des fluctuations économiques.
* On a pu constater une forte covariance des agrégats économiques. Le graphique (a) de l’encadré 12.5 montre que le PIB réel, la consommation réelle et l’investissement réel ont commencé à diminuer en 1929 et ont atteint un creux en 1933. Simultanément, le taux de chômage a évolué dans le sens inverse (voir le graphique (b)).
* Elle présentait une faible prévisibilité. La Grande Dépression a été une surprise totale pour les plus grands économistes, décideurs et dirigeants d’entreprises, qui ne l’ont pas vu venir.
* Elle possédait une grande persistance. La période de croissance négative du PIB réel a duré quatre ans, de 1929 à 1933.
- Comment la flexibilité des salaires et la rigidité des salaires à la baisse influent-elles sur le chômage lorsque la demande de travail agrégée se déplace vers la gauche?
Réponse : Supposons que la courbe de demande de travail se déplace vers la gauche lorsque les salaires sont flexibles. Un nouvel équilibre s’établira à un salaire plus bas (en présumant que la pente de la courbe de demande de travail est négative). Même si le niveau d’emploi baisse, toutes les personnes qui désireront travailler au nouveau salaire plus bas trouveront du travail, et il n’y aura ainsi pas de chômage.
Toutefois, lorsque les salaires sont rigides à la baisse, un déplacement de la courbe de demande de travail vers la gauche a un effet amplifié, comme le montre le graphique (c) de l’encadré 12.6. Le niveau d’emploi général baisse davantage que lorsque les salaires n’ont pas été capables de s’adapter. De plus, la quantité offerte de travail au salaire rigide est à présent plus élevée que la quantité demandée de travail. Ainsi, il n’y a pas de chômage.
- Comment la théorie des cycles réels explique-t-elle les fluctuations économiques?
Réponse : La théorie des cycles réels met l’accent sur l’effet de la variation de la productivité et de la technologie sur les fluctuations économiques. Certains types d’améliorations technologiques peuvent accroître l’investissement et la consommation. Même si la régression technologique semble une cause peu plausible de récession, on considère généralement que le niveau de progrès technologique joue un rôle crucial dans les fluctuations à long terme de la croissance économique. La théorie des cycles réels souligne aussi l’importance de la variation du prix des intrants, en particulier du prix du pétrole. Comme les variations du prix du pétrole peuvent être soudaines et fortes, ce facteur permet d’expliquer certaines récessions.
- Comment John Maynard Keynes a-t-il utilisé les concepts d’esprits animaux et de sentiments pour expliquer les fluctuations économiques?
Réponse : Pour John Maynard Keynes, les esprits animaux sont des facteurs psychologiques qui modifient l’humeur des consommateurs et des entreprises, et qui influent ainsi sur la consommation, l’investissement et le PIB. Les esprits d’animaux représentent l’optimisme ou le pessimisme général dans l’économie, et influent sur les anticipations relatives à l’avenir. Par exemple, supposons que les entreprises sont pessimistes quant à l’avenir et réduisent l’emploi et l’investissement. Les ménages risquent davantage de perdre leur emploi à cause de la diminution de l’investissement, et ils sont susceptibles de réduire leur consommation et d’économiser en prévision des mauvais jours. Cela se traduit par une baisse de la demande courante des produits de nombreuses entreprises, ce qui a pour effet de déplacer la courbe de demande de travail de ces entreprises vers la gauche, et de réduire la production et l’emploi. Les esprits animaux sont un exemple de sentiments, lesquels englobent les changements dans les anticipations ainsi que les changements dans l’incertitude (réelle ou perçue) que vivent les entreprises et les ménages. Les changements dans les sentiments se traduisent par des fluctuations de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises, qui ont un effet sur les dépenses agrégées et les extrants.
- Le concept de « multiplicateurs » était l’un des éléments clés de la théorie de John Maynard Keynes sur les fluctuations. Qu’est-ce qu’un multiplicateur? Expliquez votre réponse avec un exemple.
Réponse : Un multiplicateur amplifie un choc mineur, néfaste ou bénéfique, sur l’économie et déclenche des effets en cascade qui finissent par causer une contraction ou une expansion beaucoup plus importante. Les multiplicateurs sont les mécanismes qui font qu’un choc économique initial est amplifié par des effets en cascade. Par exemple, imaginons qu’une baisse de la confiance des consommateurs réduise la propension des ménages à dépenser. Les entreprises réduisent alors leur production et licencient des employés. Ces nouveaux chômeurs ne peuvent plus acheter autant de biens et services, ce qui amène les entreprises qui les leur vendaient à réduire encore leur production. Ces effets en cascade amplifient le choc initial.
- Comment une politique monétaire restrictive peut-elle entraîner une récession dans l’ensemble de l’économie?
Réponse : Une politique monétaire restrictive entraîne une forte baisse de la masse monétaire. La baisse de la masse monétaire fait diminuer le niveau des prix. Les salaires seront rigides à la baisse, parce que les entreprises évitent généralement de réduire les salaires pour ne pas saper le moral de leurs employés. Ainsi, lorsque le niveau général des prix baisse, les entreprises diminuent le prix de leur production, mais ne baissent pas les salaires versés à leurs employés. Elles réduisent l’emploi, car la baisse des prix de leur production cause le déplacement de la courbe de demande de travail vers la gauche. La politique monétaire restrictive fait également monter le taux d’intérêt réel. Cela fait augmenter les coûts de production des entreprises, déplace également vers la gauche la courbe de demande de travail, et diminue la quantité de travailleurs embauchés au salaire rigide à la baisse. Ensemble, ces effets entraînent une baisse de l’emploi et du PIB, et mènent à une récession.
- Quels sont les deux grands mécanismes qui inversent les effets d’une récession dans une économie moderne?
Réponse : À moyen terme, deux facteurs ont tendance à inverser les effets d’une récession.
* La courbe de demande de travail se déplace vers la droite.
Il peut y avoir plusieurs raisons à ce déplacement : les entreprises ont écoulé leurs stocks pendant une récession; les avancées technologiques créent de nouvelles occasions d’affaires qui permettent aux entreprises d’étendre leurs activités; ou le système bancaire et le système d’intermédiation se remettent, ce qui fait augmenter le crédit disponible pour financer l’augmentation des activités commerciales.
* Le gouvernement adopte des politiques monétaires et fiscales expansionnistes pour stimuler l’économie.
Les politiques monétaires expansionnistes peuvent servir à baisser les taux d’intérêt et à stimuler la consommation et l’investissement. De même, un gouvernement peut choisir d’augmenter ses dépenses ou de réduire les impôts dans le cadre d’une politique fiscale expansionniste. Les pressions inflationnistes résultant de ces politiques servent à augmenter les prix des produits des entreprises, ce qui rend leurs activités plus rentables à un salaire donné. Ces politiques servent également à stimuler l’emploi.
- Comment peut-on expliquer la récession de 2007-2009, aux États-Unis?
Réponse : Lorsque le prix des maisons a fortement baissé, entre 2006 et 2009, les constructeurs de maisons ont brusquement ralenti leurs activités parce qu’ils avaient déjà un grand stock de maisons neuves à vendre et que la baisse du prix des maisons rendait la construction de nouvelles maisons non rentable. Par conséquent, leur courbe de demande de travail s’est brusquement déplacée vers la gauche. La baisse du prix des maisons a réduit la richesse des consommateurs, et la majorité des ménages a réduit ses dépenses. La courbe de demande de travail des entreprises qui produisent les biens et services qu’achètent les consommateurs s’est déplacée vers la gauche. Les propriétaires de maison se sont retrouvés en situation de défaut de paiement de leur emprunt hypothécaire, ce qui a pesé sur le bilan de nombreuses grandes banques américaines. Le crédit au secteur privé a diminué. La réduction du crédit aux ménages et aux entreprises a fait diminuer la consommation et l’investissement, et a déclenché une autre série de déplacements indésirables de la demande de travail.
- Entre 2000 et 2006, le prix des maisons a augmenté d’environ 90 % aux États-Unis. Comme on l’explique en détail dans le chapitre, cette augmentation s’est brusquement inversée.
a) Pourquoi certains économistes qualifient-ils de « bulle » la hausse du prix des maisons entre la fin de 1990 et 2006?
b) Comment la chute du prix des maisons a-t-elle paralysé le système financier des États-Unis?
Réponse :
a) Lorsqu’une hausse de prix d’un bien n’est pas justifiée par la vraie valeur économique du bien, l’augmentation du prix sera probablement temporaire, et les économistes qualifient de « bulle » cette situation.
b) Avec la chute du prix des maisons, de nombreux ménages se sont retrouvés avec une dette hypothécaire supérieure à la valeur de leur maison. Dans cette situation, certains ont été fortement incités à cesser de faire leurs paiements hypothécaires. Le taux de saisie des maisons a alors grimpé. Les banques se sont retrouvées avec des prêts hypothécaires irrécouvrables, puisque le bien sous-jacent, c’est-à-dire la maison en question, valait moins que la valeur de l’hypothèque. Les banques ont donc subi d’énormes pertes sur leurs portefeuilles de prêts hypothécaires, et nombre d’entre elles ont fait faillite et ne pouvaient plus consentir de prêts. Même les banques survivantes étaient réticentes à le faire, de peur que ces nouveaux prêts aux ménages et aux entreprises se retrouvent en défaut de paiement. En résumé, à cause de la chute du prix des maisons (et du prix d’autres biens), les banques ont subi d’énormes pertes, ce qui a diminué leur capacité et leur disposition à consentir des prêts.
- Durant l’été 2015, les informations sur l’existence d’une récession au Canada étaient contradictoires. Selon les estimations préliminaires du PIB réel canadien, l’activité économique avait connu une décroissance dans les quatre premiers mois de l’année. Pourtant, dans un communiqué publié le 28 juillet 2015, le Conseil sur les cycles économiques de l’Institut C. D. Howe estimait qu’il était prématuré de déclarer une récession (www.cdhowe.org/sites/default/files/attachments/other-research/pdf/communique_July%2022_BCC.pdf), mais il prévenait qu’il pourrait réviser sa position à l’automne 2015. Ce communiqué a été commenté le lendemain dans un article du journal Le Devoir (www.ledevoir.com/economie/actualités-economiques/446235/pas-de-recession-pour-l-instant), où l’auteur soulignait le danger de juger de l’existence d’une récession sur le seul critère de l’évolution du PIB.
a) D’après le communiqué de l’Institut C. D. Howe, quels sont les trois critères que son Conseil sur les cycles économiques prend en considération pour décider si l’économie canadienne est ou non en récession?
b) L’article fait état d’une déclaration de Stephen Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada, selon qui il y aurait décroissance du PIB réel pendant les deux premiers trimestres de 2015, ce qui correspond à la définition technique d’une récession. Pourquoi Poloz estime-t-il malgré tout qu’il est prématuré de qualifier de « récession » le ralentissement économique observé au début de l’année?
Réponse :
a) Une récession est une baisse marquée, généralisée et persistante de l’activité économique globale. Le Conseil prend donc en considération l’amplitude, l’étendue et la durée de la baisse d’activité économique pour déceler la présence d’une récession. Selon le jugement des membres du Conseil, les données de l’été 2015 ne permettaient pas de conclure à la présence d’une récession.
b) Selon les mots du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, « Il est vrai que l’on a connu une contraction modeste, très modeste. Mais le plus important est que cela ne reflète pas une tendance généralisée dans l’économie. » Ainsi, la baisse d’activité économique n’a pas une amplitude et une étendue suffisantes pour que la baisse d’activité observée pendant deux trimestres consécutifs se qualifie de récession.
- Le graphique ci-contre montre le taux de chômage en pourcentage au Canada depuis le 1er trimestre de 1953 jusqu’au 2e trimestre de 2015. Chaque récession qui a eu lieu durant cette période est indiquée par les barres grises sur le graphique.
a) L’évolution du taux de chômage de 1953 à 2015 illustre-t-elle le principe de covariance dans le chapitre? Pourquoi?
b) On classe parfois les variables économiques en « indicateurs avancés », « indicateurs retardés » et « indicateurs coïncidents ». Les indicateurs avancés sont les variables qui commencent à varier avant une expansion ou une contraction de l’économie; les indicateurs retardés ne varient que lorsque l’expansion ou la contraction est en cours; et les indicateurs coïncidents commencent à varier au début d’une expansion ou d’une contraction. En vous basant sur ce graphique, diriez-vous que le taux de chômage est un indicateur avancé, retardé ou coïncident des récessions? Expliquez votre réponse.
c) Parfois, des indicateurs coïncidents nous informent quand même plus rapidement que les données du PIB réel du début d’une période d’expansion ou de contraction. Comment cela est-il possible?
d) L’évolution du taux de chômage depuis le début de 2015 semble-t-elle indiquer qu’une récession avait commencé au Canada au 1er trimestre de 2015?
Réponse :
a) La covariance des variables économiques désigne le phénomène qui amène de nombreuses variables macroéconomiques à croître ou à se contracter ensemble, au même moment. Par définition, la récession est une période où le PIB réel diminue. La covariance implique le l’emploi diminue en même temps que le PIB réel. Lorsque l’emploi diminue, le chômage augmente. C’est ce qu’illustre le graphique. La récession la plus récente de 2008-2009 correspond à la dernière barre grise dans le graphique. Le taux de chômage atteignait environ 6 % au début de 2008, mais pendant la récession (soit la période représentée par la dernière barre grise), le taux de chômage a grimpé en flèche à un peu plus de 8 %. On peut observer cette tendance générale à toutes les récessions, lesquelles sont représentées par les barres grises sur le graphique.
b) Le taux de chômage est généralement un « indicateur retardé ». Lorsqu’on examine attentivement le graphique, on constate que le chômage commence à augmenter uniquement après le début d’une récession. En outre, au cours des dernières récessions, le chômage a généralement continué d’augmenter après que la récession soit officiellement terminée, et atteint son sommet après le commencement de la reprise du PIB réel. Ceci est typique d’un indicateur retardé.
c) En raison du volume important de données requises pour mesurer l’activité économique et de la complexité du traitement requis, les estimations provisoires du PIB et de ses composantes ne sont publiées qu’avec plusieurs mois de retard. De plus, ces premières estimations sont sujettes à des révisions qui font qu’il faut plus d’un an avant que les estimations définitives soient disponibles. Certains indicateurs coïncidents qui sont disponibles plus rapidement, par exemple les données financières qui sont publiées en temps réel ou celles de l’emploi qui sont disponibles dès le mois suivant, peuvent donc nous informer beaucoup plus rapidement d’une reprise ou d’une récession.
d) Le graphique illustrant l’évolution du taux de chômage depuis 1953 montre que pendant les deux premiers trimestres de 2015, le taux de chômage n’a pas augmenté au Canada. Cette observation n’est donc pas conforme avec la présence d’une récession ayant débuté au 1er trimestre de 2015.
- L’indice précurseur Desjardins est un indice calculé et mis à jour par Desjardins Études économiques pour essayer de prévoir l’activité économique réelle au Québec. Le document Du nouveau pour l’Indice précurseur Desjardins (www.desjardins.com/fr/a_propos/etudes_economiques/actualites/point_vue_economique/pv011613.pdf) explique la manière dont il est dorénavant calculé. Les 12 variables réparties en 3 secteurs qui servent dans le calcul sont les suivantes :
Dites pour chacune de ces variables si elle est susceptible d’être corrélée positivement ou négativement avec le PIB réel.
Réponse : Parmi les 12 variables composant l’Indice précurseur, seulement 2 ont une corrélation négative avec l’activité économique, soit les demandes d’assurance-emploi et les taux d’intérêt hypothécaires. Les demandes d’assurance-emploi sont corrélées négativement parce que, comme nous l’avons vu précédemment, les pertes d’emplois associées à une baisse d’activité économique font augmenter les demandes d’assurance-emploi. L’autre variable est celle des taux hypothécaires, car l’activité dans le secteur de l’habitation réagit positivement à une baisse des taux d’intérêt.