APP2 Flashcards
Expliquer les définitions de deuil, décès
Chagrin: sentiment subjectif précipité par la mort d’un être cher
Deuil, perte: état où on est séparé de quelqu’un par la mort, réfère à l’état de deuil
Deuil, mourning (processus): processus par lequel le chagrin est résolu
Décrire les attitudes face au deuil, en fonction de l’âge.
Enfants + adolescents
- souvent déni + évitement (c’est leur façon de cope)
- peuvent manifester très peu de chagrin au début
- trouvent d’autres activités plutôt que de se concentrer sur la mort de leurs proches
- peuvent manifester de l’indifférence, de la colère ou des mauvais comportements plutôt que de la tristesse
- même si ils ne montrent pas souvent de chagrin, ils prennent + de temps à faire leur deuil que les adultes
- vont repenser à leur perte à de nombreux moments de leur vie (surtout lors de moments importants, comme mariage, diplôme)
- si perte d’un de leur parent: peuvent présenter de la colère face au parent décédé ou de l’abandon. Peuvent éprouvé de la colère contre le parent restant, car il pourrait de nouveau l’abandonner.
Adultes
- plus souvent touchés par la mort d’un conjoint ou enfant
- mort d’un enfant = pire pour femme enceinte en stade avancé de la grossesse (donc c’est + difficile si c’est un bébé mort-né que si c’est une fausse couche)
- suite a mort d’un enfant: couple peut ressentir bcp de culpabilité et mettre leur couple en péril
PA
- expérimentent plus souvent le deuil (que ceux étant à une autre phase du cycle de la vie)
- peuvent ressentir bcp de solitude
- deuil encore + difficile si ils perdent un conjoint sur qui ils dépendaient pour leurs soins quotidiens
Manifestations possibles du deuil selon les âges
Moins de 2 ans
- perte du langage
- détresse diffuse
Moins de 5 ans
- trouble du sommeil, trouble alimentaire
- dysfonction de la vessie et/ou des intestins
- épisode de grande tristesse, peur ou anxiété rapidement remplacés par de longues périodes normales
Âge scolaire
- hypochondrie, phobies
- isolement
- agissement pseudo-matures
- performance scolaire et relation avec les pairs affectées
Adolescents
- problèmes de comportement
- somatisation
- moments d’émotions intenses suivi d’indifférence
- jeune garcon = délinquance
- jeune fille = pattern sexuel (cherche réconfort + réassurance)
Phases du deuil normal
-
Phase de choc et d’évitement (minutes, jours, semaines)
- choc: le sujet est d’abord perdu et déconcerté
- négation: nier la nouvelle, comme pour se donner le temps d’absorber le coup (peut nier l’ampleur du coup porté ou nier le décès lui-même) -
Phase de désorganisation (semaines, mois)
- sujet arrête de nier et se laisse atteindre par la peine réalité du décès
- peut inclure plusieurs manifestations: tension et agitation, déconcentration, attaque de chagrin, recherche et obsession (recherche le défunt, croit le voir et l’entendre), protestation et colère, dépression et désespoir, identification avec le défunt, idéalisation du défunt, soulagement -
Phase de réinsertion (mois, années)
- entrée dans la phase de retour à l’équilibre affectif et réinsertion sociale
- période transitoire, de convalescence, vie reprend tranquillement son cours
- peut ressentir les manifestations de la phase précédente, mais à des niveaux d’intensité de plus en plus faibles et à des intervalles de plus en plus longs
- peut être accompagné de culpabilité : impression de trahir ou abandonner le défunt en reprenant goût à la vie sans lui
- une fois cette phase terminée : accession à une nouvelle image de soi
Durée du deuil normal
Il n’existe pas de durée prescrite pour le deuil.
Certains individus hautement fonctionnels garderont indéfiniment certains aspects du deuil (ressent de la solitude plusieurs années après le décès par exemple).
La plupart des deuils ne sont jamais complètement résolus ou disparus
Quand peut on qualifier une deuil de pathologique?
- Lorsque le deuil ne suit pas la trajectoire normale de résolution (chez 15-25% des endeuillés)
- Lorsque le deuil persiste et se complique
- Engendre un excès de souffrance ou de dysfonctionnement
V ou F?
Il y a des cas où la perte d’un proche peut précipiter ou réactiver des troubles psychiatriques (TA, dépressifs ou psychotiques).
Vrai
V ou F?
Il y a des familles chez lesquelles le processus du deuil est évité: on voit les familles s’affairer à une momification excessive, tendance à laisser les lieux et les objets du défunt comme ils étaient, idéaliser la personne décédée, etc.
Vrai
Nommer les 3 «types» de deuil pathologiques
-
Deuil chronique (ou prolongé)
- assez fréquent
- paraissent bloqués dans leur processus
- pensées intrusives à propos de l’absence de l’être aimé, ruminations anxieuses, difficulté à trouver un sens à cette perte -
Deuil retardé ou d’apparition tardive
- le deuil apparaît bien après le décès, et souvent durant un moment symbolique où une autre perte vient réactiver le deuil -
Deuil masqué ou inhibé
- plus insidieux
- se manifeste souvent de manière indirecte:
A. Plaintes somatiques (parfois caractéristiques des symptômes de la maladie du défunt)
B. Comportements subits inattendus (prise de décisions impulsives, passage à l’acte, recherche inappropriée ou inhabituelle d’intimité)
Qu’est-ce que le deuil persistant compliqué?
Dx encore à l’étude du DSM-5.
Doit être pris en compte quand le deuil dure + que 12 mois.
Critères encore à l’étude, mais comprendrait:
- atteinte importante de la fonctionnalité
- préoccupation morbide avec sentiment d’inutilité
- idée suicidaire
- sx psychotiques
- ralentissement psychomoteur
Distinguer deuil vs dépression
Avec le deuil:
- il y a un sentiment de vide et de perte
- habituellement une diminution des sx avec le temps.
- peut être accompagné d’émotion et humeur positive, et non seulement des émotions négatives
- pensée et souvenir du défunt
- estime de soi habituellement préservée
- idée de mort: liées au défunt et la possibilité de la rejoindre
Avec la dépression:
- humeur dépressive PERSISTANTE qui n’est habituellement pas liée à des pensées ou préoccupations spécifiques
- pas d’émotions positives, plutôt une grande tristesse et souffrance
- contenu des pensées: rumination pessimistes et autocritiques
- estime de soi: sentiment de dévalorisation et mépris de soi
- idée de mort: centrée sur la possibilité de mettre fin à ses jours, à cause des sentiments de dévalorisation de soi
Donc: dépression se différencie du deuil par l’objet de la tristesse. Le contenu de la pensée du sujet diffère.
Distinguer deuil vs trouble de l’adaptation
Un trouble de l’adaptation survient 2nd à un évènement stressant. Le décès d’un proche peut être un élément déclencheur d’un trouble de l’adaptation. Cependant, les cliniciens doivent prendre en compte le large éventail des réactions considérées comme normales survenant en cas de deuil. Ils pourront dx un trouble de l’adaptation ssi la réponse au deuil dépasse ce qui est attendu ou ne correspond pas mieux à un trouble de deuil prolongé (si le deuil s’étend après une période de 12 mois).
Mais attention, un deuil pathologique n’est pas nécessairement un trouble de l’adaptation. La seule façon de faire un dx de trouble d’adaptation dans le contexte de deuil serait en présence d’autres stresseurs (chicanes familiales, rupture, mort chien, etc.)
Décrire la classification des troubles de l’humeur selon le DSM-5.
Le DSM-5 sépare les troubles de l’humeur en troubles bipolaires et en troubles dépressifs.
Troubles bipolaires et apparentés
- Trouble bipolaire de type 1
- Trouble bipolaire de type 2
- Trouble cyclothymique
- Trouble bipolaire ou apparenté induit par une substance ou un médicament
- Trouble bipolaire ou apparenté dû à une autre affection médicale
- Autre trouble bipolaire ou apparenté spécifié
Troubles dépressifs
- Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle
- Trouble dépressif caractérisé
- Trouble dépressif persistant (dysrythmie)
- Trouble dysphorique prémenstruel
- Trouble dépressif induit par une substance ou un médicament
- Trouble dépressif dû à une autre affection médicale
- Autre trouble dépressif spécifié
- Trouble dépressif non spécifié
Épidémiologie des troubles bipolaires
- Prévalence a vie du TB de type I: 1%
- Prévalence a vie du TB type II: 1,1%
- Prévalence des TB non spécifiés: 2,4%
- Donc, prévalence de tous les types de TB: 4,5%
- Selon l’OMS, les TB sont parmi les 10 principales causes d’atteinte fonctionnelle
- Touche également les hommes que les femmes
- Prévalence par tranche d’âge:
A. Avant 25 ans: plus de 50%
B. Entre 50 et 60 ans: 10%
C. Après 60 ans : 2% (il faudrait penser à une étiologie médicale ou neuro chez ce groupe d’âge)
NOTE: les TB de type I et II correspondent à plus de 700 000 personnes au Canada, dont près de 170 000 au Qc
Épidémiologie des troubles dépressifs.
- Prévalence à vie: 15%
- Selon l’OMS: cause #1 d’années de vie vécues avec une incapacité. Représentera, en 2020, la cause #1 de morbidité dans les pays développés.
- Femme sont 1,5 à 3 fois plus sujettes que les hommes (avec un pic associé à la naissance du 1er enfant et à la ménopause)
- Âge moyen de survenue du 1er épisode: 27 ans (40% avant 21 ans)
Étiologies des troubles bipolaires sur le plan biologie - Génétique
Forte composante génétique.
Avoir un parent du premier degré souffrant d’un TB = augmente de 10 fois le risque de développer un TB
Étiologies des troubles bipolaires sur le plan biologie - Facteurs neurobiologiques
Systèmes impliqués:
1. Systèmes monoaminergiques (dopamine, adrénaline, sérotonine)
2. Autres systèmes de NT (cholinergique, gabaergique, glutamatergique, neuroendocriniens)
3. Neuropeptides (opioïdes endogènes, substance P, neuropeptide Y, cholécystokinine)
4. Cascades intracellulaires (protéine G, calcium intracellulaire, protéine kinase C)
Rôle de la neuroimagerie dans le dx
Pour le moment, la neuroimagerie ne permet pas de faire un dx, car les trouvailles sont communes à plusieurs troubles de la santé mentale.
Elle nous permet tout de même d’observer plusieurs anomalies cérébrales qui pourrait être reliées aux TB: l’atteinte est souvent au niveau des circuits cortico-striataux- thalamo-corticaux
Étiologies des troubles bipolaires sur le plan biologie - Sommeil et rythme circadien
Une dysfonction de l’horloge interne régulant les rythmes circadiens semble être au coeur des liens établis entre la vulnérabilité génétique, les stresseurs externes et les manifestations cliniques du TB (probablement par l’intermédiaire de NT, du système neuroendocrinien et de la mélatonine).
Les manifestations du TB incluent souvent des changements au niveau du sommeil:
- Phase maniaque: insomnie sans fatigue
- Phase dépressive: hypersomnie
- Phase euthymique:
NOTE: la stabilité des rythmes circadiens = composante importante de la thérapie interpersonnelle (vise une amélioration de la stabilité de l’humeur chez les personnes ayant un TB)
Étiologies des troubles bipolaires sur le plan psychologique
Impact psychique de certains évènements de la vie peut contribuer au déclenchement d’un épisode maniaque (ex: après la perte d’un proche).
Étiologies des troubles bipolaires sur le plan social
Les gènes confèrent une vulnérabilité qui favorise l’apparition de la maladie, mais les facteurs environnementaux permettent ou non son expression.
-
Évènements stressants/traumatismes subis en enfance menant à une altération du développement de l’organisation cérébral mèneraient à une mauvaise régulation de l’humeur
- ATTENTION: pas spécifique aux TB, d’où l’importance de la combinaison avec la vulnérabilité génétique. -
Phénomène de kindling (sensibilisation): les premiers épisodes maniaques ou dépressifs sont reliés à un facteur stressant identifiable (ex: un deuil), mais que le tout peut évoluer vers le déclenchement de crises autonomes sans cause apparente par la suite. C’est comme si, avec le facteur stressant, tu as «sensibiliser» ton corps aux épisodes maniaques et maintenant ils se déclenchent touts seuls.
- Les récepteurs deviennent hypersensibles (modifications cérébrales à long terme) et ça prend un rien pour déclencher une crise.
V ou F?
L’étiologie des troubles dépressifs reste une affaire complexe impliquant une interaction entre une vulnérabilité personnelle d’ordre biologique ou génétique, les divers stress inhérents que mènent les individus et leur personnalité.
Vrai
Étiologies des troubles dépressifs sur le plan biologique - Génétique
La part héritable de la dépression serait d’environ 35%; le reste serait attribuable aux aspects acquis (psychologiques, sociaux, biologiques) en cours de vie.
Plus une personne est âgée quand survient le premier épisode, moins il devient probable que la cause soit génétique.
Étiologies des troubles dépressifs sur le plan biologique - Neurophysiopathologie
Hyperactivité de l’amygdale et de l’axe HHS (favorisé par le stress) —> augmentation excessive de la production de cortisol —> ce haut taux de cortisol a un effet neurotoxique sur certaines structures cérébrales, donc l’hippocampe + préfrontal (via atrophie) —> inhibition de la production de BDNF* —> effet en cascade sur les NT monoaminergiques**
*BDNF est un facteur favorisant la neurogénèse
**NT monoaminergiques auraient un rôle important dans la genèse de la dépression.
- circuits noradrénergiques: vigilance, anxiété, réactions au danger
- circuits sérotoninergique: humeur, anxiété, satiété, cycle éveil-sommeil
-système dopaminergique: mvt, plaisir, motivation, système de récompense