Ajout, Amplification, Flashcards
Ajout de mots au lexique : Néologisme
Création de mots nouveaux
Ex : la moutarde Maille vous encourage à dijoner vos plats
Ajouts de mots au lexique : Peregrinisme
Nom emprunté à un vocabulaire étranger
Roule cool
Ajout de mots à la phrase
L’explétion
Ajouts de mots non nécessaires au sens et à la syntaxe mais qui, dans certains cas, entraîne la participation du locuteur.
Ajouts de mots à la phrase : Perissologie
Surabondance de termes de même signification, considérée comme une faute d’ignorance ou de négligence
S’entraider mutuellement
Un petit jardinet
Ajouts de mots à la phrase : pléonasme
Emploi dans la même phrase de deux mots ou expression, de même sens, et cette répétition, de sens, de plus, d’énergie à l’expression de la pensée.
Exemple : elle a laissé un souvenir indélébile que le passé n’effacera pas
Ajout de mots à la phrase: :
La Polysyndete
Ajout de conjonction de coordination, là où la syntaxe ne le demande pas, afin de marquer une certaine insistance.
Exemple : oui, je le lui rendrai, mémo, mais puni, mais versant à ses yeux, le sang qui m’a trahi
Ajout de proposition à la phrase :
L’Adjonction ou Zeugme
Ajout d’une proposition tronquée dans laquelle on a éliminé un mot (en général, le verbe ) paraissant déjà dans la phrase ou proposition qui précède et dont le sujet est différent.
Exemple : les cheveux de la fille sont seulement un peu plus longs, un peu plus bouclés, et ses membres (sont) à peine un peu graciles.
Ajout de propositions à la phrase : La Parembole
Ajout d’une phrase incise (= phrase ou propositions généralement courte et inséré dans une autre), prenant le lecteur à témoin ou exprimant une impression personnelle.
Horresco ferens
Il n’est pas venu comme il l’avait promis–je l’aurais parié–mais il entendra parler de moi !
Amplification, exagération :
Adynaton
«Hyperbole impossible tant elle est exagérée»
L’eau qui fait digérer les briques
Amplification, exagération:
Hyperbole
«emploi de mots excessifs, favorables ou défavorables pour mettre en relief tel ou tel aspect d’une réalité.»
Amplification, Addition d’éléments ( «Amplifier une idée peut se faire par des listes de termes croissants ou non, par des explications supplémentaires, des détours atténuants ou même du remplissage inutile.»
Accumulation
«pour attirer l’attention, suite de plusieurs termes de même nature, et de même fonction mais n’appartenant pas à un même ensemble. Ex.:
Dès le matin, le ciel se dalle, se marquette, se pave, se banquise, se glaçonne, se marbre, se cotonne, se coussine, se cimente, se géographise, se cartographise…»
Amplification, Addition d’éléments
L’Apposition
proposition (ou syntagme nominal/adjectival) se plaçant entre deux signes de ponctuation, soit déterminant un mot ou une expression soit donnant une explication. »
Ex : «Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prenaient des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
(Baudelaire, L’Albatros.)»
Amplification, Addition d’éléments
**La battologie **
Reprise inutile d’une idée ou de plusieurs idées pour faire du remplissage.
Ex : «Toute démarche reste inutile si elle ne sert à rien et restera vaine tant qu’elle n’aura pas de raison d’être.»
Amplification, Addition d’éléments
La circonlocution
Détour de langage pour adoucir ou masquer une réalité.
Nous tenons à vous remercier de nous avoir soumis votre manuscrit. Votre texte ne correspond pas à certains de nos critères éditoriaux. Il est bien important de ne pas considérer notre décision comme un jugement de valeur. Elle ne signifie pas nécessairement que votre manuscrit manque d’intérêt ou de qualité.
(= Nous refusons votre manuscrit.)»
Amplification, Addition d’éléments
L’énumération:
Passer en revue ou donner partiellement les divers éléments, même nature, même fonction, appartenant à un ensemble; lorsqu’il s’agit de noms, ils apparaissent le plus souvent sans déterminant. Ex.:
Rabelais fait ici l’éloge de son herbe pantagruelion:
Par elle sont bottes, bottines, boltasses, houseaux, brodequins souliers, escarpins, pantoufles, savates mises en forme et usage.
(Tiers Livre, chap. LI.)»
Amplification, addition d’éléments
Gradation
Succession de mots en ordre croissant ou décroissant. pour mettre en relief une idée.
Ex.: Je suis perdu, je suis mort, je suis assassiné.
(Molière, L’Avare, acte IV, sc. VII.)
Je vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse…
(Mme de Sévigné annonce le mariage du duc de Lauzon avec la Grande Mademoiselle.)»
«Amplification concernant le mot
Développer un mot, c’est donner la même signification sous une forme plus étendue.
** La périphrase:**
Mot remplacé par un groupe de mots pour décrire une réalité.
Ex.: L’île de Beauté (= la Corse)
ATTÉNUATION
Plusieurs procédés permettent d’atténuer un discours soit qualitativement, soit quantitativement:
«ATTÉNUATION QUANTITATIVE
Il s’agit de donner moins de force au discours.
L’exténuation
Rendre plus mince une idée en la substituant à une autre moins vigoureuse et d’apparence anodine.
Ex.:
De cette histoire, mieux vaut en rire.
(= Même si c’est une triste histoire, mieux vaut en trouver les bons côtés.)»
Atténuation quantitative
La litote
Dire moins pour faire entendre plus. Le sens implicite est plus fort que le sens explicite.
Ex.:
Il ne fait pas très beau aujourd’hui. (= Il fait mauvais.)
Il ne déteste pas la bonne chère.
(= il sait apprécier les bonnes choses.)»
Atténuation Quantitative
La métalepse
Evocation de l’antécédence, de la conséquence ou d’un fait annexe plutôt que du fait lui-même. Ex.:
Il n’a jamais connu ses petits-enfants.
(= Il est mort avant leur naissance.)»
Atténuation Quantitative
La Tapinose
Le discours se veut neutre tout en suggérant des sous-entendus»
«Il n’a pas cassé trois pattes à un canard!
(= Il n’est pas très intelligent.)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
Il s’agit de donner moins de dureté au discours.
L’antiphrase
«L’antiphrase: prêcher le faux pour faire entendre le vrai, par euphémisme ou ironie. Ex.:
Ton travail, c’est du joli!
(= travail bâclé)
Eh bien! tu es en avance!
(= en retard)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
La circonlocution:
Détour de langage pour adoucir ou masquer une réalité. Ex.:
Vous voyez, j’ai tant à faire que je n’aurai pas une minute à moi aujourd’hui.
(= Je n’ai pas le temps de parler avec vous.)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
L’euphémisme
Adoucissement qualitatif d’une vérité.
Les malentendants (= les sourds)
Les chercheurs d’emploi (= les chômeurs)
Il n’est plus très jeune (= il est vieux)
Les minorités visibles (= les gens de couleur)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
L’hypocorisme
L’hypocorisme: emploi de mots qui se veulent doux, caressants, bien souvent choisis parmi la gent animale.
Ex.:
mon minou, mon poussin, ma petite puce, mon petit chat, bibiche…»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot
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ADOUCISSEMENT QUALITATIF
La périphrase
Un mot peut être remplacé par un groupe de mots pour embellir la réalité. Ex.:
Il ne jouit pas de toutes ses capacités physiques.
(= Il est infirme.)
Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue
Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue
A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de trois ans
(Boileau dévoile son âge: 58 ans.)»
«COMPLICITÉ/PARTICIPATION Entente profonde spontanée et souvent inexprimée entre personnes» «Certaines figures se caractérisent par la complicité ou la demande de participation ou l’association de l’un ou l’autre.»
Apostrophe
Interpellation interrompant brutalement le discours pour prendre à partie, donner des conseils, des ordres, faire des reproches ou exhorter… Ex.:
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, vous qui ressemblez à des sépulcres blanchis… Malheureux, scribes et pharisiens hypocrites, vous qui bâtissez des sépulcres des prophètes et décorez les tombeaux des justes.
(Évangile selon saint Matthieu, chap. XXIII, v. 27 à 29.)
Été revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure…
Mais vous, Hiver, vous êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil.
On vous dut bannir en exil
Sans vous flatter, je parle plain
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain
(Charles d’Orléans, Hiver et été,
chanson.)»
Complicité Participation
Astéisme
Voiler la louange en lui donnant forme de reproche (sur le plan mondain) et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours. Ex.:
Sans doute, il est trop tard pour parler d’elle
Depuis qu’elle n’est plus quinze jours sont passés
Et dans ce pays-ci quinze jours, je le sais Font d’une mort récente une mort nouvelle
(Musset, Stances « À La Malibran », cité par Molinié, p. 63.)
Musset veut bien sûr dire, commente Molinié, qu’il « n’est pas du tout trop tard pour parler d’elle » et qu’il est même désirable, nécessaire et heureux qu’on en parle encore.»
Complicité Participation
Le chleuasme
Se déprécier avec l’espoir d’une désapprobation chez l’interlocuteur. Ex.:
Vous voyez, mon ami, je suis un poltron, un raté incapable d’aller jusqu’au bout de mes idées et de mes entreprises; je m’en désole.»
Complicité Participation
L’explétion
Ajout d’un mot (de mots) non nécessaire au sens et à la syntaxe qui peut, par exemple, être un pronom datif engageant la participation du locuteur. Ex.:
Qu’on me le prenne au collet et qu’on me l’arrête tout de suite!»
Complicité Participation
L’interrogation
Poser des questions pour solliciter l’accord, la participation, confondre, semer le doute, émouvoir… Ex.:
Que peut-ce être? Qu’est-il devenu? Où est-il? Où se cache-t-il?
Que ferai-je pour le trouver? Où courir? Où ne pas courir?
N’est-il pas là? N’est-il point ici?
(Molière, L’Avare, acte IV, sc. VII.)
Connaissez-vous sur la colline Qui joint Monluçon à Saint-Lin
Une terrasse qui s’incline
Entre un bois sombre et le ciel bleu? C’est là que nous vivons.
(V. Hugo, Pauca meae, « Ô Souvenirs ».)»
Complicité Participation
Parembole
Phrase incise (= phrase ou proposition généralement courte et insérée dans une autre) exprimant une impression personnelle ou un jugement. Ex.:
Deux heures plus tard, environ, c’est curieux les coïncidences, il se trouvait en Cour de Rome, en compagnie d’un ami, un michet de son espèce qui lui désignait de son index un bouton de son pardessus qu’est-ce qu’il peut bien lui raconter?
(R. Queneau, Exercices de style, « Apartés ».)»
Complicité Participation
La personnification
Choses et animaux sont désormais associés à l’humain. Ex.:
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, Ô Beauté! Monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu?
(Baudelaire, Hymne à la beauté.)
La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans les bois tour à tour reparaissait brillante des constellations de la nuit qu’elle répétait en son sein.
(Chateaubriand, Le Génie du Christianisme.)»
Complicité Participation
La prétérition
Pour associer le public à ses propos, dire explicitement ce qu’on prétend ne pas vouloir dire. Ex.:
N’attendez pas, Messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang…
(Fléchier, Oraison funèbre de Turenne.)»
Complicité Participation
La prosopopée
Invocation d’absents, de morts, d’êtres surnaturels, de choses… pour les prendre en général comme témoin ou confident. Ex.:
Ô Meuse, inaltérable et douce à toute enfance
Ô toi qui ne sais pas l’émoi de la partance.
(C. Péguy, Jeanne d’Arc, « À Domrémy », IIe partie, acte III.)
Antres et vous fontaines
De ces roches hautaines
Dévalant contre-bas
D’un pas glissant
Et vous forêts, et ondes
Par ces prés vagabondes
Et vous, rives et bois,
«Oyez ma voix.
(Ronsard, Odes IV, 4.)»
Complicité Participation
**La sermocination
**
Recherche d’une participation active chez l’autre en lui donnant la parole. Ex.:
Le Loup donc l’aborde humblement
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint qu’il admire
« Il ne tiendra qu’à vous, beau Sire
D’être aussi gras que moi, lui répartit le
Chien. »
(La Fontaine, Le loup et le chien.)»
«CONTRASTE/OPPOSITION
OPPOSITION par élimination
Cet effet de contraste ou d’opposition peut se produire entre formes grammaticales (négatif/affirmatif), entre deux vérités ou deux idées, ou entre l’intention du locuteur et son discours.»
**
Antéisagoge**
Mettre en valeur une personne, un événement, un objet en éliminant d’abord ce qu’elle ou il n’est pas.
Ex.:
Ce n’est pas la confession d’un repenti. Pas le dépôt de bilan d’un corrompu et d’un corrupteur. Pas le repentir d’un as douteux du 1 % de la politique. Ce document est tout simplement effroyablement concret par le démontage…
(Pierre Georges, « La cassette », Le Monde, 23 septembre 2000.)»
OPPOSITION ENTRE DEUX IDÉES
L’antilogie
Exprimer deux idées antithétiques relevant du paradoxe. Ex.:
Tout allait bien, ce qui veut dire que tout allait mal en une tarpéienne rentrée… Tout va mal puisque tout va bien et inversement…
(Pierre Georges, « Et donc », Le Monde, 8 septembre 2000.)
Cette figure peut éventuellement rendre le discours obscur.
«OPPOSITION ENTRE DEUX VÉRITÉS
** L’antithèse**
Utiliser deux expressions opposées et symétriques pour faire ressortir deux vérités.
Ex.:
Le Canada est le paradis de l’homme d’affaires, c’est l’enfer de l’homme de Lettres.
(J. Fournier, Mon encrier, cité par Dupriez, p. 57.)
Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas être grand.»
«OPPOSITION ENTRE DEUX MOTS»
Attelage
Coordonner deux mots, dépendant d’un même verbe, sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles. Ex.:
[…] ma longue chevelure manuscrite se mêle aux plantes aquatiques et aux adverbes.
(H. Aquin, Prochain épisode, cité par Dupriez, p. 474.)
Un journal plein d’humour et de bandes dessinées. (BACRY.)»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
DU LOCUTEUR ET SON DISCOURS
«Il s’agit d’interpréter le discours. qui, en général, n’est pas ambigu car l’intonation et le contexte suffisent à faire comprendre les intentions du locuteur.»
Antiphrase
Prêcher le faux pour faire entendre le vrai (sur le plan familier) par euphémisme ou ironie. Ex.:
Les voilà, mes petites pestes! (En parlant de deux jeunes enfants aimés mais espiègles.)»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
L’astéisme
Voiler la louange (sur le plan mondain) en lui donnant forme de reproche et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours. Ex.:
Quoi! Encore un nouveau chef-d’œuvre. N’était-ce pas assez de ceux que vous avez publiés? Vous voulez donc désespérer tous vos rivaux?
Voiture
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
Le Chleuasme
Se déprécier avec l’espoir d’une désapprobation de l’interlocuteur. Ex.:
Tu vois! Je rate tout ce que j’entreprends, c’est décourageant!»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
La Prétérition
Dire explicitement ce qu’on prétend ne pas vouloir dire pour associer le public, et mettre en valeur ce qu’on feint de passer sous silence. Ex.:
Si vous comptez sur moi pour vous révéler qu’il s’agit de corruption et de détournement de fonds, vous vous trompez lourdement.»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
L’épitrope
Chercher à dissuader tout en invitant à persévérer. Ex.:
Mentez! Continuez à mentir et surtout ne vous culpabilisez pas! On vous en saura gré!»
DÉPLACEMENT DE LETTRES
Déplacement permutation : Changement de place d’une lettre, d’une syllabe, d’un mot, d’un syntagme ou d’une proposition. Ces déplacements et permutation peuvent être de tous ordres : lettres, syllabes, mots, syntagmes ou proposition.
**Anagramme **
Un ou plusieurs mots obtenus par la transposition de lettres d’un ou de plusieurs autres mots.
La rose de Pindare (c’est-à-dire Pierre Ronsard).
Un veto corse la finira (c’est-à-dire la Révolution française).»
DÉPLACEMENT DE LETTRES
La Contrepétrie
Interversion de certaines lettres ou syllabes d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres créant un effet burlesque ou grivois. Ex.:
Elle fit son prix, elle prit son fils.
Il tiendra ma vache, il viendra une tache. Cette femme est une lieuse de chardons, est une chieuse de lardons.
(Rabelais.)»
DÉPLACEMENT DE SYLLABES
Le Verlan
Un argot codé dans lequel on inverse les syllabes. Généralement, il s’agit de mots de deux syllabes.
Ex.:
T’es pas chébran! (= branché)
C’est une taspé (= pétasse)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’anastrophe
Permutation à l’intérieur d’un syntagme. Par exemple, le déterminant suit le déterminé au lieu de le précéder, créant ainsi un effet de miroir. Ex.:
Cette proposition a été adoptée sans objection aucune.
(= sans aucune objection.)»
«R. Queneau se plaît à créer des anastrophes. Ex.:
Jour un, midi vers…
(Exercices de style, « Permutations », p. 101.)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
La Dislocation
Déplacement d’un mot, d’un syntagme soit vers la gauche, soit vers la droite pour le mettre en relief. Ex.:
Folle, cette équipée! (Déplacement à gauche du syntagme adjectival)
Ils sont si prétentieux, ces gaillards!
(Déplacement à droite du syntagme nominal sujet)
Cet incident, il vaut mieux l’oublier.
(Déplacement à gauche du syntagme nominal objet)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hendiadyn
Coupure d’un syntagme composé d’un déterminant et d’un déterminé pour constituer un groupe de deux noms coordonnés. Ex.:
S’enivrer des parfums et de la nuit
(= s’enivrer des parfums de la nuit)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hypallage
Attribution d’une épithète à un mot qui n’est pas celui que le sens exigerait. Ex.:
Ils allaient obscurs dans la nuit silencieuse
(Virgile cité par C. Klein-Lataud, p. 59.)
(C’est plutôt la nuit qui devrait être obscure et les marcheurs, silencieux.)
Trahissant la vertu sur un papier coupable
(Boileau.)
(C’est davantage à la vertu qu’au papier d’être coupable.)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hyperbate
Mot ou syntagme renvoyé en fin de phrase pour une mise en relief. Ex.:
Albe le veut, et Rome; il faut leur obéir
(= Albe et Rome le veulent)»
Corneille
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’inversion
Permutation du syntagme verbal qui précède le syntagme nominal au lieu de le suivre. Ex.:
T’aimera le vieux pâtre
T’aimera le pilote
Dans son grand bâtiment
Qui flotte
(Musset, Ballade à la Lune.)
Moins rapide est l’hirondelle effleurant les ondes, moins léger le duvet
Du roseau qu’emporte le tourbillon…
(Chateaubriand.)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
L’hystérologie
Bouleversement chronologique ou logique des actions ou faits, entraînant un bouleversement dans l’ordre des propositions si bien que le résultat de l’action précède l’action elle-même. Ex.:
Trouver d’abord, chercher après (J. Cocteau.)
(En principe, il faut d’abord chercher pour ensuite trouver.)
Commencez par agir, vous réfléchirez après!
(Il serait préférable de réfléchir avant d’agir.)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
La Parataxe
Déplacement de proposition en l’absence de corrélatifs de sorte que toutes les propositions deviennent des propositions ou phrases juxtaposées, et leur ordre n’est plus établi. C’est une solution de facilité que l’on retrouve souvent dans le langage enfantin ou dans les langues primitives. Ex.:
Il est malade, je le déplore
(= Je déplore qu’il soit malade)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
La Prolepse
Mot, en général participe passé, se trouvant dans la proposition qui précède celle où il devrait être. Ex.:
Il annonça la nouvelle à ses amis époustouflés.
(= Il annonça à ses amis la nouvelle qui les époustoufla.)»
COUPURE D’UN MOT
«INTERRUPTION/COUPURE
Les coupures ou interruptions peuvent se faire au niveau d’un mot, d’un syntagme, dans le cours logique des idées ou dans l’énonciation du discours.»
**La Tmèse **
Coupure d’un mot par l’intercalation d’un ou de plusieurs mots. Ex.:
Lors même que vous voudriez m’en empêcher, vous ne le pourriez pas.
Puis donc que vous trouvez la mienne inconcevable…
(Corneille, Le Petit Robert.)»
COUPURE D’UN SYNTAGME
L’hendiadyn
Coupure d’un syntagme, composé d’un déterminé et d’un déterminant, pour constituer un groupe de deux noms coordonnés. Ex.:
Boire dans des patères et de l’or (Le Petit Larousse)
(= boire dans des patères d’or.)»
COUPURE EN FIN DE PHRASE
Le Bathos
Interruption brusque dans une gradation ascendante. se caractérisant par une chute surprenante de la phrase. Ex.:»
«Il geint, gémit, se plaint, s’énerve, pleure, crie, tempête, enrage… et personne ne bronche.»
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
**Anacoluthe **
Discontinuité dans la construction d’une phrase qui peut en devenir obscure.
Rupture de la construction syntaxique intervenant en cours de phrase, de telle manière que, sans qu’il y ait rupture du lien logique, la fin de la phrase n’est plus grammaticalement en harmonie avec son début
L’anacoluthe est une rupture de construction imputable au non-respect de l’ordre syntaxique normal. Pour respecter cet ordre, il faut que le sujet implicite du verbe à l’infinitif ou au participe soit le même que celui du verbe de la principale.
Ex.:
Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté son imagination prévaudra.
(Pascal, Pensées, cité par Suhamy, p. 110.)
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
Anantapodoton
Une variété d’anacoluthe: asymétrie dans une phrase alternative dont le deuxième membre n’est pas entièrement exprimé ou ne l’est pas du tout.
C’est une forme d’anacoluthe (syntaxisme consistant en une rupture de la construction syntaxique), qui concerne les constructions binaires, comme les corrélatives (exemples : soit…soit, ni..ni, tantôt… tantôt). L’une des deux parties de la construction est manquante, et rend la syntaxe bancale. Ici, le second soit est omis.
Ex.:
Ou bien vous écoutez mes conseils, ou bien je ne m’occupe plus de vous.
(= Ou bien vous ne les écoutez pas et je ne m’occupe plus de vous.)»
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
**L’anapodoton **
Une variété d’anacoluthe*: phrase laissée en suspens.
Anapodoton vient du grec anapodose qui signifie « sans proposition principale ». Il est généralement utilisé pour les expressions idiomatiques populaires ou les phrases souvent utilisées où l’on peut facilement deviner les mots manquants. Comme « Si la chaussure vous va, (portez-la) » ou « Si les cochons avaient des ailes, (ils voleraient) ».
Ex.:
Si vous ne réagissez pas… mais peu m’importe!»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
Aposiopèse
Réticence* suivie d’une digression. Ex.:
Je n’arrive pas à comprendre comment ce drame s’est passé… Allons faire un tour en ville!»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
L’Apostrophe
Interpellation interrompant brutalement le discours pour prendre à partie ou comme confident ou témoin. Ex.:
Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge?»
Paul Valéry
«Ô fleuves, ô forêts, cèdres, sapins, érables
Je vous prends à témoin que cet homme est méchant
Et cela dit, ainsi qu’un piocheur fouille un champ
Comme avec sa cognée un pâtre brise un chêne
Il se mit à frapper à coup de bec Tiphaine
(V. Hugo, La Légende des siècles, « L’aigle du casque ».)»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
La Réticence
Discours interrompu par un silence, souvent éloquent, laissant en deviner la suite.
Ex.: Dieu merci, on tient le directeur de La Lande Conservatrice. Cette histoire de petites filles… Il prit le bras de Thérèse.
(F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, cité par Suhamy, p. 110.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
IRONIE/HUMOUR
Il existe plusieurs possibilités de faire passer l’humour ou l’ironie dans le discours, que ce soit à propos d’autrui, de soi-même, d’une évidence ou d’une équivoque grâce à des stratagèmes ou à l’homophonie.
**L’ANNOMINATION **
Une figure qui répond à deux définitions proches l’une de l’autre:
– ou bien c’est une dérivation grammaticale néologique à partir d’un nom propre.
Ex.: La chiraquie a le vent dans les voiles!
Les busheries langagières du président (Titre d’article de journal)
- ou bien, c’est une forme d’antanaclase* (deux occurrences, deux sens); l’un des noms étant propre, l’autre commun.
- Ex.: Quant à ton Jacques, demande-lui donc de ne pas trop faire le jacques quand il sort avec ses amis.
(Faire le niais; allusion à Jacques Bonhomme.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
**L’Antiphrase
Prêcher le faux pour faire entendre le vrai, sur le plan familier. L’intonation et le contexte suffisent à faire comprendre l’intention de l’auteur. Ex.:
Tu peux être fier de toi, tu as vraiment bien réussi!
Bravo! Tu as gagné le gros lot!
(Dit-on à celui ou celle qui a commis une maladresse.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
L’Astéisme
Voiler la louange en lui donnant forme de reproche, sur le plan mondain et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours.
Ex.: Il paraît que tu ne comprends
Pas les vers que je te soupire…
Tu les inspires, c’est bien pire.
(Verlaine, cité par Dupriez, p. 83.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
**Bathos
Gradation ascendante brusquement interrompue pour mettre ironiquement en relief le dernier terme Ex.:
Une centaine de solliciteurs… vont recueillir conserves, cigarettes, dollars, coups de pied au derrière.
(R. Ducharme, L’Avalée des avalés, cité par Dupriez, p. 92.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
L’EPITROPE
Discours cherchant à dissuader tout en invitant à persévérer.
Ex.:«Buvez, buvez, continuez à boire et votre foie vous en remerciera!»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
LA TAPINOSE
Affirmation d’apparence neutre mais permettant des sous-entendus. La Tapinose est considérée comme une litote (dire moins pour faire entendre plus) satirique.
Ex.: Il ne fait pas partie de l’Association des alcooliques anonymes!
(Sous-entendu: il ne se prive pas de boire.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS DE SOI-MÊME
Le Chleuasme
Se déprécier dans l’espoir d’une désapprobation de l’interlocuteur.
Ex.: Suis-je donc bête! Ne suis-je vraiment capable de rien?»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’UNE VÉRITÉ
La Lapalissade
Vérité dont l’évidence prête à rire.
Ex.: Quand on est mort, c’est pour longtemps!
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée!
Avant de mourir, il faut avoir vécu!
Que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille!
(R. Queneau.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR EN JOUANT SUR UNE ÉQUIVOQUE DE MOTS.
Le Calembour
Rapprochement de deux mots phonétiquement semblables pour créer une équivoque.
Ex.: L’amour c’est pour les sens et la guerre pour l’essence.
(Raymond Devos.)
On se dit amants, on est diamants
On est dit amants
C’est l’Ami Carême
(Aragon.)
On est comme on naît
Un pied dans la Bush
(Titre de livre).»
JEUX AVEC LES LETTRES
Figures jouant avec la forme des mots
JEUX MORPHOLOGIQUES
Ces exemples illustrent les figures qui « jouent » avec la forme des mots dans l’intention de créer un effet, soit par l’interversion ou la suppression de lettres ou de syllabes, soit par un télescopage, soit par l’emploi de mots de familles proches, soit par une modification grammaticaledes occurrences d’un mot ou bien par l’agencement de mots dans une phrase de façon à en faire une même lecture dans les deux sens.
**
L’Anagramme **
Un ou plusieurs mots obtenus par la transposition de lettres d’un ou de plusieurs autres mots.
Ex.: Bison ravi ou Brisavion (= Boris Vian).»
JEUX AVEC LES LETTRES
La contrepèterie
Interversion de lettres, (de syllabes) d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres dont l’assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois » (Le Petit Robert). Ex.:
J’ai fait le bossu cocu
J’ai fait le beau cul cossu.
(V. Hugo, cité par Gagnière, p. 236.)
Cette figure aurait tout aussi bien pu apparaître dans la planche IX B: Jeux phonétiques.»
JEUX AVEC LES LETTRES
Le Lipogramme
Suppression d’une lettre de l’alphabet à la manière de G. Perec qui, lui, supprima la lettre E.
Ainsi, le poème de Baudelaire Les Chats:
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également dans leur mûre saison Les chats, puissants et doux, orgueil de la maison…
devient sous la plume de Perec:
Amants brûlants d’amour, savants aux pouls glaciaux
Nous aimons tout autant dans nos saisons du jour
Nos chats puissants mais doux, honorant nos tripots.»
JEUX AVEC LES SYLLABES
L’Apherèse
Suppression de la ou des premières syllabes d’un mot. Ex.:
Les Ricains (= les Américains)»
JEUX AVEC LES SYLLABES
L’APOCOPE
Suppression de la ou des dernières syllabes d’un mot. Ex.:
La clim (climatisation), la pub (publicité), la vidéo (vidéofréquence), les maths (mathématiques), la récré (récréation), un ampli (amplificateur)…
Cette figure est de plus en plus fréquente auprès des jeunes génération»
JEUX AVEC LES SYLLABES
LE MOT VALISE
Télescoper deux mots pour n’en faire qu’un seul en retranchant généralement une ou deux syllabes à chacun d’entre eux, par souci de créativité ou d’efficacité.
Ex : Brunch (= breackfeast + lunch) mot francisé en « déjeudîner »
Accumonceler (accumuler + amonceler)»
E
JEUX AVEC LES SYLLABES
LE VERLAN
Argot codé dans lequel on inverse les syllabes. de mot(s) formé généralement de deux syllabes.
Ex.: Un veuba (= baveux, c’est-à-dire un avocat en argot parisien)
Un dreauper (= un perdreau, c’est-à-dire un policier en argot parisien)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
L’APOPHONIE🙂🙂
Faire apparaître dans un même syntagme deux mots de familles proches ou de même famille mis en séquence. avec alternance vocalique.
Ex.: «Ton bras est invaincu mais non invincible»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
LA DERIVATION
Emploi dans une même phrase de mots dérivés d’un même radical.
MPR : mot, même phrase, même radical.
Mourons pour des idées, d’accord mais de mort lente
(Brassens, cité par Bacry.)
Les trompettes trompettent…
(Pierre Georges, « Servi show », Le Monde, 16 septembre 2002.)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
LE PALINDROME
«Le palindrome: mot ou groupe de mots pouvant se lire dans les deux sens, ce qui étonne et amuse. Ex.:
Laval
Noël a trop par rapport à Léon.
(Cité par Gagnière, p. 543.)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
Le Polyptote
Dans une même phrase, plusieurs occurrences d’un mot à des « cas », des modes ou temps différents. Ex.:
Elle se troubla en lui disant bonjour et il fut troublé de son trouble. La conscience de se conduire comme deux amoureux les troubla plus encore et la conscience de leur trouble finit par les troubler au point que le capitaine s’en aperçut et frissonna d’émotion.
(G. Marquez, L’Amour au temps du choléra, p. 360.)
Cet exemple se double d’une dérivation* (emploi dans une même phrase de mots dérivés du même radical): le verbe troubler et le substantif le trouble.»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Allitération
Retour de sonorités dans des mots rapprochés pour créer plus d’expressivité. Ex.:
La terre tremble tout en tonnant.»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Assonance
Retour suggestif de sons vocaliques (= donnés par les voyelles) à intervalles rapprochés.
Ex.:
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cœur qui s’ennuie
Ô le chant de la pluie
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure
(Verlaine, Romances sans paroles,
« Ariettes oubliées ».)»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Epanode
Répétition d’une expression (ou d’un mot) donnant au discours un caractère obsessionnel, voire comique.
Ainsi, Le « Tarte à la crème » du Marquis dans La critique de l’École des Femmes, de Molière (sc. VI):
LE MARQUIS: Tarte à la crème, voilà ce que j’avais remarqué tantôt! Tarte à la crème! Que je vous suis obligé, Madame, de m’avoir fait souvenir de Tarte à la crème! Y a-t-il assez de pommes en Normandie pour Tarte à la crème! Morbleu! Tarte à la crème!
DORANTE: Eh bien! Que veux-tu dire, Tarte à la crème?
LE MARQUIS: Parbleu! Tarte à la crème…»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
La Pallilogie
Reprise d’un mot sans coordination, créant ici un effet comique. Ex.:»
«C.J. [Hunter] pleurait, pleurait et Marion l’aimait, l’aimait l’aimait…
(Pierre Georges, « Tous dopés! », Le Monde, 28 septembre 2000.)»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’homéotéleute
Rapprochement, dans une même phrase, de mots ayant même terminaison (un suffixe de préférence à une désinence verbale).
Ex.: Créateur d’un nouveau langage à ce qu’il paraît, avec du génie plein la Musette, je bougresse, transgresse, digresse, tendresse!
(F. Dard, Mes délirades, « Fleur noire » 1999, coédition Radio-France.)
Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule en virgule et au capitule ridicule
(R. Queneau, Exercices de style, « Homeotéleutes », p. 35.)»
Mon exemple : un batard, un salopard, un chiassard de lupanar.
IMITATION DE BRUITS
L’onomatopée
Formation de mots imitant des bruits transcrits sur le plan sonore, pouvant être considérée comme un jeu phonétique. Ex.:
Sur la plate-forme, pla pla pla, d’un autobus, teuff teuff teuff, de la ligne S… Il était environ midi, ding din don, ding din don, un ridicule éphèbe, proüt proüt, qui avait un de ces couvre-chefs, phui, se tourna soudain vers son voisin…
(R. Queneau, Exercices de style, « Onomatopées », p. 39.)»
RESSEMBLANCES PHONÉTIQUES
La Paronomase
Emploi de deux mots phonétiquement proches mais de sens différent. Elle donne de la vigueur à l’expression et l’effet d’écho permet de bien la retenir. Ex.:
Un chat en santé est un chat enchanté (Puss’n Boots).
Vouloir, c’est pouvoir.»
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
L’Antilogie
Deux mots d’une même phrase exprimant des idées opposées relevant du paradoxe.
Ex.: Les gens que vous tuez se portent bien. (Corneille, Le Menteur, acte IV, sc. II.)
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
L’Attelage
Coordination de deux mots, compléments d’un même verbe, sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles.
Ex: Et donc, en ce climat délétère, volatil comme l’essence, Lionel Jospin monta au front et sur le perron.
(Pierre Georges, « Et donc », Le Monde, 8 septembre 2000.)
Dans cette campagne ruisselante de soleil et de sérénité…
(H. Aquin, Prochain épisode, cité par Dupriez, p. 474.)»
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
Le calembour
Rapprochement de deux mots phonétiquement semblables mais de sens différent pour créer une équivoque. Ex.:
Né de paire inconnue (père inconnu).
Je suis en congé de ma Lady (maladie). (Breffort, cité par Gagnière, p. 135.)
De petits mots poétiques pour de grands maux politiques.
(Titre d’un événement culturel, avril 2003.)
Cette figure aurait tout aussi bien pu apparaître dans la planche IX B: Jeux phonétiques.
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
La Contrepèterie
Interversion des lettres ou des syllabes d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres dont l’assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois » (Le Petit Robert). Ex.: Partir, c’est mourir un peu
Martyr, c’est pourrir un peu.
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
«L’Oxymoron
Association dans un même syntagme de deux mots sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles. Ex.:
En Europe, partout, les commentateurs, pour déplorer cette manie française de la thrombose sociale, soulignent à l’envi que cela ne se produirait « jamais » dans leur pays.
(Pierre Georges, « Jamais! », Le Monde, 9 septembre 2000.)
Accrochez vos ceintures étymologiques: le baril de pétrole est à la fois le contenu et le contenant.
(Pierre Georges, « Brut de baril », Le Monde, 12 septembre 2000.)»
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
La Diaphore
Variété d’antanaclase* spécifique qui donne à l’une des occurrences d’un terme un sens plus soutenu. Ex.:
L’Histoire n’est qu’une histoire à dormir debout!
(Jules Renard.)
La 1re occurrence se définit comme « la relation des faits et événements du passé », tandis que la 2e occurrence se définit comme étant « un récit
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
La tautologie
Définition d’un mot par lui-même; toutefois, la 2e occurrence prend une connotation différente de la 1re. Ex.:
Ils avaient vécu assez longtemps pour comprendre que l’amour [= l’amour passion] est l’amour [= l’amour au quotidien] en tous temps et en tous lieux. (G. Garcia Marquez, L’Amour au temps du choléra, p. 376.)»
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
L’Antanaclase
Dans une même phrase, répétition d’un mot avec sens différent. Ex.:
Liggett fait un tabac dans l’industrie du tabac.
(Titre d’un article de journal.)»
«Il faisait souffrir ceux qui ne pouvaient le souffrir.»
JEU SÉMANTIQUE FAISANT INTERVENIR UNE SEULE OCCURRENCE D’UN TERME
La syllepse
Terme employé simultanément à la fois dans son sens propre et dans son sens figuré. Ex.:
La rentrée des classes, ça coûte toujours un peu.
(La Presse, cité par Arcand, p. 60.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anadiplose
A…., B…, C…,
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Ricochet ou rebondissement de mot en tête de la proposition ou du syntagme suivant. Ex.:
Gourmand de tout, de tout insatiable (A) (A)
(Ronsard, Contre les bûcherons de la forêt de Gastine, Élégie XXIV.)
Qu’est-ce que je connaîtrai de l’existence, de cette existence qu’il me faudra conquérir, seul…
(G. Darien, cité par Suhamy, p. 61.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anaphore
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Répétition d’un mot au début de chaque proposition. Ex.:
Voici le vêtement, tout le reste est parure,
Voici la pureté, tout le reste est souillure, Voici la pauvreté, le reste est ornement.
(C. Péguy, La Tapisserie Notre-Dame.)
Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire
dans ce qui souffre, dans ce qui suinte
dans ce qui cherche et ne trouve pas
dans le chaland du débarquement Qui crève sur la grève
dans le départ sifflant de la balle traceuse
dans l’île de soufre sera sa mémoire. (H. Michaux, La vie dans les plis.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anastrophe
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Renversement de l’ordre habituel des mots dans un syntagme créant un effet insolite et un effet de miroir. Ex.:
sans pouvoir aucun
(au lieu de: sans aucun pouvoir)
Il est sans lien aucun avec cette organisation contestée et qui plus est il en ignore l’existence.
(Au lieu de: sans aucun lien/et ce qui est plus…)»
.
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Épanadiplose
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Un même mot en tête et à la fin d’une phrase, celle-ci étant composée de deux propositions. Ex.:
L’enfance sait ce qu’elle veut; elle veut sortir de l’enfance.
La mère est enfin prête; très élégante, la mère.
(R. Queneau, cité par Arcand, p. 117.)»