Ajout, Amplification, Flashcards
Ajout de mots au lexique : Néologisme
Création de mots nouveaux
Ex : la moutarde Maille vous encourage à dijoner vos plats
Ajouts de mots au lexique : Peregrinisme
Nom emprunté à un vocabulaire étranger
Roule cool
Ajout de mots à la phrase
L’explétion
Ajouts de mots non nécessaires au sens et à la syntaxe mais qui, dans certains cas, entraîne la participation du locuteur.
Ajouts de mots à la phrase : Perissologie
Surabondance de termes de même signification, considérée comme une faute d’ignorance ou de négligence
S’entraider mutuellement
Un petit jardinet
Ajouts de mots à la phrase : pléonasme
Emploi dans la même phrase de deux mots ou expression, de même sens, et cette répétition, de sens, de plus, d’énergie à l’expression de la pensée.
Exemple : elle a laissé un souvenir indélébile que le passé n’effacera pas
Ajout de mots à la phrase: :
La Polysyndete
Ajout de conjonction de coordination, là où la syntaxe ne le demande pas, afin de marquer une certaine insistance.
Exemple : oui, je le lui rendrai, mémo, mais puni, mais versant à ses yeux, le sang qui m’a trahi
Ajout de proposition à la phrase :
L’Adjonction ou Zeugme
Ajout d’une proposition tronquée dans laquelle on a éliminé un mot (en général, le verbe ) paraissant déjà dans la phrase ou proposition qui précède et dont le sujet est différent.
Exemple : les cheveux de la fille sont seulement un peu plus longs, un peu plus bouclés, et ses membres (sont) à peine un peu graciles.
Ajout de propositions à la phrase : La Parembole
Ajout d’une phrase incise (= phrase ou propositions généralement courte et inséré dans une autre), prenant le lecteur à témoin ou exprimant une impression personnelle.
Horresco ferens
Il n’est pas venu comme il l’avait promis–je l’aurais parié–mais il entendra parler de moi !
Amplification, exagération :
Adynaton
«Hyperbole impossible tant elle est exagérée»
L’eau qui fait digérer les briques
Amplification, exagération:
Hyperbole
«emploi de mots excessifs, favorables ou défavorables pour mettre en relief tel ou tel aspect d’une réalité.»
Amplification, Addition d’éléments ( «Amplifier une idée peut se faire par des listes de termes croissants ou non, par des explications supplémentaires, des détours atténuants ou même du remplissage inutile.»
Accumulation
«pour attirer l’attention, suite de plusieurs termes de même nature, et de même fonction mais n’appartenant pas à un même ensemble. Ex.:
Dès le matin, le ciel se dalle, se marquette, se pave, se banquise, se glaçonne, se marbre, se cotonne, se coussine, se cimente, se géographise, se cartographise…»
Amplification, Addition d’éléments
L’Apposition
proposition (ou syntagme nominal/adjectival) se plaçant entre deux signes de ponctuation, soit déterminant un mot ou une expression soit donnant une explication. »
Ex : «Souvent pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prenaient des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
(Baudelaire, L’Albatros.)»
Amplification, Addition d’éléments
**La battologie **
Reprise inutile d’une idée ou de plusieurs idées pour faire du remplissage.
Ex : «Toute démarche reste inutile si elle ne sert à rien et restera vaine tant qu’elle n’aura pas de raison d’être.»
Amplification, Addition d’éléments
La circonlocution
Détour de langage pour adoucir ou masquer une réalité.
Nous tenons à vous remercier de nous avoir soumis votre manuscrit. Votre texte ne correspond pas à certains de nos critères éditoriaux. Il est bien important de ne pas considérer notre décision comme un jugement de valeur. Elle ne signifie pas nécessairement que votre manuscrit manque d’intérêt ou de qualité.
(= Nous refusons votre manuscrit.)»
Amplification, Addition d’éléments
L’énumération:
Passer en revue ou donner partiellement les divers éléments, même nature, même fonction, appartenant à un ensemble; lorsqu’il s’agit de noms, ils apparaissent le plus souvent sans déterminant. Ex.:
Rabelais fait ici l’éloge de son herbe pantagruelion:
Par elle sont bottes, bottines, boltasses, houseaux, brodequins souliers, escarpins, pantoufles, savates mises en forme et usage.
(Tiers Livre, chap. LI.)»
Amplification, addition d’éléments
Gradation
Succession de mots en ordre croissant ou décroissant. pour mettre en relief une idée.
Ex.: Je suis perdu, je suis mort, je suis assassiné.
(Molière, L’Avare, acte IV, sc. VII.)
Je vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse…
(Mme de Sévigné annonce le mariage du duc de Lauzon avec la Grande Mademoiselle.)»
«Amplification concernant le mot
Développer un mot, c’est donner la même signification sous une forme plus étendue.
** La périphrase:**
Mot remplacé par un groupe de mots pour décrire une réalité.
Ex.: L’île de Beauté (= la Corse)
ATTÉNUATION
Plusieurs procédés permettent d’atténuer un discours soit qualitativement, soit quantitativement:
«ATTÉNUATION QUANTITATIVE
Il s’agit de donner moins de force au discours.
L’exténuation
Rendre plus mince une idée en la substituant à une autre moins vigoureuse et d’apparence anodine.
Ex.:
De cette histoire, mieux vaut en rire.
(= Même si c’est une triste histoire, mieux vaut en trouver les bons côtés.)»
Atténuation quantitative
La litote
Dire moins pour faire entendre plus. Le sens implicite est plus fort que le sens explicite.
Ex.:
Il ne fait pas très beau aujourd’hui. (= Il fait mauvais.)
Il ne déteste pas la bonne chère.
(= il sait apprécier les bonnes choses.)»
Atténuation Quantitative
La métalepse
Evocation de l’antécédence, de la conséquence ou d’un fait annexe plutôt que du fait lui-même. Ex.:
Il n’a jamais connu ses petits-enfants.
(= Il est mort avant leur naissance.)»
Atténuation Quantitative
La Tapinose
Le discours se veut neutre tout en suggérant des sous-entendus»
«Il n’a pas cassé trois pattes à un canard!
(= Il n’est pas très intelligent.)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
Il s’agit de donner moins de dureté au discours.
L’antiphrase
«L’antiphrase: prêcher le faux pour faire entendre le vrai, par euphémisme ou ironie. Ex.:
Ton travail, c’est du joli!
(= travail bâclé)
Eh bien! tu es en avance!
(= en retard)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
La circonlocution:
Détour de langage pour adoucir ou masquer une réalité. Ex.:
Vous voyez, j’ai tant à faire que je n’aurai pas une minute à moi aujourd’hui.
(= Je n’ai pas le temps de parler avec vous.)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
L’euphémisme
Adoucissement qualitatif d’une vérité.
Les malentendants (= les sourds)
Les chercheurs d’emploi (= les chômeurs)
Il n’est plus très jeune (= il est vieux)
Les minorités visibles (= les gens de couleur)»
ADOUCISSEMENT QUALITATIF
L’hypocorisme
L’hypocorisme: emploi de mots qui se veulent doux, caressants, bien souvent choisis parmi la gent animale.
Ex.:
mon minou, mon poussin, ma petite puce, mon petit chat, bibiche…»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot
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ADOUCISSEMENT QUALITATIF
La périphrase
Un mot peut être remplacé par un groupe de mots pour embellir la réalité. Ex.:
Il ne jouit pas de toutes ses capacités physiques.
(= Il est infirme.)
Mais aujourd’hui qu’enfin la vieillesse venue
Sous mes faux cheveux blonds déjà toute chenue
A jeté sur ma tête avec ses doigts pesants Onze lustres complets surchargés de trois ans
(Boileau dévoile son âge: 58 ans.)»
«COMPLICITÉ/PARTICIPATION Entente profonde spontanée et souvent inexprimée entre personnes» «Certaines figures se caractérisent par la complicité ou la demande de participation ou l’association de l’un ou l’autre.»
Apostrophe
Interpellation interrompant brutalement le discours pour prendre à partie, donner des conseils, des ordres, faire des reproches ou exhorter… Ex.:
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, vous qui ressemblez à des sépulcres blanchis… Malheureux, scribes et pharisiens hypocrites, vous qui bâtissez des sépulcres des prophètes et décorez les tombeaux des justes.
(Évangile selon saint Matthieu, chap. XXIII, v. 27 à 29.)
Été revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure…
Mais vous, Hiver, vous êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil.
On vous dut bannir en exil
Sans vous flatter, je parle plain
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain
(Charles d’Orléans, Hiver et été,
chanson.)»
Complicité Participation
Astéisme
Voiler la louange en lui donnant forme de reproche (sur le plan mondain) et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours. Ex.:
Sans doute, il est trop tard pour parler d’elle
Depuis qu’elle n’est plus quinze jours sont passés
Et dans ce pays-ci quinze jours, je le sais Font d’une mort récente une mort nouvelle
(Musset, Stances « À La Malibran », cité par Molinié, p. 63.)
Musset veut bien sûr dire, commente Molinié, qu’il « n’est pas du tout trop tard pour parler d’elle » et qu’il est même désirable, nécessaire et heureux qu’on en parle encore.»
Complicité Participation
Le chleuasme
Se déprécier avec l’espoir d’une désapprobation chez l’interlocuteur. Ex.:
Vous voyez, mon ami, je suis un poltron, un raté incapable d’aller jusqu’au bout de mes idées et de mes entreprises; je m’en désole.»
Complicité Participation
L’explétion
Ajout d’un mot (de mots) non nécessaire au sens et à la syntaxe qui peut, par exemple, être un pronom datif engageant la participation du locuteur. Ex.:
Qu’on me le prenne au collet et qu’on me l’arrête tout de suite!»
Complicité Participation
L’interrogation
Poser des questions pour solliciter l’accord, la participation, confondre, semer le doute, émouvoir… Ex.:
Que peut-ce être? Qu’est-il devenu? Où est-il? Où se cache-t-il?
Que ferai-je pour le trouver? Où courir? Où ne pas courir?
N’est-il pas là? N’est-il point ici?
(Molière, L’Avare, acte IV, sc. VII.)
Connaissez-vous sur la colline Qui joint Monluçon à Saint-Lin
Une terrasse qui s’incline
Entre un bois sombre et le ciel bleu? C’est là que nous vivons.
(V. Hugo, Pauca meae, « Ô Souvenirs ».)»
Complicité Participation
Parembole
Phrase incise (= phrase ou proposition généralement courte et insérée dans une autre) exprimant une impression personnelle ou un jugement. Ex.:
Deux heures plus tard, environ, c’est curieux les coïncidences, il se trouvait en Cour de Rome, en compagnie d’un ami, un michet de son espèce qui lui désignait de son index un bouton de son pardessus qu’est-ce qu’il peut bien lui raconter?
(R. Queneau, Exercices de style, « Apartés ».)»
Complicité Participation
La personnification
Choses et animaux sont désormais associés à l’humain. Ex.:
Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe, Ô Beauté! Monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu?
(Baudelaire, Hymne à la beauté.)
La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans les bois tour à tour reparaissait brillante des constellations de la nuit qu’elle répétait en son sein.
(Chateaubriand, Le Génie du Christianisme.)»
Complicité Participation
La prétérition
Pour associer le public à ses propos, dire explicitement ce qu’on prétend ne pas vouloir dire. Ex.:
N’attendez pas, Messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang…
(Fléchier, Oraison funèbre de Turenne.)»
Complicité Participation
La prosopopée
Invocation d’absents, de morts, d’êtres surnaturels, de choses… pour les prendre en général comme témoin ou confident. Ex.:
Ô Meuse, inaltérable et douce à toute enfance
Ô toi qui ne sais pas l’émoi de la partance.
(C. Péguy, Jeanne d’Arc, « À Domrémy », IIe partie, acte III.)
Antres et vous fontaines
De ces roches hautaines
Dévalant contre-bas
D’un pas glissant
Et vous forêts, et ondes
Par ces prés vagabondes
Et vous, rives et bois,
«Oyez ma voix.
(Ronsard, Odes IV, 4.)»
Complicité Participation
**La sermocination
**
Recherche d’une participation active chez l’autre en lui donnant la parole. Ex.:
Le Loup donc l’aborde humblement
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint qu’il admire
« Il ne tiendra qu’à vous, beau Sire
D’être aussi gras que moi, lui répartit le
Chien. »
(La Fontaine, Le loup et le chien.)»
«CONTRASTE/OPPOSITION
OPPOSITION par élimination
Cet effet de contraste ou d’opposition peut se produire entre formes grammaticales (négatif/affirmatif), entre deux vérités ou deux idées, ou entre l’intention du locuteur et son discours.»
**
Antéisagoge**
Mettre en valeur une personne, un événement, un objet en éliminant d’abord ce qu’elle ou il n’est pas.
Ex.:
Ce n’est pas la confession d’un repenti. Pas le dépôt de bilan d’un corrompu et d’un corrupteur. Pas le repentir d’un as douteux du 1 % de la politique. Ce document est tout simplement effroyablement concret par le démontage…
(Pierre Georges, « La cassette », Le Monde, 23 septembre 2000.)»
OPPOSITION ENTRE DEUX IDÉES
L’antilogie
Exprimer deux idées antithétiques relevant du paradoxe. Ex.:
Tout allait bien, ce qui veut dire que tout allait mal en une tarpéienne rentrée… Tout va mal puisque tout va bien et inversement…
(Pierre Georges, « Et donc », Le Monde, 8 septembre 2000.)
Cette figure peut éventuellement rendre le discours obscur.
«OPPOSITION ENTRE DEUX VÉRITÉS
** L’antithèse**
Utiliser deux expressions opposées et symétriques pour faire ressortir deux vérités.
Ex.:
Le Canada est le paradis de l’homme d’affaires, c’est l’enfer de l’homme de Lettres.
(J. Fournier, Mon encrier, cité par Dupriez, p. 57.)
Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas être grand.»
«OPPOSITION ENTRE DEUX MOTS»
Attelage
Coordonner deux mots, dépendant d’un même verbe, sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles. Ex.:
[…] ma longue chevelure manuscrite se mêle aux plantes aquatiques et aux adverbes.
(H. Aquin, Prochain épisode, cité par Dupriez, p. 474.)
Un journal plein d’humour et de bandes dessinées. (BACRY.)»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
DU LOCUTEUR ET SON DISCOURS
«Il s’agit d’interpréter le discours. qui, en général, n’est pas ambigu car l’intonation et le contexte suffisent à faire comprendre les intentions du locuteur.»
Antiphrase
Prêcher le faux pour faire entendre le vrai (sur le plan familier) par euphémisme ou ironie. Ex.:
Les voilà, mes petites pestes! (En parlant de deux jeunes enfants aimés mais espiègles.)»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
L’astéisme
Voiler la louange (sur le plan mondain) en lui donnant forme de reproche et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours. Ex.:
Quoi! Encore un nouveau chef-d’œuvre. N’était-ce pas assez de ceux que vous avez publiés? Vous voulez donc désespérer tous vos rivaux?
Voiture
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
Le Chleuasme
Se déprécier avec l’espoir d’une désapprobation de l’interlocuteur. Ex.:
Tu vois! Je rate tout ce que j’entreprends, c’est décourageant!»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
La Prétérition
Dire explicitement ce qu’on prétend ne pas vouloir dire pour associer le public, et mettre en valeur ce qu’on feint de passer sous silence. Ex.:
Si vous comptez sur moi pour vous révéler qu’il s’agit de corruption et de détournement de fonds, vous vous trompez lourdement.»
OPP ENTRE L’INTENTION LOC ET SON DISCOURS
L’épitrope
Chercher à dissuader tout en invitant à persévérer. Ex.:
Mentez! Continuez à mentir et surtout ne vous culpabilisez pas! On vous en saura gré!»
DÉPLACEMENT DE LETTRES
Déplacement permutation : Changement de place d’une lettre, d’une syllabe, d’un mot, d’un syntagme ou d’une proposition. Ces déplacements et permutation peuvent être de tous ordres : lettres, syllabes, mots, syntagmes ou proposition.
**Anagramme **
Un ou plusieurs mots obtenus par la transposition de lettres d’un ou de plusieurs autres mots.
La rose de Pindare (c’est-à-dire Pierre Ronsard).
Un veto corse la finira (c’est-à-dire la Révolution française).»
DÉPLACEMENT DE LETTRES
La Contrepétrie
Interversion de certaines lettres ou syllabes d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres créant un effet burlesque ou grivois. Ex.:
Elle fit son prix, elle prit son fils.
Il tiendra ma vache, il viendra une tache. Cette femme est une lieuse de chardons, est une chieuse de lardons.
(Rabelais.)»
DÉPLACEMENT DE SYLLABES
Le Verlan
Un argot codé dans lequel on inverse les syllabes. Généralement, il s’agit de mots de deux syllabes.
Ex.:
T’es pas chébran! (= branché)
C’est une taspé (= pétasse)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’anastrophe
Permutation à l’intérieur d’un syntagme. Par exemple, le déterminant suit le déterminé au lieu de le précéder, créant ainsi un effet de miroir. Ex.:
Cette proposition a été adoptée sans objection aucune.
(= sans aucune objection.)»
«R. Queneau se plaît à créer des anastrophes. Ex.:
Jour un, midi vers…
(Exercices de style, « Permutations », p. 101.)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
La Dislocation
Déplacement d’un mot, d’un syntagme soit vers la gauche, soit vers la droite pour le mettre en relief. Ex.:
Folle, cette équipée! (Déplacement à gauche du syntagme adjectival)
Ils sont si prétentieux, ces gaillards!
(Déplacement à droite du syntagme nominal sujet)
Cet incident, il vaut mieux l’oublier.
(Déplacement à gauche du syntagme nominal objet)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hendiadyn
Coupure d’un syntagme composé d’un déterminant et d’un déterminé pour constituer un groupe de deux noms coordonnés. Ex.:
S’enivrer des parfums et de la nuit
(= s’enivrer des parfums de la nuit)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hypallage
Attribution d’une épithète à un mot qui n’est pas celui que le sens exigerait. Ex.:
Ils allaient obscurs dans la nuit silencieuse
(Virgile cité par C. Klein-Lataud, p. 59.)
(C’est plutôt la nuit qui devrait être obscure et les marcheurs, silencieux.)
Trahissant la vertu sur un papier coupable
(Boileau.)
(C’est davantage à la vertu qu’au papier d’être coupable.)»
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’hyperbate
Mot ou syntagme renvoyé en fin de phrase pour une mise en relief. Ex.:
Albe le veut, et Rome; il faut leur obéir
(= Albe et Rome le veulent)»
Corneille
DEPLACEMENTS DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’inversion
Permutation du syntagme verbal qui précède le syntagme nominal au lieu de le suivre. Ex.:
T’aimera le vieux pâtre
T’aimera le pilote
Dans son grand bâtiment
Qui flotte
(Musset, Ballade à la Lune.)
Moins rapide est l’hirondelle effleurant les ondes, moins léger le duvet
Du roseau qu’emporte le tourbillon…
(Chateaubriand.)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
L’hystérologie
Bouleversement chronologique ou logique des actions ou faits, entraînant un bouleversement dans l’ordre des propositions si bien que le résultat de l’action précède l’action elle-même. Ex.:
Trouver d’abord, chercher après (J. Cocteau.)
(En principe, il faut d’abord chercher pour ensuite trouver.)
Commencez par agir, vous réfléchirez après!
(Il serait préférable de réfléchir avant d’agir.)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
La Parataxe
Déplacement de proposition en l’absence de corrélatifs de sorte que toutes les propositions deviennent des propositions ou phrases juxtaposées, et leur ordre n’est plus établi. C’est une solution de facilité que l’on retrouve souvent dans le langage enfantin ou dans les langues primitives. Ex.:
Il est malade, je le déplore
(= Je déplore qu’il soit malade)»
DÉPLACEMENT DE PROPOSITIONS
La Prolepse
Mot, en général participe passé, se trouvant dans la proposition qui précède celle où il devrait être. Ex.:
Il annonça la nouvelle à ses amis époustouflés.
(= Il annonça à ses amis la nouvelle qui les époustoufla.)»
COUPURE D’UN MOT
«INTERRUPTION/COUPURE
Les coupures ou interruptions peuvent se faire au niveau d’un mot, d’un syntagme, dans le cours logique des idées ou dans l’énonciation du discours.»
**La Tmèse **
Coupure d’un mot par l’intercalation d’un ou de plusieurs mots. Ex.:
Lors même que vous voudriez m’en empêcher, vous ne le pourriez pas.
Puis donc que vous trouvez la mienne inconcevable…
(Corneille, Le Petit Robert.)»
COUPURE D’UN SYNTAGME
L’hendiadyn
Coupure d’un syntagme, composé d’un déterminé et d’un déterminant, pour constituer un groupe de deux noms coordonnés. Ex.:
Boire dans des patères et de l’or (Le Petit Larousse)
(= boire dans des patères d’or.)»
COUPURE EN FIN DE PHRASE
Le Bathos
Interruption brusque dans une gradation ascendante. se caractérisant par une chute surprenante de la phrase. Ex.:»
«Il geint, gémit, se plaint, s’énerve, pleure, crie, tempête, enrage… et personne ne bronche.»
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
**Anacoluthe **
Discontinuité dans la construction d’une phrase qui peut en devenir obscure.
Rupture de la construction syntaxique intervenant en cours de phrase, de telle manière que, sans qu’il y ait rupture du lien logique, la fin de la phrase n’est plus grammaticalement en harmonie avec son début
L’anacoluthe est une rupture de construction imputable au non-respect de l’ordre syntaxique normal. Pour respecter cet ordre, il faut que le sujet implicite du verbe à l’infinitif ou au participe soit le même que celui du verbe de la principale.
Ex.:
Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté son imagination prévaudra.
(Pascal, Pensées, cité par Suhamy, p. 110.)
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
Anantapodoton
Une variété d’anacoluthe: asymétrie dans une phrase alternative dont le deuxième membre n’est pas entièrement exprimé ou ne l’est pas du tout.
C’est une forme d’anacoluthe (syntaxisme consistant en une rupture de la construction syntaxique), qui concerne les constructions binaires, comme les corrélatives (exemples : soit…soit, ni..ni, tantôt… tantôt). L’une des deux parties de la construction est manquante, et rend la syntaxe bancale. Ici, le second soit est omis.
Ex.:
Ou bien vous écoutez mes conseils, ou bien je ne m’occupe plus de vous.
(= Ou bien vous ne les écoutez pas et je ne m’occupe plus de vous.)»
INTERRUPTION DANS LE COURS LOGIQUE DES IDÉES
C’est une déviation de la pensée qui rend les phrases inachevées ou déséquilibrées.
**L’anapodoton **
Une variété d’anacoluthe*: phrase laissée en suspens.
Anapodoton vient du grec anapodose qui signifie « sans proposition principale ». Il est généralement utilisé pour les expressions idiomatiques populaires ou les phrases souvent utilisées où l’on peut facilement deviner les mots manquants. Comme « Si la chaussure vous va, (portez-la) » ou « Si les cochons avaient des ailes, (ils voleraient) ».
Ex.:
Si vous ne réagissez pas… mais peu m’importe!»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
Aposiopèse
Réticence* suivie d’une digression. Ex.:
Je n’arrive pas à comprendre comment ce drame s’est passé… Allons faire un tour en ville!»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
L’Apostrophe
Interpellation interrompant brutalement le discours pour prendre à partie ou comme confident ou témoin. Ex.:
Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge?»
Paul Valéry
«Ô fleuves, ô forêts, cèdres, sapins, érables
Je vous prends à témoin que cet homme est méchant
Et cela dit, ainsi qu’un piocheur fouille un champ
Comme avec sa cognée un pâtre brise un chêne
Il se mit à frapper à coup de bec Tiphaine
(V. Hugo, La Légende des siècles, « L’aigle du casque ».)»
INTERRUPTION EN COURS D’ÉNONCIATION DU DISCOURS
Le discours est interrompu laissant place à un silence souvent éloquent, à une interpellation ou à une digression
La Réticence
Discours interrompu par un silence, souvent éloquent, laissant en deviner la suite.
Ex.: Dieu merci, on tient le directeur de La Lande Conservatrice. Cette histoire de petites filles… Il prit le bras de Thérèse.
(F. Mauriac, Thérèse Desqueyroux, cité par Suhamy, p. 110.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
IRONIE/HUMOUR
Il existe plusieurs possibilités de faire passer l’humour ou l’ironie dans le discours, que ce soit à propos d’autrui, de soi-même, d’une évidence ou d’une équivoque grâce à des stratagèmes ou à l’homophonie.
**L’ANNOMINATION **
Une figure qui répond à deux définitions proches l’une de l’autre:
– ou bien c’est une dérivation grammaticale néologique à partir d’un nom propre.
Ex.: La chiraquie a le vent dans les voiles!
Les busheries langagières du président (Titre d’article de journal)
- ou bien, c’est une forme d’antanaclase* (deux occurrences, deux sens); l’un des noms étant propre, l’autre commun.
- Ex.: Quant à ton Jacques, demande-lui donc de ne pas trop faire le jacques quand il sort avec ses amis.
(Faire le niais; allusion à Jacques Bonhomme.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
**L’Antiphrase
Prêcher le faux pour faire entendre le vrai, sur le plan familier. L’intonation et le contexte suffisent à faire comprendre l’intention de l’auteur. Ex.:
Tu peux être fier de toi, tu as vraiment bien réussi!
Bravo! Tu as gagné le gros lot!
(Dit-on à celui ou celle qui a commis une maladresse.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
L’Astéisme
Voiler la louange en lui donnant forme de reproche, sur le plan mondain et rendant nécessaire la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours.
Ex.: Il paraît que tu ne comprends
Pas les vers que je te soupire…
Tu les inspires, c’est bien pire.
(Verlaine, cité par Dupriez, p. 83.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
**Bathos
Gradation ascendante brusquement interrompue pour mettre ironiquement en relief le dernier terme Ex.:
Une centaine de solliciteurs… vont recueillir conserves, cigarettes, dollars, coups de pied au derrière.
(R. Ducharme, L’Avalée des avalés, cité par Dupriez, p. 92.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
L’EPITROPE
Discours cherchant à dissuader tout en invitant à persévérer.
Ex.:«Buvez, buvez, continuez à boire et votre foie vous en remerciera!»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’AUTRUI
LA TAPINOSE
Affirmation d’apparence neutre mais permettant des sous-entendus. La Tapinose est considérée comme une litote (dire moins pour faire entendre plus) satirique.
Ex.: Il ne fait pas partie de l’Association des alcooliques anonymes!
(Sous-entendu: il ne se prive pas de boire.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS DE SOI-MÊME
Le Chleuasme
Se déprécier dans l’espoir d’une désapprobation de l’interlocuteur.
Ex.: Suis-je donc bête! Ne suis-je vraiment capable de rien?»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR À PROPOS D’UNE VÉRITÉ
La Lapalissade
Vérité dont l’évidence prête à rire.
Ex.: Quand on est mort, c’est pour longtemps!
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée!
Avant de mourir, il faut avoir vécu!
Que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille!
(R. Queneau.)»
IRONISER OU FAIRE DE L’HUMOUR EN JOUANT SUR UNE ÉQUIVOQUE DE MOTS.
Le Calembour
Rapprochement de deux mots phonétiquement semblables pour créer une équivoque.
Ex.: L’amour c’est pour les sens et la guerre pour l’essence.
(Raymond Devos.)
On se dit amants, on est diamants
On est dit amants
C’est l’Ami Carême
(Aragon.)
On est comme on naît
Un pied dans la Bush
(Titre de livre).»
JEUX AVEC LES LETTRES
Figures jouant avec la forme des mots
JEUX MORPHOLOGIQUES
Ces exemples illustrent les figures qui « jouent » avec la forme des mots dans l’intention de créer un effet, soit par l’interversion ou la suppression de lettres ou de syllabes, soit par un télescopage, soit par l’emploi de mots de familles proches, soit par une modification grammaticaledes occurrences d’un mot ou bien par l’agencement de mots dans une phrase de façon à en faire une même lecture dans les deux sens.
**
L’Anagramme **
Un ou plusieurs mots obtenus par la transposition de lettres d’un ou de plusieurs autres mots.
Ex.: Bison ravi ou Brisavion (= Boris Vian).»
JEUX AVEC LES LETTRES
La contrepèterie
Interversion de lettres, (de syllabes) d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres dont l’assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois » (Le Petit Robert). Ex.:
J’ai fait le bossu cocu
J’ai fait le beau cul cossu.
(V. Hugo, cité par Gagnière, p. 236.)
Cette figure aurait tout aussi bien pu apparaître dans la planche IX B: Jeux phonétiques.»
JEUX AVEC LES LETTRES
Le Lipogramme
Suppression d’une lettre de l’alphabet à la manière de G. Perec qui, lui, supprima la lettre E.
Ainsi, le poème de Baudelaire Les Chats:
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également dans leur mûre saison Les chats, puissants et doux, orgueil de la maison…
devient sous la plume de Perec:
Amants brûlants d’amour, savants aux pouls glaciaux
Nous aimons tout autant dans nos saisons du jour
Nos chats puissants mais doux, honorant nos tripots.»
JEUX AVEC LES SYLLABES
L’Apherèse
Suppression de la ou des premières syllabes d’un mot. Ex.:
Les Ricains (= les Américains)»
JEUX AVEC LES SYLLABES
L’APOCOPE
Suppression de la ou des dernières syllabes d’un mot. Ex.:
La clim (climatisation), la pub (publicité), la vidéo (vidéofréquence), les maths (mathématiques), la récré (récréation), un ampli (amplificateur)…
Cette figure est de plus en plus fréquente auprès des jeunes génération»
JEUX AVEC LES SYLLABES
LE MOT VALISE
Télescoper deux mots pour n’en faire qu’un seul en retranchant généralement une ou deux syllabes à chacun d’entre eux, par souci de créativité ou d’efficacité.
Ex : Brunch (= breackfeast + lunch) mot francisé en « déjeudîner »
Accumonceler (accumuler + amonceler)»
E
JEUX AVEC LES SYLLABES
LE VERLAN
Argot codé dans lequel on inverse les syllabes. de mot(s) formé généralement de deux syllabes.
Ex.: Un veuba (= baveux, c’est-à-dire un avocat en argot parisien)
Un dreauper (= un perdreau, c’est-à-dire un policier en argot parisien)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
L’APOPHONIE🙂🙂
Faire apparaître dans un même syntagme deux mots de familles proches ou de même famille mis en séquence. avec alternance vocalique.
Ex.: «Ton bras est invaincu mais non invincible»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
LA DERIVATION
Emploi dans une même phrase de mots dérivés d’un même radical.
MPR : mot, même phrase, même radical.
Mourons pour des idées, d’accord mais de mort lente
(Brassens, cité par Bacry.)
Les trompettes trompettent…
(Pierre Georges, « Servi show », Le Monde, 16 septembre 2002.)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
LE PALINDROME
«Le palindrome: mot ou groupe de mots pouvant se lire dans les deux sens, ce qui étonne et amuse. Ex.:
Laval
Noël a trop par rapport à Léon.
(Cité par Gagnière, p. 543.)»
JEUX AVEC LA FORMATION DES MOTS
Le Polyptote
Dans une même phrase, plusieurs occurrences d’un mot à des « cas », des modes ou temps différents. Ex.:
Elle se troubla en lui disant bonjour et il fut troublé de son trouble. La conscience de se conduire comme deux amoureux les troubla plus encore et la conscience de leur trouble finit par les troubler au point que le capitaine s’en aperçut et frissonna d’émotion.
(G. Marquez, L’Amour au temps du choléra, p. 360.)
Cet exemple se double d’une dérivation* (emploi dans une même phrase de mots dérivés du même radical): le verbe troubler et le substantif le trouble.»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Allitération
Retour de sonorités dans des mots rapprochés pour créer plus d’expressivité. Ex.:
La terre tremble tout en tonnant.»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Assonance
Retour suggestif de sons vocaliques (= donnés par les voyelles) à intervalles rapprochés.
Ex.:
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits
Pour un cœur qui s’ennuie
Ô le chant de la pluie
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure
(Verlaine, Romances sans paroles,
« Ariettes oubliées ».)»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’Epanode
Répétition d’une expression (ou d’un mot) donnant au discours un caractère obsessionnel, voire comique.
Ainsi, Le « Tarte à la crème » du Marquis dans La critique de l’École des Femmes, de Molière (sc. VI):
LE MARQUIS: Tarte à la crème, voilà ce que j’avais remarqué tantôt! Tarte à la crème! Que je vous suis obligé, Madame, de m’avoir fait souvenir de Tarte à la crème! Y a-t-il assez de pommes en Normandie pour Tarte à la crème! Morbleu! Tarte à la crème!
DORANTE: Eh bien! Que veux-tu dire, Tarte à la crème?
LE MARQUIS: Parbleu! Tarte à la crème…»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
La Pallilogie
Reprise d’un mot sans coordination, créant ici un effet comique. Ex.:»
«C.J. [Hunter] pleurait, pleurait et Marion l’aimait, l’aimait l’aimait…
(Pierre Georges, « Tous dopés! », Le Monde, 28 septembre 2000.)»
JEUX PHONÉTIQUES RÉPÉTITION DE SONS, D’EXP, DE TERMINAISON, DE MOTS
L’homéotéleute
Rapprochement, dans une même phrase, de mots ayant même terminaison (un suffixe de préférence à une désinence verbale).
Ex.: Créateur d’un nouveau langage à ce qu’il paraît, avec du génie plein la Musette, je bougresse, transgresse, digresse, tendresse!
(F. Dard, Mes délirades, « Fleur noire » 1999, coédition Radio-France.)
Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe minuscule en virgule et au capitule ridicule
(R. Queneau, Exercices de style, « Homeotéleutes », p. 35.)»
Mon exemple : un batard, un salopard, un chiassard de lupanar.
IMITATION DE BRUITS
L’onomatopée
Formation de mots imitant des bruits transcrits sur le plan sonore, pouvant être considérée comme un jeu phonétique. Ex.:
Sur la plate-forme, pla pla pla, d’un autobus, teuff teuff teuff, de la ligne S… Il était environ midi, ding din don, ding din don, un ridicule éphèbe, proüt proüt, qui avait un de ces couvre-chefs, phui, se tourna soudain vers son voisin…
(R. Queneau, Exercices de style, « Onomatopées », p. 39.)»
RESSEMBLANCES PHONÉTIQUES
La Paronomase
Emploi de deux mots phonétiquement proches mais de sens différent. Elle donne de la vigueur à l’expression et l’effet d’écho permet de bien la retenir. Ex.:
Un chat en santé est un chat enchanté (Puss’n Boots).
Vouloir, c’est pouvoir.»
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
L’Antilogie
Deux mots d’une même phrase exprimant des idées opposées relevant du paradoxe.
Ex.: Les gens que vous tuez se portent bien. (Corneille, Le Menteur, acte IV, sc. II.)
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
L’Attelage
Coordination de deux mots, compléments d’un même verbe, sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles.
Ex: Et donc, en ce climat délétère, volatil comme l’essence, Lionel Jospin monta au front et sur le perron.
(Pierre Georges, « Et donc », Le Monde, 8 septembre 2000.)
Dans cette campagne ruisselante de soleil et de sérénité…
(H. Aquin, Prochain épisode, cité par Dupriez, p. 474.)»
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
Le calembour
Rapprochement de deux mots phonétiquement semblables mais de sens différent pour créer une équivoque. Ex.:
Né de paire inconnue (père inconnu).
Je suis en congé de ma Lady (maladie). (Breffort, cité par Gagnière, p. 135.)
De petits mots poétiques pour de grands maux politiques.
(Titre d’un événement culturel, avril 2003.)
Cette figure aurait tout aussi bien pu apparaître dans la planche IX B: Jeux phonétiques.
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
La Contrepèterie
Interversion des lettres ou des syllabes d’un ensemble de mots spécialement choisis afin d’en obtenir d’autres dont l’assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois » (Le Petit Robert). Ex.: Partir, c’est mourir un peu
Martyr, c’est pourrir un peu.
JEUX SEMANTIQUES FAISANT INtERVENIR PLUSIEURS MOTS
«L’Oxymoron
Association dans un même syntagme de deux mots sémantiquement opposés ou que leur sens rend théoriquement incompatibles. Ex.:
En Europe, partout, les commentateurs, pour déplorer cette manie française de la thrombose sociale, soulignent à l’envi que cela ne se produirait « jamais » dans leur pays.
(Pierre Georges, « Jamais! », Le Monde, 9 septembre 2000.)
Accrochez vos ceintures étymologiques: le baril de pétrole est à la fois le contenu et le contenant.
(Pierre Georges, « Brut de baril », Le Monde, 12 septembre 2000.)»
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
La Diaphore
Variété d’antanaclase* spécifique qui donne à l’une des occurrences d’un terme un sens plus soutenu. Ex.:
L’Histoire n’est qu’une histoire à dormir debout!
(Jules Renard.)
La 1re occurrence se définit comme « la relation des faits et événements du passé », tandis que la 2e occurrence se définit comme étant « un récit
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
La tautologie
Définition d’un mot par lui-même; toutefois, la 2e occurrence prend une connotation différente de la 1re. Ex.:
Ils avaient vécu assez longtemps pour comprendre que l’amour [= l’amour passion] est l’amour [= l’amour au quotidien] en tous temps et en tous lieux. (G. Garcia Marquez, L’Amour au temps du choléra, p. 376.)»
JEUX SÉMANTIQUES FAISANT INTERVENIR DEUX OCCURRENCES D’UN MOT
L’Antanaclase
Dans une même phrase, répétition d’un mot avec sens différent. Ex.:
Liggett fait un tabac dans l’industrie du tabac.
(Titre d’un article de journal.)»
«Il faisait souffrir ceux qui ne pouvaient le souffrir.»
JEU SÉMANTIQUE FAISANT INTERVENIR UNE SEULE OCCURRENCE D’UN TERME
La syllepse
Terme employé simultanément à la fois dans son sens propre et dans son sens figuré. Ex.:
La rentrée des classes, ça coûte toujours un peu.
(La Presse, cité par Arcand, p. 60.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anadiplose
A…., B…, C…,
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Ricochet ou rebondissement de mot en tête de la proposition ou du syntagme suivant. Ex.:
Gourmand de tout, de tout insatiable (A) (A)
(Ronsard, Contre les bûcherons de la forêt de Gastine, Élégie XXIV.)
Qu’est-ce que je connaîtrai de l’existence, de cette existence qu’il me faudra conquérir, seul…
(G. Darien, cité par Suhamy, p. 61.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anaphore
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Répétition d’un mot au début de chaque proposition. Ex.:
Voici le vêtement, tout le reste est parure,
Voici la pureté, tout le reste est souillure, Voici la pauvreté, le reste est ornement.
(C. Péguy, La Tapisserie Notre-Dame.)
Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire
dans ce qui souffre, dans ce qui suinte
dans ce qui cherche et ne trouve pas
dans le chaland du débarquement Qui crève sur la grève
dans le départ sifflant de la balle traceuse
dans l’île de soufre sera sa mémoire. (H. Michaux, La vie dans les plis.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Anastrophe
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Renversement de l’ordre habituel des mots dans un syntagme créant un effet insolite et un effet de miroir. Ex.:
sans pouvoir aucun
(au lieu de: sans aucun pouvoir)
Il est sans lien aucun avec cette organisation contestée et qui plus est il en ignore l’existence.
(Au lieu de: sans aucun lien/et ce qui est plus…)»
.
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Épanadiplose
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Un même mot en tête et à la fin d’une phrase, celle-ci étant composée de deux propositions. Ex.:
L’enfance sait ce qu’elle veut; elle veut sortir de l’enfance.
La mère est enfin prête; très élégante, la mère.
(R. Queneau, cité par Arcand, p. 117.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Épanalepse
A…. …. …. A
## Footnote
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Mot en tête répété en fin de phrase ou de proposition. Ex.:
Craignez, Seigneur, craignez
(Cité par Dupriez, p. 188.)
L’homme peut guérir de tout, non de l’homme.
(G. Bernanos, Nous autres Français, cité par Dupriez, p. 187.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
L’Épiphore
Séquence : anaphore, épiphore, symploque
## Footnote
JEUX SYNTAXIQUES
ET DE SYMÉTRIE
Un même mot à la fin de chaque phrase ou proposition. Ex.:
Sans bruit, je quitt’la maison, tout est gris comme d’habitude
A
J’ai froid, je relèv’ mon col comme d’habitude. A (Claude François, cité par Bacry, p. 67.)»
FIGURES JOUANT AVEC L’ORDRE DES MOTS OU DES SYNTAGMES
La Symploque
JEUX SYNTAXIQUES ET DE SYMETRIE
Emploi simultané de l’anaphore et de l’épiphore. Ex.:
Il y a ceux qui croient à l’ordre établi, il
A B
y a ceux qui mettent en doute l’ordre établi
A B
et il y a ceux qui s’interrogent sur l’exis-A
tence même de l’ordre établi.
B
(Cité par Arcand.)»
FIGURES JOUANT AVEC LES STRUCTURES DES PHRASES
Le Chiasme
JEUX SYNTAXIQUES ET DE SYMETRIE
Disposition croisée de syntagmes. Figure qui comprend quatre termes sémantiquement différents – deux à deux de même fonction et de même nature – où les deux derniers sont placés en sens inverse des deux premiers. Ex.:
Ces murs maudits par Dieu, par Satan
A B B’
profanés
A’
(V. Hugo, Odes et W, cité par Bacry.)
Qui est cet homme adulé par les uns, par
A B
les autres haï?
B’ A»
FIGURES JOUANT AVEC LES STRUCTURES DES PHRASES
Le parallélisme
JEUX SYNTAXIQUES ET DE SYMETRIE
Juxtaposition de deux (ou plus) membres de phrase ou de deux phrases de même structure. Ex.:
L’appétit vient en mangeant, la soif s’en
A B A’
va en buvant
B’
(Rabelais, Gargantua.)
Quand on est veau, c’est pour un an,
Quand on est sot, c’est pour longtemps.
Il méprise qui le craint, il insulte qui l’aime
A B A’ B’
(G. Sand.)
La critique est aisée et l’art est difficile
A B A’ B’
(Destouches.)»
FIGURES JOUANT AVEC LES STRUCTURES DES PHRASES
La Réversion
JEUX SYNTAXIQUES ET DE SYMETRIE
Reprendre en les inversant les termes d’une proposition pour former une nouvelle proposition de sens différent. C’est la forme la plus primitive du chiasme. Ex.:
Fais ce que je dis, mais ne dis pas ce
A B B
que je fais.
A
Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré. Grégoire de Tours attribue ces paroles à saint Rémi, archevêque de Reims et apôtre des Francs, baptisant Clovis à Reims le 25 décembre 496. (Encyclopédie des citations de Dupré.)»
Exemples personnel : Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’Accumulation
JUXTAPOSITION
Suite de plusieurs mots de même nature et même fonction mais n’appartenant pas à un même ensemble. Bien souvent, les noms dans une accumulation apparaissent sans déterminant. Ex.:
[…] et là se fait entendre un perpétuel piétinement, caquettement, mugissement beuglement, bêlement, meuglement, grondement, rognonnement, mâchonnement broutement des moutons et des porcs et des vaches à la démarche pesante.
(Joyce, cité par Dupriez, p. 21.)»
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’Asyndète
JUXTAPOSITION
Suppression de toute conjonction de coordination, de concession, ou d’opposition pour donner plus d’énergie et de rapidité à la phrase. Ex.:
Hommes, choses, [et] événements, tout favorise l’ambition de Bonaparte.»
L’accumulation et l’énumération favorisent l’asyndète.
Ex.: Fuyards, blessés, mourants, brancards, civières
On s’écrasait aux ponts pour passer les rivières.
(V. Hugo, L’Expiation.)
La roche a des nodosités, des tumeurs, des kystes, des ecchymoses, des loupes, des verrues.
(V. Hugo cité par Arcand, p. 146.)»
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’énumération
JUXTAPOSITION
Liste de mots de même nature et de même fonction appartenant à un même ensemble. Lorsqu’il s’agit d’une énumération de noms, ceux-ci peuvent apparaître sans déterminants pour donner un rythme insistant et saccadé. Ex.:
Je veux aller quérir la justice et faire donner la question à toute ma maison: à servantes, à valets, à fils, à fille et à moi-même.
(Molière, L’Avare, acte IV, sc. V.)
Femmes, moines, vieillards, tout était descendu
L’attelage suait, soufflait, était rendu.
(La Fontaine, Le coche et la mouche.)»
«L’énumération se double souvent d’une asyndète* (absence de coordonnants).»
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
L’Épitrochasme
JUXTAPOSITION
Accumulation de mots ou syntagmes expressifs, souvent assez brefs.
Ex.: Don Fernand, dans sa province, est oisif, ignorant, médisant, querelleur, fourbe, intempérant, impertinent.
(La Bruyère, Les Caractères, « De l’homme ».)
Bénin était debout, cambré, le bras gauche pendant, le droit tendu, les prunelles fixes, les cheveux emphatiques…
(J. Romains, Les Copains.)»
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
La Gradation
JUXTAPOSITION
Succession de termes dans un ordre croissant ou décroissant pour mettre en relief une idée.
– Gradation ascendante. Ex.:
Va, cours, vole et me venge.
(Corneille, Le Cid, acte I, sc. VI.)
Je veux, j’entends, j’ordonne qu’on me donne un sépulcre.
(Ronsard, « De l’élection de son sépulcre », Odes IV, 4.)
– Gradation descendante. Ex.:«Un livre, une page, une phrase, un mot que nous avons lu suffit pour nous faire rêver.»
JUXTAPOSITION DE MOTS OU DE SYNTAGMES
La Palillogie
JUXTAPOSITION
Répétition d’un mot sans coordination.
Ex.: Hélas! Hélas! Hélas!
(De Gaulle, le 23 avril 1961.)
Je suis hanté, l’Azur! L’Azur! L’Azur! L’Azur!
(Mallarmé, L’Azur.)»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot
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JUXTAPOSITION DE PROPOSITIONS OU DE PHRASES
L’Apposition
JUXTAPOSITION
Proposition ou syntagme (adjectival ou nominal) se plaçant entre deux signes de ponctuation, déterminant un mot ou une expression ou lui apportant des explications. Ex.:
Derrière eux, le sable à peine humide est marqué de trois lignes d’empreintes laissées par leurs pieds nus, trois successions régulières d’empreintes semblables et pareillement espacées, bien creuses, sans bavures.
(A. Robbe-grillet, Instantanés.)»
JUXTAPOSITION DE PROPOSITIONS OU DE PHRASES
Le Parallélisme
JUXTAPOSITION
Juxtaposition de deux membres de phrases ou de deux phrases de même structure. Ex.:
Vaincre à Austerlitz, c’est grand; prendre
A B
la Bastille, c’est immense
A’ B’
(V. Hugo.)
Je vous blâmais tantôt, je vous plains à A B A’
présent
B’
(Corneille.)
(Exemples cités par Arcand, p. 130-
131.)
Ici l’on tourne en rond et là on choit de
A B
haut, ici il’on va très vite et là tout de
A’ B’
travers, ici l’on se bouscule et là on se
A’’
cogne, partout on se secoue les tripes et
B’’
on rit.
(R. Queneau, Pierrot mon ami, cité par
Dupriez, p. 322.)»
JUXTAPOSITION DE PROPOSITIONS OU DE PHRASES
La Parataxe
JUXTAPOSITION
Suppression de tout corrélatif ou de mots de liaison entre les différentes propositions d’une phrase par souci d’économie et de rapidité. Ex.:
Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.
(= Si chacun fait son métier, le vacher fera le sien et les vaches seront bien gardées.)
La parataxe ici se double d’un enthymémisme* (syllogisme incomplètement exprimé).»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS GRAMMATICAUX
L’Abstraction
MISE EN RELIEF/INSISTANCE
On nominalise l’adjectif
Mise en relief d’une qualité par le passage du concret à l’abstrait en nominalisant l’adjectif ou le syntagme adjectival. Ex.:
Le glissement des nuages se reflétait dans ses yeux
(J. Giono, Que ma joie demeure, VI, cité par Suhamy p. 49.) (les nuages qui glissaient…)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS GRAMMATICAUX
L’Antéisagoge
MISE EN RELIEF/INSISTANCE
On élimine par la forme négative
Mise en relief d’une personne, d’un objet, d’un événement en le comparant d’abord à ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire faire une présentation négative suivie d’une présentation affirmative. Ex.:
Ce n’était pas une épée, ce n’était pas un sabre, ce n’était pas non plus unglaive, mais c’était une arme blanche comme il n’en avait jamais vu.»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS GRAMMATICAUX
L’Énallage
MISE EN RELIEF/INSISTANCE
On change de catégorie grammaticale
ise en relief d’un mot en le changeant de catégorie grammaticale, ce qui attire l’attention sur lui.
Ex.: On ne peut pas gouverner avec des oui mais (adverbes → nom).
Ce jeune homme s’habille vieux (adj. vieux→ syntagme adverbial: d’une manière vieille).»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
L’Anastrophe
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Déplacement d’un mot dans un syntagme pour attirer l’attention.
Ex.: Personne ne l’a vu récemment, pas même ses amis! (même pas)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
La DISLOCATION
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Mise en relief d’un mot par un isolement syntaxique en le déplaçant soit vers la gauche, soit vers la droite. Ex.:
La joie panique, il nous est impossible de la garder pour soi-même.
(J. Giono. Les Vraies Richesses, « Préface ».)
(Déplacement vers la gauche du c.o.d.: La joie panique)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
l’Hypallage
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Mise en relief d’une épithète attribuée à un mot qui n’est pas celui que le sens exigerait. Ex.:
La présentation d’un fromage morose par la servante
(R. Queneau, cité par C. Klein-Lataud, p. 59.)
(morose pourrait davantage être attribué à la servante qu’à un fromage)
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
L’HYPERBATE
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Mise en relief d’un mot ou d’un syntagme par son rejet en fin de phrase. Ex.:
La nuit m’habitera et ses pièges tragiques.
(A. Grandbois, cité par Dupriez, p. 236.)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
L’Interrogation
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Mise en relief d’une phrase en la faisant passer du type déclaratif au type interrogatif pour prendre comme confident ou témoin ou prendre à partie.
Ex.:«N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?
(Corneille, Le Cid, acte I sc. IV.)
Quand reverrai-je hélas! de mon petit village
Fumer la cheminée et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison Qui m’est une province et beaucoup davantage?
(Du Bellay, Heureux qui comme Ulysse fit un beau voyage.)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
L’Inversion
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit de changer l’ordre habituel des mots ou syntagmes.
Mise en relief, par son déplacement, d’un syntagme sujet qui se place après le verbe au lieu de le précéder. Ex.:
Flottait un nocturne archipel
Dans le jour ruisselant de soleil
(Cité par Ducros-Todorov.)
Charme profond, magique dont nous
grise
Dans le présent le passé restauré
(Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Le
parfum ».)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS SYNTAXIQUES
L’Allitération
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit ici de répétitions de sonorités, de sons vocaliques ou de transcription de bruits.
Mise en relief de sonorités répétées à intervalles rapprochés, ayant une fonction suggestive. Ex.:
Et que si l’or sec de l’écorce…
(Valéry, Grenades, cité par Bacry, p. 203.)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS PHONÉTIQUES
L’Assonance
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit ici de répétitions de sonorités, de sons vocaliques ou de transcription de bruits.
Mise en relief de sons vocaliques répétés à intervalles rapprochés, ayant une fonction suggestive. Ex.:
C’était à Mégara, faubourg de Carthage dans les jardins d’Hamilcar.
(G. Flaubert.)»
MISE EN RELIEF PAR DES MOYENS PHONÉTIQUES
L’Onomatopée
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Il s’agit ici de répétitions de sonorités, de sons vocaliques ou de transcription de bruits.
Mise en relief de bruits par leur transcription sur le plan sonore. Ex.:
Et toc. Là-dessus, vroutt, il se jette sur une chaise libre et s’y assoit, boum. Bom Bom Pak Pak Pak Pak… Oh! Écoutez… on se bat dans le désert.
(Hergé, Les Aventures de Tintin, « Cocke en stock », p. 27.)»
MISE EN RELIEF PAR UN ALLONGEMENT
L’Accumulation
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Succession de mots de même nature et de même fonction qui mettent en relief une réalité, mais qui n’appartiennent pas à un même ensemble. Ex.:
C’est l’ennemi commun de l’État, des dieux
Un méchant, un infâme, un rebelle, un perfide,
Un traître, un scélérat, un lâche, un parricide,
Une peste exécrable à tous les gens de bien
Un sacrilège impie: en un mot, un chrétien.
(Corneille, Polyeucte, acte III sc. II, Siratonice.)»
MISE EN RELIEF PAR UN ALLONGEMENT
L’Énumération
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Succession de mots de même nature et même fonction appartenant à un même ensemble. Ex.:
Puis étudiaient en l’art de peinture et sculpture… ou allaient voir les lapidaires, orfèvres et tailleurs de pierreries, ou les alchimistes et monnayeurs, ou les hautelissiers, les tissoutiers, les veloutiers, les horlogers, mirailliers, imprimeurs, organistes, teinturiers et autres sortes d’ouvriers…
(Rabelais, Gargantua, chap. XXIII-XXIV.)»
MISE EN RELIEF PAR UN ALLONGEMENT
La Gradation
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Succession de mots de plus en plus forts ou de plus en plus faibles pour mettre en relief une idée. Ex.:
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue […] Un trouble se leva dans mon âme éperdue.
(Racine, cité par Gagnière, p. 462.)»
MISE EN RELIEF PAR DES AJOUTS
La Polysyndète
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Ajout de copules ou de conjonctions de coordination qui mettent en relief chaque mot ainsi coordonné. Ex.:
Vous n’avez pas connu ce climat de la grâce
Et la vasque et la sauce et la haute terrasse
Et le premier soleil sur le premier matin. (C. Péguy, Ève.)»
MISE EN RELIEF PAR DES RÉPÉTITIONS
L’Anaphore
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Répétition d’un mot en début de phrase pour marquer une insistance qui se veut persuasive. Ex.:
La véritable générosité comme toutes les vertus est plurielle dans son contenu. Jointe au courage, elle peut être héroïsme; jointe à la justice, elle se fait équité; jointe à la compassion, elle devient bienveillance; jointe à la douceur, elle s’appelle bonté; jointe à la miséricorde, la voilà indulgence…
(A. Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, p. 136.)
Viens mon fils, viens mon sang, viens réparer ma honte, viens me venger.
(Corneille, Le Cid, acte I, sc. I.)»
MISE EN RELIEF PAR DES RÉPÉTITIONS
L’Épiphore
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Répétition de mot en fin de phrase pour marquer une insistance
qui se veut persuasive. Ex.:
Je marche sur des débris. Un mort parmi les débris.
(A. Hébert, citée par Arcand, p. 116.)
Au milieu de la nuit
Il demandait le soleil
Il voulait le soleil
Il réclamait le soleil
Au milieu, en plein
Milieu de la nuit
(Jean Tardieu, Le Fleuve caché.)»
MISE EN RELIEF PAR DES RÉPÉTITIONS
La Palillogie
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Mots dont la répétition attire l’attention et crée un puissant effet d’insistance. Ex.:«Des rues. Des rues. Des rues. Des rues
(B. Cendrars, Hollywood, La Mecque du cinéma, cité par Suhamy, p. 58.)
Patience, patience
Patience dans l’azur
(Valéry, Palmes.)»
MISE EN RELIEF PAR DES RÉPÉTITIONS
Le Pléonasme
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Reprise de sens, dans la même phrase sous la forme d’un mot ou d’une expression synonymique pour créer un effet d’insistance ou s’assurer avoir été bien compris. Ex.:
Je l’ai vu, dis-je, de mes propres yeux vu Ce qu’on appelle vu.
(Molière, Tartuffe, acte V, sc. 3.)
MISE EN RELIEF PAR UNE SUPPRESSION DE MOTS
L’Asyndète
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Suppression des conjonctions de coordination, de concession, ou d’opposition pour mettre en évidence deux idées contrastantes ou accentuer la rapidité du discours. Ex.:
Mais cette manie de lecture lui était odieuse, [car] il ne savait pas lire lui-Même.
(Stendhal, Le Rouge et le Noir, cité par Suhamy, p. 109.)
[…] Je n’ai pas été dorloté, tapoté, bisoté; [par contre], j’ai été beaucoup fouetté.
(J. Vallès cité par Arcand.)
À l’artillerie […] en laquelle fut comptées neuf cent quatorze grosses pièces de bronze, encanons, doubles canons, basilics, serpentines, couleuvrines, bombardes, faucons, passevolants, spiroles…
(Rabelais, Gargantua, chap. XXVI.)»
Dans ce dernier exemple, l’asyndète est, comme bien souvent, au service de l’énumération.
MISE EN RELIEF PAR UNE SUBSTITUTION DE MOT
L’archaïsme
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Emploi d’un mot qui n’est plus d’usage courant pour attirer l’attention marquant souvent une certaine forme d’affectation. Ex.:
Ce jour d’hui (pour aujourd’hui)
Je le lui ai dit moult fois! (de nombreuses fois)»
MISE EN RELIEF PAR UNE SUBSTITUTION DE MOT
Le Pérégrinisme
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Mot emprunté à un vocabulaire étranger; de ce fait, il se remarque et peut même révéler un certain snobisme. Ex.:
Servi show
(Titre.)
Elle fait du baby-sitting tout en mangeant des sushi.
Il suit des cours de taï-chi.»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot
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MISE EN RELIEF PAR DES RÉPÉTITIONS
La Redondance
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief une réalité, une idée par des moyens lexicaux: des suites de mots, des répétitions, des suppressions, des apports de vocabulaire désuet ou étranger…
Dans une proposition ou une phrase proche, redoublement de l’idée pour la mettre en relief. Ex.:
Il a perdu de vue son ami; il ne le voit plus depuis longtemps.
Dans la langue française, il existe peu de vrais synonymes, de termes dont le sens soit tout à fait identique.»
MISE EN RELIEF PAR UN TRANSFERT D’UNE RÉALITÉ À UNE AUTRE
La Métaphore
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
C’est une substitution analogique. Mise en relief d’une réalité en la transférant dans un champ sémantique différent mais présentant une certaine similitude. Ex.:
Je suis un cimetière abhorré de la lune… Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées
Où gît tout un fouillis de modes surannées. (Baudelaire, Spleen, 1857.)
Cette menace n’est qu’un tigre de papier (Lu dans La Presse.)»
MISE EN RELIEF PAR UNE EXAGÉRATION
L’Adynaton
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Mise en relief d’un fait d’un événement avec l’intention de frapper l’imagination par son caractère impossible. Ex.:
Cette machine fait un bruit à réveiller les morts.»
MISE EN RELIEF PAR UN CONTRASTE
L’Antithèse
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Utiliser deux expressions opposées et généralement symétriques pour faire ressortir deux vérités. Ex.:
J’ai vu mille peines cruelles
Sous un vain masque de bonheur
Mille petitesses réelles
Sous une écorce de grandeur
Mille lâchetés infidèles
Sous un coloris de candeur
(Gresset, cité dans Cours abrégé de rhétorique et littérature.)»
MISE EN RELIEF PAR UN CONTRASTE
Le Bathos
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Interruption d’une gradation pour mettreen relief le dernier mot ou la dernière expression de la phrase.
Ex.: Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps; il se croit des talents et de l’esprit. Il est riche.
(La Bruyère, Caractères, « L’homme riche ».)»
MISE EN RELIEF PAR UNE INTERRUPTION DU DISCOURS
La Parembole
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Phrase incise interrompant le discours pour mettre en relief un jugement personnel ou une impression. Ex.:
[…] et soudain se mit tiens qu’est-ce qui lui prend à vitupérer un voisin l’autre fait pas attention à ce qu’il lui raconte… Mais comme une place était libre à l’intérieur qu’est-ce que je disais, il tourna le dos et courut l’occuper.
(R. Queneau, Exercices de style, « Apartés ».)
Si tu viens, et je m’en réjouis, rapporte-moi mon livre.»
M EN RELIEF PAR UN BOULEVERSEMENT LOGIQUE ET CHRONOLOGIQUE DES ACTIONS
L’Hystérologie
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Bouleversement chronologique ou logique des actions ou faits entraînant un bouleversement dans l’ordre des propositions si bien que la dernière action précède l’avant-dernière et de fait, est mise en relief. Ex.:
Lors d’une de ses crises, il se suicida et mit le feu à la maison.»
MISE EN RELIEF D’UN REFRAIN OU D’UNE EXPRESSION
L’ÉPANODE
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Création d’un effet obsessionnel par la reprise d’une même formule ou d’une même expression. Ex.:
Le pauvre homme! (à 4 reprises) (Molière, Tartuffe, acte I, sc. IV.)
MISE EN RELIEF D’UN REFRAIN OU D’UNE EXPRESSION
L’Antépiphore
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Refrain que l’on retrouve surtout en poésie et dans les chants et que son caractère obsessionnel met en relief. Ex.:
Que diable allait-il faire en cette galère? (à 7 reprises)
(Molière, Les Fourberies de Scapin, acte II, sc. VII.)
Le Temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie
Et s’est vêtu de broderies
De soleil luisant clair et beau.
IL n’y a bête ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie:
« Le Temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie »
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent d’orfèvrerie
Chacun s’habille de nouveau
Le Temps a laissé son manteau.
(Charles d’Orléans, Le Printemps, Rondeau.)
Notons que dans ce rondeau se retrouvent une personnification* du temps et une métaphore filée* développant l’image de ses vêtements.»
MISE EN RELIEF DE MOTS SPÉCIFIQUES
La Dérivation
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Attirer l’attention par un leitmotiv. crée à l’aide de mots dérivés d’un même radical. Ex.:
Pour tout dire sommairement, vrai moine si onques en fut depuis que le monde moinant moina de moinerie, au reste clerc jusques ès dents en matière de bréviaire. (Rabelais, Gargantua, chap. XXVII, « Frère Jean des Entommeurs ».)»
MISE EN RELIEF DE MOTS SPÉCIFIQUES
Le Polyptote
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Attirer l’attention sur un leitmotiv par l’emploi de plusieurs occurrences d’un mot à des cas, des personnes ou des temps différents.
Il faut rire avant d’être heureux de peur de mourir sans avoir ri.
(La Bruyère, Les Caractères, « Des ouvrages de l’esprit ».)
L’homme a beaucoup à savoir et peu à vivre et il ne vit pas s’il ne sait rien.
MISE EN RELIEF PAR UNE INTERRUPTION DU DISCOURS
L’Apostrophe
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Interruption brutale et dérangeante du discours par une interpellation. Ex.:
Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras! Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
Des Nymphes qui vivaient sous la dure écorce?
(Ronsard, « Contre les bûcherons de la forêt de Gastine », Élégies, XXIV.)»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot
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MISE EN RELIEF PAR UN STRATAGÈME
La Prétérition
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Annoncer qu’on ne va pas traiter un sujet alors qu’on en parle, ce qui permet d’associer le public aux idées ou théories qu’on expose. Ex.:»
«Je ne vous raconterai pas les rires et les fous rires, les plaisanteries qui fusaient de tous côtés, tout le bonheur dont nous fûmes témoins.»
MISE EN RELIEF PAR UNE EXAGÉRATION
L’Hyperbole
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Emploi de mots excessifs favorables ou défavorables pour mettre en relief tel ou tel aspect d’une réalité. Ex.:
Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts.
(La Fontaine, Le chêne et le roseau.)
Ils me font dire aussi des mots longs d’une toise
De grands mots qui tiendraient d’ici à Pontoise.
(Racine, Les Plaideurs, acte III, sc. III, Petit Jean.)»
MISE EN RELIEF PAR UN BOULEVERSEMENT LOGIQUE ET CHRONOLOGIQUE DES ACTION
La Prolepse
MISE EN RELIEF/INSISTANCE. Ces exemples illustrent les figures qui mettent en relief un fait, un événement, une réalité par des moyens sémantiques ou psycholinguistiques: transfert d’idée, exagération, contraste, interrogation, interpellation, anticipation, obsession ou leitmotiv…
Mise en relief par anticipation. Moins évidente que l’hystérologie, c’est un déplacement d’une action ou d’un état dans la proposition qui précède. Ex.:
Ils assistèrent pétrifiés à ce cataclysme (… qui les pétrifia).»
RAPPROCHEMENT GRAMMATICAL OU MORPHOLOGIQUE
L’Annomination
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Un rapprochement entre un nom propre et un dérivé ou entre un nom propre et un nom commun qui lui correspond. En effet, c’est une figure qui répond à deux définitions, proches l’une de l’autre:
– ou bien, c’est une dérivation grammaticale néologique à partir d’un nom propre. pour créer un nom commun ou un verbe. Ex.:
Ils étaient tous atteints de vivendite (référence à Vivendi). (Le Monde, été 2002.)»
«– ou bien, c’est une forme d’antanaclase* (deux occurrences d’un mot, deux sens), l’un des noms étant propre, l’autre commun. Ex.:
Ah qu’il est malin, le Malin! (= Méphisto)
(P. Valéry, Mon Faust, cité par Dupriez, p. 43.)»
RAPPROCHEMENT GRAMMATICAL OU MORPHOLOGIQUE
L’Apophonie
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Termes de familles proches mis en séquence avec alternance vocalique. Ex.:
La sensibilité était à fleur de peau mais tempérée par une raison raisonnante… et peut-être raisonneuse.
(Monteilhet, De plume et d’épée, p. 135.)»
RAPPROCHEMENT GRAMMATICAL OU MORPHOLOGIQUE
La Dérivation
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Emploi dans une même phrase de mots dérivés d’un même radical. Ex.:
Mourir pour le pays n’est pas un triste sort
C’est s’immortaliser par une belle mort.
(Corneille, Le Cid, acte IV, sc. V.)»
RAPPROCHEMENT GRAMMATICAL OU MORPHOLOGIQUE
Le mot-valise
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Télescopage de deux mots en retranchant une ou deux syllabes à chacun d’entre eux, par souci de créativité ou d’efficacité. Ex.:
L’enfadolescence (enfance + adolescence) (Titre d’un album de Serge Lama.)
Un progiciel de traitement de texte (produit + logiciel)»
RAPPROCHEMENT PHONÉTIQUE
Le Calembour
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Emploi de termes ou expressions phonétiquement semblables mais de sens différent pour créer une équivoque. Ex.:
Une personnalité peut devenir un jour une personne alitée.
La paire Noël.
(Paire de pantalon proposée comme cadeau de Noël.)
Une paire de pères hors pair
(Présentation du film La Fête des pères.)
Je hais les haies qui sont des murs.
Je préfère glisser ma peau sous les draps pour le plaisir des sens que la risquer sous les drapeaux pour le prix de l’essence.
(Raymond Devos.)»
RAPPROCHEMENT PHONÉTIQUE
L’Homéotéleute
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Rapprochement, dans une même phrase, de mots ayant même terminaison. Ex.:
MONSIEUR PURGON - Que vous
tombiez dans la bradypepsie.
ARGAN - Monsieur Purgon!
MONSIEUR PURGON - De la bradypepsie
dans la dyspepsie […] - de la
dyspepsie dans l’apepsie […] 1 de
l’asepsie dans la lienterie[…] de la lienterie
dans la dysenterie […] de la dysenterie
dans l’hydropisie […] de
l’hydropisie dans la privation de vie où
vous aura conduit votre folie.
(Molière, Le Malade imaginaire, acte III, sc. V.)
C’est grotesque, ubuesque, abracadabrantesque!»
RAPPROCHEMENT PHONÉTIQUE
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
RAPPROCHEMENT ENTRE ÊTRES ANIMÉS, NOTIONS OU CHOSES
L’Analogie
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Ressemblance partielle entre deux éléments appartenant à des domaines différents, ressemblance unissant deux à deux les termes de deux séries de mots suivant le schéma suivant: B est à A ce que B’ est à A’.
Ex.:
Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville
(Verlaine, Romances sans paroles, « Ariettes oubliées ».)
Il faut être juste avant d’être généreux comme on a des chemises avant des dentelles.
(Chamfort, cité par A. Comte-Sponville, p. 114.)»
RAPPROCHEMENT ENTRE ÊTRES ANIMÉS, NOTIONS OU CHOSES
La Comparaison
RAPPROCHEMENT/RESSEMBLANCE. «Il s’agit ici de rapprochement ou de ressemblance sur le plan morphologique ou grammatical, ou entre êtres animés, notions ou choses.»
Rapprochement, à l’aide d’un mot outil, entre deux éléments pour en chercher les différences et les ressemblances. Ex.:
Aujourd’hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie énervante et douce, et me sépare des autres.
(F. Sagan, Bonjour tristesse.)
Baudelaire fait grand usage de ce procédé de style:
Le poète est semblable au Prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer. (L’albatros.)
Un enfant accroupi, plein de tendresse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai
(Le Bateau ivre.)
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair (À celle qui est trop gaie.)»
REPRISE DE SENS DANS UNE MÊME PHRASE
La Périssologie
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprise de termes inutiles de même signification.
Ex.:
Ils habitent sur une île entourée d’eau. Sortir dehors.
Être trempé mouillé (expression régionale).»
REPRISE DE SENS DANS UNE MÊME PHRASE
Le Pléonasme volontaire
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprise de sens sous la forme d’un mot ou d’une expression synonymique pour bien se faire comprendre ou marquer une insistance. Ex.:
Ils ont entendu cette histoire de leurs propres oreilles (pour témoigner de la véracité des dires).
On ne leur a rien reproché à eux.»
REPRISE D’UNE IDÉE DANS UNE PHRASE OU PROPOSITION DIFFÉRENTE
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
REPRISE D’UNE IDÉE DANS UNE PHRASE OU PROPOSITION DIFFÉRENTE
La Battologie
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprise inutile d’une idée pour faire du remplissage. Comme dans l’exemple suivant, les reprises du mot « introduction » pourraient faire penser à une forme d’écholalie:
Et encore une introduction… et je suis contraint à une introduction, je ne peux me passer d’introduction et une introduction m’est nécessaire.
(Gombrowicz, Ferdydurke, cité par Dupriez, p. 92.)»
RÉPÉTITION DE STRUCTURES
La Redondance
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Redoublement de l’idée pour la mettre en relief dans une proposition ou une phrase proche. Ex.:
Il regrette ce qu’il a fait; il s’en mord les doigts.»
RÉPÉTITION DE STRUCTURES
Le chiasme
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Disposition croisée de syntagmes. Figure qui comprend quatre termes sémantiquement différents – deux à deux de même fonction et de même nature – où les deux derniers sont placés en sens inverse des deux premiers. Ex.:
Il attaque toujours et jamais ne se lasse. A B B’ A’
(Corneille, cité par Arcand.)»
RÉPÉTITION DE STRUCTURES
Le Parallélisme
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Juxtaposition de **deux phrases ou de deux propositions de même structure. **
Ex.: Je ne sais où je vais, je ne sais où je suis (Racine, Phèdre, acte IV, sc. V.)
Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé, David avait beaucoup pensé, beaucoup médité.
(Balzac, cité par Arcand.)»
RÉPÉTITION D’UNE EXPRESSION OU D’UNE PHRASE
La Réversion
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprendre en les inversant les termes d’une proposition pour former une deuxième proposition de sens différent. C’est la forme primitive du chiasme. Ex.:
Oignez vilain, il vous poindra, poignez vilain, il vous oindra.
(Adage.)
Rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien. (V. Hugo.)
L’absence de preuves sur les armes de destruction massive n’est pas une preuve de l’absence de ces armes.
(Titre d’un article.)
RÉPÉTITION D’UNE EXPRESSION OU D’UNE PHRASE
L’Antépiphore
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Refrain que l’on retrouve surtout en poésie et dans les chants. Ex.:
Tout est bon chez elle, Y a rien à jeter Sur l’île déserte, Faut tout emporter. (Brassens, refrain de Tout est bon chez elle…)
Petit mercier, petit panier
Pourtant si je n’ai marchandise
Qui soit du tout à votre guise
Ne blâmez pas ce métier
Je gagne denier à denier
C’est loin du trésor de Venise
Petit mercier, petit panier!
Pourtant si je n’ai marchandise
Et tandis qu’il est jour ouvrier
Le temps perds à vous devise
Je vais parfaire mon empire
Et parmi les rues crier:
Petit mercier, petit panier
(Charles d’Orléans, Cri de rue.)»
RÉPÉTITION D’UNE EXPRESSION OU D’UNE PHRASE
L’Épanode
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprise d’une même formule ou d’une même expression donnant au discours un caractère obsessionnel voire comique. Ex.:
Monsieur Purgon! (répété 6 fois) (Molière, Le Malade imaginaire, acte III sc. V.)»
REPRISE DE SONS, DE VOYELLES OU DE SYLLABES
L’Allitération
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Retour de sonorité(s) dans des termes rapprochés dans une même phrase. Ex.:
Les derniers dons, les doigts qui les défendent
(Valéry, Le Cimetière marin, v. 96.)
Un chasseur sachant chasser sans son chien […].»
REPRISE DE SONS, DE VOYELLES OU DE SYLLABES
«L’Assonance
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Reprise de mêmes sons vocaliques dans des termes rapprochés. Ex.:
Je m’instruis mieux par suite que par fuite.
(Montaigne, cité par Gagnière, p. 640.)
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom
(P. Éluard, Liberté.)»
REPRISE DE SONS, DE VOYELLES OU DE SYLLABES
L’Homéotéleute
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Retour de terminaisons dans une même phrase. Ex. :
Tout ce qui grouille, grenouille, gribouille.
(C. de Gaulle, le 25 juillet 1967, Montréal.)
L’homéotéleute met en valeur les énumérations et les accumulations. Ex.:
Tiens, Polognard, soulard, bâtard, hussard, tartare, calard, cafard, mouchard, savoyard, communard! Tiens, capon, cochon, félon, histrion, fripon, souillon, polochon.
(A. Jarry, Ubu roi, cité par Dupriez.)»
REPRISE DE SONS, DE VOYELLES OU DE SYLLABES
«La Paronomase
RÉPÉTITION (planche XIII A) Ces exemples illustrent les figures où apparaissent des répétitions de sens, de construction, d’idées, de phrases ainsi que des répétitions phonétiques (sonorités, sons vocaliques, syllabes, terminaisons. Les répétitions de mots se retrouvent dans la planche suivante (XIII B)
Emploi de deux mots phonétiquement proches, mais de sens différents. Elle donne plus de vigueur à l’expression et l’effet d’écho permet de mieux la retenir. Ex.:
Ils furent induits en erreur et de ce fait enduits en horreur.
La publicité fait grand usage de cette figure:
Chat alors! (Savon Le Chat.)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Anadiplose
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Rebondissement de mot. Le dernier mot d’un syntagme ou d’une proposition devient le premier mot du syntagme ou de la proposition suivante. Ex.:
pêche à la ligne, ligne de fond, fond de culotte, culotte de zouave, zouave d’Afrique…
Il aperçoit de loin le jeune Tréligny Tréligny dont l’amour a mérité sa fille. (Voltaire, Le Grand Larousse du XXe siècle.)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Anaphore
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Répétition d’un mot au début de chaque proposition ou phrase, le mettant ainsi en relief. Ex.:
Peindre d’abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli,
quelque chose de simple,
quelque chose de beau,
quelque chose d’utile
pour l’oiseau…
(Prévert, Paroles, « Pour faire le portrait
d’un oiseau ».)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Annomination
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Figure qui répond à deux définitions proches l’une de l’autre:
– ou bien, c’est une dérivation grammaticale néologique à partir d’un nom propre. pour créer un nom commun ou un verbe. Ex.:
On a beaucoup flaubertisé ces dernières années
– ou bien c’est une forme d’antanaclase (deux occurrences, deux sens) où l’un des noms est propre, l’autre commun. Ex.:
Le père Coton Jésuite avait pris un grand ascendant sur Henri IV, ce qui donna lieu à ce jeu de mots: « Notre roi aime la vérité; c’est dommage qu’il ait du coton dans les oreilles. »
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Épanadiplose
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Placer un même mot en tête et en fin de phrase, celle-ci composée de deux propositions juxtaposées. Ex.:
L’État d’abord, toujours l’État.
(Formule attribuée à Richelieu.)
(Monteilhet, De plume et d’épée, p. 208.)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Épanalepse
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Placer un même mot en tête et en fin de proposition ou de phrase. Ex.:
Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis.
(Corneille, Sertorius, acte III, sc. 1.)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
L’Épiphore
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Terminer des phrases, des vers ou des strophes par le même. mot. Ex.:
Je suis allé au marché aux oiseaux Et j’ai acheté des oiseaux.
Je suis allé au marché aux fleurs Et j’ai acheté des fleurs
(Prévert, Pour toi mon amour.)
Chaque strophe de la chanson de Léo Ferré Nous deux se termine par « C’est extra! »
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
La palillogie
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Répétition d’un mot sans lien ni coordination. Ex.:
Roncevaux! Roncevaux! Dans ta sombre vallée
L’ombre du grand Roland n’est donc pas consolée.
(Vigny, Poèmes antiques et modernes, « Le cor ».)»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
Le Polyptote
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Dans une même phrase, plusieurs occurrences d’un mot à des cas, des temps, des personnes ou modes différents. Ex.:
Allons, mon âme; et puisqu’il faut mourir
Mourons, au moins, sans offenser Chimène.
(Corneille, Le Cid, acte I, sc. VI.)
Pour vivre heureux, vivons cachés.»
RÉPÉTITION D’UN MOT SANS CHANGEMENT DE SENS
La Polysyndète
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Répétition recherchée de copules (= conjonctions de coordination). Ex.:
Mais tout dort et l’armée et les vents et Neptune
(Racine, Iphigénie, acte I, sc. I.)»
RÉPÉTITION D’UN MOT AVEC CHANGEMENT DE SENS
L’Antanaclase
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Emploi de deux occurrences d’un mot avec sens différent. Ex.:
Mais jusqu’où ira-t-il ce baril de brut, brut de baril?»
La 1re occurrence de brut a pour sens: « non raffiné »; la 2e a le sens que prendrait ce mot s’il était terminé par un e (brute = personne grossière, sans esprit ou brutale et violente).
RÉPÉTITION D’UN MOT AVEC CHANGEMENT DE SENS
La Diaphore
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Variété d’antanaclase où l’une des deux occurrences du mot a un sens plus fort que l’autre. Ex.:
Ce grand homme a toujours regretté de n’être pas grand.
Grand (1re occurrence) signifie: qui a une importance sociale et politique (condition, rang, dignité), tandis que la 2e occurrence signifie: dont la taille dépasse la moyenne.
RÉPÉTITION D’UN MOT AVEC CHANGEMENT DE SENS
La Tautologie
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Définition d’un mot par lui-même. C’est une évidence mais la 2e occurrence prend généralement une connotation différente de la 1re. Ex.:
Un sou est un sou.
1re occurrence: la pièce de monnaie de moindre valeur; 2e occurrence: même de faible valeur, il ne faut pas le gaspiller.
Je suis comme je suis.
1re occurrence: le fait d’exister; 2e occurrence: comme la nature m’a fait.
RÉPÉTITION DE DEUX MOTS DIFFÉRENTS DEUX À DEUX
La Réversion
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Reprendre en les inversant les termes d’une proposition pour former une nouvelle proposition de sens différent. Forme primitive du chiasme. Ex.:
Un pour tous et tous pour un.
(Devise des Mousquetaires.)
C’est blanc bonnet et bonnet blanc.
RÉPÉTITION DE DEUX MOTS DIFFÉRENTS DEUX À DEUX
La Symploque
RÉPÉTITION DE MOTS (planche XIII B) Lors de répétitions de mots, il peut s’agir de la reprise du même mot avec ou sans changement de sens, ou de reprises de mêmes mots, seuls ou deux à deux.
Une combinaison de l’anaphore et de l’épiphore. Les mots (ou groupe de mots) commençant
une phrase et ceux la terminant sont repris au début et à la fin de la phrase suivante. Ex.:
Qui est l’auteur de cette loi? Rullus
Qui a privé du suffrage la plus grande
partie du peuple romain? Rullus.
Qui a présidé les comices? Rullus.
(Cicéron, Le Grand Larousse du
XXe siècle.)»
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
L’Aphérèse
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression de la première syllabe d’un mot par souci d’efficacité et de rapidité. Ex.:
‘jour ‘man! (= bonjour maman!)»
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
L’Apocope
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression de la (ou des) dernière syllabe d’un mot par souci d’efficacité et de rapidité.
Ex.:
Il va régulièrement au ciné.
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
Le lipogramme
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
L’auteur s’interdit, par jeu, une lettre de l’alphabet. Ex.:
Plus tard, vis-à-vis la station Saint-Machin ou Saint-Truc, un copain lui disait: « Tu as à ton raglan un bouton qu’on a mis trop haut. » Voilà.
(Queneau, Lipogramme.)Il a ici supprimé la lettre E. À comparer avec Récit:
Deux heures plus tard, je le revis devant la gare Saint-Lazare en grande conversation avec un ami qui lui conseillait de diminuer l’échancrure de son pardessus en en faisant remonter le bouton supérieur par un tailleur compétent.»
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
Le mot-valise
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Télescopage de deux mots en retranchant une ou des syllabes à chacun d’entre eux par souci de créativité et d’efficacité. Ex.:
un téléthon (télévision + marathon)»
SUPPRESSION DE SYLLABES OU DE LETTRE
La Syncope
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression d’une lettre ou de la syllabe dans le corps d’un mot, ce qui marque un niveau de langue familier. Ex.:
Salut P’Pa!
Le p’tit cordonnier.
SUPPRESSION DE MOTS
L’adjonction ou zeugme*
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Sorte d’ellipse. dans une deuxième proposition, suppression d’un mot déjà exprimé dans la première. C’est un zeugme* de même que la disjonction*. Ex.:
L’incrédulité est quelquefois le vice d’un sot et la crédulité [est] le défaut d’un homme d’esprit.
(Diderot, Pensées philosophiques, XXXII.)
Il convient en cas d’adjonction que le sujet soit différent dans l’une et l’autre propositions.
SUPPRESSION DE MOTS
L’Asyndète
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression de coordonnants pour créer un effet de rapidité, d’énergie et de rythme. Ex.:
Père, maîtresse, honneur, amour, Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
(Corneille, Le Cid, acte I, sc. VI, Rodrigue.)»
SUPPRESSION DE MOTS
La Disjonction ou zeugme*
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Mise en facteur d’un mot ou de plusieurs mots pour éviter une répétition.
Ex.:
Il avait une redingote complètement boutonnée, la rosette de l’instruction publique au revers; plus bas, [il avait] une chemise qui flottait sur ses jambes poilues; et [il avait] des pieds bronzés dans des espadrilles.
(J. Romains, Les Copains, p. 52.)»
SUPPRESSION DE MOTS
L’Ellipse
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
L’ellipse: par souci d’économie et de rapidité, suppression de mots non encore exprimés mais faciles à rétablir. Ex.:
[Il] Faut toujours que ça bouge, que ça change, sinon [c’est] la déprime!
Combien [vaut] cette voiture?
SUPPRESSION AU NIVEAU DU DISCOURS
♦ La brachylogie: forme abrégée du discours avec la pensée que l’interlocuteur suppléera. Ex.:
Objet de mes vœux, je n’appartiens plus à l’humanité
»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot, Nicole
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La Parataxe
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression de toute articulation du discours par souci d’économie et de rapidité. Ex.:
Je vous attends, vous le savez bien.
(= Vous savez bien que je vous attends.)
SUPPRESSION DE MOTS
L’hyponymie
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Suppression du terme générique pour ne garder que celui de la marque, de l’auteur, du fabricant… par souci d’économie.
Ex.: Les [tableaux de] Matisse et les [tableaux de] Picasso furent dernièrement à l’honneur au Palais des expositions.
SUPPRESSION AU NIVEAU DU DISCOURS
La Brachylogie
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Forme abrégée du discours avec la pensée que l’interlocuteur suppléera.
Ex.:
Objet de mes vœux, je n’appartiens plus à l’humanité
(Lautréamont, Les Chants de Maldodor, p. 40.)
(= Ainsi est réalisé l’objet de mes vœux…)
Une bonne idée-cadeau (= idée de cadeau à offrir).
Le message peut paraître parfois obscur. comme dans l’exemple suivant:
Hiver commence par un h et finit par un f. (= Le mot hiver commence par un h et le mot finit commence par un f.)
SUPPRESSION AU NIVEAU DU DISCOURS
L’enthymémisme
SUPPRESSION (planche XIV) Les suppressions générant des figures de style peuvent se faire au niveau de l’alphabet et des syllabes, au niveau syntaxique ou au niveau du discours.
Forme abrégée du syllogisme dans lequel on sous-entend l’une des prémisses ou la conclusion. Ex.:
La lâcheté étant un défaut est répréhensible.
(Sous-entendu: tout défaut est répréhensible.)
Je rencontrerai ton ami Paul; lui est sympathique.
(Sous-entendu: tous tes amis ne sont pas sympathiques.)»
L’Anacoluthe
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Discontinuité dans la construction d’une phrase créant un effet de surprise et considérée comme une erreur. Ex.:
Exaspérés par cet arrêt prolongé en rase campagne, le chef de train fit remonter les passagers dans les wagons.
(Cité par Bacry.)
Exaspérés se rapportant à passagers, c’est ce nom et non le chef de gare qui devrait être le sujet de la phrase. C’est une erreur de syntaxe.
L’Anastrophe
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Place inhabituelle d’un mot à l’intérieur d’un syntagme. Ex.:
Meurent les protestants, les princes exceptés (= excepté les princes).
(J.-M. Chénier, Le Petit Robert.)
Dans cet exemple se retrouve également une inversion*: le sujet protestants suit le verbe au lieu de le précéder.»
L’Antilogie
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Exprimer deux idées antithétiques relevant du paradoxe, ce qui donne un caractère surprenant à la phrase.
Ex.:Plus ça change et plus c’est la même chose
L’Antithèse
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Deux vérités opposées dans la même phrase, ce qui surprend.
Ex.:
Un bon goût d’ailleurs à prix d’ici (publicité)
Petit homme, gros match (Titre) (Exemples cités par Arcand, p. 90.)
Comment identifier un doute avec certitude?
(Raymond. Devos.)
Ce qui est sûr dans la guerre, c’est que rien n’est sûr.»
L’Aposiopèse
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Discours suivi d’un silence inattendu, puis suivi d’une digression.
Ex.:
Biron, dont le nom seul répandait les alarmes;
Et son fils, jeune encore, ardent, impétueux,
Qui depuis… mais alors il était vertueux. (Voltaire, La Henriade.)»
L’Apostrophe
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Interruption brutale et surprenante du discours pour interpeller.
Ex.:
Je te hais, Océan! Tes bonds et tes tumultes
Mon esprit les retrouve en lui
Comme tu me plairais, ô nuit! sans ces étoiles
Dont la lumière parle un langage connu!
(Baudelaire, Obsession.)
Et c’est entre toutes, votre absence que j’évoque, cher ami, cher frère Philippe Berthelot qui depuis treize ans m’attendez dans ce cimetière abandonné de Neuilly.
(P. Claudel, O en prose, dans son discours de réception à l’Académie, cité par Dupriez.)»
L’Archaïsme
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Emploi d’un mot tombé en désuétude ou d’une construction hors d’usage créant un effet insolite. Ex.:
Mais pourquoi qu’t’as occis (= tué) le mataf?
(Jean Genet, Le Petit Robert.)
– Est-ce assez? Dites-moi; n’y suis-je point encore?
– Nenni. (= non) – M’y voici donc? – Point du tout.
(La Fontaine, « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ».)
Ils choisirent le lieu idoine (= approprié) pour s’installer.»
L’Attelage
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Association insolite entre deux mots coordonnés de nature sémantique différente. Ex.:
Cultiver les légumes et l’amitié (Titre) Le rire qui montre en même temps des âmes et des perles.
(V. Hugo.)
Le Bathos
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Interruption d’une gradation par une chute surprenante. Ex.:
Je vais, je sais, je crois, je suis désabusée.
(Corneille, Polyeucte, acte II, sc. V, Pauline.)»
L’Enallage
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Emploi inattendu d’une catégorie grammaticale pour une autre.
Ex.: C’est dire que je me méfie atroce (= atrocement).
(Céline, Guignol’s band, cité par Bacry.)»
L’Hendiadyn
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Dédoublement inattendu d’un syntagme constitué d’un déterminé et d’un déterminant pour constituer un groupe de deux noms coordonnés. Ex.:
Regretter la chaleur et l’été (= la chaleur de l’été).»
L’Hypallage
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Attribution surprenante d’une épithète à un mot qui n’est pas celui que le sens exigerait. Ex.:
Ce marchand accoudé sur son comptoir avide.
(V. Hugo, Le Petit Larousse.)
(C’est le marchand qui est avide et non le comptoir.)
L’Hyperbate
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Rejet d’un mot ou d’un syntagme en fin de phrase, créant un effet de surprise.
Ex.:
Il n’est rien de si fautier que les lois; ni si lourdement.
(Montaigne, cité par C. Klein-Lataud, p. 256.)»
L’Hystérologie
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Bouleversement chronologique ou logique des actions ou faits entraînant un bouleversement étonnant dans l’ordre des propositions ou phrases. Ex.:
Il l’embrassa et se jeta à son cou.»
Le Néologisme
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Emploi d’un mot inventé ou « forgé » à titre individuel. Ex.:
Le Religieux sorti de la sacristoche (la sacristie) suivi d’un Bedon et d’un Chuiche.
(B. Vian, cité par Arcand p. 280.)»
L’Oxymoron
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Association insolite dans un même syntagme de deux mots qui apparemment sont incompatibles. Ex.:
La Corée du Sud: ce minuscule géant. (Titre, cité par Arcand, p. 93.)
Quel silence éloquent!»
Le Pérégrinisme
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Emploi d’un mot emprunté à un vocabulaire étranger.
Ex.:
Ils ont tous été briefés avant leur départ.
Il a l’habitude de prendre pour apéritif un bloody Mary avec quelques petits blinis.
Il participe régulièrement à des talk-shows à la télévision.»
La Réticence
SURPRENANT/INSOLITE (planche XV) Certaines figures de style créent un effet inattendu, si ce n’est insolite.
Discours interrompu par un silence souvent éloquent. Ex.:
Si jeunesse savait… si vieillesse pouvait…
(H. Estienne, Les Prémices, « Épigramme », CXCI.)»
TRANSFERTS GRAMMATICAUX: CHANGEMENT DE CATÉGORIE GRAMMATICALE
L’Abstraction
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Transfert du concret à l’abstrait en nominalisant l’adjectif ou le syntagme adjectival pour mettre en relief une qualité. Ex.:
Inclinez la binarité de vos rotules vers la terre.
(Lautréamont, cité par Dupriez, p. 17.)
(La binarité = les deux – adj.: binaire)
La noirceur des nuages annonçait un orage violent et dévastateur.
(= Des nuages noirs…)»
Cette figure aurait pu aussi apparaître parmi les métonymies (Planche XVI C) mais le transfert grammatical a paru plus évident que la relation concret/abstrait.
TRANSFERTS GRAMMATICAUX: CHANGEMENT DE CATÉGORIE GRAMMATICALE
L’annomination
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Répond à deux définitions proches l’une de l’autre correspondant à deux substitutions.
– celui d’un nom propre. à un nom commun ou un verbe. Ex.:
On s’est beaucoup penché sur les dernières raffarinades (cf. J.-P. Raffarin).
Halte à la busherie!
(Pancarte lors de manifestation pour la paix 2003.)
– ou celui correspondant à une antanaclase* (deux occurrences, deux sens). L’un des noms est propre, l’autre commun. Ex.:
Racine aima beaucoup la Champmeslé qui le quitta pour le marquis de Clermont-Tonnerre. Cela fit dire alors de cette actrice que le tonnerre l’avait déracinée.
Dans ce dernier exemple, se retrouve l’annomination répondant à ses deux définitions.
TRANSFERTS GRAMMATICAUX: CHANGEMENT DE CATÉGORIE GRAMMATICALE
L’Énallage
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Substitution d’une catégorie grammaticale à une autre. Ex.:
C’est fou comme depuis le début de ce mouvement les jamais se ramassent à la pelle.
(P. Georges, « Jamais! », Le Monde, 9 septem-bre 2000.) (Précédé d’un article, l’adverbe jamais est nominalisé.)
Cette cohérence, c’est celle de l’ultra-simplisme et du y-a-qu’à.
(Le Petit Robert.)
(Précédée d’un article, l’expression se nominalise.)
TRANSFERTS GRAMMATICAUX: CHANGEMENT DE CATÉGORIE GRAMMATICALE
L’Interrogation
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Substituer le type interrogatif au type déclaratif.
Ex.:
Grand , Heureux? Le XIXe siècle, a-t-il mérité de tels éloges?
(Jules Romain, Discours à l’Académie, 1946.)
Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse
Qu’as-tu fait toi que voilà
De ta jeunesse?
(P. Verlaine, Sagesse III, 6.)
D’où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange
Montant comme la mer sur le roc noir et nu?
(C. Baudelaire, Semper eadem.)»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
L’Archaïsme
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Transfert d’un vocabulaire usuel à un vocabulaire en désuétude.
Ex.:
L’Âne vint à son tour et dit: « J’ai souvenance
Qu’en un pré de moines passant […]
Je tondis de ce pré la longueur d’une langue ».
(La Fontaine, « Les animaux malade de la peste ».)
Les voluptés du nonchaloir et du bien-être (= de la nonchalance) (Gautier, cité par Le Petit Robert.)»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
L’Euphémisme
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Même idée exprimée mais transfert à un vocabulaire adoucissant qualitativement une vérité. Ex.:
Il ne dispose pas de toutes ses facultés intellectuelles.
(= Il est vraiment bête.)
La nature ne l’a guère avantagé.
(= Il est vraiment laid.)»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
L’Hypocorisme
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Transfert fréquent au vocabulaire de la gent animale avec une intention caressante.
Ex.: Mon loulou, ma petite souris, mon petit loup, ma chouette, ma chatte…»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
La Litote
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Même idée exprimée mais transfert à un vocabulaire atténuant quantitativement une vérité. Elle est très souvent marquée par la double négation, négation grammaticale et négation lexicale - autrement dit la négation du contraire.
Ex.:
Il n’est pas fameux, ce petit vin blanc. (= Il est mauvais.)
Ce n’est assurément pas un as au volant! (= Il ne conduit pas bien du tout.)»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
Le Pérégrinisme
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Transfert à un vocabulaire étranger.
Ex.: «Un show-froid (annonce d’un spectacle)
La hot-couture (publicité)
Ils se mirent à chanter des chœurs allemands et des lieders (lied = chanson germanique).
(Giraudoux, cité par Le Petit Robert.)»
TRANSFERTS LEXICAUX: TRANSFERT D’UN VOCABULAIRE À UN AUTRE
La périphrase
TRANSFERT/SUBSTITUTION (planche XVI A) Ces exemples illustrent les transferts grammaticaux, c’est-à-dire les changements de catégorie grammaticale et de type de phrase, et les transferts lexicaux marqués par le passage d’un vocabulaire à un autre.
Substitution d’un mot par un groupe de mots. Ex.:
L’oiseau de Jupiter (l’aigle),
La petite reine (la bicyclette),
La vieille dame du quai Conti
(l’Académie française).»
FAIRE ENTENDRE LE CONTRAIRE DU DISCOURS
L’Antiphrase
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Sur le plan familier, dire le faux pour faire entendre le vrai, c’est-à-dire, que le récepteur doit substituer le vrai au faux. Toutefois, l’intonation et le contexte suffisent à faire comprendre l’intention de l’auteur. Ex.:
Voilà bien de vos bontés coutumières.
(Beaumarchais, Le Barbier de Séville.)
(En réalité, il s’agit de mauvais coups!)
Il est d’une si grande générosité!
(En réalité, il est très avare.)»
FAIRE ENTENDRE LE CONTRAIRE DU DISCOURS
L’Astéisme
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Voiler la louange, sur le plan mondain, en lui donnant une forme de reproche, ce qui nécessite la complicité du récepteur qui doit rétablir la portée du discours.
Ex.:
[…] le ciel impitoyable
A placé sur le trône un prince infatigable.
Il brave mes douceurs, il est sourd à ma voix
Tous les jours, il m’éveille aux bruits de ses exploits
(Boileau, Lutrin, Chant II, parlant de Louis XIV.)»
FAIRE ENTENDRE LE CONTRAIRE DU DISCOURS
L’Épitrope
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Faire entendre qu’il faut renoncer malgré un discours invitant à persévérer.
Ex.:
Continuez à travailler ainsi et vous pouvez être sûr de réussir tous vos examens!»
TRANSFERTS FAISANT APPEL À POLYSÉMIE DES MOTS
L’Antanaclase
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Transfert de sens appliqué à la deuxième occurrence d’un mot apparaissant dans une même phrase. Ex.:
Rouler sans se faire rouler
«La 1re occurrence de rouler signifie: circuler en voiture; la 2e signifie se faire avoir.
Vous, je ne vous regarde pas, ma vie ne vous regarde pas non plus.
(Prévert, cité par Arcand, p. 232.)
La 1re occurrence de regarde signifie voir, et la 2e ne vous occupez pas de ma vie, mêlez-vous de vos affaires.
TRANSFERTS FAISANT APPEL À POLYSÉMIE DES MOTS
La Diaphore
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Variété d’antanaclase*. Transfert d’un sens plus fort appliqué à une des occurrences d’un mot.
Ex.:
L’argent sous forme de pièces de monnaie contient aujourd’hui fort peu ou pas du tout d’argent mais plutôt du bronze et du nickel…
La 1re occurrence d’argent signifie monnaie, et la 2e le métal blanc qui originellement entrait dans la composition de la monnaie.
Après avoir vécu chez des rois, je suis roi chez moi.
La 1re occurrence de roi signifie chef d’un royaume, et la 2e maître chez moi.
TRANSFERTS FAISANT APPEL À POLYSÉMIE DES MOTS
La syllepse
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Transfert du sens propre au sens figuré. à une seule occurrence, c’est-à-dire qu’un seul mot a deux significations.
Ex.:
Les miroirs feraient bien de réfléchir avant d’envoyer les images.
(J. Cocteau, Des beaux-arts considérés
comme un assassinat.)
(Le verbe a le sens de renvoyer une image et de penser.)
Ce n’est pas que je prenne mon chien pour plus bête qu’il n’est.
(Raymond Devos.)
(Bête a le sens d’animal et d’inintelligent.)
Me voilà, ma porte et la main forcées!
(Forcer a le sens de faire céder par force et de faire agir contre son gré.)»
TRANSFERTS FAISANT APPEL À POLYSÉMIE DES MOTS
La Tautologie
TRANSFERTS SÉMANTIQUES (planche XVI B) Ces exemples illustrent les transferts sémantiques à l’exception des tropes (cf. planche XVI C). Il peut s’agir de transfert du discours, c’est-à-dire que le récepteur doit comprendre le contraire de ce que dit le locuteur, ou il peut s’agir de la polysémie des mots; autrement dit, un mot peut prendre plusieurs sens dans une même phrase.
Transfert du premier sens du mot à un sens plus nuancé.
Ex.:
Parce que du beurre, c’est du beurre.
(Publicité pour le beurre de marque Lactantia.)
1re occurrence: substance alimentaire grasse et onctueuse qu’on obtient en battant la crème du lait; 2e occurrence: aliment de bon goût et bon pour la santé.»
FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
L’Allégorie
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Transfert d’idée ou de notions abstraites en image(s); elle est une composition symbolique où tous les éléments forment un ensemble cohérent. Ex.:
Chateaubriand fait de l’espérance une sœur de la foi et de la charité:
Quoique ses yeux soient couverts d’un bandeau, ses regards pénètrent l’avenir. Quelquefois, elle tient des fleurs dans sa main, quelquefois, une coupe pleine d’une liqueur enchanteresse. Rien n’approche du charme de sa voix, de la grâce de son sourire; plus on approche du tombeau, plus elle se montre pure et brillante aux mortels consolés. La Foi et la Charité lui disent: ma sœur… et elle se nomme l’Espérance!
(Chateaubriand, Cours abrégé de rhétorique et littérature, p. 71 et 119.)
C’est une belle allégorie dans la Bible que cet arbre de la science du bien et du mal qui produit la mort.
(Chamfort, cité par Le Petit Robert.)»
FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
Le Concetti
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Métaphore tarabiscotée, entrecroisement d’images allant du burlesque à l’extravagance. Ex.:
La funeste Discorde aux seins de suie vint de sa bouche empestée par un néant de dentifrice, la Discorde, dis-je, vint souffler son virus malin entre ce jeune homme au col de girafe et à la tresse autour du chapeau, et un voyageur à la mine indécise et farineuse.
(R. Queneau, Exercices de style, « Ampoulé ».)»
Extrait de
Dictionnaire des figures de style
Ricalens-Pourchot, Nicole
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FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
La Métaphore courante
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Transfert d’une réalité vers une autre réalité appartenant à un champ sémantique différent, toutes deux en rapport de similitude; elle est le résultat d’une vision personnelle de l’auteur. Contrairement à la comparaison, le mot-outil (comme, tel, semblable…) y est absent. Ex.:
Quand vers toi mes désirs partent en cavalcade
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.
(Baudelaire, Les fleurs du mal, « Sed non Satiata ».)
Mon cœur est un palais flétri par la cohue
On s’y soûle, on s’y tue, on s’y prend aux cheveux
(Baudelaire, Les fleurs du mal, « Causeries ».)»
FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
La Métaphore filée
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Toute une idée mise en image, c’est-à-dire que la métaphore se prolonge dans le discours.
Ex.:
Les sondages, mer tourmentée, creusent aujourd’hui. Sale temps sur la jospinie… et voici qu’après des mois de navigation sereine, une voie d’eau se déclare sévère…
(P. Georges, « Disgrâce », Le Monde, 14 septembre 2000.)»
FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
Le Mythe
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Transfert d’une représentation de l’état de l’humanité dans le passé ou un avenir fictif en un récit fabuleux auquel on croit. Ex.:
Le mythe du Déluge, de l’Âge d’or, du Paradis perdu…»
FIG MÉTAPHO, SUBS ANALOGIK, transfert de sens pr moyen 1 ressemblance
La Parabole
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Transfert d’une vérité, d’un événement historique, d’une anecdote en un récit symbolique se déroulant dans le temps et comportant un enseignement religieux ou moral.
Ex.:
La parabole du bon Samaritain.»
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
L’Antonomase
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Transfert du nom de l’inventeur (donc un nom propre) à l’objet de son invention, du nom d’un lieu à l’objet qui y est fabriqué, etc.. Ex.:
Elle s’est fait une collerette de valenciennes (dentelle fabriquée à Valenciennes).
Il ne boit que du bourgogne (vin fabriqué en Bourgogne).
Il a un appétit de gargantua (référence au Gargantua de Rabelais).
L’antonomase peut se faire aussi à partir d’un nom commun qui devient un nom propre. Ex.:
Le Tigre (pour désigner Clemenceau),
La Dame de Fer (Margaret Thatcher).»
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
L’Hyponymie
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Suppression du terme générique, qui reste sous-entendu, pour désigner seulement la spécificité. Ex.:
Vous avez bien un Petit Larousse ou un Petit Robert chez vous! (= un dictionnaire.)
Il s’est fait faire une veste en Prince de Galles (en tissu Prince de Galles).»
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
La métonymie
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Terme général pour couvrir une variété de transferts, différenciés par le genre de relation existant entre le terme employé et son référent. Il y a autant de variétés de métonymies qu’il y a de types de relation faisant état d’un rapport d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion. Ex.:
Il vit de son art (l’effet pour la conséquence).
Ces deux hommes ont croisé le fer (la matière pour l’objet).
Il a une prédilection pour la bouteille (le contenant pour le contenu).
Cet individu, c’est l’ignorance incarnée (le concret pour l’abstrait).
Certaines variétés de métonymies portent des noms spécifiques comme la synecdoque, l’hyponymie, l’antonomase, le symbole, la pronomination*.»
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
La Pronomination
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Transfert du nom de l’objet, de la personne ou de l’événement à un trait de son histoire ou de sa légende. Ex.:
«Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ou comme cestui-là qui conquit la toison (= Jason, chef des Argonautes)
Et puis est retourné plein d’usage et de raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge.
(Du Bellay, Regrets.)
Le Prince des ténèbres (le démon).
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
Le Symbole
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Transfert du nom d’un objet, d’un concept… à un signe qui aurait un lien d’appartenance avec celui-ci ou celui-là.
Ex.:
La colombe, symbole de la paix (cet oiseau représente le Saint-Esprit).
La croix, symbole du christianisme.
Le caducée, symbole du corps médical.»
FIG MÉTONYMIQUES: PAR RELATION D’APPARTENANCE, CONTIGUÏTÉ, INCLUSION
La Synecdoque
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là). N.B : En ce qui concerne la métonymie, le transfert utilise la voie d’une relation d’appartenance, de contiguïté ou d’inclusion et non pas un rapport de ressemblance comme pour la métaphore.
Transférer le sens habituel d’un mot à un sens plus restreint ou plus large présentant toujours un rapport d’inclusion entre l’un et l’autre. Ex.:
Il ne fait pas un temps à mettre le pied dehors (la partie pour le tout).
C’est une bien mauvaise langue! (la partie pour le tout).
Paris bouge enfin! (le tout pour la partie: les Parisiens).
Fêter ses vingt printemps (la partie pour le tout).
Il a bu la coupe amère (le contenant pour le contenu).»
LES CATACHRÈSES :BANALI DE LA MÉTAPHO OU MÉTONYMIE OU CATACHRÈS LUDIQUE
Les catachrèses métaphoriques
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Métaphore par nécessité, c’est-à-dire emploi métaphorique d’un mot pour désigner une réalité pour laquelle la langue n’offre pas de terme. Au lieu de créer de nouveaux mots, on fait des extensions de sens, des analogies. C’est ce qu’on appelle une métaphore figée ou métaphore cliché. Elle est lexicalisée: son sens est reconnu dans le dictionnaire mais elle n’est alors plus considérée comme une figure de style.
Ex.:
L’éventail des salaires / un saut de mouton (permettant d’éviter les croisements de routes) / une fourchette (écart entre deux nombres) / les membres d’une association / un dos de chaise / être à la tête de sa classe / une petite main (apprentie-couturière) / le printemps de la vie / être sur la sellette…
La catachrèse, pour certains auteurs, est un abus de langage ou un malaproprisme*. Ainsi parler d’une autre alternative (alter signifie déjà autre en latin) est erroné: il ne peut y avoir qu’une alternative, c’est-à-dire une autre«solution à celle qui existe déjà. Mais un emploi très répandu […] applique alternative à chacun des termes du choix. Le mot prend ainsi le sens de possibilité, option, parti, éventualité, hypothèse, solution, et l’on parle de deux alternatives (ce qui proprement supposerait quatre solutions) ou de trois ou de quatre! » (Hanse, Nouveau dictionnaire des difficultés du français moderne.) On fera mieux d’éviter ce fâcheux glissement de sens condamné ou suspecté par ceux qui ont le souci de maintenir utilement le sens étymologique, conseille Hanse.»
LES CATACHRÈSES :BANALI DE LA MÉTAPHO OU MÉTONYMIE OU CATACHRÈS LUDIQUE
Les Catachrèses métonymiques
LES TROPES (planche XVI C) Les tropes: figures faisant prendre aux mots une siginification détournée de leur signification propre. Il y a autant de tropes qu’il y a de différentes manières de détourner la signification des mots. Les tropes sont les figures métaphoriques (transfert de sens par substitution analogique) et les figures métonymiques (transfert du nom d’un objet à un autre qui est en relation d’appartenance de contiguïté ou d’inclusion avec celui-là).
Métonymie lexicalisée; c’est le même phénomène que pour la métaphore. Ex.:
Manger une assiette anglaise.
(On ne mange pas l’assiette mais son contenu de viandes et de charcuterie.)
Il aime boire un bon petit verre.
(C’est-à-dire le contenu du verre.)
Toutefois, la catachrèse peut être considérée comme une figure de style lorsqu’elle est ludique.
Ex.:
Alors, nous serons tous engagés derrière ce que j’appelle « Ubush roi ».
(Paul Virilio, Le Monde, avril 2003.)»
TRANSFERT DE L’INANIMÉ À L’ANIMÉ
La Personnification
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Prolonge la prosopopée* (invocation et rôle donné) et consiste à donner des traits et des sentiments humains à une chose abstraite ou concrète et inanimée. Ex.:
Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords
Qui vit, s’agite et se tortille
Et se nourrit de nous comme le vers des morts
Comme du chêne la chenille? Pouvons-nous étouffer l’implacable Remords?
(Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L’Irréparable ».)
TRANSFERT DE L’INANIMÉ À L’ANIMÉ
La Prosopopée
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Invoque, met en scène ou donne un rôle de témoin à des êtres inanimés ou morts, à des abstractions… Ex.:
Ô Mort, Vieux capitaine, il est temps, levons l’ancre!
(Baudelaire, Le Voyage.)
Mon esprit, tu te meus avec agilité […] Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides
Va te purifier dans l’air supérieur.
(Baudelaire, Élévation.)
TRANSFERT DE L’INANIMÉ À L’ANIMÉ
La Sermocination
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Donne la parole à des êtres ou objets qui, d’ordinaire, ne parlent pas; c’est le dernier stade de la prosopopée. Ex.:
Le Chêne un jour dit au Roseau:
« Vous avez bien sujet d’accuser la nature
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau »
(La Fontaine, « Le chêne et le roseau ».)»
TRANSFERT D’UNE IDÉE À UNE AUTRE
L’Exténuation
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Rendre plus « mince » une idée en la transférant vers une autre moins forte, substituer à la véritable idée de la chose dont on parle, une idée du même genre, mais moins forte.
Ex.:
Mais n’anticipons pas!(N’envisageons pas le pire et ne devançons pas l’événement.)
Mieux vaut faire contre mauvaise fortune bon cœur.
(À la suite d’un revers, ne pas se laisser abattre.)»
TRANSFERT D’UNE IDÉE À UNE AUTRE
La Métalepse
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Substituer l’évocation d’un fait à son antécédence, à sa conséquence ou à une circonstance l’accompagnant plutôt que de parler du fait lui-même.
Ex.:
Quand pourrai-je au travers d’une noble poussière
Suivre de l’œil un char fuyant dans la carrière!
(Racine, cité par Fontanier, Phèdre, acte I, sc. III.)
Phèdre avoue indirectement son amour pour Hippolyte, aurige expert, en évoquant une circonstance qui se rattache à la vie de celui-ci.»
TRANSFERT D’UNE IDÉE À UNE AUTRE
La tapinose
TRANSFERTS PARALINGUISTIQUES (planche XVI D). Il s’agit ici de figures qui se traduisent par des transferts qui ne sont plus d’ordre linguistique, comme du passage de l’animé à l’inanimé ou de substitution d’idée.
Affirmation d’apparence neutre mais permettant des sous-entendus.
Ex.: Ce sera pour la semaine des quatre jeudis!
(Sous-entendu: impossible de croire à cette éventualité.)
C’est pas la tête à Papineau (expression québécoise)
(Sous-entendu: il n’est pas très intelligent.)
C’est un secret de Polichinelle
(Sous-entendu: inutile de le nier, tout le monde le sait!)»