Action Terrestre Future Flashcards
le nouveau modèle de l’armée de Terre
Trois dimensions pour :
- organiser (avec « Au contact »)
- outiller (avec la transition capacitaire dont Scorpion est l’aspect le plus emblématique)
- orienter (avec Action Terrestre Future).
Permanences : le théâtre des opérations aéroterrestres
Le milieu : au sol, dans la durée et parmi les hommes
trois dimensions :
- physique = le territoire, hétérogène, difficile, rugueux et cloisonné
=> viscosité du milieu terrestre
- humaine = caractère central de la population dans les conflits
=> hétérogénéité humaine des théâtres
- temporelle = impose persévérance et foudroyance
Les conditions du chaos = Triple défi aux forces terrestres :
- physique : endurance physique et morale face à la désorganisation du terrain ;
- intellectuel : appréhender l’interconnexion de groupes humains et d’organisations entremêlés ;
- cognitif : masse de données et distribution par les technologies de l’information et leur amplification par la connectivité croissante des objets et des personnes
= > chaos informationnel.
Évolutions : de nouveaux enjeux de défense
3 phénomènes dont l’impact sur la stratégie de défense sera majeur :
- rapprochement géographique des foyers d’instabilité (rivages méditerranéens et frontières orientales de l’Europe) ;
-
continuité de la menace ennemie entre TOE et TN du fait :
- de la mondialisation des rapports entre sociétés ;
- de la porosité des frontières intérieures ;
- de notre propre histoire.
- l’échec des modes de régulation supranationaux et la disparition progressive du tabou de la guerre entre États ;
Comprendre les nouvelles conditions de l’affrontement aéroterrestre
- remise en question notre supériorité militaire, dont l’avantage technologique
- révolutions nano et biotechnologies, intelligence artificielle et sciences cognitives (NBIC)
- dissémination des avatars guerriers de l’innovation et l’irruption de nouveaux acteurs (lanceurs d’alerte, pirates informatiques), dans les champs informationnel et cybernétique
- concurrencée à la fois par des puissances mondiales et régionales
- dans les segments hauts de la technologie militaire aéroterrestre
- dissémination accrue de systèmes d’armes performants et nivelants,
- conditions nouvelles des opérations: supériorité aérienne contestée, menace d’arsenaux chimiques, radiologiques et nucléaires, actions répétées sur les centres nerveux et les flux logistiques.
- L’avantage quantitatif retrouvera une nouvelle importance.
=> engagements coûteux, humainement et matériellement.
Renouveler l’approche des engagements militaires
l’engagement militaire à empreinte au sol limitée ne suffira plus à détruire,
des adversaires + probables, + proches, + opaques et + dangereux.
- format obsolète d’armées « techno-professionnelles compactes » (logique expéditionnaire d’action périphérique aux buts de guerre limités)
- dissipation des frontières entre les différentes formes de conflits ( symétrie – dissymétrie – asymétrie )
- combats + exigeants techniquement face à un adversaire fortement armé
La contribution stratégique des forces terrestres : singulière et décisive
les FT agissent sur ce qui incarne la volonté : la population, l’ethnie, le clan, le réseau, la communauté idéologique et religieuse.
- aptitude intellectuelle et humaine à pénétrer la surface des choses ( adversaire, désordre ambiant et possibilités d’action ) ;
- aptitude physique à « l’intrusion » et à la discrimination afin de contrôler en profondeur les espaces physiques où l’adversaire agit et se dissimule (sanctuaires et zones refuges, villes) ;
- aptitude à produire des actions multiples, dirigées, cinétiques ou non, ( destruction de l’ennemi par l’emploi maîtrisé de la force, discrédit, intimidation, confinement) ;
- autonomie qui leur permet de durer et d’agir en situation dégradée ( endurance physique et psychologique, exemplarité éthique)
Une contribution décisive : maîtriser l’algèbre de la confrontation guerrière
- Soustraction : masquer les intentions, les dispositifs, et de tenter d’échapper à la logique du duel
- Égalisation : certains environnements (ZUB) permettent de rétablir un rapport de force défavorable par la décentralisation du combat et le cloisonnement ;
- Multiplication : milieu terrestre = opportunités de prises à partie avec des moyens à bas coûts ( + actions d’influence, + cyberactions qui démultiplient l’efficacité des actions classiques) ;
- Division : l’étendue des espaces + volumes de forces contraints = étirement des dispositifs, que l’obligation de répondre à toutes sortes de modes opératoires adverses divise encore davantage.
Que voudra dire vaincre ?
soumettre un adversaire par les armes, éventuellement jusqu’à sa destruction physique.
défis considérables.
- le succès politique est difficile à remporter par la seule action militaire,
- l’adversaire a prouvé ses qualités manoeuvrières ( volonté farouche, patience opiniâtre, profonde intelligence des différents niveaux de la guerre, art de la dissimulation et de la propagande )
la force terrestre s’impose comme la seule à même de marquer physiquement et durablement la résolution politique sur le terrain, en permettant le contrôle d’un territoire et de sa population.
- aptitude à combattre en tout lieu et en tout temps.
- dans le temps long et dans un cadre plus ouvert qu’auparavant, intégrant de nombreux acteurs capables de redonner aux populations qui en sont privées les bases d’une vie sociale et économique acceptable.
Des principes, des facteurs, des aptitudes et des capacités
la stratégie militaire retient une hiérarchie des normes résumée dans le schéma suivant
8 facteurs de supériorité opérationnelle
- compréhension,
- coopération,
- agilité,
- masse,
- endurance,
- force morale,
- influence,
- performance du commandement.
FSO ne sont pas des invariants, évoluent dans le temps/espace en fonction du contexte et du milieu.
- constance de certaines qualités
- qualités à l’importance nouvelle (la masse, la coopération, l’influence).
La compréhension
aptitude à percevoir, interpréter et apprécier un environnement opérationnel complexe et évolutif en vue de fournir le contexte, la perspicacité et la clairvoyance requis pour la prise de décision.
-
L’humain :
- culture orientée vers les connaissances contextuelles, opératoires, comportementales
- compétences relatives à la compréhension de l’environnement opérationnel
- l’éducation et l’entraînement à la compréhension
- La technique, notamment l’intelligence artificielle, prendra toute sa part au traitement analytique d’une information qu’elle rendra intelligible malgré son volume.
- Enfin, l’articulation opérationnelle sera systématiquement envisagée dans l’optique d’un meilleur partage de la connaissance par la mise en réseau des unités.
La coopération
faculté à agir voire à combattre conjointement avec l’ensemble des acteurs prenant part au règlement d’une crise extérieure ou intérieure.
- toutes les phases d’une opération : dès la planification, en intervention et en stabilisation.
- formes diverses (intégration - interopérabilité, encadrement et accompagnement au combat)
- Traduction concrète de la coopération, l’interopérabilité :
- la technique (équipements interopérables)
- la doctrine, les procédures, la référence à des normes pour l’organisation des unités et la conduite des opérations.
- la création de liens forts et entretenus avec nos partenaires ( habitude de travailler ensemble et connaissance mutuelle )
L’agilité
capacité permanente des forces à répondre à l’évolutivité d’un environnement caractérisé par la variété, la turbulence et l’incertitude. C’est la possibilité de faire face à la surprise, de réagir au changement, voire de le provoquer pour se rendre imprévisible, grâce à d’importantes capacités d’adaptation, d’innovation et d’apprentissage.
- d’abord appréhender les spécificités locales (dimension culturelle, psychologie collective des populations ) et vision globale et partagée du champ de bataille (RENS)
-
acceptation d’une incertitude persistante dans les analyses.
- agilité intellectuelle à tous niveaux (imagination, réactivité, saisie d’opportunités)
- infovalorisation et capacité à reconfigurer rapidement des systèmes de forces en mode cellulaire ( logique plug and play, IHM performantes, numérisation, SIC performantes)
- plateformes aéroterrestres aux performances accrues (allonge, puissance de feu, mobilité et autonomie logistique).
- usage intensif de la simulation
- cultiver une approche critique des actions conduites afin d’en tirer des ajustements rapides (RETEX, processus doctrinaux inductifs)
La masse
capacité à générer et entretenir les volumes de forces suffisants pour produire des effets de décision stratégique dans la durée, prenant en compte les impératifs dictés par le cadre espace/temps spécifique à chaque opération.
- constitution d’une FT d’active suffisamment conséquente, capable d’agréger des renforts :
- assistance militaire opérationnelle ;
- engagement d’opérateurs privés (tâches organiques, logistiques, de protection de la force) ;
- action dans le cadre de coalitions .
- nouveaux dispositifs d’appel à la réserve et de « service citoyen »
- nouveaux mécanismes de montée en puissance (rappel d’anciens militaires d’active ou de réservistes, flexibilité des ressources humaines, …).
La technologie :
- dans le cadre du programme Scorpion, l’infovalorisation du combat (TAVD) ;
- les capacités de projection stratégiques et opératives ;
- l_a robotisation et l’automatisation_ de certaines tâches (systèmes de surveillance, de protection de la force et de détection des menaces, flux logistiques)
L’endurance
capacité à durer en opérations, à supporter l’enchaînement des sollicitations opérationnelles en encaissant des coups et à résister dans le temps dans un environnement hostile. Il s’agit de combiner robustesse des équipements, rusticité des hommes et résilience des structures de commandement et de soutien et, plus généralement, de notre outil de défense.
- organisation permettant l’action dans la durée et la génération de force à temps : recrutement, formation, préparation OPS, adaptation des structures de commandement …
- accroissement des capacités humaines (robotisation, médications dopantes)
- allègement de l’empreinte logistique (diminution des stocks et production de pièces in situ) et réactivité accrue des structures de soutien ;
-
conception des équipements, compromis entre plusieurs impératifs :
- mobilité, accentuée par des capacités de navigation durcies ;
- frugalité énergétique ;
- survivabilité accrue offrant plus de protection;
- compacité des plates-formes facilitant le déploiement (automatisation) et limitant l’exposition aux menaces ;
- la robustesse (choix technologiques maîtrisés, simplicité de mise en oeuvre et d’entretien, permettant une régénération rapide des parcs)
La force morale
repose à la fois sur la résistance et la puissance des dispositions mentales et psychologiques d’un individu (le chef comme le subordonné) ou d’un groupe d’individus.
Fondée sur :
- confiance en soi (légitimité, compétences et capacités ) ;
- confiance dans le groupe = cohésion (entraînement, Traditions, esprit de corps, engagement, rapports humains et qualité du commandement)
- détermination du groupe (combativité et fermeté)
Trois points de vigilance (évolution des sociétés et des générations)
- capacité de résilience en situation d’isolement numérique ;
- prise en compte par le commandement de chaque individu (facteur générationnel) afin de répondre à ses attentes d’ordre personnel;
- recours à l’éthique, avec le développement des technologies (effet des écrans, soldat « augmenté », prise de substances dopantes, etc.).
Facteurs externes :
- préservation d’un statut garantissant la militarité et la spécificité de la condition militaire (refus de la banalisation du métier des armes) ;
- développement du sens et de la légitimité de l’engagement ;
- détermination d’un cadre favorable à l’action de la force (cadre juridique) ;
- soutien et confiance que la Nation témoignera à ses armées ;
- perception qu’auront les combattants de ce soutien.
Facteurs internes :
- formation individuelle, notamment éthique et déontologique ;
- entraînement à la rusticité en situations dégradées et sur terrains difficiles, hostiles, extrêmes ;
- confiance dans le commandement, les compétences de chacun, les équipements et le soutien ;
- prise en compte de chaque individu au sein du groupe ;
- attention portée à l’homogénéité des cellules tactiques de base
L’influence
capacité à agir sur les perceptions à un degré équivalent aux actions cinétiques et classiques. Il s’agit, dans une manoeuvre globale, d’être capable de mettre en synergie tous les leviers d’action sur les parties prenantes à un conflit.
action sur les perceptions et l’environnement opérationnel (APEO) :
- opérations psychologiques,
- communication opérationnelle
- actions civilo-militaires.
=> connaissance du tissu humain et de l’environnement culturel :
- capacité de discrimination des groupes humains ;
- capacité d’identification des info-cibles (effet d’influence recherché) ;
- capacité de veille (évaluer l’opportunité d’une action d’influence) ;
- capacité de coordination - déconfliction.
obtenir l’adhésion de la population :
- capacités de contrôle
- capacités d’assistance
- capacités d’appui aux structures régaliennes
contre l’adversaire:
- mener des opérations militaires de déception (désinformation, rumeurs, manipulations) + cyber
- capacités de détection des actions adverses et téléneutralisation (brouillage, déni de service, LIO)
L’action dans les médias (adhésion des populations, soutien national)
- capable en permanence d’évaluer l’image de la force (présence sur les réseaux sociaux),
- d’exercer une forme de contre-propagande
- capacité physique de communication opérationnelle (radio, TV, accueil des médias, …)
- capacité d’évaluation des actions d’influence (sondages, enquêtes, veille média).
La performance du commandement
assurer la direction optimisée des opérations par la prise en compte de quatre impératifs interdépendants, valables sur les théâtres extérieurs comme sur le territoire national : l’intelligence des situations, l’accélération des décisions, la plasticité des organisations et la réduction des vulnérabilités.
Humainement, une double exigence :
- capacité du chef d’appréhender l’ensemble d’une situation pour en dégager l’essentiel = pertinence de l’effet majeur;
-
la décision dans l’urgence sur la base d’éléments parcellaires.
- souci d’absorber une part importante de l’information et diffuser ce qui est strictement nécessaire.
- véritable subsidiarité = ne pas être submergés de comptes rendus.
- => éducation et entraînement rigoureux.
Techniquement, trois pistes de réponse :
- délocalisation et dématérialisation de l’information (« Cloud tactique », délocalisation de certaines fonctions de PC (planification froide, expertises)
- performance des réseaux (optimisation des réseaux tactiques, débit plus volumineux, interconnectés, redondants, intégrés) ;
-
intégration de l’IA pour passer de la gestion à la maîtrise informationnelle.
- filtrer et agréger automatiquement l’information et gérer sa temporalité,
- progrès logiciels (analyse de la situation, confrontation des MA/ME)