3. Intégration des patterns interactifs : les modèles internes opérants et 4. Développement des stratégies d'attachement et d'exploration Flashcards
Comment dès le deuxième semestre, l’enfant commence à saisir les invariants dans ses échanges avec autrui selon Bowlby ?
Il identifie des régularités dans les réponses de l’entourage à ses signaux et élabore, à partir de cela, un modèle de l’autre. Déjà, le nourrisson est capable d’intérioriser des séquences d’événements (grâce à la mémoire dite « procédurale ») et d’adapter son comportement à la lumière des expériences passées.
Définition Modèle Interne Opérant.
Le bébé développe des modèles de relations qui, une fois mis en place, l’aident à comprendre et à interpréter le comportement de ses proches ; ces modèles lui permettent d’anticiper les réactions d’autrui. Ce sont des modèles mentaux que l’enfant se forme.
Quel est le noyau dur du Modèle Interne Opérant décrit par Bowlby ?
Noyau dur : patterns interactifs saillants, stabilisés sous forme de représentation procédurale dynamique.
Le jeune bébé stocke des modèles internes de la manière dont ses interactions se déroulent : le nourrisson intègre par exemple les caractéristiques rythmiques, de proximité spatiale, de tonalités affectives et de gestion de l’excitation partagée, qui sont souvent répétées au cours des interactions quotidiennes avec ses proches.
Comment le bébé fait venir ou fait rester sa mère ?
En utilisant des stratégies primaires puis secondaires. L’enfant va adapter son comportement en fonction des chances qu’il croit avoir de regagner le contact de sa mère. Cette adaptation peut le mener à inhiber son système d’attachement (Main parle alors de stratégies de « minimisation ») ou au contraire à l’hyperactiver (stratégies de « maximisation »).
Que signifie : enfants qui activent leur système d’attachement de façon optimale ?
c’est-à-dire qu’ils l’activent dans les situations de détresse et le désactivent lorsque leur parent est présent ; une activation du système d’exploration devient alors possible. Ces enfants ont été désignés comme « sécures ».
Décrire les enfants «anxieux-ambivalents» ou «anxieux-résistants».
Lors de la Situation Etrange, ils protestent vivement contre le départ de leur mère et ne parviennent pas à retrouver leur calme lors des retrouvailles. Ils paraissent fâchés contre elle pour les avoir abandonnés. La colère semble être associée à un désir intense d’être réconforté, ce qui donne lieu à une attitude résistante où se mêlent recherche et refus du contact. L’hyperactivation de leur système d’attachement les amène à se focaliser sur le parent, aux dépens de l’exploration.
Décrire les enfants « anxieux-évitants ».
Apparente indifférence au départ et au retour de la mère, avec parfois un certain évitement de celle-ci. A l’inverse, l’attention portée aux jouets présents dans la pièce reste constante. L’exploration prend néanmoins un caractère forcé ; leur manque de sécurité entrave le véritable intérêt qu’ils peuvent porter pour l’environnement, même s’il sert de distracteur pour les détourner de leur mère (Sroufe & Waters, 1977). Si leur attitude défensive permet de se ménager, elle permettrait également, selon Main (1981), de promouvoir l’attachement en autorisant le juste degré de proximité avec une mère qui ne supporte pas les contacts trop rapprochés.
Décrire les enfants « désorganisés/désorientés ».
Ce sont les enfants qui sont dans l’impossibilité de développer une stratégie d’attachement cohérente et organisée. Ils ont des attitudes contradictoires ou incompréhensibles qui semblent révéler un conflit entre la recherche et l’évitement du contact (par ex. : s’agripper au parent en détournant le regard, pleurer à son départ sans s’en rapprocher) ou un vécu d’appréhension et de peur (par ex. : rester figé, les mains en l’air). Les enfants désorganisés semblent perplexes et impuissants dans les situations de détresse. Leur désorganisation se manifeste tant dans leurs comportements d’attachement que dans leurs comportements d’exploration.
Expliquer inhibition et hyperactivation du système d’attachement.
Une inhibition du système d’attachement consiste donc à refreiner l’expression de ces comportements (attachement évitant), alors que son hyperactivation revient à les accentuer ou les manifester en l’absence de véritable stress (attachement ambivalent/résistant).
Que sont les « stratégies d’attachement masquées » ?
C’est quand l’enfant utilise un comportement (comme se blesser) pour inciter sa mère à s’occuper de lui. Il reproduit des conduites dont il s’est rendu compte qu’elles permettaient de mieux accéder à lui.
Définition de la sensibilité maternelle.
C’est la capacité de répondre de façon rapide, appropriée et cohérente aux signaux émis par l’enfant.
Selon Ainsworth, comment les enfants sécures parviennent à acquérir une confiance en leur propre capacité à contrôler ce qui leur arrivait ?
C’est grâce à la constance et à la qualité (comme l’affection) des réponses maternelles.
D’autres recherches ont montré que que la sécurité d’attachement est liée à une réponse rapide de la mère en cas de détresse), à des stimulations adéquates, à une synchronie interactionnelle optimale , ainsi qu’à une relation chaleureuse, une implication et une réactivité de la mère.
Qu’ont pu observer Main et Stadtman chez les mères d’enfants évitants ?
Une tendance à être rejetantes, très peu spontanées et à manifester de l’aversion pour le contact physique. Certaines rejettent clairement les tentatives de l’enfant d’établir un contact avec elles. L’enfant, déçu chaque fois qu’il tente un rapprochement, apprendrait donc à ne plus en faire la demande et essaierait même de ne plus ressentir de besoins d’attachement.
Attitude des mères d’enfants évitants ? (Ainsworth)
Les mères d’enfants évitants pouvaient avoir une attitude d’intrusion vis-à-vis de leur enfant, ne tenant pas toujours compte de son état émotionnel. Lorsqu’elles jouent avec leur enfant, elles adoptent une attitude contrôlante et lui imposent la manière de jouer. Dans les interactions en face à face, elles ne respectent pas son besoin de détourner quelquefois son regard et l’obligent à les regarder. Pour l’enfant soumis à ce type d’ingérence, au manque d’affection et aux gestes brusques de sa mère (Main, 1977a in Ainsworth et al., 1978), le contact physique avec elle représente quelque chose de déplaisant. Par suite, son envie de s’approcher d’elle est contrecarrée. La seule stratégie dont il dispose pour faire face à l’attitude de sa mère sans la braquer contre lui est l’évitement et l’inhibition de son système d’attachement.
Selon Main et Goldwyn, pourquoi l’enfant détourne son attention de toute information relevant de l’attachement ? (dans le pattern évitant)
Pour résoudre le conflit qui existe entre le désir intense d’être réconforté et la perspective d’être déçu, ou pour pouvoir tolérer l’absence de prise en compte de ses désirs.
Que constituerait l’évitement selon Bowlby ?
L’évitement constituerait une défense permettant à l’enfant de garder le contrôle d’une colère qui est devenue trop intense pour être psychologiquement tolérable et d’éviter la désorganisation comportementale.
L’impossibilité d’exprimer leurs émotions amènerait les enfants évitants à…
… mettre de côté ce qu’ils ressentent et à s’employer à ne plus en tenir compte. Pour ce faire, ils se détourneraient de la relation, même en cas de détresse.
Nous avons tendance à croire que l’apparente indifférence des enfants évitants témoigne de quoi?
Cette apparente indifférence ne témoigne toutefois pas d’un manque d’attachement, ni d’une insensibilité à la séparation : suite à l’expérience, on retrouve chez eux (tout comme chez les enfants ambivalents) un taux de cortisol (hormone libérée en cas de stress) et un rythme cardiaque supérieurs à ceux retrouvés chez les enfants sécures (Spangler & Grossman, 1993).