2- Ouverture, croissance, et internationalisation des économies de 1945 aux années 70 Flashcards
La situation en 1945: contexte pré révolutionnaire
- L’Europe est ruinée
Des dettes de guerres interalliées et des réparations de guerre que l’Allemagne refuse de payer. Institutions détruites et pauvreté généralisée => le rationnement alimentaire durera jusqu’en 1949 en France. - Menace soviétique et communiste (25-35% des votes en France et en Italie)
Charte de l’Atlantique
Les Etats-Unis assument leur rôle de puissance hégémonique
1941 : Charte de l’Atlantique entre Roosevelt et Churchill
Affirmation de principes communs : défense de la démocratie, justice sociale, libre-échange. En 1945, les échanges seront relancés et la politique économique ira dans ce sens.
La politique d’Harry truman
1945 : Harry Truman succède à Roosevelt au pouvoir : il ne commettra aucune erreur commise par les USA en 1918
- Il annule les dettes de guerre interalliées
- Sert de médiateur entre la France et l’Allemagne
- Une crise de surproduction menace les USA si l’économie européenne ne démarre pas. Pour ouvrir des débouchés, il faut faire refluer le protectionnisme, stabiliser les relations monétaires, relancer la demande mondiale (=> la puissance hégémonique doit être coopératrice)
- 1945-1946 : les USA fournissent des liquidités. En 2 ans, $9 millions seront injectés en Europe.
- Met en place le Plan Marshall
Le Plan Marshall
Entre 1947 et 1951 : le Plan Marshall
- $13 millions injectés sous forme de dons
- Aide technique considérable (stage de formations pour inculquer les pratiques américaines aux ingénieurs et managers européens)
- Condition : un début de construction européenne.
En 1948, création de l’OECE pour répartir l’aide entre les pays. Puis UEP en 1950 en raison de problèmes de liquidités. Donc l’intégration européenne est liée au Plan Marshall
Conséquences :
Consensus : le Plan Marshall a eu un rôle incontournable. Mais à nuancer. France, Allemagne, Italie connaissent un « miracle économique » pendant les Trente Glorieuses alors qu’ils ont reçu moins d’aides que la GB qui au contraire est « l’homme malade » des années 50 aux années 70.
=> Les liquidités ont en fait été placée plus judicieusement, notamment en France grâce au Commissariat au Plan
Contexte de signature du GATT
1947 : signature du GATT (General agreement on tariffs and trade) par 23 pays (51 signataires en 1951)
C’est un traité et non une organisation : les tentations isolationnistes et protectionnistes existent toujours. Au moment du GATT et du Plan Marshall, toutes les mesures protectionnistes et liées à l’économie de guerre sont toujours en vigueur.
1948 : Truman signe la Charte de La Havane censée créer une organisation internationale du commerce. Le Congrès refusera de ratifier le traité.
Résultat : jusqu’aux années 90, la gouvernance commerciale mondiale se fait sans organisation. Elle va s’appuyer sur le GATT et sur le mécanisme appelé « rounds de négociations ». Le GATT vise à normaliser progressivement la situation et les échanges et qui permettent la croissance, l’enrichissement de la population et la stabilisation de la croissance.
Les principes fondateurs du GATT
Les principes fondateurs du GATT:
- LE MULTILATERALISME
Il se substitue au bilatéralisme et à l’unilatéralisme au moins jusqu’aux années 90. - LA TRANSPARENCE
Les mesures protectionnistes doivent être visibles afin de pouvoir comparer les tarifs douaniers aisément pour négocier plus facilement.
On veut : des barrières douanières annoncées
On refuse : les prohibitions, les quotas, le crearing…(les normes à partir des années 70) - LA COSOLIDATION
Les Etats s’engagent dans un processus de libéralisation continue : si on baisse les droits de douanes, on ne peut plus les remonter.
Clause dérogatoire en cas de concurrence déloyale : Trump a le droit de remonter ses droits de douane comme il le fait aujourd’hui. - LA CLAUSE NPF (la nation la plus favorisée)
Les pays signataires doivent s’accorder tout avantage commercial qu’ils auraient consenti à un Etat particulier.
=> Permet d’accélérer la libéralisation des échanges et la baisse des tarifs douaniers - LA RECIPROCITE
Tous les pays s’engagent à respecter la clause NPF et tout le monde en bénéficiera. - LA NON DISCRIMINATION
Un Etat qui souhaite passer un accord avec un ensemble d’autres Etats est obligé de concéder le même avantage à tous les Etats ayant les mêmes caractéristiques.
=>Interdiction de créer des blocs sur des critères politiques et donc interdiction des zones protectionnistes.
Sera partiellement appliqué (la France y déroge)
Des exceptions sont prévues : une construction régionale est possible si elle respecte le principe de consolidation => pour favoriser la construction européenne.
Chiffres: droits de douane sur la période de l’internationalisation
1950 : les droits de douane étaient à environ 40% dans les pays du GATT
1970 : 10%
1968 : suppression des droits de douane internes à la CEE
Comparaison USA versus Chine aujourd’hui et USA versus Europe/Japon avant 1991
- On ne trouve pas de cadre de résolution avec la Chine
- La Chine peut prétendre remplacer les USA comme puissance hégémonique
- La Chine n’est pas dépendant des USA face à la menace communiste : elle est son concurrent géopolitique direct
- J/E s’inscrivaient dans le mode de capitalisme et le système monétaire des USA. La Chine promeut un capitalisme et un SMI alternatif.
- Le différend est plus facile à résoudre avec J/E : le différend porte sur les biens manufacturés et les tarifs douaniers. Avec la Chine, il est question de suprématie technologique
- La Chine estime ne pas être représentée à son poids dans le cadre de gouvernance actuel : elle propose un cadre alternatif.
- La trajectoire économique de J/E est moins menaçante : déflation au Japon, difficultés industrielles en Europe.
Les cycles de négociations du GATT
1951 : Cycle de Torquay (8 mois)
La CECA entre en œuvre
1960 : Cycle de Dillon (11 mois)
Succède au traité de Rome. La France veut la création de la PAC alors que les USA exportent massivement vers l’Europe.
1964 : Cycle Kennedy (3 ans)
Baisse d’environ 40% des tarifs sur les biens industriels (compensation pour la PAC). Les pays du tiers-monde se manifestent pour la première fois.
1964 : création de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement)
Président : Raúl Prebisch.
1973 : stagflation, tentation du protectionnisme
1973 : Cycle de Tokyo (6 ans)
Le cycle de Tokyo
1973 : Cycle de Tokyo (6 ans)
Important. Dès 1971, les USA mettent en place une taxe supplémentaire temporaire. La CEE s’est fermée aux importations US et est devenue une puissance agricole. Le cycle va canaliser les tentations protectionnistes et d’éviter le retour aux guerres commerciales et des monnaies.
On parvient à :
- Eviter une spirale de guerre commerciale
- A se mettre d’accord sur une réduction supplémentaire des droits de douane sur les biens manufacturés
A partir de 1980 : 8-10% de droits de douane (environ 30% pour les PED avec leur statut dérogatoire). Mais parallèlement, une guerre normative se déclenche, ce qui devient un nouveau thème de négociations.
- A adopter un code de bonne conduite
Code de bonne conduite de l’OCDE
1978 : réunion de l’OCDE qui adopte également un code de bonne conduite. Interdiction de consentir des prêts à tarifs privilégiés pour favoriser les exportations de biens manufacturés dans un pays étranger. C’était un outil massivement utilisé, notamment par la France, vers les PED pour en faire des marchés relais après 1973. Ce code va être respecté mais pas par la Chine qui ne l’a jamais signé.
Affirmation des PED et accords AMF
Les PED essayent de se faire entendre en réclamant un NOEI (nouvel ordre économique mondial).
1974 : en réponse, les pays européens, le Japon et les USA mettent en place les accords AMF (multifibres) : prise en compte de la concurrence des NPIA sur certains secteurs comme le textile (encore beaucoup d’emplois dans les pays industrialisés). Ce sont des accords d’autolimitation : les NPIA doivent réduire leur exportations sinon hausse des droits de douane envers eux. Ont permis d’amortir le choc de l’émergence des NPIA mais pas d’empêcher la disparition du secteur textile. Fin de ces accords dans les années 2000.
Chiffres taux d’ouverture sur la période
- Règle jusqu’en 2010 : le taux de croissance du commerce mondial est > à celui du PIB. Signifie une hausse du taux d’ouverture. Argument pour lier cette période à la mondialisation actuelle
- USA : le taux d’ouverture est > à 5% en 1960 => > à 10% en 1980
- France : 13% en 1960 => 22% en 1980 => 30% aujourd’hui
La composition du commerce sur la période
Les biens manufacturés explosent là où les biens agricoles et miniers progressent moins rapidement. La part des biens manufacturés devient donc majoritaire. Mais ce sont toujours des biens finis, pas encore de DIPP à l’époque.
Une modification des flux commerciaux: l’émergence de la Triade
L’émergence de la Triade
- 1960 : l’Europe occidentale redevient la 1ère zone commerciale mondiale. Les flux transatlantiques restent fondamentaux. (Les flux trans pacifiques les dépassent dans les années 80)
- Le Japon émerge et devient une puissance industrielle et commerciale de rang mondial. Dépasse la France, l’Allemagne et la GB.
- Les USA restent la clé de voute technologique, commerciale et financière mondiale même s’ils connaissent un déficit commercial global en 1991. Ils sont à l’origine de l’évolution qui porte en germes la mondialisation contemporaine : la DIT et la DIPP