Théories Flashcards
Quels sont les éléments retenus par Fréchette et Leblanc (1987) pour définir la délinquance juvénile? (En réponse aux lacunes des définitions précédentes)
Conduite juvénile
o Commise par un mineur aux yeux de la loi
Conduite dérogatoire
o Va à l’encontre des prescriptions normatives écrites (normes sociales)
Conduite incriminable
o Dont caractère illégal a été ou pourrait être validé par une arrestation et qui est passible d’une décision judiciaire
Conduite sélectionnée
o n’englobe qu’un nombre limité d’actes dont le calibrage en matière de dangerosité sociale est acquis et très stable (définit par le code criminel)
Quels sont les résultats/constats de Leblanc (2010) quant aux explications de la délinquance juvénile?
Résultats : Délinquance = Sous-catégorie minoritaire de la déviance !
- Manifestation d’une problématique plus large, la déviance (délinquance est un résultat du syndrome général de la déviance)
- 2 catégories de comportements déviants divisées en 4 sous-catégories, PAS mutuellement exclusive.
Constat : explications de la délinquance juvénile sont généralement explications de la déviance (tous les ados vont être déviant)
Selon Day et Wanklin (2012), quels sont les trois éléments clés d’un facteur de risque?
3 éléments clés d’un facteur de risque :
1) Le facteur de risque précède le résultat dans le temps
2) La présence d’un facteur de risque expose une personne à un risque plus élevé de mauvaise adaptation par rapport à une personne choisie au hasard dans la pop. générale
3) La relation entre un facteur de risque et un résultat est considérée comme probabiliste (rien d’automatique)
Quelles sont les particularités dans les facteurs de risques chez les hommes vs chez les femmes?
→Particulièrement importants pour les hommes: agressivité précoce et fréquentation de personnes antisociales
→Particulièrement importants pour les femmes: mauvais traitements pendant l’enfance, consommation de drogues et d’alcool, conflits parentaux, liens d’attachement avec l’école (davantage traitée dans la protection de la jeunesse)
→Facteurs propres aux femmes: (difficile de savoir s’il y a vraiment une prévalence ou si c’est en lien avec les principes d’avant, raisons sociales)
Santé mentale: effet du système patriarcal, difficile d’imaginer une fille délinquante, un peu comme le diagnostic d’hystérie
Relations intimes: amenées à fréquenter des pairs déviants/conflits avec les relations intimes
Expliquez ce à quoi réfère la théorie du choix rationnel (postulats 3, vision de l’humain/du délinquant, pratiques qui en découlent, critiques 3…).
PERSPECTIVE INDIVIDUELLE
A. La théorie du choix rationnel (comportements issus d’un calcul coûts/bénéfices)
• Paradigme dominant en économie avant d’être réutilisé dans plusieurs disciplines
• Filiation avec l’utilitarisme et l’école classique
Repose sur 3 postulats de base :
• L’être humain est individualiste
• Les individus cherchent constamment à maximiser leurs bénéfices
• L’être humain est fondamentalement égoïste (assurer sa survie)
Les humains sont des acteurs rationnels, qui choisissent leurs comportements selon une analyse coûts-bénéfices
• Décision influencée par caractéristiques du délit ET de l’individu
• Exemples de caractéristiques dans le calcul :
- Risques perçus
- Capacités requises pour commettre le crime
- Profit/bénéfices à gagner
- Temps de préparation, etc.
Théorie qui implique l’adoption de pratiques de prévention et de dissuasion :
• Prévention situationnelle par réduction des opportunités criminelles (faire en sorte que les risques soient toujours perçu comme plus élevé)
« La délinquance : une vie choisie » de Maurice Cusson (2005)
○ « …l’explication des infractions devrait être cherchée, non dans des traits de personnalité, mais dans les résultats visés puis obtenus par ces actions. Si un garçon cambriole une résidence, c’est qu’il croit y trouver des objets qu’il vendra avec profit, et s’il recommence, c’est qu’un premier succès lui a appris que ses espoirs étaient fondés. » Cusson (2006)
Pour Cusson, le délinquant est animé par l’hédonisme, il place la « vie festive » au centre de son
existence
○ DONC… la délinquance (ici juvénile) nécessite une réponse rapide, ferme et DISSUASIVE !
Quelques critiques de la théorie du choix rationnel…
○ Prévention situationnelle = déplacement de la criminalité
○ Absence de prise en compte des déterminismes sociaux (Poupart, 2002)
○ Théorie réductrice qui décontextualise les pratiques (Poupart, 2002)
(mesure restrictive qui vont être mise en place pour des personnes qui n’ont pas commis de crime pour prévenir, beaucoup de personnes vulnérables)
Expliquez ce à quoi réfèrent la théorie de l’étiquetage et la théorie générale des tensions (concepts, postulats, catégories/conditions importantes…).
PERSPECTIVE SOCIALE
A. Théorie de l’étiquetage
Délinquance/déviance comme symptôme de troubles/problèmes qui dépassent individu
Tannenbaum (1938) ; Lemert (1951) ; Becker (1963)
• Passe de l’étude des actions déviantes à celle de la réaction à ces actions et à aux impacts de cette réaction sur la trajectoire subséquente de la personne identifiée comme déviante
• Perspective interactionniste de la déviance (interaction de facteurs sociaux et structurels qui amène à la déviance)
• Concepts centraux : étiquettes, entrepreneurs moraux, processus d’étiquetage, déviants
Postulat principal :
« la déviance serait en fait un construit social découlant des règles formelles et informelles que
les sociétés créent elles-mêmes pour maintenir l’ordre et établir les normes à respecter »
Implications de ce postulat :
• PAS acte de déviance réel qui fait d’un individu une personne déviante (il n’y aurait pas de différences entre criminel/non-criminel, la différence se trouve dans la réaction sociale)
• Statut de personne déviante = conséquence de l’application des règles sociales et des sanctions qui y sont associées
• Processus d’étiquetage n’est pas infaillible
B. Théorie générale de la tension (Agnew, 1992 ; 2007)
→Plusieurs « théories de la tension » existantes (Agnew, Merton, Cohen, etc.) qui ont eu un impact majeur sur les politiques publiques (Ex. War on poverty, USA, 1964)
→Postulat de base = Les individus peuvent ressentir des tensions face à différents événements /conditions de vie et s’en défaire par des moyens d’adaptation illégaux/délinquants
→2 grandes catégories de sources de tension :
○ L’incapacité des individus à atteindre leurs buts (argent, statut social, autonomie vs adultes, etc.) par les canaux légaux (emploi, éducation, etc.) (pas accès aux opportunités)
- Génère une frustration/tension qui mène à la criminalité
- Tension qui est structurellement produite
○ Perte de stimuli positif/présentation de stimuli négatif
- Événements ou conditions souffrants génèrent des émotions négatives qui peuvent mener à des stratégies d’adaptation délinquantes, et encore plus quand l’individu n’a pas les ressources ou les capacités pour s’adapter avec des stratégies légales
→Ce ne sont pas TOUTES les situations sources de tension qui mène directement à la délinquance ou qui la favorise…
→4 conditions sont plus propices à une réponse délinquante quand ces tensions surviennent :
1) Tensions perçues comme étant injustes (impression qu’elles se produisent en dépit des efforts ou des attentes légitimes)
2) Tensions qui sont de forte magnitude/très importantes (PAS seulement des frustrations passagères)
3) Tensions associées à un faible niveau de contrôle social (surviennent dans un environnement où les contrôles (formels/informels, publics/familiaux) sont faibles).
4) Tensions qui peuvent être diminuées/« soulagées » par un comportement délinquant (OU créent des incitatifs à les régler par un moyen délinquant).
Quels sont les trois moments clés de la théorie de l’étiquetage dans la construction sociale de la déviance?
→La déviance primaire (point de départ, l’action ou le comportement répertorié par la société est identifié comme déviant)
Le pré-étiquetage
- La plupart de jeunes testent les limites de ce qui est permis – seuls certains se font prendre dans le filet social/pénal
→La prise en charge (phénomène d’association, avoir tous un peu la même histoire, l’intervention n’identifie pas de différences par rapport au degré de responsabilité)
Association et surveillance
- À l’intérieur des murs, l’intervention n’établit pas de différence selon le degré de responsabilité des jeunes dans leur placement
→La déviance secondaire (acte en réaction au processus d’étiquetage, «tant qu’à être bon à rien, je vais le faire», se définit eux-mêmes par rapport à l’étiquette)
Intériorisation
- Certains jeunes en arrivent à accepter l’étiquette, se définir eux-mêmes comme étant déviants et agir comme tels (prophétie qui se réalise)
Expliquez ce à quoi réfèrent la théorie générale du crime et la théorie de la coercition différentielle (concepts importants, postulats, origine de la délinquance, critiques…).
PERSPECTIVE DÉVELOPPEMENTALE/INTÉGRATIVE
• Intégration théorique qui voit la délinquance comme un enchaînement d’une série de facteurs
• Délinquance prend racine dans l’enfance et l’adolescence
A. Théorie générale du crime (Hirschi et al.)
• Hypothèse de base = Le crime rapporte une gratification immédiate et facilement obtenue
• Pourquoi une théorie dite « générale » ?
- Conduites déviantes seraient analogues aux conduites délinquantes (les 2 rapportent une gratification immédiate et facile)
- Les individus délinquants auraient aussi tendance à s’impliquer dans des actes déviants/des activités qui rapportent une gratification immédiate
Pourquoi certains individus ont cette propension aux crimes/à la déviance ?
• Concept du faible contrôle de soi (limitation des opportunités dans la vie)
- Caractérisé par impulsivité, manque de sensibilité, manque de prévoyance /organisation, plus physique qu’intellectuel, etc.
- Faible contrôle de soi = probabilités qu’un individu soit incapable de résister à la gratification offerte par les opportunités criminelles au quotidien
- Origine dans l’enfance, quand parents n’exercent pas ou peu de contrôle direct
Quelques critiques…
• Ignore les processus sociaux qui arrivent après l’enfance/adolescence
• Raisonnement tautologique
B. Théorie de la coercition différentielle (Mark Colvin, 2000) :
• Intègre contrôle social, apprentissage social, tension générale, contrôle balancé et
théorie générale du crime – dans perspective marxiste
• CONTRÔLE comme concept central, divisé en deux dimensions :
o Coercition (directe ou indirecte) - contrôle de l’individu
o Ex. coercition directe – contrôle exercé par les parents
o Ex. coercition indirecte – Conditions socioéconomiques
o Cohérence/stabilité de la coercition (sur un continuum d’hautement erratique à
extrêmement cohérent/stable)
• 4 types de structures de contrôle :
o Environnement cohérent/stable et coercitif
o Environnement erratique et coercitif
o Environnement cohérent/stable et non-coercitif
o Environnement erratique et non-coercitif
● Environnement cohérent/stable et non-coercitif :
○ Contrôle appliqué de manière juste, accompagné d’explications, et sans moyens instrumentaux pour obtenir l’obéissance
○ Limite colère et augmente contrôle social et de soi, le sentiment d’efficacité personnelle…
○ PEU de potentiel délinquant
● Environnement erratique et non-coercitif
○ Contrôle très permissif, négligent et faible, avec PARFOIS moyens instrumentaux pour
obtenir l’obéissance et indifférence entre source de contrôle et objet du contrôle
○ Génère faible contrôle social et de soi, sentiment de contrôle sur son environnement et bon
sentiment d’efficacité personnelle
○ Plus susceptible de s’engager dans forme de délinquance axée sur le plaisir (sex, drug and
rock n’roll !)
• Environnement cohérent/stable et coercitif
o Contrôle régulier et très stable, mais appliqué de manière TRÈS coercitive, dans relation hautement punitive
o Aucun ou peu de support émotionnel
o Engendre grand déficit dans balance de contrôle, faible sentiment d’efficacité personnelle
o PEU de potentiel délinquant
Peur des conséquences, très grand contrôle de soi, inhibition de la créativité et du sens de l’initiative
Plus susceptible de mener à des troubles de santé mentale
• Environnement erratique et coercitif :
o Contrôle sous forme de punitions irrégulières et incohérente (punition sévère pour comportement peu grave, aucune punition pour comportement très grave ou punition pour aucune raison)
o Engendre colère externalisée, faible sentiment d’efficacité personnelle, faible contrôle social et de soi, déficit dans la balance de contrôle, apprentissage de comportements coercitifs
o PLUS susceptible de s’engager dans délinquance chronique et violente, intimidation, hostilité, etc.
Quelles sont les tendances, en matière de protection de la jeunesse, quant à la provenance des signalements traités et quant aux signalements retenus par problématiques?
Provenance des signalements:
- Milieu scolaire: 20,6%
- Milieu policier: 21,2%
- Communauté: 9,1%
- Milieu familial: 15%
- Employés des différents organismes: 34,1%
Premiers milieux à être coupés durant la pandémie, donc diminue les possibilité des intervenants de constater les situations de compromission = chute
Fermeture des milieux dont les signalements proviennent majoritairement
Démontre comment le contexte social peut avoir un impact sur le système de la protection de la jeunesse
Signalements retenus par problématiques et selon l’âge
2019-2020 2023-2024
0-5 ans Négligence ou risque sérieux de négligence Négligence ou risque sérieux de négligence
6-12 ans Abus physique Mauvais traitement psychologique et négligence
13-15 ans Trouble de comportement sérieux
16-17 ans Trouble de comportement sérieux. Trouble de comportement sérieux
+ on augmente en âge, + de trouble de comportement sérieux
Nouveau motif depuis 2023 : exposition à la violence conjugale (vient donc changer les tendances car pas abus physique mais exposition à violence conjugale) se transpose dans mauvais traitement psychologique
Que peut-on comprendre des graphiques représentant le nombre de causes entendues par les tribunaux pour mineurs au Canada et au Québec de 1994 à 2018?
Nombre de causes au Canada et au Québec - 1994-2018
- Cause: un adolescent qui passe devant les tribunaux dans une période de X ou Y et il peut comprendre une ou plusieurs accusations
- Chute drastique du nombre de causes au Canada entre 1994 et 2021
- Effet manifeste de la LSJPA dans le pays en général
- Importance de la déjudiciarisation qui s’observe dans les statistiques reliées aux tribunaux
Nombres de causes au Québec - 1994-2020
Tendance à la baisse
- Effet de la LSJPA beaucoup moins marqué au Québec (on avait déjà un programme de mesures de rechange, on utilisait déjà la déjudiciarisation)
- Baisse légère pour 2 ans, mais remontée ensuite jusqu’en 2013 (probablement à cause de la LSRC) - Chute drastique entre 2014 et 2016, se poursuit entre 2017 et aujourd’hui
Que peut-on comprendre du graphique présentant le taux d’infractions (par 10 000 hab. de 12-17 ans) contre les personnes et contre les biens au Québec? Qu’est-ce qui explique ce constat?
- Renversement des tendances pour les crimes violents et les crimes contre les biens
- Réellement plus de crimes violents commis par des mineurs au Québec?
- Probablement plus effet de la LSJPA! (Plus punitive et sévère que la LJC et limitait la déjudiciarisation pour les crimes violents)
- Crimes avec violence font beaucoup moins l’objet de mesures extrajudiciaires
- Tendance encore plus forte après 2012 et LSRC (rehaussement de la sévérité vs crimes avec violence)
**Crimes contre les biens sont moins répertoriés car font + objet de mesures extrajudiciaires
Que peut-on comprendre du graphique concernant les délits commis par des adolescentes?
- Chiffres assez stables dans le temps
- Hausse légère jusqu’en 2013, puis tendance légère à la baisse ensuite
- PLUS de crimes contre la personne chez les filles (contraire de ce qu’on voit chez les garçons) - presque toujours été
- Cohérent avec les facteurs de risque spécifique des relations intimes
- Délinquance plus liées aux relations interpersonnelles
Qu’est-ce qui différencient les jeunes double-lois (suivis en vertu de la LPJ et LSJPA) des autres jeunes?
- Sont plus jeunes lorsqu’ils commettent leur premier délit officiel;
- Ont commis un premier délit qui est plus souvent une infraction contre la personne;
- Reconnaissent leur responsabilité ou sont déclarés coupables d’un plus grand nombre de délits;
- Sont plus nombreux à avoir commis au moins un manquement à une condition ou ordonnance;
- Ont une durée d’activité délinquante moyenne 3x plus longue
- Une fréquence d’activité délinquante plus élevée.
RAPPEL DE LA THÉORIE DE MOFFIT ! (les jeunes double-lois ont plus de chances d’être le noyau, délinquance ancrée qui se poursuit à l’âge adulte)
Quels sont les résultats/conclusions de l’étude de Lafortune et ses collègues (2015) sur les jeunes ayant reçus des services en vertu de la LSJPA de 2005 à 2010?
Sur 43 096 jeunes qui ont reconnu leur responsabilité/ont été déclarés coupables :
- Quatre sur cinq (81,3%) sont des garçons
- Proportion de filles a augmenté de manière constante, mais légère, au fil des ans (4% sur 6 ans)
- Indice de gravité des PREMIERS délits tend à diminuer au fil des ans (le plus souvent des crimes mineurs contre la propriété)
- Âge au premier délit en légère augmentation au fil des ans (environ 15 ans)
- En moyenne 4,6 délits commis pendant période d’observation chez les garçons (récidive ou plusieurs infractions en même temps)
Sur 180 391 infractions recensées dans les cas de culpabilité/responsabilité…
- 40% contre la propriété (N=72 343)
- 23% contre la personne (N=41 168)
- 20% pour un manquement à une ordonnance/condition (N=35 326)
- 11% infractions relatives aux drogues (N=20 519)
**On ne retrouve pas le renversement
Quelles sont les différentes sources d’information? Quels sont les avantages et limites de chacune d’entre-elles?
a. Les statistiques officielles
- Rapportent en détail ce qui est rapporté et connu par la police, les tribunaux, les services correctionnels, etc.
- Statistiques sont produites par les institutions d’administration de la justice
b. Les données non-officielles
- Rapportent des données sur la délinquance auto-rapportée et sur les expériences de victimisation dans la population
- Permet de remplir les vides laissés par les statistiques officielles dans la mesure du possible
c. Les médias
- Source principale d’informations et de nouvelles sur la criminalité et la protection de la jeunesse pour le public
- Présentent le plus souvent les extrêmes les plus violents et engagent la dimension émotive
Limites des statistiques officielles
5 facteurs qui affectent les statistiques officielles
- Le taux de dénonciation à la police
- Les pratiques policières (varie d’une ville à l’autre)
- La définition de ce qui est un crime (varie d’une société/époque à l’autre)
- La manière dont sont rapportés les crimes dans les médias
- Les tendances réelles de la criminalité
Méthodes alternatives de mesure de la criminalité (données non-officielles) :
- Sondages de délinquance auto rapportée et Sondages de victimisation
Mise en lumière de la présence de certains biais dans statistiques officielles (ex. biais raciaux dans pratiques policières)
Permet de combler une partie (bien que surement minime) du chiffre noir
Présentent tout de même des limites importantes (ex. désirabilité sociale)
- Importance du CROISEMENT des sources
Quels sont les résultats/conclusions de l’étude de Sprott (1996) en lien avec la distorsion créée par les médias?
→Comparaison entre une base de données officielles (Tribunal jeunesse et Bala and Lilles Reports), des articles de journaux (Globe and mails, Toronto sun et Toronto star) et un questionnaire sur la perception du public sur la délinquance juvénile.
→Dans les statistiques officielles :
- 22% était des crimes violents
- 50% était des crimes contre les biens
- 18% était des infractions au code criminal
→Dans les médias :
- 94% était des crimes VIOLENTS (meurtre dans les medias = 70,4% VS 0,02% dans stats des tribunaux jeunesses)
- 5,3% était des crimes contre les biens
Distorsion aussi présente dans le contenu des articles :
- « Focus » sur les conséquences du crime dans les médias VS raisons des décisions judiciaires (sentences) dans les rapports officiels
- Médias insistent beaucoup plus sur dimensions émotionnelles du processus judiciaire
- Ne permet PAS de comprendre les raisons derrières les sentences
DONC… importance de mesure les effets sur la perception du public
Perception du public vs délinquance juvénile :
→Les individus qui trouvaient que les peines étaient trop indulgentes…
- Référaient surtout spécifiquement aux délinquants chroniques
- Étaient plus susceptibles de surestimer les taux de crimes violents
- Étaient plus susceptibles de dire que la criminalité violente était en augmentation
Quels sont les différentes catégories de facteurs de risque (et identifier au moins un facteur par catégorie) ?
1) Individuels: Impulsivité
2) Familiaux: Conflit entre les parents
3) Environnementaux: mauvais résultats scolaires (école) et quartier défavorisé (quartier)
4) Liés aux pairs: Appartenance à un gang
Qu’est-ce qu’un facteur de risque, et comment est-ce que ça fonctionne/peut être expliqué ?
Définition: Les facteurs de risque sont des facteurs préalables qui augmentent le risque de comportement délinquant et sa fréquence, sa persistance ou sa durée
Fonctionnement: Les facteurs de risque agissent souvent en cascade — un risque en entraîne un autre. Par exemple, un environnement familial violent peut mener à des problèmes de comportement à l’école, puis à la fréquentation de pairs délinquants. Ces enchaînements augmentent cumulativement la probabilité d’un comportement délinquant. De plus, certains effets sont modérés (pas tous les enfants exposés présentent les mêmes résultats), et d’autres médiés par des variables intermédiaires.
Quelles sont les grandes tendances en matière de délinquance juvénile féminine ?
- Hausse apparente des arrestations : Depuis les années 1990, on observe une augmentation des arrestations de filles, notamment pour des infractions violentes. Cependant, cette hausse serait en partie attribuable à une plus grande judiciarisation des comportements agressifs (ex. : bagarres à l’école ou à la maison) plutôt qu’à une vraie augmentation de violence.
- Types d’infractions : Les filles commettent surtout des délits mineurs ou relationnels (vols à l’étalage, fugues, conflits familiaux), souvent dans un contexte de victimisation ou de réaction à un environnement difficile.
- Souvent en réaction à des traumatismes : Leur délinquance est souvent liée à des abus, de la négligence ou des problèmes familiaux.
Pourquoi dit-on que l’intervention auprès des adolescentes délinquantes est plus difficile?
- Multiples formes de victimisation : Les filles délinquantes ont souvent un vécu marqué par des abus physiques, sexuels ou émotionnels, ce qui rend leur prise en charge plus complexe.
- Problèmes de santé mentale : Elles présentent souvent des troubles d’anxiété, de dépression ou des troubles de l’attachement.
- Méfiance envers les adultes : Leur passé de trahison ou d’abandon rend la relation thérapeutique plus difficile à établir.
- Besoin de services spécialisés : Les approches « standard » (souvent conçues pour les garçons) sont peu adaptées aux réalités féminines, ce qui complique l’intervention.
Pourquoi peut-on dire que la tendance à vouloir protéger les jeunes filles délinquantes persiste encore aujourd’hui ?
- Héritage du modèle de la « fille à sauver » : Historiquement, on a perçu la fille délinquante comme une jeune personne vulnérable à protéger plutôt qu’à punir, surtout si elle s’éloignait des normes de féminité.
- Justice paternaliste : Le système tend encore à intervenir de façon plus moralisatrice ou disciplinaire avec les filles (ex. : les punir pour des fugues ou des comportements sexuels).
- Accent mis sur leur sexualité et leur moralité : On voit encore chez certaines intervenantes et institutions une volonté de « remettre les filles dans le droit chemin » en corrigeant leur comportement perçu comme déviant du rôle féminin traditionnel.