Schzophrénie Flashcards
terme Schzophrénie
Terme très familier mais mal compris : représentation mentale de la “folie”, stéréotypes
Dans sa définition classique (selon DSM), la schizophrénie touche environ 1% de la population des deux sexes confondus. S’installe généralement à l’adolescence.
Symptômes de la schizophrénie d’après le DSM
- Hallucinations
- Idées délirantes (de persécution, de grandeur, avec des aspects mystiques ou religieux)
- Phénomènes de passivité et d’interférence avec la pensée (idée que la personne n’a pas le contrôle sur ses pensées, idées que qqn interfère, manipule ses pensées)
- repli sur soi
- perte d’initiative ou de motivation (apathie)
- appauvrissement affectif (émoussement des affects)
- expression anormale des émotions (ex rire à un enterrrement)
- mouvement anormaux
- langage désorganisé (changements de thème, méli-mélo de mots, néologismes)
- Troubles cognitifs (dont troubles de la mémoire épisodique)
–> hétérogénéité des symptômes qui sont sensés conduire au diagnostic d’une maladie unique, la schizophrénie
On peut organiser les symptômes de la schizophrénie selon 3 facteurs :
- Symptômes positifs : distorsions de la réalité (hallucinations, idées délirantes)
- Symptômes négatifs : repli sur soi, apathie, émoussement des affects
- Désorganisation de la pensée, du langage et du comportement
Approche kraepelinienne de la “folie”, deux postulats
- la folie peut être scindée en plusieurs types de maladies (ex schizophrénie, dépression maniaque)
- focalisation sur les aspects biologiques (néglige les aspects psychologiques) : ces maladies peuvent être identifiées en étudiant les symptômes, les anomalies du cerveau ou leur étiologie (ex leur composante héréditaire)
–> la psychiatrie considère les maladies mentales de la même manière que les maladies physiques
Emil Kraepelin n’utilisait pas le terme “schizophrénie”
Il parlait de “démence précoce” dont les symptômes seraient :
- absence d’émotions ou émotions inadéquates
- comportements stéréotypés ou postures anormales
- hallucinations
- croyances irrationnelles
- détérioration des fonctions intellectuelles
Evolution de la position de Kraepelin à la dernière partie de sa vie, au sujet de la “démence précoce”
- Les symptômes de la “folie” dépendent aussi de la nature individuelle (psychologique des personnes
- Intérêt pour la psychiatrie comparative (interculturelle) : explorer les symptômes d’une maladie dans différentes populations (donc idée que les maladies peuvent différer au niveau des symptômes d’une culture à l’autre, ce qui est problématique quand on veut considérer l’aspect biologique)
Eugen Bleuler
- prise en compte des perturbations biologiques mais impressionné par l’ampleur des variations interindividuelles : intérêt pour la psychologie des personnes (idée que l’on ne peut pas comprendre la schizophrénie à partir du biologique, mais qu’il faut prendre en compte l’aspect psychologique –> remise en question des postulats de Kraepelin)
- pas de démarcation claire entre schizophrénie et dépression maniaque
- mise en question de la distinction entre différents types de maladie mentale
- existence d’une forme de schizophrénie (la plus fréquente) et pour laquelle les personnes ne sont pas traitées (irritabilité, bizarreries du comportement, retrait social, etc.)
- -> des individus qui ont ces symptômes et qui ne sont pas traités, ils ont une vie normale mais sont perçus comme bizarres, étranges. Schizotypie
- pas de frontière nette entre mortalité et maladie –> plutôt un continuum
L’approche Bleuler : pas de distinction entre normal et pathologique, prise en compte des aspects psychologiques contrairement à Kraepelin qui cherchait les marqueurs biologiques, la distinction des maladies
Manifeste néo-kraepelinien
Années 70, USA (même contexte Alzheimer)
- problèmes de fidélité des diagnostics (–> souci d’avoir des critères diagnostiques plus fiables)
- la question de l’homosexualité (considérée comme une maladie mentale, retirée des manuels de psychiatrie dans les années 80, exemple du questionnement entre normal et pathologique)
- questions économiques (réguler les remboursements de soins par les assurances; spécifier les troubles visés par de nouveaux médicaments, nécessité de critères précis de maladie)
- désenchantement vis-à-vis de la psychanalyse (ttt non efficace, affaiblit les liens entre psychiatrie et médecine)
Klerman (1978)
psychiatre qui a écrit le manifeste néo-kraepelinien
- la psychiatrie est une branche de la médecine
- la psychiatrie doit utiliser des méthodes scientifiques modernes et fondées sur les connaissances scientifiques
- la psychiatrie traites des personnes qui sont malades et qui requièrent un traitement
- il existe une frontière entre le normal et le pathologique
- les psychiatres doivent mettre un accent particulier sur les aspects biologiques de la maladie mentale
- il doit y avoir un intérêt explicite et intentionnel pour le diagnostic et la classification
- les critères de diagnostic doivent être codifiés et validés
–> base du DSM, dans les versions 3, 4 et 5
Le manifeste néo-kraepelinien et la classification des troubles mentaux
Les critères de Feighner
- différents types de maladies
- pour chaque maladie, une liste de symptômes
- des règles qui spécifient combien de symptômes sont requis pour effectuer un diagnostic
- modèle pour le DSM-III, III-R, IV, IV-TR, 5
Problèmes
- absence de consensus entre les différents systèmes de classification
- Existence d’une série de données qui mettent en cause le fait qu’il y ait différentes maladies distincts
- frontière normal/pathologique pas claire
- hétérogénéité au sein d’une catégorie diagnostique
- caractère plurifactoriel des symptômes
- signification des anomalies biologiques dans la schizophrénie
- Problèmes liés au DSM-5 (aggrave la situation)
Absence de consensus entre les différents systèmes de classification
Beaucoup de variations du nombre de diagnostics selon le système de classification
–> bizarre pour des maladies avec “cause biologique”
Différentes maladies mentales?
> Epidemiological Catchment Area Study (18500 personnes)
- co-morbidité importante (co-occurence de différents types d’états psychopathologiques)
- association très forte entre schizophrénie, dépression et état maniaque : ces diagnostics ne décrivent pas des troubles distincts
> Widiger & Samuel
- Concurrent diagnostic comorbidity is the norm rather than the exception, with the rate dramatically increasing if one consider lifetime comorbidity. C’est à dire comorbidité séquentielle au lieu de en même temps
Or il n’y a pas de sens à la coexistence de 3 ou 4 maladies distinctes, il faudrait plutôt se poser la question de pourquoi? quels sont les facteurs psychologiques, sociaux, environnementaux qui conduisent à cela?
> Kendell & Gourlay
- Etude des symptômes de 300 patients :
- scores négatifs pour la schizophrénie (hallucinations et idées délirantes)
- scores positifs pour symptômes maniaco-dépressifs (sociabilité anormale, flux de parole, comportement dépressif)
- Addition des scores pour les symptômes de chaque patient : la plupart des patients ont un score proche de 0 (donc ça s’annule)
- Il existe un continuum entre schizophrénie et symptômes manioc-dépressifs plutôt que deux maladies séparées
> Crow
- un risque accru d’avoir un trouble manioc-dépressif chez des parents de patients schizophrènes
- un risque accru d’avoir une schizophrénie chez des parents de patients avec trouble maniaco-dépressifs
Frontière normal/pathologique
> Méta-analyse de Haslam, Holland et Kuppens (2012) :
177 articles, 553.337 participants. Ils se sont demandés si les individus avec diagnostic psychopathologique sont vraiment en dehors de la distribution normale ? ou sont-ils sur le continuum de la population normale ?
- La plupart des difficultés psychologiques se situent au sein d’un continuum, incluant des expériences normales (troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles alimentaires, troubles externalisés, troubles de la personnalité
- nature catégorielle (taxon) possible pour certains troubles (autisme?)
Valable pour différents troubles comme les hallucinations, les voix, ou la schizophrénie-schizotypie, question de degré
Hétérogénéité au sein d’une catégorie diagnostique
Par exemple les TOCS : quand on regarde le DSM, on a l’impression qu’au niveau des tocs, les symptômes de lavage et vérification sont les mêmes. Or, il apparaît de plus en plus que ce sont des mécanismes différents.
> Hétérogénéité de la schizophrénie :
- hétérogénéité des symptômes
- hétérogénéité des buts, motivation, estime de soi, sentiment d’auto-efficacité et de contrôle, capacités de “coping” et de régulation émotionnelle
- hétérogénéité des contextes familiaux, éducatifs, sociaux et environnementaux
–> l’entité “schizophrénie” n’est pas homogène –> croire qu’on peut administrer un traitement unique à toues les personnes avec diagnostic “schizo” est faux! Nécessité d’un traitement sur-mesure