Schzophrénie Flashcards

1
Q

terme Schzophrénie

A

Terme très familier mais mal compris : représentation mentale de la “folie”, stéréotypes
Dans sa définition classique (selon DSM), la schizophrénie touche environ 1% de la population des deux sexes confondus. S’installe généralement à l’adolescence.

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2
Q

Symptômes de la schizophrénie d’après le DSM

A
  • Hallucinations
  • Idées délirantes (de persécution, de grandeur, avec des aspects mystiques ou religieux)
  • Phénomènes de passivité et d’interférence avec la pensée (idée que la personne n’a pas le contrôle sur ses pensées, idées que qqn interfère, manipule ses pensées)
  • repli sur soi
  • perte d’initiative ou de motivation (apathie)
  • appauvrissement affectif (émoussement des affects)
  • expression anormale des émotions (ex rire à un enterrrement)
  • mouvement anormaux
  • langage désorganisé (changements de thème, méli-mélo de mots, néologismes)
  • Troubles cognitifs (dont troubles de la mémoire épisodique)

–> hétérogénéité des symptômes qui sont sensés conduire au diagnostic d’une maladie unique, la schizophrénie

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3
Q

On peut organiser les symptômes de la schizophrénie selon 3 facteurs :

A
  • Symptômes positifs : distorsions de la réalité (hallucinations, idées délirantes)
  • Symptômes négatifs : repli sur soi, apathie, émoussement des affects
  • Désorganisation de la pensée, du langage et du comportement
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4
Q

Approche kraepelinienne de la “folie”, deux postulats

A
  • la folie peut être scindée en plusieurs types de maladies (ex schizophrénie, dépression maniaque)
  • focalisation sur les aspects biologiques (néglige les aspects psychologiques) : ces maladies peuvent être identifiées en étudiant les symptômes, les anomalies du cerveau ou leur étiologie (ex leur composante héréditaire)

–> la psychiatrie considère les maladies mentales de la même manière que les maladies physiques

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5
Q

Emil Kraepelin n’utilisait pas le terme “schizophrénie”

A

Il parlait de “démence précoce” dont les symptômes seraient :

  • absence d’émotions ou émotions inadéquates
  • comportements stéréotypés ou postures anormales
  • hallucinations
  • croyances irrationnelles
  • détérioration des fonctions intellectuelles
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6
Q

Evolution de la position de Kraepelin à la dernière partie de sa vie, au sujet de la “démence précoce”

A
  • Les symptômes de la “folie” dépendent aussi de la nature individuelle (psychologique des personnes
  • Intérêt pour la psychiatrie comparative (interculturelle) : explorer les symptômes d’une maladie dans différentes populations (donc idée que les maladies peuvent différer au niveau des symptômes d’une culture à l’autre, ce qui est problématique quand on veut considérer l’aspect biologique)
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7
Q

Eugen Bleuler

A
  • prise en compte des perturbations biologiques mais impressionné par l’ampleur des variations interindividuelles : intérêt pour la psychologie des personnes (idée que l’on ne peut pas comprendre la schizophrénie à partir du biologique, mais qu’il faut prendre en compte l’aspect psychologique –> remise en question des postulats de Kraepelin)
  • pas de démarcation claire entre schizophrénie et dépression maniaque
  • mise en question de la distinction entre différents types de maladie mentale
  • existence d’une forme de schizophrénie (la plus fréquente) et pour laquelle les personnes ne sont pas traitées (irritabilité, bizarreries du comportement, retrait social, etc.)
  • -> des individus qui ont ces symptômes et qui ne sont pas traités, ils ont une vie normale mais sont perçus comme bizarres, étranges. Schizotypie
  • pas de frontière nette entre mortalité et maladie –> plutôt un continuum

L’approche Bleuler : pas de distinction entre normal et pathologique, prise en compte des aspects psychologiques contrairement à Kraepelin qui cherchait les marqueurs biologiques, la distinction des maladies

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8
Q

Manifeste néo-kraepelinien

A

Années 70, USA (même contexte Alzheimer)

  • problèmes de fidélité des diagnostics (–> souci d’avoir des critères diagnostiques plus fiables)
  • la question de l’homosexualité (considérée comme une maladie mentale, retirée des manuels de psychiatrie dans les années 80, exemple du questionnement entre normal et pathologique)
  • questions économiques (réguler les remboursements de soins par les assurances; spécifier les troubles visés par de nouveaux médicaments, nécessité de critères précis de maladie)
  • désenchantement vis-à-vis de la psychanalyse (ttt non efficace, affaiblit les liens entre psychiatrie et médecine)
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9
Q

Klerman (1978)

A

psychiatre qui a écrit le manifeste néo-kraepelinien

  • la psychiatrie est une branche de la médecine
  • la psychiatrie doit utiliser des méthodes scientifiques modernes et fondées sur les connaissances scientifiques
  • la psychiatrie traites des personnes qui sont malades et qui requièrent un traitement
  • il existe une frontière entre le normal et le pathologique
  • les psychiatres doivent mettre un accent particulier sur les aspects biologiques de la maladie mentale
  • il doit y avoir un intérêt explicite et intentionnel pour le diagnostic et la classification
  • les critères de diagnostic doivent être codifiés et validés

–> base du DSM, dans les versions 3, 4 et 5

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10
Q

Le manifeste néo-kraepelinien et la classification des troubles mentaux

A

Les critères de Feighner

  • différents types de maladies
  • pour chaque maladie, une liste de symptômes
  • des règles qui spécifient combien de symptômes sont requis pour effectuer un diagnostic
  • modèle pour le DSM-III, III-R, IV, IV-TR, 5
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11
Q

Problèmes

A
  • absence de consensus entre les différents systèmes de classification
  • Existence d’une série de données qui mettent en cause le fait qu’il y ait différentes maladies distincts
  • frontière normal/pathologique pas claire
  • hétérogénéité au sein d’une catégorie diagnostique
  • caractère plurifactoriel des symptômes
  • signification des anomalies biologiques dans la schizophrénie
  • Problèmes liés au DSM-5 (aggrave la situation)
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12
Q

Absence de consensus entre les différents systèmes de classification

A

Beaucoup de variations du nombre de diagnostics selon le système de classification
–> bizarre pour des maladies avec “cause biologique”

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13
Q

Différentes maladies mentales?

A

> Epidemiological Catchment Area Study (18500 personnes)

  • co-morbidité importante (co-occurence de différents types d’états psychopathologiques)
  • association très forte entre schizophrénie, dépression et état maniaque : ces diagnostics ne décrivent pas des troubles distincts

> Widiger & Samuel
- Concurrent diagnostic comorbidity is the norm rather than the exception, with the rate dramatically increasing if one consider lifetime comorbidity. C’est à dire comorbidité séquentielle au lieu de en même temps

Or il n’y a pas de sens à la coexistence de 3 ou 4 maladies distinctes, il faudrait plutôt se poser la question de pourquoi? quels sont les facteurs psychologiques, sociaux, environnementaux qui conduisent à cela?

> Kendell & Gourlay

  • Etude des symptômes de 300 patients :
    • scores négatifs pour la schizophrénie (hallucinations et idées délirantes)
    • scores positifs pour symptômes maniaco-dépressifs (sociabilité anormale, flux de parole, comportement dépressif)
  • Addition des scores pour les symptômes de chaque patient : la plupart des patients ont un score proche de 0 (donc ça s’annule)
  • Il existe un continuum entre schizophrénie et symptômes manioc-dépressifs plutôt que deux maladies séparées

> Crow

  • un risque accru d’avoir un trouble manioc-dépressif chez des parents de patients schizophrènes
  • un risque accru d’avoir une schizophrénie chez des parents de patients avec trouble maniaco-dépressifs
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14
Q

Frontière normal/pathologique

A

> Méta-analyse de Haslam, Holland et Kuppens (2012) :
177 articles, 553.337 participants. Ils se sont demandés si les individus avec diagnostic psychopathologique sont vraiment en dehors de la distribution normale ? ou sont-ils sur le continuum de la population normale ?
- La plupart des difficultés psychologiques se situent au sein d’un continuum, incluant des expériences normales (troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles alimentaires, troubles externalisés, troubles de la personnalité
- nature catégorielle (taxon) possible pour certains troubles (autisme?)

Valable pour différents troubles comme les hallucinations, les voix, ou la schizophrénie-schizotypie, question de degré

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15
Q

Hétérogénéité au sein d’une catégorie diagnostique

A

Par exemple les TOCS : quand on regarde le DSM, on a l’impression qu’au niveau des tocs, les symptômes de lavage et vérification sont les mêmes. Or, il apparaît de plus en plus que ce sont des mécanismes différents.

> Hétérogénéité de la schizophrénie :

  • hétérogénéité des symptômes
  • hétérogénéité des buts, motivation, estime de soi, sentiment d’auto-efficacité et de contrôle, capacités de “coping” et de régulation émotionnelle
  • hétérogénéité des contextes familiaux, éducatifs, sociaux et environnementaux

–> l’entité “schizophrénie” n’est pas homogène –> croire qu’on peut administrer un traitement unique à toues les personnes avec diagnostic “schizo” est faux! Nécessité d’un traitement sur-mesure

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16
Q

Caractère plurifactoriel des symptômes

A

Exemple de l’apathie:

  • perte d’intérêt, perte d’initiative, émoussement des affects
  • critères diagnostiques amenant à considérer l’apathie comme une catégorie homogène
  • recherche des soubassements neurobiologiques de l’apathie

A multidimensional approach to apathy after traumatic brain injury (Arnould, Rochat, Azouvi, VDL)
L’apathie est un symptôme déterminé par des facteurs multiples :
- Aspects cognitifs (déficits de planification, de projection dans le futur, de flexibilité interne/externe)
- Aspects motivationnels (moindre sensibilité aux récompenses/punitions, moindre effort mobilisé, déficit de plaisir anticipé)
- Aspects émotionnels (humeur négative, stratégies de coping face aux difficultés)
- Croyances, valeurs (faible estime de soi, faible sentiment d’auto-efficacité)

17
Q

Signification des anomalies biologiques dans la schizophrénie

A

Certains auteurs ont postulé que la schizophrénie a une cause biologique qui serait l’hyperactivité dopaminergique.
> Hypothèse dopaminergique (neurotransmetteur): hyperactivité dopaminergique : Il y a autant de données en faveur de cette hypothèse que des données en faveur d’une hypoactivité dopaminergique. Certaines données ne montrent pas de modification
> Grande variété de dysfonctionnements cérébraux (incapacité de trouver un certain type de dysfonctionnement qui permette de dire que la schizophrénie est causée par tel type de dysfonctionnement cérébral)
> Limites de l’exploration neurobiologie de la schizophrénie:
- le niveau d’analyse clinique et le niveau d’analyse neurobiologie sont très éloignés
- le concept de schizophrénie regroupe des personnes qui sont très différentes
- les difficultés psychologiques ont très souvent des causes sociales (précarité, évènement stressant, etc.) (≠ forcément biologique. Ex: hallucinations souvent liés aux événements stressants
>Nécessité de développer un niveau intermédiaire d’exploration : des modèles psychologiques permettant de rendre compte de la nature des différents symptômes (hallucinations, etc.)

18
Q

Les limites du modèle biomédical en psychopathologie

A

On a surestimé l’efficacité des antipsychotiques (prescrits en cas de schizophrénie) et sous-estimé leur toxicité –> idée qu’il ne faut pas prescrire sans demander l’avis du patient qui doit évaluer cout/bénéfice
Dans les EMS notamment, il y a beaucoup de prescriptions d’antipsychotiques pour des problèmes de comportement (cf cas du général qui donne une baffe au soignant, car il ne supportait pas d’être malmené lorsqu’il ne se pliait pas aux ordres)

19
Q

Problèmes liés au DSM-5 (en quoi le DSM-5 ne fait qu’aggraver la situation?)

A

> Beaucoup de catégories diagnostiques ont une fiabilité inférieure aux standards communément acceptés
Le DSM-5 n’a pas fait l’objet d’une expertise scientifique externe et indépendante (c’est à dire menée par des chercheuus et cliniciens non affiliés à ce système de classification ou à l’APA) En plus, tous les membres qui ont développé le DSM-5 ont dû signer un document leur interdisant de dévoiler des informations sur le consensus
Abaissement des seuils diagnostiques : réduction du nombre et de la gravité des critères considérés comme suffisants pour qu’un diagnostic soit établi (ex. boulimie, ADHD, retrait du critère d’exclusion lié à la présence d’un deuil pour le diagnostic de dépression majeure) Conséquence –> accroissement des personnes susceptibles de recevoir un diagnostic psychiatrique
Introduction de nouveaux troubles, problématiques (ex tr dysphorique prémenstruel, td de dérégulation de l’humeur dit d’humeur explosive, trouble de symptômes somatiques (douleurs non expliquées) ou MCI
- pathologisation croissante du vécu de certaines femmes, de personnes ayant une maladie chronique, de certains enfants/adolescents, de personnes âgées
La médicalisation de réactions normales et naturelles à certaines expériences de vie peut avoir des effets négatifs importants sur les personnes (stigmatisation)
- ces réactions, reflétant des variations individuelles normales, peuvent indéniablement s’accompagner d’une souffrance psychologique nécessitant de l’aide mais pas sous la forme d’un diagnostic psychiatrique
Une autre conséquence négative possible de l’utilisation du DSM-5 concerne la prescription de traitements non indispensables et potentiellement nocifs, en particulier les médications psychiatriques.
L’adoption du DSM-5 dans la pratique clinique conduira à détourner les ressources précieuses en matière de santé mentale de celles et ceux qui en ont le plus besoin –> ce qu’on alloue à la recherche sur Alzheimer est ce qu’on allouera pas à créer des lieux de vie pour personnes âgées

20
Q

Kendler Zacher & Craver

A

Conception essentialiste véhiculée par le DSM ==> prééminence de l’approche biomédicale
-L’essence est possédée par tous les individus qui ont le trouble et par aucun individu qui ne l’a pas
-Les difficultés psychologiques peuvent être expliquées de la même manière que les maladies physiques
Kendler va montrer que cette conception est une erreur grave

21
Q

limites à l’approche essentialiste (type DSM)

A

La conception essentialiste conduit :

  • à favoriser les explications biomédicales/neurobiologiques
  • à négliger les causes psychosociales des difficultés psychologiques (pauvreté, chômage, événements de vie) Or l’essentiel des difficultés viennent du psychosocial, mais le DSM fait comme si ça n’existait pas.
  • à pathologies toujours plus les difficultés psychologiques (cf MCI ou addiction comportementale) même les passions pourront bientôt être considérées comme pathologiques!
22
Q

Mechanistic property cluster (kendler Zachar et Carver)

A

Idée de multiplicité des causes et donc des réponses (sur-mesure)
- les symptômes psychopathologiques sont associés à des réseaux complexes de mécanismes causaux se renforçant mutuellement.
- les troubles ont des frontières floues et sont hétérogènes
- les mécanismes impliqués correspondent à des niveaux d’analyse différents (biologiques, psychologiques, environnementaux, socio-culturels)
- les symptômes eux-mêmes peuvent interagir et se renforcer l’un l’autre. Ex évènement->déprimé->troubles du sommeil-> etc dans le DSM on ne prend pas en considération les symptômes eux-mêmes, on dénombre juste les symptômes nécessaires à l’établissement d’un diagnostic.
Kendler dit qu’il faut prendre les symptômes au sérieux car il ne sont pas juste l’expression d’autre chose.
- les individus ayant un type particulier de problème psychopathologie se ressemblent parce que les mécanismes causaux induisent de façon régulière la cooccurrence de certaines caractéristiques ou propriétés
- les relations entre mécanismes causaux et symptômes ont un caractère probabiliste –> les causes peuvent simplement changer le risque ou la probabilité qu’un symptôme ou ensemble de symptômes apparaissent. Nous sommes tous vulnérables, mais avec les facteurs de risques différents (ex. Alzheimer serait le résultat de nombreux facteurs de risque)
- le même ensemble de symptômes peut provenir de mécanismes étiologiques différents
- nécessité d’un autre type de nosologie permettant de mieux prendre en compte la complexité des facteurs en jeu

23
Q

Le manifeste post-kraepelinien

A

Bentall, psychologue anglais
- la compréhension et le traitement des problèmes psychopathologiques doivent être approchés à travers diverses perspectives (neurosciences, psychologie, sociologie, anthropologie), aucune n’ayant préséance sur l’autre. (pas seulement du ressort de la médecine, multiples perspectives)
- la psychopathologie doit utiliser des méthodes scientifiques modernes et fondées sur les connaissances scientifiques
- la pratique clinique s’adresse à des personnes qui se plaignent de problèmes psychologiques ou qui ont des difficultés à s’adapter aux exigences de la vie quotidienne
» certaines manifestations, comme des hallucinations ou des croyances non conventionnelles, se produisent chez des personnes qui n’en souffrent pas et qui fonctionnent bien : ces personnes ne devraient pas être encouragées à chercher un traitement.
–> nécessité ce toujours se demander quelle est la nature de l’aide à apporter
- il n’y a pas de frontière claire entre le normal et le pathologique (continuum)
- il n’y a pas de maladies distinctes : les catégories diagnostiques ne captent pas adéquatement la nature des plaintes psychologiques
- une théorie adéquate des problèmes psychologiques doit montrer comment les explications biologiques et psychologiques sont reliées
- il faut commencer par une description détaillée et valide des plaintes psychologiques (en dehors des catégories diagnostiques, car ceux-ci contraignent notre pensée et appauvrit la lecture du fonctionnement psychologique d’une personne)
- il faut tenter de comprendre les mécanismes permettant de mieux comprendre le rôle des facteurs sociaux et biologiques
- les plaintes psychologiques doivent être comprises comme le produit de trajectoires développementales, déterminées par des interactions complexes entre des processus endogènes et environnementaux

24
Q

Intérêt d’une approche dimensionnelle plutôt que catégorielle

A

Approche catégorielle : diviser la géographie des troubles mentaux en différentes maladies (Cf DSM)
Approche dimensionnelle : une personne est décrite comme présentant différents types de manifestations cliniques, avec des niveaux plus ou moins importants de gravité –> ne pas chercher la maladie mais décrire les symptômes

Meilleur pouvoir prédictif de l’approche dimensionnelle que catégorielle pour prédire la qualité de vie perçue, le parcours professionnel, etc.

25
Q

Approche bio-psychosociale ?

A

Pas d’intégration des trois facteurs mais le plus souvent la position dominante est réservée aux facteurs biomédicaux. Les facteurs sociaux et psychologiques sont reconnus mais considérés comme de simples modérateurs du rôle causal direct des processus neurobiologiques

26
Q

Modèle psychologique des symptômes psychopathologiques

Kinderman & Tai

A

Idée de se focaliser sur les processus psychologiques pour comprendre les difficultés psychologiques. (Le modèle biomédical met au cœur les facteurs neurobiologiques).
Idée que les facteurs biologiques, sociaux et évènements de vie s’expriment via des processus psychologiques.
En effet, même une atteinte cérébrale s’exprime via une atteinte de certains processus psychologiques.
Les facteurs sociaux (chômage, pauvreté etc) aussi.
Evènements de vie aussi (deuils, toxicomanie, maladie). Ils peuvent aussi avoir une influence sur les facteurs biologiques, mais tout cela s’exprime par les processus psychologiques.

Les facteurs biologiques, les facteurs sociaux et les événements de vie peuvent conduire à des difficultés psychologiques via leurs effets conjoints sur différents processus psychologiques :
−	cognitifs

−	affectifs

−	motivationnels 
−	relationnels.
27
Q

Impact du DSM et de la conception qu’il véhicule sur les interventions psychologiques

A

• Aujourd’hui, on a des interventions psychologiques fondées :
− sur des «courants » (interpersonnel, systémique, cognitivo- comportemental, psychodynamique, non directif, etc.)
− privilégiant des modes et mécanismes d’action relativement spécifiques
− dont l’efficacité respective est évaluée, le plus fréquemment, sur des catégories psychopathologiques issues du DSM (ou d’un système de diagnostic proche), et dans des études randomisées contrôlées (sur des groupes de « patients »)

On croit qu’l faut choisir son camp et sa malette. Or, utopique de penser qu’avec un éclairage spécifique on arrivera à comprendre des phénomènes complexes.

• Efficacité de ces interventions, des psychothérapies basées sur une école:
− 
efficacité limitée

− pas de différence importante entre les différents types d’intervention

28
Q

Efficacité des interventions psychologiques: la dépression

Cuijpers et al. (2011): résultats d’une série de méta-analyses

A

Pas de différences importantes entre les thérapies :
− interpersonnelle
− psychodynamique
− résolution de problèmes
− cognitivo-comportementale
− activation comportementale (bahaviouristes)
− non directive (Rogers)
Efficacité limitée: effet surestimé du fait d’un biais de publication et de la mauvaise qualité méthodologique de bon nombre d’études

29
Q

→ L’influence du DSM et de la conception qu’il véhicule…..

Problèmes:

A

• interventions non adaptées aux problèmes spécifiques de chaque 
personne
• non prise en compte
− de l’hétérogénéité des difficultés psychologiques au sein d’une catégorie diagnostique
− de la co-occurence de difficultés psychologiques différentes
− du caractère plurifactoriel des difficultés psychologiques
Une réalité clinique est complexe et doit être éclairée avec des coups de projecteurs complémentaires.

30
Q

Pourquoi les interventions psychologiques sont-elles d’une efficacité limitée et équivalente? 2 explications :

A

L’efficacité limitée et relativement équivalente des différents types de «psychothérapies» renverrait:
- à ce qu’elles ont en commun: mécanismes généraux de changements (envisager de nouvelles perspectives, être écouté et compris, se confronter à la situation, etc.) cf relation thérapeutique, le simple fait d’être écouté aide
- au fait que chaque psychothérapie est partiellement efficace, mais pour des raisons différentes, n’abordant qu’une partie des facteurs impliqués dans les difficultés psychologiques (chaque thérapie est un peu utile)
Il faut un modèle qui soit centré sur la personne, individualisé, qui se focus sur les processus psychologiques en prenant obligatoirement en compte les aspects cognitifs, affectifs, motivationnels, relationnels→ approche intégrative : croire qu’on peut aider avec un seul courant est illusoire.

31
Q

Pour une approche individualisée, plurielle, intégrée et empiriquement fondée des interventions psychologiques

A

• Toute intervention psychologique se fonde au préalable sur une interprétation psychologique (un modèle psychologique empiriquement fondé) des difficultés psychologiques
• Rôle complémentaire de différents types d’intervention psychologique, focalisés sur différents facteurs psychologiques (y compris des facteurs issus de l’approche psychodynamique empiriquement fondée) : plusieurs facteurs en jeu
• Interventions psychologiques taillées sur mesure en fonction des dysfonctionnements psychologiques spécifiques de la personne: approche individualisée, à plusieurs facettes complémentaires (« person-based ») : hétérogénéité des dysfonctionnements
• Implications:
− nécessité de déterminer des mesures valides des différentes dimensions psychologiques pertinentes (cognitives, affectives, motivationnelles, relationnelles)
− nécessité de former les psychologues à une démarche intégrative

32
Q

Critiques de la psychiatrie

A

La psychiatrie a fait l’objet de critiques féroces : par ex. Szasz, Antipsychiatrie etc..
• Selon Szasz (1960, 1985) : La maladie mentale n’existe pas: le mythe de la maladie mentale
• Antipsychiatrie (1960): les symptômes sont des réponses rationnelles à des conditions sociales intolérables
• Psichiatrica Democratica (1970/1980) courant auquel s’intéresse bcp VDL, courant né en Italie, idée que c’est inadmissible d’enfermer individus dans des hôpitaux psychiatriques (en Italie dans les années 70, il y avait même une loi qui interdisait les hôpitaux psychiatriques)

33
Q

Quelques soient les courants, il faudrait se poser les questions suivantes :

A

− L’hôpital psychiatrique est-il une réponse adéquate ?
− Quels sont les droits des patients ?

− Le « malade mental » fait-il partie d’une humanité à part ?
− La psychiatrie conduit-elle à des excès ?
- Lucy Johnstone (2000). Users and abusers of psychiatry. London: Routledge
- Véra Netelzang, & Clara Frost (2005). Soigner à tout casser. La dignité de la personne à l’épreuve de la psychiatrie lourde. Bernard Gilson éditeur

34
Q

British psychiatry and homosexuality
(King & Bartlett, British Journal of Psychiatry, 1999, 175, 106-113)

A

Dès le 19ème, l’homosexualité considéré comme une « espèce » une maladie, recherche du gène de l’homosexualité→ marginalisation des homos.
A partir du 20ème, tant les psychanalystes que les behaviouristes sont d’accord qu’il fait traiter l’homosexualité

• Médecine / psychologie
- déterminent les attitudes sociales
- sont déterminés par les attitudes sociales
• L’homosexualité considérée comme une maladie
- retirée de CIM en 1992
- homosexualité = espèce
- gène de l’homosexualité
• Stéréotypes et construction sociale de l’homosexualité (exemple : les lesbiennes s’habillent comme des hommes, veulent devenir des hommes)
• Psychanalyse et homosexualité
- Pour la psychanalyse, l’homosexualité = un arrêt de développement
- L’homosexualité est un obstacle à l’apprentissage de la psychanalyse (càd on ne peut pas devenir psychanalyste si on est homo)
• Thérapies comportementales et homosexualité
- pratiques inacceptables au plan éthique (p.ex. on montre aux homos des images d’homosexualité en même temps qu’on administre des traitements qui donnent la nausée→ idée que les homos associent nausée et homosexualité, chocs électriques administrés, on dit aux homos d’imaginer qu’ils sont sur la plage et des vers qui grouillent sur leur sexe, etc..
→ ces pratiques conduisent à suicides, à l’absence de sexualité. En dépit de cela, on considère qu’il faut davantage de travaux pour comprendre l’homosexualité → approche qui pathologise et médicalise l’homosexualité

35
Q

«Recovery» (rétablissement/réappropriation de soi)
Leamy, Bird, Le Boutillier, Williams et Slade (2011) : auteurs anglais qui ont définit 5 axes principaux qui doivent etre pris en compte pour la réappropriation de soi :

A
  1. être en relation (être soutenu par les pairs, participer à un 
groupe de soutien, faire partie de la communauté)
  2. espoir et optimisme concernant le futur (croire en la possibilité d’une réappropriation de soi, motivation à changer, pensée positive, apprécier les succès)
  3. identité (reconstruire/redéfinir un sentiment positif d’identité, surmonter la stigmatisation) est-ce que j’ai une identité personnelle ? ou suis-je définit par la « schizo » par ex ?
  4. sens à la vie (donner un sens aux difficultés rencontrées, spiritualité, qualité de vie, des activités qui ont un sens, des rôles et buts sociaux) : est-ce que ma vie a un sens ?
  5. responsabilisation (responsabilité personnelle, contrôle sur sa vie, focalisation sur ses forces) Est-ce que j’ai le sentiment de contrôler ma vie ou suis-je la marionnette des médecins… ?

→ Plutôt que de se focaliser sur symptômes, etc, (idem pour le vieillissement, plutôt que de faire des « testing » de dépistage de Alzheimer.) on pourrait concevoir un entretien semi-structuré qui aborde ces 5 axes en faisant abstraction des catégories DSM. On a en face une personne qui a des difficultés et on regarde ce qui pourrait être fait pour améliorer la place de cette personne dans la société. On l’écoute vraiment. Intervention centrée sur la demande précise de la personne. Travail psy et aussi travail sociale.

Ca ne veut pas dire oublier la psychologie, la psychologie intervient dans cadre plus global

36
Q

On aurait alors Différents types d’intervention

A

Ces objectifs de réappropriation de soi vont impliquer des interventions et des changements à différents niveaux :

  • individuel (psychologique, spirituel)
  • vie quotidienne
  • relationnel, social et professionnel
  • structures d’aide et de soin
  • etc.

Or, les EMS par ex ne répondent en rien à ces axes et à ces types d’intervention.
Quel type de sens à la vie ? Le jeu de pétanque ? Identité ? Basée en EMS sur sa maladie

37
Q

Etre davantage guidé par les valeurs de respect et d’autodétermination que par des critères d’efficacité (Il n’y a pas le patient et le médecin : il y a 2 êtres humains)

A

− entendre et respecter le point de vue des personnes, prendre en compte ce qu’elles disent ou expriment sur leur vécu, leurs souhaits et leurs besoins, et les inclure directement dans l’élaboration et l’évaluation des interventions
• « Ni la médecine, ni la psychologie n’ont de légitimité à fixer les normes d’une vie accomplie» (Pachoud, 2012) (ni de successful « ageing »)
− une dimension éthique mais aussi une dimension politique et de pouvoir: la personne doit être à même de disposer de la capacité de choisir, de décider et d’agir, ou de se la réapproprier (rendre le pouvoir aux gens)
− Une importante redéfinition des rapports entre « soignants » et
« soignés », où les intervenants ne se cachent pas derrière une couverture professionnelle, mais mettent en avant l’élément humain. Privilégier les éléments qualitatives et pas seulement quantitatives
− une autre façon d’évaluer l’effet des interventions !
− D’importantes transformations dans l’organisation de la politique et des interventions de santé mentale