Questions ouvertes sociologie Flashcards

1
Q

Comment Durkheim perçoit-il l’évolution du droit ? Quel lien établissez-vous entre cette vision de l’évolution du droit et la vision d’Ost en ce qui concerne les figures du juge ?

A
  1. Avant la révolution industrielle, la société traditionnelle était caractérisée par une solidarité
    mécanique, une solidarité qui s’imposait aux gens et qui supplantait toute conscience collective. Pour Durkheim, lorsque la solidarité est mécanique, le droit est répressif, en ce sens qu’il sanctionne
    par le châtiment les fautes et les crimes. Le châtiment consiste à satisfaire et à réaffirmer la conscience collective lorsqu’elle a été violée.
  2. Depuis l’avènement de la modernité, la solidarité est désormais organique. En effet, on organise la
    complémentarité entre individus. Dans les sociétés, on parlera de droit restitutif, en ce sens qu’il organise la coopération entre les individus et remet les choses en état lorsqu’une faute a été commise. Il s’agit davantage d’un droit contractuel et non d’une punition. Celui qui n’a pas payé la dette, doit la rembourser. Pour Durkheim, même le droit pénal illustre cette tendance moderne à la contractualisation (à travers la médiation).
  3. À travers les trois figures du juge, Ost reprend en partie la vision de Durkheim. En effet, les modèles jupitériens (droit pyramidal) et herculéens (droit jurisprudentiel) ont tendance à se transformer en un nouveau modèle associé à Hermès. Cela correspond à un droit qui serait flexible et fluide. Le juge garantit un cadre procédural et anime un débat public entre les acteurs concernés pour amener à une décision équitable. La médiation pénale illustre donc cette mutation.
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2
Q

A) Définissez mobilité sociale.
B) Définissez la reproduction sociale.
C) Comment Bourdieu explique-t-il la persistance de la reproduction sociale ?

A

A) La mobilité sociale désigne les déplacements dans la structure sociale. Il s’agit donc d’une mobilité qui n’est à priori pas un déplacement physique dans l’espace, mais qui désigne de façon abstraite des déplacements dans la structure sociale. La mobilité sociale peut-être collective, provoquée (par changement sociaux, économiques, démographique, technologiques,…) ou réelle (individuelle).

B) La reproduction sociale représente l’absence de mobilité. D’une génération à une autre, le statut
reste le même, identique (ex. : père ouvrier —> fils ouvrier).

C) Pour Bourdieu, l’école (malgré son idéologie, d’égalité des chances) reproduit les inégalités
sociales. Pour lui, l’école véhicule la culture dominante de la société. Les élèves issus des catégories sociales qui ne partagent pas cette culture doivent donc faire un effort supplémentaire. Pour lui, les cotations reproduisent les inégalités sociales et les accentue par la réalité des chiffres. L’enfant va
alors finir par croire qu’effectivement il est moins intelligent. L’école vient donc à apprendre progressivement les différences sociales aux enfants, et à leur faire accepter leur position dans la société.

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3
Q

Pour Weber, quels sont les 4 types d’actions sociales ? Citez, définissez et illustrez en rapport à un homicide par vengeance.

A
  1. Action rationnelle en finalité : Action qui se base sur les attentes qu’un individu peut avoir sur les
    objectifs qu’il poursuit. Elle nécessite un certain calcul, une certaine visée stratégique. Lors d’un
    meurtre prémédité, l’individu avait un objectif et a établit une stratégie.
  2. Action rationnelle en valeur : Action qui repose sur la croyance en la valeur intrinsèque et inconditionnelle d’un comportement, indépendamment de son résultat. La source du sens est la valeur sociale. Un ami a fait du mal à un de mes proches, pour ne pas briser une amitié forte, je
    n’agis pas contre lui.
  3. Action affective : Action qui repose sur des sentiments, des émotions actuelles. Action qui se
    produit à chaud. Une personne tellement jalouse d’une autre à un moment donné et qui la tue sans
    réfléchir, à chaud, par pure jalousie.
  4. Action traditionnelle : Action qui repose sur la coutume. On agit de la sorte parce qu’il en a toujours
    été ainsi. Dans certaines c’est le proverbe « œil pour œil, dent pour dent » qui prime. Si on me fait
    du mal, je dois “rendre” ce mal.
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4
Q

A) Selon Becker, qu’est-ce que la stigmatisation ?
B) Quels sont les effets de cette dernière pour la
personne stigmatisée ?
C) Quelles sont les trois attitudes que l’individu peut adopter en réaction à sa stigmatisation ?

A

A) La stigmatisation est un processus par lequel un individu se voit coller une étiquette de déviant. En
terme métaphorique, la stigmatisation exprime la marque durable et ineffaçable que laisse l’étiquette de déviant pour la personnalité de celui qui est défini comme tel.

B) Il y a 4 effets pour la personne stigmatisée :
- Influence sur l’image de soi et la participation future à la vie en société (surtout si le statut de déviant est renforcé par un expert ou une institution)

  • Acquisition d’un nouveau statut, car le
    déviant est repositionné dans la structure sociale, à la charge de celle-ci, voire à l’extérieur (outsider).
  • Acquisition d’une nouvelle identité, car la personne est réduite à ses caractéristiques négatives, les autres aspects de la personne sont occulté par l’étiquette péjorative.
  • Exclusion d’autres sphères sociales. La réputation qui suit l’étiquette de déviant, en effaçant les autres attributs de la personne, l’empêche d’accéder aux milieux sociaux (emploi, famille).

C) Il y a 3 réactions face au stigmate :
– S’amender et espérer qu’il s’efface.
– Rester, le renverser même, pour revendiquer son mode de vie atypique (nécessite de la force).
– L’endosser et s’y conformer.
Remarques sur la théorie de Becker : Elle ne considère pas que ce soient uniquement les
entrepreneurs qui produisent la déviance mais cette théorie attire l’attention sur les conséquences de
la stigmatisation sur la vie du déviant. Becker n’oublie pas que le déviant est acteur du processus, tout comme les groupes de pairs.

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5
Q

Durkheim explique le suicide à partir de deux concepts. Citez et définissez ces deux concepts. Ensuite citez et illustrez les 4 types de suicide qui en découlent.

A

Les deux concepts :

– Intégration : Processus par lequel une société ou un groupe social s’efforce de faire adhérer ses membres, qui aille au-delà de leur intérêt personnel. Lorsqu’elle est effective, les
individus ont intégrés un idéal différent de leur personne et qu’ils partagent avec d’autres personnes.

– Régulation : Processus par lequel une société tente d’imposer des limites aux besoins des individus. Elle contient les désirs au moyen de règles, de normes. Son objectif est de maintenir un équilibre entre les désirs des individus et ce que la société est effectivement en mesure d’accorder.

Les 4 types de suicide :

– Le suicide altruiste est plus important dans les groupes sociaux où l’intégration est
excessive. Au nom des impératifs ou pour défendre la cause d’un groupe. Ex : Veuves indiennes, capitaine d’un navire, kamikazes.
– Le suicide égoïste est plus important dans les contextes où l’intégration est insuffisante. Car
pas intégré dans un collectif, pas de valeurs, croyances qui transcendent. Ex : Célibataires,
couples sans enfants, etc.
– Le suicide fataliste est plus important dans les sociétés où la régulation est excessive. Car les
contraintes sociales étouffent, plus de place pour les désirs. La seule issue = la mort. Ex : Suicide dans les prisons, etc.
– Le suicide anomique est plus important dans les sociétés où la régulation est insuffisante.
Car les contraintes sociales ne parviennent plus à contraindre les individus (normes floues
ou opposées). Ex : lors d’une crise ou d’un boom économique.

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6
Q

Dans un premier temps, citez et expliquez les trois figures du juge proposées par Ost.
Dans un second temps, expliquez en quoi les réflexions d’Habermas permettent d’éclairer la
figure du juge qui apparaît aujourd’hui.

A

François Ost estime que la figure du juge est en train de se transformer. Les figures jupitériennes et
herculéennes se transforment dans un nouveau modèle associé à Hermès.
- Modèle jupitérien : droit pyramidal et sacralisé dont découleraient invariablement les décisions de
justice.
- Modèle herculéen : droit jurisprudentiel. Le juge devient un ingénieur social et ses pratiques se
diversifient.
- Modèle associé à Hermès : droit flexible, fluide. Le juge garantit un cadre procédural et anime un
débat public entre les acteurs pour une décision équitable.

Le lien avec Habermas : Habermas reprend la critique de la raison exprimée par ses prédécesseurs de l’Ecole de Francfort. La raison (instrumentale) permet l’asservissement de l’homme. Toutefois, il refuse d’abandonner l’idée de Raison. Selon lui, la raison ne peut plus s’imposer aux individus. C’est de considérer la Raison comme un principe absolu (presque divin)
détenant la Vérité, qui fait d’elle un instrument de domination. Au nom de la Raison comme
principe absolu, on peut aussi promouvoir des formes particulièrement puissantes de domination
des humains. Il s’agit donc d’abandonner ce modèle de Raison comme principe philosophique
absolu et remettre la raison au centre du fonctionnement social. La Raison n’existe pas comme ça, de façon abstraite. Elle se construit au quotidien à travers les relations sociales. On s’éloigne donc
de l’idée d’un contrat social originaire et l’on considère plutôt que des contrats sociaux se
construisent au quotidien dans les interactions entre les individus. C’est à travers les interactions
que les individus construisent des formes d’accord. Il en vient alors à prôner une éthique
procédurale. Cette dernière vise à mettre en place les procédures qui garantissent la participation
des personnes à la production et à l’application des normes qui les concernent. Il convient
d’organiser institutionnellement les formes de la discussion afin que le contenu ne soit pas imposer
par des institutions, mais fasse l’objet d’une construction collective par les individus. Dans cette
perspective, la norme ne s’impose pas par l’institution ; mais garantit le cadre où les institutions construisent la norme.

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7
Q

Quelles étaient les craintes de Weber dans la cage d’acier ? En quoi Foucault lui donne-t-il
raison ?

A

La cage d’acier selon Weber exprime 2 sortes de craintes : la rationalisation qui se déconnecterait
des ses valeurs et les conséquences pratiques d’une rationalité en perte de sens sur la liberté même
des individus. Le risque étant que la rationalité en finalité ne vienne supplanter la rationalité en valeur.
La rationalité a permis de mieux maitriser la nature mais aussi l’homme (à travers de nouvelles formes d’organisation), mais si cet aspect est poussé à son comble, que restera-t-il de la liberté individuelle ?

Lien avec Foucault :
Il étudie le lien qui existe entre savoir et pouvoir. Sa conviction est que la Raison comme principe
philosophique universel n’est pas en soi une garantie de libération ou d’émancipation, elle accroît la
capacité de contrôle de l’homme sur l’homme. Le fait que le processus de Raison encastre les individus dans des diagrammes disciplinaires renforce la structure disciplinaire de la société. On peut sortir du milieu enfermé qu’est la prison pour voir que le diagramme disciplinaire s’est même diffusé au sein de la société, mettant à mal valeurs et libertés individuelles.

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8
Q

Pour Weber, partant de la définition de la déviance, comment explique-t-il que la sanction
peut produire un processus de renforcement ou de chronicisation de la sanction ?

A

La déviance est le résultat d’une interaction entre la personne qui commet un acte et, d’une part,
ceux qui réagissent à cet acte en le condamnant et, d’autre part, ceux qui partagent cet acte, l’acceptent et le valorisent. La déviance naît donc d’une interaction entre soi et les pairs, d’où naît la
similitude, et entre soi et les autres, d’où naît l’étrangeté. La personne stigmatisée, étiquetée comme déviante, lorsqu’elle est soumise à la sanction, « est traitée selon le diagnostic porté par le sens commun sur les raisons de sa conduite, et le traitement lui-même peut en outre contribuer à
amplifier sa déviance. » La déviance peut aussi être chronicisée par la sanction car la sévérité n’est
pas une garantie contre la récidive. Il existe donc bien un processus cyclique (« cercle vicieux ») de
chronicisation, de renforcement de la déviance : le déviant, outsider, subit la sanction (réprobation
sociale), qui ne permet pas de modifier son état et qui le confirme dans son statut, etc.

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9
Q

Pour Weber, quels sont les 3 types de légitimité ou de domination ? Citez et définissez ce qui
caractérise le plus la société moderne.

A
  1. La domination traditionnelle puise sa légitimité dans la croyance au caractère sacré des traditions
    anciennes.
    – Adhésion au chef car nommé par la tradition.
    – Transmission de génération en génération au sein d’une famille.
    – Ex : monarchie de l’ancien régime.
  2. La domination charismatique puise sa légitimité dans la croyance aux qualités exceptionnelles
    d’une personnalité.
    – Dévouement et abandon quasi-total au chef.
    – Difficulté : le régime politique est attaché à la personne du chef et que lorsqu’il meurt, il y a
    des crises relativement importantes.
    – Forme de domination qui reste provisoire.
  3. La domination légale ou statuaire puise sa légitimité dans la croyance en la légalité des ordonnances et des titres de ceux qui exercent la domination Domination où le processus de rationalisation trouve sa forme la plus aboutie. A toutes les époques, on retrouve un peu des trois types de domination mais la domination qui caractérise le mieux la société moderne est la domination légale ou statuaire. Dans ce type de domination, l’autorité repose sur une fonction qui est définie de façon légale comme par exemple la bureaucratie.
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10
Q

Définissez de la déviance de Becker et la manière dont la sanction peut créer un renforcement/chronicisation.

A

D’après Becker, il existe dans toute société des entrepreneurs moraux qui produisent des normes de comportements considérés comme normaux et qui, par contraste, produisent aussi les catégories de
l’anormal. Ces entrepreneurs moraux sont les hommes politiques qui définissent des lois, mais aussi les juristes, les enseignants, les médecins, les médias, autant de professions établies (establishment) qui définissent et transmettent des « bons comportements ». Quand un individu est supposé avoir transgressé une norme en vigueur, il se peut qu’il soit perçu comme un type particulier d’individu auquel on ne peut pas faire confiance pour vivre selon les normes sur lesquelles s’accorde le groupe. Cet individu est considéré comme ‘étranger’ au groupe. Celui qui ne s’inscrit pas dans la norme peut considérer que ceux qui le jugent ne sont pas à même
de le juger, qu’ils n’ont pas de légitimité à ses yeux, qu’ils ne comprennent pas ou ne peuvent comprendre son mode de vie, ou encore qu’ils so nt étrangers à son univers.
La déviance naît de l’interaction entre ces deux regards qui définissent l’étrangéité dans un rapport d’extériorité réciproque.
Face à une étiquette, face à une identité qui lui est prescrite, une personne déviante, stigmatisée, pourra réagir de différentes manières. Il s’ensuit une sorte de processus cyclique de renforcement ou de chronicisation de la déviance. Quand le déviant se fait prendre, il est traité selon le diagnostic porté par le sens commun sur les raisons de sa conduite, et ce traitement lui-même peut en outre contribuer à amplifier sa déviance. Que l’impunité puisse favoriser la récidive est une évidence. Toutefois, la sévérité n’est pas une garantie contre la récidive ; sans doute bien au contraire. Il convient donc d’être attentif à ce que la sentence et la punition, qui expriment légitimement la réprobation sociale, ne provoquent pas une chronicisation de la déviance. Ce serait contre-productif. Il convient que les identités prescrites et les modalités d’organisation de la sanction ne figent pas la personne dans son statut marginal et son identité déviante ; qu’elles laissent à la personne les marges de manœuvres nécessaires pour se décaler de cette stigmatisation et se reconstruire des identités positives.

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11
Q

Expliquer l’enjeu des classes Marx avec les bourgeois et prolétaires et le changement avec Darhendoff.

A

– Véritable contradiction sociologique : conflit entre prolétariat (exploité) et bourgeoisie (domination) Le prolétariat grandissant en volume et les inégalités de richesse se creusant avec la bourgeoisie, les ouvriers prendront conscience de leur exploitation et renverseront l’ordre capitaliste.
– Le conflit de classe capitaliste oppose 2 classes autour de la propriété des moyens de production : la classe bourgeoise est propriétaire des moyens de production et leurs revenus dépendent du travail des ouvriers ; tandis que les prolétaires ne sont pas propriétaires des moyens de production et leurs revenus dépendent de leur propre travail.
– Pour Marx la classe dépend d’un rapport social lié à la propriété ou non des moyens de production à la richesse des riches et la pauvreté des pauvres apparaissent souvent comme des situations plutôt indépendantes l’une de l’autre.
– On a tendance à considérer que le riche est riche parce qu’il a travaillé avec acharnement, parce qu’il est intelligent, tout simplement parce qu’il a eu la chance de naître dans une famille riche et que le pauvre serait pauvre parce qu’il serait moins doué, pas suffisamment prévoyant ou parce qu’il a eu la malchance de naître dans une famille pauvre. MAIS Marx montre que les riches et pauvres sont les 2 faces d’un même rapport social, les 2
propositions antagonistes d’une même réalité. Il n’existe pas de riches sans pauvres et, plus les riches sont riches, plus les pauvres sont pauvres. La classe sociale est une notion relationnelle.
Une classe pour soi : prise de conscience, quand plusieurs individus prennent conscience de leur appartenance à un groupe social spécifique qui se définit par une certaine unité et par des différences qui les caractérisent et les séparent d’autres groupes sociaux.
- Une classe en soi : ensemble d’individus dont on peut objectivement constater, qu’ils partagent les mêmes conditions sociales et qu’ils auraient des intérêts collectifs à défendre, mais qu’eux-mêmes subjectivement n’en ont pas conscience.
- L’aliénation : l’état qui caractérise un individu dépossédé de lui-même par la soumission de son existence à un ordre des choses auquel il participe mais qui domine. Double notion :
– Condition d’exploitation aux ouvriers, c’est-à-dire une des caractéristiques qu’ils partagent en commun et dont ils doivent prendre conscience pour constituer une classe sociale et pouvoir s’organiser.
– Élément qui rend difficile la prise de conscience de leur exploitation par les ouvriers.

Changement introduit par Dahrendorf :
D’après Dahrendorf, les individus peuvent appartenir à plusieurs groupes et il peut arriver que cette appartenance multiple place l’individu en situation de sujétion dans l’un et en situation de domination dans un autre. Ce qui peut se traduire par des conflits psychologiques ou des conflits
d’intérêts personnels (être ouvrier et en même temps entraîneur de l’équipe de foot de l’entreprise, par exemple). Toutefois, ce cas de figure reste rare parce qu’en général, les individus ont tendance à
cumuler l’autorité dans différents domaines. Par contre, à un niveau global, les conflits semblent se chroniciser dans la société. Ils sont de plus en plus nombreux et opposeraient de moins en moins deux classes clairement identifiées. Ils tendent
alors à perdre de leur virulence (cloisonnement, dilution ou neutralisation mutuelle).
Enfin, les conflits se sont institutionnalisés. Des organes d’arbitrage et de négociation ont été constitués, notamment dans le monde de l’entreprise, afin de réguler les conflits entre employés et directions. Les conflits dans la sphère économique perdent progressivement leur dimension
politique puisqu’ils se régulent désormais davantage au sein même de l’économie. Ceci participe à la séparation grandissante entre sphère politique et sphère économique.

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12
Q

Expliquez cette citation de B. Brecht « on parle de la violence de fleuve mais jamais de cette rive qui l’enserrent » :

A
  • La phrase concerne la déviance (les jeunes de cité, etc). Brecht veut dire par là qu’on parle toujours des gens qui ont des comportements déviants, mais jamais de la cause. Exemple : le prof qui a passé du temps avec des jeunes de cité qui disaient qu’ils subissaient des contrôles d’identité réguliers, par les mêmes policiers, tous les jours quasiment. Qu’ils étaient mis à l’écart du fait de leur rang social, et qu’ils voulaient justement se faire remarquer pour qu’enfin on les voie. Le fleuve c’est eux, les rives c’est la société, les autorités, etc.
  • Dans les statistiques criminelles à surreprésentation des personnes d’origine étrangère. Comment expliquer cette surreprésentation ? Certains auteurs n’y voient que des explications endogènes.
    Théories de la socialisation : on pointe la socialisation différentielle d’individus au sein de cultures particulières et jugées plus criminogènes. Ces théories font l’objet de nombreuses critiques : elles ressortent souvent les vieux poncifs stéréotypés pointant des catégories sociales qui, du fait de leur prétendue barbarie, menaceraient une population civilisée.
  • À travers une analyse multifactorielle des facteurs de délinquance des jeunes, Walgrave et Vercaigne montrent que le facteur déterminant est avant tout la vulnérabilité sociale, en particulier
    la condition socio-économique des parents et que la dimension ethnique n’intervient que comme une variable secondaire. Nous avons vu que la stratification sociale avait tendance à s’ethniciser : questions ethniques et questions d’inégalités se recouvrent. Dans ce recouvrement, la variable socio-économique semble surdéterminante en ce qui concerne les questions de déviance.
  • 2 perspectives expliquent la sur-représentation des populations défavorisées dans les statistiques criminelles, en termes de rapport sociaux :
    – La déviance plus importante des populations défavorisées correspondrait soit à des modes d’adaptation, soit à des réactions à l’égard d’un ordre social qui produit et reproduit l’inégalité au sein des rapports sociaux.
    – La surreprésentation statistique reflèterait surtout un traitement inégal des différentes catégories sociales par les appareils de justice et de police. Si les populations défavorisées sont surreprésentées dans les chiffres de la criminalité, c’est qu’elles font l’objet d’un contrôle plus important.
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