Questions d'examen Flashcards

0
Q

Pourquoi est-il important de s’appuyer sur des méthodes scientifiques plutôt que sur le bon sens pour expliquer le comportement ?

A

Le bon sens relève de la faculté de bien juger une situation, une personne, un événement. Il s’agit de l’étape intermédiaire entre l’absence de discernement et la connaissance scientifique. Il prend sa source dans nos croyances, nos convictions, nos impressions. Il est véhiculé par des personnes faisant autorité sur nous ou ayant un lien affectif avec nous, par des personnes que nous estimons ou respectons.
Le bon sens peut passer au stade de connaissance à un moment donné pour des raisons diverses. Un phénomène de mise à l’écart de ce qui viendrait en contradiction est alors observé. Ce bons sens peut être exact ou pas. Dans ce dernier cas, les décisions prises découlant de ce bon sens peuvent avoir de graves conséquences.
Ce fût le cas par exemple lorsqu’un juge a refusé la garde de ses enfants à une mère qui avait été victime de maltraitance dans son enfance. Pour ce juge, il était inévitable qu’en l’absence de modèle parental approprié, cette mère ne pourrait que réitérer des comportements violents à l’égard de ses enfants. Des études scientifiques ultérieures ont pu mettre en évidence l’absence de lien direct entre le fait d’avoir été maltraité dans son enfance et le fait de maltraiter à son tour ses enfants une fois devenu parent. Néanmoins, les auteurs ont dégagé un facteur de risque potentiel.
D’un point de vue préventif, fallait-il refuser la garde de ses enfants à cette mère ?
D’un point vu purement objectif, cette mère n’avait jusqu’à présent jamais maltraité ses enfants et aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré de lien de causalité direct comme nous l’avons déjà expliqué.
Sur le même registre, l’expérience de Milgram a permis de mettre en évidence que la conviction des chercheurs n’était pas toujours fiable. En effet, dans cette expérience des conditions de soumission à l’autorité étaient reproduites en laboratoire.
Des sujets devaient infliger des chocs électriques à des individus (complices de l’expérimentateur) qui se trompaient (délibérément) lors d’un test. La communauté scientifique s’accordait pour dire que le pourcentage de sujets qui se soumettrait à l’autorité serait minime. Les résultats de cette expérimentation ont permis de démontrer que, bien au contraire, la majorité des sujets
a exécuté les ordres qui lui étaient donnés.
Ces deux exemples mettent en évidence la nécessité, lorsque cela est possible, d’utiliser la méthode scientifique afin d’éprouver le bons sens auquel nous croyons. En effet, il n’est pas toujours possible d’utiliser la méthode scientifique pour diverses raisons et notamment pour des raisons éthiques. La méthode scientifique permet d’aboutir à des connaissances réfutables bien que prouvées. Elles seront remplacées par d’autres connaissances qui permettent de mieux expliquer un phénomène si le cas se présente. Ces connaissances sont neutres et objectives contrairement au bon sens. Elles ne sont pas définitives et peuvent être remises en question contrairement au bon sens qui tend à résister à ce phénomène. Ces connaissances sont donc ouvertes à la critique.
C’est la méthode scientifique qui permet le mieux d’aboutir à des certitudes (il s’agit d’un exemple de démonstration).

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1
Q

En quoi la psychologie est-elle une science ?

A

Étymologiquement, le mot SCIENCE est issu du latin « scientia » qui signifie connaissance, terme étant lui-même issu du verbe « scire » signifiant savoir.
La science correspond à un ensemble de connaissances acquises sur un objet conformément aux procédés de recherche.
Étymologiquement, le mot PSYCHOLOGIE est issu du grec « psukhê » qui signifie âme et « logos » qui signifie parole, discours.
La psychologie pourrait être définie comme “l’étude scientifique des faits psychiques et des comportements”.
La psychologie a dû se démarquer de la philosophie afin d’exister de manière autonome et adopter les principes qui avaient permis aux autres disciplines d’être qualifiées de sciences « dures ».
Toute discipline revêtant un caractère scientifique (physique, biologie, chimie, psychologie, sociologie, …) cherche a acquérir des connaissances sur des faits observables, repérables, mesurables et communicables à tous.
Dans la mesure du possible, l’expérimentation reste le moyen privilégié afin d’obtenir la preuve de ce que l’on cherche à démontrer.
Jusqu’au milieu du XXème siècle, la psychologie n’a pu qu’exploiter des méthodes comportementales, pour démontrer son caractère scientifique.
C’est Wilhelm Wundt qui fût le premier a créer un laboratoire de psychologie expérimentale (1879).
Ce n’est qu’avec l’apparition des outils physiologiques tels que l’électroencéphalogramme que la psychologie peut objectiver le lien entre les résultats comportementaux jusqu’alors démontrés et les indices physiologiques correspondants.
Bien que les méthodes de la psychologie soient diverses et adaptées à son objet d’étude qui est l’être humain, celles-ci restent explicites et communicables.
La psychologie respecte les 6 postulats de base de la démarche scientifique :
1- le déterminisme (principe selon lequel tout fait est déterminé par une ou plusieurs causes),
2- l’empirisme (la connaissance dérive directement de l’expérience humaine du monde),
3- l’intégration théorique (construction de théories qui intègrent plusieurs relations entre les faits),
4- la démarche dynamique (remise en question continuelle des faits, des théories, des explications),
5- la dimension publique (les résultats des recherches sont publiés autorisant ainsi leurs reproductions par d’autres chercheurs),
6- l’évolution paradigmatique (découvertes scientifiques universellement reconnues qui apportent momentanément des problèmes et des solutions types).
Il s’agit de critères essentiels de la démarche scientifique.
Par ailleurs, elle respecte également les composantes de la science décrite qui sont l’observation, l’expérimentation et les principes généraux.
La psychologie s’est donc peu à peu constituée en discipline scientifique à part entière s’appuyant sur des procédés de recherche lui conférant son statut de science en tant que tel.

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2
Q

Expliquez ce que sont les courants « humaniste » et « naturaliste ».

A

◻ Le courant HUMANISTE cherche à comprendre les expériences vécues en étudiant le psychisme puis en réalisant des interprétations.
La méthode utilisée est QUALITATIVE et INTUITIVE.
Ce courant revêt un caractère DESCRIPTIF qui correspond davantage sur le plan de la recherche à la psychologie clinique.
◻ Pour le courant NATURALISTE, l’objet d’étude est LA CONDUITE OBSERVÉE DES INDIVIDUS.
Ce courant cherche à EXPLIQUER les comportements en mettant en évidence des RELATIONS DE CAUSE À EFFET.
La forme la plus radicale est le béhaviorisme.
La méthode utilisée est QUANTITATIVE et STATISTIQUE.
Ce courant revêt donc un caractère EXPLICATIF qui correspond davantage sur le plan de la recherche à la psychologie expérimentale.
»> « Daniel Lagache (2004) caractérise les deux perspectives en les opposant par rapport à 5 points :
1. LA NATURE DU FAIT PSYCHOLOGIQUE :
-> conçu comme « CHOSE » par le naturalisme ;
-> conçu comme « CONSCIENCE », « EXPÉRIENCE VÉCUE » par l’humanisme ;
2. LA RELATION ENTRE LE TOUT ET LES PARTIES :
- le naturalisme pose l’antériorité des éléments et lois élémentaires, LE TOUT N’ÉTANT QUE L’ENSEMBLE DES PARTIES,
- pour l’humanisme LE TOUT EST ANTÉRIEUR AUX PARTIES et ne peut être recomposé à partir des éléments artificiellement isolés ;
3. L’INTELLIGIBILITÉ DES FAITS PSYCHOLOGIQUES :
EXPLIQUER VS COMPRENDRE
-> conçue par le naturalisme à la façon des sciences naturelles qui visent les lois exprimées quantitativement autant que possible et « EXPLIQUENT » les phénomènes en les réduisant à des composantes plus simples et moins nombreuses ;
-> l’humaniste se réfère non pas à des lois, mais à des types d’idéaux ou des relations idéales permettant de « COMPRENDRE » les phénomènes ;
4. LE SUBSTRAT DE LA VIE PSYCHIQUE :
-> appréhendé par le naturalisme dans des faits matériels objectivement décrits,
-> l’humanisme met l’accent sur l’importance des « couches profondes » et de « l’inconscient » ;
5. LA POSITION QUANT À LA FINALITÉ ET AUX VALEURS :
- NÉGATIVE chez le naturaliste qui les rejette à cause de leur SUBJECTIVITÉ,
- POSITIVE dans l’humanisme qui affirme que « le monde du vivant est un monde de VALEURS » (Huber, 1996, p.14).
-> Néanmoins, les deux courants se complètent et finalement étudient tous les deux les comportements humains.

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3
Q

Définissez :
◻ « connaissances scientifiques »
◻ « connaissances non scientifiques »
◻ « preuve »

A

◻ Le critère de sélection des connaissances scientifiques est LA VÉRITÉ.
Les connaissances scientifiques peuvent être définies comme étant des savoirs prouvés par des procédés de recherche dans un domaine relatif à un objet ayant un intérêt particulier pour celui qui l’étudie.
Toutefois, le caractère scientifique des savoirs n’exclut pas une remise en question de ceux-ci.
Leur constitution est graduelle, se faisant non par accumulation mais par correction, par itérations (essais-erreurs).
Les connaissances scientifiques sont PROVISOIRES car elles peuvent toujours être corrigées, améliorées, affinées, réfutées.
Il n’existe pas de DOGME en science.
◻ Le critère de sélection des connaissances non scientifiques est L’UTILITÉ PRATIQUE.
Les connaissances non scientifiques peuvent être définies comme étant des CROYANCES estimées comme suffisamment FIABLES pour passer au stade de CONNAISSANCES ce en l’absence de mise à l’épreuve et malgré le fait qu’elles ne respectent pas le principe de réfutabilité.
Ces “connaissances” sont soit transmises par des INDIVIDUS CONNUS ou faisant AUTORITÉ ou ayant un LIEN AFFECTIF avec nous, soit issues de nos interactions sociales et des conclusions que nous en tirons.
On constate un phénomène récurrent de mise à l’écart de tout ce qui peut venir contredire voire réfuter ces “connaissances”, phénomène induisant une attitude de recherche systématique d’arguments capables de confirmer celles-ci.
Ces connaissances revêtent néanmoins un caractère utile dans certain contexte (social ou de vie quotidienne par exemple) et ne prétendant pas relever de la science.
◻ La preuve peut se définir comme étant un argument ou une démonstration étayée établissant, témoignant ou garantissant la vérité ou la réalité d’un objet, d’un fait ou d’une proposition.
L’objet doit être objectivé et communicable.

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4
Q

Quels sont les postulats de base de la démarche scientifique ?

A

1) Le déterminisme
2) L’empirisme
3) L’intégration théorique
4) La démarche dynamique
5) La dimension publique
6) L’évolution paradigmatique

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5
Q

Décrivez le déterminisme.

A

Le déterminisme est le 1er postulat de base de la démarche scientifique.
C’est un principe scientifique fondamental également appelé « principe de causalité ».
Selon ce principe scientifique, tout phénomène serait déterminé par une ou plusieurs causes. Ces causes pourraient être déterminées via l’expérimentation par exemple.
Ainsi, la science postule l’existence d’un ordre logique qu’il est possible de connaître. Les lois établies scientifiquement rendent compte des relations entre causes et effets. Dans les mêmes conditions, les mêmes causes entraineraient les mêmes effets.

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6
Q

Décrivez l’empirisme.

A

L’empirisme (= dépendance aux évidences) est le 2ème postulat de base de la démarche scientifique.
C’est un principe scientifique fondamental également appelé « théorie de la connaissance ». Selon ce principe, la connaissance dérive directement de l’expérience humaine du monde et demeure tributaire de nos expériences et observations. Cette connaissance découle de l’observation de faits particuliers mesurables, c’est à dire que l’on peut identifier, nommer, comparer, décrire et classer. Grâce à un raisonnement inductif, on peut en extraire des lois générales. Le chercheur part du cas particulier pour aboutir à une loi générale ou d’un fait concret pour conclure à une explication abstraite.
La manipulation méthodique de l’expérience et sa répétition visent à dégager des RÉGULARITÉS avec pour objectif une GÉNÉRALISATION DES RÉSULTATS.
Les théories sont construites à travers l’expérimentation.

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7
Q

Décrivez l’intégration théorique.

A

L’intégration théorique est le 3ème postulat de base de la démarche scientifique.
La science intègre les RÉSULTATS qu’elle obtient au sein de THÉORIES qui correspondent à des ENSEMBLES COHÉRENTS DE RÈGLES permettant d’EXPLIQUER et de RELIER un ensemble de FAITS OBSERVÉS qui pouvaient sembler indépendants auparavant.
Ces théories, qui intègrent plusieurs RELATIONS entre les faits, sont estimées par la communauté scientifique comme VRAIES jusqu’à ce que d’autres, expliquant mieux les relations entre les faits, viennent les REMPLACER.

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8
Q

Décrivez la démarche dynamique.

A

La démarche dynamique, qui est le 4ème postulat de base de la démarche scientifique, met en avant le caractère évolutif de la science qui ne demeure pas figée mais se modifie notamment avec le progrès (des techniques, des outils) dont elle bénéficie.
Cela implique un fonctionnement par tentatives successives constamment réitérées.
Par conséquent, la science cherche sans cesse à remettre en question les théories jusqu’alors considérées comme vraies.

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9
Q

Décrivez la dimension publique.

A

La dimension publique est le 5ème postulat de base de la démarche scientifique.
La science est une activité publique. Le fait de rendre publique ses observations et ses résultats en les communiquant permet leur révision et leur remise en question continuelles.
La dimension publique est donc un principe incontournable de la démarche scientifique qui consiste à communiquer systématiquement les résultats des recherches afin que d’autres chercheurs puissent reproduire les observations, vérifier les hypothèses formulées et le cas échéant les réfuter.
Une démarche est considérée comme scientifique si elle autorise la reproduction des observations et la vérification des hypothèses voire leur réfutation.

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10
Q

Décrivez l’évolution paradigmatique.

A

L’évolution paradigmatique constitue le 6ème et dernier postulat de base de la démarche scientifique.
La science se construit à partir de modèles et de paradigmes. Universellement reconnus, ils fournissent des problèmes et des solutions types pour un temps. La psychanalyse et le behaviorisme en sont des exemples prototypiques
Il s’agit plus précisément de modèles de pensée sur un objet d’étude qui est accepté par la communauté scientifique. Cette vision du monde est temporaire puisqu’elle évolue au fil du temps avec les découvertes des chercheurs.

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11
Q

Complétez le tableau ci-dessous et expliquez les conséquences néfastes d’une croyance non scientifique
cf. Tableau à compléter “Enfants victimes de mauvais traitements qui deviennent des parents qui maltraitent leurs enfants ou non.”

A

Les croyances liées à des sujets relevant de la psychologie ne sont pas inoffensives et on aurait tort de les sous-estimer : beaucoup de gens s’appuient souvent sur elles pour prendre des décisions capitales.
C’est le cas, par exemple, de la croyance selon laquelle, en l’absence de modèles parentaux appropriés, on deviendrait nécessairement de mauvais parents. Cette croyance est à ce point répandue qu’un juge a refusé d’accorder à une femme la garde de ses enfants sous prétexte qu’elle avait été victime de mauvais traitements dans son enfance, et ce même si elle-même n’avait jamais causé de tort à ses propres enfants. La prétendue inévitabilité des abus en « chaîne » ne s’appuie que sur l’observation de quelques cas, soit des enfants victimes de mauvais traitements qui, une fois adultes, commettent à leur tour des actes de violence.
Une démarche appuyée sur la psychologie scientifique prendrait comme sujets d’étude des enfants victimes de mauvais traitements qui, une fois adultes, n’ont pas maltraités leurs enfants, et des enfants n’ayant jamais subi de mauvais traitements, mais qui, une fois adultes, ont maltraité leurs enfants.
Les chercheurs examineraient toutes les données relevant des quatre possibilités décrites dans le tableau ci-dessous : cf. Tableau Enfants victimes de mauvais traitements qui deviennent des parents qui maltraitent leurs enfants ou non.
Les données recueillies permettent de tirer les observations suivantes : le fait d’avoir été victime de mauvais traitements constitue bien un facteur de risque de devenir un parent qui maltraite ses enfants ; cependant, la majorité des parents ayant subi des mauvais traitements durant leur enfance ne maltraitent pas leurs propres enfants (Kaufman et Zigler, 1987 ; Widom, 1989).
Certaines croyances sont estimées par les individus, à un moment donné, comme suffisamment fiables pour passer au stade de connaissances et ceci en l’absence de mise à l’épreuve de celles-ci. C’est souvent le cas d’informations transmises par des personnes faisant autorité (scientifique reconnu, supérieur hiérarchique, …) ou pour lesquelles nous sommes liés sur le plan affectif (conjoint, parents, ….). Lorsque l’on place ces informations au stade de connaissances, on constate un phénomène de mise à l’écart de tout ce qui pourrait venir les réfuter. L’individu s’efforce de trouver des arguments venant au contraire confirmer ce qu’il estime être une connaissance.

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12
Q

Quels sont les 3 composantes de la science ?

A

1) L’observation
2) L’expérimentation
3) Les principes généraux

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13
Q

Décrivez l’observation.

A

L’observation qui est la 1ère composante de la science est le point de départ de tout travail scientifique. L’observateur s’intéresse à un phénomène observable. Il ne doit pas intervenir au risque de le modifier. Il peut s’aider d’instruments de mesure qui sont de plus en plus précis. L’observation doit être la plus objective et précise possible. Aucune hypothèse au préalable n’est nécessaire. Il s’agit d’une phase exploratrice.

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14
Q

Décrivez l’expérimentation.

A

L’expérimentation - forme d’observation réalisée en laboratoire - est la 2ème composante de la science.
C’est une méthode scientifique qui permet au chercheur de TESTER SES HYPOTHÈSES. Elle se réalise en LABORATOIRE afin de CONTRÔLER les facteurs extérieurs. Il s’agit donc d’une SITUATION ARTIFICIELLE. Elle nécessite au préalable la réalisation d’un PROTOCOLE EXPÉRIMENTAL qui décrit les CONDITIONS et le DÉROULEMENT de l’expérience.
Le chercheur PROVOQUE et CONTRÔLE ce qu’il souhaite observer. Le but est de CONFIRMER ou d’INFIRMER les hypothèses de recherche.
Il existe des obstacles qui sont d’ordre PRATIQUE ou ÉTHIQUE.

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15
Q

Décrivez les principes généraux.

A

Les principes généraux qui sont la 3ème composante de la science, consistent, au-delà du catalogage des observations, à REGROUPER les résultats obtenus au sein de LOIS ou de THÉORIES qui vont pouvoir fournir une EXPLICATION sur les phénomènes observés.
-»> Les LOIS sont des principes UNIVERSELS et IMMUABLES applicables à toutes les situations. En général, nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour énoncer des lois. Ce sont des explications intermédiaires qui sont alors proposées. Ces explications intermédiaires, appelées THÉORIES, sont un ENSEMBLE DE PROPOSITIONS qui unifient des CONCEPTS permettant d’INTERPRÉTER et d’EXPLIQUER les phénomènes observés.

16
Q

Expliquez en quoi l’approche de Kuhn se distingue t-elle de celle de Popper.

A

L’idée de base est la suivante : une proposition générale ne peut pas, en toute rigueur logique, être confirmée empiriquement mais seulement infirmée ou réfutée.
◻ Pour Popper “toute théorie se doit d’être réfutable ou falsifiable et non vérifiable”.
Ainsi pour Karl Popper, est scientifique toute affirmation RÉFUTABLE c’est à dire telle qu’on soit capable d’imaginer un état du monde qui amènerait à conclure qu’elle est fausse. Ainsi
réfutable, elle permet des prévisions précises qu’on peut confronter à l’expérience puisqu’on connaît exactement les conditions de son application.
Le critère de réfutabilité confère un caractère scientifique à une théorie. Ainsi que l’affirmait Matalon : « En principe, il n’y a pas de dogme en science ».
Une théorie invalidée peut toutefois rester utilisée dans sa dimension approximative.
Par exemple : on se contente souvent de l’approximation de la théorie de la gravitation universelle car elle est bien plus simple d’utilisation que la théorie de la relativité.
Il existe des limites à la théorie de la réfutabilité de Karl Popper :
-> Si sa position est logiquement fondée, elle est peu réaliste en pratique.
-> Une hypothèse peut être réfutée par un élément ignoré (cf. cygne noir), mais en pratique, si elle est suffisamment confirmée, elle est considérée comme prouvée.
-> Les savoirs scientifiques s’étayent mutuellement ; leur validité n’est pas pas jugée sur des résultats isolés mais par insertion avec les acquis antérieurs.
◻ En contraste avec la conception empiriste logique, et aussi avec les vues de Popper, Kuhn soutient que la plus grande partie de l’activité scientifique ne consiste pas à mettre à l’épreuve des théories, mais à les enrichir, et pour cela à RÉSOUDRE DES PROBLÈMES BIEN DÉFINIS SOULEVÉS PAR LA THÉORIE.
Le contraste avec la conception de Popper est frappant : il n’y a guère de place pour des efforts pratiques de réfutation dans la science normale, même si le critère de réfutabilité peut jouer un rôle dans la discussion d’une hypothèse particulière.
Contrairement aux défenseurs de l’empirisme logique ou celui de Popper, Kuhn ne cherche pas à être normatif. Ce qu’il veut, c’est RECONNAÎTRE ET EXPLIQUER ce qui se passe réellement. C’est un de ses principaux apports et c’est ce qui caractérise la majorité des conceptions actuelles.
Kuhn a ainsi théorisé le cycle de la science :
»> Pendant le déroulement de l’activité scientifique normale s’accumulent des faits anormaux. Au début, ces anomalies sont délibérément ignorées, puis il se produit soudain une véritable révolution scientifique qui permet à un nouveau paradigme de supplanter l’ancien et le cycle recommence par une nouvelle période dite “normale”.

17
Q

Mettez-vous à la place d’un chercheur et :

  1. Décrivez les différentes étapes nécessaires à la réalisation d’une expérimentation (8 points)
  2. Expliquez pourquoi l’expérimentation est une méthode qui permet le mieux d’entraîner la conviction (4 points)
  3. Prenez l’exemple de l’expérience de Milgram pour le démontrer (8 points)
A

◻ 1. Les différentes étapes nécessaires à la réalisation d’une expérimentation sont :
(1) Question de recherche
(2) Revue de la littérature
(3) Hypothèses
(4) Protocole de recherche
(5) Cueillette des données
(6) Traitement des données
(7) Interprétation des résultats
(8) Publication des résultats
◻ 2. L’expérimentation est une méthode qui permet le mieux d’entraîner la conviction car :
-> L’expérimentation est au cœur de la démarche scientifique ;
-> L’expérimentation suit les grands principes de la démarche scientifique ;
-> L’expérimentation permet d’établir des principes généraux ;
-> L’expérimentation permet d’aboutir à des certitudes ;
-> L’expérimentation permet de tout contrôler ;
-> L’expérimentation permet d’établir des relations de causes à effets ;
-> L’expérimentation répond au cycle de la recherche ;
-> L’expérimentation est un processus dynamique.
◻ 3. L’expérience de Milgram permet de le démontrer :
1. Hypothèse de départ : les personnes qui obéissent aux ordres immoraux sont trop faibles pour refuser ou atteintes de troubles psychologiques graves.
2. Stanley Milgram s’est démarqué de tous les penseurs en appliquant la démarche scientifique.
3. Pour atteindre son objectif Milgram choisit la méthode expérimentale. Il s’agissait de reproduire en laboratoire des conditions de soumission à l’autorité.
4. Description de la procédure : il y avait une personne en position d’autorité, en l’occurrence un professeur d’université vêtu d’un sarrau blanc, un sujet naïf ne connaissant pas les objectifs de la recherche et une victime. Pour le sujet naïf, l’expérience se déroulait de la manière suivante : il devait aider un étudiant à apprendre au moyen de chocs électriques qu’il lui infligerait, en présence du professeur, assis en retrait. Le sujet était placé devant une console où des boutons et des vignettes indiquaient l’intensité des chocs, de « 15 volts choc léger » à « 450 volts ; danger : choc grave ». Le professeur donnait comme consigne au sujet naïf d’augmenter l’intensité des chocs au fur et à mesure que l’étudiant-victime commettait des erreurs. En fait, l’étudiant-victime était un complice de l’expérimentateur et sa tâche consistait non seulement à faire constamment et délibérément des erreurs qui forceraient le sujet à lui administrer des chocs électriques de plus en plus intenses, mais aussi à simuler une vive douleur à chaque décharge reçue (en réalité, aucun choc n’était infligé). Lorsque le sujet manifestait des réticences à administrer un choc électrique, le professeur insistait pour qu’il continue.
5. Résultats : alors que Milgram et de nombreux experts avaient prévu qu’une infime minorité des sujets exécuteraient les ordres les plus extrêmes, les résultats ont montré au contraire que la majorité des sujets ont administré les chocs électriques jusqu’au bout. L’hypothèse de départ a donc été infirmée.
6. Interprétations : ces résultats ont donné lieu à diverses interprétations, dont certaines étaient davantage émotives que rationnelles. Pourtant, c’est devant des résultats de recherche aussi spectaculaires que les scientifiques se doivent de faire preuve de la plus grande objectivité possible, en somme de mettre en pratique la pensée critique.
7. D’autres recherches ont permis de définir les conditions qui favorisent ou freinent la soumission à l’autorité.
8. Quoi qu’il en soit, la démarche scientifique de Milgram a littéralement bouleversé les connaissances sur un phénomène social important et a rendu possible son étude objective. Cet exemple montre que les recherches scientifiques peuvent susciter d’importantes remises en question. Elles requièrent une très grande rigueur, c’est pourquoi les chercheurs doivent veiller à choisir la méthode d’investigation la plus appropriée pour répondre aux questions à l’origine de leur démarche.

18
Q

Sur la base d’un texte :

  1. Relevez les idées développées par l’auteur
  2. Quelle est la position de l’auteur quant aux faits psychologiques (empirique, constructiviste) ?
  3. En quoi la preuve en psychologie telle qu’elle est décrite ici se différencie d’une preuve expérimentale ?
A

◻ 1. Relevez les idées développées par l’auteur
En premier lieu, l’auteur explique que tout fait psychologique est construit puisqu’il doit être communicable à tous. Le psychologue adopte une démarche scientifique où il utilise de manière conjointe un cadre théorique et des techniques de recueil. Cette démarche lui permet d’aboutir à des interprétations qui le prémunissent de biais potentiel. Dans un second temps, l’auteur explique que tout fait psychologique peut être déterminé par une ou plusieurs causes. Le psychologue s’attache à étudier les relations entre les causes et les effets. Enfin, à travers une illustration, l’auteur explique que le psychologue adopte une démarche scientifique dans le cadre du diagnostic. Il formule des hypothèses qu’il cherche à confirmer ou infirmer à travers des expérimentations. Chaque résultat obtenu permet d’orienter l’examen. Il s’agit d’un processus dynamique. À travers ce texte, l’auteur démontre que le psychologue fait preuve de démarche scientifique dans son approche clinique.
◻ 2. Quelle est la position de l’auteur quant aux faits psychologiques (empirique, constructiviste) ?
En citant Bachelard « Rien n’est donné, tout est construit », l’auteur se positionne en faveur du constructivisme. Selon le courant de pensée empirique, toutes nos connaissances sont issues de nos expérimentations et observations. Ce courant s’appuie sur des faits bruts. Le sujet est passif. L’auteur quant à lui insiste sur le fait que les faits psychologiques sont construits. Selon le courant de pensée constructiviste, toutes nos connaissances sont issues d’une reconstruction de nos expérimentations et observations. Le sujet est actif.
◻ 3. En quoi la preuve en psychologie telle qu’elle est décrite ici se différencie d’une preuve expérimentale ?
La preuve expérimentale nécessite une démarche contraignante où le psychologue provoque ce qu’il cherche à observer en réalisant une expérimentation contrôlée. Le psychologue constitue des groupes de sujets basés sur des critères d’inclusion et d’exclusion. Il n’oublie pas que les critères de généralisation et de réplication sont essentiels. La preuve en psychologie décrite ici montre que le psychologue progresse dans son entretien par essais-erreurs. Le psychologue formule des hypothèses qu’il met à l’épreuve et qui orientent complètement son entretien. Ces hypothèses ne sont pas toutes déterminées à l’avance. Cette méthodologie fait appel à la subjectivité du psychologue, subjectivité qui le guide tout au long de l’entretien. Toutes les variables ne sont pas contrôlées et les épreuves soumises au sujet peuvent être différentes selon qu’une hypothèse est confirmée ou infirmée.