Questions à développement Flashcards

1
Q

Matière : parler de la conception des jeux de hasard et d’argent comme un vice/péché et parler des entrepreneurs de morale qui ont véhiculée les jeux de hasard et d’argent selon cette conception

A

La conception des jeux de hasard et d’argent comme un vice ou un péché s’inscrit dans une perspective morale et religieuse, particulièrement influencée par les groupes de tempérance aux 19e et début 20e siècles. Ces groupes, ancrés dans des valeurs protestantes, ont véhiculé l’idée que le jeu est un péché et un vice car il permet d’acquérir par la chance et sans effort ce qui devrait être obtenu par le travail. Cette conception repose sur l’éthique protestante du travail, qui valorise l’effort personnel et la contribution productive à la société. Obtenir quelque chose “pour rien” est considéré comme immoral et contraire à cette éthique, car cela mine la stabilité économique et sociale en générant des profits sans production réelle ou contribution à la société.
Les entrepreneurs de morale dans ce contexte sont principalement les groupes de tempérance, qui ont influencé la législation et la perception sociale des JHA. Ils ont promu la criminalisation des jeux de hasard au Canada, menant à l’inscription des JHA au Code criminel en 1892, où le jeu est qualifié d’« offense envers la religion, la morale et le bien public ». Ces groupes ont opposé une vision morale stricte selon laquelle le jeu encourage le vice et la cupidité, mène à des maux sociaux tels que la pauvreté, la violence et le crime, et entretient l’idée d’obtenir quelque chose sans travail.

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Q

Texte Billieux 2015 : discuter des trois étapes utilisées pour faire d’un comportement une pathologie et identifier un enjeux associé à la pathologisation

A

Première étape : partir d’une observation anecdotique
Ils repèrent un comportement qui semble excessif ou problématique (par exemple, quelqu’un qui danse beaucoup le tango) et ils supposent d’emblée que ce comportement pourrait être une addiction.

Deuxième étape : créer un questionnaire basé sur les critères des addictions classiques
Ensuite, ils développent des outils pour mesurer ce comportement en reprenant les critères déjà utilisés pour les addictions à des substances (comme la perte de contrôle, le besoin d’augmenter la dose, les conséquences négatives, etc.).

Troisième étape: chercher des liens avec des facteurs connus des addictions
Enfin, ils montrent que ce comportement est souvent associé à des traits de personnalité ou des facteurs psychologiques liés aux addictions, comme l’impulsivité ou la recherche de sensations fortes.

Enjeu : sur-pathologisation
Un enjeu important lié à cette pathologisation excessive, c’est que ça peut banaliser la notion d’addiction et décrédibiliser la recherche sérieuse sur les vraies addictions. Par exemple, considérer que quelqu’un qui travaille beaucoup est forcément « accro » au travail, sans regarder le contexte ou les raisons profondes, peut faire perdre de vue ce qui est vraiment un trouble. Cela peut aussi stigmatiser inutilement des comportements normaux ou des passions intenses. En bref, c’est qu’elle est un peu trop « automatique » et ne prend pas assez en compte la spécificité du comportement. On risque de qualifier de « pathologique » n’importe quelle activité où quelqu’un s’investit beaucoup, même si ce n’est pas vraiment un problème.

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3
Q

Texte Suissa 2003 : discuter des deux dérapages associés à la légitimation de la pathologie

A

Premier dérapage : rupture avec la responsabilité de l’industrie
Une fois le cadre de la pathologisation appliqué, le joueur dépendant est perçu comme une personne existant en dehors des structures de l’industrie du jeu. Autrement dit, il est considéré comme un individu “malade” plutôt que comme le résultat de l’interaction entre l’environnement des espaces de jeu et le contexte social. Cette rupture efface ainsi toute responsabilité éventuelle de l’industrie dans les problèmes de dépendance au jeu.

Deuxième dérapage : responsabilisation de l’industrie
En qualifiant le joueur dépendant de “malade”, l’industrie du gambling est déchargée de toute responsabilité quant aux problèmes psychosociaux qui en découlent. La dépendance est alors vue comme une déficience individuelle, ce qui dégage l’industrie de tout blâme ou implication dans la genèse ou la perpétuation de cette condition.

Ces deux dérapages permettent donc à l’industrie des jeux de hasard et d’argent d’éviter toute remise en question de ses pratiques, alors même qu’elle est un acteur central dans la promotion et la diffusion du gambling. Ce cadre de lecture repose sur une scission de la réalité en “majorité sociale” (joueurs sociaux) et “minorité pathologique” (joueurs compulsifs), ce qui constitue un construit social avec des implications importantes pour la responsabilité et la légitimité de l’industrie.

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4
Q

Documentaire : identifier les enjeux en matière de responsabilité des jeux de hasard et d’argent

A

Responsabilité des concepteurs de machines
Les machines sont délibérément conçues pour créer une dépendance : elles utilisent des sons, lumières, effets visuels et mécaniques pour renforcer des comportements compulsifs.Des experts en neurosciences expliquent que les pokies exploitent des failles psychologiques (notamment les “renforcements aléatoires”, un principe de conditionnement bien connu).

Responsabilité du gouvernement
Le documentaire critique sévèrement les gouvernements australiens, qui perçoivent d’importants revenus fiscaux des jeux de hasard. Cela crée un conflit d’intérêt : bien qu’ils soient responsables de la régulation, les gouvernements sont également financièrement dépendants des profits générés par ces machines. Les mesures de protection des joueurs sont souvent jugées insuffisantes ou inefficaces, car elles sont mises en place sous pression médiatique plutôt que par volonté réelle de changement.

Responsabilité des établissements (pubs, clubs, casinos)
Les établissements qui hébergent les pokies profitent directement de la dépendance des joueurs. Le documentaire montre comment ces lieux sont conçus pour retenir les gens le plus longtemps possible, souvent sans fenêtres ni horloges. Les clubs communautaires (par exemple, de sport ou de loisirs) justifient souvent leur dépendance aux revenus du jeu en affirmant qu’ils soutiennent des activités locales – ce qui soulève des questions éthiques.

Responsabilité sociale et culturelle
En Australie, les pokies sont largement normalisés dans la culture populaire. Le documentaire insiste sur le fait que les jeux sont accessibles partout, même dans de petits villages ou des quartiers résidentiels. Cela rend la prévention beaucoup plus difficile, en particulier chez les jeunes ou les personnes vulnérables

Responsabilité envers les joueurs
Le film critique la notion de « jeu responsable » souvent mise en avant par l’industrie. Cette approche place la charge de la responsabilité uniquement sur le joueur, en l’accusant d’un manque de contrôle, plutôt que de remettre en question un système conçu pour piéger.

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