Question pour l'oral Partie 2 Flashcards

1
Q

12 A) Ce qu’est le phénomène de perception catégorielle et comment on a pu le mettre en évidence chez des participants sains (stimuli, tâches perceptives, résultats et interprétation)

A

On utilise des stimuli qui varient graduellement sur un continuum entre /ta/ et /da/ (image en haut à gauche). On peut voir à droite de l’image que ces stimuli varient entre un VOT de 0ms à un VOT de 60ms qui correspond au délai entre l’explosion du « t » et la voyelle

On fait faire 2 tâches aux participants :
- Identification : on présente un des stimuli isolés et on demande au participant « qu’avez-vous entendu ( /da/ ou /ta/ ? )
- Discrimination : on présente une paire de stimuli /da/ /ta/ (qui sont fort proches sur le continuum) et on demande « est ce que les 2 syllabes de la paire sont les mêmes ou différentes ?

On obtient les résultats sur les 2 graphiques :
- Pour l’identification : il y a un très grande proportion de réponse /da/ pour les stimuli avec un VOT faible. En revanche, pour les stimuli avec un VOT élevé, il y a une très grande proportion de réponse /ta/.

Normalement, on devrait répondre de façon graduelle à des stimuli qui varient graduellement dans les propriétés physiques mais en réalité, on y répond de façon quasi catégorielle :
un ensemble de stimuli sont catégorisés comme des /da/, un autre ensemble est catégorisé comme des /ta/ et il y a très peu de stimuli qui nous apparaissent comme entre les 2.

  • Pour la discrimination : pour les stimuli proches d’un extrême (/da/) ou proche de l’autre extrême (/ta/), la discrimination est mauvaise.

Les participants discriminent très mal les stimuli proches des extrêmes. En revanche, ils entendent bien la différence entre les stimuli intermédiaires. Interprétation : dans le monde physique, les choses varient graduellement. Mais dans notre perception, on
catégorise donc on interprète ces variations d’une façon qui structure notre système perceptif en catégories.
On entend mal la différence entre les éléments à l’intérieur d’une catégorie

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2
Q

12B) Quelles différences peut-on observer en termes de perception catégorielle chez des lecteurs typiques et (certains) dyslexiques ?

Quelles sont les implications pour la structuration du système phonologique chez les dyslexiques ?

A

Pour les lecteurs typiques :
- si on leur présente 2 sons qui diffèrent physiquement mais qui appartiennent à 1 seule catégorie phonologique (celle des « be ba »), ils ont une performance assez faible car les stimuli sont catégorisés comme appartenant à une même catégorie

  • à l’opposé : pour les « da », ils ont tendance à percevoir les sons de façon catégorielle
  • à la frontière des catégories (losange au milieu sur graphique) : pour des sons qui sont légèrement différents physiquement (ba da), ils entendent mieux la différence.

Pour les dyslexiques : leur perception est moins catégorielle
- à la frontière de catégorie, ils sont moins performants que les lecteurs typiques (ils entendent moins bien la différence)

  • à l’intérieure d’une même catégorie, ils sont un peu plus performants que les lecteurs typiques

Implications : les dyslexiques sont plus sensibles à certaines ressemblances entre des sons mais qu’il faudrait inhiber et ils sont moins sensibles à des différences particulièrement pertinentes pour séparer 2 sons en 2 catégories.

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3
Q

13A) Décrivez le processus de normalisation dans la perception des sons de la parole?

A

capacité du système auditif humain à interpréter les variations acoustiques des sons de la parole et à les percevoir comme des unités linguistiques distinctes. Cette normalisation est essentielle pour que nous puissions comprendre et interpréter les messages vocaux émis par les locuteurs.

L’ensemble de ces processus de normalisation visent à retrancher une information non pertinente linguistiquement afin d’identifier correctement le(s) « son(s) » que communique le locuteur

Il y a une variabilité liée au locuteur : le même son prononcé par 2 locuteurs différents est très différent ; l’auditeur normalise ces variations dues au locuteur.

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4
Q

13B) Précisez les propriétés des sons qui peuvent faire l’objet de normalisation.

A

o les propriétés du son liées au locuteur (âge, accent, genre, …)

o les propriétés du son liées au contexte phonique (ex : entourage consonantique d’une voyelle)

o les propriétés du son liées aux phénomènes suprasegmentaux (mélodie : montante ou descendante, accentuations, …)

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5
Q

13C) Détaillez le cas précis visé par la figure ci-dessous
graphique des triangles vocaliques selon l’âge

A

On voit différents espaces vocaliques de voyelles. On a le triangle jaune (produit par un locuteur de 21 ans) superposé sur le triangle bleu clair (locuteur de 16ans), …

On peut remarquer que les propriétés acoustiques des voyelles d’un homme de 21 ans ne sont pas du tout les mêmes que les voyelles d’un enfant de 4 ans par exemple. Pourtant, en perception, l’auditeur va rapidement ajuster sa perception aux valeurs formantiques de la personne qu’il entend parler

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6
Q

14B) En commentant la figure ci-dessous, expliquez en quoi les personnes atteintes de dysarthrie parkinsonienne peuvent être atteintes de troubles phonétiques/articulatoires

A

La maladie de parkinson est une maladie dégénérative qui va généralement rigidifier nos muscles et qui peut donc diminuer les capacités respiratoires. Le patient atteint ne pourra donc prendre son inspiration qu’avec un volume diminué et cela diminuera donc l’intensité de sa parole, cela peut avoir comme effet une incapacité à produire certaines consonnes par exemple (distorsions).

L’analyse des voyelles tenues permet d’apprécier l’étendue du champs articulatoire des sujets en condition de production de monophtongues. Un simple examen descriptif suggère une variation sensible de la cohésion inter-sujet, l’espace articulatoire utilisé apparaissant beaucoup plus variable chez les parkinsoniens que chez les sujets sains.

La valeur de surface des triangles vocaliques sont légèrement plus importantes dans le groupe témoin que chez les sujets parkinsoniens et sont d’ailleurs beaucoup plus dispersés chez ces derniers. Ceci suggère une réduction de l’espace articulatoire chez les parkinsoniens mais également que les conséquences des maladies sont très diversifiées en termes de capacités d’exploitation de l’espace vocalique. Dans la majorité des cas, les
aires des triangles vocaliques sont inférieurs chez les sujets MP, mais certains sujets se caractérisent par des valeurs voisines de celles catégorisant les sujets sains, il y a une grande variabilité en fonctions des individus MP. Le contrôle de l’intensité de la voix est affecté chez la plupart des patients parkinsonniens.

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7
Q

15A) Quelles modifications, typiques du vieillissement sain, ont un effet sur le langage oral ? décrivez les principaux effets observés sur différents aspects du langage oral.

A

Quand nous vieillissons, plusieurs modifications surviennent : des modifications physiques et physiologiques, un déclin sensori-moteur, un ralentissement cognitif et des dégradations asymétriques au niveau du langage oral (dégradations pour la perception et la production de la parole, débit plus lent et moins stable, + d’erreurs phonologiques, et diminution globale de l’intelligibilité de la parole). Ces modifications ont plusieurs effets sur le langage oral :

  • Effet de l’âge sur le débit de parole : plus on vieilli, plus on lit lentement
  • Effet de l’âge sur la qualité de la voix et la variabilité de la F0 : la qualité de la voix diminue pour les gens au-delà de 75 ans et la variabilité de la F0 est plus importante chez des personnes plus âgées (en général, quand on vieillit, notre voix devient instable)
  • Effet de l’âge sur la F0 conversationnelle : la F0 conversationnelle diminue quand on vieillit.
  • Effet du genre sur la F0 conversationnelle : la F0 diminue chez les femmes et elle augmente chez les hommes
  • Autre effet : augmentation de la durée syllabique (diminution du débit de parole) au fur et à mesure qu’on devient plus âgé.
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8
Q

15B) Illustrez votre propos en commentant le graphe ci-dessous (étude de a diadochocinésie)

suite de Quelles modifications, typiques du vieillissement sain, ont un effet sur le langage oral ?

A

Étude : tâche de diadochocinésie : on demande aux sujets de produire une séquence de parole qui n’a pas de sens le plus rapidement et le plus exactement possible (sans se tromper). Il y a des séquences très simples (comme « bababaa ») et plus complexes (par exemple : « badego»). Les sujets varient en âge de 40 à + de 75 ans.

Résultats : on observe une augmentation de la durée syllabique (diminution du débit de parole) au fur et à mesure qu’on devient plus âgé. Selon la séquence à produire, on a des effets indépendants de l’âge qui se cumulent (ex : prononcer « clatra » rapidement est plus difficile à prononcer que “bababa”, et ce pour tous les âges).

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9
Q

16A) Qu’est-ce que la sociophonétique ?

A

La sociophonétique étudie les systèmes phonologiques et les variantes phonétiques dans leur contexte socioculturel : elle étudie dans quelle mesure les systèmes phonologiques sont différents, les variantes phonétiques sont différentes selon le contexte socioculturel, les acteurs, ce qui les caractérise et leur
rapport/dynamique relationnelle.

Il y a donc des aspects économiques, démographiques, sociaux (variations du langage et des langues en fonction de l’âge, sexe, ethnie, préférence sexuelle, …) qui sont reliés à un message. La sociophonétique tient compte de l’ensemble de ces éléments pour comprendre un message dans son ensemble et lié à son contexte.

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10
Q

17B) En vous appuyant sur le tableau ci-dessous, expliquez l’étude menée par W. Labov. Dans trois grands magasins de NYC (question de recherche, méthode, principaux résultats)

A

W. Labov mène une étude sur la stratification sociale à New York. Sa méthode de recherche consiste à aller dans 3 magasins et y envoyer des enquêteurs. Ceux-ci doivent susciter la réponse « the fourth floor » chez les gens qui travaillent dans les magasins

Hypothèse de Labov : en fonction de la stratification sociale, on produit +/- des « r ». Il pense que les personnes des classes supérieures auraient tendance à prononcer plus souvent le /r/ que les gens de la classe moyenne et ouvrière.

Les résultats vont dans le sens de son hypothèse de départ : au plus on monte dans l’échelle sociale, au plus on prononce les /r/.

Cette étude montre aussi que tous les locuteurs augmentent la proportion de /r/ prononcé lorsque la situation de communication est plus formelle.

Mais ceux qui modifient le plus leur prononciation sont les locuteurs de la classe ouvrière. Cela fait référence au phénomène d’insécurité linguistique : ceux qui sont le plus susceptibles de modifier leur façon de parler sont ceux qui sont dans les classes les plus basses. En effet, ceux-ci adaptent leur manière de parler en fonction
- de la condition de communication
- de si l’échange est formel ou pas
- de si l’interlocuteur à l’air de mal comprendre

En revanche, les personnes des classes sociales supérieures sont moins insécures donc elles ne changent pas(en tous cas moins) leur manière de parler.

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11
Q

16C) Établissez le lien entre variation synchronique et variation diachronique.

A

Il y a des variations phonétiques dans la manière de prononcer les sons et ces variations en disent beaucoup sur qui nous sommes, sur ce que nous pensons, sur nos attitudes, …. On distingue 2 types de variations :

a) Variation synchronique (= variation à un moment donné)
Ce sont les variations phonétiques

b) Variation diachronique (=variation au cours du temps à l’état d’une langue n’est pas le même à un moment donné que 50 ans plus tard) -> Ce sont les changements phonétiques (la langue évolue)

Ces variations synchroniques et diachroniques sont liées : parmi toutes les variantes à un instant t figurent les évolutions de demain. C’est à dire que si à un moment donné, il y a un ensemble de variantes, on peut considérer que ces variantes sont en compétition. Finalement, une variante va l’emporter sur l’autre et elle va permettre l’évolution de demain.

Ex : les chroniques du ‘bon langage’ : avant, on pouvait dire “ « ne dites pas « … » mais dites « … »”. En fait, plus tard, on va retrouver la version qu’on ne voulait pas prononcer qui est devenue la norme aujourd’hui.

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12
Q

17A) Qu’est-ce que la convergence phonétique ?

A

La convergence phonétique est fondée sur le constat que l’imitation joue un rôle central en phonétique. L’imitation n’est donc pas un phénomène à la marge (qui pourrait survenir chez certains locuteurs bien spécifiques). Au contraire, il y a imitation mutuelle spontanée de la part de tous les locuteurs d’une conversation, même si la situation est minimalement interactive. Il y a une tendance à la convergence phonétique : lorsqu’on interagit avec un interlocuteur dans un dialogue oral, on a tendance à imiter la façon de parler de l’interlocuteur.

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13
Q

17B) Quelles sont les implications de ce phénomène, tant au niveau de l’individu que du système linguistique ? (Convergence linguistique)

A

Implications de la convergence phonétique pour l’individu :
o Variations dans les réalisation phonétiques (dans la façon de prononcer les sons) en fonction de l’interlocuteur (pour un même individu, en fonction d’avec qui il interagit, il va modifier sa façon de parler)

o Modification potentielle des représentations mentales associées (effet sur le catégories des sons à long terme)

Implications de la convergence phonétique pour le système linguistique :
- il y a une certaine stabilité, une convergence des réalisations phonétiques à l’intérieur d’une communauté donnée, ce qui permet l’existence de dialectes différenciés (comme on converge tous les uns vers les autres, on arrive vers un commun dénominateur)

  • il y a de la flexibilité dans les réalisations. C’est la variation dite ‘individuelle’/libre. C’est lié aux changements phonétiques
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14
Q

17C) En commentant la figure, expliquez le paradigme de recherche concerné (tâche, instructions données au participant, mesures récoltées, etc.) et interprétez les résultats affichés ici

convergence phonétique (caisse)

A

Les participants viennent soit de Liège soit de Mons. Ils ont pour tâche de prononcer une phrase qui contient des mots spécifiques dont on va analyser la prononciation.

On disait aux participants qu’il s’agissait d’une tâche de mémorisation. On leur présentait différents éléments à partir desquels ils devaient former une phrase du type « c’est dans le frigo/la caisse qu’il y a un … ». On leur disait qu’ils doivent mémoriser le mot après « il y a un ».

En réalité, les chercheurs s’intéressaient à comment les mots « frigo » et « caisse » étaient prononcé. Ces mots ont été mis en position non finale mais accentuée pour pouvoir bien les analyser.
Plus particulièrement, les chercheurs portaient leur intérêt sur la manière de produire les voyelles “o” et “è” dans les mots cibles pour les différents participants.

En effet, de façon générale,
- à Mons, on a tendance à prononcer « frigo » comme « frigau » et « caisse » comme « caisse » (normal)
- à Liège on a tendence à prononcer « frigo » comme « frigo » (normal) et « caisse » comme « caiiiisse »
(è allongé)

Durant l’expérience, le dialecte inverse à celui de la participante était diffusé dans des hauts parleurs. Ex :
participante de Mons fait la tâche à d’autre moments, c’est au haut-parleur de faire la tâche. Remarque :
l’instruction donnée aux participants n’est pas d’imiter le haut-parleur.

Il y a 3 conditions expérimentales :
- un prétest : la participante exécute la tâche seule
- un test : la participante exécute la tâche et 2 haut-parleurs diffusent la parole d’un locuteur de
référence
- un post test : la participante exécute à nouveau la tâche seule

Résultats au niveau de l’évolution temporelle :
En abscisse du graphique, on peut voir l’ensemble des essais (l’ensemble de voyelles produites dans le cas du « è ») et la durée du « è » prononcé en ordonnée.

On voit que la participante rouge en phase de test 1 produit de temps en temps de la parole, de temps en temps c’est le haut-parleur (les liégoises allongent les « è »)

On voit que dès le début de la phase de test 1, la participante passe à un autre type de production en direction de ce qu’elle entend dans le haut parleur. Enfaite elle s’ajuste à ce qu’elle entend tout d’un coup ; c’est de la convergence.

A la phase de post-test, la locutrice se retrouve seule. À ce moment là, on observe un retour rapide à une cible plus proche de ce qu’elle avait au début mais 1/3 voire la ½ des productions restent fort influencées par ce qui a été entendu précédemment. Il n’y a donc pas de retour direct vers sa production du début.

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15
Q

18A) ) Quels sont les trois types de facteurs non linguistiques qui sont susceptibles d’affecter la forme sonore des messages linguistiques ? Détaillez.

A
  • Les facteurs internes au sujet (fatigue, stress, alcool, trouble, vieillissement…) ont des effets sur la fréquence fondamentale, sur le débit de parole, sur la précision
    articulatoire.

Les facteurs liés à l’interaction : je m’adapte à l’individu ou au groupe auquel appartient cet individu (parole adressée) avec une parole plus lente, plus de pauses, une articulation exagérée, …. Ce sont des stratégies à but communicatif qui visent l’intelligibilité de la parole. Il y a aussi la parole adressée pour attirer l’attention, expressivité.

Les facteurs liés au contexte : qui que je sois, qui que soit mon interlocuteur, nous sommes dans un contexte de communication qui peut influencer notre façon de prononcer les messages. on fait varier des paramètres pour augmenter l’audibilité du message (dans quelle mesure le message est audible = passe au-dessus du bruit, de la réverbération, de la distance.

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16
Q

18B) Donnez (et expliquez brièvement) trois types d’objectifs stratégiques à privilégier afin de renforcer la clarté des messages à destination de l’interlocuteur.

A

Audibilité : renforcer l’audibilité des messages, c’est
o augmenter l’intensité
o privilégier l’énergie spectrale dans les fréquences moyennes (les fréquences se rapprochent de la moyenne car elles permettent de passer au-delà du mur de bruit
o renforcer les sons voisés (intensité, durée)

  • Cohérence : augmenter la cohérence des messages, c’est :
    o augmenter les modulations en fréquence et en amplitude
  • Renforcer l’information linguistique :
    o voyelles : hyper articulation des voyelles extrêmes
    o consonnes : augmentation des contrastes (VOT), transitions formantiques plus nettes
    o tons exagérés (dans les langues à tons)
    o paramètres prosodiques renforcés (liés au débit de parole, la mélodie, …), en particulier ceux facilitant la segmentation
17
Q

19A) Pourquoi observe-t-on tant de variabilité dans les troubles de la parole associés à la maladie de parkinson ?

A

D’abord, parce que c’est souvent le cas quand une maladie touche des processus et structures impliquées dans le langage mais pas seulement.

La maladie de Parkinson (MP) est globalement un trouble de la motricité. La traduction en termes de motricité pour la parole peut être différente selon les individus, les sous-types de la maladie etc.

En plus, les troubles varient en fonction des stades de la maladie. A un stade précoce, la dysarthrie est peu présente, on ne constate pas de problème d’audition ou en tout cas, d’un point de vue extérieur. Mais si on mesure on peut trouver quelque chose qu’on qualifie d’infraclinique (=cliniquement pas observable mais déjà là comme des marqueurs de la suite puisque c’est une maladie dégénérative).

Ensuite, les troubles peuvent réagir diversement aux traitements. Le but premier des parkinsoniens étant de calmer leurs tremblements, ça peut avoir des effets au niveau de la parole.

On se demande donc si ce qu’on a observé est directement lié à la maladie ou est-ce que c’est une stratégie de compensation ? Ou bien les deux ?

La conséquence de tout ça est la caractérisation assez vague des troubles de la parole chez les Parkinsoniens.

18
Q

19B) Mettez variabilité en évidence chez les parkinsons en vous aidant du tableau ci-dessous

A

(approche individuelle, on analyse plus des groupes mais des gens uniques et on essaye d’en sortir une caractéristique).

Tableau à double entrée.
Les colonnes (SV04, SV05, …) ce sont les patients.
Les lignes, se sont différents indicateurs.

Et les 3 colonnes avant les patients, ce sont les moyennes des patients contrôles (moyenne et moyenne +/- 2 écarts types).
Score blanc = sous la moyenne
Score bleu foncé = supérieur à la moyenne
Score bleu = moyenne

On voit que selon les patients et selon les caractéristiques, tout varie.On essaye de relier des caractéristiques connues dans la variabilité de la production de parole pour voir si il y avait un lien (vieillissement, stades plus avancés + affectés), aucun lien
Variabilité trop grande pour trop peu de sujet (13), il en faut beaucoup plus.

19
Q

19C) En commentant le tableau, expliquez en quoi une part de variabilité observée peut s’analyser comme résultant d’un comportement phonétique stratégique en condition « adverse ».

A

Même si on connait l’effet global et spécifique de chaque type de contrainte, et les interactions entre toutes ces contraintes, elles ne pointeront jamais vers un résultat spécifique. Elles vont juste déterminer un ensemble de contraintes à l’intérieur duquel on pense qu’il y a encore de la place pour un comportement stratégiquede la place du locuteur.

Exemple pour le patient SV10, il est bon sur certain indicateur et pas bon sur d’autre. On voit que ses résultats dépendent en fonction des catégories, car ce ne sont pas des indicateurs seuls mais un ensemble d’indicateur qui forme une catégorie.

La 1ère catégorie est lié à la précision articulatoire. On a donc l’air du triangle vocalique, l’intelligibilité, l’articulation. Et on voit qu’ici il se débrouille très bien. La 3ème catégorie est une catégorie de débit et de fluence. On voit qu’il y a beaucoup d’accident de fluence et un débit de paroles fort lent. Il est précis et intelligible mais parle lentement.

On peut imaginer que c’est l’effet d’une stratégie globale. Quand on est encore dans un stade pas trop avancé et qu’il y a encore moyen de s’ajuster, on peut imaginer qu’il a favorisé une bonne articulation à la place d’une bonne production. On peut très bien aussi faire l’inverse et favorisé la production à l’articulation.

Ce sont des stratégies potentielles à l’intérieur de l’espace des contraintes. Le cas de ce patient suggère qu’à un stade pas trop avancé on peut encore fort compenser. Et que cette compensation dépend des forces et des exigences de chacun.

20
Q

20A) Décrivez le phénomène d’aimantation perceptive et son rôle dans le développement de la parole chez l’enfant.

A

Ce phénomène montre qu’à l’intérieur d’une catégorie, il existe des prototypes, les sons les mieux prononcésde la catégorie. Cela veut dire que par exemple lorsqu’on entend le son A, on ne l’entend pas toujours de la même manière en fonction de sa prononciation. Par exemple, si un patient est malade et qu’il parle avec une plus grande nasalisation, ce son A va sonner moins « beau », ce n’est pas un prototype.

Ce phénomène d’aimantation perceptive est le fait que certains prototypes agissent comme des aimants perceptifs. On identifiera mieux un son qui est proche du prototype (identification) cependant, on les identifie moins bien entre eux (discrimination). Ce phénomène permet de regrouper les sons en différentes catégories et de structurer celles-ci.

Cela va permettre le développement de la parole chez l’enfant. Quand le bébé naît, il est ce que l’on appelle un citoyen du monde car celui-ci peut apprendre toutes les langues grâce à sa compétence de discrimination. En effet, il est capable de discriminer les différents sons d’une même catégorie ainsi que de catégories différentes. Son espace auditif universel va se réorganiser en fonction de la langue ambiante, en fonction donc de l’input. Cet espace deviendra de plus en plus efficace autour des éléments pertinents de sa langue grâce à ce phénomène d’aimantation perceptive

21
Q

20B) « percevoir c’est prédire » : expliquez et commentez

A

Avant d’avoir entendu la suite de la parole, des phénomènes de perception de la parole sont à l’œuvre.

Percevoir c’est prédire car en percevant les sons de la parole de notre interlocuteur, on pourrait très bien anticiper ce qu’il va dire sans pour autant l’entendre. On va faire un ensemble de prédictions sur les phonèmes qui vont suivre.

Exemple : restauration phonémique. Expérience qui consiste à remplacer un phonème par un bruit, cela ne perturbe pas la compréhension du mot détérioré. Les auditeurs sont capables d’identifier quel était le segment perturbé : mécanisme de réparation, = processus top down, de la portion de signal altéré afin de ne pas gêner l’intelligibilité