Qu'est-ce que la discrimination? Flashcards
Donner l’étymologie grec de “discrimination”.
dis = division, séparer / crimen = accusation, reproche
Donner l’étymologie latine de “discrimination”.
discrimen = point de séparation, différence / discriminare = mettre à part, diviser
Donner la définition juridique du terme “discrimination”.
Inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, dans un domaine visé par la loi.
Combien de critères de discrimination sont prohibés par la loi? Donner des exemples.
On en a 20. On peut citer l’âge, l’ethnie, le sexe, l’appartenance physique, l’état de santé, la conviction politique, etc.
Quelle remarque peut-on ériger sur l’usage du terme “race” dans la littérature?
Le terme “race” fait référence à des questions biologiques. Il n’est donc pas d’usage d’utiliser ce terme en psychologie, la variété biologique au sein d’un même groupe ethnique étant plus forte qu’entre différents groupes ethniques. On privilégiera d’ailleurs ces termes à celui de “race”.
Quel terme préconise l’UNESCO pour parler de ce que l’on appelait des races? Ce terme est-il consensuel?
L’UNESCO préconise l’usage de “groupe ethnique”. Ce terme n’est cependant pas consensuel, les anglo-saxons privilégiant toujours le terme de “race” contrairement aux francophones.
Comment se différencient le droit et la psychologie sur l’abord du terme “discrimination”?
En droit, les critères de discriminations sont limités (au contraire de la psychologie). De même, en psychologie, la discrimination sous-entend le comportement, (volontaire ou non) c’est-à-dire ce qui est visible de l’extérieur. (ex : sourire)
Définir la discrimination sous l’angle de la psychologie.
“Comportement (négatif) injustifié envers un ou plusieurs membres d’un groupe en raison de son/leur appartenance à un groupe.”
D’où vient l’essence de la discrimination?
La discrimination se fait sur la base de l’appartenance à un groupe. Généralement, elle se fait du groupe dominant vers le groupe dominé.
Qu’est-ce que la discrimination positive?
Processus politique qui vise à valoriser quelqu’un sur la base de son appartenance afin de rétablir un équilibre. Elle n’existe pas en psychologie.
Comment Correll et al. (2010) définissent la discrimination? Quelle notion ajoutent-ils pour parfaire cette définition?
“Comportement dirigé vers les membres d’une catégorie, non parce qu’ils le “méritent” ou par réciprocité mais seulement parce qu’ils sont membres de cette catégorie.” Le mérite est une notion importante car elle est centrale dans l’expression et le vécu de la discrimination. Cependant, cette notion a des contours flous d’où la nécessité de se baser sur des critères normatifs.
Quels sont les deux types de discriminations officiellement reconnus, que ce soit dans le psychologique ou le judiciaire?
Discrimination ouverte, explicite (ou directe dans la loi)
Discrimination subtile, implicite (automatique, non-consciente, indirecte)
A quelles dimensions sont liées la discrimination?
Cognitive, affective et comportementale
A quelles dimensions sont spécifiquement associés les stéréotypes, préjugés et discriminations? Donner des exemples.
Stéréotypes : dimension cognitive (ex : “Tous les martiens sont verts.”)
Préjugés : dimension affective (en termes de valence : j’aime / je n’aime pas)
Discriminations : dimension comportementale (éviter quelqu’un, ostracisme)
Comment appelle-t-on la tendance à favoriser son propre groupe par rapport aux exogroupes? A qui doit-on ce concept?
Biais de favoritisme endogroupe (Tajfel)
Avant 1920, quelle théorie dominait pour expliquer la discrimination? Expliquer.
Il s’agissait de la “théorie des races”. Le concept de préjugé n’avait pas encore émergé et tout le monde était d’accord avec l’idée d’ “infériorité des races”.
Avant 1920, comment justifiait-on l’idée d’infériorité des races?
La création et la passation des premiers tests de QI démontrent scientifiquement des différences d’intelligence entre Noirs et Blancs selon 73 études (Garth, 1925); ces derniers étant les plus intelligents.
Quel problème Stephen Jay Gould souligne-t-il concernant la théorie des races? Donner un exemple illustratif.
Il souligne des erreurs de raisonnement et de mesure donc méthodologiques. Par exemple, pour évaluer l’intelligence, on mesurait la taille des cerveaux. De plus, ces mesures étaient peu rigoureuses sachant que l’on arrondissait pas ces mesures au même chiffre en fonction de la personne à qui appartenait le cerveau.
En quoi, durant les années 1920, adopte-t-on un changement radical dans la théorie des races?
En raison des mouvements de droits civiques pour les Noirs aux USA et le mouvement contre le colonialisme en Europe, les conceptions scientifiques changent radicalement et la notion de préjugé se créé. La question du bienfondé des discriminations se pose alors.
Citer deux échelles utilisées pour mesurer les attitudes interraciales avec le nom de leur auteur et la date.
échelle de distance sociale (Bogardus, 1925) stereotypes checklist (Katz et Braly, 1933)
Dans les années 1930 et 1940, comment est expliquée l’origine des préjugés et de la discrimination? Citer une théorie illustrative.
Ils sont expliqués sous un angle psychodynamique, avec notamment les mécanismes de défense, la projection de la frustration et le déplacement de l’agressivité. Une théorie illustrative est celle du bouc émissaire. (Dollard et al., 1939) On reste dans une conception générale.
En quoi les années 1950 représentent un tournant dans l’étude des discriminations?
On bascule les études sur qui discrimine. On a l’idée que seules des personnes très malades discriminent. Ainsi, la discrimination serait un phénomène pathologique. Les explications se basent plus sur les traits et troubles de la personnalité de la personne qui discrimine. (personnalité autoritaire de Adorno et al., 1950 ; dogmatisme de Rokeach et al., 1960)
Quelle est la conception dominante sur la discrimination dans les années 1960 et 1970.
La discrimination est apparentée à une “pathologie sociale” voire à un “cancer social”. On mets l’accent sur les relations entre groupes d’individus.
Expliquer en quoi la théorie du conflit réel de Sherif (1966) illustre la conception scientifique des années 1960 concernant la discrimination.
Cette étude qui fait participer des enfants dans un camp de vacances montre deux mécanismes inhérents à la discrimination.
Le premier est la compétition. Elle est le pivot concernant les biens matériels et abstraits à posséder et déclenche préjugés et discrimination.
Le deuxième mécanisme est la coopération. Lorsque les groupes adhèrent à un objectif commun (but supra-ordonné), on a une réduction des préjugés et de la discrimination.
Quel processus psychologique fondamental est intégré dans l’étude de la discrimination dans les années 1980? Quelle vision en a Allport?
Il s’agit de la catégorisation. Pour Allport, l’esprit humain doit penser en termes de catégories qui deviennent le support de jugements considérés comme normaux. C’est un processus inévitable et nécessaire à une existence ordonnée. (1954)
Quelles sont les conséquences de la catégorisation sociale pouvant expliquer les stéréotypes, préjugés et discriminations? (Tajfel et Wilkes, 1963 ; McGarty et Penny, 1988)
On a deux biais :
Biais de contraste : Les individus issus de différents groupes sont fondamentalement différents.
Biais d’assimilation : Les individus issus d’un même groupe se ressemblent.