Psychologie de la santé Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la santé ?

A

Pour définir la santé, on observe souvent la présence de la négation (“ne pas”). De plus, la maladie sera souvent perçue comme une absence de symptômes, de dysfonctionnement.
A noter qu’il existe dans la santé une notion d’équilibre entre l’individu et son environnement.

Les conceptions de la santé et de la maladie sont liées à une culture, une représentation et/ou encore des croyances. Ces conceptions sont extrêmement disparates (elles varient selon le temps et le lieu). C’est pourquoi, il faut prendre en compte le patient dans son intégralité (avec ses croyances et sa culture) afin de pouvoir l’accompagner. En tant que psychologue, il nous est impossible d’enlever la maladie, mais il est possible d’aider le patient à changer ces représentations afin de mieux vivre cette dernière.

Les croyances du patients vont déterminer ces comportements de santé et les actions qu’il va réaliser vont permettre de sortir du cercle vicieux en améliorant sa qualité de vie en dépit de la maladie. Alors qu’en cas d’inaction de sa part, il va y avoir une détérioration de la qualité de vie en plus de la maladie.

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2
Q

Comment expliquer la maladie et prédire la santé ?

A

En psychologie de la santé, il y a plusieurs objectifs (Bruchon-Sweitzer, 2001) qui sont les suivants :
- Optimiser la prévention, la promotion des comportements de santé et la prise en charge des personnes malades : faire en sorte que le patient soit en bonne santé le plus longtemps possible.
- Etudier les facteurs psychosociaux (de risques) dans la maladie : savoir par exemple comment ça impact
- Comprendre les processus biopsychosociaux pouvant expliquer cette influence : quels sont les facteurs pouvant l’expliquer.

Avant la maladie, on va observer différents facteurs psychosociaux conduisant à des comportements de santé au cours de la maladie pour ensuite déboucher sur les notions de santé, bien être et qualité de vie après la maladie. Il reste à déterminer quels sont les facteurs explicatifs entre ces processus. Différents modèles vont alors coexister tel que : le modèle biomédical, le modèle psychosomatique, l’approche épidémiologique, le modèle biopsychosocial, le modèle transactionnel ou encore le modèle intégratif et multifactoriel.

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3
Q

Qu’est-ce que le modèle biomédical ?

A

Le modèle biomédical est le modèle de la médecine contemporaine. Dans ce modèle, la maladie s’apparente à un disfonctionnement organique. C’est un modèle de cause à effet, c’est-à-dire que la maladie va être la conséquence d’un événement perturbateur tel que des agents pathogènes par exemple. Ce qui fait donc que des moyens vont être développés pour éviter la maladie.

On observe dans ce modèle une séparation entre le corps et l’esprit. On s’intéresse ici seulement à la maladie, mais pas au malade. Pedinielli va analyser ce décalage en expliquant qu’il est essentiel d’étudier les représentations du patient car elles vont moduler les interventions thérapeutiques et peuvent même expliquer les comportements de santés.

En conclusion, le modèle biomédical est un modèle trop réducteur, trop simpliste avec comme schéma une cause -> un effet tout en oubliant les processus et les mécanismes qui peuvent se jouer entre les deux.

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4
Q

Qu’est-ce que le modèle psychosomatique ?

A

Selon le modèle psychosomatique, certaines maladies pourraient être expliqués par des facteurs psychologiques. Ces facteurs vont être différents selon les écoles de pensée.
Le mouvement psychosomatique issu de la psychanalyse s’inspire du mécanisme de conversion somatique.
Pour l’école de Chicago, chaque maladie dépend de conflits émotionnels non résolu.
Selon l’institut psychosomatique de Parie et Pierre Marty, ça serait le processus de pensée opératoire qui mènerait à des troubles psychosomatiques.

En conclusion, ce modèle a des résultats peu satisfaisants avec l’explication de la relation entre personnalité et troubles organiques un peu trop arbitraire.

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5
Q

Qu’est-ce que l’approche épidémiologique ?

A

C’est un modèle de cause à effet linéaire. On ne va pas chercher les causes des maladies mais comparer des sujets sains et des sujets malades

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6
Q

Qu’est-ce que le modèle biopsychosocial ?

A

C’est Engel en 1980 qui va montrer que des interactions entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux sont à l’origine de pathologies physiques et mentales.

C’est un modèle qui permet d’expliquer à différents niveaux les facteurs qui peuvent influer sur une maladie.
Mais c’est un modèle trop linéaire et global pour être étudier de façon empirique. C’est un méta-modèle.

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7
Q

Qu’est-ce que le modèle transactionnel ?

A

C’est un modèle qui s’intéresse aux transactions actuelles entre l’individu et l’environnement. Il tient compte des efforts cognitifs, émotionnels et comportementaux de l’individu qui s’adapte à la situation (=Stratégie de coping). Il comporte 2 phases :
* Phase d’évaluation primaire : correspond au stress perçu. Le stress dépend de la perception, de la situation et des ressources pour y faire face
* Phase d’évaluation secondaire : contrôle perçu (=maitrise d’une situation) et soutien perçu (=ressources sociales perçues face à un problème). Issu de la logique somatique -> Feedback. Voir si c’est efficace ou non. Mise en place ou non de mécanismes de défense.
Ce modèle valorise les processus transactionnels mais minimise les facteurs dispositionnels et situationnels.

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8
Q

Qu’est-ce que le modèle intégratif et multifactoriel ?

A

Modèle élaboré par Brunchon-Scweiter et Danzter (1994). Il considère les facteurs suivants :
* Facteurs environnementaux : événements de vies stressant (peuvent avoir un impact sur la personne), réseau social (entourage), toutes les caractéristiques sociodémographiques. Ce sont des facteurs de protection.
* Facteurs individuels : style de vie de la personne (dynamique, anxieuse, ..), antécédents biomédicaux. Ce sont des facteurs de vulnérabilité.
* Facteurs processuels : transaction et stratégie d’ajustement (coping, ressources du patient -> sur quoi il peut s’appuyer et les stratégies mise en place pour s’adapter à une situation).

C’est un modèle qui va prédire des critères biomédicaux et des critères psychologiques. Il est très intéressant puisqu’il est flexible.
C’est un modèle intégratif parce qu’il reprend l’ensemble des variables et multifactoriel parce qu’il tient compte de tous les facteurs en leur donnant un poids différent grâce à un processus de transaction.

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9
Q

Qu’est-ce que des facteurs environnementaux ?

A

Les facteurs environnementaux peuvent être des évènements de vie ou alors le réseau social.

l’impact des facteurs environnementaux sur la santé somatique est relativement faible avec un taux de 7 à 12%. On observe également des effets indirects plutôt que direct ou on tient compte de la représentation subjective de l’individu

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10
Q

Expliquer les événements de vie.

A

Certains évènements de vie peuvent induire des pathologies psychologiques ou somatiques.

Dans le modèle biomédicale, selon la théorie de Selye (1956), L’organisme répond à un agent stressant (physique, psychique, chimique,..) d’une manière non spécifique qui vise à rétablir l’équilibre chez l’individu. Il appelle cela le « syndrome général d’adaptation ». Il comporte 3 phases :
- Réaction d’alarme : correspond à la réaction de l’organisme face à l’agent stressant. Il va y une activation de différents systèmes qui vont agir sur nos activités cardio-vasculaires, respiratoire et musculaire
- Résistance : si la situation de stress persiste, l’organisme va continuer à se défendre et il y a de forte chance que l’individu tombe dans la dernière phase
- Epuisement : Si les deux premières phases sont trop persistantes et longue, on tombe alors dans cette dernière phase. C’est à la suite de ses trois phases que des maladies peuvent apparaitre (ex : hypertension, ulcère,…).

Les événements de vies vont prédire une douleur, vont prédire l’apparition d’une pathologie somatique. Il faut avoir une méthodologie particulièrement rigoureuse pour savoir si l’on évalue bien ce que l’on veut mesurer. Il existe une faible relation entre les événements de vie et le développement d’une pathologie. Les événements de vie stressants vont aggraver plutôt que de déclencher une pathologie. Ce qui affecte la santé sera plutôt le retentissement de l’événement pour une personne particulière (« stress perçu ») qui dépendra de la singularité de chacun.

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11
Q

Expliquer le réseau social.

A

Le réseau social c’est l’ensemble des personnes avec lesquelles l’individu est en relation. Ce réseau va venir protéger l’individu puisqu’on voit que l’isolement va plutôt augmenter le risque de morbidité et de mortalité. Par contre, le réseau social est moins important que le soutient perçu par l’individu.

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12
Q

Qu’est-ce que les facteurs personnels ?

A

Les facteurs personnels sont des types et styles de vie à risque ou encore des traits pathogènes.

Il existe 2 types (styles) de vie à risques :
* Type A : Risque élevé de maladies coronariennes. Impatience, hostilité, compétitivité,…. Ce sont des personnes avec un style particulier d’interaction avec autrui. Elles ont un style de vie perçu comme des défis. C’est observé chez les personnes vivant un manque de soutient social
* Type C : Risque de développer des cancers. Elles ont un style transactionnel adopté face à des événements perçus comme des pertes avec une répression des affects négatifs et une impuissance, un désespoir qui peut mener à des dépressions.

Il existe 4 types de traits pathogènes :
* Alexithymie : ces patients vont avoir des difficultés dans l’expression de leurs émotions. ça comprend 4 composantes observables : Incapacité à exprimer ses émotions, Limitation de la vie imaginaire, Recours à l’action en cas de conflit, Description (factuelle) détaillée d’un événement. L’Alexithymie est évaluée à l’aide d’une échelle, la TSA-20, sous forme de questionnaire auquel le patient doit répondre seul. Limite : Définition trop instable et manque d’étude prospective.
* Anxiété : elle fait partie de notre vie mais peut-être pathologique. Elle entraine des réactions à plusieurs niveaux : émotionnel ou encore comportementale (signe physiologique observable). On va retrouver différents symptômes : Représentations et pensées centrées sur les thèmes désagréables, Attente et sentiment de menace ou de danger, Souffrance comportementale, Trouble de l’humeur ou encore Souffrance somatique. Il y a deux types d’anxiété : anxiété trait (tendance stable et généralisée à percevoir les situations aversives comme dangereuses) et l’anxiété état (sentiment d’appréhension, de tension, et d’activation autonome momentanées, liées à un événement spécifique, elle est momentanée). Elle se mesure à l’aide de l’échelle Etat-Trait.
* Névrosisme : appartient à l’une des 5 dimensions fondamentales de la personnalité. C’est une tendance à ressentir des émotions désagréables comme la colère, l’anxiété, l’humeur dépressive. Le lien entre névrosisme et pathologie somatique n’est significatif que lorsque les critères sont autoévalués. Il est mesuré à l’aide de l’échelle d’amplification de Barsky et al.
* Dépression : c’est un trouble de l’humeur associé à des facteurs psychologiques et/ou biochimiques. L’humeur dépressive c’est lorsque le sujet est dans un état MOMENTANE de détresse. La dépression chronique elle s’installe dans le temps. C’est une sous catégorie des troubles de l’humeur dans le DSM 4 (ou 5). On a différents modèles étiologiques qui viennent expliquer le trouble de l’humeur, mais toutes s’accordent sur l’étiologie des affects négatifs : les Troubles dépressifs. Il y a comme à un moment donné un épuisement de l’individu, qui amène le trouble dépressif. Il existe plusieurs théorie au sujet de la dépression tel que la théorie de Beck (c’est l’interaction entre les évènements stressants et les cognitions erronées -> le sujet perçois mal les événements); ou encore la théorie de « l’impuissance apprise » (tendance généralisée à attribuer ses échecs à des causes internes, stables et globales qui serait l’un des précurseurs de la dépression). On a un problème de définition de la dépression et de techniques utilisées qui ne discriminent pas assez les différentes formes de dépressions ni les biais. La dépression est mesurée avec le BDI abrégé (échelle qui va donner une indication sur la présence de trouble et va permettre de savoir vers qui on va tourner le patient).

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13
Q

Qu’est-ce que les caractéristiques salutogènes ?

A

Ces caractéristiques font parties des facteurs personnels, elles protègent ou pénalise.

Elles prennent en compte plusieurs croyances et styles cognitifs tel que l’optimisme qui est un facteur dispositionnel. Il a un caractère stable et est associé à une bonne santé physique et émotionnelle. Il modère l’impact subjectifs des événements aversifs par coping actif et styles de vie sains.
Il y a aussi l’auto-efficacité qui est une croyance en sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour maîtriser la situation. L’auto-efficacité est beaucoup travaillé dans les TCC pour que le patient soit le plus autonome possible.
Le lieu de contrôle (LOC) est la croyance que les événements en général dépendent soit de facteurs externes (chance, hasard, destin etc.), soit de facteurs internes (capacités, comportements). L’internalité est associée au bien-être émotionnel et physique (Plus je crois que ma santé est liée à mes propres comportements, et plus j’aurais un bien être émotionnel et physique important.).
L’affectivité positive et négative de Watson & Pennebacker (1989) :
- Affectivité négative : tristesse, détresse, nervosité, colère, inquiétude, etc.
- Affectivité positive : enthousiasme, plaisir, curiosité, énergie, attention, détermination, etc. L’AP est associée à la qualité de vie mais, rôle de ces dispositions surestimé pendant longtemps.
-> Actuellement, on s’oriente moins vers ce que les individus sont que vers ce qu’ils font dans une situation donnée (ex : coping).

D’autres notions existent tel que l’endurance (C’est aussi tous les cpts qu’on met en place grâce à cette endurance (stratégies de coping), c’est un style cognitif.), le sens de la cohérence (Perception des évènements extérieurs et sa vie comme compréhensibles, maitrisables et ayant une signification; et Ressources atténuant l’impact des événements stressants sur la santé) et la résilience (On est sur des stratégies d’ajustement flexibles et efficaces,Très en lien avec le trauma, et fait appel à la manière dont la personne va faire face à une situation. Le patient va pouvoir évaluer une situation et lui attribuer une signification).

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14
Q

Qu’est-ce qu’un processus transactionnel ?

A

ça prend en compte le stress et les stratégies d’ajustements ou de coping.

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15
Q

Qu’est-ce que le stress ?

A

Définition du stress : « le stress est une transaction particulière entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme taxant ou excédant (=débordant) ses ressources et pouvant menacer (=mettre en danger) son bien-être » (Lazarus & Folkman, 1984).

L’individu est actif dans le stress. C’est comme des actions de l’individu afin de pouvoir s’ajuster à la situation. C’est une activité perceptive, cognitive, émotionnelle, comportementale, physiologique, etc. => variables médiatrices.

Ces médiateurs vont moduler l’impact des antécédents par différentes phases : d’évaluation (primaire et secondaire) et d’ajustement (stratégie de coping).

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16
Q

Expliquer la phase d’évaluation primaire ou stress perçu.

A

Il s’agit de la façon dont l’individu perçoit la situation en fonction de ses attentes, valeurs, de son histoire etc.
=> Perception subjective
=> Tient compte de l’individu tel qu’il est

L’importance n’est non pas dans les caractéristiques objectives d’une situation stressante (stresseur), mais de son évaluation et de son retentissement (émotionnel et physiologique) propre à chaque individu.
- Stresseur est différent de stress perçu
- Stress objectif = déclencheur
- Stress perçu = médiateur
Entre deux individus on n’a pas la même façon de ressentir la situation

Le stresse perçu désigne la façon dont l’individu identifie une situation et évalue ces différentes caractéristiques. C’est une évaluation de la situation et de ces différentes caractéristiques.Dans cette perspective, le stress n’est ni un stimulus, ni une réponse. C’est un processus dynamique, singulier, car élaboré activement par une personne particulière.

Les facteurs individuels qui sont d’ordre cognitifs, conatifs, et motivationnels. => exagèrent le caractère menaçant des événements ou sous-estimation des risques (illusion d’invulnérabilité ou de
maitrise).
Les facteurs situationnels :
- Imprévisibilité donc ne permet pas l’anticipation => angoisse +++ car menace vitale → traumatisme pour les victimes (SSPT) (catastrophe naturelle)
- Imminence
- Transitions de vie (événements de vie qui amène un changement important dans la vie du patient et qui vont être plus stressant que d’autres : mariage, déménagement etc.)
- Ambiguïté de la situation (parfois situation pas très claire, plus la situation est source de stress pour patients qui ont eux-mêmes leur propre style cognitif (ex : hyper vigilant))
- Incontrolabilité +++ : réelle ou perçue

Nuissier (1994) distingue :
- Le contrôle comportemental = agir concrètement pour réduire le stresseur
- Le contrôle cognitif = se modifier soi-même pour atténuer l’impact de la situation (modifier sa perception des choses). Parfois, ce contrôle cognitif suffit souvent à rendre la situation moins menaçante

Les catégories de stress à plusieurs niveaux :
* Au niveau individuel :
le stress médical perçu est plus intense et la consommation de soins médicaux plus importante chez les patients dont l’anxiété-état est élevé
* Au niveau familial : La famille n’est pas toujours une ressource qui protège ses membres du stress
* Au niveau social et professionnel : Concerne les relations sociales à l’extérieur de la famille

Les différentes manières de mesurer le stress sont :
* Echelle évaluant le stress professionnel : JSS (Job Stress Survey)
* PSS 14 (Perceveid Stress Scale) : ne mesure que le stress perçu

Le stress perçu a des effets nocifs sur la santé plus marquée que des mesures objectives des événements
Les études ont montré que le stress perçu accroit la probabilité d’adopter des stratégies d’ajustement (coping) centrées sur les émotions (l’individu va s’intéresser à ce qu’il éprouve, il va essayer de s’adapter lui-même) ou évitantes, qui sont généralement peu efficaces.

17
Q

Expliquer la phase d’évaluation secondaire.

A

Il s’agit de l’évaluation de ses ressources personnelles (contrôle perçu) et sociales (soutien social perçu) pour faire face à une situation.

Le contrôle perçu est l’estimation par le sujet de sa capacité à maîtriser une situation. Rodin (1986) va dire que l’on peut décider et agir face à une situation de façon à en modifier favorablement l’issue. Donc, degré d’influence que les individus estiment avoir sur l’environnement.
* Processus évaluation spécifique et transitoire (à un moment donné)
* Conception plus dynamique et plus spécifique : c’est un processus transactionnel pour BS entre l’individu (ses croyances) et une situation (plus ou moins contrôlable objectivement)
C’est bien cette transaction entre l’individu et la situation qui détermine ce contrôle perçu.

Le contrôle perçu peut être mesuré à l’aide de la CLCS qui est une échelle de contrôle perçu de la santé. Dans les années 70’, il y a la MCHLCS, qui permet d’évaluer le concept de lieu de contrôle (croyances perso, culturelles…) : échelle de Likert sur le degré d’accord.
Une des choses les plus positives, c’est l’intention de changement. Maintenir sa volonté, sa motivation.

Le réseau social est une intégration sociale effective d’un individu : nombre, fréquence, intensité des liens, il est différent du Soutien social perçu qui est l’aide effective, réelle, apportée à un individu par son entourage (Winnubst et al. 1988) ; mais peut-être qu’il n’est pas perçu par l’individu.
Il existe plusieurs catégories de soutien social perçu :
- émotionnel (sentiment de protection, de réassurance, apporter une écoute)
- estime (rassurer un individu par rapport à sa valeur, à ses compétences)
- matériel (assistance matériel directe, prêter de l’argent etc.)
- informatif (lié à l’information, conseils, suggestions, qui peuvent aider l’individu à trouver une solution concrète)

L’efficacité du soutien social est liée à sa nature mais aussi à son origine sociale. Deux notions :
- Disponibilité : c’est le fait de percevoir certaines personnes de son entourage comme susceptibles de fournir une aide en cas de besoin.
- Satisfaction - Gentry et Kobasa (1984) : c’est une ressource psychologique qui correspond à la perception qu’à un individu de la qualité de ses relations interpersonnelles.
=> Adéquation avec les attentes et le besoin (Sarason et al. 1983)

Le soutien social perçu est mesuré avec la QSSP mais c’est un questionnaires pas toujours pertinents pour les patients, peut être mieux de l’évaluer sur le plan qualitatif que quantitatif. C’est intéressant de savoir pourquoi on a besoin d’un soutient comme si, comme ça.

18
Q

Qu’est-ce que la notion d’ajustement ou de coping ?

A

Historiquement, la notion de coping est affiliée aux mécanismes de défense et à la notion d’adaptation.

Dans les années 1960-1980, il y a des confusions entre coping et défense avec des tentatives de clarifications publiées. C’est à ce moment que l’on va dire que les stratégies de coping sont conscientes (volontaires) pour affronter les problèmes actuels (ou récents).

Coping : ensemble des efforts cognitifs et comportementaux, constamment changeants (déployés) pour gérer les exigences spécifiques internes et/ou externes qui sont évalués par la personne comme consommant ou excédant ses ressources (Lazarus et Folkman, 1978).
- Processus cognitif et comportemental qu’un individu utilise pour maitriser ou diminuer l’impact d’un événement sur son bien-être physique et psychologique
- Processus impliquant des actions réciproques entre le sujet et l’environnement => boucles de rétroaction (puisqu’on est bien dans un processus transactionnel)
- Peut être adapté ou inadapté/ efficace ou inefficace

D’après Lazarus, les fonctions principales du coping sont de modifier le problème qui est à l’origine du stress et de réguler les réponses émotionnelles associées à ce problème (et donc se modifier soi-même).

Il existe deux types de copings :
* Centré sur le problème (coping “actif” ou “vigilant”) : C’est une stratégie qui vise à réduire les exigences de la situation et/ou à augmenter ses propres ressources pour mieux y faire face. Ce sont toutes les solutions qui permettent de réduire le stress de manière active.
* Centré sur les émotions (coping “passif” ou “évitant”) : Diverses tentatives de l’individu pour réguler les tensions émotionnelles induites par la situation.
Il y a une possibilité d’utiliser le coping centré sur le problème et celui centré sur les émotions en même temps.

Il y a une recherche du soutien social avec des efforts pour obtenir la sympathie et l’aide d’autrui. Stratégies de coping plus spécifiques : face à des stresseurs médicaux. Le coping centré sur le problème ne change pas mais s’enrichie de nouvelles composantes. Mais le coping centré sur les émotions se subdivise en sous-dimensions plus spécifiques :
- Impuissance-désespoir
- Auto-accusation
- Évitement émotionnel
- Expression des émotions
- Évitements comportementaux et cognitif
- Hostilité

Le coping est déterminé par des caractéristiques dispositionnelles.

19
Q

Qu’est-ce que le modèle psychosomatique ?

A

Tous ce qui concerne l’homme est psychosomatique parce qu’on est un corps et un esprit. La maladie psychosomatique a des répercutions psychologiques et certains troubles phycologiques ont des conséquences ou des répercussions psychosomatiques.

Selon Bioy et Fouques (2009), « Dans l’acception la plus restrictive du terme, sont nommés « psychosomatiques » les troubles somatiques dont un facteur psychologique possède une contribution essentielle dans leur survenue. Il faut par ailleurs que ces troubles s’accompagnent d’altération anatomo-cliniques ou biologiques observables.
Dans une acception plus générale, on englobe dans la définition :
- des manifestations pathologiques purement fonctionnelles (sans lésion, comme la constipation chronique)
- Les conséquences somatiques de certains troubles des conduites instinctuelles ou du comportement, comme certaines conduites additives (alcoolisme,…)
- En revanche, sont exclues de la définition les expressions somatiques des émotions (colère, joie, surprise, etc..) et les manifestations somatiques des dérèglements de l’humeur (perte de poids dans la dépression, etc..). »
Elle ne couvre pas tout le champ psychosomatique car dans toutes maladies intervient une composante psychique. C’est pourquoi c’est important que certain différencies les maladies psychosomatiques, les malades psychosomatiques (personnes qui vont avoir une aptitude de la somatisation de leur conflit psychiques) des aspects psychosomatiques.

20
Q

Expliquer les différents aspects historique du modèle psychosomatique.

A

Hippocrate : Il avait déjà l’impression qu’il existait un lien entre le soma et la psyché.

Maïmonide : considère la maladie comme une rupture d’équilibre à la fois physique et psychique.

Descartes : e monde est divisé en deux, de façon très inéquitable :
- La matière ou substance étendue : concerne tous les corps inerte ou vivant qui se comprend par les lois mathématiques. Selon lui cette matière s’étend dans l’espace.
- La pensée ou l’âme : à toute les caractéristiques inverse de la matière. Elle est donc spirituelle, inétendue et donc immortelle puisqu’elle ne peut pas se diviser parce que la division est une propriété de l’espace et donc de la matière. C’est ce qu’on appelle la séparation de l’âme et du corps.
Le problème que l’on oublie, c’est qu’il y a une troisième substance chez Descartes que l’on appelle l’union. On ne peut pas séparer l’âme et l’esprit, les deux agissent l’une sur l’autre. Elle n’est pas seulement la somme en l’homme de l’âme et du corps mais bien une troisième substance.
Pour rendre compte de ses informations, Descartes va imaginer une glande située à la base du cerveau qu’il appelle la glande pinéale qui est sensé rendre compte de ces interactions en renvoyant ces informations là au sujet.

Les modèles religieux des maladies :
Pendant des siècles, les religions ont fourni des modèles pour expliquer les maladies. D’après Keller en 2008, dans le :
- Bouddhisme : la personne malade a fauté dans sa vie antérieure.
- Judaïsme : la maladie pourrait être la conséquence d’une offense faite à dieu par les parents du malade. Malade qui doit du coup expier la faute parentale.
- Catholicisme : la maladie est vue comme une punition divine. Ex : légende Saint-Gerbold - épidémies de pestes au moyen âge arrivait à la suite du fait qu’il avait renié et chassé leur pape.
 La maladie renvoie à un problème moral qui se « transfère » dans le corps.
Il évoque aussi dans les cultures traditionnelles, des transmissions orales dans lesquels les troubles eux son expliqué par des êtres surnaturels, par des esprits. L’acte thérapeutique peut se faire sans une prise en compte des représentations qu’à le malade lié à sa culture, à la cause de sa maladie.

Heinroth : va distinguer les maladies somato-psychiques (=le facteur corporel modifie l’état psychique) des maladies psychosomatiques (=les maladies qui subissent l’influence des patients sexuels : tuberculose, épilepsie et cancer). Au travers de son modèle, on voit les prémisses du modèle psychosomatiques mais on voit aussi que la route est longue pour bien comprendre ce que l’on appel psychosomatique.

Trousseau (XIXème siècle) : Il apporte une question d’émotion morale qui vient impacter cette notion somatique.

Groddeck : Selon lui, il existe en l’homme une seule et unique force responsable à la fois des productions de son corps et de sa vie psychique qu’il nomme le ça. Le ça représente les intérêts pulsionnels. Il remet vraiment l’homme au centre du soin et va insister sur la nécessité d’une relation duel (relation entre le médecin et le patient) pour pouvoir soigner. Il va inverser les rôles en disant que c’est finalement le médecin qui apprend du malade et non l’inverse.

21
Q

Quelles sont les différentes écoles en psychosomatique ?

A

Ecole de chicago : Fondée par un psychanalyste qui s’appelle Alexander. Pour cette école certaines lésions corporelles sont dû au profil de personnalité du malade.
Pour Alexander, l’enjeu du traitement psychanalytique consiste à révéler à l’individu la signification conflictuelle de ces symptômes.

Ecole de Paris : Marty souhaite élaborer un modèle en psychosomatique qui est analogue à la métapsychologie. Il va proposer une description clinique fine mais dans des perspectives qui sont très défectologique. Il va décrire des patients qui ne font pas, qui n’ont pas, qui ne rêvent pas, qui n’approuvent pas d’affects et dont leurs symptômes sont mal mentalisés. Ce concept reste encore très utilisé. L’hypothèse général est qu’un patient somatise suite à un défaut des fonctions de parexitation de son appareil psychique.

La pensée opératoire
L’école de Paris va décrire la structure psychique des patients qu’ils somatisent en théorisant la pensée opératoire. Ils vont dire que ça va être des patients qui n’expriment pas de fantasmes, vont être dans un discours très factuel, sans émotions ni affectivité exprimé, ça va être des patients qui font peu voir pas du tout de lien, qui font exprimer ce qu’ils vivent avec beaucoup de distance. Ils vont pousser le thérapeute à questionner, intervenir et faire questionner le patient.

La dépression « essentielle »
Marty appelle une dépression « essentielle » ce qui va être asymptomatique jusqu’à l’arrivé d’un choque. Le problème de ce modèle est qu’il est un peu systématique, voir même parfois, caricatural. C’est un modèle de modalité trop linéaire avec des cas cliniques controversés.

Apports de Joyce Mac Dougall : Elle va remettre l’affect au premier plan. Elle va mettre au premier plan un mécanisme de déni de la douleur psychique quand en parallèle, souvent ces patients malmènent leur corps. Selon elle, la maladie psychosomatique révèle d’une rupture ou le psychisme fait irruption dans le soma. Pour elle, il n’y a pas d’absence d’affect, mais pour elle, ils sont comme dispersé, pulvérisé, si bien qu’ils disparaissent de l’air psychique laissant cette impression qu’il n’y en pas. Pour elle, ces défenses psychosomatiques stérilisent l’espace psychique dans le but premier d’éviter une dislocation psychotique mais le problème c’est que cette défense elle agit sur tous les affects et pas que les affects douloureux, c’est-à-dire que tout est traité par le soma.
En analyse, selon elle, il faut pouvoir atteindre ce niveau archaïque afin de progressivement le symboliser.

22
Q

En résumé, que peut-on dire sur le modèle psychosomatique ?

A

On note que l’ambiguïté du terme est encore loin d’être levé et que les modèles sont encore loin d’être aussi solide. Pourtant ce terme est souvent utilisé. On peut se poser aussi la question de si ce terme n’est pas utilisé pour quand on ne sait pas. Il convient de reconnaitre que beaucoup de mécanisme nous échappent et que le refuge peut être parfois défensif face à cette méconnaissance. Les processus de somatisations existent et les récits de Mac Dougall à ce propos sont très riche. Il est fructueux de comprendre ces mécanismes, ces processus en œuvre dans une dynamique des phénomènes physique et des enjeux défensifs plus que comme une structure figée et surtout sans exclure d’autres abords thérapeutiques ou médicaux. Il faut pouvoir explorer les croyances des malades sur leurs maladies puisque ça va aider aussi le clinicien dans l’aide qu’il va apporter aux patients.

23
Q

Qu’est-ce que le modèle pluridimensionnel de la douleur ?

A

La douleur est polymorphe. La douleur aigue a une fonction biologique d’alerte, elle a pour fonction d’informer au corps que celui-ci est menacé. Cette douleur peut devenir chronique et donc avoir une forme pathologique.

La douleur n’a pas de dichotomie somatique et/ou psychique mais l’on va tout de même prendre en compte l’expérience subjective du patient. On va voir le sens que le patient va donner à ces douleurs, les croyances qu’il a autour mais aussi les expériences antérieures puisque le corps aussi à une mémoire et peut intégrer certaines choses (ex : mémoire traumatique) ce qui peut expliquer une réapparition somatique. La perception de la douleur est tout à fait différente d’une personne à une autre. Le but en thérapie est de moduler l’expérience douloureuse et donc de changer la perception douloureuse que le patient a.

24
Q

Qu’elle est la différence entre une douleur aiguë et une douleur chronique ?

A

Douleur aiguë :
* Douleur symptôme
* Courte durée
* Cause unique
* Signal d’alarme : utile

Douleur chronique
* Douleur maladie
* Douleur persistante
* Facteurs multiples
* Fausse alarme : inutile

Pour enrailler la douleur, on a besoin des facteurs psychologiques, somatiques et environnementaux. Tous vont nous permettre de diminuer le message douloureux.

25
Q

Qu’est-ce que les mécanismes générateurs du modèle pluridimensionnel de la douleur ?

A

On peut avoir une douleur d’origine nociceptive qui peut avoir une fonction défensive, d’alarme. Une douleur d’origine neuropathique. On peut avoir aussi une douleur d’origine idiopathique, on ne connaît pas l’origine de la douleur. On peut avoir une douleur d’origine psychogène.. Mais ce qu’il faut surtout savoir c’est que ce modèle montre que la compréhension d’un seul aspect physiologique du mécanisme douloureux n’est pas suffisante. L’évolution vers un état douloureux va dépendre de la réaction comportementale du patient qui si elle est inappropriée par exemple va conduire à un état dépressif. La forme que prennent ces réactions comportementales dépend essentiellement de caractéristiques préexistantes de la personnalité de l’individu et des conditions environnementales dans lesquels a évolué le patient.

26
Q

Quelles sont les composantes de la douleur dans le modèle pluridimensionnel de la douleur ?

A

affective, cognitive, comportementale

L’idée en tant que psychologue va être de décortiquer l’expérience douloureuse du patient. La première cible va être d’essayer d’identifier les cognitions du patient. A quoi pense le patient lorsqu’il a mal ? Quels sont les pensées automatiques du patient autour de sa douleur ? Après, on va identifier ces émotions. On va ensuite identifier son comportement : quelles stratégies de coping il va mettre en place pour faire face à cette expérience douloureuse ? On part du discours du patient, on n’est pas là pour l’influencer. On va prendre l’exemple d’une patiente de 52 ans qui nous raconte la dernière fois qu’elle a présenté un paroxysme douloureux. Elle dit : la semaine dernière je me suis levée et j’ai ressentie cette sensation de douleur dans le bras qui a remonté. Elle ne se sent pas de conduire et ne peut donc pas aller travailler mais appréhende énormément puisque son employeur est assez rigide. Elle a d’abord essayé d’attendre, de se détendre, de prendre les traitements immédiats malheureusement la douleur n’est pas passé mais en plus l’anxiété à augmenter. Elle a finalement appelé son travail pour dire qu’elle ne viendra pas et c’est pour ça qu’elle vient consulter.

-> Analyse fonctionnelle
Sur le plan psychologique, on voit que cette patiente augmente la sensation douloureuse par la perception et les émotions associées. En tant que thérapeute, on ne peut pas agir sur le fait que la douleur apparaisse mais on peut agir sur ce qui lui est associé.
Il y a une participation assez active de la patiente qui n’a pas conscience de tout ça et le but, en posant la situation, c’est qu’elle comprenne ce qu’il se passe pour que la douleur ne soit pas exacerbée. On peut donner une forme d’infirmation au patient en lui disant : on va décortiquer la situation, lui expliquer ce qui engendre ça et ce qui va nous permettre d’agir sur tout ça. Le but est de réduire l’émotion, modifier les cognitions et d’adopter des stratégies d’adaptations plus fonctionnelles.

27
Q

Comment se passe l’analyse fonctionnelle des composantes de la douleur ?

A

Situation : Elle s’est levée et a ressentie une grosse douleur dans le bras
Émotions : Ressenti - catastrophique
Cognition : Pensée automatique - c’est de pire en pire, je ne vais pas pouvoir aller travailler ce matin
Comportements : J’ai pris tout de suite mon traitement et j’ai attendu que ça passe -> coping passif
Pensée alternative : Patiente anxieuse, au moment de la douleur elle n’a aucun recul, elle anticipe tout de suite les choses de manière négative ce qui fait augmenter l’anxiété et la tension musculaire ce qui major la sensation douloureuse

28
Q

Quels sont les modèles d’apprentissages de la douleur ?

A

Approche comportementale :
* Modèles répondant, opérant, social, cognitif :
- Modèle répondant (Pavlov)
- Modèle opérant (Skinner) : Modèle de SORC (Situation, Observation, Réponse et Conséquence)
- Modèle social (Bandura) et Modèle cognitif (Beck) : Modèle bidirectionnel (Bandura, 1977)

Approche comportementale et cognitive de la douleur chronique (techniques TCC) :
* Approche cognitiviste

29
Q

Expliquer l’approche comportementale.

A

Douleur = comportement appris et entretenu (mémorisé, acquis)
Au départ, on part d’une douleur aigüe (somatique) qui va s’amplifier au travers de l’anxiété, la dépression et ses facteurs vont participer à l’amplification de la perception douloureuse. Le travail du psychologue n’est pas de réduire l’aspect symptomatologique mais d’enlever ces différents facteurs, ces cercles vicieux pour en arriver qu’à cette composante somatique. Et de cette manière, on aura une douleur moins intense, moins fréquente et plus localisé. On peut travailler là-dessus par
- Conditionnement classique (Pavlovien) : le comportement douleur est un réflexe réactionnel et il n’y a pas de participation active du patient
- Conditionnement instrumental opérant (Skinner) : le comportement douleur est renforcé par les conséquences positives ou négatives de ce comportement si bien que le patient va avoir un feedback. On a un sujet actif.
- Pour apprentissage vicariant (« modelling ») : par imitation de modèle identificatoire.
On ne va pas changer le ressenti douloureux mais l’expérience et le comportement qui lui sont associés.

30
Q

Qu’est-ce que le modèle répondant de Pavlov ?

A

Schéma de type stimulus-réponse
Conséquence de l’étude : on peut créer une réponse conditionnelle en associant un stimulus neutre qui annonce la présentation du stimulus inconditionnel et qui déclenche une réponse neurovégétative. Il va désigner deux lois :
- Loi de généralisation : le comportement appris peut-être adapter dans des situations plus ou moins analogue. Ex : phobie
- Loi d’extinction : un comportement (appris) fini par disparaitre s’il n’est pas renforcé positivement.

Apprentissage répondant du comportement douloureux
Ex : personne qui fait son jogging le matin et qui s’est fait mal au pied et dès qu’elle pose le pied par terre, elle ressent cette douleur. Le patient n’est pas acteur de la douleur chronique mais la subit. Le stimulus neutre est un facteur de déclenchement ou de maintien de la douleur.

31
Q

Qu’est-ce que le modèle opérant de Skinner ?

A

Le conditionnement opérant est déterminé par les conséquences du comportement adopté. Il y a la notion de « renforcement », c’est tout ce qui accroît la probabilité d’apparition d’un comportement. C’est une réponse qui est volontaire, motrice et active. Exemple : la douleur « quand j’ai mal, il peut m’arriver des choses positives ». Le comportement douloureux peut être renforcé ou réprimé selon s’il apporte des bénéfices au patient.

Modèle de SORC (Situation, Observation, Réponse et Conséquence)
On a un individu qui va adopter un comportement qui va entraîner des conséquences positives ou négatives. On voit qu’il y a des boucles de rétroaction, ce qui veut dire que cette conséquence entraine une action renforcée ou réprimée puisque si l’action à des conséquences positives alors elle va avoir tendances à se reproduire alors que si elle entraîne des conséquences négatives le sujet va avoir tendance à mettre en place des comportements d’évitement ou d’échappement.
Le renforcement positif : « les bonnes choses arrivent quand j’ai mal et n’arriveraient pas autrement » (Fordyce, 1976) -> augmente la probabilité d’apparition d’une conséquence favorable
- Renforcements sociaux
- Renforcements psychologiques
- Renforcements physiologiques
Le renforcement négatif : « Quand j’ai mal, de mauvaises choses m’arrivent, alors qu’elles n’arriveraient pas autrement » (Fordyce, 1976) -> Evitement d’une conséquence désagréable = évitement des responsabilité familiales, professionnelles.
- Avantages : rôle de l’environnement, la notion d’évitement
- Implications thérapeutiques : le but va être de supprimer les facteurs de renforcement des comportements douloureux et donc de renforcer les comportements adaptés.

32
Q

Qu’est-ce que le modèle social (Bandura) et Modèle cognitif (Beck) ?

A

Modèle bidirectionnel (Bandura, 1977)

Il (bandura) postule que l’environnement est actif et qu’il existe une interaction entre les déterminants cognitifs, comportementaux et environnementaux. Ce sont des facteurs interdépendants. Il va introduire des éléments cognitifs et que le sujet est actif, participant et volontaire. Il va également dire que l’on a un environnement qui participe aussi et qui peut être un facteur de renforcement de la douleur chronique. C’est un apprentissage basé sur l’imitation de modèle, mais l’individu reste libre de ces choix et peut copier ou non.

Apprentissage social et cognitif
Principe de l’apprentissage social : Modèle interactionnel ; Interactions continues entre les déterminants personnels et environnementaux ; Processus d’apprentissage sur la base vicariante
Comment le renforcer ?
- Théorie du renforcement instrumentale : le renforcement augmente la réponse après la production de réponse.
- Théorie du renforcement social : l’attente et l’anticipation vont jouer un rôle de renforcement.
Attentes d’efficacité/résulta
- Attentes d’efficacité personnelles : conviction du sujet à exécuter avec succès le comportement qui l’amènera au résultat
- Attentes de résultat : évaluation faite par le sujet qu’un comportement donnée détermine un certain résultat.

Théorie de l’apprentissage : SYNTHESE
Conditionnement opérant : part de liaison préétablie entre la réponse étudiée et le renforcement. Le sujet subit en s’adaptant au milieu
Conditionnement répondant : la réponse est la condition du renforcement. Le sujet agit sur son milieu
Apprentissage social et cognitif : processus pédagogique par lequel un sujet apprend en observant un sujet modèle. La perception d’efficacité personnelle et de résultat.

33
Q

Qu’est-ce que l’approche cognitiviste de la douleur ?

A

Albert Ellis (1955) : psychologue cognitiviste. Ce ne sont pas les évènements qui troublent les individus mais la perception qu’ils en ont. Croyances irréalistes dysfonctionnelles, Elles sont dictées par des impératifs, des obligations : je dois, il faut, qui induisent des opérations illogiques. Elles vont favoriser le développement de troubles émotionnels. Schémas interprétatifs qu’ont les patients de leur situation.
Aaron Beck (1967) : psychologue cognitiviste et père de la psychothérapie contemporaine. L’anxiété et la dépression s’accompagne de distorsion de la pensée qui génèrent un flux de pensées automatiques négatives dans l’expérience consciente du patient. Ces pensées automatiques négatives reflètent des convictions sous-jacentes qui sont stockés en mémoire à long terme des patients. Il va parler de « distorsion cognitive », de biais de la pensée. Ces pensées sont le reflet d’un noyau dur qui contient nos pensées, nos croyances et pensées.

Les distorsions cognitives
En thérapie cognitive c’est une modification des croyances et des pensées. Types de pensées automatiques néfastes :
- Les surgénéralisations : ex, un ami devait venir m’aider mais il se désiste donc on ne peut compter sur personne
- Les maximalisations du négatifs/ minimalisation du positif : ex, je n’ai pas parfaitement rempli le tableau donc cela ne vaut rien.

34
Q

TCC et maladie : une incompatibilité…de principe ?

A

L’approche cognitive comportementales n’accepte pas le concept de maladie mentale. Pourquoi ? Tous les comportements, qu’ils soient adaptés ou non, sont sujets aux mêmes mécanismes psychologiques d’apparition de maintien et/ou de changement.
Les techniques thérapeutiques (de changement) ne sont pas liées aux critères de diagnostic psychiatrique mais à l’analyse fonctionnelle du comportement.

35
Q

Analyse fonctionnelle, différences et stratégies de changement.

A

L’approche est comportementale car le contenu de l’analyse est essentiellement lié à l’activité d’une personne en relation avec son environnement, que celui-ci soit interne ou externe. Le traitement s’applique à une réponse définie et non une réponse en soi. En TCC, l’idée est de se focaliser sur un comportement en particulier et de travailler dessus.

36
Q

Ce qui « renforce » un comportement est préférer ce qui « l’explique »

A

L’analyse fonctionnelle précise les variables fonctionnelles antécédentes ou conséquentes qui contribuent au maintien du comportement problématique.
L’AF insiste plus sur les comportements inappropriés et ne tente pas de rapporter les faits observés à une théorie explicative préexistante
Objectif de l’AF : définir et comprendre le fonctionnement singulier d’un patient au moment présent, dans le passé, avec l’idée d’une approche qualitative et quantitative. Ce qui fait que la notion d’évaluation est centrale dans les TCC

37
Q

Qu’est-ce que l’approche comportementale et cognitive de la douleur chronique : la peur de la douleur/ évitement phobique ?

A

Théorie : les croyances conduisent à des évitements par peur
Peu de relations entre douleur et incapacité : la peur de la douleur est plus incapacitante que la douleur elle-même.
Conséquences sur le retour au travail et les activités physiques. Plus on évite d’avoir mal, plus on est focalisé sur cette peur et plus la douleur va se chroniciser.

En fonction de l’interprétation que l’on a de la douleur et de son état émotionnel, on va avoir deux réactions possibles :
- Un cercle vicieux (à gauche) : la douleur va se chroniciser puisque le patient va être enfermé dans sa vie dans un état de catastrophisme. Le patient va anticiper les douleurs futures par peur de ces douleurs. Il va donc mettre en place des stratégies d’évitement, ce qui va amener progressivement à un conditionnement physique (incapacité, arrêt pro) ce qui fait que le patient va sentir encore plus la douleur puisqu’elle va avoir pris énormément de place dans sa vie.
- Récupération (à droite) : il va prendre les choses avec plus de légèreté, sans crainte. Il y a la question de prise de traitement pris dans de bonnes prescriptions. Le patient va se remettre progressivement à l’effort avec une mise en place d’actions comportementale sans anticiper de douleur et donc sans comportements anxieux. Ce patient va pouvoir récupérer, reprendre une activité professionnelle, reprendre des activités en tout genre.. avec une idée qu’il est dans un cercle plutôt vertueux avec la douleur qui n’occupe pas l’espace, qui est plutôt à côté du patient. IL va s’adapter en fonction de cette douleur. On va être dans des stratégies beaucoup plus fonctionnelles.

38
Q

Comment se déroule le programme pour les douloureux chroniques ?

A

Evaluation clinique (T1) :
- Entretien d’anamnèse
- Analyse fonctionnelle : « évaluation de la douleur »
- Psychométrie auto-questionnaires
- Entretien de « retour » et définition de prise en charge et des objectifs personnels
Session 1 (T2) : 6 séances – gestion de la douleur
- Séance 1 : psychoéducation de la douleur
- Séance 2 : gestion du stress et « catastrophisme » au travers de l’apprentissage du contrôle respiratoire
- Séance 3 : restructuration cognitive (pensées irrationnelles) – 1er exercice de relaxation musculaire progressive
- Séance 4 : exercices de décentration de l’attention
- Séance 5 : « pacing » et fractionnement des activités
- Séance 6 : Restructuration cognitive (croyance)
Ce sont des patients souvent seul, alors les faire travailler en groupe va leurs permettre d’avoir un soutien en plus et de pouvoir partager, communiquer sur leurs douleurs. Pour un patient qui gère sa douleur par évitement par exemple sera amené par le mouvement de groupe, ce qui pourra l’aider à motiver ce changement.
Session 2 (T3) : 6 séances – schémas de pensées
- Séance 1 : modèle des schémas de pensées et douleur
- Séance 2 : attitudes face aux schémas
- Séance 3 : origine : besoins fondamentaux
- Séance 4 : Avantages et inconvénients des schémas.
- Séance 5 : discussion
- Séance 6 : retour sur les objectifs (acquis, progrès, difficultés)
Plusieurs schémas sont possibles, on va demander l’anamnèse du patient pour comprendre quel schéma l’a poussé à se comporter comme ça. Pour un même schéma, on ne va pas avoir le même vécu d’une personne à l’autre.

->Définition du schéma inadapté précoce (SIP) selon Young

39
Q

Comment se définit le schéma inadapté précoce (SIP) selon Young ?

A

Un modèle ou un thème envahissant (préoccupant) qui est constitué de souvenirs, d’émotions, de cognitions et de sensation corporelle concernant soi même et la relation aux autres. Il est constitué au cours du développement de l’enfance ou de l’adolescence, lorsque ses besoins affectifs ne sont pas comblés, se répète au long de sa vie. Les comportements inadaptés se développent en réponse à un SIP.
Des expériences physiques ou émotionnels négatifs vécus dans l’enfance prédispose au développement de la douleur chronique. Selon Young, des expériences délétères sur le plan émotionnel chez l’enfant entraine des schémas de pensés inadaptés. En 2011, une étude montre que les patients les plus douloureux, avait les scores les plus élevé dans le domaine de séparation/rejet.
Dans la thérapie, le but est d’aider le patient à identifier ces schémas et à comprendre ses origines. L’objectif est de pouvoir comprendre intellectuellement et de faire l’expérience professionnelle de ces processus. On peut faire tout ça au travers d’une thérapie en s’aidant par exemple d’un questionnaire d’histoire de vie, des questionnaires sur ses schémas, des exercices d’imageries (active émotionnellement ses schémas). Le but du thérapeute est de montrer de l’empathie lorsque les schémas apparaissent et effectuer un reparentage partiel (donner au patient ce que les parents auraient dû donner dans l’enfance) pour que le patient internalise le thérapeute en tant qu’adulte sain.