Psychologie de la santé Flashcards
Qu’est-ce que la santé ?
Pour définir la santé, on observe souvent la présence de la négation (“ne pas”). De plus, la maladie sera souvent perçue comme une absence de symptômes, de dysfonctionnement.
A noter qu’il existe dans la santé une notion d’équilibre entre l’individu et son environnement.
Les conceptions de la santé et de la maladie sont liées à une culture, une représentation et/ou encore des croyances. Ces conceptions sont extrêmement disparates (elles varient selon le temps et le lieu). C’est pourquoi, il faut prendre en compte le patient dans son intégralité (avec ses croyances et sa culture) afin de pouvoir l’accompagner. En tant que psychologue, il nous est impossible d’enlever la maladie, mais il est possible d’aider le patient à changer ces représentations afin de mieux vivre cette dernière.
Les croyances du patients vont déterminer ces comportements de santé et les actions qu’il va réaliser vont permettre de sortir du cercle vicieux en améliorant sa qualité de vie en dépit de la maladie. Alors qu’en cas d’inaction de sa part, il va y avoir une détérioration de la qualité de vie en plus de la maladie.
Comment expliquer la maladie et prédire la santé ?
En psychologie de la santé, il y a plusieurs objectifs (Bruchon-Sweitzer, 2001) qui sont les suivants :
- Optimiser la prévention, la promotion des comportements de santé et la prise en charge des personnes malades : faire en sorte que le patient soit en bonne santé le plus longtemps possible.
- Etudier les facteurs psychosociaux (de risques) dans la maladie : savoir par exemple comment ça impact
- Comprendre les processus biopsychosociaux pouvant expliquer cette influence : quels sont les facteurs pouvant l’expliquer.
Avant la maladie, on va observer différents facteurs psychosociaux conduisant à des comportements de santé au cours de la maladie pour ensuite déboucher sur les notions de santé, bien être et qualité de vie après la maladie. Il reste à déterminer quels sont les facteurs explicatifs entre ces processus. Différents modèles vont alors coexister tel que : le modèle biomédical, le modèle psychosomatique, l’approche épidémiologique, le modèle biopsychosocial, le modèle transactionnel ou encore le modèle intégratif et multifactoriel.
Qu’est-ce que le modèle biomédical ?
Le modèle biomédical est le modèle de la médecine contemporaine. Dans ce modèle, la maladie s’apparente à un disfonctionnement organique. C’est un modèle de cause à effet, c’est-à-dire que la maladie va être la conséquence d’un événement perturbateur tel que des agents pathogènes par exemple. Ce qui fait donc que des moyens vont être développés pour éviter la maladie.
On observe dans ce modèle une séparation entre le corps et l’esprit. On s’intéresse ici seulement à la maladie, mais pas au malade. Pedinielli va analyser ce décalage en expliquant qu’il est essentiel d’étudier les représentations du patient car elles vont moduler les interventions thérapeutiques et peuvent même expliquer les comportements de santés.
En conclusion, le modèle biomédical est un modèle trop réducteur, trop simpliste avec comme schéma une cause -> un effet tout en oubliant les processus et les mécanismes qui peuvent se jouer entre les deux.
Qu’est-ce que le modèle psychosomatique ?
Selon le modèle psychosomatique, certaines maladies pourraient être expliqués par des facteurs psychologiques. Ces facteurs vont être différents selon les écoles de pensée.
Le mouvement psychosomatique issu de la psychanalyse s’inspire du mécanisme de conversion somatique.
Pour l’école de Chicago, chaque maladie dépend de conflits émotionnels non résolu.
Selon l’institut psychosomatique de Parie et Pierre Marty, ça serait le processus de pensée opératoire qui mènerait à des troubles psychosomatiques.
En conclusion, ce modèle a des résultats peu satisfaisants avec l’explication de la relation entre personnalité et troubles organiques un peu trop arbitraire.
Qu’est-ce que l’approche épidémiologique ?
C’est un modèle de cause à effet linéaire. On ne va pas chercher les causes des maladies mais comparer des sujets sains et des sujets malades
Qu’est-ce que le modèle biopsychosocial ?
C’est Engel en 1980 qui va montrer que des interactions entre des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux sont à l’origine de pathologies physiques et mentales.
C’est un modèle qui permet d’expliquer à différents niveaux les facteurs qui peuvent influer sur une maladie.
Mais c’est un modèle trop linéaire et global pour être étudier de façon empirique. C’est un méta-modèle.
Qu’est-ce que le modèle transactionnel ?
C’est un modèle qui s’intéresse aux transactions actuelles entre l’individu et l’environnement. Il tient compte des efforts cognitifs, émotionnels et comportementaux de l’individu qui s’adapte à la situation (=Stratégie de coping). Il comporte 2 phases :
* Phase d’évaluation primaire : correspond au stress perçu. Le stress dépend de la perception, de la situation et des ressources pour y faire face
* Phase d’évaluation secondaire : contrôle perçu (=maitrise d’une situation) et soutien perçu (=ressources sociales perçues face à un problème). Issu de la logique somatique -> Feedback. Voir si c’est efficace ou non. Mise en place ou non de mécanismes de défense.
Ce modèle valorise les processus transactionnels mais minimise les facteurs dispositionnels et situationnels.
Qu’est-ce que le modèle intégratif et multifactoriel ?
Modèle élaboré par Brunchon-Scweiter et Danzter (1994). Il considère les facteurs suivants :
* Facteurs environnementaux : événements de vies stressant (peuvent avoir un impact sur la personne), réseau social (entourage), toutes les caractéristiques sociodémographiques. Ce sont des facteurs de protection.
* Facteurs individuels : style de vie de la personne (dynamique, anxieuse, ..), antécédents biomédicaux. Ce sont des facteurs de vulnérabilité.
* Facteurs processuels : transaction et stratégie d’ajustement (coping, ressources du patient -> sur quoi il peut s’appuyer et les stratégies mise en place pour s’adapter à une situation).
C’est un modèle qui va prédire des critères biomédicaux et des critères psychologiques. Il est très intéressant puisqu’il est flexible.
C’est un modèle intégratif parce qu’il reprend l’ensemble des variables et multifactoriel parce qu’il tient compte de tous les facteurs en leur donnant un poids différent grâce à un processus de transaction.
Qu’est-ce que des facteurs environnementaux ?
Les facteurs environnementaux peuvent être des évènements de vie ou alors le réseau social.
l’impact des facteurs environnementaux sur la santé somatique est relativement faible avec un taux de 7 à 12%. On observe également des effets indirects plutôt que direct ou on tient compte de la représentation subjective de l’individu
Expliquer les événements de vie.
Certains évènements de vie peuvent induire des pathologies psychologiques ou somatiques.
Dans le modèle biomédicale, selon la théorie de Selye (1956), L’organisme répond à un agent stressant (physique, psychique, chimique,..) d’une manière non spécifique qui vise à rétablir l’équilibre chez l’individu. Il appelle cela le « syndrome général d’adaptation ». Il comporte 3 phases :
- Réaction d’alarme : correspond à la réaction de l’organisme face à l’agent stressant. Il va y une activation de différents systèmes qui vont agir sur nos activités cardio-vasculaires, respiratoire et musculaire
- Résistance : si la situation de stress persiste, l’organisme va continuer à se défendre et il y a de forte chance que l’individu tombe dans la dernière phase
- Epuisement : Si les deux premières phases sont trop persistantes et longue, on tombe alors dans cette dernière phase. C’est à la suite de ses trois phases que des maladies peuvent apparaitre (ex : hypertension, ulcère,…).
Les événements de vies vont prédire une douleur, vont prédire l’apparition d’une pathologie somatique. Il faut avoir une méthodologie particulièrement rigoureuse pour savoir si l’on évalue bien ce que l’on veut mesurer. Il existe une faible relation entre les événements de vie et le développement d’une pathologie. Les événements de vie stressants vont aggraver plutôt que de déclencher une pathologie. Ce qui affecte la santé sera plutôt le retentissement de l’événement pour une personne particulière (« stress perçu ») qui dépendra de la singularité de chacun.
Expliquer le réseau social.
Le réseau social c’est l’ensemble des personnes avec lesquelles l’individu est en relation. Ce réseau va venir protéger l’individu puisqu’on voit que l’isolement va plutôt augmenter le risque de morbidité et de mortalité. Par contre, le réseau social est moins important que le soutient perçu par l’individu.
Qu’est-ce que les facteurs personnels ?
Les facteurs personnels sont des types et styles de vie à risque ou encore des traits pathogènes.
Il existe 2 types (styles) de vie à risques :
* Type A : Risque élevé de maladies coronariennes. Impatience, hostilité, compétitivité,…. Ce sont des personnes avec un style particulier d’interaction avec autrui. Elles ont un style de vie perçu comme des défis. C’est observé chez les personnes vivant un manque de soutient social
* Type C : Risque de développer des cancers. Elles ont un style transactionnel adopté face à des événements perçus comme des pertes avec une répression des affects négatifs et une impuissance, un désespoir qui peut mener à des dépressions.
Il existe 4 types de traits pathogènes :
* Alexithymie : ces patients vont avoir des difficultés dans l’expression de leurs émotions. ça comprend 4 composantes observables : Incapacité à exprimer ses émotions, Limitation de la vie imaginaire, Recours à l’action en cas de conflit, Description (factuelle) détaillée d’un événement. L’Alexithymie est évaluée à l’aide d’une échelle, la TSA-20, sous forme de questionnaire auquel le patient doit répondre seul. Limite : Définition trop instable et manque d’étude prospective.
* Anxiété : elle fait partie de notre vie mais peut-être pathologique. Elle entraine des réactions à plusieurs niveaux : émotionnel ou encore comportementale (signe physiologique observable). On va retrouver différents symptômes : Représentations et pensées centrées sur les thèmes désagréables, Attente et sentiment de menace ou de danger, Souffrance comportementale, Trouble de l’humeur ou encore Souffrance somatique. Il y a deux types d’anxiété : anxiété trait (tendance stable et généralisée à percevoir les situations aversives comme dangereuses) et l’anxiété état (sentiment d’appréhension, de tension, et d’activation autonome momentanées, liées à un événement spécifique, elle est momentanée). Elle se mesure à l’aide de l’échelle Etat-Trait.
* Névrosisme : appartient à l’une des 5 dimensions fondamentales de la personnalité. C’est une tendance à ressentir des émotions désagréables comme la colère, l’anxiété, l’humeur dépressive. Le lien entre névrosisme et pathologie somatique n’est significatif que lorsque les critères sont autoévalués. Il est mesuré à l’aide de l’échelle d’amplification de Barsky et al.
* Dépression : c’est un trouble de l’humeur associé à des facteurs psychologiques et/ou biochimiques. L’humeur dépressive c’est lorsque le sujet est dans un état MOMENTANE de détresse. La dépression chronique elle s’installe dans le temps. C’est une sous catégorie des troubles de l’humeur dans le DSM 4 (ou 5). On a différents modèles étiologiques qui viennent expliquer le trouble de l’humeur, mais toutes s’accordent sur l’étiologie des affects négatifs : les Troubles dépressifs. Il y a comme à un moment donné un épuisement de l’individu, qui amène le trouble dépressif. Il existe plusieurs théorie au sujet de la dépression tel que la théorie de Beck (c’est l’interaction entre les évènements stressants et les cognitions erronées -> le sujet perçois mal les événements); ou encore la théorie de « l’impuissance apprise » (tendance généralisée à attribuer ses échecs à des causes internes, stables et globales qui serait l’un des précurseurs de la dépression). On a un problème de définition de la dépression et de techniques utilisées qui ne discriminent pas assez les différentes formes de dépressions ni les biais. La dépression est mesurée avec le BDI abrégé (échelle qui va donner une indication sur la présence de trouble et va permettre de savoir vers qui on va tourner le patient).
Qu’est-ce que les caractéristiques salutogènes ?
Ces caractéristiques font parties des facteurs personnels, elles protègent ou pénalise.
Elles prennent en compte plusieurs croyances et styles cognitifs tel que l’optimisme qui est un facteur dispositionnel. Il a un caractère stable et est associé à une bonne santé physique et émotionnelle. Il modère l’impact subjectifs des événements aversifs par coping actif et styles de vie sains.
Il y a aussi l’auto-efficacité qui est une croyance en sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour maîtriser la situation. L’auto-efficacité est beaucoup travaillé dans les TCC pour que le patient soit le plus autonome possible.
Le lieu de contrôle (LOC) est la croyance que les événements en général dépendent soit de facteurs externes (chance, hasard, destin etc.), soit de facteurs internes (capacités, comportements). L’internalité est associée au bien-être émotionnel et physique (Plus je crois que ma santé est liée à mes propres comportements, et plus j’aurais un bien être émotionnel et physique important.).
L’affectivité positive et négative de Watson & Pennebacker (1989) :
- Affectivité négative : tristesse, détresse, nervosité, colère, inquiétude, etc.
- Affectivité positive : enthousiasme, plaisir, curiosité, énergie, attention, détermination, etc. L’AP est associée à la qualité de vie mais, rôle de ces dispositions surestimé pendant longtemps.
-> Actuellement, on s’oriente moins vers ce que les individus sont que vers ce qu’ils font dans une situation donnée (ex : coping).
D’autres notions existent tel que l’endurance (C’est aussi tous les cpts qu’on met en place grâce à cette endurance (stratégies de coping), c’est un style cognitif.), le sens de la cohérence (Perception des évènements extérieurs et sa vie comme compréhensibles, maitrisables et ayant une signification; et Ressources atténuant l’impact des événements stressants sur la santé) et la résilience (On est sur des stratégies d’ajustement flexibles et efficaces,Très en lien avec le trauma, et fait appel à la manière dont la personne va faire face à une situation. Le patient va pouvoir évaluer une situation et lui attribuer une signification).
Qu’est-ce qu’un processus transactionnel ?
ça prend en compte le stress et les stratégies d’ajustements ou de coping.
Qu’est-ce que le stress ?
Définition du stress : « le stress est une transaction particulière entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme taxant ou excédant (=débordant) ses ressources et pouvant menacer (=mettre en danger) son bien-être » (Lazarus & Folkman, 1984).
L’individu est actif dans le stress. C’est comme des actions de l’individu afin de pouvoir s’ajuster à la situation. C’est une activité perceptive, cognitive, émotionnelle, comportementale, physiologique, etc. => variables médiatrices.
Ces médiateurs vont moduler l’impact des antécédents par différentes phases : d’évaluation (primaire et secondaire) et d’ajustement (stratégie de coping).