Pénal 2 (avant intra) Flashcards
Qu’est-ce qu’une procédure ordalique?
Une procédure judiciaire consistant à forcer un individu à prouver son innocence par le biais d’une épreuve physique
Les procédures ordaliques étaient utilisées dans quel but?
Dans le but de produire un verdict OU de dire le vrai. On s’attendait à une interaction entre le monde naturel et surnaturel pour aider à trouver la vérité.
Donnez 3 exemples d’ordalie
Ordalie par le feu (infection OU guérison de la plaie), ordalie par l’eau chaude, ordalie par le sang (si la plaie saigne quand le suspect l’a touche, il est coupable)
Quelles sont les similitudes entre le jury contemporain et l’ordalie? (3)
(1) Dans les cas difficiles ou complexe, le jury doit trancher entre des expertises auxquelles il ne comprend rien (jeu de hasard)
(2) Le silence du jury qui n’a pas à expliquer son verdict (le silence de Dieu)
(3) L’ordalie est aux prêtres ce que le jury est au juge (protection contre les décisions impopulaires)
Qu’est-ce qui motive la torture comme procédure pénale à partir du 13e siècle?
L’aveu. On voudra l’obtenir à tout prix comme il est élevé au rang de la reine des preuves.
Comment se nomme le recours à la torture judiciaire dans le but d’extraire un aveu?
Quaestio OU la question
Dans la période où était utilisée la torture judiciaire, qu’entendait-on par une preuve pleine?
Une preuve pleine consistait à la présence de deux témoins oculaires. L’accusé était alors reconnu coupable.
Dans la période où était utilisée la torture judiciaire, qu’entendait-on par une preuve incomplète?
La preuve incomplète consistait à la présence d’un témoin oculaire ET d’indices moraux ou d’éléments de preuve matériels (sang sur un chandail au même moment que le crime par exemple)
Dans la période où était utilisée la torture judiciaire, que permettait une preuve incomplète?
La preuve incomplète permettait le passage à la torture judiciaire
Dans la période où était utilisée la torture judiciaire, qu’arrivait-il si la preuve incomplète consistait à la présence d’un témoin oculaire SEULEMENT (aucun autre élément)?
Les charges contre l’accusé devaient être abandonnées
Quel est le principal enjeu avec la torture judiciaire?
Le seul critère pour déclarer quelqu’un coupable repose seulement sur l’endurance physique.
En quoi consiste la peine forte et dure en droit anglais?
C’est une forme particulière de torture qui forçait une personne a recevoir des poids de plus en plus lourd sur son corps afin qu’elle plaide non-coupable et se soumette à un procès devant jury.
Quelle institution prend naissance en Angleterre au moment de la peine forte et dure?
L’institution du jury
Quelle était la procédure pour avoir un procès devant jury en Angleterre au moment de la peine forte et dure?
Il n’y avait pas de procès devant jury sans le consentement de l’accusé, ce consentement était donné tacitement via un plaidoyer de culpabilité.
Que pouvait risquer un accusé reconnu coupable d’une infraction en Angleterre au moment de la peine forte et dure?
Tous les biens de l’accusé reconnu coupable était confisqués par la couronne et il ne restait rien pour les héritiers.
La procédure pénale est un ensemble de règles encadrant le […], la […] et la […] de la preuve pénale.
Le recueillement (par exemple de l’ADN), la production (par exemple de confession d’un suspect) et l’admission de la preuve.
Nomme des similitudes entre le jury et les procédures ordaliques.
1) Le hasard possible. Dans les cas très complexes, le jury doit trancher entre des expertises qui lui sont inconnues et quelque chose est presque dû au hasard.
2) Le silence du jury. On n’a pas accès aux motifs du jury. De la même manière, on n’avait pas accès aux motifs de Dieu, ou encore aux motifs du prêtre qui tranchait qu’une blessure n’avait pas assez guéri suite à une ordalie du sang.
3) Les deux peuvent permettrent de sauvegarder des décisions impopulaires. L’ordalie est au prêtre ce que le jury est au système juridique ; le jury permet aussi de sauvegarder des décisions impopulaires (« c’est le jury qui a décidé »).
La torture a longtemps été considérée comme fiable et légitime.
Comment pouvait-on penser que la torture permettait d’assurer la présomption d’innocence et de minimiser le rôle joué par la subjectivité du juge dans le verdict?
On tenait absolument à une « preuve pleine » et la torture permettait d’extraire l’aveu, élevé au rang de reine des preuves à l’époque. On voulait éviter que le juge ait à soupeser les preuves et décider lui-même de la vérité.
La « question » était-elle répandue en France ou en Angleterre ou dans les deux pays?
En France. En Angleterre, c’est plutôt l’institution du jury qui se met en place, et une forme particulière de torture se met en place pour supporter cette institution.
Selon Frederick Douglass, la loi de Lynch viole plusieurs principes. Nomme quelques-uns d’entre eux.
- Le principe d’une audience publique
- Le principe selon lequel il vaut mieux que dix coupables échappent à la justice plutôt qu’un seul innocent soit puni
- La présomption d’innocence
1) Dans McNabb v. United States (1943), la Cour suprême des États-Unis doit trancher quel dilemme?
2) Quelle est la décision de la majorité?
1) L’admission d’une preuve obtenue par des moyens illégaux est-elle préférable à l’impunité?
2) Les confessions sont exclues et les condamnations des frères McNabb sont annulées. Selon la Cour, admettre cette preuve dans un tel contexte consisterait à se rendre complice du mépris de la loi et des procédures, dont le respect est nécessaire afin d’éviter que des innocents soient injustement condamnés.
Quel est le rôle fondamental des garanties juridiques?
Protéger les citoyens contre la foule (potentiellement lyncheuse) et contre l’État.
Ne pas oublier le rapport inégal entre accusé et État.
H. L. A. Hart a théorisé que la société « pré-juridique » (sans législateur, sans tribunal, sans autorité juridique) se caractérisait par une incertitude radicale.
Quelles conséquences a cette incertitude quant au rapport entre le droit et le temps?
1) La connaissance au présent des règles de droit auxquelles il faut obéir est difficile, voire impossible.
2) L’anticipation des conséquences de nos actions est aussi difficile, voire impossible.
Quelle solution s’est imposée par rapport à l’incertitude pré-juridique?
Le droit écrit (le Code de Hammurabi pour rendre le droit accessible au peuple, puis la Loi des douze tables afin de rompre avec le droit oral secret et arbitraire des poncifs)
En droit pénal canadien, le principe de légalité se décline en trois exigences. Lesquelles?
1) L’existence d’un texte de loi
2) La clarté des lois
3) La non-rétroactivité des lois
Définit le principe de la nécessité d’un texte de loi.
Tout juge ou toute personne chargée d’appliquer la loi doit se fonder sur un texte de loi validement adopté, qui suit toutes les procédures normalement requises, accessible (publicité dans la gazette), bilingue (art. 133 LC1867), qui prévoit l’infraction et annonce les conséquences pénales qui en découlent.
Vrai ou faux. Il y a une exception au principe voulant que les juges n’ont pas le pouvoir discrétionnaire de créer des infractions.
Faux.
Les juges n’ont pas le pouvoir discrétionnaire de créer des infractions. C’est au pouvoir législatif que revient ce pouvoir de décider si un geste doit être puni (Frey v. Fedoruk et al., [1950] S.C.R. 517).
L’art. 9 C.cr. prévoit carrément que nul ne peut être déclaré coupable ou absous d’une infraction de common law. L’idée est qu’il faut une loi canadienne adoptée par le parlement canadien.
Vrai ou faux.
Les règles et principes de common law qui historiquement ont permis de prévoir des moyens de défense demeurent en vigueur, sauf s’ils sont modifiés ou abolis par la loi.
Vrai.
C’est l’exception à l’article 9 C.cr., qui est contenue au par. 8(3) C.cr.
Par exemple, la défense de nécessité que permet l’arrêt Perka et qui n’a pas encore été codifiée.
Le droit est difficile à comprendre pour le justifiable. Pensons à un citoyen qui n’est pas allé à l’université et qui n’a pas suivi les cours de Richard Sylvain.
L’ignorance de la loi peut-elle constituer un moyen de défense en droit criminel?
Non. La présomption de connaissance complète du droit pénal est prévue à l’article 19 C.cr.
Même si l’accessibilité du droit ne garantit pas sa connaissance et sa compréhension, l’ignorance de la loi ne peut pas excuser une infraction.
Dans R. c. Nova Scotia Pharmaceutical Society, [1992] 2 R.C.S. 606, quels sont les deux objectifs auxquels l’exigence de clarté des lois doit répondre que précise la Cour suprême du Canada?
1) Offrir un avertissement raisonnable aux citoyens. (Il faut que le texte de loi puisse susciter la conscience qu’une certaine conduite est assujettie à des restrictions légales.)
2) Limiter le pouvoir discrétionnaire des personnes chargées d’appliquer la loi.
Une loi peut-elle être déclarée inconstitutionnelle pour cause d’imprécision?
Oui, car l’exigence « que les lois ne soient pas trop imprécises » (R. c. Nova Scotia Pharmaceutical Society) est un principe de justice fondamentale au sens de l’article 7 de la Charte.
Doit-on distinguer le critère de la portée excessive et le critère de l’imprécision ou bien les traiter de façon connexe?
Ils peuvent paraître connexes mais ils doivent être distingués.
Les deux sont des principes de justice fondamentale (art. 7 de la Charte), mais ils ne vont pas nécessairement toujours ensemble.
Lorsqu’il est question du critère de l’imprécision, c’est une question d’obscurité : le sens n’est pas clair.
Certes, une loi imprécise pourrait aussi avoir une portée excessive, mais pas parce qu’elle est trop large; plutôt parce qu’elle est si obscure que les juges peuvent l’appliquer à toutes sortes de comportements.
Cependant, une loi trop large pourrait aussi être parfaitement claire. C’était le cas dans R. c. Heywood, où une disposition sur le flânage est invalidée, non pas sur la base de son imprécision, mais en raison de sa portée excessive.
Vrai ou faux.
Comme l’exigence de précision des lois est un principe de justice fondamentale (art. 7 de la Charte), il est facile de déclarer une loi inconstitutionnelle pour cause d’imprécision.
Faux.
Au contraire, la règle de la nullité pour cause d’imprécision est très exigeante.
Le critère applicable a été défini dans R. c. Nova Scotia Pharmaceutical Society. Pour qu’une disposition soit déclarée inconstitutionnelle en raison de son imprécision, il faut qu’elle ne fournisse pas un « guide suffisant pour le débat judiciaire », ou autrement dit qu’elle ne permette pas de circonscrire une zone de risque (de commettre des actes proscrits par la dispositions).
S’il y a un noyau identifiable d’activités prohibées, il peut y avoir un débat judiciaire et la disposition sera jugée suffisamment précise et constitutionnelle.
Est-ce que le fait qu’une disposition ait été sujette à plusieurs interprétations contradictoires peut servir de preuve que la disposition est trop imprécise et contraire à l’article 7 de la Charte?
Non.
Dans l’arrêt Ontario c. Canadien Pacifique Ltée, [1995] 2 R.C.S., le juge Gonthier (pour les juges majoritaires) dit que pour déterminer si une disposition est un guide suffisant, le tribunal doit circonscrire tout le contexte interprétatif.
Le fait qu’une disposition ait été sujette à plusieurs interprétations n’est donc pas une preuve que la disposition est imprécise et contraire à l’article 7.
Dans l’affaire R. c. Nova Scotia Pharmaceutical Society (1992), la disposition de l’ancêtre loi sur la concurrence a-t-elle été jugée suffisamment précise par la Cour suprême du Canada?
Oui, l’article 32(1) a été jugé suffisamment précis comme guide.
Dans Canadian Foundation for Children, Youth and the Law c. Canada (2004), la Cour suprême du Canada a-t-elle jugé que le concept de « raisonnable » était suffisamment précis pour avoir sa place en droit criminel?
Oui. Cette notion est d’ailleurs utilisée à plusieurs endroits dans le Code criminel.
L’article 43 C.cr. a conséquemment été jugé suffisamment précis.
Dans l’affaire O’Neill v. Canada (2006), la disposition ayant permis aux policiers de saisir des documents comportant des « informations secrètes officielles » a-t-elle été jugée suffisamment précise par la Cour supérieure de l’Ontario?
Non, et elle a été invalidée pour cause d’imprécision, car il était impossible de discerner la sphère de risque. Il s’agissait d’un mauvais guide pour la conduite et ce n’était pas suffisamment précis pour permettre un débat judiciaire.
Pourquoi les droits criminelles rétroactives ne sont pas la norme?
Une présomption de non-rétroactivité nous vient de la common law, car les lois rétroactives minent la primauté du droit, notamment en compromettant l’intégrité des lois en vigueur (R. c. K.R.J., [2016] 1 R.C.S. 906, par. 24).
Si c’était la norme, on ne pourrait se fier à rien et toutes les lois seraient susceptibles de ne pas s’appliquer. Il faut pouvoir se fier au droit. Il est donc exceptionnel que des dispositions s’appliquent rétroactivement.
Les lois procédurales viennent avec quel type de présomption?
Une présomption d’application immédiate : elles s’appliquent autant pour les affaires à venir que celles en cours.
Cette présomption est réfutable par le législateur. Pour ce faire, il doit manifester clairement sa volonté.
Le législateur peut-il réfuter la présomption de non-rétroactivité des lois pénales qui portent atteinte à des droits substantiels?
Oui. Pour ce faire, il doit manifester clairement sa volonté que sa loi s’applique pour le passé.
Le législateur peut-il réfuter la présomption de non-rétroactivité des lois pénales qui créent de nouvelles infractions?
Non. Il s’agit de davantage q’une présomption. Lorsqu’il est question d’une nouvelle infraction, une garantie constitutionnelle s’applique : al. 11g) de la Charte.
L’intention du législateur ne permettra pas d’aller à l’encontre du droit constitutionnel.
Des groupes revendiquent présentement que le contrôle coercitif devienne une nouvelle infraction dans le Code criminel.
Admettons qu’un partenaire a présentement recours au contrôle coercitif dans son couple, et ce depuis 7 ans, et que sa partenaire met fin à la relation dans deux mois. Si le gouvernement fédéral allait de l’avant dans trois mois, pourrait-on porter des accusations contre lui?
Non.
À moins que le législateur ne recoure à la clause dérogatoire ou qu’une dérogation en vertu de l’article premier s’applique avec Oakes.
Si les champignons « magiques » sont décriminalisés aujourd’hui, peut-on poursuivre quelqu’un dont on apprend qu’il en aurait fait la vente depuis trois ans?
Oui (art. 43d) de la Loi d’interprétation (L.R.C. (1985), ch. I-21).
L’abrogation d’une infraction n’a pas les mêmes implications pour les comportements antérieurs et postérieurs. Dans ce cas, il s’agit d’un comportement antérieur à l’abrogation. Si quelqu’un commence un commerce de champignons la semaine suivante, il ne pourra pas être poursuivi.