Normes, déviance et publics spécifiques Flashcards

1
Q

Comment peut-on défini les normes?

A

Comme des critères auxquels se réfèrent les jugements et communément admis par la société.
Ces règles et conduites varient d’un groupe social à un autre et évoluent au cours du temps.

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2
Q

Comment le Larousse définit la déviance?

A

“Caractère de ce qui s’écarte de la norme”

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3
Q

Comment la notion de déviance est abordée dans ce cours? Pourquoi?

A

Elle est abordée sous le prisme de l’Ecole de Chicago, c’est-à-dire en se départissant des préjugés et pseudo-évidences. On souhaite se départir de la pensée binaire qui consisterait à dire que les comportements de délinquants seraient dus à la nature violente de leur auteur.

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4
Q

Selon Canguilhem, d’où viendrait l’émergence du préjugé?

A

Il viendrait d’une opposition caricaturale entre ceux qui sont hors normes et les honnêtes citoyens.

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5
Q

Quelle est la nature des premières théories scientifiques du crime? Donner un exemple.

A

Ce sont des théories issues du monde médical. On utilise la biologie et la génétique (l’hérédité) afin de naturaliser l’opposition entre criminels et non criminels
Un exemple est par exemple celui de Cesare Lumbroso (1835-1909), aliéniste et professeur de médecine légale, qui dans Homo Deliquente, distinguait parmi les délinquants, les criminels-nés en essayant de trouver des critères scientifiques à cela. Selon Lumbroso, on reconnaîtrait ces criminels à leurs stigmates osseux et crâniens.
Féré pensait aussi que la criminalité était “une dégénérescence héréditaire directe”.

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6
Q

Dans quel contexte social s’inscrit les théories essentialistes du crime?

A

On cherche par nécessité sociale à éradiquer les criminels appelés “sous-race d’hommes dégénérés” pour éviter la décadence de la société.

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7
Q

Comment appelle-t-on les théories qui prônent un déterminisme biologique absolu à partir du XIXème siècle? Jusqu’à quand ont elles dominé? Quelle a été leur plus grande dérive?

A

Les théories bio-déterministes qui ont dominé jusqu’à la seconde guerre mondiale. Une grosse dérive a été l’eugénisme, c’est-à-dire l’élimination des individus qui n’auraient pas un patrimoine génétique conforme à ce qui est défini comme souhaitable.

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8
Q

Quel est l’effet négatif le plus important du fichage précoce? (catégoriser les élèves dès la maternelle)

A

La stigmatisation

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9
Q

Par quelle métaphore parle-t-on des théories bio-déterministes de la criminalité?

A

Chromosome du crime

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10
Q

Que peut-on dire de l’histoire de la criminologie?

A

En France, elle n’est pas reconnue comme discipline par le CNU. La criminologie est davantage du côté du droit. En sollicitant des universitaires, Bauer, ancien conseiller sécurité sous Sarkozy, voulait habiliter la criminologie comme discipline. Ceci n’a pas fonctionné en faveur des idées de Laurent Muchelli contre la criminologie d’Etat.

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11
Q

Que peut-on plus largement dire de l’histoire des sciences criminelles depuis le XIXème siècle?

A

Les sciences criminelles discriminent les normaux des anormaux et expliquent pourquoi certaines personnes ont un penchant pour le crime.

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12
Q

Quelle précaution doit prendre le sociologue en sciences criminelles? Citer un exemple.

A

Il doit se méfier de l’expression de “nature humaine” et ne pas lui prêter de bonté ou d’agressivité qui serait naturelle. (ex : expliquer la Shoah par la nature humaine avec les théories psychanalytiques ou par la personnalité criminelle de certains chefs au procès de Nuremberg.)

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13
Q

Selon qui il n’existerait pas de génétique du mal et que chacun serait capable de commettre des actes horribles?

A

Hannah Arendt

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14
Q

Quelle expérience du psychosociologue Milgram est conforme à l’idée qu’il n’y aurait pas de chromosome du crime?

A

Expérience de soumission à l’autorité. Des hommes et femmes ordinaires pouvaient se transformer en bourreaux et commettre des crimes jugés contraires à leur morale.

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15
Q

Quels faits réels montrent qu’il n’existe pas de chromosome du crime?

A

Ce sont des hommes ordinaires et très divers qui sont passés à l’acte pour le génocide du Rwanda et l’élimination d’un village vietnamien.

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16
Q

Dans quel contexte émerge la sociologie de la délinquance?

A

Elle émerge aux Etats-Unis au XIXème siècle avec Edwin Sutherland, un des pères de la première école de Chicago.

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17
Q

Citer deux auteurs (un français et un américain) qui étudient le crime en tant que phénomène social?

A

Tarde (français) et Sutherland (américain)

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18
Q

Quels sont les trois types de questions que l’on se pose lorsqu’il s’agit d’étudier la criminalité en tant que phénomène social?

A

Etude de la production des normes
Etude de la transgression de ces normes
Etude des réactions sociales à ces transgressions

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19
Q

Qui sont les MNA? A quel type de déviance sont-ils le plus assimilés?

A

Mineurs Non Accompagnés.

Ils sont surtout assimilés à de la délinquance juvénile.

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20
Q

Que stipule l’ordonnance de 1945 sur la délinquance juvénile?

A

Face au constat au sortir de la guerre de nombreux pères absents, on voit de nombreux jeunes qui transgressent. On fait alors le pari de l’éducabilité et on abandonne l’idée de génétique.

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21
Q

Par quoi l’ordonnance de 1945 a été récemment remplacée pour la délinquance juvénile?

A

On a aujourd’hui un nouveau code pénal avec un juge spécifique pour les mineurs. On est plus dans une vision où on s’intéresse à l’enfant et non à son acte. On mise sur une justice spécifique des mineurs qui tienne compte de leurs spécificités en tant que catégorie. Néanmoins, on ne tient pas compte des caractéristiques individuelles des jeunes donc on se rapproche de plus en plus d’une justice des majeurs.

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22
Q

Quels sont les trois types de délinquance juvénile?

A

Délinquance pathologique
Délinquance initiatique
Délinquance d’exclusion

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23
Q

Quelles sont les caractéristiques les plus typiques des jeunes étant dans la délinquance pathologique?

A

Jeunes en grande difficulté psychologique
Trajectoires de vie marquées par des ruptures et traumatismes. (ruptures affectives précoces, décès, abandons, etc)
Maltraitances, conséquences des violences intrafamiliales (victime ou témoin)
Carence éducative (souvent liée aux difficultés des parents)
Violence des passages à l’acte
Principalement des garçons
Souvent à l’adolescence
Auteurs souvent eux-mêmes victimes de violence et harcèlement dans le passé

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24
Q

Citer un fait qui peut être considéré comme l’apogée de la délinquance juvénile.

A

Les tueries de masse en milieu scolaire (schools shooting)

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25
Q

Comment explique-t-on la délinquance pathologique dans la littérature scientifique?

A

On part de la trajectoire d’un individu mais sans tomber dans le déterminisme. On cherche à savoir comment tel acte a pu se produire.
Les familles des délinquants sont souvent connues des services sociaux. Les enfants finissent par entrer dans la délinquance .

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26
Q

Dans quel milieu social la délinquance pathologique est-elle prédominante? Pourquoi?

A

Classe populaire (même si cela peut concerner toutes les classes sociales) car :
Précarité accroît les problèmes en réduisant les ressources qui permettent d’y faire face
Milieux sociaux les moins en difficulté vont beaucoup plus se protéger du regard du public, notamment des institutions.

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27
Q

Quelles sont les caractéristiques les plus typiques des jeunes étant dans la délinquance initiatique?

A

Plus souvent des filles
Dès l’adolescence
Transgressent la loi et réalisent des actes interdits mais souvent peu graves et peu pénalisés
Absence de rupture ou de traumatisme

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28
Q

Comment explique-t-on la délinquance initiatique dans la littérature scientifique?

A

Actes commis au sein d’un petit groupe “pour faire comme les autres”
Transgresser les normes pour tester ses propres limites
Rite initiatique
80% évitent la récidive : on est plus dans de l’expérimentation
Violence peut être sur le corps (scarification par exemple)
Volonté de tester la réaction des adultes

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29
Q

Dans quel milieu social la délinquance initiatique est-elle prédominante? Pourquoi?

A

Tous les milieux sociaux

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30
Q

Selon Leblanc, quel pourcentage d’adolescents reconnait avoir fait au moins une infraction?

A

75%

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31
Q

Quels types de comportements peuvent relever de la délinquance initiatique? Comment les qualifier?

A

Petits vandalismes :
détruire un abribus
voler dans un magasin
Ces actes sont des “accidents de parcours”, des transgressions dues à des circonstances particulières (effet de groupe, tension, passagère)
Font partis de l’apprentissage social des adolescents
La plupart de ces transgressions ne sont même pas détectées.

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32
Q

Qui est l’auteur de La délinquance d’exclusion (1997)

A

Denis Salas

33
Q

Dans quel milieu social la délinquance initiatique est-elle prédominante? Pourquoi?

A

Dans les familles de milieu populaire (quartiers “sensibles” de grandes agglomérations) car elles sont les plus touchées par la précarité.

34
Q

Quelle analyse socio-économique peut-on faire sur la délinquance d’exclusion?

A

On a un retour de l’individualisme et de ce fait, on rend les individus de plus en plus responsales de leur situation alors qu’ils sont parfois dans un engrenage qu’ils ne maîtrisent pas.
Par exemple, à l’école, c’est de la faute de l’élève et non de l’Etat s’il ne réussit pas.
Dans les quartiers sensibles, parfois jusque 100% de chômage dans les tours.
On a donc un cumul d’exclusions socio-économiques et de rupture, notamment scolaire.

35
Q

A quel premier niveau se constitue l’identité délinquante?

A

Au niveau de la famille

36
Q

Quel sentiment se créé chez les gens qui sont durablement au chômage?

A

Un sentiment de disqualification sociale (Paugham, 2008) et de fragilisation profonde du lien social

37
Q

Quelles sont les conséquences (chez l’individu et au sein de la famille) du sentiment d’être exclu et en dehors de la norme?

A

Eloignement général des normes institutionnelles qui peut aussi entraîner aigreur, dépression ou révolte chez les adultes.
Au sein de la famille, règne une ambiance particulière qui peut faciliter les passages à l’acte ou diminuer les freins moraux.
Dévalorisation des parents et de la famille (notamment figure paternelle)

38
Q

Quel auteur travaille sur la formation des bands dans son livre Entre la famille, l’école et la rue? Quelle analyse fait-il?

A

Marwan Mohammed

39
Q

Pourquoi les familles de classe populaire sont globalement plus touchées par la délinquance que les autres?

A

La réduction des ressources financières et relationnelles de la famille conduisent à une altération de l’image de la famille, là où des familles davantage aisées trouvent facilement des alternatives à la judiciarisation.
On a donc un fort lien entre précarité et délinquance d’où la nécessité de mettre davantage en avant la précarité que la répression dans l’étude de la délinquance.

40
Q

Pourquoi est-ce à l’adolescence que la délinquance survient le plus souvent?

A

A l’adolescence, le jeune se rend compte de la relative faiblesse des moyens financiers de sa famille et souhaite s’en distinguer. C’est pour cela que l’on voit une forte sensibilité de l’apparence chez les adolescents, sensibilité sur laquelle jouent les modèles de consommation.
Les différences de ressources financières créent ainsi les premiers sentiments d’injustice chez les plus précaires.

41
Q

Citer deux façons par lesquelles la précarité familiale peut être aggravée selon Salas.

A

Dépendance à la précarité et aux services sociaux peut amener à une honte de ne pas s’assumer financièrement.
Forte conflictualité au sein de la famille : violences et autres maltraitances qui traverse tous les milieux sociaux. La précarité économique agit comme facteur aggravant de ces violences, créé un stress et une anxiété permanente et dégrade l’image des individus sur eux-mêmes.

42
Q

Outre la précarité, quel autre facteur peut influer sur la construction de l’identité du délinquant?

A

La question des ruptures scolaires

43
Q

Dans Ruptures scolaires : L’école à l’épreuve de la question sociale, quels auteurs montrent que l’école a une fonction de socialisation de l’individu et font le lien avec les fragilités familiales?

A

Daniel Thin et Matthias Millet

44
Q

Quels sont les deux facteurs qui peuvent expliquer que l’échec scolaire soit un phénomène massif?

A

Fragilités familiales où le discours n’est pas en phase avec le discours de l’école
Difficultés personnelles de l’élève

45
Q

Quel sentiment peuvent ressentir les élèves de primaire en proie à l’échec scolaire?

A

Ils peuvent se sentir rejeter, que ce soit par les élèves ou les enseignants. Ils peuvent aussi avoir un sentiment d’abandon et une estime de soi fortement dégradée.

46
Q

Qu’entend Bourdieu par les termes d’ “habitus déchirés”? Quel lien avec la délinquance?

A

Le poids de la contrainte sociale peut être contrebalancé par la liberté de l’individu. Il n’y a donc pas de déterminisme de la délinquance.

47
Q

Quelle conséquence de la délinquance étudie Catherine Blaya? A quoi cela peut-il conduire?

A

Le décrochage scolaire.

Il peut conduire des adolescents et leurs familles à une posture silencieuse ou d’évitent des institutions.

48
Q

Quel paradoxe peut-on voir sur les liens entre école et famille?

A

Ce sont les familles qui font le plus confiance à l’école qui seront les moins bien traitées par elle.
Par exemple, lors des réunions parents/profs, ce sont les parents d’enfants qui réussissent qui viennent.

49
Q

Quel rôle joue la famille sur la capacité ou non à soutenir le travail scolaire de l’adolescent?

A

Elle va ou non pouvoir aider l’enfant afin qu’il ne décide pas de prendre en main son destin par des registres d’abandon, d’exclusion ou de rébellion.

50
Q

Quel auteur travaille sur le caractère inégalitaire des devoirs à la maison? Quelle analyse en fait-il?

A

Philippe Meirieu
Pour lui, les devoirs à la maison accroissent l’écart entre les capitaux culturels/ Seules certaines familles peuvent aider leurs enfants avec le travail scolaire ce qui renforce la distinction sociale.

51
Q

Selon quel auteur c’est davantage le discours sur l’école des parents que leur capacité à étayer les devoirs scolaires qui compte dans la réussite scolaire?

A

Zaihia Zeroulou

52
Q

Quels sont les conséquences des handicaps socio-culturels à l’école primaire et au collège?

A

On a toujours des effets sur les apprentissages fondamentaux.
A l’école primaire, on protège encore l’élève qui fait l’apprentissage de son rôle de “cancre” abonné aux mauvaises notes, relégué au fond de la classe, parfois rejeté et humilié par les autres.
Au collège, ce décalage n’est plus protégé par l’enseignant du fait de la multiplicité des intervenants. Au collège, on a plus de rébellions d’adolescents et moins de régulations par les adultes.
Les élèves les moins armés scolairement et les plus précaires basculent vers la déviance.

53
Q

Sur quel sujet a travaillé Benjamin Moignard? Quelle approche utilise-t-il pour ses interprétations?

A

Il travaille sur la comparaison France/Brésil de l’entrée des jeunes dans la culture de rue.
Il travaille sur l’approche par facteurs de risques donc non déterministe.

54
Q

Pour quelle raison des jeunes peuvent basculer dans la culture de rue selon Laurier Fortin?

A

Les adolescents n’arrivent pas à mettre de sens sur l’école. En intégrant la culture de rue, ils trouvent un moyen puissant de retrouver une image positive d’eux-mêmes, une revalorisation à court terme.

55
Q

Selon Mohammed, quelles valeurs sont promues par les jeunes dans les bandes de jeunes?

A

La réputation, l’honneur et la virilité.

56
Q

Comment se caractérise la déviance par rapport aux normes scolaires?

A

Dans leurs coups d’éclats, les bandes de jeunes retournent le stigmate contre l’école. Ils traitent par exemple les meilleurs élèves d’intellots. On dénonce ceux qui réussissent à l’école. On a une construction identitaire contre l’école.

57
Q

Quel auteur s’intéresse plus particulièrement à la rupture scolaire dans le cadre d’un quartier urbain avec une forte concentration de problèmes socio-économiques?

A

David Lepoutre

58
Q

En quoi peut-on inscrire le concept de carrière de Becker dans l’entrée du jeune dans la délinquance?

A

Les pairs vont faire entrer le jeune dans un processus d’apprentissage, notamment en se spécialisant dans un type de délinquance (ex : recel, trafic de drogues, etc)

59
Q

En quoi mettre un jeune en prison pour des faits de délinquance peut être contre-productif?

A

Car cela conforte son état de délinquant. En prison, il va rencontrer d’autres personnes qui vont lui “apprendre le métier” et construire sa carrière. (au sens de Becker)
Autre point, la prison va permettre au jeune d’être adoué par son groupe et aura une reconnaissance beaucoup plus forte de sa part. Le passage en prison agit comme rite initiatique .
Le milieu carcéral est donc criminogène et renforce la culture de rue et l’identité délinquante.

60
Q

Comment Becker voit la construction de l’identité délinquante du jeune?

A

Il la voit comme un processus psychosocial qui passe par la rationalisation de l’opposition à un modèle que le jeune juge inaccessible.

61
Q

Que sous-entend Mohammed à travers sa métaphore de “ségrégation réciproque”?

A

Pour s’affranchir du système scolaire, le jeune se créé une contre-culture scolaire afin de prendre sa revanche sur l’école. Cette revanche est de l’ordre du social, (illusoire) du personnel et du familial.

62
Q

Comment peut-on décrire ce que représentent les activités délictuelles pour les délinquants?

A

C’est une espèce d’activité professionnelle de substitution. Cette activité sous-tend un calcul économique mûrement réfléchi.

63
Q

Qu’est-ce qui accroît l’intensité du style de vie délinquant?

A

L’incapacité de se projeter dans l’avenir. on vit davantage dans l’instant présent et on opère constamment un calcul coûts/bénéfices.

64
Q

Comment Le Moigne qualifie les délinquants récidivistes, c’est-à-dire ceux qui ont acquis une identité délinquante?

A

Les incasables

65
Q

Pourquoi lorsque l’on dit que la délinquance augmente, cela ne signifie pas forcément qu’il y a plus de délinquants?

A

Car de nombreux délinquants sont multi-récidivistes.

66
Q

En quoi le processus de délinquance n’est pas un phénomène linéaire?

A

Cette entrée peut avoir des développements très variés. La plupart du temps, on a un échec scolaire et une absence de perspective d’insertion qui se justifie en grande partie par le tri social opéré par les écoles.

67
Q

En quoi parler d’école de Jules Ferry égalitaire est une illusion?

A

On a voulu rendre l’école égalitaire en donnant un même enseignant à tout le monde et en enlevant le port de la blouse. Cependant, tous les élèves n’arrivent pas du même milieu social et ont des backgrounds différents. Dans l’école républicaine, on fait du tri en faisant porter la responsabilité de son échec sur l’individu.

68
Q

Citer des exemples qui montrent que l’école fait du tri social.

A

On divise le bac général en plusieurs catégories, le bac S étant le plus prestigieux et ouvrant le plus de portes.
La philosophie n’est enseignée qu’en terminale pour créer une distinction qui permet de trier les élèves dans l’enseignement supérieur.

69
Q

Qu’entend Bourdieu par l’expression de “destin d’exception”.

A

Certains individus ont des trajectoires improbables et vont là où on ne les attendait pas. C’est par exemple le cas d’une personne issue d’un milieu populaire qui finit par devenir professeur en université.

70
Q

Qu’est-ce qui eut contrecarrer l’entrée dans la délinquance malgré un échec scolaire et une absence de perspective d’insertion?

A

Des ressources familiales (familles favorisées ou non)
Rencontre avec un éducateur ou toute personne avec laquelle va se créer une alchimie
Refuge dans le sport, les arts, etc.

71
Q

Quels constats peut-on opérer sur les liens entre âge et délinquance?

A

Les conduites délinquantes se manifesteraient de plus en plus jeunes selon les média. On parle de retour de la barbarie infantile.
Âge moyen précis d’entrée dans la délinquance difficile à déterminer (enquête auprès d’enfants difficile à mettre en place)
Augmentation des conduites délictueuses à la ré-adolescence (10-12 ans) : transgression relative de la loi (Rocher)
Intensification des comportements délinquants à l’adolescence avec un pic à 15-16 ans. (Jugeartas)
On a ensuite soit arrêt soit ancrage des conduites délictuelles

72
Q

Avant quel âge la plupart des délinquants arrêtent leurs activités délictuelles?

A

30 ans

73
Q

Quel courant a le premier abordé la question de la sortie de la délinquance?

A

La première Ecole de Chicago aux Etats-Unis

74
Q

Quel constat sur les bandes de jeunes tire Mohammed de sa thèse réalisée en 2012?

A

La bande de jeunes est avant tout un lieu de socialisation avant d’être un lieu de pratiques délinquantes construit contre le modèle sociétal.

75
Q

Quelles sont les trois phases de sortie de la délinquance selon Mohammed?

A

Conscientisation
Mobilisation
Pérennisation

76
Q

Décrire la phase de conscientisation dans la sortie de la délinquance.

A

“étape initiale d’incorporation, d’acceptation et d’expression d’un soi hors de la bande”

Les jeunes commencent à se concevoir hors de la bande et vont davantage vouloir se conformer aux normes sociales. On revalorise les normes et valeurs autrefois rejetées par la bande.

77
Q

Décrire la phase de mobilisation dans la sortie de la délinquance.

A

“Mise en acte de nouvelles résolutions”

Le jeune prend le risque de sortir d’un espace social qui le rassure pour affronter un autre espace social qui comporte de nombreuses inconnues. Cela nécessite l’adaptation du jeune qui redoute de subir à nouveau l’humiliation qu’il a pu subir à l’école. On est dans un moment d’ambivalence avec de nombreuses hésitations. Le jeune teste le terrain, se méfie.

78
Q

Décrire la phase de pérennisation dans la sortie de la délinquance.

A

“L’adoption d’un nouveau style de vie”
Nouvelles relations sociales, nouvelles normes et valeurs parfois anciennement rejetées
Rapport moins pessimiste à l’avenir
Rôle essentiel de l’entourage
Le jeune cesse de refouler sa culpabilité et exprime une certaine usure face à la violence interne qui règne dans la bande et liée au milieu délinquant. On a aussi une usure de la pression judiciaire et policière.
Le jeune prend conscience de sa précarisation et redoute la clochardisation qu’il peut observer chez d’anciens délinquants de son quartier.

79
Q

Sur quels leviers peut-on agir pour prévenir voire traiter la délinquance?

A

Acquisition d’un travail régulier : favoriser l’intégration socio-économique et ne plus mettre l’accent sur la répression