Module 6 : La justice intergénérationnelle dans l'optique du DD Flashcards
Qu’est-ce que la différence entre une génération enchevêtrée et non enchevêtrée ?
Générations enchevêtrées : Différents groupes d’âge qui vivent et se côtoient à un moment ou l’autre à l’intérieur d’une période de temps déterminée et circonscrite.
Générations non enchevêtrées : Ensemble d’individus qui vivent (ont vécu ou vivront) en des périodes de temps différentes et entièrement séparées.
Pourquoi devrions-nous nous intéresser aux enjeux de justice intergénérationnelle ? 3 points
- Nous possédons de moyens technologiques pour impacter a long terme sur les générations futures.
- Nous disposons de moyens d’anticipation (ordinateurs, modèle de simulation) qui permettent de prévoir les effets projetés de nos actions dans le futur.
- Prise de conscience des contraintes et limites écologiques.
Quels sont les opinions de John Rawls et de Hans Jonas sur nos obligations envers les générations qui nous succèderont ?
John Rawls: HASARD la situation temporelle des individus, appartenance à une génération plutôt qu’à un autre, relève du hasard et par conséquent, ne saurait justifier ou légitimer qu’une génération particulière tire des avantages de sa situation temporelle antérieure au détriment des générations à venir
Hans Jonas: RESPONSABILITÉ MORALE chaque fois qu’un individu agit, il lui incombe d’emblée, sans qu’une réclamation précise ne lui soit adressée directement, la responsabilité morale forte de se soucier de ses semblables, quels qu’ils soient, qui subissent ou subiront les conséquences néfastes de cette action
Quel est l’argument de l’incertitude quant aux besoins des générations futures ? Quel est le contre-argument en faveur de la justice intergénérationnelle ?
Argument: Injustifié d’imposer des sacrifices aux générations actuelles au nom d’un futur dont il est difficile de prévoir l’évolution exacte des préférences et valeurs des individus qui y vivront, moyens technologiques disponibles pour faire face aux problèmes
Grossomodo : On ne peut pas savoir exactement ce que les générations futures veulenet réellement privilégier.
En réplique : Il n’y a pas un même degré d’incertitude sur tous les sujets, en particulier les besoins qui sont fondamentaux pour l’humain (ex : disposer d’air et d’eau non pollués). Dans cette perspective, miser sur les technologies ou la capacité d’adaptation, semble être de mauvaise foi légitimant une fuir inconsidérée de nos responsabilités.
Quel est l’argument du manque de réciprocité intergénérationnelle ? Quel est le contre-argument en faveur de la justice intergénérationnelle ?
Argument: Les générations futures (surtout celles non enchevêtrées) ne peuvent ou ne pourront jamais rien faire en retour pour nous. Soulève ainsi des enjeux philosophiques que d’aucuns estiment cruciaux au regard des limites de rayonnement de la justice sociale.
Grossomodo : Il n’y a pas de réciprocité de la part des générations futures, qui est la base du concept de contrat
En réplique : On peut se référer à Hans Jonas qui se tourne vers des obligations morales rattachées d’emblée à la condition humaine partagée au-delà du temps et des générations. Kvaka ajoute que les humains forment une vaste communauté morale se déployant progressivement au fil du temps. Ce destin partagé suffirait d’emblée à la reconnaissance d’une authentique communauté morale impliquant des obligations
Quel est l’argument du taux de dévaluation selon de l’éloignement temporel ? Quel est le contre-argument en faveur de la justice intergénérationnelle ?
Argument: Cette règle stipule que les ressources exploitées maintenant, outre l’avantage des bénéfices immédiats, porteront des intérêts à terme, comme le dollar investi aujourd’hui vaudra plus dans dix ans que le dollar non investi.
En réplique : Le taux de dévaluation appliquée en ce domaine revient à reconduire de manière mal avisée une stricte logique économique qui entre en contradiction avec la logique écologique (ex : exploitation énergies fossiles).
Quel est l’argument du changement d’identité ou disparition du bénéficiaire ? Quel est le contre-argument en faveur de la justice intergénérationnelle ?
Argument: L’idée est que la population que l’on souhaite aider au départ aurait disparu et serait remplacée par d’autres personnes et cela en conséquence même d’actions motivés par l’objectifs de les aider.
En réplique : L’obligation de justice ne nécessite pas que nos préoccupations soient destinées à des personnes précises, mais plutôt s’assurer que des torts évitables soient commis envers quiconque se situant à portée de nos décisions et actions, qu’il soit présent ou futur
Quel est l’argument de répondre aux besoins actuels criants ? Quel est le contre-argument en faveur de la justice intergénérationnelle ?
nArgument: la priorité devrait être aux besoins actuels en vue de légitimer que l’on investisse nos ressources d’abord et avant tout dans une logique intragénérationnelle avant de ses donner des obligations vis-à-vis des personnes pas encore nées.
En réplique : S’il y a effectivement urgence de répondre à des besoins essentiels actuels qui sont pressants et clairement identifiés, cela ne devrait-il pas nous inciter à questionner nos modèles actuels de production, consommation et distribution. Préparer l’avenir en veillant dès à présent à la mise en place de structure sociétales plus équitables pour toutes les parties concernées contribueront au bien-être des générations futures en préservant la capacité des humains en ce moment de satisfaire leurs besoins.
Quels sont les 3 écoles de pensées sur le sort des générations futures ?
Égalitarisme
Suffisantisme
Position contractuelle de Rawls
Comment la justice intergénérationnelle peut-elle se réaliser de manière générale? 2 réponses
- Avec un design institutionnel particulier: droit de vote aux enfants, clauses constitutionnelles spéciales, attribution de sièges à des représentants des générations futures
- Réorientation des attitudes des citoyens: programme éducation environnemental, éducation à la frugalité, éducation à la participation aux délibérations citoyennes
Résumez brievement les raisons principales de la justice intergénérationnelle 4 raisons
On fait maintenant des impacts à très long terme
Nous avons les moyens d’anticiper ces impacts
Il y a une plus grande prise de conscience en cette époque
Deux auteurs influents ont mis en avant cette éthique intergénérationelle et la responsabilité que nous avons envers les générations futures
John Rawls: Étant donné que l’époque où on vit n’est qu’un coup du hasard, il n’y a aucune raison de privilégier une généraions plus qu’une autre (Theory of justice, 1971)
-Hans Jonas: Nos sociétés mettent trop l’accent sur les droits et pas assez sur les devoirs, les devoirs que l’humanité a envers elle même et donc pas seulement avoir un sentiment de justice envers les générations enchevêtrés, mais également celles non enchevêtrés (Le principe responabilité, 1979)
Dites comment pourrait on mettre en oeuvre cette justice intergénérationnelle
On peut le réaliser à travers un design institutionnel, soit de nouveaux droits ou mesure legislatives qui tient compte des personnes bien plus jeunes, et/ou par une réorientation des attitudes des citoyens, soit des nouveaux programmes d’éducation sur ces sujets d’avenir (Écologie, délibération citoyenne, simplicité).
Vrai ou faux ? Selon le texte de Sylvie Ferrari « Éthique environnementale et développement durable : Réflexions sur le Principe Responsabilité de Hans Jonas », le concept de développement durable tel que défini dans le Rapport Bruntdland correspond à une conception dite « faible » du développement durable.
Vrai
Il est possible ici de s’appuyer sur deux approches distinctes de la durabilité du développement. La première, qualifiée de « faible », met l’accent sur le rôle joué par le progrès technique et par les possibilités de substitution entre les différentes catégories de ressources – naturelles, techniques et humaines – dans le maintien à long terme du niveau du stock de capital global
En référant au texte de Sylvie Ferrari, quel énoncé ci-dessous traduit la teneur de nos obligations intergénérationnelles telles que définies dans le Rapport Brundtland ?
A
Chaque génération a l’obligation de léguer à la génération suivante des ressources permettant d’assurer une amélioration constante du niveau de bien-être au fil du temps.
B.
La notion de besoin à laquelle réfère le Rapport Brundtland en vue de définir le contenu des obligations intergénérationnelles découle d’une approche maximaliste obligeant d’aller bien au-delà des stricts besoins de base des générations futures.
C.
La conception de l’équité intergénérationnelle véhiculée dans le Rapport Brundtland peut être dite à contenu restreint permettant ainsi le maintien dans le temps d’un niveau de bien-être non décroissant.
D.
Aucun des énoncés précédents.
La conception de l’équité intergénérationnelle véhiculée dans le Rapport Brundtland peut être dite à contenu restreint permettant ainsi le maintien dans le temps d’un niveau de bien-être non décroissant.
En effet, l’interprétation de la définition du développement durable à partir du rapport
Brundtland conduit à retenir une approche minimaliste à la fois du concept de besoin en tant que besoin de base et de l’équité intergénérationnelle L’exigence de durabilité ici repose sur une équité intergénérationnelle à contenu restreint, c’est-à-dire qui n’engage les générations présentes à l’égard des générations futures que pour garantir la couverture des besoins de base dans la perspective de maintenir dans le temps un niveau de bien-être non décroissant, et rien de plus.
Quel énoncé suivant n’est pas exact ?
A.
À la lumière du texte de Sylvie Ferrari, il ressort que la conception de la nature qui est privilégiée dans le Rapport Brundtland est de type biocentrique.
B.
À la lumière du texte de Sylvie Ferrari, il ressort que la conception de la nature qui est privilégiée dans le Rapport Brundtland est de type instrumental.
C.
À la lumière du texte de Sylvie Ferrari, il ressort que la conception de la nature qui est privilégiée dans le Rapport Brundtland est de type anthropocentrique.
D.
Tous les énoncés précédents sont exacts.
A. À la lumière du texte de Sylvie Ferrari, il ressort que la conception de la nature qui est privilégiée dans le Rapport Brundtland est de type biocentrique.
Le souci environnemental tel qu’il fut pris en compte dans la définition du développement durable au sein du rapport Brundtland (1987) éclaire sans ambiguïté sur les fondements de l’éthique environnementale retenus : la nature s’enracine dans une approche anthropocentrique et elle est considérée de manière instrumentale. Ce point est fondamental pour appréhender les implications en matière de protection des ressources environnementales à long terme (cf. infra).