Lexique Flashcards
Atlantisme
Doctrine qui proclame l’existence d’une solidarité de fond entre les Europe et
Etats-Unis d’Amérique. Cette solidarité viendrait de l’histoire et du peuplement des Etats-Unis,
de l’existence de valeurs communes et partagées (démocratie et libéralisme), ainsi que de l’existence d’ennemis communs aux Nord-Américains et aux Européens (l’URSS après 1945, l’islamisme aujourd’hui). L’atlantisme a pu être dénoncé — notamment par De Gaulle — comme une
doctrine instrumentalisée par les Américains afin que l’Europe reste dans leur orbite.
Autarcie
Venu du grec avec les mots autarkeia, arkein [se suffire] et auto [soi-même], le
terme d’autarcie, au sens large, désigne une politique commerciale visant à satisfaire les besoins
d’un pays sans recourir à des importations.
Capitalistique (activité)
Toute activité productive nécessite pour sa mise en œuvre à
la fois du capital et un travail, mais dans des proportions variables. Les économistes qualifient de
capitalistiques des activités ou secteurs d’activités qui mettent davantage en œuvre le facteur
capital que le facteur travail et nécessitent de lourds investissements alors qu’ils ne mobilisent
que relativement peu de main d’œuvre. Inversement, des activités ou secteurs d’activités peuvent
être qualifiés de peu capitalistiques si leur financement requiert relativement peu de capitaux.
Cartel
En économie, on qualifie de cartel une entente conclue entre des entreprises pour se
partager un marché et limiter la guerre des prix. On parle de cartellisation pour désigner une
multiplication des cartels au sein d’une économie — comme on en observa notamment en Allemagne de la fin des années 1870 à la Première Guerre mondiale. La cartellisation ne doit pas être
confondue avec un processus de concentration, même si elle tend à avoir des effets comparables.
Par ailleurs, le terme de cartel peut s’appliquer aux ententes ou organisations mises en place non
par des entreprises mais par des Etats, pour réguler un marché notamment en limitant l’offre de
matières premières. L’OPEP, née en 1960, est ainsi un cartel de pays exportateurs de pétrole.
Cartiérisme
Idéologie anti-impériale prônant une décolonisation rapide, sous la forme
que lui donna en France le journaliste Raymond Cartier par le biais des articles qu’il rédigea
pour le magazine Paris-Match pendant la guerre d’Algérie. Cartier y employa notamment la
formule « La Corrèze plutôt que le Zambèze » ; il estimait que les colonies coûtaient trop cher à
la France et qu’elle devait consacrer ses moyens financiers à la métropole en priorité. Le cartiérisme traduit donc la décadence de l’idée coloniale au cœur des « Trente Glorieuses ». Ses arguments ont été formalisés et développés par Raymond Aron ou le Général de Gaulle.
Clearing
Le terme anglo-saxon de clearing désigne un mécanisme permettant de compenser
un crédit par un débit (aussi le traduit-on souvent en français par le terme compensation). Ce
terme est plus particulièrement utilisé en ce qui concerne le commerce international, et désigne
un mécanisme autorisant une forme de troc entre pays grâce à l’établissement d’une chambre de
clearing (ou compensation). Un tel système permet d’éviter les sorties de devises d’un pays vers
l’autre, la chambre de compensation jouant le rôle de sas.
L’Allemagne nazie multiplia dans les années 1930 le recours au clearing avec divers pays.
Par exemple, dans le cadre des accords passés en 1935 avec la Roumanie, une Caisse de compensation fut établie à Berlin et une autre à Bucarest. Un importateur allemand de blé roumain
payait en marks ce blé à la Caisse de Berlin ; un exportateur allemand de machines vendues à la
Roumanie était payé en marks par la Caisse de Berlin. Mécanisme inverse à Bucarest : l’importateur roumain de machines allemandes versait des lei (la monnaie roumaine) à la Caisse de
Bucarest ; l’exportateur roumain de blé recevait des lei de cette Caisse. Les importateurs de
chaque pays payaient donc ses exportateurs — d’où des échanges sans devises étrangères
Colonie de peuplement
Par opposition aux colonies d’exploitation, on a qualifié de
colonies de peuplement les colonies dans lesquelles la population venue de métropole était fortement implantée, au point même de devenir éventuellement majoritaire par rapport à la population indigène.
Colonie d’exploitation
Par opposition aux colonies de peuplement, on a appelé
colonies d’exploitation les colonies — parfois qualifiées aussi de colonies-comptoir — sur le
territoire desquelles la présence de colons venus de métropole restait limitée
Commonwealth
Le Commonwealth est une communauté de nations proches de la
Grande-Bretagne et progressivement issue de son empire colonial. Né des statuts de Westminster
promulgués le 11 décembre 1931, il réunissait initialement autour de la Grande-Bretagne et de
l’Irlande les dominions de peuplement blanc dotés du self-government — Australie, Canada,
Nouvelle-Zélande et Union sud-africaine. Afin de maintenir des liens particuliers avec les nouveaux Etats qui, issus de son empire colonial, accédaient ou allaient accéder à l’indépendance, le
Royaume-Uni accepta en 1949 une réforme du Commonwealth, au sein duquel l’allégeance à la
Couronne ne serait plus exigée. Le Commonwealth put ainsi s’élargir avec les décolonisations. Il
réunit aujourd’hui une cinquantaine d’Etats, mais traduit davantage une communauté d’intérêt et
un passé commun qu’une véritable association économique.
Concentration
La concentration est un processus de regroupement d’entreprises, qui
cherchent à atteindre une taille critique leur permettant d’optimiser leurs conditions de production et d’augmenter leur pouvoir et leurs parts de marché. Le souci de réaliser des économies
d’échelle, les nécessités de la fabrication en série, la volonté de comprimer les dépenses de commercialisation et de publicité sont des incitations à la concentration.
On peut cependant distinguer concentration géographique et concentration financière. On
parlera ainsi de concentration géographique lorsqu’une entreprise choisit de localiser toute son
activité sur un nombre limité de sites de production, voire de les regrouper sur un seul site. On
parle de concentration financière pour décrire ce qui se passe lorsqu’une entreprise réalise une
croissance externe en absorbant une ou plusieurs autres entreprises, ou fusionnant avec une ou
plusieurs autres entreprises. Concentration géographique et concentration financière ne doivent
pas être confondues : une entreprise moyenne peut devenir une grande ou très grande entreprise
après avoir racheté plusieurs de ses concurrents et choisir néanmoins de maintenir ses activités
de production sur plusieurs sites, plutôt que de les regrouper sur un site unique.
Par ailleurs, diverses formes de concentration financière peuvent être distinguées. On distingue notamment la concentration horizontale de la concentration verticale. On parle de concentration horizontale lorsqu’une entreprise prend le contrôle d’autres entreprises qui produisaient des produits identiques ou voisins, ou qu’elle fusionne avec ces entreprises — par
exemple, si un constructeur automobile prend le contrôle d’un autre constructeur automobile. On
parle de concentration verticale (ou d’intégration) lorsque s’opère, par fusion ou absorption, le
regroupement en une seule entreprise ou société de plusieurs entreprises ayant des activités non
pas identiques mais complémentaires. Par exemple, si un constructeur automobile prend le contrôle d’une aciérie et d’un fabricant de pneumatique, on pourra parler de concentration verticale.
Corollaire Roosevelt
Au début du XXème siècle, dans un discours prononcé en décembre 1904, le président républicain Theodore Roosevelt donna une interprétation de la doctrine Monroe qui permettait de justifier le développement de l’influence militaire, politique et
économique des États-Unis en Amérique latine. Plus largement, ce « corollaire Roosevelt » confirmait que les États-Unis considéraient désormais l’Amérique latine comme faisant partie de
leur sphère d’influence. Dès 1901, Roosevelt avait préconisé une politique du « gros bâton » (en
anglais « big stick »), et son discours de 1904 confirma que les États-Unis s’attribuaient désormais un pouvoir de police dans cette sphère d’influence.
De fait, depuis le début des années 1890, les États-Unis avaient multiplié les interventions
militaires dans le bassin des Caraïbes et sur ses bordures (en Haïti en 1891, au Nicaragua en
1895, à Cuba et Porto-Rico en 1898, au Nicaragua à nouveau en 1899, au Venezuela en 1903…)
Déflation
La déflation est un phénomène de baisse des prix — c’est-à-dire l’inverse de
l’inflation. L’économie mondiale, pendant la crise des années 1930, se trouva en déflation : la
baisse des prix agricoles et industriels fut alors partout durable et prononcée. La déflation ne doit
pas être confondue avec la désinflation, puisque, au sens-strict, ce terme-ci désigne une situation
dans laquelle on observe que les taux d’inflation diminuent mais restent positifs (c’est-à-dire que
la hausse des prix se ralentit). Or, on ne peut considérer qu’une économie entre en déflation que
lorsque les taux d’inflation y deviennent durablement négatifs (les prix baissent, donc).
On peut parler de politique déflationniste ou de politique de déflation pour désigner une politique qui vise à freiner la hausse des prix, voire à les faire baisser, et à accroître la valeur de la
monnaie. Une telle politique passe par des mesures d’austérité telles que la réduction de la masse
monétaire, l’encadrement et le renchérissement du crédit, la hausse des recettes publiques (notamment des impôts) et la compression des dépenses (rigueur budgétaire), ainsi que le contrôle
des revenus (rigueur salariale). La politique menée au Royaume-Uni après la Grande guerre —
pour permettre une réévaluation de la livre sterling et son retour à la convertibilité à la même
valeur qu’avant le conflit — constitue un bon exemple de politique déflationniste.
Dépreciation
perte de valeur d’une monnaie mesurable à la fois sur les plans intérieur et
extérieur. Au plan intérieur, la dépréciation d’une monnaie résulte de l’inflation, puisque la
hausse des prix signifie que le pouvoir d’achat de l’unité monétaire s’érode. Au plan extérieur, il y
a dépréciation de fait d’une monnaie lorsque, même en système de taux de change officiellement
fixes, un marché des changes parallèle s’installe où se pratique un change moins avantageux à
cette monnaie, avec une décote par rapport au cours officiel. La dépréciation est officialisée
quand les autorités monétaires l’entérinent en procédant à une dévaluation.
Au lendemain de la guerre de 14-18, le Royaume-Uni se distingua par son refus de dévaluer,
et mena, pour ramener sa monnaie à la convertibilité à la parité-or d’avant 1914, une politique de
déflation. On peut donc dire que la livre s’est dépréciée, pendant la Première Guerre mondiale,
mais elle n’a pas été dévaluée, les Britanniques étant parvenus à enrayer sa dépréciation, puis à
opérer une « réappréciation » de leur monnaie.
Dépression
Pour les économistes, une dépression se distingue clairement d’une réces-sion
— qui n’est qu’un simple ralentissement de l’activité économique (voir : récession). Lors d’une
dépression, on observe en effet une forte diminution de la production, due à une insuffisance de
la demande solvable, et un accroissement marqué du chômage. La dépression se caractérise donc
par sa durée, sa diffusion, et l’ampleur de la rupture qu’elle induit (forte baisse de la production,
forte hausse du chômage, forte baisse du revenu national).
Dévaluation
La dévaluation consiste, pour les autorités monétaires d’un pays à affaiblir la
valeur de la monnaie nationale en modifiant sa parité pour diminuer sa valeur par rapport à l’étalon de référence.
Dans les années 1920, les dévaluations, opérées en France et dans la plupart des autres pays
d’Europe occidentale, apparaissent comme la sanction inévitable de l’inflation accumulée depuis
la guerre. Dans les années 1930, les dévaluations ont été utilisées, notamment par le RoyaumeUni puis les États-Unis, pour combattre la crise ou plutôt l’« exporter » dans d’autres pays. Elles
permettaient aux pays qui y eurent recours d’améliorer leur situation commerciale, en favorisant
les exportations (les prix nationaux apparaissant plus attractifs) et en freinant les importations (le
pouvoir d’achat externe d’une monnaie dévaluée est par définition amoindri). Elles pouvaient
permettre aussi de lutter contre la déflation née de la crise, qui alourdissait notamment le poids
des dettes (la dévaluation du dollar en 1934 devait ainsi permettre une politique d’inflation allégeant les pertes des producteurs et les difficultés des débiteurs)