Lexique Flashcards

1
Q

Atlantisme

A

Doctrine qui proclame l’existence d’une solidarité de fond entre les Europe et
Etats-Unis d’Amérique. Cette solidarité viendrait de l’histoire et du peuplement des Etats-Unis,
de l’existence de valeurs communes et partagées (démocratie et libéralisme), ainsi que de l’existence d’ennemis communs aux Nord-Américains et aux Européens (l’URSS après 1945, l’islamisme aujourd’hui). L’atlantisme a pu être dénoncé — notamment par De Gaulle — comme une
doctrine instrumentalisée par les Américains afin que l’Europe reste dans leur orbite.

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2
Q

Autarcie

A

Venu du grec avec les mots autarkeia, arkein [se suffire] et auto [soi-même], le
terme d’autarcie, au sens large, désigne une politique commerciale visant à satisfaire les besoins
d’un pays sans recourir à des importations.

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3
Q

Capitalistique (activité)

A

Toute activité productive nécessite pour sa mise en œuvre à
la fois du capital et un travail, mais dans des proportions variables. Les économistes qualifient de
capitalistiques des activités ou secteurs d’activités qui mettent davantage en œuvre le facteur
capital que le facteur travail et nécessitent de lourds investissements alors qu’ils ne mobilisent
que relativement peu de main d’œuvre. Inversement, des activités ou secteurs d’activités peuvent
être qualifiés de peu capitalistiques si leur financement requiert relativement peu de capitaux.

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4
Q

Cartel

A

En économie, on qualifie de cartel une entente conclue entre des entreprises pour se
partager un marché et limiter la guerre des prix. On parle de cartellisation pour désigner une
multiplication des cartels au sein d’une économie — comme on en observa notamment en Allemagne de la fin des années 1870 à la Première Guerre mondiale. La cartellisation ne doit pas être
confondue avec un processus de concentration, même si elle tend à avoir des effets comparables.
Par ailleurs, le terme de cartel peut s’appliquer aux ententes ou organisations mises en place non
par des entreprises mais par des Etats, pour réguler un marché notamment en limitant l’offre de
matières premières. L’OPEP, née en 1960, est ainsi un cartel de pays exportateurs de pétrole.

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5
Q

Cartiérisme

A

Idéologie anti-impériale prônant une décolonisation rapide, sous la forme
que lui donna en France le journaliste Raymond Cartier par le biais des articles qu’il rédigea
pour le magazine Paris-Match pendant la guerre d’Algérie. Cartier y employa notamment la
formule « La Corrèze plutôt que le Zambèze » ; il estimait que les colonies coûtaient trop cher à
la France et qu’elle devait consacrer ses moyens financiers à la métropole en priorité. Le cartiérisme traduit donc la décadence de l’idée coloniale au cœur des « Trente Glorieuses ». Ses arguments ont été formalisés et développés par Raymond Aron ou le Général de Gaulle.

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6
Q

Clearing

A

Le terme anglo-saxon de clearing désigne un mécanisme permettant de compenser
un crédit par un débit (aussi le traduit-on souvent en français par le terme compensation). Ce
terme est plus particulièrement utilisé en ce qui concerne le commerce international, et désigne
un mécanisme autorisant une forme de troc entre pays grâce à l’établissement d’une chambre de
clearing (ou compensation). Un tel système permet d’éviter les sorties de devises d’un pays vers
l’autre, la chambre de compensation jouant le rôle de sas.
L’Allemagne nazie multiplia dans les années 1930 le recours au clearing avec divers pays.
Par exemple, dans le cadre des accords passés en 1935 avec la Roumanie, une Caisse de compensation fut établie à Berlin et une autre à Bucarest. Un importateur allemand de blé roumain
payait en marks ce blé à la Caisse de Berlin ; un exportateur allemand de machines vendues à la
Roumanie était payé en marks par la Caisse de Berlin. Mécanisme inverse à Bucarest : l’importateur roumain de machines allemandes versait des lei (la monnaie roumaine) à la Caisse de
Bucarest ; l’exportateur roumain de blé recevait des lei de cette Caisse. Les importateurs de
chaque pays payaient donc ses exportateurs — d’où des échanges sans devises étrangères

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7
Q

Colonie de peuplement

A

Par opposition aux colonies d’exploitation, on a qualifié de
colonies de peuplement les colonies dans lesquelles la population venue de métropole était fortement implantée, au point même de devenir éventuellement majoritaire par rapport à la population indigène.

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8
Q

Colonie d’exploitation

A

Par opposition aux colonies de peuplement, on a appelé
colonies d’exploitation les colonies — parfois qualifiées aussi de colonies-comptoir — sur le
territoire desquelles la présence de colons venus de métropole restait limitée

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9
Q

Commonwealth

A

Le Commonwealth est une communauté de nations proches de la
Grande-Bretagne et progressivement issue de son empire colonial. Né des statuts de Westminster
promulgués le 11 décembre 1931, il réunissait initialement autour de la Grande-Bretagne et de
l’Irlande les dominions de peuplement blanc dotés du self-government — Australie, Canada,
Nouvelle-Zélande et Union sud-africaine. Afin de maintenir des liens particuliers avec les nouveaux Etats qui, issus de son empire colonial, accédaient ou allaient accéder à l’indépendance, le
Royaume-Uni accepta en 1949 une réforme du Commonwealth, au sein duquel l’allégeance à la
Couronne ne serait plus exigée. Le Commonwealth put ainsi s’élargir avec les décolonisations. Il
réunit aujourd’hui une cinquantaine d’Etats, mais traduit davantage une communauté d’intérêt et
un passé commun qu’une véritable association économique.

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10
Q

Concentration

A

La concentration est un processus de regroupement d’entreprises, qui
cherchent à atteindre une taille critique leur permettant d’optimiser leurs conditions de production et d’augmenter leur pouvoir et leurs parts de marché. Le souci de réaliser des économies
d’échelle, les nécessités de la fabrication en série, la volonté de comprimer les dépenses de commercialisation et de publicité sont des incitations à la concentration.
On peut cependant distinguer concentration géographique et concentration financière. On
parlera ainsi de concentration géographique lorsqu’une entreprise choisit de localiser toute son
activité sur un nombre limité de sites de production, voire de les regrouper sur un seul site. On
parle de concentration financière pour décrire ce qui se passe lorsqu’une entreprise réalise une
croissance externe en absorbant une ou plusieurs autres entreprises, ou fusionnant avec une ou
plusieurs autres entreprises. Concentration géographique et concentration financière ne doivent
pas être confondues : une entreprise moyenne peut devenir une grande ou très grande entreprise
après avoir racheté plusieurs de ses concurrents et choisir néanmoins de maintenir ses activités
de production sur plusieurs sites, plutôt que de les regrouper sur un site unique.
Par ailleurs, diverses formes de concentration financière peuvent être distinguées. On distingue notamment la concentration horizontale de la concentration verticale. On parle de concentration horizontale lorsqu’une entreprise prend le contrôle d’autres entreprises qui produisaient des produits identiques ou voisins, ou qu’elle fusionne avec ces entreprises — par
exemple, si un constructeur automobile prend le contrôle d’un autre constructeur automobile. On
parle de concentration verticale (ou d’intégration) lorsque s’opère, par fusion ou absorption, le
regroupement en une seule entreprise ou société de plusieurs entreprises ayant des activités non
pas identiques mais complémentaires. Par exemple, si un constructeur automobile prend le contrôle d’une aciérie et d’un fabricant de pneumatique, on pourra parler de concentration verticale.

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11
Q

Corollaire Roosevelt

A

Au début du XXème siècle, dans un discours prononcé en décembre 1904, le président républicain Theodore Roosevelt donna une interprétation de la doctrine Monroe qui permettait de justifier le développement de l’influence militaire, politique et
économique des États-Unis en Amérique latine. Plus largement, ce « corollaire Roosevelt » confirmait que les États-Unis considéraient désormais l’Amérique latine comme faisant partie de
leur sphère d’influence. Dès 1901, Roosevelt avait préconisé une politique du « gros bâton » (en
anglais « big stick »), et son discours de 1904 confirma que les États-Unis s’attribuaient désormais un pouvoir de police dans cette sphère d’influence.
De fait, depuis le début des années 1890, les États-Unis avaient multiplié les interventions
militaires dans le bassin des Caraïbes et sur ses bordures (en Haïti en 1891, au Nicaragua en
1895, à Cuba et Porto-Rico en 1898, au Nicaragua à nouveau en 1899, au Venezuela en 1903…)

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12
Q

Déflation

A

La déflation est un phénomène de baisse des prix — c’est-à-dire l’inverse de
l’inflation. L’économie mondiale, pendant la crise des années 1930, se trouva en déflation : la
baisse des prix agricoles et industriels fut alors partout durable et prononcée. La déflation ne doit
pas être confondue avec la désinflation, puisque, au sens-strict, ce terme-ci désigne une situation
dans laquelle on observe que les taux d’inflation diminuent mais restent positifs (c’est-à-dire que
la hausse des prix se ralentit). Or, on ne peut considérer qu’une économie entre en déflation que
lorsque les taux d’inflation y deviennent durablement négatifs (les prix baissent, donc).
On peut parler de politique déflationniste ou de politique de déflation pour désigner une politique qui vise à freiner la hausse des prix, voire à les faire baisser, et à accroître la valeur de la
monnaie. Une telle politique passe par des mesures d’austérité telles que la réduction de la masse
monétaire, l’encadrement et le renchérissement du crédit, la hausse des recettes publiques (notamment des impôts) et la compression des dépenses (rigueur budgétaire), ainsi que le contrôle
des revenus (rigueur salariale). La politique menée au Royaume-Uni après la Grande guerre —
pour permettre une réévaluation de la livre sterling et son retour à la convertibilité à la même
valeur qu’avant le conflit — constitue un bon exemple de politique déflationniste.

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13
Q

Dépreciation

A

perte de valeur d’une monnaie mesurable à la fois sur les plans intérieur et
extérieur. Au plan intérieur, la dépréciation d’une monnaie résulte de l’inflation, puisque la
hausse des prix signifie que le pouvoir d’achat de l’unité monétaire s’érode. Au plan extérieur, il y
a dépréciation de fait d’une monnaie lorsque, même en système de taux de change officiellement
fixes, un marché des changes parallèle s’installe où se pratique un change moins avantageux à
cette monnaie, avec une décote par rapport au cours officiel. La dépréciation est officialisée
quand les autorités monétaires l’entérinent en procédant à une dévaluation.
Au lendemain de la guerre de 14-18, le Royaume-Uni se distingua par son refus de dévaluer,
et mena, pour ramener sa monnaie à la convertibilité à la parité-or d’avant 1914, une politique de
déflation. On peut donc dire que la livre s’est dépréciée, pendant la Première Guerre mondiale,
mais elle n’a pas été dévaluée, les Britanniques étant parvenus à enrayer sa dépréciation, puis à
opérer une « réappréciation » de leur monnaie.

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14
Q

Dépression

A

Pour les économistes, une dépression se distingue clairement d’une réces-sion
— qui n’est qu’un simple ralentissement de l’activité économique (voir : récession). Lors d’une
dépression, on observe en effet une forte diminution de la production, due à une insuffisance de
la demande solvable, et un accroissement marqué du chômage. La dépression se caractérise donc
par sa durée, sa diffusion, et l’ampleur de la rupture qu’elle induit (forte baisse de la production,
forte hausse du chômage, forte baisse du revenu national).

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15
Q

Dévaluation

A

La dévaluation consiste, pour les autorités monétaires d’un pays à affaiblir la
valeur de la monnaie nationale en modifiant sa parité pour diminuer sa valeur par rapport à l’étalon de référence.
Dans les années 1920, les dévaluations, opérées en France et dans la plupart des autres pays
d’Europe occidentale, apparaissent comme la sanction inévitable de l’inflation accumulée depuis
la guerre. Dans les années 1930, les dévaluations ont été utilisées, notamment par le RoyaumeUni puis les États-Unis, pour combattre la crise ou plutôt l’« exporter » dans d’autres pays. Elles
permettaient aux pays qui y eurent recours d’améliorer leur situation commerciale, en favorisant
les exportations (les prix nationaux apparaissant plus attractifs) et en freinant les importations (le
pouvoir d’achat externe d’une monnaie dévaluée est par définition amoindri). Elles pouvaient
permettre aussi de lutter contre la déflation née de la crise, qui alourdissait notamment le poids
des dettes (la dévaluation du dollar en 1934 devait ainsi permettre une politique d’inflation allégeant les pertes des producteurs et les difficultés des débiteurs)

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16
Q

Démographie

A

Du grec demos (peuple) et graphein (écrire). La démographie est l’étude
quantitative de populations ou collectivités humaines. Elle englobe la description statistique des
effectifs, de la composition par âge, de la répartition par sexe, de l’activité professionnelle ; la
description dynamique de la mortalité, de la natalité, de la fécondité et des mouvements migratoires.

17
Q

Dominion

A

Les dominions étaient des territoires de l’empire colonial britannique qui
avaient obtenu une très large autonomie politique. Pratiquant le self government, ces colonies à
fort peuplement européen (et surtout britannique) avaient donc obtenu de Londres le droit de
s’occuper eux mêmes de leurs finances, de leur commerce et de leur politique intérieure. Toutefois, les dominions n’étaient pas pleinement souverains, puisque les questions de politique étrangère restaient la prérogative de la métropole britannique. Et s’ils avaient le droit de disposer
d’une force armée, celle-ci restait partie intégrante de l’armée britannique. À la veille de la Première Guerre mondiale, quatre territoires de l’empire britannique avaient obtenu ce statut de dominion : le Canada dès 1867 ; l’Australie en 1901 ; la Nouvelle-Zélande en 1907 et le l’Afrique
du Sud en 1910. Mais le Statut de Westminster, qui établit en 1931 le Commonwealth, mit fin
aux derniers pouvoirs de la métropole britannique sur les dominions, lesquels devinrent dès lors
pleinement souverains.

18
Q

Domino (théorie des dominos)

A

La « théorie des dominos » a été formulée dans le
contexte de la guerre froide par les dirigeants des Etats-Unis pour dénoncer le risque d’une
propagation du communisme d’un pays à un autre, par contagion : cette idée était exprimée par
l’image d’une pièce de domino qui, en basculant, fait basculer les unes après les autres les pièces
posées à côté d’elle.
C’est lors d’une conférence tenue à Genève en avril 1954 sur le sort de l’Indochine et de la
Corée que le président américain Dwight Eisenhower formula pour la première fois cette « théorie ». Il exprima la crainte qu’en tombant aux mains des communistes, le Vietnam n’entraîne
dans sa chute ses voisins le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie… Cette crainte avait
conduit les Etats-Unis, malgré leurs principes anticolonialistes, à soutenir les Français et financer
leur guerre en Indochine. Ils allaient eux-mêmes intervenir au Vietnam après le départ des Français pour prévenir un basculement de tout le Sud-Est asiatique dans le camp communiste.

19
Q

Dumping

A

Le terme de dumping désigne une pratique commerciale déloyale consistant pour
un pays et/ou ses entreprises à pratiquer sur les marchés extérieurs un prix plus bas que celui
pratiqué sur le marché intérieur — en allant même éventuellement jusqu’à vendre à perte. En
bradant ainsi sa production, la pratique du dumping peut permettre à l’exportateur de ruiner ou
d’éliminer la concurrence du marché étranger qu’il vise.

20
Q

Etat providence / Welfare State

A

Au sens strict, l’expression Etat-Providence désigne un système global de protection sociale créé par l’Etat et financé par les prélèvements
obligatoires (cotisations sociales et impôts). Au sens large, elle peut s’appliquer plus généralement aux diverses formes d’intervention sociale et de politique sociale menées par l’Etat.
L’expression Etat-Providence avait été employée en France pour la première fois dès 1870 par
Emile Ollivier (Premier ministre de Napoléon III). C’est pourtant en Allemagne que l’EtatProvidence est apparu d’abord, avec les lois sociales de 1883 et 1884 qui, à l’instigation de Bismarck, dotèrent le pays d’un système d’assurances-maladie, d’assurances-vieillesse, et d’assurances contre les accidents du travail. L’avènement du Welfare State allait cependant surtout
s’opérer aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, entre autres sous l’influence du rapport
Beveridge de 1942.

21
Q

Fiduciaire (monnaie)

A

Le terme de fiduciaire, qui vient du latin fiducia [la confiance],
s’applique à la monnaie qui circule sous la forme de billets de banque — aussi qualifiée de monnaie de papier. En effet, à la différence des anciennes monnaies métalliques, qui contenaient une
certaine quantité de métaux précieux (ou même étaient composées entièrement de métaux précieux), la monnaie fiduciaire n’a aucune valeur intrinsèque ; son usage repose uniquement sur la
confiance que l’on a dans la garantie offerte par l’autorité d’émission.

22
Q

Glacis

A

Dans l’une de ses acceptions, le mot glacis désignait autrefois le terrain découvert
qu’on aménageait en pente douce en avant des éléments extérieurs d’une fortification ou d’une
place forte. Le glacis permettait donc aux défenseurs, depuis cette place forte ou ses fortifications, de voir arriver de loin d’éventuels ennemis venus les attaquer. Et la progression de ces
attaquants était rendue difficile sur le glacis, car ils s’y trouvaient à découvert et exposés au feu
des défenseurs — alors même que le glacis masquait largement aux attaquants les fortifications.
À l’époque contemporaine, le terme de glacis a été utilisé pour désigner la zone protectrice ou
la zone-tampon formée par des Etats dépendants militairement d’une autre puissance. On l’a
surtout utilisé pour désigner les pays d’Europe centrale et orientale qu’avait satellisés l’U.R.S.S.
après 1945, et que les Soviétiques auraient donc utilisés comme un glacis les protégeant d’une
attaque venue des pays capitalistes de l’Ouest.

23
Q

Holding

A

Les holdings correspondent à une forme de concentration qui s’est développée
d’abord aux Etats-Unis, à la fin du XIXe
s et au tout début du XXe
s. L’essor des holdings constituait une réponse aux législations antitrust telles que la loi Sherman de 1890 (voir la notice sur
les trusts). Cet essor témoignait aussi de l’avènement d’un capitalisme de plus en plus financier.
En effet, une holding est une société purement financière, qui ne produit elle-même directement aucun bien ni aucun service, mais qui détient (en anglais, to hold) des participations dans le
capital de diverses sociétés — lesquelles peuvent être des banques, des entreprises industrielles,
des entreprises commerciales…La holding contrôle ainsi le groupe constitué par ces diverses sociétés, et préside à ses destinées.

24
Q

Impérialisme

A

Le terme vient du latin imperium (autorité absolue). On qualifie d’impérialiste la politique d’un Etat qui vise à en réduire d’autres sous sa dépendance politique, économique, ou culturelle. L’impérialisme se traduit par une mainmise territoriale, mais qui ne se
traduit pas forcément par l’annexion, à la différence de la colonisation. La Chine eut ainsi à subir
au tournant des XIXe
s et XXe
siècles l’impérialisme des puissances européennes et du Japon.
Bien que l’impérialisme soit un phénomène antérieur au développement du capitalisme, et
qu’il ne recherche pas systématiquement la guerre, il a été présenté par Lénine comme le « Stade
suprême du capitalisme » et comme une cause majeure du déclenchement de la Première Guerre
mondiale.

25
Q

Inflation

A

Phénomène de hausse des prix, liée à différents facteurs — un gonflement excessif de la masse monétaire, ou une circulation monétaire plus rapide que celle de la production ;
un excès de la demande par rapport l’offre ; un accroissement des coûts de production…
C’est la comparaison des prix nominaux dans le temps qui permet de mesurer un taux
d’inflation. L’inflation est cependant toujours hétérogène, tous les prix n’évoluant pas de la même
façon. Ainsi constate-t-on souvent que les prix des services augmentent plus vite que ceux des
biens, surtout manufacturés. Enfin, en période d’inflation, salaires et revenus augmentent aussi.
La comparaison de leur évolution nominale avec celle des prix permet de mesurer des prix réels,
qui rendent compte de l’évolution du pouvoir d’achat. Ainsi, en France, de 1949 à la fin des
années 1970, si les prix nominaux ont beaucoup augmenté, les prix réels ont baissé. L’inflation
n’a donc pas alors érodé le pouvoir d’achat des Français.
On peut distinguer des situations d’inflation rampante (inférieure à 10 % de hausse annuelle
des prix) ; d’inflation rapide (à deux chiffres, jusqu’à 100 % de hausse annuelle) ; d’inflation
galopante, enfin (supérieure à 100 %) — qui, dans des cas rares, prend la forme d’une hyperinflation (Allemagne en 1923, Russie soviétique de 1918 à 1922, Russie après 1992… )

26
Q

Innovation

A

Développement des inventions, diffusion de ces inventions dans le processus
de production et démarrage d’activités économiques exploitant ces inventions.

27
Q

Invention

A

Conception et mise au point d’un produit nouveau ou de nouvelles techniques de
production (la notion d’invention ne doit pas être confondue avec celle d’innovation).

28
Q

Investissement de portefeuille

A

Les investissements de portefeuille (dits aussi investissement en portefeuille) peuvent consister soit en acquisitions d’obligations, soit en acquisitions d’actions. Mais dans le cas d’acquisition d’actions, on considère qu’il ne s’agit d’investissement de portefeuille que si l’on reste dans une simple logique de placement et donc si la part
de capital de la société visée qu’acquiert l’investisseur est peu importante. Dans le cas contraire,
on qualifie l’investissement réalisé d’investissement direct — c’est-à-dire un investissement
réalisé pour acquérir un intérêt durable dans une entreprise et exercer un contrôle sur celle-ci.
Cependant, le degré de participation au capital retenu pour distinguer un investissement direct
d’un investissement de portefeuille est variable, car il est fixé arbitrairement par les administrations nationales. En France, une prise de participation de plus de 10 % dans le capital d’une
société est considérée comme un investissement direct.

29
Q

Investissement direct à l’étranger

A

Ce sont des investissements réalisés dans le
but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d’un
Etat différent de celui où réside l’investisseur.
L’IDE peut passer par la création d’une activité à l’étranger, mais l’extension par une firme
d’établissements qu’elle possède déjà à l’étranger constitue aussi un IDE. L’IDE peut également
consister à acheter une entreprise déjà existante à l’étranger ou en prendre le contrôle. Le contrôle d’une filiale par une maison mère n’implique d’ailleurs pas nécessairement l’acquisition de
plus de 50 % du capital de cette filiale. Dans la pratique, on estime qu’un pourcentage inférieur
suffit : le seuil de 10 % est retenu par l’administration française pour qualifier un IDE.
La différence entre IDE et investissement de portefeuille dépend au fond des motivations de
l’investisseur, selon qu’il s’agit de créer ou de développer une entreprise, d’en prendre ou garder
le contrôle, ou bien simplement d’acquérir des titres pour en tirer un bénéfice. En tout cas, les
IDE sont la condition première et le moyen de la transformation d’une entreprise en firme
multinationale (ou transnationale)

30
Q

Irrédentisme

A

Le terme vient de l’italien « Italia irredenta » [Italie non rachetée, non
délivrée]. Au sens strict, il désigne au XXe
siècle la doctrine et le mouvement politiques italiens
qui réclamaient le rattachement à l’Italie de certaines provinces étrangères.
Ces provinces n’étaient pas nécessairement peuplées en majorité d’Italiens, mais des Italiens
étaient censés y vivre en nombre. Depuis les années 1870, les revendications portées par l’irrédentisme concernaient le Trentin et le Haut Adige, l’Istrie et la Dalmatie. Ces territoires appartenaient à l’empire austro-hongrois. Or, l’Italie formait depuis 1882 avec lui et l’Allemagne la Triplice depuis 1882 — d’où la mise en sourdine de ces revendications. Au début du XXe
siècle,
cependant, le poète d’Annunzio contribua à réveiller le mouvement irrédentiste.
Par extension le terme d’irrédentisme peut être appliqué à toute doctrine ou mouvement politique revendiquant des territoires étrangers sur la base de critères linguistiques ou ethniques.
Ainsi a-t-on pu parler d’irrédentismes serbe ou croate lors des guerres de l’ex-Yougoslavie dans
les années 1990.

31
Q

Isolationnisme

A

: Politique extérieure d’un État désireux de ne pas prendre part aux affaires
internationales (l’isolationnisme ne doit pas être confondu avec le protectionnisme).
Cette attitude a caractérisé la politique étrangère des États-Unis de 1823 (date de formulation
de la doctrine Monroe) jusqu’à à la fin du XIXe
s. Ils se désintéressaient notamment de l’Europe
et refusaient toute ingérence de celle-ci dans les affaires américaines.

32
Q

Keynesiannisme

A

Dans les années 1920, l’économiste britannique John Maynard Keynes
(1883-1946) avait critiqué les politiques de rigueur déflationniste que menait le Royaume-Uni
dans le but de faire remonter la valeur de la livre sterling. Au tout début des années 1930, il dénonça tout autant les politiques d’inspiration classiquement libérale qui s’attachaient à défendre
la valeur de la monnaie en refusant toute dévaluation et à pratiquer une rigueur à la fois
budgétaire et salariale.
Pour les tenants du libéralisme classique, en l’absence d’intervention intempestive de l’Etat,
le niveau des prix aussi bien que celui des salaires était censé s’adapter immédiatement aux
évolutions de l’offre et de la demande ; les marchés devaient donc pouvoir absorber rapidement
les chocs, et une contraction conjoncturelle de l’activité ne devait en théorie pas entraîner un
chômage involontaire massif. Or, selon Keynes, ce qui se passe au début des années 1930 prouve
que dans le cadre d’un ralentissement d’activité, la demande tend à s’effondrer et que cela
aggrave la situation de crise et allonge les périodes de chômage inutile. Pour lui, c’est la demande qui est le facteur clé des fluctuations cycliques de l’activité. Keynes en conclut que, par
des politiques de soutien de la demande, les gouvernements doivent pouvoir agir sur ces fluctuations et réduire l’instabilité du développement capitaliste.
Plus largement, Keynes — notamment dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de
la monnaie (1936) — préconise une pratique nouvelle de l’économie dans le cadre de laquelle,
rompant avec les logiques de pur « laisser faire » chères au libéralisme classique, les pouvoirs
publics interviendraient activement. S’il reste attaché aux principes de l’économie de marché et
hostile au collectivisme comme à l’étatisme, Keynes considère non seulement que l’Etat doit
mener des politiques actives de régulation de la conjoncture économique, mais aussi qu’il doit
soutenir la propension à consommer des ménages (en particulier celle des plus modestes), notamment par des politiques sociales et fiscales de redistribution et d’atténuation des inégalités

33
Q

Kolkhoze

A

Les kolkhozes étaient, en URSS, des coopératives de production agricole. Les
premiers avaient été établis dès l’été 1918 dans le cadre du communisme de guerre. Toutefois, la
Nouvelle politique économique [NEP] engagée en 1921 ayant autorisé les paysans soviétiques à
cultiver leur terre pour leur propre compte et rendu facultative l’adhésion aux structures collectivistes, le nombre de kolkhozes restait limité à la fin de la décennie : en 1929, les terres cultivées
dans le cadre des kolkhozes représentaient à peine 1 % de la surface cultivée du pays.
En octobre 1929, cependant, Staline décréta la collectivisation de l’agriculture soviétique,
puis exigea en janvier 1930 qu’elle soit intégrale. Il n’était plus question de demander l’avis des
paysans et ces derniers furent contraints d’adhérer aux structures collectivistes qu’étaient les
kolkhozes, et d’apporter à ceux-ci leurs terres, leurs outils et leurs cheptels. En principe, les
kolkhozes étaient dirigés par un Président élu en assemblée générale. Mais celui-ci, dans les
faits, était toujours membre du Parti, qui exerçait ainsi un contrôle étroit sur les kolkhozes. Les
kolkhoziens ne percevaient pas de revenu fixe ou garanti ; leur rémunération provenait du prix
payé par l’Etat pour les livraisons qu’il imposait au kolkhoze. Ce prix était, sous Staline, toujours
bas — puisque la logique voulue par ce dernier consistait à financer l’industrialisation sur le dos
de la paysannerie. Aussi les revenus des kolkhoziens étaient-ils eux aussi fort bas.

34
Q

Koulak

A

Le premier sens du mot koulak, en russe, est « le poing ». Le terme a commencé
d’être employé dans la Russie de la fin du XIXe
siècle avec une connotation négative pour désigner des paysans riches — ou suffisamment aisés pour embaucher des moujiks (paysans pauvres)
comme salariés et pour pratiquer dans les campagnes le prêt d’argent à des taux usuraires.
Quand les communistes prirent le pouvoir en Russie, ils reprirent le terme de koulaks pour
mieux stigmatiser la minorité que constituaient les paysans aisés. Lénine les considérait comme
des exploiteurs du prolétariat rural. Si la politique répressive engagée par Staline à partir de 1930
afin de vaincre toute résistance à la collectivisation de l’agriculture fut qualifiée de politique de
« dékoulakisation », c’était pour accréditer l’idée que la résistance ne pouvait être le fait que
d’une minorité enrichie et constituée d’exploiteurs. L’aisance de bien des victimes de cette
politique de « dékoulakisation » était pourtant très relative, voire imaginaire