La botanique médico-légale Flashcards
Qu’est-ce que la botanique médico-légale et quel est son rôle dans une enquête judiciaire ?
La botanique médico-légale est la discipline qui utilise l’étude des plantes pour résoudre des affaires criminelles. Elle permet d’analyser des traces végétales (pollen, graines, fibres, croissance) afin de relier un suspect à une scène, d’estimer un moment ou de confirmer des déplacements. C’est une science complémentaire à la toxicologie, l’entomologie et la balistique.
Pourquoi les indices botaniques sont-ils souvent sous-utilisés dans les enquêtes ?
Ils sont souvent négligés à cause du manque de formation des policiers et experts judiciaires en botanique. De plus, ces preuves sont perçues comme discrètes, difficiles à interpréter et demandent des outils spécialisés (ex : microscopie pollinique), ce qui limite leur exploitation sur le terrain.
Cite trois applications pratiques de la botanique médico-légale.
1- Déterminer le site d’une sépulture clandestine à partir de la végétation.
2- Relier une personne ou un objet à un lieu via des fragments végétaux.
3- Estimer l’IPM grâce à la croissance de plantes sur ou à travers un corps.
Qu’est-ce que la succession écologique et comment s’applique-t-elle à une scène de crime ?
C’est le changement progressif de la composition végétale dans un milieu perturbé. Sur une scène de crime (ex : fosse), les espèces pionnières apparaissent d’abord, puis sont remplacées. Cela permet d’estimer l’ancienneté d’un site ou d’un événement selon les plantes présentes.
Explique les concepts de toposéquence et chronoséquence en lien avec les plantes.
La toposéquence décrit les variations végétales selon le sol (ex : humidité, texture), tandis que la chronoséquence reflète les changements de végétation selon l’ancienneté d’un site. Ensemble, ils aident à dater ou localiser une activité humaine (ex : enterrement, cache de corps).
Comment peut-on utiliser les anneaux de croissance pour estimer l’IPM ?
Chaque année, les arbres forment un anneau clair et un foncé. Si une plante pousse sur un cadavre ou une fosse, le nombre d’anneaux formés depuis l’événement permet d’en estimer la date. Ce principe peut aussi être utilisé pour dater une blessure faite à une plante.
Quelles observations peuvent être faites lors de l’inventaire botanique d’une scène ?
On recherche des indices de perturbation comme des branches brisées, des herbes couchées, ou de la végétation déplacée. L’analyse se fait aussi sur les vêtements, cheveux, ou véhicules pour y détecter des traces végétales qui confirment ou réfutent une version.
Quels types de matériaux végétaux peuvent se retrouver sur un suspect ou une victime ?
On peut retrouver des graines, fragments de feuilles, pollen, sève, poils végétaux ou épines. Ces éléments peuvent indiquer un contact avec un lieu spécifique, ou un déplacement récent à travers une végétation donnée.
Comment les plantes dispersent-elles naturellement leurs parties, et pourquoi est-ce utile ?
Elles utilisent des structures comme des crochets, poils, sève collante ou épines pour s’accrocher aux animaux, humains ou objets. Cette propriété permet aux enquêteurs de retrouver des preuves végétales discrètes sur les vêtements ou dans les véhicules.
Quelle est l’utilité du pollen en botanique médico-légale ?
Le pollen est très résistant, spécifique à certaines plantes et régions. Il peut coller aux vêtements ou cheveux et être comparé aux échantillons du site. Il permet donc de relier un suspect ou objet à une localisation géographique précise.
Comment identifie-t-on une espèce de pollen en laboratoire ?
Par microscopie optique : on compare les grains de pollen récoltés à une base de données de référence. Les caractéristiques de forme, taille, texture et ornementation sont uniques à chaque espèce.
Qu’est-ce qu’une diatomée et pourquoi est-elle pertinente en médecine légale ?
Les diatomées sont des microalgues aquatiques à squelette siliceux très résistant. Si une personne se noie vivante, elles pénètrent dans les alvéoles, puis dans le sang, atteignant des organes internes. Elles sont donc un indice fort de noyade réelle.
Quelle différence y a-t-il entre une noyade antemortem et une immersion postmortem ?
Dans une noyade antemortem, les diatomées atteignent les organes internes grâce à la circulation sanguine. Dans une immersion postmortem, il n’y a pas de circulation, donc elles restent dans les voies respiratoires uniquement.
Comment les diatomées peuvent-elles indiquer le lieu d’une noyade ?
Chaque plan d’eau possède une composition spécifique de diatomées. En comparant celles trouvées dans le corps à celles présentes à divers endroits, on peut localiser l’endroit probable de la noyade.
Donne un exemple concret d’application de la botanique médico-légale.
Un suspect dont les semelles contiennent du pollen rare, retrouvé aussi sur une fosse clandestine, peut être relié à l’enterrement. Ou encore, des fibres végétales sur ses vêtements peuvent prouver qu’il s’est trouvé à la scène.
Pourquoi le squelette des diatomées est-il si utile en contexte judiciaire ?
Parce qu’il est composé de silice, une matière très résistante aux acides, à la chaleur, et à la putréfaction. Cela permet de les retrouver même plusieurs jours ou semaines après la mort, dans des tissus profonds comme la moelle osseuse.
Quels types de preuves végétales peut-on prélever sur un véhicule ?
Des fragments de feuilles, graines, sève ou pollen peuvent être trouvés dans les roues, pare-chocs, soubassements ou grilles d’aération, permettant de reconstituer le parcours ou le contact du véhicule avec la scène.
Quels sont les avantages de la preuve botanique par rapport à d’autres types de preuves ?
Elle est souvent invisible à l’œil nu, difficile à falsifier, et très spécifique géographiquement. De plus, elle résiste bien au temps et aux conditions environnementales, ce qui en fait un complément précieux à l’ADN ou aux empreintes.
Quelles limites présente la botanique médico-légale ?
Elle nécessite une expertise spécialisée, un matériel de laboratoire, et repose parfois sur des références locales incomplètes. De plus, l’interprétation des résultats peut être complexe sans analyses croisées avec d’autres disciplines.
En quoi la botanique médico-légale complète-t-elle l’entomologie ?
Elle agit sur d’autres types de traces : les plantes donnent des indices spatiaux et chronologiques différents de ceux offerts par les insectes. En combinant les deux, on renforce la fiabilité de l’analyse médico-légale d’une scène.