L'INDIVIDU - COURS Flashcards
Commenter la création d’Adam, Michel Ange
La Création d’Adam est l’une des neuf fresques inspirées du livre de la Genèse, peintes par l’artiste florentin Michel-Ange (1475 -1564), sur la partie centrale de la voûte du plafond de la chapelle Sixtine, dans la cité du Vatican, à Rome.
Cette fresque est une illustration du texte biblique du livre de la Genèse: 1, 26-27 : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ». Au centre, on peut observer un détail dans lequel l’index de Dieu, rejoint celui d’Adam sans le toucher, et donne ainsi vie à l’Homme. La nudité d’Adam exprime son innocence, qui sera perdue avec le Péché originel (Genèse 3,1-13).
Définitions Homme et Individu
Homme : employé comme terme générique pour qualifier le concept d’être humain, et s’écrit alors souvent avec une majuscule; en biologie, l’Homme se définit comme un mammifère de l’ordre des Primates, seule espèce vivante des Hominidés, caractérisé par son cerveau volumineux, sa station verticale, ses mains préhensiles et par une intelligence douée de facultés d’abstraction
Individu: sujet distinct, en tant que personne ayant un corps; identité unique, et donc différent de la notion de groupe(indivisibilité et originalité)
Individualisme / Collectivisme (conception + réf)
Les cultures individualistes ont plutôt tendance à concevoir les individus comme étant autodéterminés et autonomes et à privilégier l’indépendance et l’unicité comme valeurs culturelles. Les cultures collectivistes ont au contraire plutôt tendance à considérer les individus comme étant liés les uns aux autres et intégrés dans un contexte social plus large. Elles ont tendance à mettre l’accent sur l’interdépendance, les relations familiales et la conformité sociale.
Louis Dumont (Essai sur l’individualisme, 1983) fait la distinction entre:
- société holiste: le tout prévaut à la somme des parties (étude de l’Inde)
- société individualiste: le tout est le produit de l’action des parties (Occident)
Ex. déclarations régionales(1981 : charte africaine des DH et des peuples (condamne néocolonialisme et rappelle devoirs de l’individu envers famille, société et Etat -> valeurs = autorité, tradition, cohésion sociale, indépendance nationale)
Emile Durkheim, De la division du travail social (1893)
Emile Durkheim dans De la division du travail social (1893) est un des premiers sociologues à parler d’individualisme. Dans cet ouvrage Durkheim estime que l’individualisme « est un phénomène qui ne commence nulle part, mais qui se développe sans s’arrêter, tout au long de l’histoire »
“Connais-toi toi-même”, formule reprise par Socrate
Dès l’antiquité, la formule « Connais-toi toi-même », reprise par Socrate, soulève l’importance de l’introspection dans la quête de la vérité. Elle sous-entend que rien ne peut être connu si l’on ne se connaît d’abord soi-même. Le principal obstacle sur le chemin de la vérité est nous-même ; nos perceptions sont imparfaites, nos idées sont connotées, nos raisonnements sont conditionnés. Nous ne voyons le monde qu’à travers le prisme de notre individualité, ce voile qui nous empêche de voir la réalité.
Thèse nominaliste du Moyen-Âge, en lien avec l’individu
Au Moyen-âge : thèse nominaliste selon laquelle il n’existe en général que des êtres singuliers tandis que les ordres et les groupes par lesquels nous les désignons ne sont que des noms (Jean Roscelin, 1050- 1121).
Nouvelle figure individualiste à la Renaissance
A la Renaissance, une nouvelle figure individualiste prend son essor : l’entrepreneur, le marchand, le banquier, aventurier intrépide mû par son intérêt individuel. Les philosophes des Lumières s’emparent de l’individu pour souligner son autonomie, son aptitude à la raison, sa position comme atome constitutif de la société, et – finalement – ses droits absolus et inaliénables face aux tyrans.
Critiques de l’individualisme
Le terme « individualisme » est initialement utilisé par ses adversaires pour dénigrer une évolution qu’ils rejettent. C’est la possibilité même de l’individu qui est niée : seule existe la collectivité, l’humanité, le « grand tout ». De nouvelles totalités transcendantes apparaissent au fil du temps avec la nation, la race, les corporations et le paroxysme anti-individualiste sera atteint avec les socialismes et les totalitarismes du XXème siècle.
Face aux excès de l’individualisme c’est aussi développé la logique communautariste (raisonnable). Selon Charles Taylor, la communauté, comme la liberté ou l’égalité, est un bien en soi. Elle permet de rassembler et de mettre en valeur les éléments qui la composent. Pour Taylor, le moi individuel est toujours situé et façonné à l’intérieur d’un groupe. La communauté est ce lieu où les individus peuvent exprimer et discuter, dans le partage des valeurs et des trajectoires, leur identité. Taylor souhaite une reconnaissance mutuelle des communautés.
Deux limites :
-risque de dérives identitaires : fragmentation de la société et risque d’un retour des catégorisations sociales
-compatibilité avec le modèle républicain
L’Ère du vide : essais sur l’individualisme contemporain, Gilles Lipovetsky, 1983
En 1983, le philosophe français Gilles Lipovetsky publié son essai célèbre L’Ère du vide : essais sur l’individualisme contemporain.
Lipovetsky dans cet ouvrage montre que nos démocraties font advenir un individualisme totalement inédit, alliant une socialisation souple et permissive à une « personnalisation » (ou « privatisation ») systématique de la vie quotidienne. L’«ère du vide» est analysé à travers l’effondrement des modèles autoritaires, le triomphe de la consommation, le nivellement des valeurs idéologiques et morales. Cet effondrement favorise une « mise en valeur généralisée du sujet ».
En outre, dans cet ouvrage Lipovestky montre que les démocraties contemporaines sont marquées par le dépérissement des grands projets collectifs (notamment la fin du communisme) et seraient entrées dans l’ère du vide. Pour Lipovetsky, nous vivons dans un nouveau monde: à la révolte des années d’expansion succèdent aujourd’hui l’indifférence et le narcissisme ; à la logique de l’uniformisation succèdent la déstandardisation et la séduction ; à la solennité idéologique succède la généralisation de la forme humoristique. Pour Lipovestky cet âge contemporain, post moderne se caractérise par la réduction de la violence et l’épuisement de ce qui fait depuis un siècle.
“Donner, Recevoir, Rendre”, le triptyque de Marcel Mauss, Essai sur le don, 1925
Le triptyque « Donner, Recevoir, Rendre » : dans les sociétés primitives, la logique d’intégration dans son propre groupe et d’interactions avec les groupes voisins repose sur ce triptyque, qui assure des relations pacifiques. Cette solution apparemment bénéfique possède en son sein un risque d’emballement : donner plus que l’autre pour prouver sa supériorité, comme l’a montré Marcel Mauss dans Essai sur le don.
Demain, il faudra en trouver de nouvelles formes
Proposition pour trouver une conciliation entre l’individualisme et le collectivisme demain?
Refaire vivre l’école publique : l’école doit être le lieu permettant, d’un côté, aux individus de développer leur potentialité (contrant l’habitus dénoncé par Bourdieu) et, de l’autre, de promouvoir les valeurs républicaines, l’esprit critique, la tolérance et les nécessaires projets de société (intérêt de la mixité sociale)
Plan détaillé : “A quelles conditions un peuple peut-il être libre?”
Problématique: Si l’accomplissement de la liberté du peuple consiste en des valeurs pleinement vécues, on peut se demander si les pouvoirs publics peuvent assurer les moyens de sa réalisation et de quelle façon.
La vitalité d’une démocratie suppose l’instauration par le peuple des éléments institutionnels indispensables à l’exercice des libertés individuelles et politiques.(I)
La liberté d’un peuple suppose réunies des conditions politiques définies relativement aux autres communautés nationales. (A)
Se libérer d’un joug (Etienne de La Boétie) ; un Etat indépendant (indépendant de toute influence)
Un peuple n’est libre qu’en garantissant en outre les droits individuels de chacun de ses membres. (B)
Des prérogatives élémentaires: droit de conserver son intégrité, de s’exprimer; des institutions qui émancipent et protègent
Un peuple se définit lui-même comme libre, à l’encontre de l’esprit individualiste, par le sentiment effectif de son unité, favorisé par l’action des pouvoirs publics. (II)
L’individualisme menace l’unité nationale d’être réduite à des libertés formelles affirmées dans des déclarations de principe. (A)
Si liberté dans la sphère privée seulement, atteinte à la démocratie / dangers de l’individualisme (Spinoza : on est libre si on obéit aux lois pour intérêt collectif; Rousseau : liberté et obéissance sont la même chose)
Les pouvoirs publics doivent favoriser l’exercice d’une liberté collective effectivement éprouvée et promue par le peuple. (B)
Recherche perpétuée de l’égalité des conditions (Défenseur des droits), exercice responsable de sa citoyenneté; liberté = valeur qui s’incarne dans une action collective effective